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Titre : L'Afrique : journal de la colonisation française, politique, économique, agricole, commercial, littéraire et scientifique / fondé à Paris par les colons de l'Algérie ; [directeur-gérant responsable : Hte Peut]

Éditeur : au bureaux du journal (Paris)

Date d'édition : 1845-04-06

Contributeur : Peut, Hippolyte (1809-1889). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326834694

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb326834694/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 06 avril 1845

Description : 1845/04/06 (A2,N45)-1845/04/12.

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6366454c

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3025

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/11/2012

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Paris. 5 Avril.

Nous publions aujourd'hui une pétition qui nous est adressée de Mascara ; dans toutes les villes on en fait circuler qui concluent de la même manière.

Nous les publierons au fur et à mesure qu'elles nous parviendront.

Nous saisissons cette circonstance pour recommander de nouveau aux colons de signer ces pétitions en masse. Il faut que le chiffre des signatures soit imposant afin que l'on comprenne bien en France que cette réunion si désirable de l'Algérie à la France est nonseulement le vœu de tous, mais aussi une nécessité impérieuse.

Nous sommes au courant de ce qui se passe; que l'on veuille donc bien nous croire, l'unanimité des adhésions n'est pas de trop pour triompher des obstacles que certains intérêts amoncèleront afin d'empêcher la réalisation de cette grande mesure.

Rien de plus malaisé que de déraciner des abus quand des existences nombreuses et considérables y sont attachées ; mais avec du temps, de la persévérance et de l'accord, on vient à bout de bien des difficultés.

Voici la pétition des habitans de Mascara: Messieurs les 1 éputés,

Au moment où une organisation nouvelle de l'administration en Algérie va être soumise à vos délibérations, les soussignés, habitans de Mascara, conOans 1 en vos lumières et en votre patriotisme, croient devoir demander, 1° Que l'Algérie soit désormais réunie à la France par une loi ; y Quelle soit dotée d'institutions basées sur les lois; 3° Qu à l'exemple des départemens francais, elle ait, à l'avenir, ses représelltans à la Chambre Animés que vous êtes dans vos actes, Messieurs les Députés, par la seule considération de l'honneur, de la puissance, et des vrais intérêts de la France, cette demande sera complètement justifiée à vos yeux par l'évidence des faits accomplis en Algérie depuis notre occupation.

L'examen impartial et éclairé des obstacles de tout genre qui, jusqu'à ce jour, ont arrêté les progrès de la colonisation, guidera vos délibérations en cette circonstance, et vous reconnaîtrez infailliblement, Messieurs les Députés, d'une part, que la population coloniale n'est pas indigne du régime légal qu'elle sollicite; et de l'autre, que le régime légal est le seul propre à fournir, dans un avenir prochain, la compensation assurée et nécessaire des sacrifices immenses, et jusqu'alors improductifs, que depuis quinze ans la France s'impose pour ce pays.

Les soussignés ont l'honneur d'être avec confiance et respect, Messieurs les Députés, Vos très-humbles et obéissans serviteurs.

Réunion (le l'Algérie à la France.

DEUXIÈME LETTRE D'UN PROPRIÉTAIRE ALGÉRIEN.

Dans son numéro du 16 mars, le journal VAlgérie, revenant sur le projet de pétition relative à l'annexion de notre colonie à la métropole, objecte qu'il faudrait préalablement déterminer la circonscription du territoire à réunir à la France. Nous répondons que les pétitionnaires n'ont nullement à se préoccuper d'une question que le gouvernement seul peut et doit résoudre. En effet, quel que soit le régime qu'on applique a FAtgérie, le gouvernement est directement intéressé à connaître et à arrêter les limites de sa possession. Il sait, sans doute, à quoi s'en tenir à cet égard, puisqu'il vient de régler, par un traité avec le Maroc, la délimitation de nos frontières de l'ouest. Pour celles de l'est, on négocie encore avec Tunis, mais le fait même de la négociation pendante implique la connaissance du tracé qui dérive de nos droits. Dans tous les cas, ce ne peut être là un obstacle à la réunion. Quand aux limites du sud, le journal YAlqérie demande si on les

poussera jusqu à Tombouctou, ou même jusqu'au cap de Bonne-Espérance. Sans nous arrêter à une plaisanterie peu digne du sujet, nous dirons que rien n'oblige la France à définir sa lisière de ce côté. Il ne s'y trouve aucun état organisé politiquement, et nous n'avons pas à craindre qu'une rivalité jalouse vienne nous disputer le terrain qu'il nous plaira d'y prendre.

