Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 1 sur 4

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : L'Afrique : journal de la colonisation française, politique, économique, agricole, commercial, littéraire et scientifique / fondé à Paris par les colons de l'Algérie ; [directeur-gérant responsable : Hte Peut]

Éditeur : au bureaux du journal (Paris)

Date d'édition : 1845-05-06

Contributeur : Peut, Hippolyte (1809-1889). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326834694

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb326834694/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 316

Description : 06 mai 1845

Description : 1845/05/06 (A2,N51)-1845/05/12.

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k63664603

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3025

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/11/2012

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 82%.


1 Paris. 5 Mai. Réunion dt l'Algérie il la Franco.

PÉTITION DE BÔNE.

Nous avons déjà publié les deux pétitions qui se signent à Alger, et celle qui a été signée à Mascara; voici, à son tour, celle de Bône.

Nous publierons, les unes après les autres, celles des autres villes de l'Algérie, au fur et à mesure qu'eUes nous parviendront.

A celte occasion, nous prions les personnes qui se sont chargées du soin de recueillir les signatures de vouloir bien nous faire parvenir les pétitions signées au plu À taid dans les premiers jours de juin, alin que nous puissions immédiatement les déposer sur la tribune de la chambre des députés.

- Messieurs les pairs et Messieurs - les - députés,

'Permettez uux habit ans de la province de Bône, français et vil rangers, de vous adresser les vœux et les ..écl'¡mdt.;ms d'une population attachée à la France, et qui, dans l'intérêt de l'Algérie et de la métropole, demande à jouir des institutions et des droits civils basés sur la législation française. h - - -- 0 -- - -

Les Français qui ont adopté cette nouvelle palrie, après avoir consacré leur travail et leur fortune au développement de l'œuvre civilisatrice qui honorera la France dans les siecles futurs, ont toujours à craindre qu'un revirement de la politique européenne ne vienne compromettre leur existence et leur avenir. -

les étrangers, qui ont le même intérêt que les Français et qui sont venus en toute sécurité sous la protection de la France, eprouvent les mêmes craintes.

Tous, mus par un sentiment d'ordre, de progrès, ti'iniérèlgénéral et d'honneur national, viennent, sans récriminations comme sans apologie, appeler votre attention, messieurs, sur la situation précaire où les laissentles institutions exceptionnelles qui les régissent. -

- - - - - - - -

Ils pensent que la reunion de lAlgene à la France serait le moyen le plus ellicace de rassurer tous les esprits et de provoquer l'arrivée des populations et des capitaux. Une disposition législative peut seule amener tet heureux résultat, et mettre un terme à rette multiplicité de systèmes qui, en perpétuant une pénible incertitude, arrêtent tous leurs efforts.

La réunion de l'A gérie à la France aura, messieurs, des résultats incalculables : 1" Les indigènes de toutes secles, certains d'une tolèrance absolue pour leurs cultes, seront en outre fixés sur leur avenir el sur celui de leurs enfans, qui se franciseront sans efforts, par la seule force des choses.

2° La France aura jeté le gerine d'une double puissance, doiil les fruits se cueilleront dans un délai rapproché; et les sacrifices d'hommes et d'argent qu'elle fait depuis quinze ans diminueront dans une progres-

sion rapide.

3° Les habitans actuels de l'Algérie, et ceux qui y seront attirés en grand nombre par l'importante mesure que les soussignés proposent et sollicitent de leurs vœux les plus ardens, n'hésiteront plus désormais à conlier leur fortune et leur personne à une lerieoù ils trouveront les garanties qui constituent la force et le progrès social. Tous, Français, étrangers et indigènes auront, par relie grande naturalisation, une patrie de fait et de droit, ce sera la France; sûrs alors de son appui, elle aura en eux, à son tour, de fidèles et reconnaissans citoyens. - -

Vous apprécierez d ailleurs, aussi bien qu'eux, messieurs, tous les avantages qui résulteront en général, pour les deux pays, de la réunion de l'Algérie à la France.

De l'ordonnance du l& avril, porlant réorganlMKilmi de l'adml n lut ration scnêrale en Algérie.

Suite (1).

Nous ne saurions trop le repeter, l'ordonnance du 15 avril consacre en tout et pour tout l'avilissemeul des pouvoirs civils et le despotisme du régime militaire.

