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Titre : Bulletin colonial : supplément à la Revue du XIXe siècle

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1839-08-27

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 495

Description : 27 août 1839

Description : 1839/08/27 (A4,N35).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k63665250

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3013

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/11/2012

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Paris, 26 août.

Le dernier numéro de la Revue du XIXe siècle, n'ayant pu être communiqué avant l'impression, au gérant signataire. et celui-ci n'ayant pas voulu en prendre la responsabilité, la publication de cette livraison a forcément été suspendue. L'article qui a particulièrement motivé le refusde signature du gérant, est une philippique d'une grande vigueur sur la question du dégrèvement, écrite par la même plume que l'arlicle sur Vajournement, (livraison du 7 juillet), mais avec encore plus d'âpreté (t d'énergie.

Cet article avait pour but de faire cesser !es hésitations du conseil des ministres sur la question de lénalité, d'opportunité et d'urgence à l'égard du dégrèvement, par ordonnance, et de rendre impuissant le mauvais vouloir de deux ministres, dont l'un, M. Passy, obéit à son instinct anti-colonial, et dont l'autre, nous le nnmmons à regret, M. Dufaure, s'est montré, en celte circonstance, si peu digne de la haute confiance dont avait cru devoir l'honorer le conseil colonial de la Guadeloupe. Enfin l'article avait essentiellement pour liut de fortifier les dispositions de deux autres ministres qui tenaient pour le chiffre de 45 fr., et de rendre l'autorité royale favorable à la mesure, quand même !

Après tout ce qui avait été dit sur cette matière, après tant

d enbrts et de luttes en sens contraires, tant d'espérances , de

promesses et de déceptions diverses, il fallait pour obtenir un résultat conforme à nos vœux, entrer vivement au plein cœur de la qut siion, déchirer le voile dont se couvrent les ignobles passions qui s'agitent autour de l'intérêt colonial, tjue l'on voudrait séparer de l'intérêt national auquel il est si étroitement lié. Mais cette tache ne pouvait s'accomplir sans promener un fer rouge sur la plaie, et sans que le stigmate en restai sur quelques fronts.

or , c'est là ce qui avait été fait dans cet article ; mais c'est aussi ce qui a fait naître les alarmes du gérant signamire, rendu timide par une condamnation à la prison età 1 amende, que lui a value la dénonciation deM. Th. Lechevalier, pour insuffisance du cautionnement de la Revue qui avait compté, pour le compléter, sur les fonds qu'elle, attend depuis six mois des colonies. Si du moins celles-ci, par quelques manifestations directes, ou par l'intermédiaire de leurs représentons, avaient témoigné utilement, une seule fois, leur gratitude pour les actes de dévouement dont elles ont été l'objet, le cœur ne manquerait pas à un gérant pour accepter la responsabilité de ce qui servirait leur cause. Mais à tous nos actes de dévouement, ne voir répondre

par aucun témoignage de reconnaissance, en vérité il y a de quoi glacer le zèle le plus aventureux ! Et c'est pourquoi notre gérant a refusé de s'exposer aux poursuites et aux ressenlimens que l'ariicle pouvait faire appréhender.

Quani à nous, nous n'éprouvons en ceci d'autre regret que de n'avoir pu fournir aux colonies une preuve nouvelle de notre ardeur à les servir ; car, du reste, l'effet de l'article a été le même pour la cause coloniale. Déjà connu dans quelques salons du pouvoir, avant même sa publication, il a télé, après la promulgation de l'ordonnance qui le rendait inutile , l'objet de cer-

taines démarches auxquelles nous avons dû le sacrifier du moment que le dégrèvement n'en faisaitfplus qu'un effet sans cause.

'C'cst pour .cela que dans le numéro suivant nous nous sommes bornés à protester contre l'insuffisance de ce dégrèvement, que nous acceptons seulement comme une garantie de l'intérét que le gouvernement prend enfin au sort des colonies françaises.

