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Titre : L'Afrique : journal de la colonisation française, politique, économique, agricole, commercial, littéraire et scientifique / fondé à Paris par les colons de l'Algérie ; [directeur-gérant responsable : Hte Peut]

Éditeur : au bureaux du journal (Paris)

Date d'édition : 1845-08-06

Contributeur : Peut, Hippolyte (1809-1889). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326834694

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb326834694/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 316

Description : 06 août 1845

Description : 1845/08/06 (A2,N69)-1845/08/12.

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6366473q

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3025

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/11/2012

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Nous prévenons les personnes qui désirent établir des relations avec le journal Y Afrique que son correspondant officiel à Alger est M. Alexis Belly, rue Scipion, 11 et 13. A ce titre, M. Belly

se chargera de nous faire parvenir toutes les communications qu'on voudra bien nous faire dans l'intérêt du pays.

M. Belly est également chargé des abonnemens, des annonces, en un mot, de tout ce qui concerne les intérêts matériels du journal.

Paris, 5 Août.

Nous avons déjà eu plusieurs fois l'occasion de citer la Démocratie Pacifique, qui depuis quelque temps a publié de fort bons articles sur la question d'Afrique.

Voici comment elle s'exprime dans son numéro du 3 courant.

Que toute la presse montre une pareille intelligence des affaires de l'Algérie, et le malaise qui paralyse les affaires, les causes qui empêchent le progrès auront bientôt disparu.

Dans notre numéro du 20 juillet dernier, nous avons fait connaitre pourquoi M. le maréchal Bugeaud n'avait pas obtenu les résultats qu'il avait annoncés depuis longtemps : on a pu se convaincre que c'est parce qu'il n'avait pas su faire un choix judicieux des moyens qu'il fallait employer, parce qu'il n'avait pas compris que c'est seulement avec une nombreuse et bonne cavalerie qu'on pouvait at teindre des populations nomades ou les protéger, et parce que, eût-il eu à sa. disposition une nombreuse cavalerie, il n'en connaît ni l'emploi, ni les ressources.

Conviendra-t-il au ministre de la guerre d'accéder aux demandes incessantes d'augmentation du chiffre de notre armée d'Afrique que lui adresse M. le gouverneur-général, et qui sont d'autant plus impératives que le ministre n'a plus l'appui des chambres? C'est ce que nous ne saurions Erévoir, mais si on cède, si on permet la continuation des hostilités contre la Kabylie, on sera invinciblement entraîné dans une guerre qui, comme nous l'avons dit, nécessitera 150 mille hommes en Algérie, et dont la durée est indéterminée.

On pourrait encore accepter le système permanent de guerre, quelque onéreux qu'il soit, et par suite le gouvernement de l'Algérie conservé aux mains du chef de l'armée, si des résultats de colonisation sérieux avaient été obtenus; mais loin de là, depuis cinq ans une douzaine de villages ont pris naissance; ces villages ne constituent pas en tout une population agricole de 6 à 7 mille individus dont l'existence future est encore problématique, en ce qu'ils sont composés pour la plupart de prolétaires sans ressources et sans aptitude pour l'agriculture.

Le bilan du gouvernement' militaire en Algérie est donc, depuis quinze ans, une dépense d'environ un milliard de francs, la mort de 150 mille hommes de notre armée, la destruction par le fer, le feu et la hache des ressources du pays, Abd-el-Kader non détruit, la guerre de la Kabylie

commençant, et seulement 7 à 8 mille colons installés. Si un pareil état de choses devait se perpétuer longtemps, il vaudrait mieux abandonner immédiatement l'Afrique.

Heureusement tous les moyens n'ont pas encore été tentés, et, à vrai dire, celui qui devait amener des résultats aussi désastreux a seul été mis en pratique jusqu'à présent. Il est donc du devoir du gouvernement métropolitain d'intervenir directement dans la gestion de nos affaires d'Afrique, et de mettre un terme au chaos qui y règne actuellement. Pour cela, il devra étudier lui-même l'état des choses, et comprendre enfin que la guerre et le commandement militaire ne peuvent être que l'accessoire dans un pays qui ne compte pas (dans le Tell et le Sahara,

cest-a-dirc dans environ 25 mille lieues carrées) plus de 1,500,000 habitans,etqui n'a à nous opposer qu'un nombre très-restreint d'ennemis, jusqu'à présent insaisissables, parce que nous n'avons eu que de l'infanterie attachée à de lourds convois pour les atteindre, et qui semblent se multiplier parce qu'ils ont pour eux l'espace et l'horizon entier.