L'ordonnance du 31 octobre 1838, qui détruisit l'intendance civile et qui créa la direction de l'intérieur, avait commencé, au profit d'une volonté anticolunisatrice, cette œuvre de déraison.

A l'intendant civil, personnage considérable, membre de la chambre des députés, fonctionnaire réunissant les attributions qui sont confiées, dans la métropole, aux préfets et aux maires; ayant la direction de toutes les parties de l'administration civile, tant européenne qu'indigène, donnant des ordres en toutes choses au directeur des finances; siégeant au conseil d'administration immédiatement après le gouverneur général, et le présidant à son défaut, par simple droit de préseance ; correspondant directement, pour toutes les matières dans ses atlribulions, avec le ministre de la guerre, succéda, comme directeur de l'intérieur, une personne sans crédit, sans puissance, naguère sous-préfet de France, et depuis _quelques mois sous-in-

tendant civil du petit territoire de Bône.

Ce fut personnellement pour l'autorité èivile un abaissement considérable. Quant aux attributions, elles furent tellement amoindries et restreintes, que le directeur de l'intérieur ne futqu'une ombre de l'intendant civil. Le directeur des finances devint indépendant de l'administration civile, et il put, tout à son aise, ainsi qu'il le désirait depuis longlemps, lui faire la guerre et le contrarier de toutes façons, ce dont il s'acquitta jusque dans ces derniers temps, il faut en convenir, avec une persévérance constante el souvent peu lovale.

Le directeur de l'intérieur conserva cependant le droit de correspondre avec le ministre, mais par l'intermédiaire obligé du gouverneur général, qui put, à son gré, exercer une censure telle que le ministre ne dut plus voir les affaires de l'Algérie que d'une certaine façon, et que la vérité lui fui nécessairement cachée sur bien des choses. Cet te situation était déjà fâcheuse; l'ordonnance du 15 avril la rend intolérable.

(t) Voir Y Afrique du 16 avril.

Par cette ordonnance, en effet, le directeur de l'intérieur est descendu au rôle de simple commis. Il est vrai que son traitement, qui avait été fixé à 15,000 fr.

par l'ordonnance du 31 octobre 1838, a été élevé à 17,500 fr. Mais cette consolation grossière, véritable prix de l'honneur, est là pour faire passer la déconsidération et l'affaiblissement infligés au seul fonctionnaire qui conservât encore, vis-à-vis le régime du bon sens naturel, quelque caractère civil.

Le directeur de l'intérieur sera désormais, quoi qu'il fasse, le serviteur des serviteurs du gouverneur génél'al: Il ne correspond avec le ministre qu'en matière de comptabilité; il siège en quatrième au conseil d'administration, après le procureur-général, qui, avant le 15 avril, lui cédait le pas; il abandonne au directeur des finances toute la partie de ses anciennes attributions qui concernaient le commerce; il ne participe - à - l'administration - des indigènes, même dans les limites

étroites de son ressort administratif, que sous le bon plaisir et par l'intermédiaire des bureaux arabes ; il ne travaille plus avec le gouverneur général, dont il est séparé par son rival de la veille, devenu son vainqueur et son maître. On le voit, l'abaissement est complet, el le calice d amertume est plein jusqu'aux bords.

Nous nous inquiéterions assez peu d'une pareille misère, si ce vainqueur el ce maître était investi parcontre d'un pouvoir civil réel, incontesté, inattaquable, fonctionnant librement en dehors de toute influence militai-

re; capable, de fait et de droit, de défendre, de protéger, de représenter les intérêts et les besoins civils. Mais le directeur général des affaires civiles n'est lui aussi, tout grassement payé qu'il soit, tout ambitieux que soient ses titres, qu'un serviteur, et, qui pis est, le serviteur quand même d'un maître qui sera pour lui jaloux et brutal, parce qu'il pourra l'être impunément, et parce qu'aussi le maître, connaissant la finesse et les appétits du serviteur, aura tout intérêt à le maintenir dans un

élat permanent de condescendance et de domesticité. Nous n'ignorons pas que le futur direcleur-général fait le plus grand cas et publie les plus belles choses de la puissance qui doit lui être dévolue. A l'en croire, il serait tout autant, si ce n'est plus, que l'ancien intendant civil.

