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Titre : L'Afrique : journal de la colonisation française, politique, économique, agricole, commercial, littéraire et scientifique / fondé à Paris par les colons de l'Algérie ; [directeur-gérant responsable : Hte Peut]

Éditeur : au bureaux du journal (Paris)

Date d'édition : 1844-09-22

Contributeur : Peut, Hippolyte (1809-1889). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326834694

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb326834694/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 22 septembre 1844

Description : 1844/09/22 (A1,N6).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k63446930

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3025

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 24/12/2012

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AVIS. Nous prions ceux de nos abonnés qui ne veulent pas éprouver d'interruption dans l'envoi du journal, et qui n'ont point encore acquitté leur abonnementl de vouloir bien nous en faire passer, au plus tôt le montant en des effets sur Paris ou des mandats sur la poste, ainsi qu'il est expliqué ci-dessus au paragraphe ABONNEMENS.

M. J. J. Sardou, actuellement à Alger, hôtel du Belvéder, rue des Trois-Couleurs, est provisoirement chargé de tout ce qui concerne les intérêts du journal en Afrique.

Paris, 22 Septembre i844.

Les conditions de la, paix avec le Maroc sont connues; elles sont ce qu'elles pouvaient être avec un gouvernement comme le nôtre. C'est le Journal des Débat* qui, après les avoir annoncées d'avance, veut bien nous les répéter de nouveau.

En vérité, nous avons peine à concevoir comment des hommes qui se respectent, et qui ne manquent ni d'intelligence, ni de sens commun, osent jeter en pâture à l'opinion publique de pareilles billevesées. Pauvre opinion publique ! il faut qu'on la tienne en bien grand mépris pour la traiter avec un semblable dédain. Et cependant la feuille de la rue des Prêtres le prend de haut pour démontrer au pays qu'il doit être fier des succès obtenus par la diplomatie du cabinet des Tuileries ; elle espère que l'enuure du style, et le JUra de suffisance et de pédanterie avec lequel elles sont proclamées, donnera une certaine autorité aux absurdités qu'elle a le courage de débiter. ',"

c Abd-el-Kader est déclar6 hors la loi ; c'est la disposition la plus » importante du traité, • a soin d'ajouter le Journal des Débats ; si c'est sous le rapport du ridicule, il a raison. Il continue : < En conséquence, » les Marocains s'engagent à le poursuivre à main armée dans toute » l'étendue de leur territoire, juoqtei ce qu'ils t'en aient expulsé ou qu'ils » se soient emparés de sa personne. Si l'émir tombait dans leurs mains, » ils s'engagent à l'interner dans une des villes du littoral ouest de l'empife jusqu'à ce que les deux "gouvernemens se soient entendus pour » prendre des melurei qui garantissent à jamais contre ses entreprises • la tranquillité de l'Algérie. t -.. - - - --. - - - _-

» Cet article est l'article essentiel du traité, cependant, un autre aru• cle stipule qu'un cbàtimént exemplaire sera infligé aux chefs maro- • cains qui ont violé la paix et envahi notre territoire. L'empereur s'en• gage à empêcher, à l'avenir, tout rassemblement de troupes sur notre > frontière, et à ne pas avoir plus de 2,000 hommes, sous le commande- » ment du caïd d'Ouchda, la ville qui nous avoisine et que nous avons • occupée après la victoire d'Isly. Quant à la délimitation des frontières, > elle reste fixée comme elle l'était à l'époque de la domination des Turcs » en Algérie.» Et ce disant, le Journal des Débats triomphe; _il s'extasie dans son admiration officielle pour un pouvoir qui comprend