Nous passons sur les ditncultés, sur les nombreuses causes de désordre qu'entrevoit l'Algérie dans l'incorporation plus qu'hypothétique des étrangers et des indigènes à la nation française. Cette question a été examinée dans notre première lettre.

Ladite feuille prétend que la demande de substitution du régime des lois au régime des arrêtés et ordonnances serait inutile, puisque le seul fait de la réunion soumettrait la colonie aux lois de la France. Ce journal exprime la même opinion en ce qui concerne la - faculté, pour. les-colons, d'envoyer des reDrésentans à

la chambre. Il nous semble que les conséquences indiquées ne sont pas de droit rigoureux et absolu. La Corse était depuis longtemps un département français au elle ne jouissait pas encore de toutes les coutumes de la métropole ; l'institution du jury, par exemple, n y a été importée que vers la fin de la restauration.Les trois questions de réunion, de législation et de représentation ne sont donc pas tellement connexes qu'il y ait pléonasme à les formuler séparément. Nous croyons, au contraire, que la distinction en est trèsimportante, si l'on veut prévenir toute équivoque sur l'objet de la pétition.

Le journal auquel nous repondons s'effraie du surcroît de travaux que la confection des lois nécessaires à l'Algérie occasionnerait aux chambres, qui, dit il, n'auraient plus le temps de s'occuper des affaires de la France. En admettant qu'il fallût des lois exceptionnelles pour l'Algérie, il iioussemblc que les chambres ne perdraient pas plus de temps que n'en perd, depuis quinze années, le pouvoir qui préside à la législation de ce pays. Nous contestons, d'ailleurs, la nécessité d'une législation spéciale en matière de principes généraux, sous le rapport social, - administratif, judiciaire et politique. Unité de principes sur les deux rives dg la Méditerranée! Voila qui vaudra mieux que toutes les dispositions incohérentes dont m

le gouvernement colonial fait chaque jour le stérile essai. Quant aux détails d'application qui pourraient être particuliers à l'Algérie, ils donneraient lieu, comme cela se pratique pour la France, à des ordonnances rendues sous forme de règlement d'administration publique. C'est l'affaire des bureaux ministériels et du conseil d'Etat. Enfin, en ce qui concerne les questions d'intérêt purement local, nous avouons que l'époque de transition du régime actuel au régime demandé, serait une époque de labeur extraordinaire, beaucoup moins cependant pour le pouvoir législatif que pour le pouvoir administratif, car il s'agirait bien plus de réglementer que de légiférer. Au surplus, quand même

nos honorables pairs et députés devraient faire quelques efforts en faveur de l'Algérie, nous ne verrions pas çrand mal à cela; ils trouveraient dans cette sorte de réparation tardive, l'occasion d'étudier un pays qu'ils connaissent encore fort peu ou fort mal, et l'avantage de s'exercer sur des questions pratiques dignes d'intérêt.

Relativement au droit de représentation à la chambre, le journal qui combat le projet des pétitionnaires, observe très-judicieusement que, pour nommer des députés, il faut des électeurs, et que, pour être électeur il faut être contribuable. Il demande - où sont

les contribuables de l'Algérie, et comment les colons espèrent pouvoir se faire admettre au droit électoral sans accepter les charges de l'impôt foncier. Nous allons essayer de résoudre cette double question.

