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Titre : Bulletin colonial : supplément à la Revue du XIXe siècle

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1839-08-06

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 06 août 1839

Description : 1839/08/06 (A4,N33).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k63665235

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3013

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/11/2012

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Paris, 5 août.

Si la proposition de M. de Tracy, sur l'abolition de l'esclavage, n'a pas subi cette année l'épreuve d'une délibération publique, elle a été l'objet d'un 101l1 travail préparatoire dans le sein de la commission. Les prim ipes et les intérêts que cette grave question met en présence ont été sérieusement examinés, et nous devons le dire dès aujourd hui, le résultat de ce premier

débat intérieur a été favorable aux colonies. Si nous n'obtenons pas du Parlement une satisfaction complète, du moins e t il cer tain que des vues élevées, et une appréciation consciencieuse des intérêts et des principes que cette question met en présence signaleront les délibérations de la session proebaine.

La commission. en effet, a refusé complètement de s'associer aux théories spoliatrices qui fermentent encore dans quelques cerveaux ardens. Elle a admis le principe de l'affranchissement,

et a un aiirancmssement général et simultaue ; mais ce sacrifice, qu'elle a cru dévoir faire aux maximes d'égalité qui exercent sur notre siècle un empire si exclusif, elle l'a compensé par une suite de dispositions qui en limitent les conséquences, hlle a d'a- bord reconnu la nécessité d'une indemnité préalable. Les perles, dont l'affranchissement sera le signal pour les colons, lui ont

semble réclamer 1 application des principes de la loi sur l'expropriation pour cause d'utilité publique ; et l'indemnitp. qu'elle a entendu consacrer en principe , elle la veut réelle, sérieuse, sans arrière pensée, et proportionnée à l'étendue du dommage.

sans arrière pensée,1 ,. état actuel de la po p tilati(on esclave, la comFrappée ensuite de Pétai actuel de la population esclave, la commission n'a pas eu de peine à comprendre le danger que pré - - -- - - - - - -- ."- - -- --. ! - - - - - - - ------ - -. -

senierau un auranemssement SUDII et execute sans transition. La pensée d'un long et sévère apprentissage a donc été accueillie.

Les esclaves ne passeraient point à l'état d'hommes libres, sans avoir été préparés à cette situation nouvelle par une sorte de noviciat dans lequel ils devraient puiser l'amour du travail, le respect de la loi et le sentiment des devoirs que le titre de citoyen impose. - Chaque esclave, pendant cette épreuve, recevrait

un salaire, dont le montant serait réglé par le gouvernement, et dont une partie serait destinée à subvenir à ses besoins, pendant que l'autre servirait à acquitter la dette de l'indemnité. Du reste, la commission a formellement proscrit toute émancipation qui aurait pour base le rachat forcé ou le pécule.

Tels sont les principaux élémens du rapport déposé par M. de Tocqueville. On le voit, un pas immense a été fait. Nous n'en sommes plus aux théories absolues; on a compris, au spin des pouvoirs législatifs, qu'un état de choses auquel se rattachent tant d'intérêts, tant de droits acquis, ne saurait être brusque-

ment et violemment cllanlé, sans une criante injustice. Sans doute, ces idées n'ont encore été formulées qu'au sein d'une commission. Mais si l'on veut bien remarquer que tous les mem bres de la Chambre sont appelés à nommer les commissaires, et que des nominations sont vivement disputées chaque fois qu'il s'agit d'une grave question à résoudre, on sentira toute l'importance du résultat que nous constatons en ce moment. Il permet

de préjuger, jusqu à un certain point, les décisions de la Cham1 bre. Il ne faut donc pas que les colons désespèrent de conserver quelques débris d'une prospérité dont l'ombre seule excite au-

jourd hui encore tant de passions haineuses. La proposition de M. de Tracy semblait à leurs ennemis un coup mortel et trop habilement calculé pour qu'il fût possible de l'éviter. Ce sont les représentans du pays qui se sont chargés eux-mêmes d'y introduire des correctifs salutaires qui en modifient complètement l'esprit et la portée. La Chambre saura faire justice complète, quand le jour de la discussion publique arrivera.

La Chambre des pairs a adopté saus amendement le projet de loi déjà voté par la Chambre des députés, et qui alloue au gouvernement uee somme de quarante millions pour travaux à exécuter dans les ports de France.Une seule voix s'est élevée contre ce projet ; c'est celle de M. Ch. Dupin, qui en a sollicité l'ajournemeut. L'honorable pair a cherché à faire comprendre à ses colléguesqtie l'intérêt des ports réclamait beaucoup moins l'exé-

cution immédiate de travaux dont I importance et la nécessité ne sauraient être aujourd'hui suffisamment appréciées, que l'accomplissement d'une mesure à laquelle leur présent et leur avenir se rattachent d'une manière si évidente." Je voudrais, a-t-ildit, que le gouvernement prît la mesure dont lui-méméa reconnu du haut de la tribune la légalité, la nécessité, l'urgence; je veux dire le

dégrèvement des sucres, mesure qui seule peut sauver nos colonies de la ruine, conserver à la métropole sa meilleure et plus féconde école de navigation, de pêche et de matelotage : voilà l'intérêt des ports. Soyez bien persuadé, messieurs les pairs, que leur premier besoin, c'est la conservation de leur plus volumineux tonnage ; c'est la conservation de l'achat, de la vente et du

transport de au a vu millions de kllogr. de sucre colonial ; c'est la vente aux colonies de le majeure partie des produits d'une pêche qui maintenant occupera près de douze mille matelots.

Soy ez conséquens avec vous mêmes : vous avez voté cette année 90 millions de francs pour les dépenses ordinaires et extraordinaires de la furce navale ; vous voulez que votre marine militaire protège votre pavillon et votre commerce dans toutes les mers *

qu'elle surveille vos rivaux, châtie vos ennemis, protège vos alliés sur les côtes de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amériqne.

J'applaudis à cette pensée patriotique. Maintenant si vous voulez sérieusement une telle fin, sachez vouloir les moyens ; ne tarissez pas la source d'où nous tirons nos matelots, en laissant périr un immense intérêt par je ne sais quelle peur de prendre une mesure commandée par t étante des droits entre les Français, et par l'intérêt général de la patrie. »

Cette éloquente protestation t'a point empêché le vote de la Chambre, mais elle n'en a pas noins produit une profonde impression dans tous les esprits, et le silence gardé sur ce point

par M. le ministre des travaux publics a montré que si le cabinet du 12 mai venait à oublier ses engagemens, ce ne serait pas du moins faute de sentir encore aujourd'hui toute la gravité des motifs qui l'ont déterminé à les prendre.

Les fabricans de sucre indigtne trouvent peu de sympathie dans l'administration qu'ils fatigient de leurs plaintes. Ceux du département, de l'Aisne, représentés par le comité et par les

principaux d'entre eux, se sont rendus, le 21 de ce mois, chez M. le sous-préfet de l'arrondissement de St-Quentin.

M. Fouquier d'Hérouël , président du comité, a exposée : «« Que la dépêche télégraphique de M. le ministre du commerce au préfet de Bordeaux, par laquelle le ministre se reconnaissait le droit d'accorder par ordonnance le dégrèvement sur les sucres de nos colonies et l'abaissement sur les droits payés par les sucres étrangers, avait vivement alarmé les fabricans de sucre :

» Que le pouvoir que s'arrogerait, en cette circonstance le ministre , leur paraîtrait illégal en droit et en fait ; » Que le dégrèvement était un véritable imp6t ajouté à celai déjà payé par la fabrication indigène ; - » Qu'aucun impôt ne pouvait être établi sans le concours des

trois pouvoirs ; » Qu'en l'absence de cette formalité, la perception de cet impôt pouvait et devait être refusée ; » Que d'après ce principe fondamental de notre gouvernement, MM. les fabricans pourraient se regarder comme affranchis de l'impôt qui les frappe et se refuser à la perception, si le ministre persévérait dans son projet de dégrever par ordonnance, etc.

- Que toutefois la démarche et la déclaration que faisaient aujourd'hui MM. les fabricans n'étaient pas faites dans un but comminatoire , mais dans celui d'éclairer l'autorité et de protester contre un dégrèvement par ordonnance ; » Qu'ils attendaient de la sagesse du gouvernement qu'il ne céderait ni à l'émeute, ni aux menaces, et qu'il laisserait aux chambres la responsabilité si grave de l'importante question des sucres. etc. »

M. le sous-préfet leur a répondu : « Qu'il ne pouvait reconnaître à une réunion de simples cif j^_ toyens le droit de déclarer illégale une ordonnance et y se soustraire ainsi de sa seule autorité à l'obéissance qui lindidue ; qu'une semblable doctrine, contraire à r et à la lettre* de notre constitution, serait subversive de tout ordre. <

n Mais que les moyens légaux ne manqueraient pas pour faire

rendre justice. Qu'aux chambres, mais aux chambres seutes, U appartenait de juger les actes du gouvernement, et de dire s'ils avaient été faits ou non dans la limite de ses attributions ; que c'était donc à elles qu'il fallait s'adresser et procéder par voie de pétition, et non par mesure de refus d'impôt. »

Les nouvelles qui arrivent des colonies justifient nos prévisions sur le résultat de l'exportation permise par les deux gouverneurs, et ne vont bientôt plus laisser de prétexte aux argumens à l'aida desquels les journaux, dévoués à l'industrie du sucre indigène, combattent une ordonnance de dégrèvement. On sait qu'ils s'ap- puient principalement sur le désencombrement qui va résulter ae l'autorisation d'exporter. Voici à cet égard les nouvelles les plus récentes arrivées de la Martinique et de la Guadeloupe.

- A mon départ de la Pointe-l-Pltre, dit le capitaine de rlndustriel, la colonie était tranquille, mais dans un état de gêne et de malaise affreux ; les sucres qui étaient à vil prix, avaient repris un peu par suite de l'ordonnance du gouverneur qui permet l'exportation à l'étranger. Plusieurs bâtimens anglais sont

It¡a_IILILlIn

RÉSIDENCE EN CIRCASSIE.

La Circassic, qui forme une république aristocratique trcs-redoutable, est fort peu connue des Européens. On considère ordinairement ce pays comme très inhospitalier. Cette opinion est très injuste et contribue beaucoup à emperher ses habituns d'établir des relations avec les peuples plus éclairés, qui pourraient leur transmettre les .- 1 -. pou - -

Dientaits de la civilisation. Il est vrai que les courriers russes, chargés de correspondre entre Mosduk et Madikardas, sont toujours accompagnés de i 5o hommes de cavalerie et de deux bouches à feu afin de résister aux différentes tribus tartares qui habitent ce pays.

La nature a misa la disposition des Circassiens les plus riches dons; mais pour qu'ils puissent profiter de cette libéralité, il faut qu'il:.

apprennent à les développer par l'art et qu'ils sentent la nécessité du travail.

Les côtes de la Circassie ne sont fréquentées que par les Turcs nation , comme on le sait, sans civilisation et fort peu propre à faire naître le goût des arts et de l'industrie chez les peuples qu'ils fréquentent. La seule autre nation avec laquelle les Circassiens ont des rapports, ce sont les Russes, qui les entourent de toutes parts. Mais ils sont loin de montrer envers ceux-ci la confiance et l'amitié qu'il té.moignent aux Turcs, avec lesquels, d'ailleurs, ils sont en relation depuis une époque très reculée.

Le caractère, les mœurs, les coutumes et la religion des Circassiens appellent une reforme ; on l'appréciera facilement par l'e&quisse aucaractère que nous allons en tracer.

