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Titre : L'Afrique : journal de la colonisation française, politique, économique, agricole, commercial, littéraire et scientifique / fondé à Paris par les colons de l'Algérie ; [directeur-gérant responsable : Hte Peut]

Éditeur : au bureaux du journal (Paris)

Date d'édition : 1844-09-02

Contributeur : Peut, Hippolyte (1809-1889). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326834694

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb326834694/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 02 septembre 1844

Description : 1844/09/02 (A1,N2).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k63446893

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3025

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 24/12/2012

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Paru, 1er septembre 1844.

L'Angleterre vient, encore une fois, d'en être pour la ho nte de ses intrigues; l'empereur de Maroc. doit savoir aujourd'hui “a nalilil an coûte de braver la France et de suivre les odieuses

'v '1" --- - excitations d'une politique qui embraserait le monde plutôt que de ne pas obéir à la loi de ses égoïstes desseins.

Son armée écrasée et dissoute, ses ports ruinés l'auront sans doute ramené à d'autres conseils. Ne nous berçons pas toutefois d'une espérance prématurée; le Musulman puise dans - - -

l'aveuglement de son fanatisme une telle idée de sa supériorité, un tel mépris des autres hommes, qu'on ne doit jamais cesser d'être sur ses gardes avec lui. Il plie, mais pour se relever aussitôt; la justice, la modération, la loyauté ne sont que des mots à ses yeux : la force, voilà son culte et sa loi. N'oublions jamais, dans nos rapports avec les populations de l'Afrique, que le coran est fondé sur l'extermination des infidèles, et que nous sommes ces infidèles maudits par le prophète.

Nous arrêter serait une faute; nous ne devons remettre l'épée dans le fourreau qu'après avoir obtenu des garanties puissantes et complètes.

Trois choses surtout doivent être exigées, sous peine de voir recommencer les difficultés actuelles, et peut-être dans un moi ment où nous ne pourrions pas aussi facilement en avoir raiI son :

1* La tradition d'Abd-el-Kader; 2° Le paiement des frais de la guerre ; 3* L'occupation d'un point sur les côtes de la Méditerranée.

La tradition d'Abd-el-Kader nous délivrera du plus actif et du plus remuant de nos ennemis. Son internement, pour qui

connaît le peuple arabe, est une chimère; ce n'est qu en France qu'il sera réellement et sérieusement interné. Si les bruits ap- portés par les dernières correspondances d'Afrique se réalisent, et nous n'en serions point étonnés; Abd-el-Rhaman paraîtrait avoir compris qu'il peut tout à la fois nous donner satisfaction

et se débarrasser d'un dangereux compétiteur.

Le paiement des frais de la guerre est chose naturelle et de droit; il aura, d'ailleurs, l'avantage de frapper l'empereur par un des côtés faibles de la nature musulmane : l'amour dé l'argent. Il resterait à stipuler si cette indemnité doit être soldée en esnèces ou en nature, en chevaux, par exemple, dont nous

-- --. -- - - - avons un extrême besoin pour notre cavalerie, qui n'est pas assez nombreuse.

Enfin, l'occupation d'un point du littoral nous permettra d'avoir toujours accès dans l'empire ; ce sera l'endroit vulnérable par lequel nous pourrons, au besoin, lui faire sentir notre présence. Les pertes cruelles que la marine vient de faire

devant Mogador renferment un avertissement qui ne doit pas être perdu.

Nous insistons sur ces conditions, parce qu'elles sont essentielles; la France n'a de conseils à prendre, ni d'injonctions à recevoir de personne, quand il est question de sa sûreté particulière. Nous désirons que le gouvernement le comprenne et agisse en conséquence ; toute autre conduite de sa part serait une forfaiture à ses devoirs, et consacrerait l'abandon des droits les plus sacrés du pays.

Bataille d'Isly. Bombardement de Tanger et de Mogador.