Que l'on consulte l'arrête ministériel du lvr septembre 1834, l'arrêlé du gouverneur-général du 20 octobre de la même année; que l'on examine encore l'arrêté ministériel du 2 avril 1836; que l'on compare les attributions de l'intendant-civil telles qu'elles sont définies dans ces actes, avec les attributions du directeur-général telles qu'elles apparaissent au chapitre 2 de l'ordonnance du 15 avril, et l'on se convaincra tout de suite de la fausseté des prétentions de M. le directeur général. ,. ,

Lintendant civil avait une vie propre, une responsabilité, une puissance d'initialive ; il était l'homme du ministre, l'homme du gouvernement. Le directeur général est l'homme du gouverneur. C'est sous ses ordres et en son nom qu'il dirige les affaires civiles; s'il appose sa signature au bas d'une dépêche, d'un arrêté, d'un acte quelconque, c'est pour le gouverneurgénéral et par son ordre. Correspond-il directement avec le ministre, sous l'intermédiaire du gouverneur général, ainsi que le faisait l'inlendanl civil, en vertu de l'article 20 de l'arrêlé du 2 aôut 1836? Non. Est-

il, comme l'intendant civil, comme J'nncien directeur de l'intérieur même, le premier membre du conseil d'administration après le gouverneur ? Non ; il a devant lui, el le primant, le lieutenant général commandant la division d'Alger, à qui est dévolu la présidence du conseil en cas d'absence du gouverneur général. Agit-il, en quoi que ce soit, de son propre mouvement? Non. Travaille-t-il, quand il veut et comme il veut, avec les chefs des divers services administratifs? Non; tout ce qu'il fait, c'est sous les yeux du gouverneur général qu'il le fait, et après avoir pris ses ordres. A-t-il, de droit, certaines attributions dont on - ne puisse le dépouillel'? Non. Y a-t-il certaines affaires

qu'on ne puisse traiter sans lui, certaines mesuresdont il puisse prendre l'initiative? Non, mille fois non; son rôle se borne seulement à signer la correspondance administrative que le gouverneur général ne s'est pas réservée.

Donc M. le directeur général serait mal venu à se croire l'héritier des droits et prérogatives de l'intendant civil de 1834 et 1836, Il n'est même pas ce qu'était le directeur de l'intérieur tel que l'avait fait l'ordonnance du 31 octobre 1838.

Qu'est-u donc au demeurant? L homme et la chose du gouverneur général, l'instrument passif de la volonté militaire et du régime du bon sens naturpl.

Il est possible que cette position paraisse élevée et digne à qui en sera investi, surtout à raison des bénéfices métalliques qui en découleront; mais elle ne serait certainement pas du goût d'un homme qui porterait le cœur haut; elle ne satisfera pas surtout les intérêts civils et coloniaux, qui voudraient être grandement et noblemènt représentés, et qu'on abandonne comme une vile proie au despotisme sans contrepoids et sans contrôle d'un générai d'armée dépourvu de toute idée de droit et de liberté.

Mais, dira-t-on, ce conlrei oids , ce contrôle que vous niez existent néanmoins ; ils se trouvent dans le ministre de la guerre.

A cela nous repondrons que, pour les affaires de l'Algérie, il n'y a plus de ministre de la guerre. M. le maréchal Bugeaud, enhardi sans doute par l'indifférence des chambres, par l'imprudent accueil qu'il en a reçu, et nous ne savons par quelles influences occultes, domine M. le maréchal Soult ; il le domine jusqu'à

la rudesse des expressions et l'oubli de tous les procédés; il le domine au point de ne faire aucun cas des ordres en forme de prières qu'il en reçoit.

Entre le ministre et le gouverneur, il n'y a plus rien qui ressemble il une barrière, à un contrepoids, à un obstacle quelconque contre les envahissemens, les attaques etaussi les mauvaises paroles du dernier.

La direction des affaires de l'Algérie, à la vérité, devrait être cette barrière, cet obstacle ; mais entre les mains d'nn vieil intendant - militaire en retraite, d'une

insuffisance notoire, qui attend le moment où il aura droit au maximum de cette retraite, etqui compte biefl devenir conseiller d'Etat en service ordinaire lorsq

le maréchal Bugeaudsera ministre, cette direction, qui n'a jamais été bien forte ni bien courageuse, est devenue un simple bureau d'enregistrement.

