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Titre : Bulletin colonial : supplément à la Revue du XIXe siècle

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1837-09-02

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 495

Description : 02 septembre 1837

Description : 1837/09/02 (N36).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6362836k

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3013

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 10/12/2012

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PARIS, 2 SEPTEMBRE. DE LA DÉFENSE DES INTÉRÊTS COLONIAUX DANS LA MÉTROPOLE.

La Chambre sera-t-elle dissoute? il est des journaux qui répondent oui, d'autres qui disent non, et le ministère reste mort au milieu de ce conflit de contradictions.

Sous le rapport de la politique générale, la question est à peu près indifférente aux colonies, placées en dehors de nos luttes intestines et régies par des lois particulières ; mais sous le rapport de l'économie politique, il importe beaucoup aux colonies qu'une législation nouvelle soit convoquée. Un véritable progrès s'est opéré dans l'opinion publique à l'égard de nos possessions d'ouI tre-mer, mais ce progrès n'est pas représenté dans la Chambre actuelle, où les idées semées par le blocus continental ont encore un immense crédit. On dirait, chose déplorable, qu'à mesure qu'un préjugé contre les colonies tombe dans le pays, il est sûr de trouver asile et protection sur les baucs de la députation.

Les colonies ne sont pas de force à résister long-temps à un pareil système, et c'est parce que nous comptons sur l'esprit plus large des électeurs que nous verrions avec plaisir la dissolution.

Les mêmes députés russent-ils réélus, ils ne reviendraient pas en

majorité avec les préventions qui ont fait adopter la loi sur les sucres, que M. d'Argout a té forcé de comparer à une tempête qui

va passer sur notre régime colonial. Quand une loi est ainsi qualifiée par le rapporteur même qui ne croit pas pouvoir se dispenser d'en demander l'adoption, il est évident qu'un renouvellement de la législation est indispensable.

Cependant,une chambre fût-elle élue plus favorable aux" colonies , celles-ci auraient tort de ne pas travailler elles-mêmes directement à la défense de leurs intérêts dans la métropole. Le conseil des délégués est certainement composé d'hommes remarquables par le talent, le zèle, le dé vouement,mais ce conseil manque de moyen d'action sur l'opinion. Le débat est trop enfermé entre les délégués pt le ministère, qui, c'est la tendance commune de tous les gouvernements, oppose victorieusement la force d'inertie aux plus pressantes réclamations. S'il fallait convaincre seulement le ministre de la marine, on pourrait espérer beaucoup de ses connaissances spéciales sur la matière. - Mais les questions - co-

loniales sont pour la plupart des questions de gouvernement et de finances; là est le nœud de la difficulté. Le cabinet hésite d'abord, puis finit par céder à des exigences fiscales. Comment résister à ces mots sacramentels - Ne compromettez pas les revenus du trésor?

Les colonies avaient, il est vrai, songé au seul véritable moyen d'obtenir plus de justice de la métropole et d'affaiblir la résistance du ministère ; c'était le vote d'un fonds destiné à des publications en faveur des intérêts coloniaux. Le cabinet a vu là une action créée en dehors du gouvernement, et par conséquent irrégulière. Est-ce que toute la presse, moins les journaux ministériels, n'est pas une action créée en dehors du gouvernement?

Quoi qu'il en soit, les colonies sont en demeure d'aviser à leurs intérêts et d'en faciliter la défense à ceux qui l'ont embrassée. S'il n'est point permis d'en faire au budget une allocation particulière, il sera toujours possible d'aider par des souscriptions d'actions et des abonnements au développement de la publicité. Nous le disons sans crainte d'être taxés, avec justice du moins, d'obéir à une préoccupation personnelle : ce serait la un immense avantage pour les colonies.

Au reste, l'idée que nous énonçons a été développée par un ancien membre d'un conseil colonial, et nous croyons devoir reproduire en partie cet écrit remarquable.

Un journal imprimé à Paris, en faisant l'analyse d'une brochure sur les colonies, invitait les colons à suivre plus souvent l'exemple donné par l'auteur de cette publication, et à opposer aux erreurs et aux calomnies de leurs antagonistes des faits et des révélatious propres à éclairer l'opinion publique sur l'état actuel et les droits politiques de nos possessions d'outre-mer.

n Si leurs intérêts les plus chers ont été si souvent froissés, ajoutait-il, les M colonies le doivent à leur apathie encore plus qu'aux efforts de leurs ad» versaires. » Cette dernière réflexion est frappante de vérité.

