Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-07-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juillet 1929 01 juillet 1929
Description : 1929/07/01 (A30,N102). 1929/07/01 (A30,N102).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62805775
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. No 102.
LE NUMERO : 30 CENTIMES
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Les troglodytes modernes
Il est curieux de voir que la civilisation
moderne n'a pas chassé complètement cer-
tains usages des plus anciens: pour les trans-
ports, le fait est frappant : dans certains
coins retirés, mais fréquentés par les tou-
ristes on voit les plus modernes limousines
marchei de pair avec des chariots dignes
des rois fainéants. Même pour l'habitation
on peut faire la même constatation : beau-
coup d'hommes vivent encore dans les ca-
vernes.
En France même, en excursionnant en
montagne ou en longeant la Loire on aper-
çoit ces « nids » humains à flanc de co-
teau.
Mais c'est évidemment dans les régions
les plus lointaines ou les moins européennes
de nos Colonies que l'on trouve des peupla-
des entières troglodytes.
Il existe des grottes sur des cours d'eau
et des grottes en montagne : les grottes an-
namites de Phong Na sont de la première
catégorie j les grottes marocaines du Tafila-
let appartiennent à la seconde.
Les grottes d'Annam, suites de couloirs
et de salles immenses peuvent être visitées
en bateau : elles ne servent d'abri qu'aux
prêtres et aux fidèles qui y ont aménagé
des pagodes avec des tables ou de modestes
autels. Les touristes audacieux y organisent
de vastes excursions car les couloirs profonds
constituent un dédale sans fin interrompu
par d'immenses salles obscures et sonores
où s'accumulent stalactites et stalagmites
de couleurs vives. Elles sont sinon « im-
pénétrables » du moins encore relativement
t impénétrées » et il est prudent de ne s'y
avancer que lentement à la boussole et avec
tous les appareils d'éclairage voulus.
Les voyageurs qui ont ose sonder leur
profondeur, en ont fait des descriptions
précises et enthousiastes.
Dans le numéro d'avril dernier, la revue
a Extrême-Asie » publie un « rapport » très
captivant illustré de croquis.
Ce que ce rapport ne dit pas, reconnaît
lui-même l'auteur, c'est « la gamme des
émotions que prodigue la visite des grottes :
elles vont de la joie qu'on éprouve à regar-
der une ciselure sans défaut à la plus ex-
trême gravité lorsqu'on débouche dans une
salle immense, oppressante de ténèbres, so-
nore comme une cathédrale. »
Certes, la description invite au voyage,
mais les émotions sont d'un dilettante.
Les grottes marocaines, elles, ont un tout
autre caractère. Elles se dissimulent dans
la région montagneuse et. vraisemblable-
ment, dans les forêts inexplorées du Moyen-
Atlas.
Ces grottes servent d'habitation aux tri-
bus des Ait Leri, des Imihouaches, des
Ait Atta d'Oumalou et des Ait Sahburans,
peuplades guerrières' et très courageuses.
Une exploratrice marocaine qui, après les
Rohils, les Segonzac et les de Foucault
semble avoir approché ces hommes des ca-
vernes d'assez près, vient de nous donner
d'intéressantes indications sur ces tribus.
Les Ait Leri, sédentaires, sortent peu de
leurs cavernes.
Les Aït Atta Oumalou, nomades et com-
merçants, s'abritent aussi avec leurs animaux,
l'eau, s'abritent aussi avec leurs animaux,
contre leurs ennemis ou contre le froid dans
des grottes naturelles.
Les Ait Sahburans, montagnards sauva-
ges, bien qu'on n'ait pu encore savoir quelle
est exactement leur retraite, vivent sans
doute dans les trois souterrains de leurs
forêts vierges où ils n'ont comme voisins
que les grands fauves africains ! Ils n'en
sortent que pour apporter sur les marchés
leurs richesses, dattes, henné, bois de cons-
truction et armes.
Voilà les tribus qui, actuellement, nous
combattent : tous ces hommes si on n'y
prend garde iront, sortis de leurs caver-
nes, non plus pour faire le commerce mais
pour prendre les armes contre nous : le
péril est plus grand qu'on ne le croit en
lisant les communiqués officiels ou officieux
sur le Tafilalet. En bataille, ces hommes
sont des soldats redoutables ; dans leurs
cavernes, ils sont invulnérables même quand
l'avion les survole.
Sont-ils irréductibles pacifiquement ?
Toute la question est là.
