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Titre : Historique du 10e régiment d'artillerie de campagne au cours de la grande guerre 1914-1919

Éditeur : Impr. de l'union malouine et dinannaise (Dinan)

Date d'édition : 1920

Sujet : Guerre mondiale (1914-1918) -- Histoire des unités

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb42717456k

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 31 p. ; in-8

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Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6327921x

Source : Service historique de la Défense, 2012-180989

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 02/10/2012

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HISTORIQUE DU

10° REGIMENT D'ARTILLERIE

DE CAMPAGNE

3pencLsi:rvt la, Gran.de G-uerre

(1914-1919)

Di\AN IMl'HDIERIE de L'C\fO\ M.\I.OUI\E ET Dinannaise 7, nie de VHorloge.

1920



HISTORIQUE

du iQe feéginjeçt d'Artillerie 1 de cawpagiye

au cour5 de la Grande Guerre

1914-1919



H ISTORIQU E du 10e Régiment d'Artillerie de Campagne au cours de la Grande Guerre 1914-1915

BATAILLE DE CHARLEROI' [22-25 août 1914) Le régiment, sous les ordres du colonel Mojon, embarque à Dinan dans les journées des 6 et 7 août 1914 ; il est dirigé sur -la région Seqan-Stenay, où il cantonne jusqu'au 15 août.

Le 15, il monte vers le nord et arrive le 21 août dans la région de Florennes. Le 22 au matin, il est engagé dans la bataille de Charleroi.

En position dès le lever du jour, au nord de Leroux, le régiment tient sous son feu, pendant toute la matinée, les débouchés.

des bois au nord de Falisolles. A-14 heures, l'infanterie, cédant sous le nombre, est obligée de se replier ; deux groupes restent en position et couvrent la retraite, tirant à moins de huit cents mètres et à vue directe sur les débouchés des bois d'Aiseau.

L'ennemi subit de telles pertes qu'il est obligé \de s'arrêter, et la division) peut se reformer en arrière.

Dans cette première rencontre, conducteurs et servants rivalisent de sang-froid et de courage. Pour retirer les batteries du feu, il faut pousser les pièces à bras en arrière de la crête, sous une grêle de balles, remplacer plusieurs attelages dont les che- vaux sont tués. Le soir, le régiment a la fierté de n,'avoir laissé aucun en non' aux mains de l'ennemi.

Le lendemain, les fluctuations de la bataille amènent le régiment à prendre position, le matin entre Florennes et Oret, le soir au nord ri'Oret. Le 2't, l'ordre de retraite arrive ; le régiment couvre la marche de la division, qui, à travers la forêt de Chimay, se replie vers Guise.

BATAILLE DE GUISE [29-30 août 1914) Le 28 août au soir, le régiment reçoit l'ordre d'appuyer le lendemain l'attaque vers Andigny et Guise.

Au lever du jour, le 29,; il est en batterie dans la région de Lcsourd-Colomfay. L'attaque échoue et le régiment, pris sous II' feu de l'infanterie ennemie, doit se replier. Il convient de sigivaler la belle conduite de Tencé, premier canonnier servant,


1 qui ramène à lui seul un caisson, dont les attelages sont blessés et empêtrés.

Le soir du 29, toute l'artillerie des 1" et 10e corps d'armées est reportée en avant et), le 30, le régiment appuie l'attaque sur Lesourd. Le premier groupe est poussé aux lisières de SaintRichaumont et surprend en plein mouvement une batterie ennemie, qui est anéantie. L'attaque, vigoureusement menée, b réussi, mais le corps d'armée ne peut poursuivre ses succès ; il v doit se conformer ,a)l mouvement général de retraite, qui reprend le 31 août en direction de Sézanne, où il arrive le 5 septembre, après quelques' combats d'arrière-garde.

Pendant cette retraite, aux privations de toute nature" aux fatigues sans cesse accrues par le manque de sommeil, s'ajoute la douleur morale d'abandonner à l'ennemi une partie de notre territoire. Au cours de ces longues et tristes, étapes, le 10' régiment fournit un bel exemple d'endurance et de confiance.

BATAILLE DE LA MARNE (6 au 10 septembre 1914) Dans la nuit du 5 au 6 septembre arrive enfin l'ordre du général en chef qui met fin à la retraite- et exalte chez tous lé courage et l'ardeur patriotique. Il faut vainJore ou mourir sur place. Chacun sent que demain ce sera la. bataille voulue par le commandement et si impatiemment attendue, et chacun, la joie et l'espoir au cœur, se prépare pour cette grande rencontre décisive, qui doit sauver la France. 1 Pour le 10., la lutte fut ardente et âpre. Le soir du' 6 septembre, il doit reporter ses batteries légèrement en arrière des positions du matin. L'artillerie allemande, qui a pris positioni sur la rive nord du Petit-Morin, bat violemment les pentes au sud, et le 3e groupe est particulièrement pris à partie..

Le lendemain, l'infanterie, reformée pendant 'la nuit, se reporte en avant avec ardeur ; nos obus lui ouvrent. la route, écrasant les Boches qui déjà se terrent dans de petits éléments de tranchées.; partout ce ne sont que cadavres effroyablement déchi- 4 quetés ou, au contraire, pétrifiés sans blessure apparente. L'infanterie peut enfin apprécier la valeur des obus explosifs.. Le 75 a' gagné sa confiance. - 1 , Cependant, l'ennemi garde avec ténacité les passages du PetitMorin. Son artillerie est toujours .active, et le 2' groupe a à subir un bombardement violent. Mais ces batteries, prises sous le feu de nos canons, sont bientôt réduites au silence. Les nôtres franchissent le Petit-Morin et peuvent le soir, près de Thoult, contrôler sur place les effets de nos projectiles sur les batteries ennemies : affûts et canons brisés, servants et chevaux déchi- quetés, hachés. ; .,

Il faut avoir vécu les heures qui suivirent pour sentir tout ce

que peut contenir d'émotion cette nouvelle qui bientôt court de bouche en bouche : « c'est la poursuite. » Les fatigues sont oubliées ; depuis plus de quinze jours, on ne' dort qu'une heure


f

par-ci, pa-r-là, adossé au rebord d'un fossé, appuyé contre un 1 arbre, qu'importe ! Le Boche se replie, il fuit précipitamment devant nous : c'est avec tout l'en j,hou si as me des premiers jours que le régiment se dirige vers le, nord.

t Pendant les journées suivantes, le régiment prend part aux combats de Siilcry et de Reims, à la Neuvillette et aux Cavaliers Ge Courcy. ■> ■ BATAILLE D'ARRAS (2 au 6- octobre 1914)

Le 30 septembre, le «40e d'artillerie s'embarque pour l'Artois.

C'est le commencement de ce qu'on a appelé « la coursé à la mer ». Nous essayons de déborder l'aile- droite des arrriées de l'ennemi, et, de son côté, il commence sur l'extrôme-gauche de nos armées son système d'enveloppement. La 20e division est engagée le 2 octobre et se bat a Bayelles et à Boisleux-$aint^ Marc. La lutte d'artillerie, est particulièrement violente à-BoisleuxSaint-Marc, et les '3 et 4 octobrè, nos batteries subissent 'des pertes sérieuses. C'est là que le capitaine Herment Est blessé,.

en assurant, avec le concours du sous-lieutenant Eloy et du maréchal-des-logis Bessec, le service d'une pièce dont les servants sont hors de combat. A force d'énergie, il réussit à retirer canons et caissons hors de la zône, battue, tandis que la Ikè batterie, réduit au silence les canons ennemis. Mais l'effort de. l'ennemi redouble de violence: il faut céder du terrain et, le 5 octobre, après avoir résisté devant Ficheux, le régiment vient prendre position au' nord de/Dainville, à lar côte 105. Au cours du mouvement de repli devant Ficheux, le 6 octobre, la 1" batterie, presque encerclée, est obligée de se retirer rapidement sous un feu violent. Le sous-lieutenamt Renet est tué à-' la tête de. sa section. Un obus tombe sur uné pièce, tuant et blessant les conducteurs iet les chevaux. Le canonnier Berthelot

revient seul, de sa propre initiative ; sous le feu de l'infanterie ennemie, il attelle deux chevaux blessés et ramène le canon à la batterie : il est cité, pour ce beau' fait d'armes, à l'ordre de l'armée. : Le capitaine Le Bigot, commandant la 3e batterie est mortellement blessé par un éclat d'obus en se "portant en avant (cQte 105) pour mieux observer les mouvements de l'infanterie ennemie. ,

Dans les premiers jours d'octobre, le colonel Mojon, appelé - 1 à commander l'.artillerie' du -10e C. A., passe le commandement, du régiment au lieutenant-colonel Le Diberder. Le front de bataille se stabilise pour nous, et la 20° division assure jusqu'au mois de mai 1915 la défense d'Arras. "Vigilante, l'artillerie brise au cours de l'hiver toutes les tentatives ennemies sur Arras.' Le personnel se montre à la hauteur de sa t.âchl;) , faisant' bravement devoir. Cedtÿ.ns servants de sa tâche, faisant bravement son devoir. Certains servants


blessés, refusent de se laisser évacuer, disant : « Nous pouvons encore servir, d'autres camarades peuvent être tués ou grièvement blessés, nous restons pour les remplacer au besoin. »

BATAILLE D'ARTQIS (mai-iuin 1915) En mai 1915 se prépare l'attaque d'Artois contre la falaise de Vimy et les hauteurs de Thélus, qu'occupe l'artillerie ennemie.

Le régiment est déplacé et vient prendre position dans la région d'Ecurie, au nord d'Arras, où il appuie dans des conditions très difficiles les efforts de la 20' D. I., puis de la 53e D. I., au Labyrinthe. Cette première attaque, qui ne donne pas les. résultats espérés, est reprise en juin sans plus de succès, malgré tout l'héroïsme et l'entrain de l'armée française.

Epuisée par ces longs et pénibles tombats, la 20e D. I. prend quelques jours de repos dans la région d'Amiens et s'embarque pour l'Argonne.

ARGONNE (juin 1915-iuin 1916) Arrivé dams la région de Vienne-le-Château, le 10 août, le régiment prépare les positions qui doivent être utilisées tant par lui que par l'artillerie envoyée en renfort, pour l'attaque de Champagne du mois de septembre suivant.

Cette attaque, dont le gros effort doit porter sur le front de Champagne, est\ étayée à son extrême-droite par la 20e D. I.

Elle se déclanche le 25 septembre et, malgré le mauvais temps, constitue un succès pour l'armée française.

Pendant les \longs mois d'hiver qui suivirent la bataille de Champagne, le régiment se prépare pour les luttes futures, tout en restant le vigilant gardien du secteur ; dans le calme relatif de l'Argonne se perfectionne l'instruction de tous, basée sur l'expérience d'une année de guerre. Dans ces journées monotones, le régiment conserve tout son allant et toute son endurance. ,.