Aujourd'hui donc qu'il n'y a plus ni 8 millions d'Arabes, ni 4, ni même 2 millions, et que c'est en comptant largement que l'on arrive à 1,500,000 , le ridicule état de siège dans lequel le gouvernement tient l'Algérie comprime tout espèce de progrès, car c'est en vertu de cet état i de siège

que 1 on retuse au pays 1 administration que nous avons en France; qu'on maintient la justice à l'état d instrument du gouverneur en lui refusant l'inamovibilité de ses juges; qu'on rejette avec obstination le régime de la loi, lequel seul peut donner des garanties aux spéculations à longue échéance telles que l'agriculture : c'est en vertu de cet état de siège que le ministre de la guerre s'est mis sous la domination absolue de M. le maréchal Bugeaud et voit fort souvent toutes ses décisions mises à néant par des arrêts d'urgence. A cause de cet étal de siège on repousse ce qu'il y a de bon dans nos institutions pour l'Algérie, et au lieu de rester dans le vrai, on échafaude tous les trois ou nua-

lrc ans une administration soi-disant civile, mais réellement sans nom dans aucun pays. On promulgue sur la propriété des ordonnances inexécutables, et qui, sous prétexte d'échanges obligées de terres, autorisent la spoliation. Comment veut-on que le crédit s'établisse en Algérie sous un pareil régime? On agiote, on brocante, et, dans le fait, aucune autre espèce d'opération n'est possible sans les garanties de la loi.

Le régime militaire, si contraire à la prospérité future du pays, n est aujourd'hui qu'une exploitation de récompenses pour quelques privilégies; mais ne craint-on pas que le ridicule ne finisse par s'attacher à nos armes quand l'Europe entière connaîtra la vérité sur la population du pays, quand elle saura que c'est toujours en nombre supérieur aux in- digènes que nous les combattons? -

Le gouvernement militaire a donc fait son temps, il ne peut plus rien pour l'Algérie; il doit faire place à l'ordre civil et se borner à son rôle de protection. Peut-être scra-t-it utile de maintenir encore pendant quelque temps un génél'al en chef de l'armée d'Afrique, c'est ce que nous ne contesterons pas, mais à la condition que son action se bornera au commandement de l'armée.

On se tromperait toutefois si l'on pensait que c'est à un gouverneur civil que nou désirons voir remettre l'autorité supérieure; en aucune façon nous ne voulons aucun autre pouvoir que celui du roi délégué a ses huit ministres, et non a un seul, comme cela se pratique aujourd'hui; nous demandons que trois départemens soient incessamment formés, qu'ils soient subdivisés en arroudissemeuseten communes, que les populations couvriront à mesure de leur

arrlvce. NOUS demandons que l autorité civile y soit confiée à des préfets, sous-préfets et des maires/Que le préfet y représente, comme en France, tous les ministrcs, que "tous les services lui soient subordonnés; qu'il fasse agir sous son impulsion les sous-préfets et les maires ; que des conseils généraux, des conseils d'awondissemcnt et des conseils municipaux y soient créés avec leurs pouvoirs protecteurs des droits des citoyens. Enfin, que la justice y soit assise régulièrement comme en France.

îoui cela est possible, car Alger, Bone et Oran, les trois chefs-lieux futurs de ces départemens, ne sont aujourd'hui qu'à 108 heures de Paris, et bientôt n'en seront qu'à 68 heures, quand le chemin de fer de Paris à Marseille sera fait.

Tout cela est possible, car nous défions qu'on cite en Algérie un seul cas qui ne puisse recevoir une solution satisfaisante au moyen de nos codes français, que l'on peut

9 d'ailleurs modifier sur certains points s'il est nécessaire.