Il est certain qu'il n'existe en Algérie que peu ou point de contribuables payant le cens électoral. Mais l'article 2 de la loi du 22 avril 1831 dispose que, dans le cas où un arrondissement ne compterait pas 150 censitaires, le complément serait pris parmi les imposés payant moins de 200 francs. Aucune limite n'est

fixée au-dessous de cette somme, on peut donc descendre autant que la nécessité l'exige, et, dès-lors, tout contribuable, si mince que soit son impôt, peut, au besoin, être inscrit comme électeur. n'un autre côté, l'article 4 de la même loi classe l'impôt des patentes dans la catégorie des contributions qui composent le cens électoral. Or, en combinant cette disposition avec celle mentionnée à l'article 2, il est clair que de simples industriels patentés peuvent être légale-

ment eieves au rang a eiecieur. Ln Dien : u aciaui ue censitaires, on trouverait en Algérie un nombre de patentables plus que suffisant pour former plusieurs collèges. Nous n'en connaissons pas le chiffre actuel, mais nous voyons dans les tableaux publiés par le ministère de la guerre, qu'il y avait dans la colonie, au 31 décembre 1842,1,561 patentables françaisy non compris les débitans de boissons.

SAVOIR :

253 de 1" classe.

17-2 de 2° id.

490 de 3e id.

650 de 4° id.

1,565

Ces 1,565 patentables étaient répartis comme ciaprès :

Alger et sa banlieue, Blidah et Cherchell. 766 Oran, Mers-el Kébir, ArzewelMostaganem. 365 Philippeville et Bougie 274 BÛne. 160

Total. 1565

Il est probable qu'aujourd'hui le nombre des patentables s'élève au moins à *2,0C0.

Voilà, dirons-nous au journal l'Algérie, comment les auteurs et les défenseurs de la pétition espèrent pouvoir se faire admettre au droit électoral sans être assujettis à l'impôt foncier, qui, du reste, arrivera ù son tour, on n'a garde d'en douter. Electeurs d'un sou !

s'écrira-t-on avec dédain. Qu'importe? C'est la loi qui le veut ainsi, et la loi se montre sage en ne permettant pas que les contrées pauvres soient deshéritées d'un droit légitime.

Si nos adversaires reconnaissent que la difficulté qu'ils jugeaiènt insurmontable peut être facilement aplanie, nous nous permettrons de leur rappeler l'engagement conditionnel qu'ils avaient pris de s'associer aux prétentions des pétitionnaires, dans le cas où le problème proposé serait résolu. -

Dans une prochaine lettre, nous examinerons quelques-uns des points principaux qui nous paraissent militer en faveur de la réunion désirée.

Nous avons sous les yeux l'Akhbardu 30 mars; nous venons de lire en son entier le long article que cette feuille consacre à la réfutation de ce que Y Afrique a publié sur la nécessité de réunir l'Algérie à la France, et sur les conséquences de cette réunion si désirable et si désirée. Si tout le monde, après avoir lu cet article, après en avoir pesé les raisons, ne partage pas notre avis, il faudrait à l'avenir désespérer de l'évidence et de la logique.

Nous avons dénoncé le projet qu'on a formé, dans le eabinetde M. le directeur des affaires de l'Algérie, de remettre la ville de Constantine sous le régime militaire. C'est une pensée vraiment coupable, dont il est est essentiel d'empêcher la réalisation ; nous comptons à cet égard sur les énergiques et nombreuses protestations des quinze cents européens qui sont fixés à

Constantine. - -- Quoi qu'il en soit, cette pensée est réelle; à défaut de convictions morales, nous en trouverions la preuve dans un article du journal de M. le directeur des affaires de l'Algérie, article qui, par le style et l'allure, a un caractère tout à fait officiel.

Dans cet article destiné à combattre la réunion par une loi de l'Algérie à la France, on fait un pompeux éloge de l'idée qu'on a eue au ministère de la guerre de diviser la colonie en trois zones. On déclare à ce propos que les européens établis à lflédéah ou à Constantine ne doivent pas dire soumis au môme régime que les européens établis à Alger, à Oran ou à Bône.