Le - reproche indirect qu'elle renferme devrait entrer profondément

dans l'esprit de tout colon qui juge le présent et interroge l'avenir.

Qu'a fait jusqu'ici la société coloniale pour se mettre à l'abri de la destruction dont on la menace tout haut et depuis si long-temps ?

Quelle puissance morale (la seule qu'elle puisse jamais avoir à sa disposition), quelle puissance morale invoque-t-elle pour essayer de tenir tête à tant d'attaques ?

Quand d'absurdes accusations tombent sur nous de tout leur poids ; quand on ne cesse de formuler contre nous des théories dangereuses pour toute société établie, mortelle pour la notre ; quand le système colonial que l'intérêt de l'Europe a créé, et dont il est jlans la condition de notre existence de subir tous les résultats, est le point de mire de ce radicalisme philosophique que l'Europe repousse, et qui veut cependant se placer quelque part ; quand enfin les folles utopies, l'ignorance et la mauvais foi nous déclarent la guerre, le moyen de combattre ces dangereuses utopies, de dissiper cette trop fatalc. ignorance, de confondre cette mauvaise foi systématique, l'cmployons-uous jamais à propos?

Non!

Et pourquoi ?

C'est parce que ce moyen que chacun connaît, que plusieurs indiquent, n'est pas organisé par tous au profit de tous.

Et cependant les mensonges deviennent des faits, les accusations des arrêts de condamnations ; les suppositions les plus révoltantes sur notre organisation intérieure, l'interprétation la plus erronée de la cause et des effets de l'établissement des colonies, passent incessamment de nos antagonistes en titre d'office aux masses qui n'avaient encore aucune raison de nous être hostiles; et si nous n'y prenons pas garde, les antipathies que nous laissons s'enraciner dans l'opinion publique rendront bientôt presque impossible une libre défense de nos intérêts les plus évidents et de nos droits les moins contestables.

Il faut enfin le reconnaitre, la société coloniale se livre à un déplorable

fatalisme ; elle s'y endort chaque jour, et oublie que les coups qu'un ennemi qui veille porte à un ennemi qui sommeille sont presque toujours morte l s.

Tous les intérêts collectifs ont leurs organes et leurs représentants spéciaux ; les intérêts coloniaux seuls n'en ont pas eu jusqu'ici ,et n'en ont au* jourd'hui que d'illusoires.

Toute société a en elle-même le principe de sa conservation ; la société coloniale voit ce principe placé hors de son sein.

Toute société bien réglée et qui aspire à quelque durée se régit ellemême ; la société coloniale est régie souverainement dans ce qu'elle a de plus cher par une autre société, placée à une immense distance, et qui We aucun de ses besoins, aucune de ses sympathies.

Toute société repose sur des institutions fixes et régulières, ou qui, si elles admettent des changements partiels ou des modifications accidentelles.

les reçoivent d'une volonté libre et raisonnée. La société coloniale ne peut savoir quelles seront demain les institutions auxquelles il lui faudra obéir y la puissance excentrique dont elle dépend ne peut même pas le lui dire en toute conscience, car elle est elle-même soumise aux fluctuations d'une volonté étrangère.

Un chiffre de plus dans un article de la loi des douanes peut jeter les co- lonies dans les voies de la misère et de la banqueroute. C'est même la perspective à laquelle voudraient les accoutumer d'avance ceux qui, parmi leur..

adversaires, ont au moins la bonne foi de ne pas nier toutes les conséquences du système auquel ils se rattachent, système qui, par la raison que l'institution des colonies est mal appréciée et est presque toujours viciée par les,, mesures fiscales du gouvernement, s'est fait de très nombreux partisane dans la presse et dans le monde parlementaire. ;

Quant aux grands intérêts dont on parle, on sait si leur voix est entendue comme elle devrait l'être, et s'il en est qui savent se faire mieux écouter qu'elle. On sait enfin si on trouve, dans tous ceux qui constituent les mar jorités parlementaires dont émanent les lois relatives au système commercial de la France et de ses colonies, sympathie pour celles-ci, connaissance approfondie de la cause et des effets de leur établissement, études consciencieuses de la grande science du commerce maritime, et absence de tout intérèt personnel. Hélas ! on le sait de reste dans les grandes places maritimes de la France comme dans les colonies.

