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Titre : L'Afrique : journal de la colonisation française, politique, économique, agricole, commercial, littéraire et scientifique / fondé à Paris par les colons de l'Algérie ; [directeur-gérant responsable : Hte Peut]

Éditeur : au bureaux du journal (Paris)

Date d'édition : 1845-02-06

Contributeur : Peut, Hippolyte (1809-1889). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326834694

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb326834694/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 316

Description : 06 février 1845

Description : 1845/02/06 (A2,N33)-1845/02/12.

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k63664440

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3025

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/11/2012

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Avis essentiel.

Un grand nombre de personnes dont les noms figurent sur les listes d'abonnés qui nous sont parvenues de Y Algérie depuis déjà plusieurs mois, n'ont point encore acquitté le montant de leur abonnement ; nous les invitons EXPRESSÉMENÏ à nous en faire parvenir le prix dans le plus bref délai possible, si elles ne veulent pas éprouver d'interruption dans l'envoi du journal.

Nos correspondais et les employés des bureaux des postes se chargent de faire les recouv remens.

Paris. 5 Février.

De la marine en Algérie.

(Deuxième article.. (I).

PSRSONNEL.

Le personnel de la marine en Algérie est composé comme suit : Un contre-amiral commandant supérieur, un capitaine de corvette, chef d'état- major, un lieutenant ou enseigne, sous-aide-major, un commis principal chef du secrétariat : voilà pour l'élat-major-général.

La direction du port militaire est conliée a un capitaine de corvette en retraite, qui cumule en outre les fonctions de capitaine de port de commerce, et relève, en cette dernière qualité, du directeur de l intérieur.

La direction du port comporte, en outre, un premier maître de manœuvre que nous ne pouvons nous empêcher de nommer ici : c'est le sieur Martinenq, dont le dévoùment, le courage et la capacité sont connus de tout le monde à Alger, et que l'on voit arriver et s'exposer le premier dans toutes les circonstances dangereuses, soit que des ras-de-marée et des coups de vent violens mettent en péril les navires, soit que la funeste nouvelle d'un incendie réveille en sursaut la population

alarmée. Comme pilote, Martinenq fait preuve d une grande sûreté de coup-d'œil et d'une intelligente har- diesse. Plusieurs ofliciers mariniers, un détachement de marins, provenant de la division de Toulon, des iraitres, mécaniciens, charpentier, voiliers, perceurs, calfats, complètent le personnel de cette direction.

Un sous-commissaire dirige le service administratif ; il est secondé par un commis principal et un certain nombre de commis et écrivains. Un sous-contrôleur de deuxième classe vient d'être nommé pour la Tésidence d'Alger : il exercera en chef les fonctions de contrôle, assisté de quelques commis.

Le service des vivres est confié à un sous-directeur des subsistances de la marine, enfin, un chirurgien de seconde classe est chargé du service médical.

Tout ce personnel est logé dans les bâtimens dits de l'amirauté, lesquels sont très-heureusement situés et ont été tout naturellement affectés au service de la

marine. On doit remarquer que dans ce personnel, qui fonc- tionne el doit agir avec vigueur et activité, il se trouve un olïicier supérieur de la marine admis cependant depuis longtemps à la retraite. Quelque peine que nous éprouvions a traiter des questions qui, par leur nature toute spéciale, semblent ne pouvoir être complètement isolées des personnes qu'elles concernent, nous ne pouvons nous dispenser de les discuter : si nous agissons ainsi, c'est que nous voyons une tendance bien prononcée de la part du ministre de la marine

L (t) Voir l'Afrique du 16 janvier.

à placer en Algérie, dans des positions d'activité, des ofliciers retraités. Ces derniers ne sauraient trouver dans nos paroles aucune intention blessante ; nous savons ce que valent de longs et honorables services, et nous verrions avec bonheur le ministre faire obtenir à ces officiers quelques concessions de terrain en Algérie, des places de capitaine de port de commerce, soit en Afrique, soit en France, enfin quelques autres positions modestes qui @ assureraient à d'anciens et bons serviteurs, chargés souvent d'une nombreuse famille, une existence aisée pour leurs vieux jours.