1 Le régime de l'état de siége comme vous l'appelez [ vous-même, auquel l'Algérie du littoral a été soumise

jusqu'à ce jour, expose les européens, les Français à toutes les rigueurs de la dictature militaire. Il porte alteinte à la liberté individuelle, à la liberté du commerce, au droit de propriété, il effarouche les capitaux, il arrête le mouvement des émigrations et des transactions.

La prolongation d'un pareil état de choses porterait infailliblement un grave préjudice aux intérêts de la colonie.

Tout ce que vous dites-là est parfaitement juste ; il n'est pas un de nos numéros où nous n'ayons coudamné ce régime sans nom qu'on inllige à l'Algérie.

Mais ce régime ne produit pas seulement des fruits amers sur le littoral; il en produit partout où il pousse : donc, si l'on veut que, rAtgérie soit envahie et transformée par l'esprit européen, il est nécessaire que la dictature militaire fasse place à une haute administration civile et judiciaire, qui embrassera tout le pays, et qui, pour se faire respecter et obéir, disposera, comme dans les pays civilisés, de la force militaire.

L'armée est un agent d'administration, de sécurité de police ; mais elle ne peut, elle ne doit pas administrer par elle-même. Nous persistons donc à demander non seulement que Constantine continue à jouir d'un régime civil; mais encore que toutes les villes et localités, tant de l'intérieur que du littoral, occupées d'une manière permanente, et ouvertes aux européens, soient dotées successivement, et le plus tôt possible;

d'une justice et d une administration regulieres, alin que les intérêts de toute nature soient sauvegardés et puissent se développer librement.

La Revue de Paris et le Siécle ont annoncé que l'expédition de la Kabylie était contremandée. Les nouvelles que nous avons reçues d'Afrique jusqu'à ce jour s'accordent toutes au contraire à faire envisager cette expédition comme très-prochaine. La correspondance que - l'on trouvera - plus loin, et que nous recevons de

Philippeville, confirme ce que nous avons déjà dit de la prochaine entrée en campagne des colonnes expéditionnaires.

Au surplus, au point où en sont les choses, il y aurait aujourd'hui imprudence grave à ne rien faire: le fanatisme des tribus ne manquerait pas d'être réveillé par les chefs et les marabouts; on répandrait le bruit que si nous n'agissons pas c'est parce que nous n'osons pas, et l'audace de nos ennemis pourrait en éprouver une dangereuse confiance. --

La faute dans tout ceci a été la pensée même de la guerre; aujourd'hui, en bonne politique, et nous sommes peu suspects en nous exprimant ainsi, nous ne pouvons pas reculer, parce que le mal qui pourrait résulter d'une semblable tergiversation serait plus grand que celui qui résultera des hostilités, si, comme nous devons l'espérer, elles sont bien conduites.

Il n'y a, selon nous, qu'un seul moyen de sortir horabloment-des difficultés dans lesquelles trop de précipitation nous a placés, c'est de faire ce que nous avons déjà plusieurs fois demandé, de dégager Bougie et Gigelly de l'étreinte dans laquelle ces deux villes restent emprisonnées, d'imposer aux Kabyles, et de percer de routes leurs montagnes, afin de mettre en rapport les plaines de l'intérieur avec le littoral, et de diviser le pays par des voies qui nous en assurent la soumission, et nous permettent de nous porter rapidement d'un point à un autre, chaque fois que la nécessité s'en fera sentir.

Puisque l'on a réuni à grands frais de nombreuses troupes, l'occasion est, ce nous semble, parfaitement favorable pour pousser une forte reconnaissance en

avant de Bougie et de Gigclly,afin d'étudier les points 1 les plus convenables par lesquels il serait possible @ de de faire passer les routes qui doivent relier la première de ces deux villes aux plaines de la Medjana, et la seconde au pays de Sétif ; toutes deux à la route de.

Constantine à Alger, cette artère absolument essentielle a la prospérité du pays.

Cela fait, et l'on pourrait peut-être y parvenir sans de trop fâcheuses hostilités, on devrait mettre immédiatement la main à l'œuvre, et conduire avec énergie des travaux qui assureraient dans l'avenir la tranquillité de la Kabylie.

