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Titre : Bulletin colonial : supplément à la Revue du XIXe siècle

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1838-06-03

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 495

Description : 03 juin 1838

Description : 1838/06/03 (N80).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6362841w

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3013

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 17/12/2012

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FONDATION D'UN COMPTOIR COLONIAL A PARIS.

Il vient d'être fondé à Paris un établissement que nous recommandons à 1 attention de nos lecteurs.

Au moment où les intérêts coloniaux préoccupent tous les esprits et soulèvent les plus hautes questions d'ordre social et d'économie politique, li création du COMPTOIII COLONIAL est un fait d'une grave importance. Destiné à devenir un cenll'e commun où viendront se réunir avec avantage toutes les pensées utiles, toutes les combinaisons favorables à la prospérité de nos colonies, ce comptoir doit naissance, bien moins à une pensée de spéculation qu'a l'inspiration généreuse et patriotique de son fondateur. Voué dès le début de sa carrière à la défense et à la conservation de la chose coloniale, uni par des liens de famille et de nombreuses relations personnelles à l'une de nos Antilles, il aurait créé par dévouement et p,lr inclination l'œuvl'e que réctlme depuis longtemps un besoin généralement senti. Il espère, à juste titre, trouver des sympathies pour son plan et pour ses convictions , et c'est dans cette confiance qu'il s'a dresse à nous pour faire connaître et propager dans les colonies le COMPTOIR COLONIAL, dont nous nous empressons de reproduire le programme.

Le si» ge du COMPTOIR COLONIAL est établi dans un local vaste et commode, au centre du quartier le plus florissant et le plus populeux de Paris, entre la Bourse et le Palais. noyaI, i-ue Vivienne, n. 17.

Le COMPTOIR COLONIAL réunira dans ses archives les journaux de tous les ports de mer, les feuilles les plus importantes de nos colonies, les publications relatives auxquestionsà l'ordre du jour, les documens émanés du ministère de la marine et des conseils coloniaux, tous les renseignemens, en un mot, qui pourraient être utiles aux nombreux intéressés de la chose cololliale.

Pour compléter cette série et faciliter les recherches, il sera tenu un registre où seront inscrits par ordre alphabétique les colons qui ont leur reidence à Paris ou dans les autres villes de Fi aiice. les noms des passagers, et la liste des navires qui arrivent ou qui partent, etc., etc.

Tous ces renseignemens seront fournis gratuitement aux créées.

Les principales branches d'exploitation du COMPTOIR COLONIAL se composent encore : 1° De la vente en consignation de tous les produits exotiques adressés à la société par ses commetlans; 2" De l'athal en commission ou à forfait de tous les produits français pour compte des consommateurs d'outre-mer ou des correspondans de la société sur les diverses places maritimes ; 3° Des assurances à faire tant sur les marchandises que sur les navires de commerce pour l'allée et le retour, en prime liée, avec ou sans escale, etc., etc. ;

4° Du soin de procurer des passagers et des marchandises aux navires, ainsi que des affrètelUns, en totalité ou en partie, tant pour l'allée que pour le retour ; 5° De tous les renseignemens, indications, documens, notes, prix conrans à fournir aux capitaines de navires, passagers, créoles et correspondans de la société ; 6° Du recouvrement de créances et suites d'affaires litigieuses, pourvois en cour de cassation et conseil-d'état; 7° De l'exploitation du Bulletin colllnial.

Nous apprenons que M. l'abbé Angelin, ancien curé de la BasseTerre, fondateur et directeur du collège Saint-François aux Antilles françaises, à peine arrivé .i Paris, a été appelé et enlendudiverses fois par la commission chargée du rapport clc 1 émancipation. Il a prouvé avec chaleur et éloqu* nce que le projet du rachat forcé et des magistrats spé. iaux serait subversif et des plus nuisibles à l'intérêt du pays. Personne mieux que lui ne pouvait donner des renseignemens plus positifs et plus éclairés sur un pays qu'il a habité pendant plus de dix ans et où il est parvenu, a force de sacrifices et de zèle à répandre dans les diverses classes l'instruc tion si négligée jusqu'alors. Chargé par le président de la commission d'un rapport sur l'état actuel du pays et sur la moralisation des esclaves par l'instruction religieuse, nous sommes heureux de pouvoir donner à nos lecteurs le commencement, d'un écrit que tous les amis de l'ordre et des saines doctrines trouveront à la hauteur du sujet et du caractère de M. l'abbé AnRelin. Nous donnerons la suite dans le numéro prochain.

e Il faut bien se pénétrer, en cherchant à résoudre le problème de l'émancipation systématique et comp'ète des esclaves, de la véiitable difficulté qui est celle-ci : faire que cette émancipation profite aux esclaves d'abord , et aux maitres ensuite, c'est-à-dire à la colonie tout entière ; car l'émancipation ne peut être recherchée, qu'autant qu'elle est un progrès, et elle ne peut être un progrès qu'autant qu'elle améliore la condition murale et matérielle de ceux pour qui et par qui cela est opérée.

« Or, pour que l'émancipation profite aux esclaves et aux maîtres il faut qu c'te assure, indépendamment d'une idée, lus grande et plus noble de la nature des relations humaines, aux esclaves devenus libres leur vie à gagner, aux maîtres devenus

de simples propriétaires, des iravaux à faire exécuter. Il n'est pas possible de supposer en effet que la France cherche seulement dans l'émancipation des esclaves la solution d'une question de morale abstraite, et qu'elle fût contente de son œuvre si, une fois l'émancipation opérée, elle laissait les nouveaux libres sans pain et les nt uve.lux propriétaires sans ouvriers. Je ne crois pas d'ailleurs qu'il soit possible de separer dans le projet d'émancipation, le sort des maîtres, du sort des esclaves, car la ruine des uns serait évidemment la ruine des autres.

« Il faut donc, une fois l'émancipation opérée, que l'esclave trouve du pain à gagner, et le maître des ouvriers à employer ; voiià, je le répète, la difficulté de la question.

« Je dis que c'est là une difficultl, parce que, contrairement aux idées qu'on pourrait avoir en Euro pe sur cette matière, il ne suffirait pas de déclarer aujourd'hui, sur-le-champ, que les es; laves sont libres, pour atteindre le résultat que don se proposer l'émancipation; car il y a bien peu d'esclaves, s'il y en a, qui voulussent s'astreindre, s ils étaient libres, à la vie régulièrement laborieuse des ouvriers européens : ils travailleraient peu, à leurs momens choisis, sans su;te, selon leurs besoins les olus urgens; et ce travail suffisant pour les empêcher de mourir de f im, serait insuffisant pour ionder h ur bien-être, insuffisant surtout pour assurer aux colons la culture de leurs terres.

« Quoique la culture co!onialC' soit différente, dans son but et ses moyens, de la culture curnpéenne, les propriétaires métro-

politains comprendront toutefois que le travail qu'il faut à l'exploit,it ion d'un domaine, est un travail constant et certain. Il ne suffit pas de s'en occuper par boutades irrégulières; il faut y avoir a jour el à heure déterminés la pensée, l'œil et la main.

Deux ou trois jours de retard dans les travaux, dans les récoltes, dans 1 aménagement des produits, dans leur préparation, peuvent faire perdre les revenus de toute une annee, aux colonies surtout, où les varia! ions rapides de 1 état atmosphérique et la fréquence des ouragans exigent, en de certaines saisons, une activité et une surveillance spéciales. Or, il est tout-a-fait certain que les esclaves, mis actuellement en liberté, sans préparation morale aucune, ne s'astreindraient pas à ce travail régulier , nécessaire pourtant à toute agriculture, et surtout à 1 agriculture coloniale; d'abord, parce que les esclaves, seuls, sans famille, dans une position strictement individuelle, ont besoiu de très peu de chose pour vivre ; ensuite, parce que le salaire d'un jour pouvant aisément tout servir à vivre une semaine, leur paresse naturelle s'opposera à tout effort qui ne sera pas rigoureusement indispensable à leur entretien.

« Puur que l'esclave travaillât après avoir gagné strictement de quoi manger, il faudrait donc qu'il comprit l'économie, l'ordre, l'accumulation progre sive des épargnes, la transmission des biens après sa mort; c'est-à-dire, il faudrait qu'il eût une femme, des enfans, et l'ensemhle des idées et des sentimens que suppose et que nourrit la famille.

« L'esclave marié, l'esclave ayant femme et enfans, travaillerait donc non-sculement pour le nécessaire d'aujourd'hni , mais encore pour le nécessaire de demain : non-seulement pour lui, qui est l'ubllste, mais encore pour son père infirme et pour son enfant au herceau; c'est-à-dire qu'il travaillerait régulièrement, toujours, comme travaillent les nations civili.,ées : or, ce travail constant assurerait un bien-être progressif à l'e-clave, et garantirait aux colons la culture des terres et le maintien de leurs revenus, c'est-à-dire à la colonie sa force et sa prospérité.

« Ainsi, l'émancipaiion, pour atteindre le seul but qu'il soit raisonnable de lui supposer, doit produirc, non pas des individus, mais des familles.

« Or, comme toute famille commence par le mariage, c'est ici que l'intervention de l'action religieuse devient nécessire et indispensable à l'action civile et politique.

« Je ne sais pas s'il es* nécessaire que j'appuie beaucoup sur la nécessite de l'éducation religieuse , pour amener les nègres au mariage et à la famille; c'est un point qu'a plusieurs fois traité et complètement mis hors de doute M. Granier de Cassagnac, le publiciste de France qui écrit depuis quelques années sur les matières coloniales avec le plus d'indépendance, de connaissance de cause et de vrai libéralisme. Je mentionnerai pour exemple un travail de lui, récemment publié, à l'occasion d'un voyage un travail de lui, l'abbé Castelli, préfet apostolique de la Martien France de M.

nique, et de l'envoi de quelques pi êti es supplémi maires pour l'instruction des esclaves. Dans cet écrit, substantiel et rapide, M. Granier de Cassagnac expliquait avec netteté que le meilleur moyen artificiel qu'on put appliquer à la moralisation et à la libération des esclaves des colonies, était celui-là même qu'avait emplo, é la Providence pour la mor lisation et la libération des millions d'esclaves païens qui couvraient l'occident à l'avenue du christianisme, c'est-à-dire renseignement des vérités religieuses.

« En général, les nègres sont très aptes à l'intelligence des vérités principales de la religion , et fort disposés à les accueillir même ; il a fallu l'insuffisance des moens d'irlstruction que possède la Guadeloupe, pour que les nègres n'y soient pas plus voisins de la famille ; mais il ne faut pas demander aux hommes, même aux prêtres, beaucoup plus évidemment qu'ils ne peuvent

faire. Il y a dans les colouies françaises des paroisses de cinq, dix et quinze mille ames qui n ont qu'un seul piètre; c'est dire d'un mot pourquoi les nègres y sont peu instruits « De plus, et ici je ne voudrais rien dire qui pût porter atteinte au mérité du clergé qui administre religieusement les colonies françaises, les pr* très qui le composent sont dans les conditions le,, moins f..vorables pour opérer beaucoup de bien.

« D abord, Il's liens hiérar. hiques qui rattachent les simples prêtres au préfet catholique ne sont pas assez forts pour qu'il soit réelJc.nwl.t le maÎ:re de les faire agir avec une grande unité. Dans l'isolement. t l'abandon où la révolution, il faut bien le dire, a mis le prêtre, en brisant les sociétés religieuses, en transportant à l'État les ctablissemens de toute nature qui donnaient aux ecclésiastiques toute sécurité materie le dans l'avenir, le prêtre (c'est un malheur sans doute) est plus attentif à ses intérêts terrestre. Dans la crainte de devenir inopinément aveugle et infirme, et de ne pou\oir plus gagner sa vie par le travail de son ministère, il amasse, il compte, il compare, plus qu'il ne le faudrait, le revenu des postes auxquels il peut prétendre: et quelquefois au moment le préf. t apostolique aurait besoin de clisposer de son dévouement, il passe à une autre poste dans des lies voisines. Ceci est moins une critique que je fais, qu'un fait que j'énonce ; fait malheureux sans doute , mais à la réalisation tluquel la faiblesse humaine a un peu de part, el les circonstances beaucoup.