Il semble bien qu'on puisse obtenir leur
soumission lentement mais pacifiquement.
La moitié de la tribu des Aït-Atla Ouma-
lou, avait avant les événements actuels, fait
la paix avec nous. N'est-ce pas une indica-
tion ? Une politique sage, juste surtout,
respectueuse des droits des indigènes pour-
rait sans doute arriver avec le temps, à
une pacification sûre et complète sans sa-
crifices et sans hécatombes.
C'est un souhait ardent que nous for-
mons au bas de ces impressions. pittores-
ques.
Espérons que bientôt la France, appor-
tant «le progrès, mais respectant les traditions
sur tout son territoire d'outre-mer permettra
aux touristes d'aller en toute tranquillité
visiter les hommes des cavernes, de l'An-
nam au Maroc.
MicMcË flclafrfoer/cr
Député des Côtes-du-Nord.
Membre de la Commission
de la Marine Marchande.
M. Maginot à Saint-Dié
- 8'
M. Maginot, ministre des Colonies, a inau-
guré hier matin l'école rattachée au prévento-
rium de la Combe-Senones. Ce préventorium.
qui est l' oeuvre de la Jeunesse républicaine du
11* arrondissement de Paris. et plus spéciale-
ment de fon président, M. Verlot, député des
Vosges, fut fondé il y a sept ans. Depuis cette
date, il a hébergé plus de 2.000 enfants venus
de tous les points de France.
En félicitant M. Verlot, le ministre a associé
an nom du député celui de sa compagne, qui
est l'animatrice 120 pensionnaires de ses soins maternels. Il a
vanté l'abnégation des hommes de coeur qui,
sans être révolutionnaires, savent être sociaux,
et font le bien pour le seul souci de le faire.
M. Maginot a repris ce matin rue Oudinot
la direction de ses servicea.
8..
Epilogue de l'Exposition
rétrospective des colonies
françaises d'Amérique
Une réception vient d'avoir lieu à la Mai-
son des nations américaines du Comité
France-Amérique, à l'occasion de la clôture
de l'exposition rétrospective des colonies
françaises en Amérique du Nord, organisée
par les soins de la Société d'histoire du Ca-
nada, dont le président est M. Gabriel Ha-
notaux, de l'Académie française, président
du Comité France-Amérique.
M. Hanotaux le premier remercia le gou-
vernement canadien en la personne de
l'Hon. Raoul Dandurand et termina en fé-
licitant tous ceux qui s'étaient occupés de
l'organisation de l'exposition.
Le duc de Levis-Mirepoix remercia le Co-
mité France-Amérique de son accueil. Il pré-
senta et commenta le catalogue et il conta
ensuite l'inoubliable accueil qu'il reçut à
Ottawa, lors de son récent voyage en Amé-
rique, où il fut reçu par le président de la
Chambre des communes, l'honorable Rodol-
phe Lemieux, et tous les membres du gou-
vernement. Il termina par un hommage à
M. Hanotaux, à l'amiral Lacaze et au séna.
teur Dandurand, et à tous ceux qui s'unis-
sent dans le culte désintéressé de l'histoire.
M. Raoul Dandurand fit un large tableau
de l'entrée dans l'histoire générale du Ca-
nada comme nation et insista sur l'utilité de
la revue Nova Francia, organe de la Société
> d'histoire du Canada, qui révèle au grand
public tant de faits ignorés de l'histoire du
Canada.
Sagesse orientale
1 eT
On ne taille pas le bois de la lance au
moment où l'on déclare la guerre.
*
Se fâcher quand on a été battu, c'est faire
une haie après que la hyène a emporté les
bestiaux.
(Dictons Abyssins).
l
Le Sultan en France
Le Sultan du Maroc, accompagné du ma-
réchal Franchet d'Espérey, du grand vizir
El Mokri, de Si Mameri, aq M. Marc, minis-
tre plénipotentiaire, et de sa suite, a assisté
aux épreuves de la 98 journée du concours
hippique de Vichy qu'il a suivies avec le
plus grand intéreêt.
Dans la matinée d'hier, Sa Majesté se
rendait à Royat où il fit l'ascension du Puy-
de-Dôme Revenu par la route au Mont-
Dore, il retournera demain à Clermont et à
Royat.
La VI' conférence Nord-Africaine
La Vie Conférence nord-africaine aura lieu
cette année à Tunis le 12 novembre prochain.