Au mois de juin 1916, il quitte l'Argonne pour participer aux attaques qui se préparent dans la Somme. Le but assigné à la division, dans la formidable lutte déclanchée le 1er juillet, est la prise de Chilly et des lignes qui relient ce point très fortement organisé aux retranchements de Chaulnes. Les pièces sont mises en batterie vers le milieu de juillet autour de Méharicourt.

Le travail de préparation commence dans les premiers jours d'août sous la direction du lieutenant-colonel Bordeux, qui remplace à la tête du régiment le lieutenant-colonel Le Diberder, appelé à un autre commandement.

BATAILLE DE CHILLY (4-6 septembre 1916) La région de Santerre, où va se dérouler la bataille, n'offre que des vallonnements insignifiants, et c'est avec peine qu'on parvient à masquer les batteries. Le groupe Angot s'installe dans


"- les vergers de Méharicourt. le groupe Delouche aux lisières même ',du village ; le groupe Bernheim est audacieusement placé en plein champ, en arrière d'une légère crête, à 1.500 mètres à peine des premières lignes. En face, l'artillerie ennemie est très forte et dispose sur les collines ae Chauln'es et de Fouquescourt de bons observatoires. Puisqu'on ne peut échapper aux vues, il va falloir se mettre tant bien que mal à l'abri des coups et « encaisser » ; on construit des sapes pour le personnel, des abris pour les munitions, des casemates pour les canons, des boyaux pour la circulation ; près de 300 kilomètres de lignes téléphoniques sont enterrées- à un mètre dans le fond des boyaux. Si l'on ajoute que le marmitage est continu; qu'au fur et à mesure de la construction il faut réparer, étayer, déblayer, que la nuit il faut déehargçr les matériaux et les munitions, on comprendra tout ce que les cantonniers durent déployer d'énergie pendant cette dure préparation.

L'attaque, déclanchée le 4 septembre, est un brillant succès.

Tous les objectifs sont atteints. Maintenus dans leurs abris par la précision de notre barrage roulant, que lés fantassins suivent pas à pas, un grand nambre d'ennemis sont faits prisonniers.

Les commandants de batterie, partis avec les vagues d'assaut, règlent les tirs au-delà de l'objectif,,et-nos troupes peuvent 's'or-1 ganiser en toute sécurité. ,,' , On peut alors mesurer l'importance de notre succès. La position enlevée est formidable. De véritables casernes à plusieurs , ^étages ont été organisées à 10 mètres sous terre ; partout sont installés l'éclairage et la ventilation électriques. De tous les points du front allemand on venait visiter les fortifications de Chilly comme un modèle de solidité et de confort, et le régiment saxon qui perdit Chilly fut presque accusé de trahison.

Les pertes du régiment étaient sévères. Le capitaine Herment, commandant la 2' batterie, et le sous-lieutenant Guiraudet, du groupe Bernheim, sont tués à leur poste d'observation, par les balles de l'infanterie allemande. Il est impossible de citer tous les actes d'héroïsme des canonniers, particulièrement des télépho* nistes qui, nuit et jour, sont sur les lignes hachées par le bombardement. Un, fait, parmi cent autres, montre l'entrain du personnel. Le M. O. Ballay, téléphoniste à la 6' batterie, détaché au poste d'observation, aperçoit deux Allemands qui, restés en arrière de nos vagues d'assaut et blottis dans un trou d'obus, tirent sur les coureurs. Il sort de la tranchée, revolver au poing, parcourt deux cents mètres à découvert, essuie six coups 'de fusil et parvient à blesser l'un des ennemis 4 l'épaule et à faire l'autre prisonnier. Il est cité à l'ordre du corps d'armée.

La victoire est complète, mais la réaction de l'ennemi est par-

ticulièrement violente. Les groupes n'ont de répit, ni le jour, ni la nuit. Lartillerie allemande s'acharne sur les carrefours de Méharicourt, point de passage obligé des ravitaillements. L'ex-


plosion d'un dépôt dé munitions à la batterie Saillard, du groupe Delouehe, coûte la vie à onze canonniers 1 Jamais n'apparurent mieux que pendant ces pénibles mois de septembre et octobre 1916, les qualités d'endurance du régiment, qui conserva toute sa bonne humeur et toute sa foi.

Après quelques jours de repos, le régiment remonte en ligne dans la région de Lihons, pour préparer l'attaque de Chaulnes.

Là, les canonniers ont affaire à un nouvel ennemi : l'eau. Pendant novembre et décembre, c'est la vie dans la boue ; les boyaux sont des lleuves, les abris des baignoires.

Fin décembre, l'attaque est décommandée, mais tout était prêt pour qu'elle réussisse. Le régiment est relevé et dirigé sur le camp de Crèvecœur pour préparer la manœtivre qui doit être exécutée à Roye. Il s'agissait pour le régiment de faire au cours d'une attaque dont la profondeur atteignait 10 kilomètres, trois changements de position. Le mécanisme délicat de cette manœuvre est étudié dans les détails, au cours du mois de janvier, par un froid de*Sibérie !

Le 1er janvier, le lieutenant-colonel Bernheim prend le commandement du régiment, le colonel Bordeux celui de l'A. D. 20.

MARCHE SUR SAINT-QUENTIN. — ATTAQUE D'E'SSIGNYLE-GRAND (15-25 mars 1917) ( En février, le régiment vient préparer ses positions d'attaque et celles de deux autres artilleries, divisionnaires dans la région de Tilloloy. Le pays est plat, et n'offre comme défilement que quelques rares et maigres boqueteaux ; il faut encore s'enterrer et' remuer la terre ; on se met au travail avec acharnement et.

le soir, officiers et cantonniers se rassemblent dans de mauvais abris, autour d'un brasero, pour dégeler leurs doigts engourdis.

Le 15 mars, l'attaque se déclanche, mais l'ennemi n'a pas accepté la bataille. Il n'a laissé devant nous que de faibles arrières-gardes et des équipes de pétroleurs qui incendient les villages.

Le spectacle est navrant : les villages ont été détruits à la mine, maison par maison.., les champs sont retournés, les arbres fruitiers sciés au ras du sol, les charrues détruites. On s'installe en plein champ sous la pluie ; parfois on cherche un abri dans les caves de maisons dont les étages sont en feu. Les ravitaillements rejoignent avec peine, car les ponts sont coupés, les arbres abattus en travers des routes ; chaque carrefour est un immense entonnoir. Le peu qui arrive, il faut le partager avec les malheureux habitants que les Boches ont entassés pêle-mêle dans certains villages.

En présence d'urte telle sauvagerie, qu'importent la fatigue, les' veilles, les privations ? C'est avec rage que le régiment poursuit sa marche en avant pour accrocher l'ennemi. A Ham, le souslieutenant Van Brock, en reconnaissance en avant de la cavalerie, traverse le pont que l'on dit miné, et entre le premier dans


la ville : son arrivée, sans casque, ses grands cheveux au vent, est saluée par les acclamations de la population civile, et c'est par lui que le commandement est informé que la ville est évacuée.

Sur la Somme, la 20e division est relevée par 'la 28e dont l'artillerie n'a pas encore rejoint. Les groupes Angot et Rotihier sont mis à sa disposition pour poursuivre l'ennemi, qui commence à s'accrocher. - Dans la nuit du 24 au 25 mars, à Tugny et Pont, les deux groupes traversant sur des' passages de fortune les nombreux bras de la Somme et le canal de la Somme à l'Oise. Par une effroyable tempête de neige, ils se mettent en batterie, installent leurs liaisons et leurs observatoires (ferme Bourgies), et à 5 heures, au petit jour, déclanchent le barrage roulant en avant du 30e d'infanterie, qui attaque Essigny-le-Grand. Le village est enlevé et largement dépassé. La batterie Dupont, du groupe Rouhier, se porte en avant pour appuyer le mouvement sur Urvillers. Mais l'infanterie se heurte à la fameuse « ligne Hindenburg » et est violemment contre-altaquée. A 17 heures, la situation est critique : l'ennemi a crevé la première ligne et approche de la batterie Dupont. Le capitaine Cognerai, commandant la, Ae batterie, voit le danger de son posle d'observation ; aidé du lieutenant Mauriol, en liaison avec l'infanterie, il parvient à grouper quelques fantassins et artilleurs, s'accroche au talus de, la route d'Essigny à Montescourt et\y installe une mitrailleusë. L'ennemi 4 surpris hésite ; le petit groupe, grossi de quelques éléments qui reVIennent. sur leurs pas et électrisé par le capitaine Cognerai, se porte-en-avant et oblige le Boche à un premier repli. L'infanterie prolite de ce répit,pour se reformer et attaquer ; à 20 heures, la situation est intégralement rétablie. ,

Dans ces dures journées, outre le lieutenant Mauriol, dont le courage calme et résolu fit l'admiration des fantassins, il convient de citer le lieutenant Gaspard. Bernheim, le lieutenant Yan Brock, le lieutenant Huron, le maréchal-des-logis Biclant qui, malgré l'avance de l'ennemi, le 25, resta à son poste d'observation et fut

considéré comme disparu pendant toute la nuit. Grâce à-eux, le 10e a-conquis, l'estime de ce beau régiment qu'est le 30° d'infanterie. r.

l BATAILLE DE CHAMPAGNE. HAUTEURS DE MORONVILLERS (17 avril 1917) Le régiment à peine relevé; est embarqué à Sainft-Just-en-Chaus-.

sée pour la Champagne, Où il va prendre part aux attaques de la IVe armée, sur les formidables hauteurs de Moronvillers. Il est mis à la disposition de la 33' division, qui doit enlever le Casque et IQ Téton.

Les groupes sont mis en batterie dans le bois de Prosnes et commencent1 aussitôt Ja préparation : ouvertures de brèches dans les. lils de fer, tirs. de harcèlement-de jour et de nuit, entretien


des destructions faites par rarlillerie de tranchées et l'artillerie lourde.

Le 17 avril au matin, l'attaque se déclanche. Le groupe Rouhier appuie le Ils d'infanterie sur le Téton,' le groupe Angot le 20e sur le Casque. Le groupe Delbuche a pour mission de se porter à l'heure H. au Bois-Noir, immédiatement. en arrière des premières lignes, et de couvrir les deux régiments quand ils auront atteint leurs objectifs. Bien que l'attaque n'ait pas progressé dès le début, conformément à l'horaire, ce groupe quitte sa pbsition à l'heure dite et exécute audacieusement son mouvement dans le même ordre et avec le même calme qu'aux manœuvres de Crèvecœur, quelques mois avant.

