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Titre : Bulletin colonial : supplément à la Revue du XIXe siècle

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1839-04-02

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 495

Description : 02 avril 1839

Description : 1839/04/02 (N119).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k63665057

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3013

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/11/2012

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Pari., Jer aYril.

Nous avions annoncé dans notre dernierfnuméro que celui-ci contiendrait la constitution définitive du ministère. Nous ne pouvions pas nous imaginer, en effet, qu'à la veille de la convocation des chambres, et au moment où la détresse du commerce et de l'industrie est à son comble, où de sourdes rumeurs propagent dans Paris la nouvelle de prochaines agitations, on pùt laisser ainsi la France sans ministère. Rien n'est plus vrai pourtant ; et nous dirions que les choses sont encore aujourd'hui dans l'état où nous les avons laissées il y a huit jours, si nous n'avions, de plus, l'irritation, le malaise et les souffrances de toute nature que produit nécessairement la vacance sans exemple du pouvoir ministériel.

- Toutes les combinaisons, et elles ont été presque quotidiennes, ont échoué les unes après les autres. Les portefeuilles, partout offerts et partout refusés, passent, pour ainsi dire, d'une main dans une autre sans s'y arrêter plus d'un jour. L'inquiétude est dans tous les esprits, le malaise est à son comble, les intrigues se croisent dans tous les sens. Les événemens les plus insignifians, commentés et expliqués sous l'influence de ces préoccupations, deviennent un sujet d'alarmes qui seraient puériles et ridicules dans tout autre moment. Il est cependant impossible que cette crise dépasse en durée quelques jours de plus; nous avons assez bonne opinion des diverses fractions de la chambre qui se disputent le pouvoir pour espérer qu'elles comprendront enfin la nécessité de ne pas retenir le pays plus longtemps dans l'angoisse où il s'agite misérablement aujourd'hui, et que la question de l'intérêt de la France tout entière « stbien au dessus d'une querelle mesquine d'ambition et de portefeuilles.

P. S. Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que le ministère est composé provisoirement ainsi qu'il suit : Aux affaires étrangères, M. de Montebello; A l'intérieur, M. de Gasparin;'

A la justice, M. Girod (de l'Ain) ; A la guerre, M. le lieutenant-général Cubières; A l'instruction publique, M. Parant; A la marine, M. fupinier; Aux finances, M. Gautier, pair de France ; M. de Gasparin est chargé, en outre, du département des Iravaux publics et du commerce.

Les négociations commencées depuis plusieurs jours pour la formation d'un ministère n'ont point encore produit de résultat. Nous avons tout lieu de croire que les obstacles ne seront plus de longue durée. Toutefois, une telle situation ne pouvait se prolonger davantage sans compromettre gravement les intérêts moraux et matériels du pays. Il fallait que la session s'ouvrit, que les chambres fussent constituées. Les ministres démissionnaires ne pouvaient faire plus long-temps acte de fonc-

tions. Il était donc nécessaire qu'un ministère de transition pourvût aux exigences constitutionnelles et A l'expédition des affaires.

Des hommes connus par leur patriotisme, leur abnégation personnelle et leurs honorables services, ont accepté du roi cette mission de confiance et de dévouement. Ils ne l'ont acceptée que sous la condition expresse qu'ils cesseraient leurs fonctions aussitôt qu'un ministère définitif serait formé, assumant du reste sur eux la pleine responsabilité de tous leurs actes. Ils ont la conviction que les motifs de leur détermination seront bien appréciés par les chambres et par le pays.

La crise ministérielle a ralenti la discussion de la question des sucres, mais ne l'a pas complétement éteinte. Nous l'avons vue cette semaine reparaître danslescolonnesdu Constitutionnel, qui s'est constitué l'un des organes des fabricans de sucre de betterave. L'article dont nous parlons est signé par M. Dehay délégué du Pas-de-Calais. M. Dehay cherche à prouver que 166 navires seraient suflisans pour alimenter le commerce des colonies, et il en tire la conclusion que le commerce maritime n'est pas aussi intéressé que le prétendent les défenseurs des colonies dans la question du dégrèvement. Nous ne reviendrons pas sur les liens intimes et nécessaires qui rattachent la prospérité de la navigation française au maintien des relations avec nos possessions d'outre-mer. Notre collaborateur a élevé cette nups-

tion, dans des articles que nos lecteurs n'ont probablement pas oubliés, à l'état de démonstration, et il a prouvé que notre ma.rine était occupée avec les colonies A petl près au même degré que par nos relations avec tous les peuples du monde Mais M. Dehay ne peut pas ignorer que dans le port de la Pointe-APitre seulement il est arrivé, pendant le cours de l'année 1838 191 navires et qu'il en est parti 190. On peut juger par ce fait de la bonne foi avec laquelle on attaque les colonies en Frallce, et jusqu'à quel point on se jonede la crédulité dit paya.

Quêtes en faveur de ta Me laitue.