D'ailleurs le monde commercial lui-même n'est-il pas divisé en deuc camps? Dans l'un, le plus nombreux il est vrai, les colonies ne sont-eHev pas représentées comme une cause vivante de prospérité; dans l'autre, qui compense le défaut du nombre par la puissance du patronage, les colonie* ne sont-elles pasdénoncécs comme un obstacle à tout élargissementdu commerce maritime?

Violemment attaquées dans leurs institutions fondamentales que l'Eu.rope philosophique, oublieuse de ses propres œuvres et de sa complicité intéressée, met au rang des crimes sociaux ; violemment attaquées dans leur honneur pour des chimères que le philanthropisme moderne rêve dans son malencontreux désœuvrement, ou pour des actes isolés que la haine exhu.

me de quelque vieille relation qui date des premières années de leur fon.

tion et d'une époque où l'Europe était encore presque barbare, ou pour quelques rares abus d'une autorité domestique mal comprise, et qui a ses erreurs et ses fautes en tout pays; violemment attaquées dans leur destina-

FEUILLETON, ! LES BARONS GRIMPART DE RONVER.

LE MARIAGE A GRETNA-GREEN.

Il faut d'abord gagner beaucoup d'argent, et puis avec cet argent acheter des honneurs.

Au mois de mai dernier, par la première belle soirée d'un printemps si impatiemment attendu, la conversation que je vais transcrire s'établit entre le baron Grimpart de Ronver et son fils Ernest, qui m'accepte pour mentor, parce que je ne le groude jamais et le conseille rarement, excellente méthode pour être aimé des jeunes gens.

Mon cher Ernest, je ne t'adresserai pas de reproches sur l'emploi que tu as fait des six ans qui se sont écoulés depuis ta sortie du collége; tu es riche; il t'est bien permis de ne pas vouloir suivre une carrière lucrative; il est dans l'Etat des fonctions gratuites qui conviennent, on pourrait dire qui appartiennent aux hommes Je fortune et de loisir; mais il faut se marier, car la société se repose sur la famille.– Eh bien !

mon père, je me marierai aussitôt que je ressentirai un amour sérieux; il me semble même que je n'attendrai pas long-temp" Mon ami, il ne s'agit pas d'un roman, mais d'un établissement social. Mademoi-

selle Véronique de Champ-Creux.Nous y voilà ! Mon père, je n'accepterai pas la direction que vous voulez me donner. Vous avez fondé pour moi un majorat; me voilà dans l'impossibilité de perdre ma fortune ; je puis être un fou, un prodigue, je n'en demeurerai pas moins riche; c'est un arrangement qui m'humilie ; un homme doit porter le poids de ses sottises, s'il en fait. Je ne suis pas moins humilié de ce titre de baron dont vous m'avez affublé. L'ancienne noblesse se moque de moi, et j'ai fait la sottise, l'autre jour, de casser d'un coup de pistolet le bras à un petit vicomte qui, en me saluant, avait l'habitude de faire le geste d'un homme qui se racle le menton. La noblesse de l'empire me demande toujours sur quel champ de bataille vous avez gagne votre baronnie, Quant i. ".- - '-" -,

aux jeunes gens de la classe moyenne, comme vous les appelez, ils me ferment presque leurs rangs comme à un déserteur. Ce résultat de vos calculs ambitieux n'est pas encourageant; laissez-moi donc un peu, je vous prie, chercher et prendre dans ce monde la place qui convient à mes goûts et à mon esprit.–Tu exagères les inconvénients, et dissimules les avantages de ta position ; mais laisse-mt i faire ,je l'élèverai si haut que les envieux ne pourront l'atteindre. Le mariage que j'ai résolu pour toi.