L'ennemi résiste avec acharnement. 'Il a disposé en dehors des tranchées et des boyaux bouleversés par le bombardement des mitrailleuses'qui font subir grosses pertes aux vagues d'assaut.

Les détachements de liaison du régiment font l'admiration de l'infanterie, qu'ils ont pour mission d'accompagner, mais subissant des pertes sérieuses. Les lieutenants Laforcst et Gauthier, en ) liaison auprès du 20', sont blessés par les mitrailleuses de l'ennemi. Presque tout leur personnel est hors de combat.

Le sous-lieutenant Van Brock, de l'E.-M du groupe Rouhier, d'une audace et d'un sang-froid légendaires dans les régiments d'infanterie de la division, tombe glorieusement frappé. Ce vail- lant ofticier avait réclamé la veille, comme un privilège de sa fonction,- et bieifl que ce ne soit, pas à son tour, l'honneur d'ac-

compagner le 11° à, l'attaque' du Téton. Les premières vagues ayant été arrêtées à. la tranchée du Bois du Chien par des mitrailleuses très actives, il demande au colonel d'infanterie l'autorisation d'aller reconnaître ces mitrailleuses.. Accompagné d'un téléphoniste, le cantonnier Le Héricey, il se porte en avant et observe à 100 mètres, debout sur la tranchée, les mitrailleuses dont il veut à tout prix indiquer l'emplacement à son groupe. En remplissant cette mission, dont il connaissait tout le péril, mais aussi toute l'utilité, il est tué raide et tombe dans les brus de Le Héricey.

Malgré la résistance de l'ennemi, l'attaque progresse pas à' pas.

et, le 18, le Téton et le Casque sont à nous. En même temps que les premiers éléments d'infanterie, le lieutenant Frager et le détachement d'observation du groupe -Delouche s'installent sur le Téton, d'où l'on domine toute la région de Moronvillers. L'ennemi, qui nte peut se résoudre à la perte de ces h auteurs, organise contre-attaque sur contre-attaque Le lieutenant Frager, tapi dans un trou; d'obus, ne cesse d'observre, sous une pluie de grenades, les mouvements de l'ennemi. Les contre-attaques sont immédiatement-signalées aux batteries par projecteur et écrasées avant de déboucher par les 75 et les. 220. Un moment, notre ligne fléchit, il faut abandonner le poste d'observation ; le lieutenant Frager rallie quelques fantassins et charge à leur tête ; la crête est reprise, mais le vaillant officier tombe mortellement frappé entre les lignes. Pendant la nuit, les maréchaux-des-logis Bessec et


Robert parviennent' à ramener dans nos lignes le lieutenant Frager, qui rend le dernier soupir à l'hôpital, après avoir reçu la Croix de la Légion d'Honneur. Le maréQhal-des-logis Bessec reçoit la médaille militaire et est proposé pour le grade de sous-lieutenant ; le maréchal-dés-logis Robert reçoit la médaille militaire.

Pendant plusieurs jours, l'ennemi s'acharne sur le Téton ; v l'infanterie est épuisée, mais ne recule pas. L'artillerie établit en avant d'elle un barrage presque continu de jour et de nuit, et -la consommation de munitions atteint des chiffres jusqu'alors inconnus au régiment. Le gr.oupe Delouche et la batterie Mulsant sont violemment bombardés. Le lieutenant Gaspard Bèrnheim, en liaison au 11e, est grièvement blessé à la figure ,en rentrant à � son groupe ; ce valeureux officier sucçombera à ses blessures, après deux années de souffrances physiques et morales vaillamment supportées. , La belle conduite du régiment lui vaut la citation suivante à l'ordre de la .IV" armée : <.

« Le 10° régiment d'artillerie, envoyé, sous les ordres du lieui tenant-colonel Bernheim, en renforcement. de l'artillerie de campagne d'une autre division,, a rempli sa mission avec le dévouement le plus complet et un sens tactique remarquable.

« A su assurer en permanence avec l'infanterie la liaison la plus intime, et l'observation poussée en avant avec, la plus grande hardiesse. A contribué ainsi puissamment, à l'enlèvement de posi- * lions fortement organisées depuis plus de deux ans, et à. la conservation des Hauteurs conquises malgré les réactions les plus opinifllres de l'rn nemi. » ,

BOIS DE LA GRILLE (mai 1917) Après les attaques du Casque et du Téton, le 10* est remis à la disposition de la 20' division, qui a pour mission d'enlever le bois de la Grille, à l'ouest ciu Mont Cornillet. Le changement de position s'exécute dans des conditions très difficiles, car toute la région est dominée par le Mont Cornillet et les hauteurs de Berru, au sud-ouest de Reims. Le capitaine Lesourd, commandant la -, 8e batterie, est grièvement blessé à la tête en surveillant la mise en place de ses canons. ,

A la eh a libère de l'attaque à gauche, le groupe Delouche, en position dans les boqueteaux des Marquises., appuie le 47e d'infanterie : le groupé Angot appuie le 2\ en face du bois de la Grille : \e groupe Rouhier s'installe le. long de la rivière ae Prmmes, et, appuie le 25" entre le bois de la Grille et le Cornillet.

Dans une lutte de chaque jour, la 20e division enlève une à une les défenses que rennemi a accumulées dans le bois de la Grille, et qu'il tient avec opiniâtreté. Le 47e, dans une suite d'opérations de détail admirablement conduites, s'empare d'une série. je fortins à l'ouest du bois ; le bois lui-même est enlevé par le 2° d'infanterie. habilement soutenu par le' groupe Angot ; le 25* maintient


une liaison ex U ornement difficile avec les divisions qui sont lancées successivement à l'attaque du Cornillet.

Nos batteries, particulièrement les batteries Sallantin et Mulsant, sont violemment bombardées. Un observatoire, appelé le Nœud coulant, en raison de la forme de la tranchée de première ligne, a été audacieusement établi sur les pentes ouest du Corniilct ; il efst fréquemment atteint par les obus ennemis. Le brigadier Curgne y est enseveli et retiré avec peine : trois projecteurs sont détruits. Mais de ce point seulement ou a des vues sur l'ennemi. qui, partout ailleurs, tient la crête : le poste d'observation continue de fonctionner jusqu'à la prise du Mont Cornillet.

Une telle lutte pied, pied, où n'existe pas la griserie des grandes actions, demande d'autant plus de ténacité, d'initiative,

de volonté de vaincre. Or, ce sont là les qualités maîtresses du 1(1, et la lettre suivan'ie du lieutenant-colonel de la Touche, commandant le 2e d'infanterie, dit toute la confiance des fantassins dans leur régiment d'artillerie : « Je viens de voir la belle citation de votre régiment, et je « tiens à vous dire combien tout le 2e régiment d'infanterie et « son colonel en ont été heureux.

« Au nom des officiers et des poilus du 2', je vous envoie pour « vos officiers et vos braves canonniers toutes nos vives et cha« leureuses félicitations. On est tranquille quand on sait que le « brave 10e d'artillerie est là ! Encore une fois, bravo ! Il VERDUN (juin-octobre 1917) A la fin de juin li.)17, après un repos de quelques jours en Champagne, le 10e régiment d'artillerie, sous le commandement du chef d'escadron de Bourgues, qui remplace le lieutenant-colonel Bernheim, appelé au commandement de l'A. D. I!I, prend position dans une région où la résistance héroïque de nos troupes, l'année précédente, a immortalisé le nom de VERDUN, VAUX, DOUAUMONT. Pendant la première quinzaine de juillet, l'ellI:;':llIi ne soccupe guère que de l'artillerie, dont il entreprend méthodiquement la destruction. La batterie Sallantin est systématiquement retournée deux fois par semaine, et il faut toute l'endurance de nos canonniers pour vivre dans l'atmosphère pestilentielle du bois de la Caillette, qui est peut-être le coin le plus désolé de ce paysage de mort qu'est Verdun» On est en plein été ; autrefois, ce sol a porté des fleurs, des fruits, des arbres, de l'herbe ; aujourd'hui, c'est un désert chaotique, où n'apparaissent que quelques souches renversées, et dont pas un pouce n'est intact. Les entonnoirs se rejoignent et entremt les uns dans les autres ; au fond, stagne une eau mousseuse et croupie où tlottent les affreux débris des champs de bataille ; au bord de ces entonraoirs, quelques bosses de terre fraîchement remuée recouvrent des cadayres que demain le bombardement mettra à nu et qu'il faudra enfouir à nouveau.

Le H juillet 1917. le 10' envoie un détachement à Paris ; il est


un des rares régiments d'artillerie qui ont l'honneur de dëfilefr avec leur étendard à travers les rues de la capitale.

Pendant la fin de juillet et le commencement d'août, les batteries organisent les positions qu'elles doivent occuper pourTatijàqiïo de là. ou le 344. Les groupes Angçft et Delouche uGcupellLI:' des emplacements dans le ravin des Trois-Cornes ; le groupe Roiiliiçr est établi it la cote 378, au noi;d de$ carrières d'ilaudromont. Le terrain battu depuis tant. de mois, creusé de trous d'obus .pleins (A eau formant iondrières, est particulièrement difficile à amév nager. Pour amenér les munitions et les matériaux, le- .travail le plus urgent consiste à organiser avec des claies de longues pistes, y sur lesquelles circulent toute la nuit les voitures de5ravita.illement.

Ce sont les conducteurs qui eurent le-plus à souffrir., et il convient; 'de rendre hommage à ces jnodesteS, trop souvent oubliés. Pat tous les temps, ils s'acheminent la huit vers les positions de bat- teries par ues routes connues de l'ennemi et violemment @ prises

sous Je feu d'obus de tous calibres4ët d'obus toxiques. Certains*, carrefours sont connus sous le nom de "carrefours de la mort » ; X.

l'isole, qulaiid -il y passe, presse le plis, et cependant les longues colonises de ravitaillement doivent souvent s'y arrêter pendant des

heures, ne pouvant ni avancer, ni recUlfer, m quitter la ro\,tte.tLes obus .éclatent de tous côtés ; il faut maîtriser ;lès etievauxI'e ldétèler, "ceux qui sont blessés,'dégager la route descadavres et du maté- riel qui l'encombrent. Si l'on ajoute l'odeur, épouvantable de ces

routes dont les .bas-côtés "sont des charniers, on ne s'étonnjera pas de cette parole d'unt officier d'infanterie : « Il n'y a que les conducteurs d'artillerie dont on .puisse dire que leurs souffrances approchent de celles de nos vaillants fantassins. » Les conduc1 teurs du 10% en majeure partie fournis par la Bretagne, ont fait

preuve, dans leurs fonctions modestes et sans éclat, du courage froid, stoïque et simple qui caractérise leur race. Combien sont, rentrés à leur foyer sans croix de guerre, qui ont à leur, actif des actes de magnifique, abnégatioii dont ils ne se vanteront jamais ?

