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Titre : Bulletin colonial : supplément à la Revue du XIXe siècle

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1837-08-19

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 495

Description : 19 août 1837

Description : 1837/08/19 (N35).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k63628355

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3013

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 10/12/2012

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I! t 1.

PARIS, 19 AOUT.

M. le ministre du commerce est de retour de son voyage en Angleterre, et il a repris hier ses fonctions, dont l'intérim .avait été confié à M. Molé, président du conseil.

On dit que M. Martin (du Nord) s'est plus occupé des chemins de fer que des intérêts généraux auxquels se rattachent les intérêts de la marine et ceux des colonies.

't.

SANCTION DES DÉCRETS COLONIAUX.

Les observations que nous avions faites au sujet du retard qu'éprouvait la sanction des décrets coloniaux paraissent avoir été écoutées; une ordonnance royale vient de réglerpla formule de cette sanction, et l'avis préalable du conseil d'Etat ne s'y trouve pas visé. Ainsi, désormais la section guerre et marine pourra bien être saisie de la connaissance des décrets coloniaux, mais ce ne sera qu'à titre officieux. Quoi qu'il en soit, une foule de décrets qui, depuis plue de deux ans, étaient arrêtés, viennent d'être sanctionnés. L ile Bourbon toute seule en a eu treize revêtus de cette formalité les 11 et 32 juillet.

ILE BOURBON. CONSEIL COLONIAL.

SEANCE D'OUVERTURE DE LA SESSION DE 1837.

( 24 avril. )

A midi, en vertu de la-proclamation de M. le gouverneur, les membres du conseil colonial sont réunis au nombre de vingt-quatre à l'hôtel de la Législature.

M. Testart, doyen d'âge, constitue le barreau provisoire et tire au sort la députation chargée de Raccompagner à l'hôtel du gouvernement pour conduire M. le gouverneur jusqu'au lieu des séances. Cette députation', composée alors de MM. Testart, A. Bellier, Fondaumière, Dejean de La Batie et Félix Vergos, va immédiatement remplir cette mission.

A une heure M. le gouverneur, accompagné de son aide-dc-camp, et dont le cortège, précédé d'un escadron de chevaux-légers, se compose de la députation précitée, du commandant militaire, de l'ordonnateur, du procureur général, du directeur de l'intérieur et du secrétaire archiviste, arrive entre deux haies d'infanterie de ligne; les tambours battent aux champs.

A son entrée, les conseillers se lèvent; M. le gouverneur prend place au fauteuil et dit : « Messieurs, asseyez-vous. » Puis il prononce, assis et couvert, le discours suivant : « Messieurs, » En ouvrant cette session, je me félicite avec vous de ce que la Providence a préservé cette année la colonie du fléau des coups de vent.

» Cette c irconstance heureuse rendra plus efficaces les mesures prises par l'administration pour assurer les subsistances de la colonie. Mais la prévoyance des habitants doit concourir à éviter le retour des embarras éprouvés pendant le dernier hivernage.

» Les événements dont la colonie a été le théâtre, et les inquiétudes manifestées à cette occasion, ont déterminé le roi à créer à Bourbon, comme elles existent déjà aux Antilles, les fonctions de commandant militaire. Si cette, institution ne remplit pas complètement le vœu émis par le conseil sur l'ensemble de notre organisation, vous reconnaîtrez du moins que sous le point de vue militaire c'est un nouveau gage d'ordre et de sécurité qui témoigne de la sollicitude du roi pour la colonie.

» Plusieurs projets de .lois , d'ordonnances et de décrets, sont déjà entre vos mains, ou vous seront incessamment présentés. Ceux qui concernent les domaines, les douanes, les patentes et les guildives, doivent compléter l'organisation de notre système d'administration financière. J'appellerai votre plus prompt examen sur celui des guildives qui doit assurer une branche du revenu public actuellement en souffrance.

» J'appelle pareillement, messieurs, votre attention sur le deuxième décret d'organisation municipale qui vous a déjà été remis, et à l'adoptifm duquel tient la sanction définitive d'un régime si vivement sollicité par la colonie.

» M. le commandant militaire vous présentera le nouveau projet d'organisation des milices. Vous accorderez toute votre sollicitude à cet important travail, destiné à combler une des plus fâcheuses lacunes de notre législation.

Un décret sur les engagés indiens devait vous être soumis ; des renseignements encore attendus de l'Inde n'ont pas permis de terminer ce travail plein de difiicultés. : iJ » Les projets de codes civil, d'instruction criminelle, de procédure et de commerce, ainsi que l'a législation pénale des esclaves, auraient déjà pu vous être communiqués. Ils le seront dans cette session si les travaux du conseil lui en permettent l'examen.

» Le projet de budget pour 1838 vous sera remis dès le commencement de la session. Il est préparé sous l'empire d'une nécessité qui, cette année comme .les précédentes, n'a pas permis au gouvernement local de réaliser les vœux si souvent manifestés par la représentation coloniale.

» Les travaux publics à exécuter en 1838 sont classés d'après un ordre d'urgence qui doit satisfaire aux besoins les plus pressants des différentes localités. Notre situation financière m'a imposé l'obligation d'en mesurer le développement aux ressources disponibles. Pour en assurer la meilleure et la plus prompte exécution, j'ai jugé indispensable de réorganiser et d'étendre la direction du génie; vous en trouverez le principe établi dans le projet de budget.

» Les fonds déjà votés pour le creusement du port de Saint-Gilles permettront de satisfaire aux travaux de 1838 sans nouvelles allocations. Nous atteindrons ainsi le moment où la métropole se sera expliquée sur le projet et sur la part qu'elle entend prendre à cette utile entreprise.

» Mais si j'éprouve le désir sincère de faire promptement achever les travaux que vous avez précédemment votés, je sens également le besoin de vous rappeler encore que les reports de crédits d'un exercice à l'autre constituent un système menaçant pour nos finances, et contraire à toutes les règles de la comptabilité générale.

» Dans le but d'établir d'une manière plus solide les mouvements et la marche de notre caisse de réserve, vous avez exprimé le vœu qu'un décret

fût proposé. Les règlements en vigueur, scrupuleusement exécutés, satis font assez à ce désir pour qu'on ait pu retarder ce travail. Chaque année cette caisse est appelée à combler le déficit des recettes propres à l'exercice. Vous comprenez, messieurs, combien il importe de ménager une aussi précieuse ressource.

» Le bon esprit qui anime la représentation coloniale éveillera sa pré-r voyance sur des faits qui doivent s'accomplir dans le courant de 1838, d'après les prescriptions de la loi plusieurs 'fois rappelées par l'autorité royale.

Vos réserves les plus vives ne sauraient vous faire oublier les mesures que je vous ai proposées, sans le plus grand dommage pour le pays. Vous sentirez d'ailleurs que ces mesures s'appliquent en partie à des faits et à des besoins dont personne ne conteste la réalité ni la légalité.

» Messieurs, les orages extérieurs qui nous menacaient l'année dernière- sont en ce moment apaisés. Le gouvernement du roi, qui puise dans se* institutions une autorité chaque jour plus forte, saura, aidé de l'expérience de faits qui s'accomplissent et du concours des conseils coloniaux, protéger' et garantir tous les intérêts.

» Dejà vous en trouverez la preuve dans la sollicitude avec laquelle la législature métropolitaine s'occupe de la tarification des sucres.

» Pleins de confiance et d'espoir dans l'autorité conservatrice du roi », vous vous êtes associés à nos douleurs en apprenant le nouvel attentat qui vient de menacer ses jours. » Messieurs, la première et laborieuse phase du gouvernement représentatif a été jusqu'à présent parcourue au milieu des circonstances les plusgraves sans qu'aucune perturbation notable soit venue en entraver lè cours.

Si le gouvernement local s'est montré l'ami sincère du pays et de ses nouvelles institutions, de votre côté vous avez su faire tous les sacrifices que commandait la position intermédiaire dans laquelle vous étiez placés.

