Titre : La France littéraire, artistique, scientifique / dir. Adrien Peladan
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1861-08-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327779296
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8430 Nombre total de vues : 8430
Description : 03 août 1861 03 août 1861
Description : 1861/08/03 (A5,N45). 1861/08/03 (A5,N45).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6313805z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4584
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/12/2012
1
CINQUIÈME ANNEE. No 45.
¡.'
3 AOUT IKK y;
ON S'ABONNE V >
A LYON, Uti &N. 9 fr.
LA FRANCE
AUX BUREAUX, T N A Lm 17R iL~~TLi~~tJ ~-~< A~ ANfr'17 ~t N1 prieur 6MOts.Sfr.leport
Rue d'Auvergnt; .13.. (Ext~rieur, le port
de postes.
LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE. (en sus )
-
T~M~tcus les samedi. — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
y;::::; t5:: t\- Î";~I V:1
f --JOMMAIRE.
t':';;;:~i - J.-
lltia ul St-Olive). — Voyage en Orient.
X^^amcS^feitiœ^a'émcute : Il. (Gillot de Kérbardène).
iés, VIII. L'Hydromancie. (A. Peladan).
- e. II (Jules LeSire).- Huitième concours.
V. Travaux de MM. T. Debray, J.-B. Filerre, Auguste
Boissier.— Notes et documents pour servir- à l'histoire
de Lyon sous le règne de Louis XIV. 1672. (A. Péri-
caud l'aîné). — L'Histoire (E. Wast).- Bibliographie.
Temple des Druides d'Uzès, par V. de Baumefort; Re-
traites légales du clergé, par l'abbé Tounissoux ; Poé-
sies par M. Alexis C. Cormilliolle Delaunay (Adrien
Peladan). — Poésies de MM. Guyet, P. Raynaud, Ch.
Marillier, L. Audiat.
A MONSIEUR ADRIEN PELADAN (voir p. 673).
Margaritas anteporcos !
YIUS avez bien raison , si dans un certain monde
90 dit parfois ces mots : Deus, exaudi nos,
On ne demande pas la force qui féconde,
Les facultés du cœur et celles de l'esprit.
Cela ne sert à rien ; on est utilitaire ;
Mais on veut obtenir un solide appétit,
Des honneurs et des croix , surtout le savoir-faire
Qui devine la prime et les bonnes valeurs.
Peur quelques pauvres sous on donnerait le reste ,
Et l'on -ne craindra pas , parmi les grands voleurs,
De hanter leur caverne et d'y prendre la peste.
La gloire d'un beau nom est un sot préjugé
Qu'on avait autrefois , une vieille défroque ,
Dont personne aujourd'hui ne veut être chargé.
Votre cœur indigné péniblement suffoque -
Et cependant , Monsieur , ces triples mots latins ,
Que naguère écrivait la France littéraire,
Indiquent , selon rîioi, que les brutaux instincts , *
Ces ministres, zélés de la vile matière ,
N'osent marcher qu'après les perles de l'esprit.
Vous êtes , je le crains, dans une erreur profonde :
L'esprit chez nus seigneurs est un pauvre proscrit.
Voyez autour de nous partout dans le beau monde ,
Dais ce. monde fringant, serviteur du nefas ,
J'entends dire : Porcos ante margaritas.
Paul ST-OLIVE.
21 juillet 1861.
VOYAGE EN ORIENT.
DAMAS EN TEMPS D'ÉMEUTE.
II.
LES TROIS ÉMEUTES.
Nous assistons, à huit heures, à la messe du
Père président, dans Ja tribune de la chapelle
du couvent latin , qui est l'église catholique de
Damas. Cette chapelle est grande et élevée ;
mais elle n'est point ornée et paraît sans luxe,
contre l'usage espagnol. Elle a la forme d'un
carré long dont un côté est occupé par les hom-
mes , l'autre par les femmes. Il n'y a ni chai-
ses ni bancs ; on se tient debout ou on se
prosterne sur des nattes, comme en Italie, et
le chapelet tient lieu de livre. A. l'élévation
tous les assitants se frappent avec bruit la
poitrine et poussent des gémissements. La foi
est peu éclairée , mais elle est vive et il n'y a
guère de sceptiques dans le vieil Orient. Mon
compagnon de voyage était déiste et manifes-
tait une grande indifférence pour le culte ex-
térieur,en répétant à satiété que la prière men-
tale suffisait : Sursum corda. Elevé dans les
principes du jacobinisme, il haïssait de bonne
foi les prêtres et les nobles , qu'il accusait des
malheurs du genre humain. Les Ruines de Vol-
ney l'avaient imbu d'un préjugé incurable.
