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Titre : Bulletin colonial : supplément à la Revue du XIXe siècle

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1839-01-29

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 495

Description : 29 janvier 1839

Description : 1839/01/29 (N110).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6366496q

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3013

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/11/2012

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Paris, 28 Janvier.

Les événemens ont justifie nos provisions : le ministère, y près avoir obtenu dans la discussion de l udressc une faible aitalorité, s'est retiré devant la coalition. C'est un cabinet que nous regrettons dans l'intérêt des colonies , car il était aniiné pour elles d'intentions droites, sinon de dévouement. La question des sucres, qu'il eût tranchée avec un peu plus de fermeté par une ordonnance aussi légale dans la l'orme qu'elle eût été juste au fond, se trouve maintenant ajournée jusqu'à la formation d'un nouveau cabinet.

Nous ignorons encore la combinaison ministérielle qui va sortir de la crise que nous traversons. Diverses listes ont été successivement publiées et démenties : et le retour seul du roi, qu un pieux et funèbre devoir de famille vient (l'éloigner de Paris, pourra mettre fin à l'incertitude dans laquelle nous sommes plongés. Nous devons dire cependant que le nom de M. Dueluitel a figuré dans

presque toutes les listes, et que c'est pcut-étl'C celui des candidats 1 au ministère qui possède en ce moment le plus (le chances de l'entrer aux affaires.

La proposition de M. Passy a reparu cette semaine a la tribune de la Chambre. Sur les observations de M. de Salvandy, l'auteur de la proposition-, et M. de néanusat, ont déclaré que leur démarche n'avait pour but que de la rappeler à la mémoire de la Chambre. Des renseigneineus positifs, (lui nous ont été donnés, nous permettent d'assurer, à notre tour, que cette proposition ne sera discutée qu'après la solution de la question des sucres. Et, dans tous les cas, si ces dispositions venaient à varier, nous en serions informés des premicrs. En cette circonstance, le député du Havre a trouvé une nouvelle occasion d'intervenir activement et eflieacemcnt en faveur des intérêts coloniaux.

- - ,.. 1.

Quelque regrettable, du reste, que puisse etre pour les colonies la retraite du ministère, nous devons dire cependant pour calmer les inquiétudes, que les réclamations de nos possessions paraissent aujourd'hui tellement fondées à tout le monde, qu'il n'y a pas un ministère qui voulut assumer la responsabilité de ne pas leur donner une satisfaction quelconque. Il est même probable qu'elles trouveront sous ce rapport beaucoup moins d'opposition dans la gauche qu'on le croit assez généralement. Les abolitionistes et les philantropes ne sont pas assez aveugles pour ne pas comprendre que la question d'émancipation se rattache essentiellement à celle des sucres, et que ruiner un pays matériellement pour lui demander ensuite des améliorations, des innovations qui ne peuvent avoir lieu que dans une société tranquille et prospère, ce serait un détestable moyen. Nous pouvons garantir du moins que telle est l'opinion professée par M. Isambert lui-même, dans une lettre que

l'auteur des articles d'économie politique de la lievue a retrouvée dans les recherches approfondies auxquelles il s'est livré pour traiter la question des sucres, et qu'il se propose de citer dans son prochain travail. Il est un fait certain, c'est qu'il ne se trouve que trèspeu de producteurs métropolitains connus parmi les abolitionistes, et que dès lois ceux-ci ne peuvent, sans inconséquence, résister à concourir de leurs efforts à améliorer la situation des colonies sous le rapport matériel, avant d'essayer de leur imposer, sous le rapport social, des combinaisons que l'expérience de nos voisins montre déjà si dangereuses, et que la misère rendrait bien plus impossibles encore que la raison et le bon droit.

CHAMBRE DES PÈ PUTES.

Adresse au roi.

« Sire, » La Chaiiibre des députés se félicite avec vous de la prospérité du pays ; ce.te prospérité n'a pu que s'accroître au sein du repos que la France doit au gouvernement de Votre Majesté et au concodrs régulier des pouvoirs de i'Etat.

* Votre Majesté espère que les conférences reprises à Londres clonoltt'oul de nouveaux gages au repos de l'Europe et à l'illdépendance de la Belgique. Nous faisons des vœux sincères pour un peuple auquel nous lie étroitement la conformité des principes et des intérêts. La Chambre attend avec confiance l'issue des né-

gociations.