Mais nous ne saurions approuver la nomination de ces mêmes officiers à des places d'activité qui les conser-

vent de fait dans les cadres de la marine, contrairement aux termes si formels de l'article 24 de la loi du 20 avril 1832 sur l'avancement dans l'armée navale : telles sont cependant les intentions du ministre, qui déclare hautement vouloir remplacer successivement tous les titulaires actuels par des officiers invalides retraités ou infirmes. Tout ce qui lient au service maritime des côtes septentrionales de l'Afrique est, de sa part, l'objet d'une injuste répulsion , tandis que des faveurs inouïes sont prodiguées au service de la côte occidentale, que protége un système de réclames habilement organisé.

La position de directeur de port militaire exige beaucoup d'activité; cet agent entretient avec les olliciers militaires de la marine des relations fréquentes, il doit, dans certains cas, leur donner des ordres, et

exercer même quelquefois les fonctions du commandement pendant l'absence de l'amiral. Si donc l'on confie ce poste à des officiers que la loi condamne désormais au repos, en les arrachant irrévocablement aux cadres d'activité, n'est-il pis à craindre que les liens de la discipline, déjà si relâchés, ne se distendent tout à fait, et que des conllits funestes ^l'aient lieu? ils résulteront inévitablement de la différence de position des ofliciers, mis ainsi en contact, et nous ne pensons pas qu'il se trouve un seul conseil de guerre qui osât prononcer, dans une affaire de cette nature, un arrêt de condamnation.

Pour rendre l'anomalie plus flagrante, on réunit aux premières fonctions celles de capitaine de port, et cependant, dans les ports de France tels que Alarseille, le Havre, Bordeaux, les deux mêmes positions

sont occupées, 1 une par un lieutenant de vaisseau en activité, la seconde par un agent placé sous la dépendance du ministre du commerce, lequel prend le nom de capitaine, oflicier, maître de port, suivant le degré d'importance des fonctions qu'il exerce. Il y a donc ici un contre-sens évident ; l'esprit des lois et des ordonnances est violé, la discipline gravement compromise, et les droits des olliciers en activité reçoivent une fâcheuse atteinte.

A ce propos, nous ferons remarquer que des navires de lEtat sont également commandés par des ofliciers retraités, lesquel, pendant leur longue carrière, n'a-

vaient pu obtenir un seul commandement, certes, ils en méritaient alors, nous en sommes persuadés ; mais, puisque le ministre ne les trouvait pas dignes d'une telle faveur alors qu'ils étaient en activité, il est au moins singulier que, depuis leur admission à la retraite, il leur ait reconnu de nouveaux titres.

De telles positions sont anormales, ridicules, et on ne les retrouve que dans la marine, où, plus que jamais, tout est gâchis et confusion. Nous combattrons de toutes nos forces de pareilles tendances, et nous les signalerons hautement, parce qu'elles ont pour but

de favoriser quelques individualités auxdépens des intérêts généraux. Si les intentions que l'on prèle au ministre sont exactes, elles ne tendraient à rien moins qu'à établir en Algérie un dépôt d'invalides.

Nous le répétons, tout ce qui concerne la marine en

Algérie est l'objet d'une défaveur marquée, et l'on voudrait même se débarrasser au plus tôt du service de la correspondance, au lieu de prendre des mesures vigoureuses pour l'améliorer. C'est donc sans éprouver aucune surprise que nous avons appris le rejet pur et simple d'un projet de réorganisation des ports de l'Algérie, soumis par M. le contre-amiral Rigodit au ministre de la marine -, il existe également au même ministère un rapport très-remarquable émané de M.

le contre-amiral Fauré, de si regrettable mémoire. Ce travail, exécuté après une inspection détaillée des cotes,contient, dit-on, des vues sages et des considérations d'une justesse remarquables; ces deux pièces, qui n'ont pas subi probablement l'épreuve d'un examen sérieux, reposent dans la poussière des car-

tons.

Le directeur du port militaire doit faire piloter les navires de guerre à rentrée et à la sortie du port; il désigne les postes qu'ils doivent occuper, les amarres auxquelles ils doivent se Uxer; en cas de mauvais temps, il doit prendre toutes les mesures nécessaires pour que les navires ne puissent éprouver d'avaries ; il fait répartir les bâtimens de servitude suivant les besoins du service ; il réglemente la livraison du charbon de chauffage aux navires à vapeur, surveille et dirige le personnel placé sous ses ordres, signe les billets de demande et de remise; enfin, il doit s'occuper acti- - - -, - -, - - - - -

vement de la police des quais de l'amirauté.

