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Titre : Bulletin colonial : supplément à la Revue du XIXe siècle

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1836-07-12

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 495

Description : 12 juillet 1836

Description : 1836/07/12 (N7).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6362807v

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3013

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 10/12/2012

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qui à son tour redoute d'augmenter le fardeau SQUS lequel' plient déjà les habitans des Antilles.

- Une question de la plus haute importance a dû occuper l'attention du conseil. L'abolition de l'esclavage est un fait contre lequel il serait inutile de lutter aujourd'hui : un ajournement plus ou moins long est possible ; mais, dans notre opinion, il olfrirait de graves dangert à la propriété coloniale qui court de trop grandes chances desc trouvercompromisesanscompensation par les évenemens de l'avenir. Il appartient donc à la haute raison et à la sagesse des assemblées coloniales de savoir plier à propos pour ne pas rompre infailliblement plus tard. Plus la situation est palpitante, plus la prudence est nécessaire. Les co-

Ions ne doivent rien se dissimuler de l'astucc et de la puissance de leurs adversaires ; ils ne doivent donc admettre certaines théories de transaction et de progrès qu'après les plus mures réflexions. Car ils ne seront jamais les maîtres de l'extension qu'on peut donnera des concessions en apparence peu importantes. Aussi ne cesserons-nous de dire qu'un plan d'émancipation générale appuyé sur une combinaison d'indemnité que l'état actuel des finances de Il métropole ne rendrait pas inexécutable dans la pratique, est le moyen le plus sur de ne point se fourvoyer et de me lire la propriété coloniale à l'abri des funestes conséquences d une fausse mesure ou d'une concession inopportune. "'-

Il n'est pas sans intérêt de mettre en parallèle l'état de misère et d'abjection de l'Irlande, lequel inspire si peu de sympathie en Angleterre, avec la situation des esclaves des colonies de cette même Angleterre, où le sort des noirs est toujours l'objet d'une si touchante sollicitude. Voici ce que nous trouvons à ce sujet dans un journal anglais : Il y a trois ans, l'alleu lion du peuple anglais était occupée de lit question d'esclavage aux Indes-Occidentales, Ou disait alors' Il y a Ii, 800,000 treulaves qui diffèrent de nous par la couleur de la peut, par le sans el par la constitution animale, qui n'ont point de rapport, avec nous, et dont la capacité intellectuelle est probablement inférieure à la nôtre ; mais pourtant ce sont des hommes comme nous ; ils sont eu état d'esclavage, devons-nous les rendre libres? On objectait qu'en fait l'esclavage des

noirs aux Indes-Occidentales n'existait que de nom ; que le système d'es clavage, ainsi qu'on le nommait, était un système qui donnait plus de protection et d assistance au noir qu'il n'en exigeait d'obéissance el de travail; que daus l'état d'esclavage, les noirs étaient abondamment nourris et bien logés dans leur jeunesse, el qu'ils jouissaient, dans leur vieillesse, de tout ce qui peut contribuer à en adoucir les incommodités. Ou ajoulail que les nègres n'étaient pas assez avancés eu civilisation pour user des privilèges de la liberté d'une manière qui leur tut avantageuse. Enfin, une somme immense en propriété devait être mise en péril par rémaucipalioii de ceux dont le travail seul rend ces propriétés productives. On s'eu remettait au tèms et l'on regardait son intervention lente comme nécessaire pour que l'abolition de l'esclavage ne lul point un mal.

Ces objections n'étaient pas sérieusement contestées; mais elles 11e tinrent pas contre les seulimeus généreux de la nation anglaise : on ne voulut point entendre purler de délai pas plus que de différence entre ces hommes et nous, li s'agissait de la liberté de 800,000 de nos semblables, quoique nègres. Ou ajourna la question de réforme intérieure et celles d'amétioration commerciale ; toute l'atleuliou el l'énergie de la législature se concentrèrent dans celle seule idée, l'émancipation des noirs. Les noirs furent donc émancipés, et la nation trancha lIcl la question compliquée de propriélé, en accordant, dans sa munificence, une somme de 20 millions sterling aux maîtres dépossédés.

