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Titre : Bulletin colonial : supplément à la Revue du XIXe siècle

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1837-04-04

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 495

Description : 04 avril 1837

Description : 1837/04/04 (N26).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k63628266

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3013

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 10/12/2012

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Nous reproduisons ici le second et le troisième articles du Journal du Commrce sur rriMçm.PÔts aux colonies. Depuis sa publication, le conseil supérieur du commerce a rendu une décision favorable à ces entrepôts.

N° du 20 mars.

Nous avons dit que les entrepôts coloniaux avaient été de.mandés par le conseil-général du commerce en 1836 , et nous avons montré de quelle utilité ils doivent être pour l'industrie manutacturière, le commerce et la navigation de la métropole.

On n'en est déjà plus, sur cette question, aux simples espé.rances ; c'est plus qu'une utopie encore lointaine, plus qu'un vœu impuissant des amis de la réforme commerciale, c'est un projet auquel le gouvernement a donné toute son attention, et qu'il n'est pas éloigné de réaliser, si l'on en juge par toutes les mesures qu'il a prises pour s'éclairer sur le fond même du sujet et sur les moyens d'application.

Il a consulté , entre autres autorités dont il pouvait attendre un avis raisonné et de vives lumières , les conseils coloniaux de la Martinique et de la Guadeloupe, qui n'ont pas manqué d'émettre une opinion favorable , sauf néanmoins quelques restrictions un peu méticuleuses, dont le conseil de la Martinique s'est seul avisé, mais dont il n a pas fait, nous l esperons, une condition nécessaire de son assentiment. Il a consulté, en outre, le conseil des délégués, et à celui-ci il a posé la question en des termes qui prouveraient qu'elle est déjà résolue à ses propres yeux; car il ne demande pas qu'en - lui démontre

les avantages et la légitimité des entrepôts coloniaux ; il parait vouloir connaître seulement quelles seront les dispositions à adopter pour leur établissement et d'après quel mode il devra être pourvu à leurs frais de création, d'entretien et de surveillance. Enfin, et si nous sommes bien informés, il est sur le point de consulter le conseil supérieur du commerce.

Nous pouvons donc, considérant cette question comme une affaire sérieuse, arrivée à maturité, entrer dans ses détails et exposer sous quelles conditions les entrepôts coloniaux, selon nous, doivent donner la plus grande somme d'avantages, avec le moins d'inconvéniens possible, à la métropole et aux colonies.

i u Toutes les marchandises étrangères, admises par les tarifs français à l'importation, et qui sortiraient des entrepôts de France ou de tout autre pays situé en Europe, seraient reçues dans les entrepôts coloniaux, pourvu qu'elles y arrivassent directement pur navires français, exclusivement à tous autres.

2° Seraient reçues, en outre, dans les entrepôts coloniaux, et sous tous pavillons, les marchandises étrangères, admises par les tarifs à l'importation en France, pourvu qu'elles ne fussent pas d'origine européenne, et qu'elles arrivassent aux colonies des pays situés hors d'Europe.

Ces deux conditions suffiraient, en ce qui concerne l'importation et la réception en entrepôt. Cependant nous ne dissimulerons pas qu'on est allé jusqu'à demander l'admission dans les entrepôts coloniaux de tous lest produits étrangers et par tous pavillons. Cette prétention est exagérée, et malgré notre

désir, ou même à cause de notre désir, de voir-consacrer la fatuité de l'entrepôt dans les colos avec toute l'extension nécessaire pour ne pas rendre une lèlle faculté illusoire, nous devons combattre toutes les demandes qui seraicnt empreintes d'un caractère d'exagération funèste à la cause même qu'on veut faire triompher.

Parler de recevoir tons les produits étrangers, c'est y comprendre les prohibés. Mais il y aurait, si les prohibés étaient reçus dans les entrepôts coloniaux, quelques chances de perte pour l'industrie de la métropole, et l'on doit les lui éviter.

Nous ne voulons point faire allusion ici aux facilités que la fraude trouverait pour faire écouler les prohibés, au sortir des

entrepôts, dans la consommation coloniale : c'est une objection qui a été faite, nous le savons, mais qui est de peu de valeur; car déjà il est permis, dans l'état actuel des choses, à tous bàtimcns, français ou étrangers, faisant le grand cabotage, d'arriver dans les ports de nos colonies, avec des marchandises prohibées, sous la seule condition de les déclarer et de les clé poser en douane jusqu'à leur départ; et dès lors on pourrait vraindre qu'il s'en Ht quelquefois des vetites clandestines, à licrer, sous voiles, en sortant du port. La mise en entrepôt de ces marchandises prohibées présenterait moins d'occasions de fraude, parce qu'il serait possible de les environner, à leur sortie, de plus de garanties que dans le cas d'une simple formalité de déclaration et de dépôt en douane. Le danger n'est donc pas où on a cru le voir, mais voici où il serait vraiment.