si noblement ses devoirs, il s'écrie dans son enthousiasme boursoufflé : ., « Il n'y a donc pas eu de négociations proprement dites ; nous avons » dicté l& paix, sans souffrir qu'on en discutât avec nous les conditions; les Naràeains se sont soumis. 9 Autant de mots, autant de sottises : il est impossible de se montrer plus ignorant ou de plus mauvaise foi: Et d'abord, quant à Abd-el-Kader, il n'est plus dans le Maroc; le gouvernement le sait parfaitement; s'il ne le dit pas, c'est afin de ne pas donner un soumet à la niaiserie de sa politique. Cette clause est donc une clause virtuellementnulle; l'émir,

d'ailleurs, se trouverait encore au milieu des tribus Marocaines, qu'il n'en serait ni plus ni moins; aucune d'elles ne se lèverait pour frapper un homme qu'elles considèrent comme l'envoyé de Dieu, et dans lequel elles ont personnifié toutes les passions, toutes les haines et toutes les espérances de l'Islamisme.

Il faut voir avec quel respect un Arabe prononce le nom de "hadj Abd-el-Kader. Si èlles faisaient un mouvement, ce serait pour se lever à sa voix, se précipiter à sa suite, et marcher à l'extermination des infidèles. Abd-el-Rhamann lui-même ne pourrait rien à rencontre de cette disposition générale des

esprits, et se garderait bien de commettre une faute qui pourrait peut-être soulever l'opinion contre lui, et lui coûter son trône.

Si l'émir lui fait -ombrage, ce sera par ces menées secrètes familières aux Musulmans qu'il cherchera à l'arrêter; et pour cela il n'était pas besoin de l'intervention française; on pouvait s'en rapporter au génie du despotisme; encore ne serait-

il pas sûr d'être obéi. Nous tenons, en effet, de bonne source, qu'Abd-el-Kader avait été saisi dans une mosquée, mais que ses gardiens n'ont pas su résister à la fascination qu'il exerce sur ces âmes fanatisées. Voilà, cependant, l'article essentiel du traité ; jugez des autres par celui-là !

Que dire, en effet, de l'article qui stipule un châtiment exemplaire pour les chefs marocains, au nombre desquels se trouvait le fils de l'empereur, et comment concevoir que l'empereur aie l'intention de punir des hommes qui nous atta-

quaient, tandis que lui-même faisait prêcher la guerre sainte dans ses États? - Que dire également de la convention par laquelle Abd-elRahman s'engage à ne pas avoir plus de deux mille hommes

sous les ordres du caïd d'Ouchda; ne dirait-on pas qu'il s'agit d'une armée parfaitement organisée et échelonnée de garnisons en garnisons; comme si toutes les tribus n'étaient pas composées de combattans; comme si dans chacune d'elles tout individu de 18 à 60 ans* n'était pas un guerrier capable de manier un fusil et de monter à cheval? Que devient, dès-lors, la clause des deux mille hommes placés sous le commandement

du caïd d'Ouchda? La plume tombe des mains rien qu'à copier de telles énormités; il est heureux pour nous que les Arabes ne sachent pas lire le français, ils se feraient une singulière opinion de notre intelligence. Ajoutons, en outre, qu'une personne qui habite Oran depuis plus de dix ans, et qui a fait du pays une élude approfondie, nous assure que du temps des Turcs Ouchda appartenait à la régence, et que l'empereur du Maroc s'en est emparé à la faveur

des troubles qui ont suivi la conquête; le fameux traité de paix n'en dit pourtant pas un mot; au contraire, il reconnaît implicitement les droits du Maroc à la possession d'Ouchda.

Réclamer Ouchda, qui, selon toute apparence, nous appartient en droit, et qui pourrait devenir entre nos mains une barrière importante, y pensons-nous? Mais ce serait donner à l'Europe une preuve de cette insatiable ambition qui nous dévore ; ce serait alarmer l'Angleterre, cette excellente et fidèle alliée qui vit avec nous en si bons termes ; comment notre gouvernement, si généreux, si grand, si loyal, pourrait-il se

montrer si exigeant et commettre une pareille imprudence ?

