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Titre : Bulletin colonial : supplément à la Revue du XIXe siècle

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1836-08-23

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 495

Description : 23 août 1836

Description : 1836/08/23 (N10).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6362810b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3013

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 10/12/2012

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PAMS,22 AOUT. Si l'on examine avec attention le chemin parcouru par les questions coloniales, depuis le moment où la presse s'en est ac- , tiveinent occupée, on doit regretter que les Colons soient intervenus si tardivement dans une lutte qui pouvait, en défini< tive, compromettre leurs biens et même letiri personnes. Pen1 dant un très long tems, leurs intérêts politiques et commerciaux sont restés sans défense, exposés aux attaques les plus injustes et les plus violentes. Un déplorable silence était opposé au bruit que faisaient la calomnie et la haine. Les ennemis nombreux des colonies exploitaient avec une pernicieuse liabi: leté l'influence des journaux de la métropole, unanimes à cette | époque pour offrir à des accusations malveillantes la publicité I la plus illimitée.

I Aussi les rapports mensongers et les faits dénaturés se :. trayaient-ils une route facile dans l'opinion publique. Ils péInétraient avec les lettres de passe que la presse leur donnait si libéralement, jusque dans l'enceinte des chambres législatives : - les inventeurs en étaient même arrivés à ne plus sacritier à la vraisemblance.

Il a fallu que la fortune coloniale fut menacée dans sa base fondamentale ; il a fallu que la propriété-esclave fût exposée à une transformation dangereuse, mais devenue inévitable dans l'ordre des idées, pour que les colons comprissent enfin que la presse exerce sur l'opinion publique, en France, la plus im1-,, t pi-esse exerce périeuse comme la plus tyrannique domination; qu'il était tems, sous peine de périr, de combattre la publicité avec ses propres armes, d'opposer la réalité aux insinuations fantastiques des novateurs, et d'en appeler franchement des préjugés du public à son bon sens et à sa raison.

Grands ont été les résultats et les avantages obtenus par l'intelligente activité des délégués des colonies, depuis qu'ils ont été autorisés par leurs commettans à entrer largement dans cette voie providentielle. Ils n'ont plus laissé, dans aucun journal, le mensonge sans démenti. Ils ont fourni à l'ignorance les moyens d'apprendre ; à la bonne foi trompée, les moyens de s'éclairer et de connaître. L'erreur, partout

où elle s'est présentée, a été par eux combattue. -..si l'on se rend compte des préjugés qui avaient compliqué la question coloniale depuis nombre d'années, l'état actuel de cette question, dans l'opinion des hommes sérieux de la métropole, fait apprécier les résultats du changement introduit dans le système de défense des colons, ou plutôt de la violence faite à des habitudes d'indifférence et d'apathie, si profondément enracinées naguère dans leur esprit. Encore quelques efforts, et ils auront paralyse complètement l'effet désastreux de la haine persévérante de leurs implacables adversaires.

C'est pour seconder les colons dans ces nouveaux efforts

commandés par la situation présente, que nous sommes descen- dus dans la lice et que nous avons créé un organe spécial cou- sacré à la défense des intérêts coloniaux. Et (lue l'on ne pense pas que nous arrivons après la bataille pour venir réclamer notre part dans la victoire. La lutte est loin d'être terminée : les deux questions qui embrassent le système colonial tout entier, à son point de vue commercial comme à son point de vue politique, se présentent aujourd'hui dans leur danger le plus imminent. La concurrence faite au sucre colonial par le sucre indigène et la transformation du travail esclave en travail libre, sont à l'ordre du jour, en présence des deux puissans adversaires des colons ; à savoir, les propriétaires-cultivateurs de betteraves, eÇ la société française pour l'abolition de l'esclavage.

Le but des défenseurs des droits des colonies est aujourd'hui de faire sortir l'abolition de l'esclavage du cercle moral et philosophique dans lequel la discussion voudrait la tenir enfermée, et dans lequel sans aucun doute il y aurait pour eux une défaite certaine après d'inutiles combats. C'est l'indemnité pour cause d'expropriation forcée que nous devons nous borner à demander avec convenance, mais en même tems avec

une énergique fermeté ; c'est le chiffre de cette indemnité qu'il faut débattre et déterminer; c'est à signaler les dangers des systèmes de conciliation qui sont offerts à la méditation des conseils coloniaux, qu'il faut s'occuper sans relâche. Fidèles et dévoués à cette mission que nous avons acceptée, nous avons besoin des inspirations, des encouragemenset de l'appui des hommes éclairés qui habitent les co-

lonies.Ils savent,nous n en doutons pas, le danger qui les menace et dont ils seraient infailliblement victimes, s'ils n'aidaient pas leurs amis à lutter contre dés adversaires qui ne négligent de leur côté aucune des ressources offertes par lapresse à leuranimosité pour répandre leurs doctrines et pour les faire accepter dans l'opinion publique.