Tel est le régime que nous desirons voir s'établir sans délai en Algérie ; par ce moyen, le ministre de la guerre échapperait à l'oppression du gouverneur en ce qu'il n'aurait plus qu'à traiter avec lui de l'objet de sa compétence ; par ce moyen, un ordre satisfaisant s'établirait bientôt en Afrique, car il ne serait plus sujet à être interverti par les faiseurs de systèmes.

Ce qui fait la faiblesse du ministère de la guerre en Algerie, c'est que le gouvernement local lui échappe sans cesse pour ce qui est des attributions qui devraient ressortir aux autres ministères. En effet, si nous voulions détailler ici les attributions de ces ministères et le personnel qui leur est nécessaire, on serait effrayé de voir que le ministère de la guerre a la prétention de les suppléer tous avec une direction et trois bureaux. On conçoit tous les timHle- mens qui existent entre les administrations d'Alger et celle du ministère de la guerre, dont on fait peu de cas, parce qu'on connaît son impuissance. De là la stagnation qui frappe de mort l'Algérie entière. Il est donc temps que le gouvernement et les chambres s'occupent sérieuscment,et avec connaissance de cause, de l'importante question d'Alger, qui est une question de puissance ou de déchéance pour la Fi-alice, selon qu'clic sera comprise de haut, ou pour la Francel, 'inintelligent pouvoir du sabre.

abandonnée à l'iuintelligent pouvoir du sabre.

Voici comment la Réforme s'exprime sur la mesure qui menace les institutions civiles encore si incomplètes, si pâles, si insullisantes, cependant, de La (:alle et de Constanline.

Il eût été à désirer que toute la presse s'occupât d'une affaire aussi essentielle; malheureusement une grande partie de la presse ne voit encore dans la question d'Afrique qu'une mine de nouvelles à exploiter ; espérons que les exemples donnés déjà par plusieurs journaux porteront bientôt leurs fruits, et que les choses sérieuses de l'Afrique'seront traitées avec tout l'intérêt qu'elles méritent.

On a parlé souvent du développement des institutions civiles dans notre France africaine. Tel était le vœu de la métropole, cl surtout de la colonie.

Voici comment le pouvoir répond à ces désirs et à ces espérances.

Un projet d'ordonnance, qui nous est annoncé par le journal VAfrique, assigne exclusivement à l'autorité du sabre La Calle et CUIIstuutinc.

Nous avions déjà signalé les combinaisons dangereuses que pouvait couvrir la division nouvelle du territoire algérien en trois zones, l'une civile, l'autre mixte, et la troisième - militaire. Ces combinaisons ne se voilent plus. Cons-

tanline et Lu Calle, qui jouissaient d'une justice régulière, passent sous le bon plaisir du gouverneur ou de ses licute.nans ; car tel est le régime delà zone mixte, dans laquelle ces deux villes vonL être classées.

Commeut cspèrc-l-on fonder un empire au-delà de la Méditerranée en se jouant ainsi des intérêts et du repos de ceux de nus concitoyens qui traversent la mer pour aller sous un ciel nouveau fonder péniblement une France nou"elle '? Mais cette pensée est-elle jamais entrée dans l'esprit de nos hommes d'Etat? L'Algérie n'a été pour eux qu'un accident. Ce monde que Dieu a mis à la pointe de notre épée, ils n'y ont vu qu'uue pâture pour de pelLes ambitions militaires qu'il était prudent d'assouvir pour lie pas s'exposer à des secousses.

Nous ne saurions trop le répéter, l'acte qui militariserait les villes de Constantine et de La Calle, en détruisante peu de garanties dont elles jouissent, serait un acte de folie dont rien ne pourrait justifier l'administration.

Décidément il n'y a plus de ministre de la guerre; non-seulement M. le maréchal Soult plie devant son subordonné, M. le maréchal nugeaud, mais encore il laisse enregistrer docilement dans le Moniteur universelles souillets citie l'altier et indocile gouverneur général de l'Algérie ne se fait pas faute de lui appliquer dans les journaux qui sont à sa dévotion.