D'ailleurs , ayant servi dans le corps médical
pendant l'injuste guerre de Napoléon en Espa-
gne , il avait de l'antipathie contre les moines
espagnols , qui, à ses yeux étaient ignorants
et fanatiques. Toutefois, comme il savait vivre,
il se contenait, sachant combien je respectais
le dévouement des religieux et des missionnai-
res du Levant , dont la vie est une abnéga-
tion continue. Nous évitions toutes controver-
ses , ayant assez à faire, lui dans sa recherche
des plantes, et moi dans l'étude de l'histoire.
Notre première conversation avec les reli-
gieux après le dîner , roula sur l'état actuel de
la ville et les dangers auxquels est exposé un
Franc qui veut la visiter.
Le Père président nous explique toute la
difficulté des circonstances , puisque la ville
est au pouvoir de l'émeute victorieuse.
— Trois émeutes ont fait tour à tour explo-
sion, après quelques années de calme. La pre
mière a eu pour occasion l'imprudence d'un mé-
decin grec , chrétien séparé de Rome et imbu
des idées impies qu'il avait puisées dans les
universités de l'Italie. Ce médecin recevait
dans sa maison, pour y passer la soirée , des
chrétiens et des musulmans. On y buvait du
vin et on y tenait même. des propos légers ou
indiscrets. La société orientale a donné nais-
sance à tous les cultes et à tous les rites qui
existent en Occident. Les sociétés secrètes du
moyen-âge s'y sont maintenues au milieu de
l'inconstance des révolutions, et chez les Turcs
de Damas , la franc-maçounerie a ses adepte
CINQUIÈME ANNEE. No 45.
¡.'
3 AOUT IKK y;
ON S'ABONNE V >
A LYON, Uti &N. 9 fr.
LA FRANCE
AUX BUREAUX, T N A Lm 17R iL~~TLi~~tJ ~-~< A~ ANfr'17 ~t N1 prieur 6MOts.Sfr.leport
Rue d'Auvergnt; .13.. (Ext~rieur, le port
de postes.
LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE. (en sus )
-
T~M~tcus les samedi. — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
y;::::; t5:: t\- Î";~I V:1
f --JOMMAIRE.
t':';;;:~i - J.-
lltia ul St-Olive). — Voyage en Orient.
X^^amcS^feitiœ^a'émcute : Il. (Gillot de Kérbardène).
iés, VIII. L'Hydromancie. (A. Peladan).
- e. II (Jules LeSire).- Huitième concours.
V. Travaux de MM. T. Debray, J.-B. Filerre, Auguste
Boissier.— Notes et documents pour servir- à l'histoire
de Lyon sous le règne de Louis XIV. 1672. (A. Péri-
caud l'aîné). — L'Histoire (E. Wast).- Bibliographie.
Temple des Druides d'Uzès, par V. de Baumefort; Re-
traites légales du clergé, par l'abbé Tounissoux ; Poé-
sies par M. Alexis C. Cormilliolle Delaunay (Adrien
Peladan). — Poésies de MM. Guyet, P. Raynaud, Ch.
Marillier, L. Audiat.
A MONSIEUR ADRIEN PELADAN (voir p. 673).
Margaritas anteporcos !
YIUS avez bien raison , si dans un certain monde
90 dit parfois ces mots : Deus, exaudi nos,
On ne demande pas la force qui féconde,
Les facultés du cœur et celles de l'esprit.
Cela ne sert à rien ; on est utilitaire ;
Mais on veut obtenir un solide appétit,
Des honneurs et des croix , surtout le savoir-faire
Qui devine la prime et les bonnes valeurs.