L'àvant-veille et la veille de l'attaque, l'ennemi entreprend une formidable contre-préparation à obus toxiques : c'est par milliers que les obus tombent sur les routes et sur les positions de batteries ; au régiment, .particulièrement à la batterie Vrigny et à -, , l'A, C. D. 20, un grand nombre de can'onniers sont intoxiqués et brûlés par un nouveau gaz qu'emploie le Boché, l'ypérite.

L'attaque du 20 août apporte un nouveau fleuron à la couronne cLe gloire du 10". Protégés par le barrage' roulant de nos batteries, les fantassins de la 12,3e division (6e et 12e d'infanterie) progressent sans rencontrer beaucoup de résistance. Les objectifs sont atteints, l'ouvrage du Buffle est enlevé ; grâce aux détachements de liaison et d'observation, sous les ordres des lieutenants.

Eon, Aubin: et Verdouck, les tirs de barrage sont minutieusement, réglés en avant de nos nouvelles lignes et, par trois fois au cours , de la journée, arrêtent net les contre-attaques de l'ennemi. Quel plus bel clçge que celui de ces fantassins, artisans dè la victoire,


qui, du fond de leurs trous d'obus, crient au passage en apercevant l'écusson' du 10e : « Bravo, bravo le 10% c'est un plaisir d'attaquer avec vous !» En témoignage de satisfaction, pour le concours prêté par le régiment, le général commandant le XVe corps d'armée., le cite à l'ordre en ces termes :

« A pris une part brillante à l'attaque de la cote 344, remplissant ses missions avec un entrain remarquable, malgré de violents bombardements en obus toxiques, qui rendaient les tirs et le ravitaillement extrêmement difficiles. »

Mais la ",: division est montée en secteur plus à gauche, a Samogneuxf et réclame son artillerie. Le régiment change de position : le'S groupes Delouche et Rouhier se mettent en batterie à la cote du Poivre ; le groupe Angot au ravin Saint-Martin.

L'importance du succès remporté le 20 août, devait donner à la réaction qui suit toute attaque une âpreté inaccoutumée. Ne pouvant supporter sur les yeux le bandeau constitué par la ligne des hauteurs 304 et 344, l'ennemi met un acharnement particulier à les reconquérir. Après avoir regroupé son artillerie, sous la protection des gros canons de la forêt de Spincourt qui prennent d'enfilade toute notre lign!e d'artillerie, il entreprend méthodique- ment et .rageusement la destruction de nos batteries avant d'aborder notre infanterie. Jour et nuit s'abattent sur les batteries les obus de tous calibres, l les gaz nocifs de toutes sortes, qui s'insinuent dansées abris, infectent le sol, intoxiquent le personnel. Au groupe Angot, particulièrement pris à partie, le docteur Le Gall trouve une mort glorieuse. Le 2 octobre, l'ennemi passe à l'attaque de la cote 3M, tout en maintenant les batteries de barrage sous un feu violent de neutralisation. A la batterie Sallantini, deux chefs de pièce sont atteints, l'un mortellement, le. maréchal-des-logis Bouroncle, l'autre 'très grièvement, le maréchal-des-logis Eslan. L'ennemi qui, un moment, a, occupé notre première ligne, est vigoureusement rejeté ptl'r une magnifique confire-attaque du 47'. Le 6, il renouvelle sa

tentative sans plus de succès. Aù cours de ces. dures journées, la liaison avec l'infanterie fut particulièrement intime, grâce à la valeur des officiers chefs des D. O. L., le lieutenant Le Boullenger et le sous-lieutenant Bessec, qui est cité à cette occasion à l'ordre de l'armée. Le maréchal-des-logis Poince est grièvement blessé en réparant la ligne téléphonique du bataillon attaqué, et,reçoitla médaille militaire. 'Les téléphonistes Guilbertet Busnel traversent plusieurs fois les barrages ennemis pour apporter des renseignements, et c'est' grâce à eux que l'artillerie peut intervenir efficacement pour la contre-attaque. Dans le rapport du colonef commandant l'infanterie divisionnaire, concernant les attaques' sur la tranchée, de Tacul, on lit : « Il est de mon devoir, et il m'est agréable de le faire, de signaler à mes chefs l'appui constant, intelligent, passionné et complet que m'a donné dans ces rudes journéés l'artillerie de campagne. Nous pouvons le- dire en


toute franchise, sans elle nous n'aurions pu tenir. Un compet- rendu spécial fera ressortir parmi tous les braves gens, ceux 'qui se sont particulièrement distingués ; mais le 47° serait 'heureux de voir récompenser magnifiquement .les camarades du 10e. H, Les mois d'août, septembre, octobre 1917 comptent pour le régiment parmi les plus pénibles, mais aussi les pius glorieux de' la v eaIppugne. Parlez aux canonniers de la cote du Poivre, des carrières d'Haudroment, ces noms glorieux évoqueront en leur mémoire les ravitaillements dans la nuit noire, les attelages qui s'effondrent dans les trous d'obus, les conducteurs encore effarés du passage dans Bras, les avions qui crépitent on ne sait où, 'la vie au fond des sapes, la sonnette du\ barrage qui retentit, impérieuse, et fait bondir aux pièces, masque au visage, sous une grêle d'éclats, ceux d'Heurias et du ravin! Saint-Martin, pendant qu'à l'horizon, sur Baja et Tacul, montent, les fusées, appel à l'aide, du fantassin. Mais la récompense à leurs fatigues et à leurs veilles, la voici dans une lettre du colonel Buhler, commandant le 47e d'infanterie : , « Le. commandant Stiegler m'a écrit le 2 octobre : Je remercie « l'artillerie dont l'appui puissant m'a aidé à tenir mes positions.

« Tous au 47% nous avons la plus entière confiance en nos artil« leurs, ces braves soldats dont le concours puissant et dévoué ne « nous a jamais fait défaut. Je vous serais reconnaissant de. transie mettre à tous vos officiers, sous-officiers et, canonniers les remer« ciements du colonel, des officiers et des gars du 47". »

,LES HAUTS-DE-MEUSE. — LES EPARGES. — AVOCOURT (novembre 1917-mars 1918)

Dix jours de regos aux environs de Vitry-le-François, puis un séjour. de quatre mois dans uni secteur calme sur les Hauts-deMeuse, entre le fort de Moulainville et les Eparges, permettent au régiment de se refaire et de perfectionner son instruction. Le.

4 mars, il prend part dans la région de la Tranchée de Galonné à un important coup de main qui nous procure, presque sans pertes, 126 prisonniers. ,

Trois jours après, le régiment est relevé et va appuyer deux' coups de main dans la région du bois a'-Avocourt (rive gauche de la Meuse), le 15. et le 17 mars. Malgré la précaution prise de n'ouvrir le feu que peu de temps avant l'opération, la batterie Loyer (Ô. batterie) est violemment prise à partie par une batterie de 150 au moment où elle commence à faire une brèche dans les fils de fer. La première pièce est particulièrement éprouvée ; sa belle conduite vaut à ses servants et à son chef une citation à - l'ordre de la division dans les termes suivants : « Ont fait preuve de la plus belle bravoure le 15 mars 1918, en continuant à servir leurs pièces avec un calme parfait sous un tir d'ôbus de gros.

calibre jusqu'au moment où l'ordre a été donné de cesser le feu.

,. A ce moment, malgré la violence du bombardement, n'ont songé


qu'à dégager leur camarade Viel, enseveli, et ne se sont abrités que sur un ordre formel, a Le 17 mars, malgré une vive réaction de la part de l'ennemi, l'infqntefie al teint ses ( »t >jec Lifs, capturant ..75 prisonniers.

VEllDUN (■mars-mai 1918).

■'Les Chambretles et le Bois deà Caurières. - L'ennemi, pour masquer la grosse attaque qu'il va déclancher bientôt dans la direction de Montdidier, devient actif et agressif sur la rive droite de la Meuse dans l'espoir de tromper. notre commandement. Les coups de main exécutés par des troupes spéciales, les « stosstruppen », deviennent de plus en plus fréquents ; l'artillerie est soumise à de violentes concentrations d'obus à y péri te qui lui causent beaucoup de pertes. C'est. dans ces conditions que la 20e division monte en secteur aux 'Chambretles et jiu bois des Caurières. Le 10, d'artillerie, qui vient de fournir un gros effort à la. Tranchée de Calonne et à Avncourt, relève le 260', complètement épuisé. Le groupe Rouhier et la batterie de Maquillé occupent les environs .des abris 320 ; le groupe Duval le ravin de la Dame ; le' groupe Desjardin, d'abord dispersé, est bientôt reconstitué à la côte du Poivre.. Le régiment se retrouve dans la région où,, presque à la même date, il avait tant souffert l'année précédente. v Les batteries établies aux environs des abris 320, ont particu- , lièrement à souffrir : en un seul. bombardement, la batterie Sallantin a ses quatre pièces hors de service, et la batterie Noullet deux. Dans lm nuit du 3L mars au 1" avril, la batterie de Maquillé est bombardée par obus à ypérite ; le capitaine de Maquillé, le lieutenant Eoir et six hommes sont évacués : plusieurs succombent à l'intoxication!, s 1 Le 17 avril, l'ennemi tente sur le ravin des Rousses un coup demain 'qui, jusqu'ici, lui a toujours réussi, mais- sa, manœuvre a été éventée. Le colonel Pique, commandant le 25e régiment d'infanterie, a pris ses dispositions pour faire évacuer les points d'appui'menacés ; les batteries du groupe Rouhier doivent exécuter, sur un signal convenu, un tir de ratissage à l'intérieur de nos lignes momentanément abandonnées et, sur un nouveau signal, appuyer la contre-attaque. - Cette manœuvre extrêmement délicate réussit en tous points,

grâce à l'habileté de l'officier de .liaison, le lieutenant Huron, et à la parfaite exécution des tirs ; les résultats sont consignés dans le rapport suivant du chef de bataillon Dumoulin : « Après l'inspection; 'de ce matin, le cref de bataillon s'est rendu fcompte de l'ardeur de la lutte' ; les pertes, ennemies s'élèvent,à l'heuer actuelle à 23 prisonniers, dont .1 officier, et 34 tués, dont 1 officier. En outre, de nombreux cadavres gisent entre les lignes ; le terraih est jonché, d'un matériel varié : .mitrailleuses légères, appareils lance-nammes, fusils., pétards, charges d'explosifs,- etc.. »

La leçon devait porter ses fruits : le coup de main éxécuté le 17 avril par le 132e ersatz saxon, fut le dernier dans le secteur.


¥

Le régiment est relevé dans les nuits des 19 et 20 mai, et envoyé au repos auA environs de Bar-le-Duc.

RETRAITE DE LA MARNE tfin mai 1918) , Le 27 au matin, le régiment est brusquement alerté. Les premières batteries -embarquent après la tombée de la nuit à destination: d'EperïMCy, Le régiment va avoir l'honneur d'être opposé à l'ennemi, jusqu'ici victorieux dans son offensive, vers la Marne.

A peine débarqués, les groupes sont engagés. Dans la matinée du 2(j les l'" et 3" groupes s'avancent jusqu'aux, abords de Nesle-leRepons, mais ne peuvent se mettre eni batterie et se replient au sud. Cependant, le 2e groupe prend position plus à l'est, au bois dé Lanaux. De ces positions, le capitaine de Maquillé et le lieutenant Loyer empêchent les vagues allemandes de déboucher.

Le maréchal-des-logis Panier, chef de section à la batterie Lemarchand, se distingue en exécutant des tirs à vue directe avec une pièce détachée. Sa belle conduite lui vàutla médaille militaire.

Les 1er et 3' groupes, réquisitionnés par le général commandant le corps de cavalerie alors qu'ils rejoignent la: division, prennent position à la Chapelle-Hurlay. Des patrouilles à cheval sont organisées pour battre la campagne pendant la nuit, et le lendemain matin 30 mai. Ces deux groupes se reportent au sud, au bois Tronquet, sauf la batterie Prouhet, qui reste batterie avancée ; à elle seule, elle arrête l'ennemi sur le Plateau de la Défense de 10 heures du matin à 6 heures du soir. Quand elle reçoit l'ordre de se retirer, elle est prise sous un bombardement violent qui tue les chevaux d'un# pièce et met hors de combat tous 'les conducteurs. Le sous-lieutenant Decourtray se fait remarquer par son calme, en ramenant cette pièce avec des attelages de fortune.

Cependant, l'infanterie ennemie s'infiltre dans la forêt de Ris et menace de déborder par sa gauche. Dé son observatoire qu'il ne- quitte qu'à la. dernière extrémité, le capitaine Mulsant, commandant provisoirement le 1" groupe, contribue à gêner ce mouvement en faisant tirer jusqu'aux derniers obus de son groupe..

Pendant la lin de journée, la situation semble s'être améliorée au nord, mais vers la gauche, les premiers éléments ennemis ont atteint la Marne. Le lendemain matin, 31 mai, le 2e groupe reçoit f l'ordre de passer la Marne, tapdis que les 1er et 3e groupes se mettent en batterie au sud-est de Châtillon pour couvrir la retraite.

Le 1" groupe traverse lui-même la rivière vers 13 heures et se met en batterie dans les vergers de Mareuil-le-Port. Le 3e groupe passe également sur la rive gauche, et prend position au Patis de Cerseuil, en conservant une liaison très intime avec l'infanterie.

Chargé de cette délicate mission, le sous-lieutenant Plet traverse à plusieurs reprises la Marne à la nage pour porter les lignes téléphoniques. L'avance de l'ennemi épuisé et dominé par nos feux s'arrête à la Marne, qu'il borde jusqu'à Verneuil. Sur le champ - de bataille, le capitaine de Maquillé reçoit la Croix de la Légion


dHonneur qu'il axait si brillamment gagnée pendant ces dures journées. ,

Jaulyonne. — Les groupes sont reportés vers l'ouest et mettent en batterie en arrière de la double boucle que la Marne forme à l'est de Château-Thierry. Les 1" et 2e groupes regagnent la 20* D. I.

qui a traversé la Marne dans cette région, tandis que le 3' groupe est mis à la disposition de la 3e division américaine, en liaison à gauche. Après un regroupement de tout le 1.0e sur le front de la division, le régiment est relevé le 27 juin et part par la route au repos aux environs de l'a ris.

OFFENSIVE ALLEMANDE DU 15 JUILLET ET CONTREOFFENSIVE Dans la nuit du 5 au 6 juillet, le régiment est embarqué en camions et débarque la nuit suivante à Orbay-l'Abbaye. Le 7, des reconnaissances sont faites, et dans la nuit du 8 au 0, les batteries prennent position sur le front Evry-Comblisy, immédiatement en arrière de la ligne de résistance.

La mission du régiment est double : soutenir dans toute la mesure du- possible l'infanterie de la :-ile division, en première ligne le long de la Marne, dont elle est chargée d'interdire le passage, ensuite appuyer l'infanterie de la 20" 1). I. dans la défense de la position de résistance. Pour remplir la première partie de la.

mission, une batterie de chaque groupe est poussée le plus en avant possible, jusque dans les réseaux de lils de fer de la position de résistance, et les autres batteries sont approvisionnées en obus il longue portée. 1 L'offensive ennemie se déclanche dans la nuit du 14 au 15 juillet.

Prévenues de l'imminence de l'attaque vers minuit, les batteries avancées prennent part immédiatement aux tirs de contre-préparation sur les débouchés des bois au nord de la rivière, puis au moment de l'attaque, aux tirs de barrage sur la rivière elle-même.

A la demande de la division de première ligne, les autres batteries du régiment ouvrent le feu elles aussi, tirant d'abord sur les lisières des bois au nord de la Marne, puis sur la Marne.

Dès leur entrée en action, les batteries avancées sont prises à partie avec une violence inouïe par l'artillerie allemande. La batterie Mulsant perd en peu de temps la moitié de son personnel. La 3' pièce, en particulier, a trois chefs de pièce tués successivement : le maréchal-des-logis Couriel, le brigadier Sibut, le maréchal-deslogis artificier Çorgne. Tous ses servants sont mis hors de combat.

Le canonnier Lafosse, bien que blessé lui-même, continue à assurer à lui seul les fonctions de ses camarades tombés. Cette vaillante conduite est récompensée par là médaille militaire.

La 3e pièce de la 2* batterie est citée à l'ordre de la division dans les termes suivants : « A assuré sans interruption le barrage à vue sur l'ennemi, sous un tir violent et précis d'obus explosifs et toxiques qui tua successivement trois chefs de pièce et blessa grièvement cinq servants sur six. »


11 faut également mentionner la belle conduite des maréchauxdes-loO'is Letbul et Jacob, la courageuse attitude de l'aumônier Le Bihan 0 qui fit preuve de la plus grande abnégation, soignant et aidant à transporter les blessés, donnant aux agonisants les dernières consolations. Autorisé à se replier, le capitaine Mulsant reste sur la position avec une section et continue jusqu'à épuise- ment complet des munitions des tirs à vue directe sur'les vagues d'assaut allemandes. La Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur remise deux jours après sur le champ de bataille; vient récoïn- A penser sa conduite ûi^ne des plus grands éloges.

La 8° batterie, sous le commandement du sous-lieutenant Floch, remplaçant le capitaine Picot, qui commandait alors le groupe, est dès le début de l'attaque soumise brusquement à un tir intense

d'obus toxiques, surprenant le personnel avant qu'il ait eu le temps de mettre les masques. Bien qu'intoxiqué lui-même sérieusement,1

ainsi qu'une partie des servants, le sous-lieutenant Floch refuse de

se laisser évacuer et, secondé par le sous-lieutenant Bouchet et le maréclral-des-logis Bourdais, chef de section, continue ses tirs.

Autorisé à se replier par échelons, il reste sur la position avec la 2e section, faisant tirer jusqu'à la dernière cartouche, se rendant compte que ses tirs à vue directe et à très courte distance, font subir aux formations d'assaut ennemies dès pertes sanglantes. 11 tombe alors sans connaissance dans les bras de ses hommes èt est évacué dans un état trcs" grave. La Croix de la Légion d'Horineur récompense ce jeune officier, modèle d'allant et de courage, aimé et hautement apprécié de tous, et qui ne connaissait ni les d'incultes ni le drunger., , Les batteries avancées, après s'être retirées dans le plus grand ordre, malgré leurs pertes et le feu des.mitrailleuses sur les posi-.

tions préparées et approvisionnées d'avance, prennent alors part avec les autres, à la défense de la position de résistance que les vagues allemandes ont abordée sur une grande partie du front de la division, mais n'ont réussi à franchir nulle part.

Les commandants de batterie occupent des observatoires en pre- , mière ligne, d'où ils peuvent suivre, à courte distanèe, la marche des attaques ennemies que leurs tirs très efficaces contribuent très puissamment à briser. Continuellement coupées, les lignes téléphoniques sont chaque tois réparées, grâce-, au dévouement des équipes téléphoniques, qui sont sérieusement éprouvées.

Dans la journée, en fin d'attaque, à la ferme Le Hàllais, le capitaine Picot, qui commande provisoirement le 3* groupe, est mortellement blessé à côté du colonel commandant le 47e régiment d'infanterie qu'il appuie, et expire dans la nuit après avoir prononcé ces mots, qui sont tout l'homme : « J'ai fait mon possible, bien peu de choses, hélas ! pour mon pays, j'espère que mon sacrifice hâtera le jour de la victoire. Je ne la verrai pas, mais

qu'importe. » La Croix d'officier de la Légion d'Honneur fut déposée sur son lit de mort. Cette perte est vivement ressentie de tous. Le chef de bataillon


qui a pris le commandement du 47e régiment d'infanterie, après la blessure du colonel Buhler, adresse peu de temps après une lettre émue au lieutenant-colonel de Bourgues, où il lui dit la douleur ressentie par son régiment, son admiration pour cet olIVier hors pair, aux sentiments si élevés, aussi intelligent < t clairvoyant que modeste, énergique et. animé du plus pur patriotisme.

Les batteries de tir ne sont pas les seules à avoir eu des pertes.

Les avants-trains et les échelons sont pris à plusieurs reprises sous J lie violents bombardements qui causent des pertes élevées en hommes et en chevaux.

Les iii et 17 juillet, le régiment, en liaison intime avec son infanterie, appuie les attaques ayant pour but de rejeter l'ennemi sur la Marne. Les lieutenants commandants de batterie Loyer et Lcvard, se distinguent particulièrement au cours de ces attaques en dirigeant, d'observatoires de première ligne particulièrement exposés, le feu de leurs batteries, en brisant par leurs tirs précis et instantanément déclanchés les contre-attaques ennemies lancées s sur notre liane gauche, et en détruisant une batterie d'accompagnement allemande qui tente de se mettre en batterie près de la ferme de la Bourdonnerie. Le personnel de liaison auprès de l'infanterie est gravement éprouvé pendant ces deux jours, mais grâce à la ténacité et au courage des exécutants, les commandants de groupe savent toujours où se trouvent exactement les premiers éléments français, et peuvent très rapidement faire contre-battre les points de résistance. Le maréchal-des-logis Jégou, de la 3* batterie, reçoit la médaille militaire en récompense des précieux services qu'il a rendus étant en liaison.

Le li>, le régiment se déplace pour soutenir l'offensive de la 18' division, et l'accompagne jusqu'à la Marne. Le sous-lieutenant (.; l'a vicl' est tué au cours de cette action, en allant établir la liaison avec l'infanterie.

AYAXC.K S11 ! LA YESLE (fut. de (uillcl et aoùl 11)18) Le régiment rejoint alors sa division à l'est de Dormans et appuie ses tentatives de passage de la Marne. Le 27 au matin, les éléments d'infanterie ont assez progressé et sont en nombre suffisant pour permettre de pousser en avant l'artillerie. Le soir, le régiment franchit la Marne à Reuil et s'établit sur les premières hauteurs au nord de la rivière. Une liaison étroite avec l'infanterie, permet aux groupes d'avancer au fur et à mesure et d'assurer le nettoyage complet du terraiA que celle-ci va occuper. C'est ainsi qu'au cours d'une reconnaissante qu'il effectue aux environs de la ferme Coupigny, le 30, le sous-lieutenant Samuel est attaqué par un avion allemand, et frappé mortellement de plusieurs balles de mitrailleuses.

Les jours suivants, l'avance se fait assez rapidement, au milieu des batteries détruites et d'immenses approvisionnements abandonnés par l'ennemi.

La traversée de l'Ardre est particulièrement pénible pour les


batteries Levard et Castel. L'ennemi, retiré "au nord de la Yeslt réagit violemment ; les routes et les carrefours sont soumis & des ° tirs de harcèlement et d'interdiction, les villages systématiquement bombardés.

Le 4 août, un obus frappe mortellement le sous-lieutenant Decourtray à la tête de la batterie qu'il amène en position. Il venait de rentrer à sa batteVie la veille, après avoir assuré la liaison avec l'infanterie depuis te passage de la Marne, ce qui lui avait valu une citation- des plus élogieuses à l'ordre titi 47' d'infanterie.

L'ennemi se montre très actif, en particulier son aviation. Les batteries sont assez violemment bombardées. Le capitaine Sallantin est blessa à son poste de commandement par un éclat d'obus.

Le régiment est relevé le 25 août, après avoir été engagé sans interruption pendant -40 jours dans la bataille, et envoyé au repos dans la région même qu'il avait si vaillamment et si brillamment défendue le 15 juillet.

YOSGES (septembre-novembre 1918) Le 10 septembre, des reconnaissances sont exécutées au nord de la Vesle, le régiment devant participer à l'attaque du saillant au nord-est de Fismes. Mais d'autres ordres arrivent, et, le 13, le régiment. embarque dans les environs d'Epernay, avec Epinal comme première destination. Cinq jours après, le 10e relève un régiment porté dans la région de Saint-Dié et appuie une division américaine. Le 23 octobre, l'artillerie de la 1" division polonaise relève en partie le régiment, qui se regroupe au sud et occupe le secteur jusqu'au 1" novembre.

L'ARMISTICE. — L'ENTREE A STRASBOURG LA FOURRAGERE (novembre 1919) Le régiment est envoyé aux environs de Corcieux, et divers mouvements sont alors effectués pour le rapprocher d'Epinal. C'est pendant cette période qu'avaient lieu les négociations entamées en vue de conclure un armistice. Le tt novembre, on apprend que les délégués des Empires centraux oixt accepté toutes les conditions imposées par le maréchal Foch au nom des alliés.

Les circonstances faisaient que le 10' ne pouvait pas tirer les derniers coups de canon pour saluer la victoire, mais elles lui réservaient l'honneur d'être le premier régiment d'artillerie que Strasbourg allait acclamer parmi les troupes victorieuses. Après une marche triomphale à travers les Vosges, par le col de Hanz et la vallée de la Bruche, le 22 novembre, immédiatement après le général Gouraud, la 20' division! entre dans la capitale alsacienne. Chaque groupe défile derrière le régiment d'infanterie qu'il avait le plus généralement appuyé : infanterie et artillerie, comme au jour du combat, se trouvent ainsi au jour de la victoire étroitement réunies.

Puis c'est l'entrée du maréchal Pétain et la revue passée par le


maréchal Foch. L'étendard, que le sous-lieutenant Léon avait eu l'honneur d'aller chercher au dépôt, défile en tête du régimentPeu de temps après, le maréchal Pétain cite le régiment à l'ordre de l'armée dans les. termes suivants, et lui confère le droit au port de la fourragère :

« Superbe régiment d'artillerie de'- campagne qui, sous les ordres du lieutenant-colonel de Bourgues, a, au cours de la ruée allemande du 15 juillet sur la Marne, poussé ses batteries jusque dans les réseaux de fil de .fer de la position de résistance et, grâce à leurs tirs à vue directe sur les vagues ennemies, contribué puissamment. à briser l'attaque. Malgré des pertes élevées, s'est maintenu jusqu'à épuisement complet de ses munitions sur des positions qu'il a quittées sous le feu des mitrailleuses, sa tâche accomplie. »

Sur la place de Schlestadt, le 15 mai 1919, le général Gouraud, commandant la IVe armée, décore l'étendard, lui accroche la fourragère, se découvre devant lui et baise ses plis glorieux.

Pour tous ceux qui sont tombés en Belgique, sur la Marne, en Artois, sur la Somme, en Champagne, à Verdun, ces palmes seront la consécration de leur gloire immortelle.

Preuve de la vaillance de la. race, cette fourragère affirme la brillante conduite du régiment partout où il a été engagé, l'esprit de devoir et de sacrifice de ses hommes et de ses officiers, et perpétuera le nom des chefs qui l'ont commandé au cours de la campagne. Le 10e peut r'tre fier de lui !!!


V

l, .TABLIÂU donnant les noms des Officiers ayant commandé le Régiment les Groupes et les Batteries du 10° R. A. C. au cours de la Campagne 1914-1919

v Colonel MOJON , (août 1914-octobre 1914).

Lieut.-colonel LE DIBERDER (octobre 1914-août 1916).

'Colonel BORDÉUX .— (août 1916-janvier 1917).

Lieutenant-colonel BERNHEIM (janvier 1917-juin 1917).

Lieulcn.-colonel DE, BOURGUES. (juin 1917-août 1919)

Premier Groupe -

Chef .d'escadr. BERNHEIM (août 1914-octobre 1916).

Clief d'escadr. ROUHIER (octobre 1916-août 1919).

Deuxième Groupe

Chef d'escadr. PROÙHET (août 1914-octobre 1915).

Chef d'escadr. ANGOT (octobre 1915-octobre 1917).

Capitaine DE MAQUILLÉ (octobre 1917-janvier 1918).

Capitaine DESJARDIN (janvier 1918-janvier 1919).

/Troisième Groupe

- Chef d'escadr. LECLERC (août-octobre 1914).

Chef d'escadr. DE GUILLEBÓN. (octobre 1914-decembre 1915).

Chef d'escadr.. ANDHE (aécembre 1915-mai 1916).

Chef d'escadr. DELOUCHE (mai 1916-octobre. 1917). Chef d'escadr: DUVAI, (octobre 1917-août 1919). *

1" Batterie -

Capitaine DE MAISMONT (août 1914-avril 1917).

Capitaine SALLANTIN (avril 1917-novenibre 1918).

Batterie

Capitaine FROMENTIN (août 1914-septembre 1914).

Capitaine DE MAQUILLE (septembre 1914-octobre 1914).

Capitaine HERMENT (octobre 1914-septembre 1916).

Capitaine MULSANT .:,. (septembre 191fi-novembre 1918)


3' Batterie

Capitaine LE BIGOT (aDùt 1914-o.ctobre 1914).

Capitaine LE GORREC (octobre 1914-mai 1916).

Capitaine DUPONT.;. (mai 1916-novembre 1917). Lieutenant NOULLET. (novembre 1917-nov. 1918).

4e Batterie

Capitaine COGNERAI (août 1914-mars 1917).

Capitaine LE MARCHAND (mars 1917-novembre 1918).

51 Batlcrie

Capitaine DUBURQUOIS (août 1914).

Lieutenant PROUHET (août 1914-décembre 19~.).

Lieutenant PROUHET (août 1914-décembre 1914).

Capitaline DE MAQUILLE. (décembre 1914-juillet 1918).

Lieutenant LEVARD (juillet 1918-novembre 1918).

6' Batterie

Capitaine PAGEZ)" (août 191 l-septembre 1914).

Capitaine FORESTIER (septembre jaH-septemb. 1917).

Lieutenant LOYER (septembre 1917-nov. 1918).

V Batterie

Capitaine LEKER (avril 1914-décembre 1915).

Lieutenant FUSET .,.,. (décembre 1915-avril 1916).

Capitaine SAINT-GUILLY (avril 1916-mai 1916).

Lieutenant FUSET (mai 1916-août 1916).

Capitaine SAILLARD (août 1916-décembre 1916).

Capitaine VRIGNY - (décembre 1916-nov. 1918).

8B Batterie -

Capitaine DE GUILLEBON (août 1914-octobre 1914). Capitaine GRISOT (octobre laU-mai 1916).

Capitaine LESOURD - (mai 1916-avril 1917).

- lieutenant CASTEf. (avril 1917-juin 1917).CüpilaincPICOT- .;. (juin 1917-juillet 1918).

Lieutenant CASTEL (juillet 1918-iiovembrc 1918). -

9. Batterie

Capitaine MATHIVON (août 19 H-octobre 1914).

Capitaine PELLIER .:. (octobre DH-août 1915).

Capitaine PROUIIET (août 1915-novembre 1918).


ETAT NOMINATIF , DES OFFICIERS, SOUS OFFICIERS ET HOMMES DE TROUPE du 10' Régiment d'Artillerie de Campagne morts la, IF12? Elance

•I

4.0 OFFICIERS -

Koms, Prénoms et Grade Classe Batterie Date du Décès BERHEIM Gaspard, lieutenant.. 1916 ls .25-6-19' CHARPENTIER Roger, s.-lieut.. 1917 ; 8e 15^8-17 1 DECOURTRAY Albert, s.-lieuten. 1915 9e 4-8-18 * L ENOS Edmond, lieutenant 1910 9" 22-6-16FOUCHARD Michel, sous-lieut. 1914 5' 7-4-16 FRAGER Jean, lieutenant 1914 8e 24-4-17

GRAVIER Raymond, sous-lieut.. 11/14 4! ■ 19-7,18 GUIRAUDET Jean, sous-lieuten.. 1910 3' 14-7-16 HERMENT Paul, capitaine. 02/03 le '4-9-16

LE BIGOT Joseph, capitaine 93/96 3e 6-1044 PICOT James, capitaine. 1903 ; 8' 15-7-18 RENET Ollivier, sous-lieutenant. 98/00 1° 5-10-14 SAMUEL Marcel, sous-lieu{en. 15/16 6e 30-16-18

VAN BROCK' Gaston, sous-lieut.. \1916 Ie 17-4-17

1 1.