Devait-on en arriver là, c'est-à-dire à la consécration pleine et entière du pouvoir militaire, après quatorze années de lu lies, de combats, de dépenses sans fin ? Les chambres, la presse, l'opinion publique laisseront-elles s'accomplir et se perpétuer un pareil ordre de choses? Nous ne le croyons pas.

(La suite prochainement.)

Nous avons parlé dans notre dernier numéro, en citant une lettre par laquelle cent quatre-vingt-un habitans de Constantine protestent contre cette pensée, de l'inepte et inconcevable projet qui tendrait à replacer la ville de Constantine sous le joug de l'autorité militaire.

Les effets n'ont pas tardé à s'en faire ressentir; voici une nouvelle lettre que nous recevons à l'instant : Constantine, 28 avril 1845.

Bien que votre numéro du 16 au 22 ne nous annonce pas l'apparition de l'ordonnance qui doit nous replacer sous le joug de l'auto ri lé militaire, des lettres particulières nous ont appris que cette ordonnance était signée.

il faut être sur les lieux pour juger dii contre-coup que va en éprouver notre commerce. Des maisons de France, qui étaient venues ici dans l'intention de s'y établir, ont immédiatement rtmollcé il ce projet et sont reparties, se gardant bien d'engager aucun intérêt dans ce pays. Personne ne se dissimule la crise épouvantable qui se prépare, par suite du retrait des capitaux ; aussi chacun se disposet-il à liquider, pourtic soustraire au joug d'un régime dont nous n'avons malheureusement que trop pu apprécier les actes.

On voudrait perdre le pays que l'on ne s'y prendrait pas d'une autre manière.

De pareils actes nous frappent ici de stupeur, parce qu'ils sont tellement contraires à la prospérité de l'Algérie, qu'ils supposent dans leurs auteurs autre chose que l'ignorance de nos véritables besoins.

Nous n'osons pas dire notre pensée entière ; mais vous nous comprendrez.

Ce n'est pas @ seulement à Constantine que l'on s'effraie des conséquence de la nouvelle ordonnance d'organisation, tentative absurde qui doit tomber sous le bon sens public.

Dans toute la province, dans toute l'Algérie, on pense de même; voici ce que nous écrit de Philippeville un homme en position de parfaitement juger les événemens.

Philippeville, le 25 avril 1815.

Je vous ai parlé, dans ma dernière lettre, de l'envie que l'on aurait de replacer Constantine sous le régime militaire; ce bruit, qui n'était que très-vague alors, m'avait profondément impressionné, et je vousdisais que Philippeville consentirait à tous les sacrifices, afin de détourner un coup si dangereux pour la province. Des avis venus depuis de divers côtés, nous font craindre qu'on n'ait déjà sanctionné une mesure dont le moindre mal serait d'arrêter l'essor du commerce. La chambre de commerce de PhiIippeviUc, gardienne vigilante des l intérêts qu'elle a mission de défendre, a été vivement émue par le caractère semi-officiel des communications qui lui étaient l'ailes; elle a cru devoir faire entendre sa voix, et protester même

contre la pensée d un acte qu'elle regarde comme désastreux. A cet effet, elle a écrit à M. le sous-direeteur de l'intérieur, et elle implora l'appui des chambres de commerce d'Alger et de Marseille, Il ne lui fera pas défaut.

Dans une circonstance toute récente la chambre de commerce de Marseille a montré l'intérêt qu'elle prend à la colonie ; elle nous soutiendra aujourd'hui de son puissant concours.

L'ordonnance dont on nous menace remettrait sous 1 ar- biliaire du commandant supérieur de la province, et par suite, sous celui d'un capitaine de place et d'un sous-lieutenant de gendarmerie, des intérêts aussi graves que ceux qui s'agitent aujourd'hui à Constantine? Un sous-lieutenant de gendarmerie pourrait, comme par le passé, abuser de son influence et ibreerdes commerç-ans à partir dans les 24 heures,sans se mettre en t un homme, il ne porte pas un grand préjudice à ses correspondais; Et cela parce que cet homme aurait vendu du vin et du fromage, au lieu de vendre du bois et du rl'? Un capitaine de

place jugera a lui tout seul des questions qui donnent a penser à notre tribunal de première instance, composé de sept membres? Et, en effet, les affaires les plus importantes et les plus ardues lui sont venues et lui viennent chaque jour de Constantine.

Il faut avoir une bien pauvre connaissance du pays, ou couver de bien perfides desseins, pour commettre pareilles énormités.