Au moment même où nous exprimons les causes trop légitimes de notre découragement, dont cependant les colonies, comme on pent le voir à la vivacité et à l'efficacité de nos efforts, n'ont pas eu à supporter les effets, noug devons dire que de Bourbon et de la Guadeloupe, où se trouvent nos amis les plus dévoués et nos mandataires les plus zélés, des lettres nous annonçent enfin des envois de fonds depuis si long-temps dus et attendus.

A Bouri on, M. Camoiti, dont le concours chaleureux arendu à la Revue tant de services depuis trois ans, vient, en remplacement de M. Ducomet, de s'adjoindre à Saint-Paul, M. Amat, dont le patriotisme et l'influence personnelle nous font espérer la coopération la plus active el la plus eiffcace près des retardataires de

ses quartiers. De la Guadeloupe, M. Raimbean, qui chaque jour acquiert plus de titres à notre confiance et à notre gratitude, nous a fait parvenir une troisième traite qui doit être immédiatement suivie d'une quatrième. Le Moule ne peut rester plus long-temps en retard, car là aussi nous avons des amis ardens et éprouvés. MarieGalante a trop vivement témoigné ses sympathies pour douter de son empressement à s'acquitter entre les mains de son digne trésorier , qui prête à la Revue un concours si délicat.

La Bass<»-terre était le point où reposaient - nos espérances les

plus assurées dès l'anné e dernière, un certain nombre de sousrripteurs, notamment M. le gouverneur, et l'honorable maire de la ville, M. Terrail, avaient voulu déterminer le directeur de la Revue à recevoir IUtmême fe montant; de leurs actions. Ce- pendant c'est la Basse-terre qui nous a fait éprouver la déception la plus pénihte, car elle était la plus inattendue. Trop de preuves ont été données par M. Bonnet de son dévouement aux intérêts de la Revue, pour douter que les faciles recettes restées à sa disposition ne fussent réalisées depuis dix mois, sans l'affreux accident qui l'a tenu éloigné de ses propres affaires. Nous n'avons donc à accuser que la fatalité qui a fait rejaillir sur la Revue le déplorable événement dont a été frappé l'homme distingué qui depuis six législatures ont investi par ses collègues du con-

seil colonial des honorables fonctions de questeur. Nous attendons toujours de Caïenne le duplicata de la traite arrivée en mai et frappée de nullité par l'absence de la signature du trésorier qui, par une distraction peut-être sans exemple, a oublié de l'endosser.

Quant à la Martinique, on ne saurait douter que le long silence de notre correspondant du Fort-Royal ne soit bientôt rompu de la manière la plus satisfaisante, maintenant que les traces du désastre dont il a été victime s'effacent peu à peu. M. Auguste Reboul est un homme d'honneur qui ne saurait manquer à ses engagemens envers la Revue. Nous desirerions, en ce qui con-

cerne ses relations avec nous, pouvoir en dire autant de M. Laroche, à Saint-Pierre; mais, malheureusement,non*"avonstr«>(» de motifs pour croire qu'il a manqué à toutes ses promesse*, et trompé ainsi la confiance des intérêts dont il s'était rendu mandataire. Tant que des explications, depuis long-temps provoquées, n'auront pas, par des renseignement qu'il est impossible de t't<' voir, modifié l opinion qui nous a été inspirée par sa conduite, nu" sommes en droit de penser qu'elle n'a pas été cette qu'on devait

attendre d'un piani homme. C'est seulement par le Joarmêt Officiel de la Martinique du 26 juin que nous ayoma|>pvi* ,,_.

M. Laroche avait quitté la Colonie et qu'il était remplacé eit- M. Louis Rufz. Durant neuf mois M. Laroche, qui a 'représenté les intérêts de la Revue et Je VEncyeiapédie, a dû faire divers recouvremens; il avait aussi à nous rendre des cotnptes la délicatesse et la loyauté étaient en jeu, et pas un mot de lui n'est encore parvenu. Par sa déplorable inexactitude il a fait naître de très-vives réclamations, notamment de la part de M. lablié Bardy, du François. qui a vainement réclamé de notre correspondant les livraisons de la Revu* H de V Eatmelepèdi* que

celui-ci devait fournir à tous les actionnaires, des - collections en nombre suflisans loi ayant été remises à cet effet.