Il C'est en tenant compte de tous les obstacles, en résolvant avec sagesse et calme toutes les questions, que la première législature de Bourbon arrivera sans trouble à son terme ; exemple rare dans les annales des peuples, et qui ne sera pas perdu pour la colonie.

"Vivcicroi!" Aussitôt après le départ de M. le gouverneur, le conseil a procédé am scrutin secret à l'élection d'un président, d'un vice-président et de deux secrétaires.

Vingt-quatre membres sont présents.

Au premier tour de scrutin pour la présidence, M. Testart a obtenu 13 voix, M. Abadie 5, M. Lebeaud 5 ; il s'est trouvé un billet blanc. M. Testart ayant obtenu la majorité absolue, a été proclamé président.

Un premier tour de scrutin pour la vice-présidence adonné à M. Bellie* de Villentroye 12 voix, à M. Letainturier 9, à M. Vinson 1, et 2 billets blancs.

Aucun n'ayant réuni la majorité absolue, il a été procédé à un second scrutin, dans lequel M. Bcllier de Villentroye a obtenu 14 voix et M. Letainturier 10. En conséquence, M. Bellier de Villentroye a été proclamé vice* président.Au scrutin de liste pour l'élection de secrétaires, les voix se sont trouvée* ainsi réparties: M. Patu de Rosemont, 16 voix; M. Dejean de La Bâtie, 15; M. de Saint-George, 11 ; M. A. Bellier, 4, et M. Letainturier, 2.

A FEUILLETON.

UN CAPRICE D'ÉTÉ.

NOtJVELLE.

(Suite.) IL Peu à peu cépehdant ses aCcèà de mélancolie avaient repris le dessus.

Il avait embrassé le travail du cabinet avec une sorte de rage; il ne sortait guère qu'au soir sur les sept heures pour aller à l'école de Deligny, où il demeurait peu de temps. Dans cette après-dinée, où le professeur Claas avait parlé d'une façon si remarquable sur les caprices, Ambroise avait peu suivi le cours de ses divagations, mais un autre objet l'avait constamment préoccupé. Etait-ce la comtesse ou madame de Terville? Ses regards brillants suivaient, l'une et l'autre; mais ils avaient l'air de nevouloir intimider aucune de ces deux femmes, tant que le comte et le digne professeur Claas demeurèrent. Dès que le comte Fabio Delciprit son bougeoir en porcelaine et se retira dans sa chambre pour'écrirequelques letues, le secrétaire le suivit en s'arrachant à la terrasse par une sorte de ---- mouvement convulsif. 11 - salua à - peine les deux femmes et accompagna

son maître.

Ainsi que nous l'avons dit, la chaleur était extrême. Dans ce vaste salon de la rue SI-Dominique, vaste et beau débris d'hôtel dutempsdeLouisXIV, le silence n'était guère troublé que par le son monotone d'une immense horloge de Boule, horloge représentant l'enlèvement d'Europe par le taureau Jupiter. Le professeur Claas interrogeait tristement quelques geraniums et cactus de la terrasse,41 en relevait les clochettes en horticulteur soigneux. Madame de Terville et lacomtèsse causaient à voix basse. En vérité, pour qui fût entré à cette heure dans ce grand salon destiné à donner Une fête ou un raout d'ambassade, évidemment I impression du lieu eût été chagrine. Les panneaux et les glaces encore înciustés de bergeries et de bacchanales d'amour, dans le genre de ceux de Boucher, avaient l'air

