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Titre : Bulletin colonial : supplément à la Revue du XIXe siècle

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1839-06-25

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 495

Description : 25 juin 1839

Description : 1839/06/25 (A4,N26).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6366517f

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3013

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/11/2012

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; «arb. M Aria.

9

La qafttion dei sacres continue d'occuper la commission et d'être discalée avec vivacité dans La Presse. Malgré tous les ef forts des producteurs métropolitains , et les obstacles uns cwe renaissants dont ils es* tient d'embarrasser la ourdie de la coin mission, nous continuons A être convaincus que le rapport sera présenté dans un bref délai, et qu'une loi favorable viendra dans cette session mettre fin aux angoisses des rolonies et aux souffrances des ports de mer. Nos lecteurs jugeront par la példion suivante que viennent d'adresser à la Chambre des députas les délégués de l'industrie métropolitaine, à quelle anxiété les réduit le projet du dégrèvement. « En 1837 , disent ils, vous avez voté un impôt sur le sucre indigène. La première partie de sa percep tion a suffi pour amener la chute de plus d'un quart de nos fabriques; la seconde période de l'impôt est encore à établir, et le gouvernement propose un dégrèvement de 15 fr. sur le sucre colonial ; cVst un arrêt de mort pour toute notre industrie. Nous ne croyons pas qtào- la Chambre veuille ruiner des fabneans que tous les gouvernemens ont encouragés, ni priver le pays d'une industrie aussi bienfaisante que la nôtre ; mais dans le cas où la Chambre croirait devoir céder aux considérations exposées par le gouvernement, nous lui demanderons de procéder franchement à la destruction de notre industrie, par le rachat de nos fabriques et une indemnité, plutôt que d'aniver à un résultat semblable par des voies indirectes.

t Nous regrettons vivement, Messieurs, comme Français et comme amis de notre pays, d'être forcés de solliciter de pareilles mesures; mais les circonstances dans lesquelles on nous place nom mettent dans la pénible nécessité de vous adresser cette réelamation.

» Nous avons l'honneur d'être, etc. »

Les délégués du commerce maritime viennent d'adresser de leur côté à la Chambre un traité succinct mais complet de la question. Après avoir prouvé victorieusement que tous les calculs présentés par les producteurs métropolitains, sont empreints de la plus insigne exagération. Les auteurs du mémoire terminent ainsi : - On fait des sacrifices énormes pour créer une marine en primes payées aux pêches, en droits d'entrée accordés aux marins français. On réduit le droit sur le sucre Bourbon uniquement parce qu'il donne lieu à une longue navigation et qu'il concourt par là plus puissamment à la formation de bons marins, principe qui, du reste, dirige toutes les combinaisons de nomtarif. On réduit pour le même motif le droit sur le salpêtre de l'Inde, malgré la résistance de prétendus droits acquis et les motifs politiques dont on les entoure. On crée à grands frais et au détriment des intérêts généraux du pays, un système colonial alio

d'avoir une navigatinn au long.çours qui nous soil, à l'exemple g -raurs qu des Anglais, exclusivement réservée. La France s'impose. disons nous, eetle multiplicité de sacrifices, et elle en perd tout le prix ; pourquoi? pour que dans quatre département d-t. It France, et bientôt dans un ou deux, on fasse du sucre indigène. - -

a Ces considérations méritent lapins sérieuse attention. Ltarif des sucres ne reposera sur de* bases solides, qu'après avoir non seulement rétabli l'égalité entre les deux sucres français, ànais après avoir, dans l'intérêt de notre marine et du consommateur, réduit la surtaxe des sucres étrangers la un taumeoityriiable; ce côté de la question a une grande importance.

» C'est doue avec confiance, Messieurs, que nous venons vous prier de rétablir l'ég liié sur les deux sucres français. et eu attendant une législation définitive, un dégiéveillent de 20 fr. ,

la réduction à 15 fr. de la surtaxe des sucres étrallRers, et l'abaisseiiieut du rendement des sucres étrangers au même taux que sur les sucres français.

- a Nous terminons en vous répétant ce que nous avons est l'honneur de vous dire dans notre mémoire du 2 janvier. Les destinées de nos colonies, de notre commerce maritime sont entre vos mains. Le maintieu du privilège les détruit j l'égalité d..s charges ne menace que celte partie de la production indigène.

que rien au monde ne peut sauver. La question est nettement ItUBée : sans sucre exotique, pas de marine marchande. Nus gr ndes pêches seront compromises, nos populations maritime:» sans travail, notre marine militaire perdra son importance. C'est à vous a décider si l'étiuité, si d'aussi graves intérêts , m l'un des principaux éléiuens de notre force doivent être sacriGés à une industrie qui ue peut rieu pour la prospérité , rien pour la puissance du pays, >

La proposition de M. de Tracy, prise en considération par 1 Chambre, a été renvoyée à l'examen des bureaux, où elle a été l'objet de très vives discussions. bix commissaires ont été favorables à la proposition : et deux contraires. M. Dugabé, dans une improvisation pleine dteloquellce, a montré l'impossibilité où se trouvait la France d'exécuter cette aimée une mesure d'une uubsi haute importance, et l'imuieuse dilticullé qu'elle présente dans l'avenir. L'orateur a longuement insisté sur la nécessité de procéder graduellement à l'émancipation eu inculauaut aux esclaves

des addeb d'ordre, de religion et de propriété.

M. de Kéuiusal a élé nommé secrétaire de la commission dout M. de Sade est le président.

Les colonies n'ont poiut à s'inquiéter quant A présent.

Le* colonies de l'empire britannique ont une superficie

de 2 millions 200 milles carrées, et une étendue de côtes de 20 mille milles marines. Leur poputat on est de 105 millions d'àanes, ce qui fait 50 habitants par mi le carré; 890 niillî sont luthériens ou calvinistes; 700 mille protestanls; un million et lemi catholiques. grecs et syriells; 26 millions mahomélants; 75 millions hindons. tc. l a fore ; militaire' consacrée à li défense de ces iininenst s territoires est de 56 mille hommes de troupes régulières européennes, 156 nulle d'indigènes, de eau t* ur. et Il'.e milice de 250 nulle blancs L s revenus coonnux.

sont de 23 inill oei, sterling ; les charges civiles au compte d la métropole, y compris les dépenses des condamnés à la déportation, sont de 225 mille livres sterl ng , et les enarges militaires d'un million 800 mille livres sterl ng.

L'entretien des colonies de la Grande Bretagne coûte donc 25 millions sterling (725 millions de francs). La moyenne de l'impôt est de 4 sche lings 6 deniers par lelt (5 fr. 62 c. 1 t2). Les espèces d'or et d arg nt monnayées qui sont en circulation dans les colouies formt-sit une valeur de à millions sterling, et le papier'

monnaie moule à 3 millions.

Le commerce m iritime des colonies anglaises est, pour les exportations, de 30 initions de liv. sterl. ; pour l<*s importations, de 25 titillioni. Les exportations liotir la métropole sont du 15 millions. et la métropole envoie 10 inill ous sterling. Le mouvelueut de la nav galiou, à l'entrée et à !a,1tortie de, colonies, est (1 - 8 millions de tuniieux. La Grande- lir.tJtçne figure dans ce chiffre pour 3 millions. De 1814 a 1837. il a élé construit dans i«s colonies 8975 bAlim-nts, dont le tiiiii -ge t'hl d'un m II ion 22,937 tonneaux La production annuelle dans les colouies ,'st de 400 millions sleiliug, et la valeur de toutes les propriétés, meubles et immeubles, en terres, bAiinenls, troupeaux, etc., est de 250 millions sterling, soit 6 iuiUiards.250 millions de francs.

«

Nous signalons à l'attention des abolitionnistes la lettre suivante que nous avons extraite de la Gazette Royale :

.r eile : Saint-Vincent.

J4- n'aurais jamais cru que l'indolence dont la. race nègre est accusée depuis tant de siècles put aller jusqu où je la vois aller.

Ou serait tenté de croire qu'il y a là quelque chose de plus fort qu u«e disposition innée, et de s'en prendre à quelque sourde machination qui a pour objet de tuer complètement le travail ; mais, quoiqu'il en soit, la conéquence forcée de, la conduite actuelle des classes agricoles doit être la rU.ne immédiate et entière des planteurs.

Dans le plus grani nombre des plantations que je viens de visiter, et il n'y en a presque pas que je n'aie vues, c il n'y a que peu ou point d'apparence de culture pour - une autre récolte,

- 1 - Le ttolMUialM.

Penoanae, en France, n'a oublié le nom odieux de Blucher, ce feldmarécbal prussien, battu tant de fois par nos généraux aux batailles d'iéna et dAuërstadt ; échappé, lors de la capitulation de Prenllau, des mains du général Klein, par un misérable mensonge ; lâche à Lubeck, où il fut fait prisonnier à la tète de trente mille hommes ; dont Bautzen, Lutzen, Vauchamp, St-Amand ont vu les défaites, et qui fiL gagner aux AnGlais, par une erreur obstinée de Napoléon, la funeste bataille de Waterloo! On se rappelle la brutale conduite de ce barbare, lorsqu'il parut en v inqueur à Paris. A l'entendre, il fallait morceler la France, et mettre le feu à sa capitale. Enfin, on sait de quelle indigne façon il pilla, non seulement les Musées, mais encore les palais royaux : Sl-Clouu peut témoigner de son ignoble rapacité : trente chamois charges des meubles, des tableaux et des objets d'art, que le Prusien y avait volés partirent pour l'Allemagne, et ce fut ainsi que Blucher s'empara du l'atsageden Al pet peint par David. Il voulut, eu outre, que l'on confisquât les biens de ceux qui, selon lui, étaient les promoteurs de la guerre, et l'énergique volonté de l'empereur Alexandre put seule l'empêcher d'exiger le désarmement de la garde nationale pariflei ie; al voulait même qu'elle se rendit prisonnière de guerre. ludépt i disnfnent des provisions qu'il se fit délivrer en abondance pour ses troupes, il imposa une contribution de cent millions, sur laquelle il put donner à chaque soldat une gratification équivalente à deux mois de solde, prenant à lèche de rendre insultantes des mesures déjà si rigoureuses, ! donna en ces termes, à l'un de ses officiers l'ordre de prendre t s objets d'art commis en Allemagne et en Hollande par les Français. « le » lieutenant de Groot est chargé par moi de l enlevement de toutes les 1, propriétés allemandes volets par les Français. » Quelques uns de ses officiers Iftiayanl démandé la permission d'emporter plusieurs volumes de la .Bibliothèque royale, comme souvenir de la camllaGn.

de I813 : « Tous les livres, dit il, sont prisonniers de guerre; ils sont » en rang et en files : prenez, emportez tout ce que vous voudrez. M Enfin il lui vint à l'idée de faire sauter le pont d Iéna, sous pretexte qu'il portail un nom injurieux à la nation prussienne. En vain tout fut "lis - mouvemat pour le détourner d'une résolution aussi puérile

que désastreuse. Il répondit avec insolence aux représentations que lui adressa, au nom du prince de Talleyrand, le comte de tiolz, autrefois IOn adjudant (1), et il pressa l'exécution des ordres qu il avait donués à cet égard. Heureusement les ingénieurs prussiens ne surent pas miner le pont avec la rapidité nécessaire et la ville, ayant porté troiscenl mille francs au général, il les accepta et fit cesser les travaux de destruction. Bientôt, l'arrivée des souverains, et particulièrement de l'empereur de Russie, mit fin, au moins dans la callitale, à ces acies de vandalisme. On regrette que lord WellinGton, sollicité par les municipaux de s'opposer à la détermination de BiUcher, au lieu d'accepter une mission si noble, ait répondu d'une manière évasive et peu exacte : « Je suis le maître dans l'aris, le prince Blucher est le maître hors Paris : le pont d'Iéna est dehors : cela ne me regarde pas. » Blucher se dédommagea dans les départements de ce qu'il ue pouvait faire dans la capitale.

La paix définitive n'étant pas encore conclue, il transporta son quartier général à Rambouillet et à Chartres, continuant la guerre contre les forteresses, et espérant avoir à se battre avec l'armée de la l.oire.