On lisait dans le Moniteur universel du 2 courant un article extrait de la France algérienne, le plus basse-

ment complaisant de tous les journaux d'Algérie, où nous avons remarqué le passage suivant ; En réfléchissant davantage et en attendant une plus ample connaissance du l'ait (le t'aildcs Oulcd-Uiah), un pair de France ne l'aurait pas appelé un meurtre avec préméditation, un autre pair n'aurait pas conjuré la chambre « de » songer à l'effet qu'une semblable nouvelle produira en » Angleterre, » et le ministre de la guerre n'aurait pas désapprouvé et déploré publiquement un fait certainement déplorable, mais qui n'a pu être évité.

Est-ce que s'il y avait au département de la guerre un ministre réellement ministre, un homme qui sût faire respecter les hautes fonctions dont il est revèlu, nous aurions à signaler de pareilles inconvenances?

Tout cela est triste, tout cela est déplorable ; et, ce qui nous élonne, c'est que l'opinion publique et le gouvernement tolèrent aussi longtemps un gâchis administratif qui peut avoir les plus fâcheuses conséquences.

Les lignes précédentes étaient écrites quand nous avons lu dans le National du 4 courant l'article suivant, duquel il semble résulter que le cabinet est enliii décidé à mettre un terme aux einpiétemens de M. Bugeaud et à cette ridicule tendance au despotisme que nous avons déjà eu si souvent occasion de signaler.

M. Bugeaud a pris, dans sa correspondance avec M. le maréchal Soult, de telles allures ; il s'est exprimé, sur les décisions du cabinet relatives aux affaires de l'Algérie avee uno telle cruditéd'cxprcssioiis;ilaanuoiieéune telle disposilioii I à ne tenir aucun compte de cesdéeisions,quclecouseil,daur: 1 une de ses dernières réunions, s'est - vu obligé de s'occuper

de cette affaire. C'était la veille du départ de M. le maréchal Soult pour sa terre de Saint-Amans. M. le ministre de lu guerre a mis sous les yeux de ses collègues plusieurs lettres qu'il avait reçues de M. Bugeaud, et qui étaient écrites d'un style tellement inconvenant, qu'il lui avait été inipos-' sible de les communiquer à ses bureaux. Après avoir pris connaissance de ces lettres, qui témoignaient que M. Iîugeaud se regardait comme plus capable à lui tout seul de juger les affaires de "Algérie que tous les faiseurs et totiq les parleurs de Paris, et qu'il paraissait avoir complètement oublié les principes de lu discipline militaire et de la hiérarchie administrative, le conseil a décidé qu'il lui serait écrit, (lll nOIJ du cabinet, par M. le président du eHlsei.

La lettre, qui a cte reuigee seance teuanie par un ues 1111nistres présens, exprime cette pensée que le gouvernement du roi nc/orce personne à le servir, mais qu'il veut que lous ceux qui le servent , depuis le fonctionnaire placé sur le dernier degré de l'échelle jusqu'à celui qui se trouve su.' le degré le plus élevé, se soumettent aux mêmes règles de subordination vis-à-vis du pouvuh' tclllml.

Cette lettre a été adressée à M. Iîugeaud par l'un des der niers courriers' qui sunt partis pour l'Afrique. "On ne sait pas encore l'effet qu'elle aura produit sur celle nature si prompte à s'exaspérer, et qui s'accommoderait mieux des rigueurs de la dictature que des prescriptions, illsuppllrLables pour elle, du gouvernement constitutionnel.

Ainsi, le gouverneur général est averti que le gouvernement du roi ne force personne à le servir.

Après cela, si M. Bugeaud ne comprend pas, ce ne sera pas la faute du cabinet.

M. Bugeaud a trouvé un nouveau moyen de déguiser l'intarissable fécondité de sa plume; il fait signer ses articles par des complaisans dans les journaux d'Alger, comme si les allures cassantes de son style ne le ren-

daient pas sullisamment reconnaissable, puis ces articles sont reproduits sans signature dans les feuilles dévouées et dans les journaux olliciels de Paris , sans doute afin d'édifier l'opinion publique sur les excellentes conceptions de M. Bugeaud. @

Nous avons sous les yeux un numéro de la Francr.

algérienne, le journal favori, le serviteur quand même, l'âme damnée, comme tout le monde sait, de M. le maréchal gouverneur, où il nous semble avoir deviné, malgré son grotesque travestissement, la plu-

FEULLETON DU JOURNAL L'AFRIQUE. 6 AOUT,

Nous publions aujourd'hui le Mémoire lu dans la séance du 30 juin dernier, à l'Académie des sciences, par M. Bory de Saint-Vincent, président de la commission scientifique de l'Algérie.

