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Titre : Bulletin colonial : supplément à la Revue du XIXe siècle

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1838-12-04

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 495

Description : 04 décembre 1838

Description : 1838/12/04 (N104).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6362846z

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3013

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 10/12/2012

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Pour satisfaire aux nombreuses demandes qui nous en ont été adressées, à dater du 1" janvier prochain le Bulletin colonial se brochera avec la Revue du XIXe siècle, comme supplément, en cinquième feuille, et sous la même couverture, pour tous les envois faits aux colonies, et en France pour tons les actionnaires ou souscripteurs de la Revue qui en feront la demande. Ils n'auront à payer que 12 fr. en sus du prix d'abonnement du journal, c'est-à-dire le coupon d'intérêt d'une action.

Paris, 3 décembre.

Au moment où le directeur de la Revue du xsx" siècle et du Bulletin, après cinq mois consacrés à son voyage aux Antilles, et un mois à peine accordé à ses affaires personnelles, vient reprendre, pour ne plus le quitter, le poste où le réclamait impérieusement la défense des intérêts coloniaux, c'est un besoin pour lui d'exprimer les sentiments dont il a été pénétré, et par l'accueil empressé qu'il a reçu, et par les témoignages (e confiance qui lui ont été prodigués dans le cours de son exploration trans-atlantique, Lorsqu'au mois de juin dernier M. de Saint Pries t s'embarquait pour la Guadeloupe, à l'encontre de l'hivcrnage et de la fièvre jaune, ses opinions sur la plupart des questions coloniales étaient depuis longtemps arrêtées. Mais, cependant, il sentait combien il ajouterait de force à sa conviction, en étudiant, au sein même des colonies, les- questions principales dont la solution tient en suspens leur existence.

Il lui importait de visiter et d'interroger lui-même ces populations lointaines, qu'il avait défendues contre les préjugés et les calomnies; de parcourir ces contrées magnifiques, autrefois si brillantes de prospérité, aujourd hui menacées d'une ruine prochaine et déjà commencée; de fortifier, enfin, ses convictions aux lieux inspirateurs où M. de Las Cazes était allé dissiper ses préventions et abjurer ses antipathies.

Son expérience est maintenant complète. Il peut attester à la France les sentiments nobles et généreux de ses enfants d'outre-mer, philanthropes de fait et d'intention à plus juste titre que les abolitionnistes de nos clubs, si bien appris à les calomnier. Mais ce que M. de Saint-Priest gardera pour luimême, c'est l'impérissable souvenir de leur hospitalité qui partout s'est offerte à lui avec un empressement plein de courtoisie et d'une franche cordialité. Dans chaque quartier

ou dans chaque commune, chez le maire ou le commandant, ou chez le pasteur, il trouvait tous les principaux habitants réunis pour lui donner à l'envi des témoignages d'une vive sympathie. Dans les épanchements de ces réunions, le découragement s'effaçait, et les vœux se manifestaient a\ec abandon, toujours dignes des fils de la grande famille.

Devant une confiance si expansive et si entière (t), en présence d'un si grand nombre d'intérêts méconnus à détendre, de calomnies à combattre, de préventions hostiles à dissiper, M. de Saint Priest a compris que sa mission prenait une haute portée, et que dès lors une grande responsabilité allait peser sur lui. C'est pourquoi, tenant par dessus tout à se mettre à l'abri de toute suspicion d'intérêt personnel dans l'accomplissement de cette mission, il s'est empressé de bien établir sa position.

Cette position de fortune indépendante, toutes les personnes qui se sont trouvées en rapport avec lui, tous les amis qu'il se flatte d'avoir acquis aux Antilles, les nombreux correspondants dont il s'est assuré le concours, la connaissent et l'apprécient, comme l'a connue et appréciée le conseil colonial de la Martinique, avec lequel il s'est trouvé en rapport particulier. Mais il veut qu'on sache bien dans les contrées même qu'il n'a pas visitées, que, depuis bientôt trois ans que des relations se sont établies entre lui et les colonies,

(t) Dans les diverses communes visitées par M. de Saint-Priest, tous les habiunts notables ont signé un manifeste adressé aux membres de la société abolitionniste, députés, pour les mettre en demeure de venir, comme M. de Las Cazes, se convaincre sur place de l'injustice et de l'absurdité radicale de leurs déclamations. Dans cette adresse, couverte à Saint-Pierre ( Martini, que) de nombreuses signatures la veille de son départ, M. de Saint-Priest est invité à s'entendre avec les délégués, on l'autorise même à fréter, au besoin, un bâtiment chargé de transporter aux Antilles une commission choisie au sein des abolitionnistes. Nous insérerons incessamment cette pièce importante.

jamais il n'a été mis de prix à son coD: ours personnel, et que jamais il n'a admis la pensée que son dévouement aux intérêts coloniaux pût devenir l'objet d'une rémunération quelconque, destinée à établir une compensation matérielle entre les services par lui rendus et la reconnaissance des créoles. Ceci une fois bien compris, M. de Saint-Priest s'empressera de déclarer qu'il n'entend nullement faire le procès à ceux dont la nécessité rend la plume moins désintéressée ; et même il conçoit qu'un homme hostile aux colonies par ses antécédents, et qui, dans certaines circonstances, écrit contre elles, fût largement rétribué en se rendant leur défenseur.

M. de Saint-Priest est, heureusement, dans une situation toute tlifférente. Sa complète indépendance a préservé son passé et dégagé son avenir des préoccupations qui pourraient enchaîner sa liberté. La question des colonies lui est apparue comme une question de moralité nationale et d'intérêt général. C'est dans ce sens qu'il a voulu la défendre et qu'il en a posé le programme dans la Revue du xixe siècle. La considération morale et l'influence politique qui peuvent en résulter à son profit, tel est le prix qu'il ambitionne ; et l'on comprendra qu'en un temps comme le nôtre, un pareil but est plus que suffisant pour exciter l'ambition et expliquer bien des sacrifices. C'est donc dans ce sens que la prosperité de la Revue rejaillit sur M. de Saint-Priest.

Plus cette prospérité sera grande et plus l'influence politique de la Revue s'étendra, plus aussi elle pourra servir efficacement la cause coloniale. Pour faire parvenir la Revue à ses destinées, il n'existait qu'un seul moyen, c était d'appeler à elle les notabilités de la presse; card'influence d'un journal sur le public s'accroît en raison du talent de ses col laborateurs. Mais pour les obtenir, il faut se résoudre à des sacrifices considérables; car les hommes de mérite sont aujourd'hui fort rares, et, en tout cas, fort recherchés.

Ce qursurtout était indispensable, c'était de s'assurer le concours exclusif d'un écrivain qui fit des questions coloniales, en général si peu comprises, une étude complète et toute s péciale. Le directeur de la Revue a réussi à le trouver et à l'enlever à un journal inuuent, qui, dans la question du dégrèvement par ordonnance, a défendu avec le plus de succès les intérêts de l'industrie métropolitaine. Ainsi donc, pour les colonies, c'est un habile défenseur de plus et un adversaire redoutable de moins.

Au moyen de ce concours, et si la Revue est secondée dans les colonies comme elle doit l'être en France, elle deviendra sans contledit, en très-peu de temps, le journal de Paris qui aura le plus d'acquis et d'autorité dans les questions d'économie sociale et industrielle; puisque déjà cette année, dans la question de la conversion des rentes, et surtout dans celle des chemins de fer, son opinion a exercé sur les Chambres et sur le public une très-notable influence. 11 ne s'agit plus aujourd'hui que d'opérer encore quelques améliorations dans la Revue pour la mettre hors de ligne avec les publications de même genre.

C'est maintenant au zèle, au dévouement, à l'activité des correspondants divers de M. de Saint-Priest, à faire, pour la propagation de la Revue aux colonies, ce qu'il n'aurait pu l'aire lui même dans le peu de temps qu'il lui a été donné de consacrer à son exploration, lors même qu'il ne se serait pas préoccupé d'une seule idée, celle de combiner les moyens d'action nécessaires pour organiser, sur une vaste échelle, la défense coloniale sous le rapport industriel. Si les plans qu'il a proposés et qu'il a eu la satisfaction de voir adopter avec tant d'empressement, sont suivis avec la persévérance nécessaire et surtout avec la rapidité que réclament les circonstances, on peut en attendre les plus heureux résultats. Get espoir ne saurait plus être trompé que dans le cas où les créoles 11e comprenant pas suffisamment leurs véritables intérêts, se laisseraient dominer par l'apathie ou par les méticu-

leuses considérations, qui paralysent tous les moyens d'action, et compromettent si fréquemment les meilleures causes.

Ces explications données, en quelque sorte, dans une communication intime, suffiront pour faire apprécier les intentions de M. de Saint-Priest dans les colonies qu'il n'a pas eu le bonheur de visiter. On comprendra qu'un homme de conviction et de désintéressement aime à maintenir tous les avantages de sa position, qui lui peuvent donner droit à une

considération et à une confiance particulières. Et pour faire reposer ce désintéressement sur un témoignage irrécusable, il convient de rappeler ici l'acte de société de la Revue, adressé à tous les souscripteurs des colonies comme aux ac-

tionnaires de France. En n'y fixant qu'à 2,400 fr. les honoraires de la direction, qui, dans les autres journaux, s'élèvent fréquemment à plus de 12,000 fr., M. de Saint-Priest a voulu écarter toute idée de spéculation, et il a mis son intérêt en dehors en n'acceptant aussi qu'une sorte d'indemnité pour les frais qui lui sont occasionnés par sa position même de directeur.De même aussi pour ce qui concerne les sommes par lui avancées ou sacrifiées dans un but d'intérêt colonial, il n'admettrait, dans aucun cas, qu'en fait de remboursement, on dépassât à son égard les limites d'une stricte compensation.