De tels résultats produiraient du moins des fruits ; le sang n'aurait pas vainement coulé, l'or n'aurait pas été inutilement répandu, et l'on n'aurait pas fait la guerre dans le stérile but de tuer des hommes, de détruire le bétail, d'incendier des gourbis, de couper des arbres et d'anéantir des récoltes.

P. S. Cet article était composé quand nous avons reçu une lettre d'Alger qui pourrait faire supposer que l'expédition de la Kabylie est retardée.

D'après notre correspondant, le maréchal allait s'embarquer pour Oran où l'appellent les mouvemens d'Abd-elKadcr.

Nous avons eu occasion, dans notre dernier numéro, de relever les malveillantes insinuations du journal d'Alger l'Akhbar.

VAkhbar, qui est entièrement sous l'influence du gouvernement local, ce que nous prions instamment la presse de France de ne jamais oublier quand elle croira devoir emprunter quelque chose à ce journal, YAkhbar, disons-nous, recommence aujourd'hui ses attaques à propos de ce que nous avons écrit relativement à l'expédition de la Kabylie ; ces attaques ne nous étonnent pas; elles sont toutes naturelles de la part d'un organe - qui reçoit le -- mot d'ordre - et qui est

force d'obéir; ce qui nous suprend même c'est qu'elles soient aussi pâles ; il faut être bien pauvre de motifs sérieux pour raisonner de la sorte.

Au surplus, nous nous sommes déjà exprimés sur cette expédition de la Kabylie; nous en parlons encore aujourd'hui et de manière à ce que personne ne puisse prendre le change sur notre pensée.

VAkhbar nous accuse encore de rétrécir toutes les discussions qui se rattachent à V Algérie ; en vérité, nous ne nous attendions pas à ce reproche.

L'extrait suivant, que nous empruntons à la polémique de ce journal, donnera à nos lecteurs une idée de son mérito et de sa bonne foi ; nous ne voulons pas d'autre vengeance.

VAfriquc ne voit, dans cette importante expédition,

qu'une question de personnes. Nous le disons, et à regret, il est fâcheux que ce journal n'ait pas compris qu'en face d'intérêts aussi puissans que ceux dont notre colonie est le siège ; qu'en présence surtout d'une question aussi vaste que celle ayant pour but la transformation pulitique, civile et agricole d'un continent nouveau, il y avait pour les organes delà presse une mission plus élevée, bien plus efficace que ceUe de réduire ses débats aux mesquines proportions des personnalités. C'est donc avec un profond sentiment de regret que nous avons vu cette feuille, depuis son origine, rétrécir la base des discussions élevées que nous devions attendre d'elle aux. proportions exclusivement personnelles, et n'apercevoir dans les actes du gou-1 vernoment en Afrique que des concessions à l'intérêt privé; tandis qu'il y développent les développemens de la prépondérance future de la France sur le continent, pour na pas dire sur le monde entier.

Quant à ce que dit YAkhbar de notre manière de faire de la personnalité, il suffit d'être dirigé dans ses appréciations par le plus grossier bon sens, pour comprendre que nous n'éprouvons aucun plaisir à frapper sur les individualilés. Quel avantage, quel intérêt, en effet, aurions-nous à agir de la sorte? Pense-l-on que nous éprouvions de la jouissance à froisser des hommes que souvent nous ne connaissons pas, qui ne nons ont jamais rien fait, que nous ne pourrions peutêtre pas nous empêcher d'aimer et d'estimer si nous entretenions avec eux des relations d'intimité ? Non, 1 sans doute : il faut donc -- dès-lors que nous ayons des

motus d un autre ordre pour faire ainsi violence a nos sentimens personnels, et ces motifs ce sont le désir sincère, profond, consciencieux, de rendre quelques services à notre pays en contribuant au travail de sa puissance future, et la volonté' ferme, absolue, immuable, de combattre tous les obstacles, quels qu'ils soient, qui peuvent s'opposer à la réalisation de cette grande œuvre.