Les dernières lignes surtout, où il est question du chiffre de la population, sont de nature à intéresser vivement nos lecteurs.

Sur l'Anthropologie de l'Afrique française.

Chargé de rédiger dans la publication de la commission scientifique d Algérie un chapitre anthropologique, ce travail eût déjà paru, si les mesures adoptées pour la gravure d'un assez grand nombre de planches qui le doivent compléter n'en retardaient nécessairement la mise au jour. En attendant qu'il soit possible de le livrer à l'impression, je dois, afin de prendre date des faits principaux que je me propose d'y exposer, appeler l'attentton de l'académie sur les trois types numains dont il y sera plus spécialement traité. Ces trois types, que j'ai l'honneur de mettre sous ses yeux avec la comparaison des variétés nrnvomm» nho7 inC

- - -- - - - - -- ----- r. - -..-.",- I. .1Barbaresques des croisemcns sans nombre opérés entre diverses espèces ou races durant une incommensurable succession de siècles, deviendront les données positives sur lesquelles se basera mon ouvrage.

Le type qui m'occupera d'abord me parait être I'AUTOCIITONE, c est-a-dire, selon l'expression non moins précise que pittoresque d'un texte tenu pour infaillible et sacré, Jorme du limon de la terre même. Les deux autres urovenus, oserai-je m'exprimer ainsi, du limon de terres diffèl'entes, pénétrant au cœur .du pays à diverses époques dont plusieurs sont demeurées historiaues ou neu sVn VmiV

-. - - - - 1. -- --..,.,.,." s y acclimatèrent successivement, au point qu'on les pourrait supposer avoir également été créés sur place, si dans leur progéniture ne se perpétuaient, constamment indélébiles, des mœurs et des caractères physiques où se reconnaît l'origine exotique.

Tandis que la lignée des véritables aborigènes demeure- partout aussi profondément enracinée au sol qu'v sont les autres espèces des règnes organiques caractéristiques de la même région, cette des deux types étrangers n'y semble vivre qu'en parasite, lorsqu'elle n'y persévère pas dans ce genre d'existence nomade et pastorale qui remonte aux temps dont la Genèse nous a conservé les traditions dans ses tableaux tracés avec une si naïve fidélité en des contrées lointaines, mais dont l'analogie parait frappante. Une portion de celte lignée des véritables aborigènes s'est groupce, pour ne guère plus s'en éloigner, dans les villes et bourgades qu'elle fonda; l'autre, en se dispersant dans les campagnes ou elle préféra les lieux difficiles pour s'y pou-

voir mieux défendre, s'y bâtit des habitations solides, planta des arbres, entoura ses champs et ses vergers de fossés, de haies vives et même de murailles : l'esprit de propriété, stable et transmissible autour du berceau de chacun, est ce qui la caractérise surtout. SI la superstition et le fanatisme du Coran ne s'v fussent mêlés, cet esprit de propriété foncière fut devenu la source d'un patriotisme ardent et respectable qui s'est entièrement dénaturé et métamorphosé en une sorte de sauvagerie anarchiaue.

A la façon dont on écrivit jusqu'à ce jour sur les populations barbaresques, il devenait indispensable, pour l'antbropologisle qui voulait ne plus demeurer exposé à en juger de travers, de les aller étudier sur les lieux, en s'y mettant en contact avec elles sans leur causer d'ombrage, et surtout en commençant par faire table rase de tout ce qu'on en croyait savoir. Ayant été réduit, avant de les avoir connues par moi-même, à n'en juger que parce qu'on en pouvait lire, je dois, avant de passer outre, avouer humblement m'être complètement égaré sur presque tout ce qui les concerne, lorsque je publiai mon Essai zoologique sur i'homme.La. présente commuiiicationaervir&douc d ee.

rata à la presque totalité de ce que j'en avais dit alors. Je n'eusse, par cxemplc, pas imprimé qu'il y avait identité sur l'universalité des hommes à cheveux lisses de l'Afrique septentrionale, si, avant d'en trailer, j'eusse été à portée de voir de mes propres yeux des Maures, des Kabvles et des Arabes.