Mais pendant que dans la capitale commerciale de. le - Martinique, les intérêts de la Aerue étaient négligés en de ceuxlà même qui, ayant appelé notre confiance sur M. Laroche, auraient dû au moins surveiller ses actes et nous en aviser, la uppise recevait àlaGuadeloupe des-témoignagesd'une sympathietoujours plus grande. Il en est un qui nous a surtout flatté, ça été d'apprendre que M. de Chazelles, le BerrYPf du conseil colonial, qui l'année dernière, avait pris deux actions à la Revue é* XIXr siècle , s'en était fait, en juillet dernier, délivrer de nouvelles par M. Raimbeau. •'ê\

Nous nous propottit de faire incessamment unu re pe^Nr hommes éminens des colonies, notamment des - , conseils coloniaux, lorsque les renseignemens qui nousfljMMpggfry encore nous seront parveous. Mais ce n'est pas tout, rons que le mois prochain ne se passera pas sans que :I: : , t' :;' en mesure d'envoyer à nos amis des colonies, une nott^twiini leur donnera la mesure de ce que des hommes de cœur, p>èi|tffc.,..nés pour une noble et juste cause, peuvent entreprendre pour elle."

Tous les actionnaires des colonies sont prévenus que les coupons de leurs actions, quel qu'en soit le nombre, ne peuvent se régler que par les correspondants, en faisant dater l'intérêt, non du jour de la souscription, mais de celui où leurs fonds auront été encaissés par l'administration centrale.

L

Voici en quels termes le National de l'Ouest rendait compte de la manifestation qui a eu lieu à Nantes pour déterminer l'ordonnance de dégrèvement.

umittiwsu

LE SERRURIER DE PHILADELPHIE.

Dans la ville paisible de Philadelphie vivait, il y a quelques annes, un adroit et honnête artisan du nom d'Amos Sparks, serrurier de son métier. La nature l'avait doué d'une rare aptitude au genre de profession qu'il avait embrassé. Non seulement il était expert dans la confection et la réparation des diverses machines regardées

communément en Amérique comme appartenant à la serrurerie, mais, animé du désir de connaître à l'ond les difficultés de cette .branche des arts et métiers, il avait mis une telle application à les -vaincre, et ses succès avaient été si complets, que son ingénieuse dextérité était devenue l'objet de l'admirution des gens du voisinage, pour lesquels ils travaillait habituellement, et même de tons ceux qui, dans les villes vofeftïes, ..in,é.'esai.nL au progrès de la mécanique. Ses comptoirè portaient en étalage des fermetures ianpnétrables pour portes, caisses, armoires, etc. Du reste, jamais serrure fabriquée par un autre n'avait pu dérober son secret à l'œil intelligent et inauisiteur d'Amos Sparks. ,,

_n- ---.0--- - - - - -..De même qu'un grand nombre d'hommes de talent dans d'autres métiers et professons, Amos était pauvre. Quoiqu'il lut chef industrieux et avisé d'une famille peu nombreuse et élevée avec M>- j briété, ses efforts n'avaient eu pour résultat que de rendre son intérieur plus confortable, sans avoir jamais pu parvenir à lui ..massc!

du bien. Soit qu'il ne fit point partie de cette race de pince-mailles qu'une soif instinctive d'accumulation pousse et tient sans cesse en dehors des voies de gains licites et raisonnables; soit que le temps 'l'I'il - employait à la recherch e de nouvelles découvertes dans son art

l' .., 1 favori, ou à-s'entretenir avec les personnes qui venaient examiner et admirer les produits de son génie, fût la cause de sa pauvreté, toujours est-il qu'Amos n'était pas riche. La pauvreté d'Amos Sparks était tout aussi notoire dans la ville que l'occupation et la probité de sa vie. Mais son labeur suffisant aux besoius de sa famille et aux siens, il étudiait donc, travaillait et vivait content.