Ne sait-on point que, tout récemment encore, plusieurs maisons importantes viennent de s'établir à Constantme?

Que l'on consulte nos fabricans de Houen, de Lyon et de l'Alsace, et l'on verra ce qu'ils pensent de celte ville. C'est sans contredit le marché le plus important pour les tissus.

Eh bien! on mettant l'individu à la place de la loi, on inspirera une défiance bien naturelle et bien justifiée par ce qui s'est passé sous le général Négrier ! On arrêtera le progrès,

on imprimera un mouvement rétrograde que l'on ne pourra plus maîtriser quand on apercevra la faute commise et que l'on voudra la réparer. Car nous supposons encore que l'on n'agit que par ignorance.

Ici nous rendons tous justice à M. le général Bedeau; sa réputation d'administrateur est incontestable et méritéc; mais il est maladif, il peut rentrer en France ; qui le remplacera?

Du 27 avril.

C'en est fait ; l'ordonnance a paru, et Constantine se trouve replacée sous le régime militaire. 011 sait que les expulsions devront être autorisées par M. le ministre, el que cette ordonnance laisse un certain espoir de voir consevver la justice de paix à Constantine ; mais des personnes bien informées prétendent qu'il n'en sera rien.

Nous sommes trop affectés pour nous permettre de raisonner. Que l'on consulte les doeumens statistiques, et l'on s'assurera que Constantine esL la ville la plus importante de la régence après Alger.

Si un capitaine de place devait juger les affaires tant civiles que commerciales de Constantine, tant vaudrait ap prendre la manœuvre des troupes dans un bréviaire, et choisir nos généraux parmi des capucins.

La presse et les chambres comprendront-elles enfin où mène infailliblement un pareil système ?

ell ---

larjgjgssc indépendante de Paris et des dépar0 Qm lMa i le contre la violence dont nous avons am wkwo" la personne de nos amis à Alger; nous ;z; .-

nous faisons un devoir et un plaisir de lui en exprimer ici notre sincère et vive gratitude. -age?- , qtii tenci Depuis, un article a paru dans le Messager, qui tend à incriminer l'un de nos correspondais et à faire réjaillir sur lui de la défaveur; nous espérons qu'il sera répondu à ces insinuations malveillantes comme elles le méritent. - -

En attendant, voici comment s exprime a cet egnru le journal CAlgérie nous donnons ces réflexions avec d'autant plus d'empressement, que plusieurs journaux de Paris nous ont semblé accueillir les explications du J/essageravec beaucoup trop de facilité.

Le journal VAlgérie a parfaitement compris qu'il V avait là une question de principes bien plus importante que plusieurs autres organes de la presse n'ont paru le croire. Nous l'en félicitons, et nous lui donnons rassu" rance que si jamais on se permettait il son égard les mêmes procédés, il nous trouverait au premier rang pour le soutenir et le défendre.

Voici l'article du journal l'Algérie ; nous le donnons in extenso :

Dans son numéro du 26 avril, le journal l'Afrique en ap-' pelle à la presse entière, à la tribune parlementaire, pplie à la p esse entière, -, d'une mesure inouïe que le gouvernement local s'est cru permise contre lui : Il La demeure de nos correspondais, à Alger, dit nc Il journal, a été envahie par la force armée, le secret des Il lettres a été violé sans autre motif que celui de notre opIl position consciencieuse à des mesures qui, tôt ou tard, Il amèneront la ruine du pays. Il Cette grave accusation avait déjà éveillé les susceptibilités très-légitimes de la presse quand le Messager a donné la version oflleiellc suivante de cet événement :

L'autorité supérieure à Alger était avertie qu'un ancien SOIU- officier, emploje comme secrétaire-copiste au bureau arabe d'Orlëansviilc, avait envoyé au journal Vslfrique des rapports dérobés à ce bureau. En conséquence, le subtilul du proctireut-gcnéral.

accompagné du juge Il'iu..ll'Ildioll, s'est transporte le 18 avril à la demeure de l'illdiillu désigné.

Dans la chambre qu'il habitait avec l'un de sestiniq, on a trouvé des minutes de rapports emportas tics bureaux de M. !e lielitellatit- général de (tu' et des extraits d'autres rapports. L'iuculpû a avoué Illi-mèll.' l'usnrje illidle qu'il faisait des soustractions consommées par lui à la faveur de l'emploi qu'il occupait.