Quiconque ne remonterait qu'aux sources où il m'avait éte donué de puiser, ne pourrait que retomber dans les erreurs où j'avais été entraîné ; il est conséquemmcnt à propos de prévenir les savans consciencieux qu'ils doivent tenir pour suspects les renseignomens provenant de tous

correspondais qui, peu versés dans l'élude de l'homme considéré sons le pomt de vue zoologique, qualifient de races les juils, les Turcs, et ces hordes ou tribus établies ou errantes depuis les Syrlhcs jusqu'à l'Océan, sous quelque nom presque impossible à prononcer qu'ils leur donnent, en affichant la prétention d'entendre l'arabe et autres langues du désert.

On ne doit pas non plus accorder trop d'importance à ces crânes et autres'débris ostéologiques, par l'envoi desquels certains voyageurs finiraient par métamorphoser nos musées en de véritables charniers ; de tels ossemells, donnés comme ayant appartenu à des individus d'esnèecs - 011 do

races constatées, venant, pour l'ordinaire, de - cimetières communs où des indigènes de toute sorte, ainsi que des étrangers de tous les pays, peuvent être confusément inhumés. On ne songe communément pas assez qu'en fait d'anthropologie, des témoignages de ce genre n'ont do valeur réelle que par l'authenticité, et c'est précisément cette authenlicilé qui donne beaucoup d'importance aux tètes que je vous présente. Celles-ci ont été choisies entre un grand nombre des mieux caractérisées, tranchées presque eu ma présence, et soigneusement dessinées peu d'insUms après

la décollation. Les squelettes, que je n'ai, pour ainsi dire, pas perdus de vue pendant la préparation, sont bien ceux es figures représentées, et la convenance qu'on reconnaîtra entre les profils ne permettrait pas la moindre incertitude sur les identités quand je ne les garantirais pas. Les couleurs sont bien saisies dans le Kabyle et dans l'Arabe; la teinte de l'Ethiopien s'était sensiblement affaiblie au moment de la mort, et un peu davantage durant le quartd'heure qui la suivit ; je crus pouvoir me permettre de l'affaiblir encore, parce que, ne me sentant pas assez habile peintre de portraits pour la rendre telle qu'elle persistait, je craignais de ne faire qu'un barbouillage de noir en essayant de pousser la nuance jusqu'au degré où je ne me sentais pas le talent d'atteindre.

Ces restes de trois hommes qui périrent subitement, dans la force de l'âge, dans la plénitude de la santé et sans avoir éprouvé d'assez longues appréhensions d'une fin violente pour que trop de terreur ciit altéré leurs traits, présentent coilséqiiemrhent, dans les conditions les plus satisfaisantes, les caractères propres aux types humains de l'Algérie,-dout je les donne comme des échantillons irrécusables. Ils seront représentés dans la publication de la commission scientifique, parce qu'on n'y saurait méconnaître jusqu'à des particularités ostéologiques fort saillantes, lesquelles sont bien autrement importantes pour la distinction des espèces que le peuvent être les caractères empruntés de ce qui n'est qu'extérieur, et que Lallt de circonstances variables concourent souvent à modifier.

On me reprochera pcul-èlre de n'avoir pas représenté chacun de ces types dans toute sa grandeur; mais, outre que je ne me ddullc pas pour capable de mieux faire, les boites osseuses mises sous vos yeux suffiront pour régulariscr ce que l'inhabileté de mon pinceau efit laissé à désirer ; je tiC cmis pas, d'ailleurs, qu'il soit indispensable en iconographie de rendre les objets à leur taille pour en donner une idée suffisante. La ressemblance dans les miniatures de Mme de Mirhcl, que je prends la liberté de citer en toutes lettres, afin de donner par un nom \H'O!WQW.°lltc la valeur possible à majustification, est-elle moins parfaite

que cette qu'on admire dans les portraits de grandeur naturelle qui produisent le plus d'effet aux expositions du Louvre?

Je présente donc comme types de ce que j'appellerai Atlantiqucs, Adantiques et Ethiopiens, les individus d'après lesquels furent faites les esquisses que voici, et auxquels appartinrent les trois huiles osseuses dont ces esquisses sont accompagnées (I).

Le n" 1 fut un marabout, saint personnage, Kabyle pur ans 1'tiii -i les L-tt i l)otii,gs sang, natif du Sahel, décapité dans l'un des faubourgs d'Alger, oit il avait été pris en flagrant délit, prêchant ouvertement, au nom de Dieu, la révolte et la guerre. Ceux

(1) M. llory (le Saint-Vinceiit fait cireulcr les portraits des trois types vus de face et de profil.

qu'on appelle Maures sont en tout pareils. Le plus minulieux examen ue m'a révélé, entre les Kabyles et les Maures, aucune différence qui puisse le moins du monde autorisera les considérer comme appartenant à deux variétés ou races d'hommes ; seulement les uns habitent les villes, et de tout temps ils s'adonnèrent au trafic, au risque, sous le régime turc, de s'exposer à toutes sortes d'avanies; tandis que les autres peuplent lcs contrées montagneuses où raprete des lieux l'ut de tout temps la garantie de leur indépendance. Agriculteurs assez intelligent, ceux-ci, travaillant leur terre avec ardeur, sont parvenus jusqu'à l'art

d'en extraire les métaux et a les mettre en œuvre, au point d'être d'assez habaes faux monnayeurs. Les différences A"habitat et de genre de vie occasionnent, à la vérité, entre les Maures et les Kabyles, quelque diversité d'aspect, mais jamais, parmi les plus dissemblables, rien qui pénètre, même au-dessous d'une première peau, laquelle demeure tout au plus, chez les uns comme chez les autres, sujette aux effets de ce hàle dont 011 n'est pas davantage à l'abri partout ailleurs ; effet superficiel d'où vient que dans l'univers entier^le teint du. rustre des champs est réputé moins

beau que n'est celui d'un citadin soigneux (te se soustraire aux ardeurs du jour. Les noms de Kabyles et de Ataures, que sur de simples apparences et de fausses notions, certains ethnographes unt imaginé s'appliquer a des hommes différons, 11c sont donc que de smtptes synonymcsucs mots pavsans et bourgeois, campagnards ou vilains, etc.

Ceux qu'on appelle Berbères en plusieurs cantons de notre Afrique, et qui lurent les Barbares pour les anciens, comme leurs Mauritaniens sont nos Maures actuels, provinrent également de la souche primitive Allante, et, comme les Kabvles, sont fort attachés a leur sol natal,

qu'ils savent de même cultiver et défendre: lous parient une même langue propre, très-différente de l'arabe eL du turc. 1 Garamentes des âges recules, tous sortent en ligne directe de ce grand peuple des temps héroïques qui, vers l'occident, se rendit le premier célébré par les sciences, les arts et la guerre ; encore qne fort dégénérés sous le joug de l'islamisme, ils conservent, plus (lue tout ce qui leur reste de cousins dans le reste du monde, les traits de leurs premiers aïeux, devenus quasifabuleux au travers des traditions de 1 antique Egypte, telles oue nous les transmit ce sage de la Grèce qui vint

s'instruire encore à l'école des prêtres «le Sais, I.e M est pas ici le lieu de remonter à ce que je publiai en l'an VI de la république touchant l'ALlant'ule, dont ce grand philosophe nous conserva lesouvenir, et lorsque, n'ayant qu'entrevu les Archipels où, dés avant moi, on en avait cherché des lïairmons, ks Canaries devinrent le canevas (le mon premier in-quarto; des erreurs grossies de déclamations entachaient, je n'en saurais dhwollvcnir, celle production do mes vingt ans ; mais on y trouve consignés plus d'un aperçu el des faits qui, pour avoir été signalés d'abord comme témérairement avancés, n'en ont pas moins fini par prendre