Mais celle-ci se soumit au roi de France et fut licenciée. Alors Blucher répandit ses troupes dans les départements de l'r lire , d'Eure-et-Loir, de la Strthe, de rOrme, du Loir, dit Cher et du Loiiel ; en un mot, dans tous les pays en deçà de la Loire; elles y vécurent à discrétion, et commirent des désordres épouvantable s en présence de leur généra*. Il leva lui-même de fortes contributions, litarréicr et envoya, prisonnier en Prusse, beaucoup d'individus ; enfin - il autorisa tacitement lus voies de fait et le pillage contre ceux qui lui étaient dénoncés. Personne, parmi les clefe des troupes alliées, n'approuvait la conduite de mncher, et son roi, lui-même, tenta en vain d adoucir un caractère st indomptable. Souvent foi ce de taire révoquer des ordres trop sévères, ce prince fut obligé de dédommager le barbare par de nouveau bienfaits; il l'honora même d'un ordre créé expies pour lui; c était une croix de fer entourée de rayons d'or.

Blucher quitta la France en automne, mécontent de tous, exécré des Français et même des ennemis de la France..

Chagrin de se voir réduit à l'inaclion et à l'obscurité, il se retira dans ses terres, et ne tarda point à tomber dans une mélancolie profonde, puis à ressentir lei atteintes d'une hydropisie de poitrine et d'une inflammation dont il s'exagéra le danger. On remarqua dès lors,

(1) Voici ccltc réponse : « J'ai arrête que lepont sauterait, et V. Exc. ne peut empêcher que cela me plaise, que M. - de TaJlcyraad le veuille ou non. Je prie V. Esc. de le lui faire savoir. »

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dans son caractère brutal, un changement étrange. Le grossier soldat devint timitie et même peureux. Il ne voulait plus rester dans l'obscurité; la solitude le jetait en des angoisses sinuulières, et telles étaient les inquiétudes inspirées par cet état, que le roi de Prusse partit sur le champ pour Krieblowitz dès qu'il eut appris que le vieux général avait exprimé plusieurs fois le désir de revoir son souverain avant de mourir.

Le prince arriva le soir au château et se fit conduire sur le champ près de Blucher, âgé de soixante-quatorze ans. Le malade se trouvait dans une grande salle obscure et dont l'ameublement, qui datait du quinzième siècle, ajoutait singulièrement à l'aspect mélancolique. Des armures et des trophées df chasse recouvraient les muraille s, la flainine d une immense cheminée éclairait seule ces lieux et jetait ses reHets mobiles et muges, sur les mils sauvages du vieillard enveloppé d'une peau d'ours et couché dans un Ulëuhl fauteuil de chêne noir. A la vu du roi de Prusse, il von ut se lever pour le recevoir ornais le prince lui fit l'Une de n'en rien laire, lui :eiulit la main et s'assit près de lui.

Blucher, par un brusque mouvement de tête, ordonna qu'on le laissa seul avec le roi; chacun obéit aussitôt. Alors il se snul va péni- blement sur son fauteuil, et après queitiut s instants de silence :

aire, dit-il enfin, je vous ai prié d'entreprendre le voyage de Krieblowilz. Je savais line vous étssbliz, dans les environs, aux revues d'au loin ne; quand iném ° vous vous fussiez trouvé la Berlin; quand bien même vous eussiez été ? l'alltre extiémité de l Eurôpe, plutôt que de ue pas vous revoir. tout mourant une me voilà, je serais par i;j aurais été vous t ouver; car j'ai un hien terrible secret à vous rêveur.

Et avant que je vous le confie, sire, regardez moi bien. In:e -roger l't!, pl'essiOIl de mes regards, les traits de ma physionomie, le ton de ma voix, l'ordre de mes idées! Assurez-vous qu'' je jouis de toute ma r,lisun, que je ne suis point fou!. Car il y a des moments où je me demande à moi-même si je ne suis pas un insensé qui prend pour des souvenirs d'autrefois des usions de la veill.. Mais non! ajouia-t-il m tirant un bracelet d'or de sou sein; non! tmr eel » est vrai, tout cela est réel, t!1 je ne puis tiouti-r de rien Ecoutez-mai donc, sire.

Lorsque en 17aH, la guerre de sept ans éclata, mon père, qui habilait ses domaines de (iross Renzow, m'envoya avec mon frère elirz une de nos parentes, la prince se île Kraswi,k, dans l'Ile de Kitgen. J avais alors quatorze ans, aprè> quelque temps passés dans la vieille forteloesse sans recevoir de nouvelles de ma famille, car iiross- Renzow et les pays environnants étaient devenus leihéAirede la guetr •, j'entrai au service de la Suède dans un régiment de hussards. Je lus fait prisonnier à 1 alfairc de S ickow , et le gouvernement prussien me pressa de