Le capitaine de port a sous ses ordres plusieurs pilotes du commerce chargés de piloter les navires de commerce, de les amarrer et de les guider également à leur sortie du port : il leur désigne des postes pour -

leur chargement ou déchargement ; sa surveillance doit redoubler lors des coups de vents, afin de prévenir les chocs, les ruptures d'amarres, et faire donner de prompts secours aux navires en péril ; il doit veiller a ce que les quais ne soient pas encombrés, que le mouvement des canots se fasse avec régularité, que les débarcadères ou cales soient accessibles à toute heure. Sa vigilance doit s'exercer plus particulièrement aux momens qui précèdent le départ et suivent l'arrivée des navires à vapeur faisant le service de paquebots. Pour peu qu'il y ait du ressac, et cette circonstance arrive fréquemment, il devient dange-

reux pour un canot de stationner auprès de la calede la douane, et, par suite de l'encombrement que produit le grand nombre d'embarcations, de graves accidens pourraient advenir. Si l'on y accoste pendant la nuit, il faut redoubler de précautions, et il serait à désirer qu'il t'lit défendu à tout canot de s'amarrer à cette cale, de manière à rendre l'accostage impossible.

Ce désordre dure depuis longtemps, et occasionne de nombreux accidens.

Il existe, nous a-t-on dit, un ou deux surveillans de

quai; mais nous ne les avons jamais vus exercer leurs fonctions : dans tous les cas, le nombre n'est pas assez considérable, et comme partout ailleurs, ces agcns devraient être revètus d'un costume particulier, d'un 1 uniforme qui pùt les faire reconnaître. Il faudrait, au

surplus, que ce service lut rempli comme il l'est a Bordeaux, Le Havre, Marseille. Si les fonds manquent pour augmenter le personnel des agens, l'on pourrait faire établir à la cale de la Douane un factionnaire chargé de faire pousser au large les embarcations après avoir mis à terre les personnes qu'clics conduisent : cette mesure, mise en vigueur à Toulon, donne de trèsbons résultals.

Nous devons également signaler les inconvéniens qui résultent de l'amarrage des navires de commerce lorsqu'il y a ressac dans le port. A ce moment, chaque navire change de poste suivant son gré, élonge des

amarres dans toutes les directions ; la circulation devient alors dangereuse pour les canots, surtout pendant la nuit. II arrive souvent que des embarcations sont soulevées et chavirées par des grelins qui l'oillissent à la lame; de graves et déplorables accidens ont eu lieu, sans que nous sachions que I on ait pris des mesures pour en prévenir le retour; plusieurs personnes ont perdu la vie; de fortes avaries, résultant de chocs et rencontres de navires, ont eu lieu : il y a donc urgence à porter remède à un pareil desordre. Il est indispensable que le capitaine de port maintienne constamment libres, et acquises à la circulation des canots, trois grandes voies principales ; l une serait

le grand chenal parallele à la jetée; les ueux auu'cs mettraient ce chenal en communication avec la cale de l'Amiral et le débarcadère de la Douane, En outre de ces trois voies principales, il est également nécessaire de rendre abordable, en tout temps et à toute heure, la jetée de la Consigne, où les capitaines viennent faire la déclaration de leur arrivée en rade.

Etrange résolution du Conwcll d'Administration d'Alger.

On nous écrit d'Alger, que le Conseil d'adminrstrrttion vient d'émettre un avis favorable sur une proposition de M. le directeur de l'intérieur, tendant à faire décider, par M. le ministre de la guerre, que les fumiers de toute nature, provenant des écuries et du

balayage, seront jetés à la mer.

Le Conseil d'administration a, nous assurc-l-on, émis ce singulier vœu à l'unanimité; il est vrai, si nous en croyons notre corrsepondant, que la plupart des membres n'ont opiné que du bonnet, selon leur louable habitude.

Si les Turcs ou les Barbaresques pouvaient et savaient s'occuper de voirie, ils penseraient, sans doute, que le meilleur moyen de se débarrasser des immondices et des fumiers est de les faire couler à la mer. Mais conçoit-on qu'en 1844, en présence du soin qu'on apporte dans tout pays agricole , à la conservation et au bon emploi des engrais, les chefs d'une colonie agricole consentent aussi allè-

grement à une mesure pareille i) Les engrais sont partout, dans les pays chauds comme dans les tempérés, le sine qml non de l'agriculture.

Point de jardinage, point de céréales, point de tabac, point de colon, de mûriers, d'oliviers, point de bon nes et durables prairies sans fumierî Toute l'ertib qu'elle est, la terre d'Afrique, traitée au régime de l'eau et du soleil, s'épuiserait bientôt, si les engrais ne venaient pas à son aide.

Il faut donc réserver avec le plus grand.soin, pour le besoin futur et prochain de l'agriculture coloniale, tous les fumiers, soit qu'ils proviennent de l'armée, soit qu'ils proviennent des villes. Jlsunil, Ü celle Un, de les déposer dans des lieux choisis ad hoc, à une cer-

taine distance des habilations. Les traités d'agronomie indiquent les soins qu'il faut prendre afin que ces accumulations d'engrais soient sans danger pour la salubrité publique.

Nous supplions donc, ainsi que nous y invite notre correspondant d'Alger, M. le ministre de la guerre de repousser la proposition du Conseil d'administration, et nous le faisons avec d'autant plus de confiance, que nous savons, d'après ce qui nous a été écrit de divers points de l'Algérie, que M. le maréchal Soult a partout prescrit des mesures pour la conservation des - fumiers -- des - villes - et des chevaux de l'armée.

Jusque dans ces derniers temps on a pratiqué à Alger le jet des fumiers à la mer. Il en existe des masses dans le port actuel, ce qui l'a envasé dans certaines parties; est-ce que le mal n'est pas assez grand?

flUULEÏOK ail JOURNAL L'AFRIQUE.

SOUVENIRS D'UN VOYAGE EN AFRIQUE (1).

LA CASBAH.–QUELQUES DATES DISTOBIQUES.

Le Si octobre 1541, une armée et une flotte espagnoles attaquaipiil Alger ; c'était une guerre sainte, une guerre à outrance entre les soldats du Christ et les crcyans de Mahomet. CharlesQuint, Doria et les chevaliers de Malle combattaient à la tète des premiers; les seconds étaient commandés par le dey d'Alger, ElHassan, et par les hautes illustrations de la piraterie barbares-

que. '1 Un moment le ciel se déclara contre l'entreprise des chré- tiens, et ce moment perdit l'armée. Une tempête dispersa la flotte; un orage épouvantable vint, pendant la nuit, jeter le désordre et la mort dans le camp espagnol établi devant la porte Bab-Azoun.

Les assiégés virent dans cette disposition des élémens une protection divine, et ils firent une sortie.

Ce fut alors sur cette lisière plaie qui sépare la mer des montagnes, sur ce terrain qu'aujourd'hui la vague caresse doucement, qu'une ville nouvelle couvre et enrichit, ce fut une lutte acharnée, une mêlés horrible, une tuerie qu'aucun mot ne peut • exprimer.

Enfin, lorsque le carnage dut cesser faute de victimes, lors que les musulmans, croyant qu'ils avaient tout tué, reprirent le chemin dA la porte d'Alger, quelques soldais chrétiens meurtris, blessés, laissés pour morts, se levèrent encore. Ils se levèrent, soutenus par l'énergie du désespoir, et ils voulurent entrer dans la ville avec les assiégés.

C'étaient les chevaliers de Malle.

Il y atail là beaucoup de ceuvage, mais pas aïsez de force.

El-Hassan fil fermer les portes, el la boucherie recommença.

Mais, en ce moment suprême, du milieu de cette poignée de braves, un chevalier s'élança, tenant d'une main un poignard, de l'autre la bannière du Christ, el se frayant un passage à travers cette horde qui s'ouvrit miraculeuseinenldevantlui, ilcourut vers la porte Bab-Azoun et y enfonça son poignard.

Au même instant un traii empoisonné le frappa au cœur. Il tomba, mais le poignard demeura fiché dans le buis de la porte.

Ce chevalier, c'était un Français, Ponce de Suvignac.

Cette main, qui venait ainsi, trois siècles avant 1850, sans but, sans espoir actuel, avec une inutile témérité, mais comme

Ci) Voir l'Afrique dea 2,6 et 12 et 22 janvier.

par une prophétique intuition, écrire une date sur une porte d'Alger ei donnera la ville barbare le premier coup de poignard, cette anain, c'était celle d'un enfant de la France.