Il arriva que, dans le cours de l'automne de l'année 1800, un marchand de la ville, dont les relations étaient fort étendues, et qui avait passé la matinée à causer d'affaires, tant sur le quai qu'à bord de ses vaisseaux, regagnait ses bureaux, préoccupé de la pensée du remboursement qu'il devait effectuer ce jour-là à la banque de Philadelphie, lorsque, à sa grande surprise, il s'aperçut qu'il avait perdu i la clé de sa caisse.

Apres de nombreuses, mais infructueuses recherches, il s'arrêta enfin à l'idée qu'il avait pu la perdre dans la rue en tirant son mouchoir, ou que peut-être même elle était tombée dans le bassin du quai. Que faire? quel parti prendre? Il était une heure. la banque fermait à trois ; le temps lui manquait donc pour faire afficher utilement, on pour se procurer ailleurs la somme qui lui était nécessaire.

Dans une telle perplexité, le marchand vint à se rappeler le pauvre serrurier. Il avait souvent entendu parier d'Amos Sparks; il jugea donc ne pouvoir mieux s'adresser qu'à l'habileté si connue de cet artisan, désespérant de son crédit si le mécanicien ne venait à bout d'ouvrir la caisse. Un commis fut eu conséquence dépêché vers Amos, et reparut suivi du serrurier qui portait son trousseau d'instrumeRs.

Quelques minutes après, la serrure était (lécrocbctée, et le marchand promenait ses yeux ébahis, du fond du coffre où gisaient les paquets de ban IL-notes en compagnie des piles de dollars, à l'angle du bureau où était la pendule qui lui accordait encore trois quarts d'heure ; et il manifestait le ravissement d'un homme qui vient d'échapper par bonheur aux transes d'un embarras imprévu, la joie

d'un banquier qui achève de se convaincre que sou crédit est à l'abri même d'une ombre de soupçon.

Il se crut devenu tout à coup aussi généreux qu'il était aise, et se disposa à faire une affaire au comptant.

Combien vous dois-je, Amos? dit-il en mettant la main à son gousset. 1 - Cinq doUars. monsieur, répondit Sparks.

Cinq dollars! comm.nt! vous êtes fou, brave homme? vous n'avez pas mis cinq minutes à cette besogne. Tenez (un retour in* stinctif de ladrerie marchande avait déjà comprimé en lui toute reconnaissance ), voici cinq schcllings.

Il est vrai, reprit l'artisan sans s'émouvoir, qu il ne m fa pas - Il est vra i , reprit gaits -i é inniivtb i r, qdit ne m'a pa.4

fallu beaucoup de temps pour ouvrir la caisse ; mais veuillez vous rappeler combien d'anné es il m'a fallu pour apprendre à faire une pareille besogne en cinq minutes. La visite d'un médecin peut n'eu durer qu'une, et J'efficacité des services qu'il a rendus être également contestée quand on n'a plus besoin de lui ; toutefois ses honoraire* seraient, même en ce cas, plus élevés que ne l'est mon salaire, et cependant je vous ai sauvé l'honneur, cette-autre santé du commerçant. Vous voudriez, je le vois, marchander le prix de mon adresse, quelque humble qu'en soit l'exercice, comme vous feriez du premier produit venu sur le marché, selon la valeur qu'il aurait à vos veux.

- La valeur qu'il aurait à mes yeux, reprit le marchand en souriant avec dédain, eh bien ! je pense que c'est bien assez de cinq schillings; j'aurais bien pu avoir une autre clé pour ce prix, ou enfin retrouver la mienne.

- Oui, reprit l'artisan; mais nuriez-vous pu faire faire I une tbit retrouver t'autre avant que la banque eût rel'mé? Et moi, si j'avais voulu vous rançonner, en tirant avantage de ce que l'hcure exigeait de vous , et de "emharras extrême où ee retard vous aurait mis, ne pouvais- je pa* exiger une .;ommt' beaucoup plus forte, et ne Vflus