,

Hommes de Troupe 1,

Noms, Prénoms1 et Grade Classe 'Batterie Date du Décès 'Batterie Date d ces AIDAM Emile, 2e c. s. 1912 4' 15-7^18 ANECHE Nordine" c. s. 1918 3° 4-249 AUBERT Victor, trompètte 1911- 9e 24-6-15 ,.

AUDRAIN Jean, 2'\c. c. 1918 6e 22-9-17 AUFFRAY Baptiste, brigadier 1908 5° 24-4-17 AUFFRET François, 2e c. c. 1917 9° 9-10-18 V AUVRAY Paul, 2e s. 10H 7° 29-12-dC; A VENEL Albert, 2° c. c. 1911 ge 16-1-16 BARBE Jean, m. o. f. 1911 7e • 30-5-15

BAUDIN Paulin, 2' c. c. 1916 8" 12-10-18 BAUDIN Maurice, 1er c. s. 1911 5e 29-6-14 BERDER Marie-Ange, m.-p. 1912 7e 10-10-17,' BERTIN Jean,,2" c. c:':, 1909 , l' 3040-16 BESNARD Pierre, brigadier 1911 Ie 25-8-16 BIGOT. Arsène, brigadier 1913 3' 8-10-14 BIGOT François, 2' c. c. 06/10 2° 23-9-lfi BLANDIN Jules, 1er c. s. 1911 6' 13-9-14


Noms, Pr.'noms et Grade Classe Batterie Date du Décès BLIN Charles, 2e c. c' 1913 9e 12115 BODIN Jean, 2' c. c ,. ■ 1910 te 6-10-1 i IÏOISSIER François, 2e c. s. 1908 6e 5-15 BOISSIER Joseph, brigadier 1919 6e 2-2-19 BOUCIv Auguste, m.-p.,. 1911 9e 25-9-15 HOUILLET Eugène, 2' c; s. 1914 8e 15-10-18 BOULAIS Jean, 2e c. c. 1909 2* 1-3-18 BOULEY Emile, 2e c. c..*. 1913 8. 16-7-18 BOURLES Jean, mar.-des-logis '11/12 Ie 29-8-"! i "BOüRDAfs Gilles, mar.-des-Jogls 2' 3-10-14 "BOUHGOIS Jules, 2e c. s. 1917 9" 20-8-18 BOURRONCLE Pierre, nL-d.log.. 1912 il 3-10-17 13OUBARNE François, c. c. 1911 6e 15-8-16 BRANDLLY Henri, mar.-des-log. 1912 6' > 15-9-16 BRESSET François, 2' c. c. 1911 7e 6-9-14 BRIAND. Joseph" 2e c. c. 1913 3e 25-1-19 : BURLOT Louis, 2e c. C., .,. 1913 4° '4-12-18 CHEVE Pierre, brigadier. ", 19'17 4' 5-9-17 CHATAIGNIER Joseph, m.-p. 1917 le 12-5-17 CHARTON Raoul, 2' c. s. 1909 V 4-9-16 CHAPLET Eugène, 2' g. s. 1914 6e 20-5-16 CHALOPIN Joseph, 2' c. c. 1913 8* 23-4-17 CAUDAL André, brigadier. 1908 4" 13-9-14 CARRE Théodore, 2" c. c. 1908 3e 25-8-18 CAMIO 'Alexandre, 2" c. s. 1912, 5e 7-4-18 ÇAHU Victor, 2' c. 1916 2e 17-4-17 CARO Joseph, 2' 6. c: 1912 6e l-i-9-lt COUVERT François, m.-des-log. 1906 oie 27-5-15 COURTEL François, m.-des-logis 1910 2' 15-7-18 COURCAUX Jean; 1er c. s. 1913 7' 2-10-16 CpTILON Gustave, 1" c. 1912 1° 16-3-18 CORGNER Emile, m.-des-logis ■ 1917 2e 15-7-18 CORBIN Henri, 2e c. s. 1913 6e 14-9-14 COQUIO Marie, 2' c. s. 1908 6' 25-7-16 COMMUNAL Joseph, 20 c. c. 1913 4' 26-8-14 COLLEU Pierre, 2e c. c. 1910 7' 24-1-14 COLIN Olivier, 2e c. s. 1911 3° 26-4-16 COEPEL Raoul, mar.-des-logis.. 10/12 8e 7-1-16 CLECH YVe's, 2' c. c. i. 1905 5' 3-6-18 CHEVREAU François, 2e c. c. 1913 3e 3-10-15 DANIEL Adrien, m.-p: 1912 6' 14-9-14 DANNIC Jules, 2e c. s : - 1913 40' 7-6-15 DAVID Jean, 2e c. c. 1911 ge 234-17 DECAYEUX Viotor, m.-des-logis 1910 , 6' 4-10-14 DENMAT Yves, 2' c. 190 4 8e 9-8-17 DERRIEN François, m.-p. 1911 8' 13-9-14 i DESMOULINS Charles, 2" c. s. 1915 6* 9-17


Èoms. Prénoms et Grade, Classe Batterie Date dû Dtcîs Dl-CLOS Ernest, mar.-des-logis. 1911 7e 13-5-15 DUT-HAY Jules,, 2e c. s. 1911 3« 27-10-14 DUVAL François, 2' c. c., 1907 9° 6-11-16 ENEE Léopold, 2e c. s 1909 2e 27-10-14 EON François, trompette 1910 2e 1.3-9-14 EPAILLARD Jean, 2' c. c. 1911 5e 26-L-Î6 ETIENNE Joseph, m.-p., 1912 8e 17-11-18 EVENOU Stanislas, 2e c. 1908 Ie 3-2-1G ELIARP Auguste, 2' c. s. 1905 le - 15-4-15 FEGEANT Yves, 1" c. c. 1909 7' 26-10-18 FOUASSE François, m.-d.-logis. 1903 8e 29-18-1,4 FRONTIN Henri, 2e c. c. 1906 18-2-15 GANCHE Désiré, 2e c. c. 1906 2' 20-9-16 GAROCHE Marie, mar.-d.-logis. 1912 7e 4-9rl6 GARNIE'R Julien, trompette 1911 1° 9-9-14 GAULTIER Ernest, 2' c. s. 1908 '6e 26-11-18 GESBERT Pierre, 2e c. s..,. 1909 4e 4-1-18" GESNOUIN Louis, 2e c. s. 1906 2'20:5-16 * GESREL Joseph, 2e c. c. 1911 69 31-7-15 GIGOUT Lucien, mar.-des-logis.. 12/14 7' 2-10-16 GILBERT Félix, 2* c. s. 1912 5° 16-6-1.5 GIROT Jean; 2e c. 1910 5° 21.9-18 GLAIS Jules, a. m. f. 1910 3e 26-10-18 GOBILLARD René, brigadier '1917 5' 17-8-17 GOETZ Georges, 2' c. c. 1919 - 4* - 14-2-19 GLOANNIC Joseph, 2" c. s 1910 7' 15-7-18 GORREC Louis, 1" c. c. 1914 8e 1 30-9-18 GOSSELIN Paul, 2" c. s. 1913 8e 26-12-14 GOUDY Jean, 2' c. s. 1913 6S 12-7-15 GOUR François, 2e c. s. 1913 4' 19-9-16 GOURVEST Olivier, m.-p. 1912.' 6* 20-8-17 GRAVIOU Yves, mar.-des-logis 1913 r , 16-7-18 GROSEIL Joseph, 2e c. c. 1910 5' 22-^3-17 GROULT Jean, m.-p 1.91 i 8e 21-6-17 GUEGANNO Jean, trompette 1911 4' 30-5-15 GUEGUEN Pierre, 2' c. c. -1912 2e '2-10-17 GUEHENNEUC Jean,.2e c. c. 1905 6e 2-9-lq GUENNOU Michel; m.-des-logis. 19L2 le 20-4-15

GUERNION Joseph, 2e c. s. 1912 5e 7-4-18 GUET Fernand, l.et c. c. 1919 1e 11-2-19 GUIHARD Adrien, 2' c. c. lm7 9" 30-5-18 GUIHO Lucien, 2S c. s. 1910 5° 16-10-15 GUIHUR Ludovic, 1er c. s.:. 1910 , 7' ;2-10-16 GUENANEN François, 2e c. s. 19,10 2' 4-12-14 HAMON Alexis, 2' c. s. 1908 5e 6-10-14 HAMONET Jacques, brigadier 1908 8° 15-7-18 HARDOUIN Mathurin, 2' c. s. 1913 9" 9-5-17


Noms-, Prénoms et Crade Classe Batterie Date du Décès "HAOUISEE Jean, 2e c. s. 1897 19-10-14 HAUTIERE DE LANGLE DE BEAUMANOIR, mar.-des-logis 1901 4e 8-9-15 1IELIC Gaston, mar.-des-logis 12/14 Ie 20-8-16 XîENRY Jean, 2° c. c 1910 3° 11-12-16 ÏIENRY Louis, 2e c. c. : 1910 Ie * 3-11-14 HERVÉ Célestin, 2' c. c. 1895 2-11-15 HERVt; Pierre, 21 c. s 1914 6e 11-5-15 HUC Bénoni, 2e c. s. 1912 7e 2-10-16 JOUNO Albert, 2" c. c.' 1912 3' 1 15-10-14 JOULEAU François, 2e c. s 1912 8e 29-8-14 JAN Jean, 2* c. c 1912 3' 4-10-15 JEHANNIN Pierre, 2" c. C..,. 1909 6' 20-5-16 JENOUVRIER Malo, m.-des-logis 1911 3e 3-10-14 JOUENNE François, brigadier 1914 4e 4-1-18 JULIEN Joseph, 2* c. c. 1901 7* 19-9-16 KERBRAT Yves, m.-des-logis 12/14 8' 2-9-16 KRATZ Maxime, aspirant 1916 7" 30-4-17 LABBE Jules, 2' c. s. 1913 2e 27-10-14 LACIRE Joseph, brigadier. 1912 2e 23-945 LAGADEC Joseph, 2e c. c. 1912 6' 2-9-16 LAUDIER Isfnael, 2' c. c. 1913 5e 4-8-18 LARVOR Jean, 2' c. c. ,. 1912 7' 6-9-14 LASRLEIZ Yves, 2' c. C. 1912 2e 20-7-15 LASSEUR Henri, 2' c. c.,. 1915 3e 22-9-16 LAUNAY Louis, 2* c. S.,.. 1913 6' 29-8-14LAUNAY Henri, m.-p. 1911 2e 23-9-15 LAURENCE Alphonse, m.-d.-log.. 10/13 7' 11-8-17 LAILLOUR Alphonse, 2e c. s. 1913 9e 4-8-16 LEBEGUEC Yves, 2e c. c 1912 8e 12-6-15 LE BERRE Pierre, 2e c. S.,. - 1914 6' '9-17 LE BIGOR Henri, 2' G. s. 1905 7e ,1-5-16 LEBLANC Alexis, 1" c. s. 1910 7' 30-5-15 L'EBOULEC'H Jean, 2e c. s 1912^1 6e 3-10-14 LE BRUN Joseph, 2' c. c. 1913 3e 22-844 - LEBRUN Hervé, 2' c.'s 1914 5' 30.5-15 LE CAM Guillaume, 2e c. c. 1913 9° 17-5-15 LE CLÈZIO Victor, 2' c. C. 1914 6' 27-2-18 LECOCQ Arthur, 2e c.- s. 1912 7e 124146 LE CORRE André, 2e c. c. 1913 (Ie 29-8-14 LE DOUJEI Jean, 2' c. c. 1910 2e ,. 6-8-15 LE DUC Albert, mar.-des-logis - 1912 5' 6-10-14 LE DROUPEET Marcel, 2" c. s. 1913 2' r 20-12-15 LE FILIATRE Armand, 2* c. s. 1913 5e 7-7-15 LE FLEM François, 1er c. c. 1908. 6e 24-9-18 LE GALL Joseph, m.-p 1911 9' 22-10-18 LEGALL André, méd. auxil. 1907 4e 30-10-17