Comme les précédentes, elle s'occupera tout
particulièrement de questions économiques :
liaisons rapides entre les trois gouvernements de
l'Afrique du Nord, amélioration des réseaux
télégraphiques et téléphoniques, création de
services aériens.
La Vn Conférence, qui a eu lieu à Rabat
en 1928, avait fait une place importante dans
ses conversations à diverses questions sociales.
La réunion de cette année s' attachera égale-
ment à régler certains problèmes de la plus
haute importance dans ce domaine : lutter con-
tre les maladies sociales, trachome, syphilis.
tuberculose surtout qui paraît s'accroître en
Afrique du Nord depuis que les travailleurs
indigènes vont nombreux s'employer en France.
Enfin, une question avait été effleurée l'an-
née dernière qui sera, cette année, d'actualité :
la lutte contre les acridiens. L'invasion de sau-
terelles qui a eu lieu en Algérie cette année n'a
été enrayée qu'après une véritable campagne
mobilisant 60.000 hommes armés de matériel
moderne. Rappelons, par contre, que l'invasion
qui menaçait le Maroc a été, comme l'année
précédente, arrêtée à son début, avant la ponte,
soit dans le Sous, soit de ce côté-ci de l'Atlas.
Ajoutons que la septième conférence nord-
africaine qui revêtira une toute particulière im-
portance aura lieu à Alger, en 1930, l'année
du centenaire.
MM THÈSE SUR LE TRACHOME
Cette dangereuse maladie, qui cause tant de
ravages en Tunisie, fait t objet d'études nom-
breuses. Un jeune étudiant tunisien vient d'ap-
porter une nouvelle contribution à ces travaux.
« Le traitement du trachome par l'huile de
chaulmoogra ? n tel est le titre de la thèse de
doctorat en médecine que vient de soutenir de-
vant l'Université de Montpellier M. Ahmed
Chabini, avec succès et félicitations du jury.
Le nouveau docteur est le fils de M. Cha-
bini, interprète principal du Contrôle civil de
Tunis.
AU TOGO
Le chemin de fer du Nord
a Le Togo est assurément une des
Colonies africaines les plus avan-
cées dans la voie de la civilisation
méthodique et rationnelle dont l'œuvre se
poursuit sans heurt », lisons-nous dans
l'opuscule « Le Togo Français 9, édité,
avec une très belle illustration de Jean Ker-
hor, par f Agence Economique des Tari-
toires Africains sous mandat.
Bien que ri ayant que 53.000 km. carrés de
superficie (les 2/3 de l'ancien Togoland),
le Togo français possède déjà 329 kilo-
mètres de voies ferrées dont 167 vers le
nord du territoire, de Lomé à Atakfamc que
prolonge actuellemellt une belle route car-
rossable pendant toute Vannée jusqu'à la
frontière septentrionale, commune avec la
Haute-Volta.
Il semble assez surprenant que nous
n'ayons pas mis à exécutio", dès notre prise
de possession, le projet allemand consistant à
prolonger vers le nord la ligne Lomé-Atak-
famé.
La raison en est que VAdministration
française et entre autres VAdministrateur
Walfel estima qu'il était nécessaire avant
toute chose de faire produire au territoire
de quoi se suffire à lui-même, pour que
toute nouvelle entreprise soit couverte par
ses propres ressources, de sorte que la
France ne soit pas ultérieurement obligée
d'exiger le remboursement de ses dépenses
au premier occupant si, d'aventure, on lui
restituait ses anciennes colonies par un sys-
tème de compensation.
L'essor économique du Togo a été suffi-
samment rapide grâce à l'habile impulsion
du Commissaire de la République, M. le
Gouverneur Bonnecarrèrc, pour que puisse
être repris le projet allemand avec les va.
riantes motivées par le développement éco-
nomique et les modifications li-rrilorialcs,
Envisagé dès 1905 par les allemands, le
chemin de fer du Nord-Togo devait s'amor-
cer à la bifurcation d'Agbomoll, située à
2 kilomètres au sud d'A/a/lpam": et se diri-
ger par Djabataorêy Kambolé, Bassari sur
Banjeli et Tschopowa avec une variante
sur Sokodé. Cette ligne devait desservir les
gisements métallifères de Banjeli et les ré-
gions minières de Bimbelé et Yendi. Le tracé
allemand évitait la traversée pénible des
vallées de la Kara, de Koumongou et de
roti.