Peur quelques pauvres sous on donnerait le reste ,
Et l'on -ne craindra pas , parmi les grands voleurs,
De hanter leur caverne et d'y prendre la peste.
La gloire d'un beau nom est un sot préjugé
Qu'on avait autrefois , une vieille défroque ,
Dont personne aujourd'hui ne veut être chargé.
Votre cœur indigné péniblement suffoque -
Et cependant , Monsieur , ces triples mots latins ,
Que naguère écrivait la France littéraire,
Indiquent , selon rîioi, que les brutaux instincts , *
Ces ministres, zélés de la vile matière ,
N'osent marcher qu'après les perles de l'esprit.
Vous êtes , je le crains, dans une erreur profonde :
L'esprit chez nus seigneurs est un pauvre proscrit.
Voyez autour de nous partout dans le beau monde ,
Dais ce. monde fringant, serviteur du nefas ,
J'entends dire : Porcos ante margaritas.
Paul ST-OLIVE.
21 juillet 1861.
VOYAGE EN ORIENT.
DAMAS EN TEMPS D'ÉMEUTE.
II.
LES TROIS ÉMEUTES.
Nous assistons, à huit heures, à la messe du
Père président, dans Ja tribune de la chapelle
du couvent latin , qui est l'église catholique de
Damas. Cette chapelle est grande et élevée ;
mais elle n'est point ornée et paraît sans luxe,
contre l'usage espagnol. Elle a la forme d'un
carré long dont un côté est occupé par les hom-
mes , l'autre par les femmes. Il n'y a ni chai-
ses ni bancs ; on se tient debout ou on se
prosterne sur des nattes, comme en Italie, et
le chapelet tient lieu de livre. A. l'élévation
tous les assitants se frappent avec bruit la
poitrine et poussent des gémissements. La foi
est peu éclairée , mais elle est vive et il n'y a
guère de sceptiques dans le vieil Orient. Mon
compagnon de voyage était déiste et manifes-
tait une grande indifférence pour le culte ex-
térieur,en répétant à satiété que la prière men-
tale suffisait : Sursum corda. Elevé dans les
principes du jacobinisme, il haïssait de bonne
foi les prêtres et les nobles , qu'il accusait des
malheurs du genre humain. Les Ruines de Vol-
ney l'avaient imbu d'un préjugé incurable.
D'ailleurs , ayant servi dans le corps médical
pendant l'injuste guerre de Napoléon en Espa-
gne , il avait de l'antipathie contre les moines
espagnols , qui, à ses yeux étaient ignorants
et fanatiques. Toutefois, comme il savait vivre,
il se contenait, sachant combien je respectais
le dévouement des religieux et des missionnai-
res du Levant , dont la vie est une abnéga-
tion continue. Nous évitions toutes controver-
ses , ayant assez à faire, lui dans sa recherche
des plantes, et moi dans l'étude de l'histoire.
Notre première conversation avec les reli-
gieux après le dîner , roula sur l'état actuel de
la ville et les dangers auxquels est exposé un
Franc qui veut la visiter.
Le Père président nous explique toute la
difficulté des circonstances , puisque la ville
est au pouvoir de l'émeute victorieuse.
— Trois émeutes ont fait tour à tour explo-
sion, après quelques années de calme. La pre
mière a eu pour occasion l'imprudence d'un mé-
decin grec , chrétien séparé de Rome et imbu
des idées impies qu'il avait puisées dans les
universités de l'Italie. Ce médecin recevait
dans sa maison, pour y passer la soirée , des
chrétiens et des musulmans. On y buvait du
vin et on y tenait même. des propos légers ou
indiscrets. La société orientale a donné nais-
sance à tous les cultes et à tous les rites qui
existent en Occident. Les sociétés secrètes du
moyen-âge s'y sont maintenues au milieu de
l'inconstance des révolutions, et chez les Turcs
de Damas , la franc-maçounerie a ses adepte
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6313805z/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6313805z/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6313805z/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6313805z/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6313805z
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6313805z
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6313805z/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest