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Titre : L'Afrique : journal de la colonisation française, politique, économique, agricole, commercial, littéraire et scientifique / fondé à Paris par les colons de l'Algérie ; [directeur-gérant responsable : Hte Peut]

Éditeur : au bureaux du journal (Paris)

Date d'édition : 1845-06-02

Contributeur : Peut, Hippolyte (1809-1889). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326834694

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb326834694/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 02 juin 1845

Description : 1845/06/02 (A2,N56)-1845/06/06.

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6366464r

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3025

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/11/2012

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-. Paris, 1er Juin.

ttlacaMtoa de la loi dei erftlU. extraordl mairt-m de l'Algérie La chambre des députés a discuté, dans ses séances des 28 et 29 mai, le projet de loi relatif aux crédits extraordinaires demandés pour l'Algérie en 1845.

Nous avions lieu d'espérer qu'en matière aussi grave, il y aurait une discussion sérieuse, approfondie, délaille, effective. Le rapport de M. Magne, bien qu'il touchât timidement à toutes les questions, à tous les intérêts de l'Algérie, était cependant une base sumsaute pour un débat important,pour un débat d'affaire et d'aummislralion.

il n'eu a pas été ainsi ; on nous a assuré que la chambre se réserve pour la discussion du budget de

1846. Nous souhaitons vivemen( qu'à la fin de sa session, au milieu de la chaleur, pour ainsi dire, en plein déménagement, Messieurs les députés aient le temps et le courage de consacrer quelques instans à l'Algérie; mais nous n'y comptons guere.

Une grande injure vient d'être faite à notre gouvernement, au souverain de la France, et par conséquent au pays tout entier. Un traité portant fixation des limites entre l'Algérie et le Maroc, stipulant en outre des rappurls commerciaux, est signé près Lalla-Maghnia par M. le général Delarueetdeux plénipotentiaires marocains, le 18 mars dernier. Envoyé à Paris, cet acte est ratifie un mois après sa réception. Il repart pour le Maroc, et un chef de barbares, revenant sur ce qu'il a fait, sur ce qu'il a consenti, refuse d'apposer sa i-

guature à côté de celle du roi des Français, son sceau à côte du sceau de France. Le pays, la presse et les chambres se sont émus de cegiave et deplorable événement. Nous comprenons parfaitement que des députés aussi jaloux de l'honneur et de la dignité de la France que le sont MM. Gustave de Beaumoutet Billault aient saisi l'occasion toute naturelle des crédits extraordinaires de l'Algérie pour appeler l'allenlion publique sur ce refus de raliticatiou, pour mettre le minislere en demeure d'expliquer sa conduite passée et sa conduite à venir. Les deux orateurs se sont acquittés de cette tâche avec un grand bonheur et avec un courage qui ne doit pas élonuer de leur part. Leurs généreuses paroles, leurs éneririuuus uroLestatioiis auront du retentissement en Al-

0'-'--- ..--' ------ -- - u - - -.. 0.0 gérie, et nous ne doutons pas que le ministère, averti qu'il est, ne se fasse un point d'honneut d'être, au moins une fois dans sa vie, capable de courage en affaire diplomatique.

Trois députés, MM. Abraham, Dubois, de Corcelles et DesRlouseaul. de Givré ont essayé de parler de ce qui faisait l'objet du projet de lui en discussion, ils ont, les uns et les autres, dit d'cxcellelltes choses, exercé des critiques fondées et ouvert de bons avis.

M. Abraham Dubois attache, avec une juste raison, un intérêt tout particulier à la colonisation. Nous sommes heureux d être tout à fait d'accord avec lui sur ce point : (l La colonisation doit suivre la conquête : » celle-ci est le moyen, celle-là le but. Vousaurezbeau » avoir soumis le pays par la puissance de vos armes, » si vous n'y implantez une population européenne » s Ai-h el devouee. forte et laborieuse, industrieuse pl

-- --- - -- -- - -- - 7 - » agricole, qui, au jour du danger, ne soit pas unem» barras, mais un auxiliaire; entin, dont les travaux » suffirent à l'alimentation et à tous les besoins d'ellen même, de l'armée et des indtgènes, qui occupent » avec nous les villes; si vous ne faites cela, vous' n'au» rez rien rait. 1) Nous l'avons dit bien souvent, hors de la colonisation vas de salut pour l'Algérie ! Et, réduisant la question a ses termes les plus simples, nous avons dit que la conquête de l'Algérie, ainsi que sa conservation, est une question de population. M. Abraham Dubois est de ct4 et avec lui M. Desmousseaux de Givré, qui di q t e Igérie doit concourir à un seul » elnique l, ou, plutôt, à la décharge de » la France; ce b nvasion européenne. »

MM)ubois voudrait que cette invasion fût surtout et presqu'exclusivement française; et, à ce sujet, il a fait remarquer que les colons étrangers balancent en AI-

gérie les colons d'origine purement française. Le fait est exact ; mais M. Dubois se trompe, lorsqu il croit que la colonisation agricole se fait et se développe à l'aide d'Espagnols, de alallais, d'Italiens. Nous devons dire que ces étrangers n'entrent point dans la formation des villages comme élémens constitutifs. En fait d'étrangers, on ne voit dans les nouveaux centres de population qu'un certain nombre de familles' allemandes venues, pour la plupart, des provinces rhénanes, et par conséquent tout à fait sympathiques aux intérètsde la France. Quant aux autres étrangers, ils s'adonnent au commerce, à l'industrie, ils sont presque tous citadins.

On ne les appelle point en Algérie, ils y viennent à leurs risques et périls. Pourrait on leur refuser le droit de prendre part à l'œuvre de civilisation que la France

accomplit en Algérie r nous ne le pensons pas.

Cependant il importe de donner à l'élément français une prédominance incontestable. On y parviendra par la colonisation, par la création de nouveaux centres, par * le peuplement successif des campagnes. Jusqu'à ce jour, cette colonisation n'a produit que de faibles résultats, nous l'avouons avec M. Dubois.

Mais à qui la faute? Est-ce parce que les colons ne viennent pas? non ; les demandes de concessions encombrent la direction des affaires de l'Algérie et la direction de l'intérieur. Ces demandes sont non-seulement nombreuses, mais elles sont sérieuses au dernier rwiini ômunaitt rlp. familles aisées. Dourvues de nom-

breux ei.fans; mais avec un million, avec quinze cent mille francs, que pouvait-on faire en 1843, en 1844?

Que pourra-t-on faire en 1845 ? La colonisation, comme toutes choses, se résume en une question d'argent.

Si les chambres veulent bien sérieusement la fertilisation et le peuplement de l'Algérie, c'est à elles à voter des crédits en conséquence. Jusqu'à cette heure, elles ont prodigue les millions à la guerre, qu'elles en donnent désormais quelques uns aux travaux de la paix.

Mais, de même que la guerre s'est prolongée pendant quatorze longues annees parce que les chambres n'ont pas su exiger du gouvernement qu'elle fût bien

faite et promptement terminée, de même la co'onisation languira et n'aboutira qu'à d'insignifians résultats, si le parlement ne se résout pas à exiger qu'il y ait en Algérie, pour diriger les affaires, une administration intelligente et honnête, active et dévouée, disposée, par devoir comme par goût, à protéger, à étendre, à multiplier, sur tous les points du pays, les intérêts civils.

Le gouvernement de l'Algérie est militaire et despotique; il faut qu'il soit civil et libéral.

Le commandement des troupes est l'affaire principale dans ce gouvernement; il faut que ce soit l'affaire secondaire, et que le commandement des affaires civiles ait le pas sur tous les autres.

Le gouverneur général est un maréchal de France:

il faut que cesoitun homme d'état, un administrateur 1 de haut mérite, un grand dignitaire civil de la métropole, un ancien ministre, un des quatre ou cinq grands préfets, un pair de France, un conseiller d'état, un homme, enfin, qui sache et qui veuille faire de l'administration.

Quant aux affaires militaires, il suffira de les confier à un, ou mieux encore à plusieurs lieutenaus-généraux.

Il est une autre réforme essentielle à opérer ; il convient d'intéresser tous les départemens ministériels à la gestion des affaires algériennes Le ministère de la guerre en a le monopole; il n'est pas fait, ni par les hommes, ni par les choses, pour la diriger dans une voie civile et régulière. Il est temps de lui arracher sa proie..

Nous eussions été charmés d'entendre M. Dubois ou tout autre député poser ainsi la question d'Afrique, proclamer la nécessité du gouvernement civili et déclarer bien haut que tant que l'Algérie sera administrée militairement, tout s'y fera de travers et au re bours, au profit des appétits guerriers et au détriment de la colonisation et du Trésor.

M. de Corcelles, tout en faisant une bonne part d'inflenceà la colonisation sur la pacification de l'Algérie, estime qu'avant tout il y a lieu de s'occuper de l'administration du peuple vaincu.

Il a critiqué avec une grande raison le système d'administration des Arabes par des Arabes, tel qu'il est appliqué dans les provinces d'Alger et d'Oran. Ce système tout féodal dans la forme et dans les effets, est le

régime pur des concussions et des tyrannies de toute nature. Il déshonore la France et il compromet notre domination. M. de Corcelles voudrait qu'à l'exemple de ce qui existe dans certaines parties de la province de Constantine, les indigènes fussent administrés et gouvernés directement par les bureaux arabes français et par des officiers de notre armée. Les développemens dans lesquels l'honorable député est entré à ce sujet sont pleins d'intérêt et dignes d'uno sérieuse attention.

Mais nous ne pouvons admettre que l'introduction des réformes sollicitées par M. de Corcelles pût et dût nous assurer l'obéissance et l'amour des indigènes et qu'elle consacrât notre domination. Le peuple vaincu, pour nous servir d'une expression exagérée, ne sera réellemeul soumis et obéissant aueiorsau'il sera NOYR

au milieu d'un peuple nouveau, d'un peuple européen.

Une invasion européenneet surtout française, opérée largement et continuellement, pourra seule mettre le sceau à notre conquête, terminer la question de guerre, couper court aux expéditions et aux dépenses sans fruit.

il y a place en Algérie pour huit à dix millions d'europeensau moins.

Les indigènes, dont on se plaît à faire un peuple, sont clair semés sur un immense territoire. C'est tout au plus si dans le Tell et le Sahara Algérien nn an nnnr-

- H ---g-- ---- --- -O. r--- rait compter quatorze ou quinze cent mille. Que seront ces vaincus lorsqu'un réseau de centres de population Européenne, à mailles serrées, s'étendra sur une terre qu'il ne savent ni cultiver ni assainir.

M. Desmousseaux de Givré, dont nous ne saurions trop louer la persévérance, à essayé d'engager la chambre dans la voie des réformes administratives. Il -- -

trouve que les affaires domaniales sont livrées en Algérie à un honteux gaspillage. Il désirerait que des mesures fussent prises pour faire cadastrer le pays, pour faire opérer la reconnaissance des immeubles domaniaux, pour en régulariser et en moraliser l'aliénation, pour mettre un terme à des concessions aussi déplorables que certaines concessions récentes qui sont de véritables scandales.

Nous approuvons les critiques et les demandes de l'honorable député, sauf en un point, qui est celui du système des aliénations aux enchères appliqué aux immeubles ruraux improductifs, et nous sommes véritablement peiné que la chambre n'ait pas cru devoir discuter les propositions de M. Desmousseaux de Givré.

Nous espérons bien qu'il ne se considérera pas comme battu, et que, lors de la discussion du budteL il las

reproduira aussi courageusement qu'il vient de les présenter.