Cette explication du journal officiel nous parait aussi J'acheuse que le fait ItJi-mûmc, D'après les termes que noua faisons ressortir, n'est-il pas évident que l'on prétend assimiler la communication à la presse française de rouseignemens sur l'état du pays, à une communication de secrets d'état à l'ennemi? Les affaires de l'Algérie renferment-elles donc des mystères que l'on veuille cacher à la France?

Si un employé se permet des communications que l'on juge indiscrètes, si surtout il en tire un profit qui l'entraîne à y consacrer une partie du temps et du travail qu'il doit à llotis concevons parfaitement qu'on le punisse ou même qu'on le destitue. Mais il n'est point nécessaire pour cela de descente judiciaire, de saisie de papiers, de violation du secret de correspondances intimes, en un mot, de cet appel violent dont le but évident est de bâillonner tout employ" é du gouvernemenlqui oserait entretenir avec la presse des rapports quelconques. ,

inotis ne nous sommes jamais mépris sur les nomnreuses autorisations données depuis un an par le gouverneur algérien, pour l'établissement de journaux; nous n'avons jamais pensé qu'elles indiquassent un retour vers un sentiment plus éclairé et plus juste du respect pour la liberté des opinions.

Plus ou considère les journaux comme ne devant être que des encensoirs et des trompettes, parfumant et glorifiant quand même le pouvoir, plus on en fabrique et plus on en laisse fab -iquer; mais aussi plus on est exposé à ne répondre à la critique et au blâme que par la menace et la violence.

Tous nos lecteurs savent combien l'esprit, de notre rédaction diffère de celui qui règne dans le journal l'Afrique, mais sur ce sujet nous croyons devoir, commf ce journal, en appeler à la presse française tout entière. L'Algérie est encore si peu connue en France, l'opinion publique a étési souvent égarée par les documens officiels eux-mêmes, le gouvernement a si bien prouvé qu'il n'avait pas encore de système arrêté sur la domination, l'administration et la colonisation de cette coûteuse conquête, que c'est un devoir pour lui, comme pour tous, de laisser à l'opinion publique; le champ libre, afin que dans le chaos de faits nouveaux et de nombreux systèmes, la lumière se fasse, non point comme tel ministre ou tel gouverneur la veut, mais comme Dieu la donne.

Nous le répétons, le gouvernement de l'Algérie ne VRUT pas, et pour cause, que l'on examine son système et que l'on porte la lumière sur ses actei; pour parvenir à ce but, tous les moyens lui seront bons.

Heste à savoir si la presse, si les chambres, si l'opinion publique lui reconnaîtront un pouvoir qui ne tendrait à rien moins qu'à la destruction de tous les.

droits, à l'anéantissement de toutes les libertés, et, par suite, à la ruine du pays.

Villagè narltlna ¡ mitre les capa Conator et Caxlne,

Par un arrêté du 19 avril, pris par M. le gouverneurgénéral et approuvé par le ministre, un village marilime de viugt-et-une familles est créé dans le Sahel d'Alger, entre les caps Ras-el-Conater et Caxine, M. Tardis s'est chargé defonderce centre d^ population moyennant des subventions en malériaux. d'une valeur de 800 fr. par chaque maison, plus une prime de 100 fr. pour chaque bateau de deux à quatre IlOmmes, et de 200 francs pour toute embarcation qu'il at-

tachera au village, Il y établira, en outre, un parc aux huitres, une sécherie, un débarcadère en bois, des calles et des corps morts.

Nous ne pouvons qu'applaudir à une création de ce genre. Il est à désirer que des villagl's, sur les mêmes bases, se fondent sur tous les points du littoral ou de pareils établissemens seront possibles.

P<iqupb»t<i A vapour de Cette A Alaer.

On lit dans la Méditerranée : Nous apprenons de source certaine que les deux paquebots à vapeur destinés au service qui doit être établi entre Cette et Alger sont commandés, l'un à M. Heschel" constructeur des bateaux du Danube, l'autre au Creuzot.

La force des bateaux sera de200 chevaux; les conditions de vitesse sont telles que la moyenne de la traversée sera de 38 à 40 heures.

Ainsi que nous l'avons déjà annoncé, ces bateaux seront construits en fer et présenteront aux voyageurs toutes les garanties de sûreté possibles en même temps que les res-