* Le 27 avril 1827, dernier jour des fêles de Henam, il y avait réception solennelle à la Casbah d'Alger.

Dans ce grand palais mauresque, la galerie du deuxième étage est flanquéed un kiosque eu bois gracieusement découpé, espèce de palauquin qui avance en surplomb sur une cour de marbre, et dont les l'ersiennes, alors ornées de riches tentures, laissaient arriver au visage du dey liu-sein la fraîcheur des galeries inférieures, et à ses oreilles 1 harmonie d'un orchestre turc.

Le front du dey était sombre et sévère.

Quelle pensée iraveivail donc son esn il?

S'agissait-il d'agrandir l'empire du dieu de Mahomet, et de soumettre au culte d'Allah les infidèles de l'Occident. Non, ce n'était pas là, sans doute, la pensée dominante d'Hussein-Pacha.

Autrefois, en 1541, par exemple, chrétiens et musulmans se battaient pour le triomphe de leur foi.

Mais, au XIXe siècle, on ne se passionne pas pour si peu !

Le chagrin, la colère concentrée du dey d'Alger avait pour cause une question d'argent.

Il s'agissait pour lui de recouvrer quelques millions qui lui étaient dus par le trésor français, mais que ses créanciers d'Europe avaient eu l'irrévérence grande de faire SAISIR ARRÊTER, SA SIR AHRÈTER, c'est le rnotlégtll, c'est l'expression juridique.

Ceci est bien prosaïque, boiu pusitif, bien matériel : mais, que

votilez -vous ? ct-st de l'histoire moderne.

Oui, un pacin de l'Orient, le roi de la riche Et. DjEZAtn, le possesseur opulent des trésors de la Casbah, avait élé, (lani cette France, dont les lois sont stupidement égales el inflexibles pour tous, molesié par ces cU ux d'huissiers et par leur piper timbré.

• In ligné de tant d'audace, Hussein avait écrit à son collègue, le roi de France et de Navarre. Il le Dressait d'agir en souverain et de faire laire ces oppositions indécentes.

Mais le roi de France et de Navarre n'avait pas dû rp.)\ltJI'P, parce qu'en France, el en 1827, comme aujourd'hui, le roi n'est pas au-dessus du la justice.

EL le 27 avril 1827, Hussein, au milieu du cérémonial de la réception des grands fonctionnaires de la régence, lia-sein était inquiet parce qu'il attendait une réponse, et parce que la réponse n'arrivait pas.

Au fond du palanquin il y avait un divan, et sur ce divan le pacha était mollement accroupi.

Le corps diplomatique défila devant lui.

Alors Hussein se leva; il s'avança résolument vers M. Bev.d, consul général de France à Alger, ci l'apostrophant vivement : Avez-vous enfin, lui dit-il, une lettre de votre roi à me reineti re ?

Le roi de France, répondit M. Deval, ne peut correspondre avec le dey d'Alger.

Furieux de cette léponsc, qui était sans doute fort noble, mais qui était peut-être aussi un peu impertinente, le dey ne nul maîtriser sa colère, et, d'un coup de chasse-mouches en plumes de pilon qu'il tenait alors dans sa niaiu, il frappa le vis.lge officiel de notre représentant

- La vengeance de la France a été lente, mais elle a été déci-

sive.

Vers la fin de juin 1850, une flotte et une armée françaises étaient sous les murs d'Alger.

Le dey n'avait pas mis d'obstacles sérieux au débarquement de nos soldats sur la plage africaine.

- Laissez, laissez, avail-il dit, arriver les ROUMI (chrétiens); plus il en viendra et plus nous en tuerons.

Et, il faut bien le dire, car ceci est notre gloire, cette arrogante sécurité avait bien ses motifs.

Hussein connaissait le courage indomptable de ses janissaires; il savait ce que peut une population vigoureuse et fanatique combattant pour ses foyers, pour ses cniaus, pour ses femmes et pour sa religion. Il étail dans Alger la bien gardée, entouré de murailles el de forts réputés imprenables.

Et puis, enfin, le ciel et le prophète de la Mecque ne devaientils pas à sa sainte cause toute leur protection ? el n'était-il pas évident que celle intervention divins allait disperser et détruire, en 1850, l'armée française, comme elle avait détruit et dispersé, en 1541, l'armée espagnole?