de ne plus songer à la musique et à la danse; la sonorité de ce grand salon était creuse, le jour affaibli par d'immenses rideaux à ramages tombant sur des meubles précieux il est vrai, d'ornements et de sculptures, mais tristes et froids comme une élégie d'Ovide; le parquet était ciré à ne pas y trouver tache de pas humai ns; le piano fermé, et les trois fauteuils alors occupés avaient été extraits de la grande armée des autres pliants et fauteuils rangésavec ordre. En réalité, ce salon avait l'aird'nn vrai salonde conférences diplomatiques. En dépit de son vêtement blanc et or, de ces capricieuses volutes et de ses rideaux immenses, de mornes pensées y assiégeaient le visiteur le plus indifférent ; en fe moment même, la simple lampe deCarcel qui l'éclairait, n'en faisait que mieux ressortir l'immensité. Cette roide élégance de diplomate, ces meubles symétriquement placés, ces accents sans écho, et ces glaces sans sourire, envoyaient des reflets de tristesse aux deux charmantes causeuses. Tout d'un coup, et au milieu de l'obscurité produite par les contrevents de la terrasse, le vénérable M. Claas vit un charmant petit poignet serré par un serpent

d'émeraudes se poser sur son épaule, puis il entendit la comtes e Olivia lui dire en ouvrant sa petite bouche aussi grande qu'elle put avec un bâillement délicieux : - Monsieua' Claas, nous voulons aller demain toutes deux aux bains froids, toutes deux, madame de Terville et moi. Vous serez notre mentor.

n'est-il pas vrai ?

Le professeur n'eut pas le temps de réfléchir ou de répliquer, car le comte entra presque en même temps et il demanda le thé.

Le visage du comte Fabio Dclci était visiblement plus pâle que de coutume. Il s'approcha de la seule lampe qui éclairait l'immense salon, et relut à plusieurs reprises un petit papier qui- paraissait avoir été déplié déjà bien des fois. Il le ferma ensuite avec une grande tranquillité, et puis le mit dans la poche de son gilet. Toutefois, il regarda du côté des deux femmes d'un air si sombre et si résolu tout à la fois, que madame de Terville s'écria : Mon Dieu! mon cher comte, les nouvelles de ce soir sont donc bien mauvaises? Aurions-nous la guerre ? Parle.

Le comte ne répondit pas; il se versa lentement une tasse de thé.

Folle que tu es, dit la comtesse à madame de Terville, ne salslI pas que les notes diplomatiques du comte ressemblent souvent à des billets doux? Quand on est chargé d'affaires, on ne laisse rien perdre, pas même un billet de bal. Dans une lettre de femme, il y a souvent un secret d'État.

–Irez-vous demain à l'école de natation , monsieur Ambroise? demanda le comte à son secrétaire.

- A moins que vous n'ayez d'autres ordres à me donner, monsieur le comte.

–U paraît qu e c'est contagieux, pensa en lui-même l'honnètem. Clamo Il est vrai que le thermomètre de Chevallier marque vingt-six.

Le comte se leva et souhaita le bonsoir à ces dames. Madame de Ter* ville dit en passant à l'oreille du professeur : * - Songez à être prêt ; notre partie tient toujours pour demain.

III.

L'honnête M. Claas avait lu ce délicieux petit conte du père Du Cet..ceau : la Nouvelle Eve. Les jésuites, que l'on cite souvent avec honneur pour le vers latin, ont fait de fort jolisvers dissyllabiques en français. La Nouvelle Eve, du père Du Cerceau, est une dame jeune et belle, en vérité douée d'une mauvaise tête et d'une pétulance charmante, qui veut tâter l'eau d'un gué de village malgré la défense ou plutôt à cause de la défense de son mari : c'est le fruit défendu, et pas autre chose. D'abord elle résiste, elle hasarde un pied, puis l'autre; elle hésite encore parce que l'eau est passablement, bourbeuse; mais sa servante, nouvelle OEnone, lui redonne du cœur, et le crime est accompli.

Chargé de ces deux mignonnes Léda, le digne professeur hésita d'abord entre l'école de natation à l'eau froide qu'il redoutait évidemment, et l'école de natation à l'eau chaude qu'il affectionnait en raison de ses rhumatismes. Il passa toute sa nuit à relire, avec l'attention la plus mi-

nutieuse, le dialogue de Nicolas Wynman : De arte natandi, liberJirs- tivus et juciuidus lectu. Il eut des crampes et des frissons singulier