Vous nous reprochez d'être trop personnels ; vous ne manqueriez pas de nous reprocher de restér dans les généralités, si quelquefois nous n'étions pas, malgré nous, forcés de préciser nos attaques. Est-ce donc notre faute si les abus sont quelquefois tellement liés aux hommes, tellement personnifiés par les individus, que nous ne pouvons atteindre les premiers sans loucher aux seconds?

Au lieu de nous faire un crime de notre conduite, vous devriez au contraire nous remercier de ce qu'aucune considération ne nous relient pour nous empêcher de dire ce que nous croyons utile ; un jour peutêtre, nous l'espérons du moins, vous nous rendrez plus de justice. En attendant, nous en appelons à tous les hommes au cœur droit ut pur; qu'ils mettent la main sur leur conscience et qu'ils nous jugent.

Denx concernions de mines en Algérie.

Grâce au regime exceptionnel et arbitraire auquel l'Algérie est condamnée depuis quinze ans, les choses les plus simples ne peuvent s'accomplir sans de graves abus et sans donner lieu à des soupçons fâcheux.

Notre colonie possède de grandes richesses minérales; le succès de l'entreprise relative aux mines de cuivre de Mouzaia a excité toutes les ambitions ; on veut avoir des- concessions de mines en Algérie avec une lipreté pareille à celle qu'on manifeste en France pour les lignes de chemins de fer.

Cette tendance des capitaux de la métropole est certainement digne d'être encouragée et satisfaite autant que possible. Mais il faut que ce soit d'une manière régulière, et par des concessions qui garantissent tout à la fois les droits de l'état, de la morale et des intérêts Drivés.

Le décret du 4 avril 1810, qui est encore la loi fondamentale en matière de mines, dit expressément en son article 5 : les mines ne peuvent être exploitées qiCen vertu d'un acte de concession délibéré en conseil d'Elat.

Nous demandons que ces dispositions soient étendues aux mines de l'Algérie, et que ces richesses, qui sont aussi nationales, ne soient pas plus longtemps abandonnées au bon plaisir tant du gouvernement local que de la direction des affaires de l'Algérie, qui n'ont pas les qualités voulues, sous le rapport du sens moral et des connaissances pratiques, pour en tirer un honorable et utile profit.

Les commissions de finances des chambres se sont déjà émues à ce sujet.

Nous ne saurions trop les engager à évoquer ces affaires et à demander, ainsi qu'elles en ont incontesta-

blement le droit, que les mines de t Algérie ne soient pas plus longtemps soustraites à l'action du décret de 1810 ; comme complément de cette mesure, nous voudrions que ces mines fussent retirées au département de la guerre, où elles ne sont pas traitées avec la spécialité voulue, pour passer au département des travaux publics, où existe une division spéciale des mines.

Nous avons parlé de l'affaire des mines de cuivre de Mouzaïa. Voici ce qu'on lit dans la Presse à ce sujet : « On s'occupe beaucoup, dans le monde financier, d'une mine de cuivre concédée par le gouvernement, la mine de Mouzaia, en Algérie, dont la valeur aurait passé de moins de 20,000 fr. à une valeur de 20 millions. »

MM. les députés qui défendent le régime exceptionnel auquel est soumise l'Algérie voudront-ils bien, enfin, comprendre pourquoi certaines personnes sont si fort intéressées à le maintenir, et pourquoi nous demandons avec tant de persévérance que ce pays rentre dons le droit commun?

L'Algérie est la terre des irrégularités; il est grandtemps que cet état de choses ait un terme.

lie Nrrwlce «le» pont* et (haussées A PMHpptvHtc Le service des ponts et chaussées, qui a une importance toute spéciale à Philippeville, y est à peu près complètement négligé. Dans un de nos derniers numéros , celui du 26 mars , nous avons signalé l'exécution défectueuse des travaux qui ont été faits jusqu'à présent par ce service , tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la ville. Croirait-on que, depuis quelques mois déjà, cet arrondissement est sans ingénieur. Celui qui y rc-