Comment, du reste, Hussein n'aurait-il pas eu confiance en Dieu et en Mahomet, quand il recevait de ses voisins, les autres pachas de Barbarie, de ses beys, de ses kalifas et de tous ses auxiliaiies nature s, auxquels il avait exposé sa situation et demandé l'envoi de prompts secours, des réponses aussi consolantes que celle-ci?

Lisez :

Le 2i d'el-kaadide l'au 1213, le pacha d*, Tripoli, YOUSSEFDEN-ALI, écrivait à Hussein-Pacha, dey d'A'ger,cc qui su t : c TRÈS EXCELLENT SEIGNEUR, Il Louange à Dieu ! puissent ses bénédictions s'étendre sur la » plus parfaite des créatures, la lumière qui dissipe les ténèbres, 1 le prophète après lequel il ne viendra plus de prophète. notre Il seigneur Mahomet, sa famille et ses compagnoRS I

* Qu D:eu conserve le souverain fort, victorieux sur terre le » et sur les mers, dont la puissance est redoutée de toutes les 9 nations, au point de les remplir de terreur, le chef des guer» riers qui combattent pour la loi, celui qui retrace les vertus » des khalifes, dont le génie est élevé et l'apect gracieux, nov lie frère Sidi-llussein, pacha d'Alger la bien gardée et le » séjour des ennemis des infidèles ! l'assistance de Uicu soit tou» jours avec lui ! que la victoire et U prospérité guident ses > pas.

11 Après ayoir offert nos salutations les plus sincères et les ̃ plus parfaites (que la miséricorde de Dieu et ses bénédictions » vous visitent soir et malin), nous avons l'honneur de vous » exposer que nous sommes, et D.eu en soit loué, dans uue sia tuation salisfaisllnte, et que nous demeurons fidèles aux senII timens d'amitié et d'affection qui depuis longtemps ont uni II d'une manière si étroite, en toutes circonstances, les souve» rains des deux oudjacksd'Alger et de Tripo!i, scntimens dont > nous ne nous écarterons jamais.

» Votre réponse nous est arrivée, nous en avons rompu le » cachet, et nous avons lu les lionnes nouvelles que vous nous » y donnez relativement à votre personne.

» Si votre seigneurie désire avoir des nouvelles concernant » notre personne, nous lui dirons que nous avons été fort enil nuyes et fort affligés de ce que les Français (que D.eu fasse » échouer leur entreprise!) rassemblaient leurs troupes et » allaient se diriger contre votre oudjack. Nous n'avons cessé Il d'en avoir l'esprit en peiue et l'âme triste jusqu'à ce qu'enfin » ayant eu un entretien avec un saint, de ceux qui savent dé» couvrir les choses les plus secrètes, et celui-lù a t'ai t en ce genre • des miracles évidens qu'il serait inutile de manifester, je le » consultai à votre sujet; il me donna une réponse (avorable, II qui, je l'espère de la grâce de Dieu, sera plus vraie que ce que » le ciseau grave sur la pierre. Sa réponse a été que les Fran» çais (que Dieu les extermine! ) s'en retourneraient sans avoir » aucun succès. Soyez donc libre d'inquiétude et de soucis, et » ne craignez, avec l'assistance de Dieu, ni nnlheur, ni revers, » - ni souillurc, ni violence; comment, d'ailleurs, craindriez-

1 vous ? n'è es-vous pas de ceux que Dieu a distingués des auD très par les avantages qu'il leur a accordés '? Vos légions sont 1 nom! reuscs et n'ont, point clé rompues par le choc des enne» mis; vos guerriers portent des lances qui frappent des coups 1 l'edolltahles, et ils sont renommés d.ms les contrées de l'Orient » elde l'Occident. Votre cause est en même temps toute sacrée; 1 vous ne cOlllball1 Z IIi pour faire d's profits, ni dans lavued'au• cun avantage temporel, mais uniquement pour faire régner » la volonté de Dieu et sa parole.

a Quant à nous, nous ne sommes pas assez puisons pour 1 vous envoyer des secours ; nous ne pouvons vous aid-T que » par de bonnes prières que nous et nos sujets adresserons à 1 Dieu dans les mosquées; nous nous recommandons aussi aux » vôtres dans touç les tostans ; Dieu les exaucera par l'intciec-s-