Examen du rapport an roi sur l'ordonnance du is avril, (4e article.) Dans l'exposé des motifs de l'ordonnance du 15 avril, on lit le passage suivant. qui n'est pas moins curieux que ceux dont nous nous sommes précédemment occupés : * Si la population civile s'accroit et s'étend chaque » jour davantage, il est cependant des nortions de

» territoire sur lesquelles elle s'établit avec plus de » confiance et d'activité. U., tous les services publics » ont pu être organisés, et ils fonctionnent sous les » mèmes conditions, avec la même régularité qu'en » France; là, les européens ont toute liberté d'acqué» rir, d'acheter et de vendre. Le droit commun, tel » que le constitue la législation spéciale de l'Algérie, » les protège. Ces territoires sont désignés sous le » nom de territoires civils. »

Ne vous semblc-t-il pas, à lire ce passage du rapport au roi, qu'il y a, en Afrique, une certaine étendue de territoire dans laquelle la population civile

jouit des mêmes franchises et des mêmes garanties qu'en France. Voyez, en effet, avec quel aplomb on vous affirme que là, les services publics fonctionnent sous les mêmes conditions que ceux de la métropole; que, là, les européens sont protégés par le droit commun.

A beau mentir qui vient de loin, dit le proverbe. C'est sans doute par application de ce dicton populaire que le ministre de la guerre se permet de tenir, sur les choses d'Afrique, un langage aussi peu véridique.

Quoi ! monsieur le ministre, vous osez avancer que, sur les territoires que vous appelez civils, tous les services publics sont organisés et fonctionnent sous les mêmes conditions qu'en France ! Mais à qui donc espérez-vous faire accroire que, dans cette zone privilé-

giée, la colonie possède des institutions semblables a celles de la mère-patrie, qu'elle y soit pourvue de services administratifs, judiciaires et financiers constitués suivant les règles métropolitaines, que ses tribunaux soient composés de juges inamovibles et indépendans du parquet, que la justice criminelle s'y administre comme en France : que vos directeurs et sous-directeurs de l'intérieur, vos commissaires civils, vosagens des finances, et tant d'autres fonctionnaires que vous avez créés, sous des titres plus ou moins bizares, dans ce pays livré à toutes les fantaisies, à tous les caprices de votre arbitraire, soient assujettis aux mêmes obligations et procèdent dans les mêmes formes que les autorités françaises, auxquelles ils pourraient être assimilés, si une assimilation quelconque

était possible entre ce qui est normal et ce qui ne l'est pas? Ne savez-vous pas aussi bien que nous que tous les élémens du régime établi en Afrique, dans le territoire dit civil, sont profondément exceptionnels, et ne craignez-vous pas de profaner la sainte appellation de droit commun en l'appliquant à ce droit bâtard sans nom, qui résulte, selon vous, de la législation spéciale de l'Algérie?

Vous parlez de liberté d'acquérir, d'acheter et de vendre. il est vrai que vous avez généreusement oc-

troyé cette triple faveur aux colons qui n'exercent aucune fonction civile ou militaire. Faculté d'acquérir, faculté d'acheter, et puis encore, faculté de vendre, les colons jouissent de tout cela dans le-pays de droit commun, nous devons en convenir. Mais auelle autre

liberté leur avez-vous concédée? - pas une de plus.

Aussi éprouvez-vous le besoin de faire sonner bien hautr la seule et unique dont vous les ayez dotés; c'est au point que vous ne reculez pas devant le ridicule d'un pléonasme pour la grossir et lui donner l'apparence d'un avantage extraordinaire.

En vérité, c'est par trop de charlatanisme !

Jusqu'à présent les centres de population créés sur le territoire de Coléah, à Fouka, et a Douaouda, ainsi que les exploitations qui se forment dans la riche vallée du Mazafran, avaient été arrêtés dans leur développement par la ditlicullé, et même l'impossibilité de communiquer avec le Saliel et avec Alger.

Nous apprenons avec un vif plaisir que l'administration s'est mise en mesure de faire cesser un état de i choses aussi préjudiciable à la fertilisation du district

ae tioiean.

M. le ministre de la guerre, d'après ce que l'on nous écrit d'Alger, vient de décider qu'un pont à l'américaine serait construit dans cette campagne sur le cours du Mazafran, à l'endroit où la nouvelle route d'Alger à Coléah aboutit à cette rivière pour se diriger sur le village de Douaouda.

Un crédit de 50,000 fr. a été affecté à cette utile création, qui ne peut tarder à produire d'excellens résultats. y L'ouverture de la route de Staoueli, mérite aussi d'être vivement approuvée. Non-seulement elle débloque, si l'on peut se servir de cette expression, la vallée du Mazafran, et le district de Coléah ; mais elle ouvre à la colonisation une immense étendue de terres qui, sans cela, fussent restées pendant longtemps dans

un abandon absolu. - Nous voudrions de grand cœur avoir à enregistrer des faits de cette nature, attendu que, malgré la réputation de méchanceté systématique que les journaux d'Alger nous prêtent par ordre, nous éprouvons tout naturellement plus de plaisir à louer qu'à blâmer; mais nous avons pour principe de ne louer qu'à bon escient.

La commission du budget de 1846 s'est décidée, on le sait, à résister aux usurpations inconstitutionnelles

de la direction des affaires de l'Algérie, en ce qui regarde les créations de nouveaux emplois. Depuis 1842, des avertissemens explicites ont été donnes à cette direction parla commission des finances, et tous ces avis, qui étaient au fond de véritables prescriptions. ont abouti à une violation oins ff rive fUlA tmiipe

-- - -- - n ,.---- c--. - ,-- ----.-- les autres des formes régulières et constitutionnelles de la comptabilité publique, à l'ordonnance du 15 avril 1845.

Le Moniteur universel, qui n'a pas enregistré les nominations faites en Algérie en vertu de cette malheureuse ordonnance, publiait naguère, alors que le rapport de M. Bignon était connu, l'ordonnance qui pourvoit au remplaoement, comme avocat-générat à Rennes, de M. Victor Foucher, nommé rapporteur civil

près le conseil supérieur d'administration, et, comme substitut du procureur général à Limoges, de M. Pommier-Lacombe, nommé membre du conseil dit contentieux. D'un autre côté, M. Itivière, qui est appelé au conseil du contentieux, est déiù remplacé dans la

, -- - --,,-- - -00'1"--- --u --1 sous-préfecture de Senlis. -- - ..- On voit par là que c'est un parti pris de braver et la commission du budget et la chambre des députés tout entière. On veut évidemment avancer et DOUS-

ser les affaires de telle façoa^tWIîTStambre ne puisse pas exercer, sans froisser*ïa IffrâOOTiyc royale, ses prérogatives effr o n té m i Nous espérons que 1 t chambre ne voudront pas que, tan^>«m^i^ 'déà{ ion et leurs droits sont partout res res départemens ministériels, une lie de l'Algé-

rie, ait le privilège de les braver et de les fouler aux pieds.

La commission du budget de 1846 paraît être revenue sur l'intention qu'elle avait manifestée de faire subir des réductions au faibles crédits demandés pour les desséchemens, les pépinières, les routes et la colonisation. Nous accueillons cette nouvelle avec joie. Ce sont là des services qu'on ne saurait doter trop largement, sauf à exiger que des mesures soient prises pour assurer le bon et juste emploi des fonds.

Quant aux fonctions créées par l'ordonnance du 15 avril, la commission persiste dans les suppressions et dans les réductions de traitemens dont nous avons parlé. -

Cette ordonnance du 15 avril, qui est une atteinte impudente aux droits de la chambre en matière d impôts et de dépenses, n'est point l'œuvre de la direction des affaires de l'Algérie.

Nous avons été aux renseignemens, et nous avons su que ces bureaux protestent vivement contre un acte aussi déraisonnable et aussi inconstitutionnel.

L'ordonnance dont il s'agit a été préparée et faite sans qu'ils aient été appelés à y prendre part : ils ne l'ont connue que par le Moniteur.

L'auteur de la chose, celui qui a rédigé les articles, rêvé les dispositions, c'est l'homme qui s'est fait dans tout cela une place si belle par les bénéfices pécuniaires, mais si humble par les attributions, M. Blondel, puisqu'il faut le nommer par son nom. M., l'intendant

militaire en retraite, directeur des artaires de t Algérie, y a mis des points, des vipgules et quelques mots, de ces mots vides de sens qui s'y trouvent à chaque ligne.

On dit qu'une part dans la conception et la rédaction doit revenir aussi à M. le chef du bureau de la législaLion, ce dont nous ne le félicitons pas, si le fait est exact.

De la population Indigène.

Nous avons sous les yeux le tableau de la situation des établissemens français dans l'Algérie, que publie chaque année le ministère de la guerre.

Nous y avons aussitôt cherché le chapitre qui traite de la population indigène, afin de connaître l'opinion du gouvernement surcette si intéressante et si impor-

tante question. Au lieu des renseignemens que nous espérions trouver ; nous n'avons pas peu été surpris de lire les quelques mots suivans : Population indigène à l'état de tribus.

Jusque dans ces derniers temps, une grande divergence d'opinions avait régné au sujet de l'importance réelle de la population indigène de l'Algérie.

Dès que l'état du pays le permit, le ministre de la guerre demanda des renseignemens aussi positifs que possible. Il prescrivit en conséquence, à la date dit 15 décembre 1813, qu'un recensement de la population indigène à l'état de tribus fut opéré sur toute l'étendue des trois provinces.

Ce travail, qui offre de grandes difficultés, n'est pas encore terminé. On le publiera en entier, avec de nombreux détails, dans le tableau de 1844-45.

Rien de plus.

On aurait pu, cependant, publier les docunicns que

l'on avait entre les- mains, ç aurait été un moyen de faire faire un pas décisif à une question sur laquelle tout le monde a un si grand intérêt à être fixé. En dixsept mois, du 15 décembre 1843 au 15 mai 1845, on a eu le temps de réunir bien des renseignemens; pourquoi ne pas les faire connaître?

Pourquoi? nous croyons le savoir; parce que les pièces parvenues au ministère de la guerre, quoiqu'émanées de sources intéressées, des bureaux arabes, qui seront toujours bien plus au-dessus qu'au-dessous de la vérité, quand il s'agira de la population indigène, contredisent si formellement les calculs présentés dans certaines brochures, et les chiffres énoncés dans certains discours, que l'on n'a pas osé froisser de puissans amours-propres.

Tels sont les pitoyables motifs qui ont empêché le ministère de la guerre, ou plutôt la direction des af-

faires de l'Algérie, de dire la vérité sur un sujet qui peut être à bon droit envisagé comme le nœud de la question d'Afrique ; puisque l'importance que l'on a voulu donner à la population indigène tombant, tous lesargumens que l'on a fait valoir pour soutenir le désastreux système actuellement en vigueur en Afrique, tombent du même coup.

Ajoutons de plus que les documens statistiques réunis jusqu'à ce jour par le ministère, sont une éclatante confirmation de ce que nous n'avons cessé de répéter sur le chiffre réel de la population indigène de l'Algérie.

Chaque province, dit l'art. 12 de l'ordonnance du 16 avril se subdivise enarrondissemens, CERCLES et com-

munes, etc.

Voilà un progrès. Il y a maintenant en Algérie, comme en France, des arrondissemens et des communes en attendant les municipalités.

Mais pourquoi ce progrès s'arrête-t-il là? Pourquo les provinces ne s'appellent-elles pas départemcns, et les cercles cantons ? Est-ce que ces dénominations ne s'harmoniseraient pas davantage avec celles d'arron-

dissemens et de communes? Est-ce qu'elles ne rappelleraient pas mieux les circonscriptions administratives de la métropole !

Oui : mais une complète assimilation dans les mots pourrait amener un jour une complète assimilation dans les choses ; et c'est-là ce qu'on ne veut pas, entendez-vous bien?

Au nombre des attributions nouvelles que l'ordonnance du 15 avril confère au gouverneur général, nous remarquons celles-ci : 1° Il dispose, lorsque les circonstances l'exigent, des milices urbaines et rurales (art 27, 2).

2o il pourvoit directement aux mesures de haute police, à l'égard des personnes dont la présence sciait réputée dangereuse pour l'ordre et la sécurité publique.

Il peut prononcer contre elles, suivant les cas, et le conseil d'administration entendu : 1° L. refus d'admis-