» Vous nous annoncez, Sire, que les troupes autrichiennes out quitté la Romagne, et que les nôtres sont sorties d'Ancône. La France, apl-ès avoir hâté IJar sa présence le terme de l'intervention étrangère dans les Etats du Saint-Siège, dont l'indépendance nous intéresse à un si haut degré , a donne un nouveau témoignage de s m respect pour les traités, et de la loyauté qui convtcntàune grande nation.

» C'est avec une profonde douleur que nous voyous l'Espagne se consumer dans les horreurs de la guerre civile. Nous souhaitons ardemment que le gouvernement de Votre Majesté, en continuant de prêtera la cause de la reine Isabelle 11 l'appui que coninortent les intérêts de la France, emploie de concert avec ses alliés,

..--- --.-- --- - --- - ,

toute son influence pour mettre un terme à de si déplorables excès.

» La Chambre, vivement émue des malheurs de la Pologne , renouvelle ses vœux constans pour un peuple dont l'antique nationalité est placée sous la protection des traités.

» Les outrages et les spoliations que nos nationaux ont subis au Mexique, réclamaient une satisfaction éclatante ; votre gouvernement a dû l'exiger, et le brillant fait d'armes de Saint-Jean-d'UIloa, en couvrant notre armée d'une nouvelle gloire, est un juste sujet d'orgueil pour la France. Elle a vu avec bonlieur, Sire, un de vos fils partager les dangers et les succès de nos intrépides marins.

» Nous nous applaudissons avec Votre Majesté de l'état satisfai- sant de nos possesstons d Ainquc. Nous avons la ferme confiance que cette situation s'améliorera de jour en jour, grâce à la discipline de l'armée, à la régularité de l'administratioal et à l'action IJienfaisantc d'une religion éclairée.

» Votre Majesté nous avait annoncé, dans une des précédentes

sessions, que des propositions relatives au remboursement de la dette publique nous seraicnt. présentées dès que l'état des finances le permettrait. La situation de plus en plus favorable du revenu public nous donne le droit d'espérer que le concours de votre gouvernement ne manquera pas long-temps à cette importante mesure.

» Les besoins de nos colonies et de notre navigation seront l'objet de toute notre sollicitude. Nous nous appli(luerons à les concilier avec les intérêts de notre agriculture, dont le développement est d'une haute importance pour la prospérité du pays.

» La Chambre examinera avec le même soin les projets de loi destinés à réaliser les promesses de la charte, et à introduire de nouveaux perfectionneincns dans la législation génirale, ainsi que dans les diverses branches de l'administration publique. Nos

vœux apellent aussi le projet de loi relatif a l organisation de l'état-ma)or général de 1 armée.

» Sire, la France entière a salué de ses acclamations la naissance du comte de Paris. Nous entourons de nos hommages le berceau de ce jeune prince accordé à votre amour et aux vœux les plus chers de la patrie. Elevé comme son père, dans le respect de nos institutions, il aura pour la France ce dévouement dont Votre Majesté et sa famille donuent de si nobles éxcmplcs ; il saura l'origine glorieuse de la dynastie dont vous êtes le chef, et n'oubliera jamais que le trône où il doit s'asseoir un jour est fondé sur la toutepuissance du vœu national. Nous nous associerons, Sire, ainsi que tous les Français, aux sentitnens de famille et de piété que cet heureux événement vous inspire, comme père et comme roi.

» Pourquoi, Sire, au moment où s'élèvent nos actions de grâce, sommes-nous appelés à déplorer avec vous la perte d'une fille chérie, modèle de toutes les vertus ! Puisse l'expression des sentimens de la Chambre entière apporter quelque soulagement aux douleurs de votre auguste famille !

» Nous en sommes convaincus, Sire, l'intime union des pouvoirs agissant dans leurs limites constitutionnelles peut seule maintenir la sécurité du pays et la force de votre gouvernement. Une administration ferme, habile, s'appuyant svr les sentimens généreux, aussi jalouse de la dignité de votre trône que du maintien des libertés publiques, est le gage le plus sûr de ce concours que nous ai mons à vous prêter.

» Nous nous confions, Sire, dans la vertu de nos institutions ; elles assurent vos droits et les nôtres ; car noiis tenons pour cer- - ̃ tain que la monarchie constitutionnelle garantit à la fois la lilierté

tics peuples et la grandeur des Etats. »

Le Roi a répondu : « Messieurs les députés,

» Je reçois avec une bien vive satisfaction l'adresse que vous » m'apportez au nom de la Chambre des députés. J'ai été pro» fondément ému du mouvement qui l'a portée à se rendre tout » entière auprès de moi, lorsqu'elle a anpris le, coup qui m'a.

» frappé dans mes plus chères affections. Irop accablé alors pour >• pouvoir vous exprimer, comme je l'aurais voulu, à quel point » ma famille et moi nous étions touchés de la part que vous pre» niez à notre douleur, j'éprouve aujourd'hui une véritable conso» lation à vous le dire et à vous en remercier.

» J éprouve aussi, et bien vivement, le besoin de vous expria mer combien j'apprécie les assurances que vous me renouvelez.

» Jamais runion des grands pouvoirs de l'Etat ne fut plus nécesIl saire pour assurer à chacun d'eux la faculté d'accomplir le vœu Il de leur institution. C'est par cette union, c'est par votre conIl cours que nous parviendrons à mettre à l'abri de toute atteinte » les avantages dont la France jouit aujourd'hui, et à lui garantir a la durée de cet état de paix et de repos qui est toujours la base Il essentielle de la prospérité publique.

» En me félicitant avec vous de la nouvelle g loire que notre

« brave marine vient d'attacher au pavillon français sur les rem» parts de Saint-Jcan-d Uiioa, je vous remercie de vous associer a au bonheur que j'éprouve toutes les fois que mes fils peuvent, » acquitter leur dette envers la patrie et combattre pour la France.

» Je suis bien touché des nouveaux témoignages d'altèction et » de confiance dont la Chambre entoure le berceau de mon petit» fils. Il m'est doux d'y répondre en lui manifestant à mon tour

FEUILLETON.

SOUVENIRS DE LA ntPUBIIQIT FRANÇAISE.

PASSAGE DU SAINT-BERNARD.

Sépares de Suwarow, qui commandait une grande armée eu Suisse, les Autrichiens restés en Italie étaient sous les ordres des généraux Kray et Mêlas ; Championnet et Moreau étaient à la tête de l'armée française: Les années 1798 et 1799 avaient été marquées par une alternative d'événemens heureux et malheureus; mais, au moment où liouaparte revenant d'Egypte , débarquait en France, le 14 octobre 1 jt)(), l'armée d'Italie, qui était passée sous le commandement de Mas cna, succédant à Championnet, se trouvait dans une position t -.tique. Cette armée était réduite à 2.5,000 hommes, nus, atramés, et ressemblant a des spectres. Masséna eut lion-seulement à y rétablir l'ordre et à pourvoir à ses besoins, mais encore a maintenir le peuple, à comprimer des insurrections et a s'opposer aux progrès d'une armée forte de quatre-vingt mille hommes et de quinze mille

CIKTIUX.

Tel étaitl'état des choses en Italie a l'époque de la châle du Directoire. Nommé premier cousui, le général Bonaparte se montra disposé à justifier à la fois toutes les espérances dont il était l'objel.

En même temps qu'il s'occupait de réorganiser et de renforcer promptement les armées françaises, il faisait à tous les peuples de l'Europe des ouvertures conciiÍatrices, gage de ses intentions pacifiques.

Ses avances ayant été repoussées par l'Angletterre et par l'Autriche, il en appela a la France. Tous les Français répondirent par un cri de guerre contre l'Angleterre et l'Autriche, et s empressèrent de mettre

le premier consul en état de combattre avec avantage. Non-seulement

une levée ordounée se fit sans difficulté, mais on vit encore se 'for- mer de tous les côtés des compagnies de volontaires à pied et a cheval, impatiens'd'aller se mesurer avec un ennemi intraitable. Bonaparte seconda, avec une merveilleuse puissance, ce mouvement d'une nation tout entière qui se voyait appelée à défendre sa liberté.

En moins de deux mois, 40,000 chevaux furent rassemblées et un parc d'artillerie immense fut formé a Paris. Le général Berthier organisait en même temps à Diiou une armée de réserve qui devait être portée a 5o,ooo hommes. Ennn, des préparatifs formidables étaient terminés avant que les ennemis eussent pu en rien soupçonner.

Le général autrichien Mêlas ne doutait plus d'achever la conquête de toute l'Italie par la prise de Gênes , qu'il serrait étroitement et que bloquait une flotte anglaise. A Gêues, si courageusement défendue par Masséna , on manquait de tout. Les préparatifs faits en France semblaient concerner l'Italie. Cette armée de réserve, dont le quartier-

général était à Dijon, et a laquelle Bonaparte destinait l'honneur de sa seconde campagne d'Italie, ne paraissait pas à Mélas suffisante pour l'arrêter dans sa inarche. A Dijon , on voyait à peine 4,ooe hommes ; le reste était - dissémiué dans les campagnes.

Jamais secret d'expédition ne fut mieux gardé. Mêlas apprit le passage du Saint-Bernard quand il était complètement effectué. Dans la plus parfaite sécurité, il pressait l'investissement de Gênes et se portait sur Nice, après avoir fait fouiller le mont Cenis, entièrement dégarni de troupes. Prévenu qu'il paraissait sur le Saint-Bernard quelqties soldati t»ranca i

ques soldats l'rançais, il s'imagina que cette nouvelle était fausse, et la prit pour une ruse à l'aidede laquelle on espérait sans doute le déterminer à lever le siège de Gênes; disant, au reste, avec la plus comptctc insouciance, que les soldats qui causaient cette alarme ne pouvaient être que les 3 a 4,080 hommes qui avaient pas. à Dijon, et qu'il n'avait rien à craindre d'un ennemi aussi faible et aussi peu capable d'une entreprise sérieuse. Bonaparte, pour maintenir Mêlas dans sa profonde tranquillité, se garda bien d'envoyer des troupes dans la Tarentaise, dans la Maurienne et sur les frontières du Dau-

pbiné, mais il porta à marches forcées ses bataillons vers Genève , rendant de plus en plus imperceptible à l'ennemi son armée de réserve de Dijon.

Cependant cette armée s'organisait sur une échelle formidable ; les généraux Loison, Boutret, Chamberlhac et Watin, investis des commandemens des trois premières divisions, recurent ordre de se mettre en marche, pendant que le général Vignolles continuait a rassembler les trois autres divisions. Le général Marmont, chargé de former les équipages et de réunir les approvisionnemens, déployait la plus admira ble activité. Le général 1 bureau, qui commandait à Genève 4,000 hommes et seulèment huit pièces de canon , devait déboucher sur ce point par le Petit-Saint-Bernard. Les passages du Saint-Gothard et du pays des Grisons étaient confiés a la garde du g néral Moncey. Bonaparte ayant appris alors les succès de l'armée du Rhin,que commandait Moreau, lui fit donner l'ordre de détacher de son armée un corps de 25,ooo hommes, et de l'envoyer en Suisse rejoindre

Moncey.

A Paris, Bonaparte s'empressait de régler tous les objets d'administration intérieure et extérieure. 11 avait eu beaucoup à faire pour liquider l'héritage du Directoire; en peu de jours, tout avait changé de face ; l'activité avait succédé à la mollesse, l'onlre au désordre ; tout obéissait comme par enchantement à son impulsion puissante.

Enfin, le 6 mai 1800, il quitta Paris pour se rendre a Dijon : les routes étaient couvertes de jeunes gens nouvellement levés qui rejoignaient les divisions qui se formaient en route, tous les services.s'organisaient en marchant, les vivres même n'arrivèrent à Genève qu'avec l'avantgarde de l'armée, mais tout avait été prévu et exécuté avec tant de précision que rien ne manqua ; tout fut prêt au jour fixe, a l'heure

dite. -

L'erreur de Mélas était concevable; il était, à la vérité, difficile de penser que, pour entrer en Italie, Bonaparte dût prendre le chemin du Grand-Saint-Bernard ; il devait rencontrer de ce côté des obstacles sans nombre ; il avait aussi a franchir le fort de Bard, qui devait long-temps arrêter son armée.