« Il faudrait donc , pour donner à l'instruction religieuse toute l'action possible et désirable, que les ecclesiastiques, chargés de l'éducation des enfans, fussent placés dans cette triple condilion, de n'avoir pas à se préoccuper de leur avenir, d être entièrem nt il la discrétion d'un supérieur, et d'être au moins deux, quelquefois trois sur une paroisse.

« Eh bien ! j'ai la conviction profonde, acquise sur les lieux, et fortifiée par mon expérience personnelle, qu'il n'y a qu'une société religieuse tlni puisse réun r ces trois cunditions.

«Il ne faudrait point concevoir te moindre ombraged une société religieuse, établie par le gouvernement lui-même, sous sa surveillance immédiate, et agissant dan un but accepté par tous, la civilisation. Du reste, il n'y aurait point de vœux perpétuels à faire, il suffirait d'un engagement de quelques années.

(( L'établissement d'une société religieuse aux colonies françaises nécessiterait quelques dépenses de la part du gouvernement ; mais il serait plus facile d y faire face qu'on ne le pense.

Le gouvernement possède dans les colonies des terres domaniales dont il tire peu de revenus et dont une partie suffirait audelà à l'entretien de la société. Je mf'nlionnel ai, par exemple, pour la Guadeloupe, l'habilation Doli, qui appartenait autl'f fois aux Pères, et qui serait suffisante 1 our atteindre le but dont je parle. Du reste, cette habitation est un témoignage vivant de l'infiuence, même ancienne, de l'éducation religieuse. Plusieurs esclaves y sont mar.es, et ¡:euv. nt p sser pour des ouvriersmodèles. Il en est de même de l'habitation S int Charles, vendue récemment par le gouvernement à M. Bunnet, et qui avait aussi appartenu aux Pères, avant la révolution.

« On agir, n donc a coup sûr, avec l'irrécusable autorité de l'expérience, en app iqu.tnt l'éducation religieuse, avec autorité et ensemble , à la moralisation des esclaves. Des efforts individuels produisent quelqu< fois dl s résultats magnifiqups, mais naturellement bornés, là où un eff Il't commun opérerait des prodiges.

Je dois ici ce témoignage public à la mémoire d'un jeune prêtre irlandais, M. Donovan, mort, on peut le dire, à sa tâche évangélique, et qui avait déjà amené plusieurs mariages d'esclaves très sérieux, très heureux, très moraux surtout, sur 1 habitation le Brumant.

« Voilà quelques aperçus. naturellement insuffisans, pour faire juger complètement des meilleurs moyens à employer pour moraliser les lIoirs, mais capables pourtant de mettre sur la voie du vrai et du possible ceux qui désirent sincèrement le bien de tous dans l'émancipation des esclaves.

« Nous allons développer maintenant comment nous concevons l éman: ipation possible, quelles sont les mesures a prendre et surtout les é. ueils à éviter, et nous terminerons < n donnant les bases sur lesquelles doit poser une société religieuse, propre à aider et à faciliter la grande œuvre de l'émancipation. »

nimumloii ail Budert de la IVIarlne et des t'olonien.

Les budgets des finances, des affaires étrangères, de la justice et des cultes; le budget de la légion d'honneur, celui de l'imprimerie royale, ont été votés dans trois séances de la chambre des députés. Le budget de la marine, à lui seul, a pris trois séances, après lesquelles il a été adopté tel que M. de Rosamil l'a présente, sauf quelques légères modifications.

Les discussions qui ont eu jeu sont sans importance. M. Isambert et les hommes de couleur en ont eu les honneurs, en vers comme en prose. Car M. I <ambert, par une heureuse innovation, a introduit la poésie à la tribune de la chambre des députés ; il a lu ses collègues quelques s'anc s improvisées par un prisonnier de l'île Bourbon à la vue du pavillon tricolore du navire f Aimable-