Les premiers objets qui frappent la vue de l'enfant laissent ordinairement dans son esprit des iinpresions profondes qui doivent for- mer la base de l'homme futur ; l'éducation accomplit le reste. Le Circassit-n reçoit le jour et grandit au milieu du bruit des armes. Tout ce qui l'entoure tend sans cesse à exalter les vertus guerrières; aussi à mesure que ses idées s'étendent, il sent naître en lui cet esprit d'émulation qui le porte à suivre les traies de ceux dont on entend vanter les exploits. Semblable aux gueiriers del'anliquitc, il ne sait pas imposer un frein à son courage au nilieu d'une bataille, et il ignore même entièrement l'art de coiubintr ses mouveinens. Une témérité aveugle lui tait mépriser les dangers; c'est là tout ce qui le rend formidable.

Comme les Circassiens n'ont d'atire profession que celle des armes, leur éducation est adaptée à œ gt-ure de vie. Il est rare qu'un enfant soit élevé sous le toit paterne. Le droit de diriger son éducation appartient à la nation, mais ut délégué au premier qui s'offre pour ètre son précepteur. Lorsque eusieurs compétiteurs se présentent pour cet emploi, auquel on atïiirhe une liante imnnri*nmi «loa

arbitres décident pendant combien temps chacun d'eux sera chargé !

de l'enfant dont l'éducation est cOQlDencée, aussitôt qu'il est sorti des mains de sa nourrice : quand il t acquis le degré d'instruction le plus élevé dans tous les exercices mlitaires, lorsqu'il peut se rendre maître du cheval le plus indomptée, lorsqu'il peut supporter la faim et la fatigue et tenir tête à l'ebcmi, il est amené en triomphe et présenté tout armé à ses parens.

Si l'on cherche la cause première de la plupart des habitudes des Circassiens, on la trouve dans cet esprit belliqueux qui domine toutes leurs actions ; les dissensions continuelles qui régent entre les différentes tribus justifient ensuite leurs vols et les actes de violence auxquels elles ae livrent. Les représailfes, qui ne manquent pas de

suivre, augmentent l'animosilé ; la vengeance et l'avarice appellent de nouvelles excursions, et l'habitude finit par rendre le brigandage une profession honorable, dans laquelle tous cherchent à se distinguer. La plus grande insulte que l'on puisse faire à un jeune Cireu- sien, c'est de lui dire qu'il n'a pas encore enlevé une tête de bétail.

De fréquentes dissentions s'élèvent entre toutes ces tribus, qui

savent cependant se réunir lorsqu un danger extérieur menace leur indépendance. Tant que ces peuples mépriseront le travail productif de l'homme et regarderont le vol et le pillage comme des exploits glorieux, ces divisions intestines leur seront nécessaires pour subvenir à leurs besoins. Les individus qu'ils enlèvent dans leurs excursions sont le principal article de commerce qu'ils font avec les Turcs ; et si ce moyen d'établir la balance avec le montant des importations venait à leur manquer, ils seraieut bientôt privés des choses les plus nécessaires.

Les esclaves qu'ils se procurent dans leurs excursions sont destinés

au service intérieur de la maison , à la culture des terres, ou au commerce d'échange qu'ils font avec les Turcs.

La condition de ceux qui restent dans le pays est loin d'être aussi pénible que celle des hommes, qu'une coutume barbare soumet encore a la servitude chez des nations civilisées. Les esclaves qui sont employés à l'agriculture reçoivent une certaine étendue de terrain qu'ils doivent cultiver, et dont ils partagent le produit avec leurs maîtres ; cette part suffit toujours pour leur fournie, et au-delà, les objets les plus indispensables à la vie.

Ils peuvent se marier, mais leurs enfans restent dans la même condition qu'eux. Cependant tous ceux qui sont exportés n'ont pas été , comme on pourrait le croire, faits prisonniers à la guerre. Il y a parmi eux un certain nombre de criminels que l'usage ne permet pas de con*