Maintenant nous réclamons des secours en faveur d'un nombre d nommes trois fois plus considérable que celui des nègres émancipés; eu faveur de deux millions et demi de nos compatriotes trlriitiide (Illi sont sans pain, sans habits et sans logement cl dans un élal de détresse tel que les lois mêmes ne peuvent plus protéger l'un contre l'attire. Ils sont du uulme sang et de la même race que nous, et par conséquent ils sout nos et-aux, physiquement el moralement. C'est eu vain qu'on viendra nous dire que la condition de ces 2 millions et diïini d'hommes n'est pas nireque celle des nègres esclaves. La pauvreté, c'est l'esclavage, el de plus l'esclavage surchargé de tous les maux inlligés par la faim, le froid et la maladie. Cet esclave européen souffre non seulement daus sa personne, mais il souffre peut-êlrc plus encore dans la personne de sa femme et de sou enfant, de son père et de sa mère, parce qu'il esl témoin des souffrances éprouvées par ces individus qui lui appartiennent. Voilà quel est

rélal de deux millions el demi de nos frères d'Irlande, état mule fois plus cruel pour eux que tout ce qu'ont jamais pu souffrir les nègres, en raison de leur sensibilité physique beaucoup plus grande, et d'une intelligence infiniment plus développée.

Au nom de nalre commune patrie et de notre père commun, nous implorons pour que deux millions et demi de nos frères soient enfin arrachés à cet étal de misère inexprimable. Nous prions le peuple humain et généreux d'Angleterre de se souvenir de la conduite qu'ont tenue les mi.uislres du roi et la chambre des communes, à l'occasion de la loi pour l'abolilion de l'esclavage.

A cette triste peinture qui vient d'être faite de l'existence misérable de la population de l'Irlande, opposons le budget d'un ouvrier habile et laborieux d'ltnc des villes manufaclurières de la Grande-Bretagne. Ce sont d'ailleurs des chiffres

bons à consulter et qu'il faut avoir sous les yeux pour établir entre les chnrgcs et les revenus du travail libre en Angleterre et ceux du travail esclave dans les colonies entre la condition matérielle du salarié et celle de l'esclave une comparaison basée sur des données exactes.

En 18Õ3, un fileur de colon, à Manchester, parachevait par semaine 19 tivres de fil du n" 200; son travail lui rapporlail ncl 42 shellings 9 deniers, et l'occupait pendant 6S heures. Mais ce sentit là un chiffre trop élevé ; prenons une moyenne, telle qu'elle a été constatée par les commissaires nommes dans la session de 1S53, pour faire uue enquête sur l'élal des manufactures. Avaul interrogé la femme d'un ouvrier de Manchester,

dont les salaires s'élevaient à 23 sh. par semaine, elle leur soumit l'élal des dépenses qu'clle faisait pur semaine pour l'entretien de son mari, d'elle el de cinq milans, dont l'aîné était une lille flore de quatorze ans.

Nous reproduirons ici ce lablcau qui nous a paru résumer parfaitement la question :

sli. (I.

Kcnne,l!iv.l/2al0d. 1 3

Thé, une once et demie. » 4 1/2 Pain fait par elle-même; savoir 24 liv. de tanne. 4 6 Un demi-peek de farine d'avoine. » (i 4/2 Lard, 1 hv.i/2. » 9 Pon)tttesdc(crrepo'n. 1 4 Lait, un quart par jour, à 3 il. le (liiiii-t 1 9 Viande,~dimanche,cnvirottnucttvrc. » 7 Sucre, 1 ttv.2parsonainc,a6d. 9 Poivre, moutarde, sel etc 3 S-ivoti et ellatittelle 1 » Ch:uhondctcrrc. 1 6 Loyer. 3 6 Total 18 1 Voici maintenant quelle était la balance du budget de ce ménage : Montant des rcccttcs par semaine 25 » Déduites les dépcnses ci-dessus.. , , 0 0 0 48 1 Reste pour les vêtemens, les maladies de sept persounes, l'éducation, et., 0 11

Le déjeuner se compose en général d'une soupe au lait épaissie avec de la farine de blé ou d'avoine. Le dimanche, du tlié avec du pain et du beurre. Le dîner, les jours ouvrables, se compose de pommes déterre [.u lard avec du pain blanc. Le dimanche, de la viande de houcherie, point de beurre, d'leufs ou de podd:ng. Tous les soirs, du thé avec des tarlillc; rien de plus le dimanche, Pour souper, de la bouillie de farine d'avoine avec du lait ; quelquefois des pommes de terre el du lait. Le dinsauche, du pain blanc et du fromage. niais jamais les jours ouvrables. Quand les œufs ne valent qu'un demi-penny la pièce, il leur arrive de faire une omelette au lard. Cette famille ne boit ni bière, ni spiritueux d'aucune espèce. La maison se compose de quatre pièces, dont deux à chaque étage.