Si nous passons à la question commerciale, jamais la production coloniale n'eut à redouter une concurrence plus funeste que celle de la fabrication du sucre indigène. Cette Illbrichtion, à l'abri de la plus scandaleuse de toutes le protections, marche

hardiment à l'envahissement du marché intérieur de la France, tandis que la Belgique et l'Allemagne s'empressent de leur côté de profiter de celle importante conquête de l'industrie européenne ; et par conséquent de rétrécir, sinon d'annuler complèltemcnt notre marché extérieur.

Il est inutile d'insister sur la nécessité pour les colons d'avoir, sur les lieux oit leurs plus grands intérêts sont aussi puissamment combattus, des moyens de publicité capables défaire face à ceux dont leurs adversaires disposent. Nous mettrons notre activité et notre zèle à leur faire connaître les projets subversifs des soi-disant philanthropes et ceux non moins funes-

tes des producteurs de betteraves, et en même tems à écla: rer le gouvernement sur les modifications utiles à introduit dans le système colonial, pour établir entre tous les intérêts l'équilibre de la protection et des encouragemens.

Nous ne saurions trop appeler la sérieuse attention des colons sur les moyens d'économie et de perfectionnemens qui se présentent dans l'observation attentive des développemens de la mécanique et de la chimie. Les planteurs doivent apprécier les avantages immenses qu'ils ont à en retirer, s'ils veulent profiter, comme leurs intérêts le commandent, des expériences faites dans la fabrication du sucre de betteraves. Encore une fois ils sont en présence d'un rival laborieux e! surtout habile; il leur faut une persévérante application et un travail de tous les jours, une continuelle disposition à, perfectionner, pour ne pas ajouter aux désavantages de la concurrence de la production rivale. Dans cette voie, notre publication spéciale leur est entièrement dévouée. Elle estmieux placée qu'aucun autre organe de la presse pour donner à propos aux habilans des colonies les renseignemens qui les intéressent. C'est aussi une des principales études que nous voulons faire pour rendre notre feuille utile sur tous les points à des intérêts qu'elle est destinée à défendre exclusivement.

Est-il besoin d'ajouter que nous comptons sur l'appui des colons, que cet appui nous est indispensable pour obtenir par de nouveaux sacrifices une influence plus étendue dans la métropole, et que leurs encouragemens seront pour nous une preuve que notre œuvre est comprise et que les planteurs ont foi dans notre zèle et dans notre dévoûment à la défense de l'avenir de leur propriété ?

Nous entretenons souvent les colons de l'emprunt d'Hatti, et de l'indemnité que cette république a pris l'engagement de payer aux colons dépossédés. Un journal qui, à l'époque des négociations avec les envoyés (rilaïti, se laissa prendre plus qu'aucune autre feuille, aux promesses fallacieuses des Haïtiens, qui accepta pour des réalités les ressources fantastiques que cette indépendance reconnue par la France devait procurer au commerce, le Constitutionnel semble, par un remords de sa conscience, s'intéresser quelquefois au sort des indemnitaires. Cependant, il y a quelque tems, il essaya d'établir une distinction entre la dette d'Haïti contractée par emprunt en-

vers les Espagnols et les Français, et celle contractée par promesse d'indemnité envers les anciens propriétaires. C'est pour réfuter cette élrangc doctrine que M. Filleau à écrit la lettre que nous reproduisons. Nous pensons qu'il avait d'utiles enseignemens à puiser dans la conduite du gouvernement français à l'égard des colons de St-Domingue, au moment où il est ques-

FEUILLETON.

COMMERCE DE L'ILE DR CUBA.

Un économiste distingué, M. Ramond de la Sagra, auteur d'une histoire de l'île de Cuba, vient de livrer à la publicité de nouveaux documens statistiques sur cette ile (1), dont il a le premier fait connaître toute l'importance. Nous lui impruntons les résultats siiivans, qui démontreront mieux que tout les raisonnemeus l'intérêt qu'ont les métropoles elles-mêmes aux développemens industriels et commerciaux de leurs colonies.

La prospérité croissante du commerce de l'ile de Cuba n'est pas due seulement au développement de son industrie agricole, mais bien plus encore à l'ensemble des mesures protectrices et des réformes introduites dans l'administration de la douane.

, Une révision du tarif était le premier besoin du commerce. Le gouvernement local, loin d'y chercher le moyen d'augmenter les recettes du fisc, se montra uniquement préoccupé du désir d'accroître l'activité commercialc, et, par suite, la prospérité du pays.

C'est en partant de cette base qu'il s'efforça d'appeler dans les ports de l'ile la concurrence des divers pavillons étrangers, qui assuraient un débouché aux récoltes, tout en conservant, d'ailleurs, au pavillon espagnol les facilités d'écouler ses approvisionnemens particuliers.