La glorieuse bataille de l'Isly et les brillans faits d'armes de la marine française devant Tanger et Mogador ont excité en France un immense retentissement. Les traditions que nous ont laissées nos pères sont tellement vivaces au milieu de nous, que le mot de victoire électrise tous les cœurs et transporte toutes les âmes. Il y a d'ailleurs longtemps que nos armes n'avaient brillé d'un aussi vif éclat.

Les partis, disons-le à leur louange, ont été unanimes dans l'appréciation de ces grands événemens ; cet accord prouve que lorsqu'il s'agit de l'honneur de la patrie, il n'y a qu'une opinion en France, et que si la guerre devait éclater, toutes les poitrines feraient face à l'ennemi.

On a donné au plan adopté par le maréchal les éloges les plus sincères et les mieux justifiés; on a admiré surtout la valeur intelligente de ces troupes éprouvées, qui semblent se jouer des plus graves périls, et que rien ne peut ni troubler ni émouvoir. Le bouillant courage de nos marins a fait mesurer à

tout le monde d'un œil tranquille les conséquences d'une guerre contre l'Angleterre ; nous nous associons du fond de notre cœur à ces louanges données à nos soldats. Avec de pareils hommes, on peut envisager l'avenir sans inquiétude ; rien n'est impossible.

- - - - -

Après cela, que nos ennemis nous poursuivent de leurs bas- ses injures; nous ne les suivrons pas dans la fange où ils trempent leurs plumes pour écrire leurs lâches calomnies. Quelle gloire, au surplus, n'a pas ses détracteurs ? quelle renommée est à l'abri de l'outrage ? quel char de triomphe n'a pas à sa suite un Thersite qui lui jette de la boue?

Tout ce flot de paroles impures est peu de chose ; l'Europe

voit ce qui se passe, elle sent ce que nous valons, et comprend que nous n'avons pas dégénéré; c'est là l'essentiel. Nous le disons donc avec une ferme confiance, les victoires de l'Isly, de Tanger et de Mogador ont plus fait pour la paix du monde que quatorze années de concessions.

Elles ont affermi surtout notre domination en Algérie; le

pays s'en ressentira avant peu, nous l'espérons. Oui, l'armée a eu raison de le dire, elle a conquis de nouveau l'Afrique, et nous nous réjouissons de son triomphe, parce que c'est un lien de plus ajouté à tous ceux qui unissent déjà l'Algérie à la France.

Pourquoi, au milieu de cette manifestation générale d'une admiration méritée, le gouvernement seul est-il resté muet ?

Il semble vraiment que la bataille de l'Isly soit un de ces faits vulgaires que trois lignes de dépêches télégraphiques suffisent à annoncer. Pourquoi le canon qui tonne à la naissance d'un Drince ou d'une princesse inconnue ne nous en a-t-il Das don-

né la nouvelle? Il y a dans la timidité de cette réserve quelque chose d'imcompréhensible, quelque chose qui heurte profondément le sentiment national. Le gouvernement en seraitil arrivé au point de redouter les victoires de la France? Crain-

drait-on d'offusquer notre magnanime alliée, et conserveraiton l'espoir de renouveler encore cette entente cordiale, insultant mensonge auquel personne ne peut plus croire aujourd'hui ? Qu'on se le tienne pour dit, l'entente cordiale est désor-

mais impossible; les vociférations injurieuses de la presse anglaise, les paroles blessantes prononcées dans le Parlement, et le çanon de l'Isly, de Tanger et de Mogador en ont fait justice pour jamais.

AFRIQUE.

Législation.

On ne saurait rien imaginer de plus variable et de plus inconsistant que la législation spéciale de l'Algérie.

A peine un règlement organique ou d'exécution a-t il été promulgué, soit par ordonnance royale, soit par arrêté ministériel, soit par l'autorité locale, que des dispositions dérogatoires viennent en détruire l'économie.

Nous pourrions en citer nombre d'exemples. En voici un que nous prenons au hasard parmi tant d'autres. Il intéresse d'ailleurs l'armée qui rend de si grands services en Afrique.

Une ordonnance royale du 26 décembre 1842 avait réglé le mode de curatelle des successions vacantes en Algérie. Elle disposait par ses arti-

cles 7 et 14 qu'il en serait des successions mobilères ou immobilières laissées en Algérie par des militaires en activité de service décidés dans le ressort des tribunaux de première instance comme de celles provenant d'individus appartenant à l'ordre civil ; que les unes et les autren seraient soumises aux mêmes règles d'administration ; qu'en conséquence les curateurs aux successions vacantes auraient seuls qualité pour gérer les biens meubles ou immeubles délaissésdaos la colonie par des officiers ou soldats décédés dans le5 hôpitaux militaires, et dont les héritiers ne seraient ni présens ni représentés ; qu'à cet effet, les directeurs ou préposés en chef de ces hôpitaux seraient tenus de fournir à l'officier de l'état-civil, qui lui-même devrait en faire part au curateur institué pour la localité, l'indication de tous effets mobiliers que les défunts auraient eus en leur possession au moment de leur décès.

BIOGRAPHIE*

Ben-Maky-lhii ltallfa die las preirinee de labMU.

La biographie de Sidi-Mohammed-Ben-Mahy-el-Din ( fils du défenseur de la religion ), kalifade Sabaou, se rattache à des faits historiques d'une haute importance, et se lie intimement à celle de Ben-Salem, ce dernier kalifa d'Abd-el-Kader, maintenant acculé ches les Kabyles.

Si les pages qui vont suivre pèchent quelquefois contre la règle d'unité, si nous abandonnons par moment l'homme dont nous écrivons la

Vie politique pour faire une excursion i travers les événemens, c'est que notre intention est de reconstruire l'histoire de la dernière guerre, en recueillant les scènes, maintenant éparses, de ce grand drame.

Une biographie servile, individuelle, quelqu'intéressante qu'elle soit d'ailleurs, et telle qu'on pourrait écrire celles y tous les chefs Arabes, ne serait d'aucun enseignement ; mais une suite de biographies où

- - - l'homme n'est jamais posé que sur le second plan, et apprécié seulement en raison de l'impulsion qu'il donne aux choses, un ensemble de détails religieusement vrais et rattachés à des noms propres, comme simple moyen mnémotechnique, nous semble devoir intéresser tous les esprits sérieux que préoccune l'histoire de notre conquête.

C'est ainsi que nous avons compris la tâche que nous nous sommes imposée. Dans la première organisation du pays laissé à Abd-el Kader, après la paix de 1837, l'émir avait nommé EI-Hadj-Aly-Ould-Si-Saidi, marabout, kalifa de la province de Sabaou. Ould -Si-Saàdi s'était posé comme indispensable, comme seul capable de maintenir cette population de sang mêlé, Arabes et Kabyles, en ferment contilluel. Abd-el-Kader l'avait cru sur parole; mais ce n'était là, à vrai dire, qu'un kalifa in parti- tus. Peu le reconnaissaient, personne ne lui obéissait, et les tribus les plus voisines de noue territoire, M Tetation habituelle de commerce avec •M aircbiv, «taitat «as Mépabso» qw IM --. tribu d'ori-

gine turque (Coulouglis), manifestèrent plus d'une fois par des actes in- jurieux. Si-Saàdi, forcé d'avouer son impuissance, écrivit à l'émir : a Si tu veux - que je gouverne le pays que tu m'as confié, il faut que tu viennes • m'imposer aux rebelles à la tête d'une armée.-Il faut raser les Zouati nas.–Ce coup de vigueur t'assurera tout le pays..

Abd-el-Kader vint avec 12,000 hommes, et ravagea tout entier le beau territoire des malheureux Coulouglis. Après cette terrible expédition, et comme il demandait aux chefs des autres tribus, assemblés dans sa tente, pourquoi ils avaient refusé l'obéissance à Si -ffldi.- a C'est un être nul, m répondirent-ils; donne nous un chef qui mérite notre confiance et nous » lui obéirons.-Cboisisse.le vous-même, leur dit Abd-el-ladér.--BenSalem lui fut désigné.

La réputation de courage qu'il s'était déjà faite, et l'influence de sa famille, justifiaient l'honneur auquel on venait de l'élever.

Cependant ce choix des populations, sanctionné par l'émir, avait profondément blessé un homme dont la famille n'était pu moins vénérée que celle de Ben-Salem, et qui, lui aussi, tenait le premier rang dans la tribu.

Cet homme était Ben-liahy-Din.

Les zaeuias (chapelles), où reposaient les aïeux des deux rivaux, s'élevaient à vingt lieues l'une de l'autre : celle de Ben-Salem chez les BeniDjaad, celle de Bea-Mahy-Din ches les Beni-Sliman ; toutes deux étaient des lieux également saints, où les marabouts venaient en pèlerinage, où

les pauvres recevaient l'hospitalité, où des gens savans dans la lecture et l'écriture élevaient les enfans du voisinage.

Celle parité de noblesse et de considération semblait établir une parité de droit entre Beo Mahy-Din et Ben-Salem ; mais si Abd-el-lieder reconnaissait au premier une capacité supérieure, il dut le sacrifier à l'opinion publique qui lui avait hautement désigné le second.-Un. momeot il eut la pensée de dédommager Ben Mahy Dia en le créant kalifa des BeniSlimaa. qui, alors, ne relevaient point de la province de SQuu, meà de ettiftdeltteiry.

Là encore se trouvait un écueil qu'il était important d'éviter. Cette combinaison, en morcelant la province de Titery, eût gravement blessé Et-Berkani qui en était kalifa et dont la puissante influence devait être ménagée.

Abd-el-Kader crut parer à tous les inconvéniens, en nommant BenMahy-Din aga des Beoi-Slimao, relevant d'EI-Berkani. Comme tous les termes moyens, celui-ci ne suffit à aucune exigeance. Toutefois Ben-Mahy-Din dissimula son dépit avec une adresse qui lui est particulière, jusqu'à ce qu'enfin, profondément blessé du persistant dédain qu'EI-Berkani faisait de ses avis, il se mit en opposition directe avec lui. Ces germes de

mésintelligence prirent un tel développement, qu'Abd-el-Kader fut obligé d'intervenir. Si à ses yeux pénétrans l'aga eut raison dans cette affaire, raison n'en fut pas moins donnée au kalifa, ainsi qu'il en devait être en bonne politique abtelue, et Ben-Mahy-Din reçut l'ordre de se rendre pri.sonnier à Médéab.–Il y resta un an, libre dans la ville, mais sans pouvoir en sortir.

Ces humiliations successives devaient nous donner un jour l'un de nos chefs indigènes les plus fidèles.

Jusque-là cependant Ben-Mahy-Din n'avait rien laissé paraître qui pût faire soupçonner sa future désertion. Son vaste amour-propre n'avait pas encore été froissé sur tous les points. Abd-el-Kader, qui d'ailleurs estimait son caractère et avait besoin de ses talens, chercha, par une combinaison nouvelle, à lui faire oublier la disgrâce où il était un moment tombé, et il détacha l'agalik des Beni-Sliman du kalifil de Titery, pour le transporter dans celui de Sabaou, faisant ainsi Ben-Mahy-Din uga relevant de Ben-Salem.

L'émir avait cru préparer peut être la réconcitiation des deux ennemis ; il ne fit que les mettre en présence.

Nous traduisons ici littéralement les notes qui nous ont été données par un ancien secrétaire de Ben-Salem lui-même : c La conduite de Ben-Salem, à l'égard de Ben-gaby-Din, fut pareille à » celle qu'anit team It-Musi, c'esMUie que touHe les fois qw rage