Ils ont deux lits dans la même chambre, uti pour les parens, el l'alltre pour les enfans; six chaises el une table, uu bahut pour serrer les habits, deux marmites, une bouilloire, un gril et une poële à frire, une douzaine d'assiettes, quatre couteaux , autant de fourchettes , et plusieurs cuillers

d'élain, Deux des erilVuis vont à l'école pour 5 d. chacun par semaine; ils apprennent à lire, mais non pas à écrire. Il y a dans la maison quelques livres, tels qu'une Bible, un livre d'hvmnes, et l"usiclu's petits volumes qui ont été donnés en prix aux enfans, à l'école du dimanche. Sans doute toutes les familles lie vivent pas avec la même sobriété, mais toutes .aussi ne sont pas chargées de cinq enfans, et ne se trouvent pas eu mesure

malgré ecla, de pouvoir économiser, les grosses dépenses étant faites, 6 sh. par semaine, D'ailleurs un fait unique lie saurait militer d'une mlluiÙre assez puissante en notre favellr, Mais, ce qui est décisif, c'est que, depuis 1»27, époque de crise el de malaise, les consommations ont cOllsitlérablement augmenté daus toutes les villes m imifarturières de la GraudeBretrlgllC, A Mallcltcslcr, la consommation de la viande, depuis 1827, époque de crise et de malaise, les cousoinmalimis ont considérablement augmenté dans toutes les villes manufacturières de la Grande-Bretagne.

A Manchester, la consommation de la viande, depuis 1827, s'est accrue de 50 0/0; celle du thé, de 20 0/0; de la bière, de 75 0/0; des étoffes ordinaires et communes, do 80 n/u, La consommation de la houille y a fait plus que doubler, et, chose hlonnante. à Glasgow, la consommation du

sucre s'est accrue de55 0/0 depuis 1827. Que l'oit ne s\ méprenne poinl : ce lie sont point les classes aisées qui opèrent cet accroissement ; depuis long-lems leur consommation a allcillllë maximum; c'est à la plus grande consommation qu'ont les classes inférieures de se procurer ces objets, qu'il fatilallribuer cet accroissement de consommation. Au reste, voici un l'ait qui esl encore plus concluant. Il a été constaté, en 1823, qu'à Neweastle. outre les déposait» à la caisse dYptrgne, il y avait 829 ouvriers qui possédaient des coupons d'action dans différentes entreprises industrielles; à Manchester et à Livcrpool, 27; à Nous ignorons quel est le nombre des actionnaires dans les autres districts ruallul'aelnriers; mais nous devons penser qu'ils s'y trouvent dans lalncine proportion ; car l'aisance ne se concentre pas sur un seul point : elle pénètre dans toutes les branches du système industriel.

CHRONIQUE. co;ssijL.A'is.La brick le Volage, commandé par M. Lugeol, lieutenant de vaisseau, vient de remplacer le Dougaînville dans s.t station de Tunis et Boue; ce dernier a ordre d'aller dans le Levant, el ces balimcus parlent tous deux demain malin pour Bone. On a appris par le Polage que M. Schwcbcl, consul-général, nommé en mai lb55 au consulat de Tunis, devait enfin venir remplacer M. Deval, chargé depuis trois ans par intérim des affaires de France près le bey de Tunis. M. Schwebel, qui a du s'embarquer sur la frégate Vlphigënie, à la fin du mois de juiu,

ne doit donc pas tarder à arriver. Vlphigënie doit ensuite transporter la Alexandrie M. Ferdinand de Lesseps, consul en celte ville.

Quelques jours avant l'arrivée du rolage, un navire de commerce, venant de Marseille, a porté deux brevets de la Légion-d'Honneur ; l'un est destiné à M. Duchenoud, chancelier du consulat de France. Jamais décoration ne fut mieux mérilée ; aussi chacun, en apprenant celle nomiualion, iesl empressé de dire que c'était justice. On n'a pas tenu le même langage sur la destination de L'autre croix, cpiPa été envoyée à M. Joseph Kasso, bachi-kasak (chef de la garde-robe) du bey.

M. Gros., été nommé chancelier du consulat-général de France à Gênes, eu remplacement de M. César Famin, et M. Paulin Lagorce chancelier du consulat de France à Anvers.

M. Durand Saint-André, consul-général de France à Londre. a été promu au grade de commandeur de la Légion-d'Honiteur, et M. Barrère, cOllsul-général chargé d'affaires de France à Lima, au grade d'officier du .même ordre.

MM. Ralli-Menlon, consul de France à Tillis; Laplacc, consul à PortMaurice; FOllrcade, chancelier de l'ambassade de France à Naples, et DuchcliOUlI, drogman, chancelier du consulat-général de France à Tu., é ti é l de Fraiice à Tunis; Poggi, chancelier du consulat de France à Livourne, et Ferdinand de Lesseps, ont été nommés chevaliers de la Légiou-d'IIouueur.

Ont été nonunés: M. Jurieu-Lagravière, lieutenant de frégate, au commandement du culter le Furet ; M. Eynard, lieutenant de vaisseau, au commandement de la corvette déchargé la Fortune ; M. Gasquct, liculenant de vaisseau, au commandement de la goëtette l'Etoile ; M. Galopin, lieutenant de vaisseau, au commandement de la gabare la Dwe-, M. Bur.gues de Missiessy, capitaine de corvette, au commandement de la corvette-aviso la Bergère ; M. Duhaut-Cilly, capitaine de frégate, au commandement de la corvette VAriane, armée à Brest; M. Pardeilhau Mezin, lieutenant de vaisseau, au comuiandément du brick le Fabert, eu armement au port de Uochefort.

Ont été nommés : M. Pouverins, commis de 2e classe des subsistances, au grade de commis de lro classe ; M. Bellanger, commis de 5e classe du même service, au grade de commis de 2" classe ; M. lloux, élève des subsistances, au grade de commis de 3e c lasse.

M. Olivier a élé nommé commis de la marine de 5e classe, et destiné à servir au Sénégal.

M. Joubert, chirurgien de la marine de 5e classe, a été noinuié au grade de chirurgien de 2'' classe.

M. Dauvin, chirurgien de la marine de 2e classe, a été nommé chirurgien de 1re classe.

Le sieur Laurens, premier maître de timonerie de 2e classe, au port de Brest, est admis dans le corps royal de la niariue avec le grade de lieutenant de frégate; il prendra rang sur les listes à compter de ce

jour.

Les élèves de la marine de 2e classe ci-après désigués ont été nommés élèves de 1IC classe, pour prendre rang à dater du 1er décembre 1834, époque a laquelle ils ont complété le tems de navigation exigé par la loi sur l'avancement : - MM. Hcvcrdit. Du Rousseau de Fayolle, Guesnet, Magnier de Maisonneuve, Mallet, Gravier de Yergeunes, Pigeon et Proutière.

Le capitaine du vaisseau danois Dania, arrivé à Valparaiso, écrit ce qui suit :

« Lorsque, le 23 janvier de cette année, nous nous sommes trouvés dans la mer du Sud, nous avons aperçu à une distance bien éloignée line île qui nous était inconnue. J'interrogeai nos caries et les livres les plus modernes, et n'y trouvant rien qui puisse s'y rapporter, nous fûmes en droit de la considérer comme une découverte. Nous nous approchâmes ainsi de l'île, à la distance de 4 milles, et j'eus occasion d'en marquer exactement la position. Elle a environ un mille anglais de long et presque deux cents pieds de haut. Or, je trouve dans les 58" 2t' 5" de latitude sud, et 80" 22'longitude ouest de GrelIswich, mesure au thermomètre O. S. O. 1/2, el 120 milles allemands du cap llorn.

» L'île est d'un aspect sombre; à l'est, à près de cinquante pieds de distance, on remarque un écneil noir. 11 est assez remarquable qu'elle n'ait pas été découverte depuis long-lems, se trouvant dans le cour.-, régulier des vaisseaux qui tournent le cap Horn. Cela provient sans doute de ce qu'clle est entourée de brouillards épais. Comme celle petite île, que, du reste, j'ai nommée Christian, pourrait offrir de grands dangers aux navigateurs, j'ai cru de mon devoir d'en instruire le public. Il

La corvette de charge Y Aube, commandée par M. Perrey, capitaine de fi-i gale, est partie pour l'iude, oit elle transporte le général Allardet près de 200 hommes de troupes pour Bourbon.

Ou vient d'omettre a la bourse des obligations d'un nouvel emprunt de douze millions ci demi de l'rancs, fait à Paris par MM. llotliuger et compagnie pour compte de la banque des Elals-Uuis. C'est le premier emprunt américain contracté directement à Paris. (J. de Paris.)

M. Delalande, avocat à la ceur royale de Paris, a élé nommé jugeaudileur au tribunal de première instance de laGuiane française, en remplacement de M. Revoil.

- M. UevoiI, juge-auditeur au tribunal de première instance de la C-uiane française, a été nommé substitut du procureur tluroi au tribunal de première instance de la Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), eu remplacement de M. Ristelhueber, appelé précédemment à d'autres fonctions.

Ce ne sont pas seulement les céréales qui par leur beauté et leur vigueur relèvent l'espoir des cultivateurs; la betlerayc, dont l'aspect souffrant pouvait encore inquiéter il y a quelque teins, les arbres fruitiers qui se couvrent de fruits, nous proinellenl encore pour celle année abondance et prospérité. (Progrès du Pas-de-Calais.)

raient tous mourir, ou si l'un d'entre eux ne devait pas être sacrifié pour conser- I Ter la vie aux autres : « De la sorte, ajouta-l-il, nous pourrons peut-être vivre jusqu'à ce qu'un navire vienne à notre secours. » Il termina en proposant de l i- rer au sort entre les quatre jeunes gens (mousses et novices) qui faisaient partie de l'éltuiplgc" attendu que la perte de l'un d'eux ne devait pas être aussi grande que celle d'un des hommes faits qui avaient tous une femme et des enfans à soutenir.

Celte proposition fut adoptée, et le sort tomba sur un mousse nommé O'Bricn, Le pauvre garçon entendit, son arrêt sans montrer la inoindre émotion. On lui dit de se préparer à mourir, et il ne se manifesta aucune altération dans ses traits. Le capitaine proposa, comn:c le genre de mort le plus doux, la saignée au bras. O'Bnen ne lit point d'objection. Le capitaine appela le coq (cuisinier) et lui ordonna de pratiquer l'opération, à laquelle il devait être familier, ses fonctions l'ayant mis dans le cas de saigner une multitude de volailles. Le coq s'y «• refusa avec force ; mais le reste de l'équipage Payant menacé de le tuer luimême, il consentit à ce qu'on exigeait de lui. O'Brien ôta sa veste, sans qu'on lui commandât, retroussa sa chemise et étendit son bras droit, se bornant à prier ses camarades, si quelqu'un d'entre eux était assez heureux pour retourner en Irlande, d'aller raconter à sa pauvre mère ce qui était arrive.

le coq, armé d un petit couteau de poche, et d une main tremblante, coupa deux fois les veines en travers ; mais il ne vint pas de sang. Tous les assistons s'entre-regardaient avec inquiétude, et semblaient se consulter sur ce qu'il convenait de faire. Le mousse les tira d'embarras : il demanda le couteau au coq, et déclara qu'il se saignerait lui-mêmc. Le capitaine lui conseilla alors d'opérer la saignée au bras gauch/2. Le pauvre garçon se piqua la veine avec la pointe du couteau, comme aurait pu le faire un chirurgien avec sa lancette ; mais le sang ne jaillit point. Tout le monde parut consterne. Au bout d'une ou deux minutes, le capitaitte s'écria qu'il était inutile de faire souffrir plus long-lems cet enfant, et qu'il fallait en finir tout d'un coup, en lui coupant la gorge. Pour la première wis, emen panat effrayé ; il ae jeta à genou, et, le. mailu jointu, pria

ses compagnons de lui accorder un peu de répit : il leur fit observer que si sou

sang ne eoulait pas, c'était parce qu'il avait froid et était épuisé de fàtigne, tandis que si on lui permettait de donnir un peu, il se réchauffel'ait, et la circulation du sang se rétablirait. Sa prière ne fut pas accueillie, et le capitaine, toujours dans le but d'abréger ses souffrances, ordonna de le saisir et de lui couper la gorge sur-le-champ L'enfant, exaspéré, voulut résister, et menaça sos bourreaux de reveuir après sa mort pour les tourmenter, mais, centre tant d'hommes, la résistance était vainc : O'GI'icu fut saisi par les quatre membres,el l'on fit venir le coq pour l'égorger. Il refusa de nouveau de prêter son ministère ; mais sentant bien que s'il persistait, on prendrait sa vie au lieu de celle du mousse, il se résigna, et s'avança pâle et tremblaiit, muni cette fois d'un couteau de cuisine.

En vain O'Brien se débattait; on plaça sous son cou le couvcrcle de terrine, et l'on cria an coq de fane son devoir ! Cet homme, frappé d'horreur, s'efforça de recueillir assez de courage pour accomplir l'acte barbare qui lui était commandé ; mais ses yeux ayant rencontré ceux du mousse, le cœur lui manqua tout-àfait, et il supplia les matelots et li- capitaine de lui épargner cette affreuse tâche.

Leurs cris et leurs menaces do mort finirent par triompher de ses scntiinens d'humanité : il (it une larae blessure au cou du mousse, et, après quelques lé-

gères convulsions, l'innocent 0 ut ien avait cessé de vivre. - - Le sang tout chaud fut présenté aux matelols pour en boire chacun à son tour ; quelques-uns refusèrent dans le premier moment, mais la faim qui les dévorait finit par vaincre leur répugnance. On ouvrit cnsuitfc le cadavre, et l'on sépara les membres ; ceux-ci furent mis en résarve, comme moins accessibles à la corruption, et suspendus à la poupe. On dépeça le corps, et chacun (même les mousses) se mit a en dévorer des morceaux. Ceci se passait le soir du seizième jour. Dans la nuit, on renouvela ce dégoûtant festin, Mais, lorsque la faim fut assollviè, la soif, qui avait été jusqu'à un certain point slpporlable, se fit sentir d'une manière plus cruelle qu auparavant, et il n'y avait plus de sang à boire. Les malheureux cherchèrent à étancher cette soif avec de l'eau de mer; Inais on tait ce qui en résulte d'ordinaire. Quelques-uns furent saiais d'un vio-

lent délire, qui chez un matelot dégénéra bientôt en frénésie. On n'attendit pas qu'il expirai dans les convulsionsdc la fureur dont il élailanimé; on t'égorsea, et son sang servit à apaiser la soif de ses compagnons. Le lendemain deux autres matelots furent ullciuts de folie furieuse; on lut Cihligé de les attacher. Le coq reçut l'ordre d'eu saigner un à la gorge ; l'autrc, en succombant à la maladie, évita un sort pareil.

Le dix-ncuvième jour, le capitaine, qui jusqu'alors avait conservé le plus d'énergie morale et en même teins le plus de force physique, et qui, par cette raison, s'était presque toujours tenu en vigie, se sentit tellement épuise qu'il fut obligé de se faire remplacer par un matelot dans cette fonction si importante pour le salut de tous. A peine ce dernier était-il à sou poste, qu'il découvrit une voile et poussa un cri du joie qui attira tous les naufragés sur le pont. C'était en effet un navire qui, grossissant à vue d'ceil, s'approchait évidemment de leur côté. lis arborèrent des sigmaux avec autant de célérité que le permettait leut

extrême faiblesse. Ils espéraient enfiu toucher au moment de leur délivrance.

Toutefois cette espérance était mêlée d'une vive anxiété, et leur crainte que ce lors q u'il fut assez navire ne passùL outre comme les deus autres était telle que, les os décharnés prè«- d'eux pour discerner les objets, ils élevèrent en l'air les o décharné.

u 0 Hr!ca el dd trois autres victimes, afin d'exciler la compassion de l'équipage.

Un canot se délaclia du navire, vint aborder la carcasse submergée du.¡\"rallcit- SI'Q'Í!Jht, et les dix stirvivans de sou équipage se trouvèrent bientôt à bord de I\ijtenora, navire américain, dont, le capitaine s'empressn de leur prodiguer tous les soins propres à ranimer le reste de vie qu'ils avaient conservé et à les consoler de leur infurlune.