La Martinique continue de recueillir en France des témoignages de sympathie de jour en jour plus prononcés. M. le baron Charles Dupin s'est chargé de rendre compte lui-même dans le dernier numéro de la Revue du Xl Xe siècle de l'assemblée de charité tenue dans l'église de Saint-Roch à Paris. La réunion était fort nombreuse et se composait de l'élite de la société parisienne. M. l'abbé Olivier, curé de la paroisse, n'a point voulu dans cette circonstance abandonner à un autre la - noble et gé- néreuse mission d'appeler la charité. chrétienne sur les désastres de la Martinique. Une parole simple et persuasive, une élo-

quence de cœur plutôt que d'esprit, voilà ce qu'il fallait pour peindre une catastrophe qui parle assez haut d'elle-même. M.

l'ahbé Olivier n'a riea laissé Adésicer mm gs- rapport : nous

avons vu cet auditoire d'élite tressaillir, passer successivement par toutes les émotions de la terreur et de la pitié, puia, emporté par un généreux et sympathique élan verser d'abondantes aumônes, avec des larmes dans les yeux. Nous avons vu des femmes arracher des bagues de leurs doigts, et mettre des chai nes d'or dans la bourse des quêteuses. Le dimanche précédent, Mgr l'archevêque de Paris s'était placé lui-même à la porte de l'église Notre-Dame pour recueillir les offrandes.

On porte A plus de trente mille francs le produit de la quête faite à Saint-Rocb en y comprenant les sommes qui ont été versées entre les mains des dames quêteuses conformément au mandement de Mgr l'archevêque de Paris. La famille royale a donné vingt-sept mille six cents francs. On évalue à vingt mille francs environ les somBles-recueillie. par Mgr l'archevêque de Paris et par MM. les curés dans toutes les églises du diocèse.

La souscription ouverte à Bordeaux s'élevait le 28 mars 8,700 fr., d'après les listes publiées par le Courrier de Bor-

deLIuz.

Nos lecteurs de la Guadeloupe ne seront pas médiocrement surpris en apprenant que les journaux ont déclaré leur lie affaissée au dessous du niveau dela mer. Ces bruits, recueillis par les feuilles américaines, ont été reproduits par celles de Paris, qui n'ont pas manqué d'amplifier,en assurantqu'un grand nombre d'édifices avaient disparu dans les énormes crevasses - entr'ouvertes à la surface du sol. Ces bruits sont heureusement sans fondement, et les journaux qui les ont répétés n'avaient pas remarqué que nous avions cité des lettres de la Guadeloupe, postérieures A la date de cet affaissement prétendu.

Colonies Anglaises.

Les colonies anglaises ont une superficie de 2,000,200 milles carrés et une étendue de côtes de 20,000 milles marins. Les financiers se plaignent en France des dépenses occasionnées par les quelques milliers de soldats qu'elle envoie tenir garnison aux Antilles. L'Angleterre entretient dans ses possessions56 000 hommes de troupes régulières, et ne regrette pas les725 millions de francs qu'elle consacre annuellement A ses colonies Le commerce maritime de ces colonies est, pour les exportations, de 30 millions de liv. sterl., et de 25 millions pour les importations.

Or, il n'est plus permis de dissimuler aujourd'hui la crise dans laquelle s'agitent à l'heure qu'il est ces possessions jadis si florissantes. Nousavons dernièrement communiqué les détails qui nous étaient adressés à ce sujet par un homme A qui sa position et son discernement permettent de tout savoir et de toutan

rttJlLLETON

PRESTO.

Suite et fin (1).

IV.

Le l" février 1794 (t8 pluviose an Il), une vive fusillade se fit entendre aux environs de Gesté. C'était le général de brigade Crouzat qui était aux prises avec Larochejacquelin, tandis que, au même moment, Turreau se portait sur TifTauges avec deux colonnes du centre.

Laissons parler le général républicain C., qui rend compte en ces termes de son arrivée sur le lieu du combat, où il accourait pour porter secours à son général de brigade: * J'arrivai à Gesté sur les trois heures de l'après-midi, guidé par le bruit de la fusillade. Ce bourg, où passe la petite rivière la Sanguise qui prend sa source à l'étang du Saussay, est dominé à l'est et au nord par des vignes, au milieu desquels serpente un chemin creux qui coupe le village en deux moitiés, pour aller joindre la route qui conduit à Regrippière.

« Le feu avaiteessé quand je parus avec ma carabine sur les hauteurs de Gesté. Je restai en observation jusqu'à l'arrivée de mon avantgarde qui traversa le bourg sans brûler une amorce.

« Le surplus de ma colonne étant arrivé, je descendis par le chelbin creux, véritable défilé où trois hommes de front pouvaient dUB.cilement marcher, tant il était étroit et sillonné de profondes ornières « Gesté, du côté du sud, est encore environnée de haies vives, très tantes et très épaisses, qui vont se joindre A un bois près du habeau de la Rigaudière; c'est derrière ces haies qu'était embusqué Larochejacquel in.