Un des avantages de l'établissement projeté, avons-nous dit dans notre premier article, c'est que les colonies étrangères et les états indépendans de l'Amérique viendraient s'approvision-

Il tant de plus, pour l'importation aux colonies des marchandises entreposables, ne pas accepter indifféremment tout les pavillons. Un privilège doit être réservé au nôtre, une juste faveur à notre navigation ; c'est elle qui est appelée surt .t à profiter de l'innovation que nous voulons voir introduire dans notre régime douanier. La préférence, et une préférence de monopôle, très légitime dans l'éta* actuel de notre système protecteur, est due à la navigation française pour tous les transports d'Europe aux colonies Irançaises. L'administration des douanes demande même qu'on assimile pour cet objet à l'Europe proprement dite tous les pays qui ont un littoral sur la Méditerranée ou sur les autres mers intérieures qui la prolongent ; et cela parait juste, car il s'agit de régions de l'Asie et de l'Afrique qui sont bien près d'être européennes par le

Aoisinage et Lientôt peut-être par les besoins; les habitudes et

les. mœurs. Aujourd'hui, ce privilège déjàexistantde notre navigntiool pour le-. transport de toutes marchandises, même étrangères, dans les colonies françaises, lui procure occasionnellement un fret, même pour des élablissemens qui ne sont pas sous la ioi de France. En effet, on voit tous les jours des produits étrangers ayant pour destination des contrées audelà des Antilles, venir dans nos ports compléter la cargaison des navires armés pour nos colonies, et ces navires se chargent de les transporter à leur destination ultérieure, après avoir lait escale dans les élablissemens français. Voilà des bénéfices accessoires qui seraient perdus encore pour notre navigation, si les marchandises d'Europe pouvaient être conduites par d'autres bàtimens que les nôtres dans les entrepôts des Antilles, où viendraient les prendre les navires des pays de consommation.

Un mot, maintenant, de l'exportation des objets qui seraient entreposés dans nos colonies. il tant qu'elle puisse avoir lieu pour la destination -de l'étranger, et par tout pavillon. Nous avons vu, en effet, qu'un des grands avantages des entrepôts coloniaux devait être d'ouvrir un assez vaste marché où viendraient s'échanger, non pas seulement les produits étrangers contre ceux de France, mais les produits étrangers entre eux : il faut donc, pour compléter l'échange de ces derniers, quela réexportation soit autorisée pour toute destination. Nous avons vu, en ouLc, que notre commerce maritime, peu disposé, dans les circonstances actuellcs, à envoyer fréquemment des navires dans d'autres établissemens d'outre-mer que les nôtres, accepterait volontiers le secours de tous les pavillons qui, à partir de chaque entrepôt colonial, l'aideraient à traiter indirectement avec les lieux de consommation qu'il est obligé aujourd'hui de délaisser. Ce serait pour lui comme s'il mettait les bras des autres au bout des siens, et comme s'il augmentait sa voilure de toutes les voiles du grand cabotage américain «t anglais. ttien ne l'empêcherait, d'ailleurs, quand it y trouverait - des bénéfices, d'employer ses propres bàti-

mens.

On a posé, en traitant des entrepôts coloniaux, une question bien plus hardie que tout ce que nous venons d'exprimer; c'est encore le conseil-général du commerce, assemblé à Pari" qui l'a posée et l'a résolue dans le sens de la liberté la pli s étendue. Il à demande que toutes les marchandises érraogères , une fois reçues dans les entrepôts de nos colonies, pussent entrer dans la consommation intérieure de ces pays , en acquittant les droits qu'elles paieraient en France si elles se présentaient pour y être consommées. Il est probable que les colonies auraient accueilli volontiers cette nouvelle proposition, dont l'initiative leur venait de la métropole, et qui se justifie, d'ailltmrs, par plusieurs raisons. Même sous le régime actuel, toutes les marchandises reçues dans les entrepôts de France et tarifiées peuvent, en acquittant les droits, en sortir pour ainsi dire nationalisées, et être transportées et introduites alors dans nos colonies , aux mêmes conditions que si elles étaient d'origine vraiment française. Il semble donc, au premier coup d'mit, qu'il n'y a nul intérêt pour la métropole à empêcher qu'elles acquittent le droit protecteur aux colonies plutôt qu'en France, etqu'elles se fassent nationaliser la ou ici.

FEUILLETON.

, SCENES DE LA VIE MARITIME.

UN DUEL SUR LES VERGUES.

Parmi les navires inoui liés dans la rade de Portsmouth , on remarquait l'Hirondelle, sloop gréé en brick et portant dix-huit canons avec cent hommes d'équipage. Quelques jeunes officiers de ce bâtiment, qui avaient obtenu la permission de descendre à terre, sortaient gaîment d'une taverne située près de la mer, lorsqu'ils se virent accostés par une vieille femme faisant métier de dire la bonne aventure.