Dans les premières années de l'époque que j'examine, dit l'auteur, le nombre et l'activité des corsaires, sous le pavillon des nouveaux états indépendans de l'rncienne Amérique espagnolc, avaient tellement paralysé les communications maritimes entre la métropole et l'ile de Cuba, que le gouvernement de Madrid se vit forcé d'accorder des licences pour l'introduction des produits espagnols sous pavillon étranger. Cette mesure était un véritable arrêt de mort pour le

(1) Brere idea de la ndminûtracion dei commercio y de las tentas y gastos de la isla de Cuba, durante los annus de 1826 a 1834, par D. Ramon de la Sagra.8 Paris, 1836.

pavillon espagnol, si le gouvernement local de l'île de Cuba n'eût mis en œuvre toutes ses ressources pour en atténuer les inconvéniens, soit au moyen d'escortes respectables qui, pendant les années 1827, 4828 et 1S29, protégèrent les bâtimens espagnols, soit en réduisant à 3 0/0 pour le pavillon espagnol le droit d'entrée, que le pavillon étranger acquittait sur le pied de 24 et de 30 0/0, et même de 60 0/0 lorsque s'agissait de protéger le placement des farines espagnoles.

L'impulsion donnée à la navigation nationale par ces mesures fut telle, qu'elle commença par affecter les ressources du trésor.

En 1826, les importations nationales directes étaient descendues à la somme de , , , , , , , , , , , , , , , , , 409,353 pesos.

Et les exportations ne tlépassaient, pas , .-.,.. 500,000 Dans la même année, l'importation générale n'exédait pas. 2,858,793 p. f.

En 1828, cette importation s'éleva à 4,523,302 En 1829, elle fut -renviron 5,000,000 Le pavillon national, si rare en 1820, introduisit en 4830, en produits espagnols de la Péninsule, une valeur de. 3,224,268 p. f.

Et exporta pour l'Espagne une valeur à peu près égale.

Le pavillon étranger, à la même époque, n'introduisit plus, en produits de la Péninsule, que pourenviron. 1,500,000 p. f.

en opérant un retour d'un peu plus de. 750,000 Les progrès de l'industrie nationale continuèrent. En 1833, le commerce espagnol, sous pavillon espagnol, introduisit pour une valeur de 3,434,071 p. f: La navigation étrangère, en produits nationaux, se trouva réduite à un introductien de « • • 51,710 et à une exportation de., ,., ,. ,. , , 40,561 En 4834, l'importation sous pavillon espagnol fut de.. , .., 3,407,094 Celle provenant de la métropole sous pavillon étranger, de 5,393 Il faut avouer que, parmi les mesures citées par l'auteur comme ayant contri- bué à la prospérité récente de la Havane, il en est qui témoignent encore bien plus de l'ignorance profonde de l'ancienne administration que des progrès de la nouvelle, telles que l'existence d'anciens droits de 83 i/2 0/0 pour l'importa-

tion, et de 17 0/0 sur l'extraction des sucres ; telles encore les entraves fiscales mises aux transactions du commerce intérieur de rite où à la fréquentation des porls, autres que ceux de la Havane et de San-Yago, fermés au commerce extérieur jusqu'en 1826.

Parmi les améliorations qu'il signale se trouve comprise la réduction du droit sur les sucres à la sortie, qui, de i7 0/0, sur une évaluation de 46 réaux l'arrobe, n'est plus que de 3 réaux (à titre d'impôt municipal) sous pavillon espagnol, et de 4 réaux sous pavillon étranger. La valeur officielle, servant à la perception de cet impôt, a été réduite de 16 réaux successivement à 42, à 8 et à 7, alors que le prix vénal est monté de 8 réaux l'arrobe à 46 réaux (1) et au-delà.

On a également exempté de tout droit de tonnage les bâtimens entrant et sortant sur lest; la réduction au droit de :onnage est de 20 réaux à 12 réaux par tonneau' de marchandises, en faveur du pavillon étranger. Une prime de 2 pesos est accordée par sortie d'un tonneau de mélasse sous pavillon étranger.

D'heureuses réformes opérées dans les différentes branches de l'administra-

tion concoururent, avec les modifications apportées au système des douanes, à produire une augmentation de recettes, telle que, de 1825 à 1826, le principal revenu public s'élcva dc. , , , ., ., ,., 3,326,552 p. f. à 4,224,328 p. f.

En 1827, il était de. 5,255,860 Ainsi, en deux années seulement, il y avait une augmentation de 1,929, SOS D'autres branches de revenu donnèrent également de notables augmentations, en sorte qu'en trois années, de 1826 à 1828, l'augmentation totale des recettes sur celles de 1825 fut de., , , , , , ,. 6,957,832 p. f.

La progression ne s'est point arrêtée là.

Le mouvement général du commerce maritime fut : En 4826, de. 28,725,692 p. f.

(1) En 4835, le sucre delà Havane s'est élevé jusqu'an prix de 2 douros (soit 10 fr. rarrobe) en sucre dit quchado, c'est à dire moitié terré et moitié brut. Il faut en chercher la raison dans les craintes que le bill d'émancipation a fait Qili.

tre sur les produits ultérieurs des plantations britanniques,