Les grands politiques des Débats nous l'afiirment : « Ces clauses ne laissent rien à désirer. La guerre avait été conduite » avec énergie; la paix a été conclue glorieusement, et ces peuples se sou» viendront à la fois de la force et de la magnanimité de la Fraoee..

Nous devons croire de tels hommes sur parole; il est vrai qu'en fait de gloire et d'honneur national, les grands politiques des Débats sont faciles à satisfaire.

Le 16 septembre, on lisait dans les Débats un article dont nous extrayons les passages suivans : - Une partie de la presse manifeste parfois une grande impatience de voir les travaux d'organisation civile remplacer eu Algérie les travaux militaires. Cette impatience touche de près à l'injustice ; car, d'une part, les travaux d'organisation civile ont pris et prennent chaque iour un développement qu'on ne pourrait nier de bonne foi; et, de l'autre, sans les travaux militaires , sans les victoires de notre armée, ces progrès dans l'administration civile n'existeraient pas.

C'est une grande erreur de croire que jusqu'à présent, en Algérie, le gouvernement n'a rien fait pour l'administration du pays, et qu'il l'a né-

gligé pour ne s'occuper que de la guerre.

La meilleure preuve que la propriété ne manque pas aujourd'hui des garanties dont on la dit privée, c'est que la propriété a, depuis 1841, sextuplé de valeur, et que la prétendue tyrannie du sabre n'a pas empêché le nombre des colons d'aller en augmentant, et la ma-se des capitaux de s'acroitre dans une proportion considérable.. :

Pour les colons, la première et la meilleure de toutes les garanties, c'est la sécurité. Elle les résume, à vrai dire, presque toutes en Algérie. Dans l'ordre naturel des choses, les libertés municipales ne peuvent venir qu'après les garanties d'existence. Il faut, avant de songer à une complète organisation sociale, n'être point exposé aux coups de l'ennemi et

FEUILLETON.

;;[:t'I:'\;i t :. ",!>¡,' f' Sous le titre de l'Algérie pittoresque et monumentale* M. Delahaye, libraire-éditeur (1), vient de mettre en vente un des plus beaux livres dont puisse s'honorer la typographie française. Ce magnifique ouvrage, digne en tout point de figurer à côté de ceux auxquels ont donné lieu les expéditions d'Egypte et de Morée, est l'histoire complète de l'Algérie, depuis la con-

quête jusqu'à nos jours, avec la description des sites du pays et des principaux monumens que l'on y trouve. Il est accompagné de cartes et de lithographies, qui donnent une idée aussi exacte que possible des choses et des hommes, et qui sont exécutées avec le plus grand soin.

1 i Le texte, puisé aux sources les meilleures, a été confié à des plumes sûres et habiles. C'est à M. Adrien Berbrugger, conservateur du Musée et de la Bibliothèque d'Alger, qu'on le doit en

grande partie; pour ceux qui connaissent le jeune savant, dont les études consciencieuses et persévérantes sont incessamment dirigées sur un pays qu'il habite depuis quatorze ans, cette recommandation est toute puissante. Il ne peut, en effet, - y en avoir de meilleure.

(1) M. Deiahaye a également édité plusieurs autres publications relatives a l'Afrique, tels que l'Algérie Illustrée, par M. Fisqnet (de Montpellier), et lei Négociations entre Mgr l'évéqne d'Alger et Abd-el-Kader pour l'échange des prisonniers, avec texte, JUM. Betbiuggq.Ces dUWra» ounaysse trouvent à sa milwndstibwirte, nwHtotefwiDe, 1«. -

Nous aurons plus d'une fois occasion de puiser dans ce riche arsenal; c'est le meilleur moyen de le faire connaître; nous lui empruntons aujourd'hui les détails suivans : CmUum d- feaiMe* BMnresques.