Ce qu'il attend des colonies, car il lui suffira pour le reste d'avoir contribué à préserver la France d'un acte injuste et impolitique, c'est qu'on lui fas e parvenir exactement et promptement ce qu'on lui a promis, des documents étendus, des renseignements de plus en plus complets; c'est qu'on lui accorde partout la même confiance qui lui a été témoignée aux Antilles; qu'on lui perniette une certaine franchise de paroles dans les communications particulières quil pourrait avoir à faire aux créoles, dans leur intérêt, par la voie du Bulletin. Sans doute il ne peut espérer, dans des contrées où les convictions et les affections de personnes varient comme sur notre continent, de satisfaire toutes les opinions et toutes les personnes; mais, tout en exprimant franchement sa pensée, comme il a acquis le droit de le faire, il est fondé à espérer que rien ne pourra, dans ce cas, faire douter de ses sentiments, qui lui seront tpujours inspirés par des intentions droites, et n'auront constamment pour objet que l'intérêt bien compris des colonies, avec lesquelles il vient de resserrer des liens indissolubles désormais.

Pendant que les fabricants de sucre indigène se consument en bruyantes démonstrations, les délégués des colonies et les députés de la Martinique prennent des mesures plus efficaces pour obtenir le dégrèvement qu'elles sollicitent. Ils ont avec les ministres et les membres influents de la Chambre de nombreuses communication?. M. le comte de Mauny, président de la députation de la Martinique, a déjà eu l'occasion de fournir aux différents ministres avec lesquels il a eu des conférences, des notes étendues concernant les questions coloniales, sur lesquelles son érudition n'est jamais en défaut. Espérons que ses efforts seront couronnés du succès qu'ils ont obtenu naguère au conseil supérieur du commerce dans la discussion du dégrèvement. La seule crainte que puissent avoir en ce moment les colonies, c'est un changement de uiinistère.

MARTINIQUE. Quelques jours après leur arrivée à Paris, les délégués extraordinaires delà Martinique, MM. le comte de Muuny, de Latuileric et de Lagrange-Buée, ont présenté au Roi l'adresse suivante, votée dans la séance du couseil colonial de l'île le 8 septembre dernier : * Sire, lorsque la France continentale jouit du repos et de la prospérité que lui ont assurés les nobles efforts de V. M., lorsque les droits de tOIlS y août respectés et garantis, que de* lois fortes et tutélaires y défendent la propriété, par quelle étrange fatalité les colonies françaises se trouvent-elles privées des bienfaits du règne de V. M., et réduites à n'avoir pour tout partage que la misère et le découragement ?

̃ Attaqué* dans leurs intérêts les plus chers, pousses dans la voie dangereuse des innovations, les Français de la Martinique viennent implorer l'appui de V. M., et placer sous sou auguste protection un reste d'existence qu'on est au moment de leur ravir.

m Sire, V. M. comprendra nos malheurs, elle en appréciera les causes.

1 Tandis qu'en France, à l'ombre des imoulOité" l'industrie sucrièie se développait, dans les colonies, au contraire, les exigences du lise frappaient de mort la production similaire, et tarissaient les sources de toute prospérité commerciale.

» Nos voix se sont élevées contre ce système oppresseur ; mais avant d'arriver jusqu'à V. M., elles ont été élouilees par les clameurs d'un parti qui conspire notre ruine.

» Sire, l'attaque n'a point été dirigée seulement contre la production coloniale : on a compris que, pour porter le dernier coup à notre industrie, il fallait frapper le principe de la propriété, et au mépris de nos droits cunstitutionnels écrits dans la loi d'avril i833, on a fait surgir dans la chambre élective, ci) m me un puissant auxiliaire, la question de l'émancipation.

- Si les réformateurs étaient déterminés, comme ils le proclament, par une véritable philanthropie, ils comprendraient que la liberté ne serait qu'une déception, une calamité, si la production du sucre, la seule qui peut fairl: vivre les colonies, venait à cesser entièrement : ils comprendraient que la civilisation ne saurait marcher sous la livrée de la misère; que le bien-être moral des peuples est inséparable de leur bien-être matériel : ils reconnaîtraient l'impossibilité d'un affranchissement général avant d'avoir accoutume la population déjà affranchie aux travaux de l'agriculture, qu'clle a repoussé* jusqu'à ce jour. - - -. - .,. M_'

9 1) ailleurs, ce n est que par la violation de la loi a avril 10.10, de notre charte constitutionnelle, que la chambre élective a pu l'emparer de cette question, à laquelle se rattachent toutes les destinées coloniales, et que la législature a prudemment laissée dans nos attributions.

» Cette violation du premier de tous nos droits est d'antant plus déplorable, que déjà la loi, dans la distribution des pouvoiis, n'avait laissé aux conseils coloniaux que la moindre part.

» Sire, tant de coups portés à notre industrie, tant d'attaques dirigées contre nos propriétés ont ruinè l'agriculture, détruit le commerce et para-