« Je croyais ce chef en déroute et en fuite depuis l'escarmouche Mitenue par Crouzat.

il (1) Voir les numéros du ti et du t9 mars. -

̃ Je me trompais: protégé par les ondulations du terrain, par l'épaisseur et la hauteur des haies, Larochejacquelin était rest; immobile et silencieux, il regarda passer nos républicains, et quand ma colonne toute entière fut engagée dans le chemin creux, il poussa un cri d extermination. Tous les Vendéens se levèrent alors et un ouragan de. fer nouftnveloppa.

0 Je formai le gros de ma troupe par inversion à gauche en bataille et commandai un feu de file qui fit bientôt taire celui de l'ennemi.

Notre bonne contenance déconcerta Larochejacquelin, qui se hâta d égailler son monde et de fuir lui-même vers le bois de la Rieaudière, ou l'accompagnèrent nos coups de fusil. Le petit cheval blanc qu'ilmontait servit quelque temps de point de mire à mes tirailleurs; mais bientôt cheval et cavalier disparurent dans l'épaisseur des taillis.

« Les habitansde Gesté s'étaient renfermés dans leurs maisons pour ajuster plus sûrement les républicains par les fenétres. Plusieurs de nostratnards firent gorgës impitoyablement par des femmes : ceci soit dit pour ftpondre au reproche de cruauté si banalement adressé aux soldats de la république par des philantropes de cabinet. Je jurai de venger la mort de ces braves gens sur le chef vendéen à notre première rencontre.

« Tous mes soldats s'associèrent A mon serment en criant vive la citoyen Briquet) rerusa de s unir au vœu général. ( *lc'étal1 le cltoy~ BrhIuel> refusa de s unir * Je le questioDoai sévèrement sur son silence, il me répoadit : « Citoyen Etienne, vous vous souvenez de l'auberge de OYOD. Vom vousmuvenez atissi de Presto. Eh bien, Presto était perdu pour moi quand je m'avilai de l'aller chercher dans le camp vendéen. Or, ce n était pas là une promenade de santé. Je devais n'attendre à reoevOir quelques boni COPpi de fusil. Heureusement il n'en rut rien : et le générât des brigands, comme nous l'appelonl, m'a fait grâce de la vie, et ma renvoyé sain et sauf en me at cadeau d'un beau cheval. Je vous demande après cela si je puis vous promettre, comme mes camarades, d'aller tuer Larochejacquelin.* e J'apprieiai les motilll de mon ancien aubergiste, et je me promis seulement d avoir dorénavant les yeux sur lui.

a J'eus une nouvelle et dernière affaire avec Larochejacquelin dans la nuit du 17 au 18. Je le délogeai de Mgatfaum, où il s'était porté la suite de sa déroute de GesW. Mon avant-garde, composée de M-JO f hommes d_e troupes légères, dits les Cmpucims, à cause de la cou-

leur de leur uniforme, fit merveille cette nuit-là. Les rebelles ifuurreennit battus comme à l'ordinaire.

« Mais toutes ces rencontres étaient de véritables escarmouches sans importance, sans résultat. Je voulais, et c'était là le but de toutes ces marches militaires, je voulais m'emparer de la personne même du général ennemi.

a Une nuit j'ordonnai une battue dans la forêt de Vezins. C'était la retraite favorite du chef que je poursuivais. Il y vivait de la vie des paysans, errant comme eux, vêtu comme eux, couchant çà et là dans 1 branchages. Je résolus de l'aller prendre dans ce cite impénétrable. Le plus grand silence était recommandé à mes soldats.

La peine de mort était prononcée contre quiconque brûlerait une amorce. Btiquet, le chasseur, était de l'expédition. Je dirigeai moimême un des détachemens.

a Arrivés près d'une métairie qui nous avait été siealée. nous nous arrêtâmes. C'était là que Larochejacquelin se cachait probabtement avec quelques-uns de ses fidèles Vendéens. Chacuu retint son souffle Il s agissait de cerner la métairie. Mes hommes s'avancèrent pas à pas, regardant autour d'eux pour voir si personne n était auxecoutea Tout était parfaitement muet et désert : aucune feuille ne bougeait.

Nous approchâmes encore « Une sentinelle était là immobile, endormie. Le moindre bruit de pas, le moindre souMe, et cette sentinelle se réveillait, et elle donnait 1 alarme, et le général vendéen nous échappait.

a Je demandai un soldat de bonne volonté qui se chargeât d'aller tuer la sentinelle. Il s'en présenta dix : il n'en fallait qu'un. Je les fis tirer au sort. Ce rut le nom de Briquet qui sortit.

« Mais on se souvient des soupçons que m'avalent inspirés les scruputes reconnaissans de l'auberliste. Je ne voulus pas dTun tel émisYire.

« Pourquoi me refusez-vous? me demanda t M d'un ton ëtnage.

Est-ce que je vous suis suspect?

* - Oui, lui répondis-je un autre va te remplacer; mais, tala-toi.

« - Général., je ne survivrai pas à un tel affront « Je ne pris pas garde à ces derniers mots, proférés d'une voix sourde, et je tournai le dos an pauvre diable qui se saisit de son pistolet. cria de toutes ces forces: vive la république! et se brûla In cervelle.

• 11 n'est pas besoin de dire que toute ta métairie fat sur pied ne