Eh! mon père! que voulez-vous que je fasse de mademoiselle Véronique? Une grande belle fille qui joue des sonates et qui m'épousera, par obéissance, moi ou le premier venu que lui donnera sa famille. Il me faut une femme qui m'aime. Croyez-vous d'ailleurs que je puisse me prêter à vos combinaisons de mariage' électoral? M. de Champ-Creux a de grandes propriétés dans le petit arrondissement où vous avez accumulé les vôtres; vous prêtez tous deux l'argent aux pauvres électeurs, le collége vous appartient, et quand M. de Champ-Creux se fera enfournera.

la chambre des paia's, vous m'enverrez à celle des députés, où je figurerai comme MM. tels et tels. Non, vraiment; j'ai trop de fierté pour me prêter à une pareille comédie. Si je suis jamais député, ce sera par des suffrages acquis tout autrement. –En attendant je saurai te faire sentir la puissance paternelle.-Votrc ambition l'a brisée dans vos mains. Pour faire croire que ma mère était riche et d'une grande famille , vous lui avez reconnu une immense dot, qui m'appartient, et le reste de votre fortune contient un majorat qui m'appartiendra malgré vous. Ingrat' Non, mon père; je vous aime; mais, de grâce, n'essayez point de contraindre mon cœur, je vous résisterai pour demeurer digne de ma propre estime. - Et moi. je demeurerai digne de mon titre de père.

A. peine Ernest fut-il sorti, que je m'efforçai de faire comprendre à son père qu'il s'y prenait de manière à jeter son fils dans quelque folie.

II. est fait de telle sorte qu'en voulant le contraindre à un mariage de raison, vous le pousserez à quelque mariage extravagant. Mais le baron Joseph Grimpart de Ronver, qui avait été roué de coups dans sa jeunesse par feu M. son père, et qui s'en était bien trouvé, avait sur la puissance et les droits paternels des idées du moyen âge ; il | était vraiment de vieille race en ce sens, et d'ailleurs il avait pris au sérieux son titre de baron, au lao autant que son rang de grand propre

taire. Ernest ne se doutait pas de tous les obstacles qu'il aurait à vaincra pour se dérober aux honneurs que lui destinait son père, dont il était, du reste, très tendrement aimé.

Ernest Grimpart, baron de Ronver, est un jeune homme d'assez ai- mable figure, au teint pâle, à la chevelure noire. Il ne manque, certes', point d'esprit, ni même peut-être d'aptitude au travail; cependant il n*a pu réussir, ou plutôt se fixer dans aucune carrière. Elève de l'Ecole de Saint-Cyr, il en trouva la discipline trop rude, les exercices trop auto- matiques; il donna sa démission. L'École de droit lui parut bientôt plus maussade encore : passer sa jeunesse à étudier, comparer des textes , pour avoir, dans l'âge mûr, le droit de gagner de mauvais procès, et d'en perdre de bons, voilà le métier d'avocat; je n'en veux point, se dit Ernest. Bref, à vingt-quatre ans, M. le baron n'avait point d'état, et ne possédait sur toutes les choses de ce monde que des notions assez con- fuses. Mais il n'est pas possible d'aller plus avant sans dire un mot sur le père de notre héros ; le caractère des pères est souvent l'explication la plus naturelle de la conduite des enfants.

Joseph Grimpart, fils de Jacques Grimpart, perruquier, naquit à Libourne, en 1780. On sait que Libourne n'a produit encore qu'un grand

homme, M. Elie, duc Decases, mais elle afour!li beaucoup d'hommes adroits. C'est dans cette catégorie que Joseph Grimpart mérite d'être classé. Je ne dirai pas toute sa vie : quelques traits suffiront à le faire connaître. Réformé, en 1810, du 3* régiment de hussards, pour des causes qui n'ont jamais été bien eclaircies, Grimpart vint à Paris avec quelques économies et une grande volonté de faire rortune. Il inventa une pommade pour faire couper les rasoirs; la pommade était assez bonne, il faut en convenir, mais le moyen qu'il prit pour la débiter était encore meilleur. Il n'était dans le monde d'alors journalistes, hom-

mes de lettres, vaudevillistes, a qui Grimpart ne fit cadeau d lente paire de rasoirs d'abord , puis d'un pot de sa p ad r d montrer qu'elle donnait le fil aux plus mauvaises alluinellmEkMMM fut complet; en quahe ans notre inventeur réalisa quarant y de rente; il quitta son commerce, mais il ne pensa point ~.S~M~MM~~ ter candidat au corps-législatif, quoiqu'il fut merveilleumQ ||MK garder le silence que papqléon exigeem dea éJ!