Noms, Prinoms et Grade Classe Batterie Date du Décès LE GIGAN Pierre, 2e c. s. 1910 5e 30-10-17 LE/GONIDEC Joseph, 2e c. s. 1914 6' 13-7-17 LE HOUEROU Emile, m.-p. 1911 4e 5-9-14 LE HOUX Pierre, 2", c. c. 1891 13-7-15 LE LARGE' Constant, 2' c. c. 1911 941 22-10-1* LE LAY Laurent, brigadier 1908 8' 15-9-14 LE MAT Yves, m.-p: ..;. 1909 2° 18-8-17 LEMAITRE Eugène, m.-p. 1911 6e 1-6-15 LE MORVAN Yves, 2" c. c. 1912 2e 11-9-14 LE MOY Alexis, 2° c. C.' 1912. 3e 3-11-14 LE PALLEC Benjamin, 1er c. s. 1911 l* 17-6-15 LE PAÉUD Mathurin, 2' c. c. 1911 6e 15-8-19 LE PAPE Lcon, m.-p. 1911 2' 20-10-14 LE PAPE François, 2e c. s 1912 9" 15-7-16 LE PARISCOT Yves, 2" c. s. 1912 6e 14-9-14 LE PENNIREC Joseph, 2* c. s. 1913 7e 8-9-14 LE PLANQUAIS Emile, 2e c. s.. 1919 6" 20-5-16 LE REGENT Mathurin, 2e e. s. 1910 1" 5 6-15 LEROUX Mathurin, 1" c. s. 1912 7e 2-10-16 LE ROUX Yves, 2e c. c. 1911 8e 17-9-14 LETOURNEUR Alfred, 2e c. c. 89/91 4* 18-3-17 LEYORRILLE Emile, 2e c. s.1909 XV 27-10-18 7 LOISEIL François, trompette 1909 - 7" 5-10-14 LOSSOUARN François, 2e c. c.. 1909 5e 28-8-15 LOUIS Joseph, m.-p..:. 1911 8e 20-9-14 LOUSSOUARN Louis, 2' c. c.1. 1916 7° 2-10-16 LOUVEAU Louis, brigadier 1911 411 7-12-18 LUCAS Pierre, m.-p,. 1912 6' 2-9-16 LE GENTIL Victor, 2' c. c. 11901. 5e 25-1045 - LE VE'ZU François, m.-des-logis. 1914, 4' 7-4-15 LE J1A.R Théophile, le', c. c. 1910 2* 2742-18* MADOUAS Léon, ler c. s. 1908 9* 29-4-15 MARE Grégoire/2e c. s 1916 7e 17-4-17 MAILLETTE Alfred, 1" c. 1996 24-11-14 MAUDARD Joseph, 2e c. s. 1911 8e 13-9-14 MARC François, le' c. c 1911 V 22-7-18 MAISON Pierre, 2e c. c. 1909 il 8-19-15 MARTIN Eugène, 2" c. s. 1911 6è 15-5-17 MARTRET François, 2" c. s. 1914 6e 9-6-15 MEBEARD Pierre, 2" c. c. 1911 n"' 2-10-16 MESLIN Emile, m.-p. 1909 ge 31-5-15 MINEC Jean, 2e c. s. : 1908. 3e 26-4-16 MOISAN Célestin, brigadier 1913 3e 12-9-19 DE LA MONNERAYE Yves, 2e c. 10/12 8e 16-1-16 MOREAU Gaston, 2' c. s. 1916 8e 14-818 MOREL Jules, brigadier • 1904 7° 10-9-15 MOY Louis, lll.-p. 1913 3e 5-10-14


Noms, Prénoms et Grade Classe Batterie. Date du Déeës MOISÀN Louis, 2' c. c., 1912 3e 7-10-14, NAYL Julien, 2e c. s. 1911 8° 3-6-15 NI COL Joseph-, 2e c. c. 1.908 4e 19-11-14 1. 1 19-11-1-i NOVINCE Emile, 2? c. s, 1909 2e, 17-8-16ORAIN François, 2e c. s. 1917 Ie 17-6-16 PADÏOLEAU Maxime, 2' c. s. 1910 '6e 9-545 PALARIE. Jean, m.-p. 1909 .5* 17-5-17 , PASQUIOU Louis, 2e c. c 1912 8' 18-9-18 PERROT Pierre, 2e c. 1892 3" 6-2-15 PEHEE .Louis, 2' c. 1910 8* 16-7-18 PELVET André, m.-p. 1910 7'9-3-17 PENT'IER Louis, 2e, c. s. , 1910 5. l-ll-ii PELLERIN Paul, m.-p. 1909 9e 20-9-17 ■ PIERRE -François, m.-des-logis.. 1910 8" 13-9-14 PI CHAUD François, trompette 1910 Ie 9-9-11 'PINOT Joseph, 2e c. C. 1903 3e 19-9-15 PIRÏÛU Armand, 2* c. s. 19,13 l' 28-10-14 PLAUTARD Emmanuel, brigod. - 12/13 2e 15-9-14 POIRAUD Gaston, 2' c. c "■ , 1917 5° 2§-8-17 PORCHER Pierre, 2e c. c, 1919 ,9' 3- IU-i-4 POTIER Joseph, 2e c.s: 1907 1' - 15-8-18 PRlbENTf Yves, 2e c. c. 1912 2' Kr-9-lV PRJOUL Francis, 2' c. c. 1911 5« 11,4-17 PROVOST Jules, 2e c. c. 1910 9e 1-4-3& DE, KERI-IOENT DE KERGOU- NADEC Xavier, 2' c. c. 16/18 2e 20-10-17 .OJJERNE Henri, 2' c. s. 1909 7e 30-8-18 QUERU Edouard, m.-p.,. 1913 8e 15-9-14 QUINTRICAn8-e,.2°'c.s. 1913 6e 11-6-14

RABAS Julien,. Jer c. c. '11/12 • 4° 7-8-18 RANNOU Yves,. 2e c. s. 1917 8' 15-10-18 REBOURS Jean, 2e c. s. 1915 G' 21-6-15 RENAUD Arsène. 2e C..s. 1904 1° 23-9-1 C RKNAUDIN Claude; brigadier r.. 1,910 e 4-8-18 RICAULT Clément, 2" c,. 1905 ■ 9° 28-10-15 .rçiCOU Guillaume, 2e c. 1905 H' .30-7-J(1 RJDARL) Prosper, 2e c. c.J..1912 T, G-4-1(5 RIOU 'Jean, 2e c. s. 1912 y 30-5-18 RIOU René, 2' cic",,,,,,,,,,, 1904 ge 10-9-16 RIVALLAN Eugène', 2° c: c. 1914 7e 3-1046 t, 1 , 3-10-16 ROBERT Ferdinand, 2' c. c. 1910 4e 5-9-14 ROBIN Pierre, .brigadier 1912 5* 23-2-17 ROBIN Marie-Ange, 2* c. c : 1912 le' 26-7-16 ROGE François, 2e c. c. 1913 40 27-6-17ROLLAND Albert, m.-p 1912 8" 30-8-15 ROLLAND François, 2e c.' S 1906 2' 20-8-17

, ROPTIN Louis, m.,-p.,,,,,,,' 1910 «sp 25-8-16


Noms, Prénoms et Grade Classe, Batterie DateduDécfe

ROQUET Jean, 2e c. s. 1910 3* 2740-14 ROULLIER Albert, 2e c. c. 1908 3" 23-9-16 ROUSSEAU Claude, brigadier 1910 4e 10-8-18 SABOT Félix, mar.-des-logis 1914 2° 18-8-17, SAINTY Joseph, 2e G. c. 1917 le 20-8-17'.

SANCEAU Jean, 2e c. s 1908 7e 4-10-17 1 SARRAZIN Armand, 2' c. s 1908 7e 15-7-18 SINER Philippe, 2' c. s 1910 3' '27-3-16 SIVELLE Auguste, 2e c. c. 1918 1* 6-10-17 STEPHAN Yves, 2e c. s. 1910 7e 6-4-17 SOHARD François, 2e c. s.,.. 1910 1* 8-9-17 SILVESTRE Jean, m.-p. 1913 7e 3-10-16 TACHON Joseph. 2' c. s. 1914 3e 27-7-J6 TESTU Jean, 2' c. 1911 6e 6-645 THIERY André, brigadier. 1911 3" 27-10-11-

TUMlLAIRE Hector, 2e c. c. 1916 6° 13-10-18 TOUBLANC Jean, brigadier. 1912 14-446 TOUFtfLET Victor, 2e c. c 191.1 le 45-9-14 TREMAUDAN Joseph, 2e p., s. 1913 6e 25-5-16 TRONtHON Johann, 2e c. s. 1918 3' 10-648 TURCAS Louis, m.-p. 1910 5e 16-10-15 VIELLéon, 2. c. s 1907 6e 16-5-18 VIEL Pierre, 2e c. c. 1908 6e 15-9-16- VAILLANT Yves, 2" c,. c. 1910 8" 18-9-17 VÈRDIER Pierre, m.-p 1911. 2" 27-1044 VALLEE Victor, m.-p. 1917 7" 9-347 VALLEE Clément, m.-des-logis. 12/14 7e 2-10-16 VALLET François, 2e c. s ,1910 6e. 1-9-17 YONCOURT François, 2' c. G. 1912 7° 12-3-18 LEPAGE Henri, m.-des-logis 1901 9e 25-2-17