La Bohémienne, en apercevant ces jeunes gens, se douta, bien qu'il y aurait pour elle une aubaine de quelques shillings dans cette rencontre ; aussi, faisant sa plus gracieuse révérence, elle s'écria en passant près d'eux : , - - -

- « Ou je me trompe bien, ou je salue dans ce moment quelques uns des futurs amiraux de la marine britannique. » Les jeunes marins à qui s'adressait cette gracieuse apostrophe étaient : le commis aux vivres, Saveounce ; le capitaine d'armes, Flintslone ; un joli enseigne , au teint frais, aux cheveux bouclés, Harry Darever, et SwimKio, second du lieutenant : tous appartenant a Y Hirondelle.

Saveounce était un fat mal élevé, ayant la louable ambition de se faire passer, pour homme comme il faut, et ne se doutant guère qu'il

y réussirai t difficilement à la manière dont il s'y prenait. Il était avide, mais pas encore/avare connue c'est trop souvent le cas des employés de sa classe. Age seulement de v ingt-deux ans, il avait tout le temps de devenir aussi ladre qu'aucun des commis aux vivres, qui, de temps immémorial, ont le privilège de s'enrichir en rognant les rations de l'équipage. En attendant, présomptueux j'usqu'a l'impertinence , il était fort amoureux de sa plate figure. Flintstone avait l'extérieur d'un homme dur. Comme il devait son grade à sa bonne conduite, il était fier de son. importance à bord de l'Hirondelle, et peut être même du rôle qu'il remplissait dans le inonde. Toutes ses idées de morale se rapportaient à l'exercice de ses fonctions, et il semblait avoir réglé tous ses sentiments d'après les instructions du Manuel de l'artilleur. Si Harry Darever n'avait pas eu un cœur excellent, c'eût été l'être le plus insupportable du monde. N'obéissant excellent, qu'à l'impulsion du moment, il était heureux pour lui et pour les autres que presque toutes ses impulsions eussent un but honorable.

Quant à M. Swimkini, le secon d du lieutenant, il mérite que nous

consacrions quelques phrases de plus à son portrait : c'était un gros garçon, joufflu, simple et tendre comme une bergère écoutant une romance ; ses grands yeux bleus se mouillaient de larmes à la vue de la moindre scène de misère ou de douleur. 11 donnait toujours ; non était pour lui un mot impossible. Vous pouviez vous amuser pendant une.heure à ses dépens sans qu'il y prit garde; il était le premier à rire avec vous; il vous remerciait de votre malice, ou plutôt de votre cruauté, car il y avait cruauté à abuser de cette âme candide ; mais garde à vous s'il s'apercevait que vous lui aviez prêté un rôle ridicule. Alors il fronçait le sourcil, vous regardait de travers; et, prenant avantage de sa force athlétique il vous faisait payer cher l'injure dont vous l'aviez rendu victime : malheur h qui tombait sous

sa lourde et robuste main ! il .courait risque d'être assommé jusqu'a ce que Swimkim , repentant d'avoir été trop loin à son tour, se mît à faire les avances de la reconc\\iation.

La rusée sorcière devina, avec son instinct de Bohémienne, qu'elle avait dans Swimkim une dupe complaisante. Il fut le premier à lui tendre et ouvrir sa large main droite, qu'elle saisit de ses doigts crochus, plus semblables aux griffes d'un vautour qu'à des doigts de femme. Il fallait voit avec quelle dévotion il l'écoulait lui prédire une longue vie, les grades les plus élevés, la richesse, une compagne belle et sage , des enfants au teint de rose, etc., etc. SWlluklm, à chaque nouvelle prédiction qui lui était faite, tirait avec reconnaissance un shilling de sa poche, et en donna ainsi jusqu'à sept, persuadé qu'il n'avilit jamais mieux placé son argent.

Pendant cette séance de chiromancie, sans respect pour la devineresse, le commis aux vivre, qui se piquait d'être un esprit fort, n'avait cessé de rire et de railler. La vieille lui lançait en vain des regards féroces ; rien ne pouvait lui imposer silence. Quand la sibylle eut rendu Swimkim le plus heureux des hommes , elle se tourna d'un autre côté pour séduire une nouvelle dupe ; mais, -à la physionomie

endurcie du maître canonnier, et à l'air malicieux de l'enseigne, elle vit qu'elle n'avait rien à attendre d'eux; aussi se 1 préparait-elle à s'en aller, lorsque Saveounce l'arrê ta : « holà! hé! lui cria-t-il, la vieille ! je suis plus fort que toi pour dire la bonne aventure : montrenous ta main et le t'apprendrai si lu seras brûlée cette année? Dispensetoi de me faire les gras yeux et de grommeler. Je ne - Ve demanderai.

g __yeux et _gromme l er

rien pour ma prédiction ; au contraire, je veux le la vayer. AlQ voyons ! es-tu trop fière pour gagner quelques shillings ? Donnçtatttffcta main te dis-Je, et j'y mettrai plus que tu ne penses et plus qitç tu, ne mérites. » :'> -..;':¡: » >ir