Mauresques en négligé. Ce costume, chez les pauvres, est d'une simplicité extrême: Il se compose d'une chemise d'étoffe transparente et d'une large culotte retenue par un long cordon renfermé dans une cou-

lisse. Les 'femmes richés, et même cellés de la moyenne classe, ont un négligé d'une plus grande recherche, et dont les complications sont assez nombreuses; d'abord elles n'ont jamais la tête nue; et la coiffure des jeunes filles est généralement une petite calotte en velours, appelée qontbat, qui ne couvre que le sommet de la tête, et s'attache sous le menton à l'aide d'une bride étroite. Souvent des sequins (monnaie d'or), percés et fixés en cercles concentriques, y sont parsemés, et don-

nent, par leur nombre, une idée de la richesse des parens, ou plutôt de leur orgueil, car on voit des gens de médiocre condition se permettre ce genre de luxe. Les cheveux tressés en nattes, ou serrés dans tlD long ruban, presque toujours de couleur rouge, dont les deux bouts retombent jusqu'au-dessous du jarret, rappellent dans le dernier cas la queue d'un grenadier prussien au temps du Grand-Frédéric.

Chex les jeunes femmes, la calotteappelée aussi qonibat ou petite chachyah rouge de Tunis, sert seulement de support à une coiffure que nous allons décrire, et qui n'est pas destinée à être vue; un foulard (m'AMr-

ma"), presque toujours noir et rouge, est placé sur laja^gyft<Mpiérc a laisser toute la partie antérieure et supérieure, bie n^^ se aissance des cheveux, complètement découverte ; il yj "0 r la de lin- nuque, et les bouts réunis tombent sur les épa n" 0 de ngues boucles de cheveux noirs qui flottent avec t&fv Quelquefois les cheveux, au lieu de rester lib^^sé^ll^SH|uWes rubans de la façon que noua avoas déjà décrite. ,fmn

Les matrones sortent souvent avec une sarmah plus ou moins élevée, espèce de tiare en or ou en argent, travaillée à jour, qui a de l'analogie « avec le bonnet de nos cauchoises. Les femmes très-avancées en âge gardent cette coiffure même dans l'intérieur de leur maison.

Un corsage en soie (frimlah) très étriqué, qui comprime la gorge et la ramène contre nature, en haut et en avant, atténue un peu, sous le rapport des bienséances, l'extrême transparence de la chemise. Une riche et large ceinture (edzame) en soie et or cache aussi une partie du corps au-dessus de la culotte, qui est placé fort bas, comme on a déjà vu. Mais

il reste toujours entre ces deux vêtemens une espace assez considérable et a peu près nu, tant les yeux percent avec facilité à travers l'étoffe diaphane dont la chemise est faite.

..lIru98e, en toilette. Sur la coiffure dont on a parlé plus haut, les dames algériennes, lorsqu'elles veulent se parer, placent un deuxième foulard (dsisbah), qui couvre une partie du front, et se noue en arrière au haut de la tète. Leur petit bandeau en brillant (zWiref) rappelle assez bien la ferronmère de nos Européennes, si ce n'est qu'au lieu d'être ap-

pliqué immédiatement sur le front, il s'attache au bord du foulard supérieur. Elles portent dans les occasions solennelles une espèce de tunique ouverte (rwiiiah) où l'or et l'argent se marient en capricieuses arabesques sur un fond de soie rouge ou bleue. Elles se ceignent aussi les reins d'un long morceau de soie à larges raies (foutah, feuehetannt) qui se uoue par - devant et - retombe - autour - d'elles - jusqu'à terre.

Outre les vêtemens dont on vient de donner rénumération, des bijoux, qui se recommandent beaucoup plus par la richesse de la matière que par le bon goût de l'exécution, complètent le grand costume d'une dame mauresque dans les rares occasions où il lui est possible de se parer de tous ses atours; de longues boucles (menaguiehe) chargées de diamans, pendent à ses oreilles. La jeune fille porte au cou un collier de sequins qu'on appelle mdibah, et la femme mariée s'orne d'une parure analogue (gtladaA), nais qui est composée de diamant. Des mtoVi ou cercles d'or