Le passage de Tschopowa et Bimbelé-
Yendi dans la sone,-- .--. q a ame-
nés à modifier le tracé primitif et à diriger
notre voie ferrée par Nyamassila, Djaba-
taoré, Sokodé, premier centre économique à
atteindre.
De N yamassila, une bonne route gagne
le centre cotonnier de Kpessi oit est ins-
tallée une usine d'égrenage.
Dores et déjà on peut estimer le rende-
ment de cette voie ferrée, car la ligne Lomc-
Atakpamé a rendu de grands services en
assurant à la montée le transport des pro-
duits d'alimentation européenne et indi-
gène (sel, céréales), et des matériaux de
construction.
A la descente, le colon (1.230.910 kilos),
le kapok, la karité, les céréales du Nord
pour les indigènes du Sud.
Il est évident que de Sokodé, le c he-
min de fer sera prolongé jusqu'à Sausonné-
Mango et relie ultérieurement au grand ré-
seau central de l'A. O. F., réseau qui, une
fois terminé, dotera notre empire Ouest-
Africain d'un système de communications
nécessaire et suffisant aux exportations des
produits du crû qui trouveront dans les
ports aménagés l'extitoire indispensable et
aussi rapproché que possible. Il
Avant de songer au transsaharien, pen-
sons donc à l'achèvement du réseau ferro-
viaire de l'A. O. F., qui, grâce à ses ré-
serves financières, peut engager les traiiaux
sans que l'indigène ait à supporter de nou-
velles taxes et dans les meilleures conditions
techniques et de sécurité.
Emmmt Jfaudoft,
Sénateur de la Mamt,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
La croisière du" Tourville"
Le Tourville est arrivé à Tahiti le 18 juin.
L'annonce de son arrivée avait attiré dans
la ville de Papeete des milliers d'indigènes,
venus de toutes les parties de l'île de Tahiti
et des îles voisines.
La population entière, française et indi-
gène, s'ingénie à rendre le séjour de notre
croiseur aussi agréable que possible.
Le 18 juin, le Gouverneur se rend à bord
accompagné de 25 chefs indigènes, tandis
que plusieurs chalands chargés de fruits of-
ferts par les différents districts à l'équipage
du Tourville accostent le bâtiment.
Les indigènes organisent en son honneur
des concours de chant, de danses et de cos-
tumes anciens. Ils offrent à l'état-major, aux
officiers mariniers et matelots un grand ban-
quet à la mode du pays.
Le 23 juin, une cérémonie militaire a lieu
devant le monument aux morts en présence
du Gouverneur. La compagnie de débarque-
ment du croiseur rend les honneurs et le
commandant dépose une gerbe de fleurs au
pied du monument.
L'hydravion du croiseur survole l'île, em-
barquant successivement 20 chefs indigènes
qui manifestent leur émerveillement.
Le 27 juin, le Tourville quitte Papeete et
mouille quelques heures après en baie de
Pcpetoai, île de Moréa, d'où il repart le 28
pour se rendre à Bora-Bora tandis qu'un de
ses hydravions survole le groupe des îles
Sous le Vent.
Le T ourville doit se rendre ensuite en
Nouvelle-Zélande.
A la. Société des Nations
..1
Commission des Mandats
La Commission des Mandats s' est réunie au-
jourd'hui à Genève, pour y tenir sa quinzième
session. Elle examinera au cours de cette ses-
sion les rapports annuels des puissances manda-
taires, en présence de leurs représentas accré-
dités.
..a
Le travail indigène obligatoire
Résumant les travaux de la Conférence
internationale du travail dont une commis-
sion s'occupe plus particulièrement du tra-
vail obligatoire aux colonies, M. Poulaine,
du Temps" constate avec raison que cette
question du travail forcé a fortement im-
pressionné le monde colonial dont pour la
première fois, les yeux se sont tournés vers
Genève, avec une anxiété que n'a pas tou-
jours soulevée chez lui la gravité des problè-
mes internationaux qui s'y traitaient déjà.
Nous avons à la vérité, écrit M. Poulaine,
partagé cette anxiété sans avoir pour cela
cédé un seul instant aux craintes exprimées
par certains de voir les débats tourner à l'ai-
gre et envahir le domaine politique. Ils ont
heureusement conservé jusqu'au bout une
haute tenue morale et n'ont cessé de se dé-
rouler dans une atmosphère de parfaite séré-
nité. Mais la meilleure conclusion qu'on en
pourrait tirer, avant celle qu'adoptera la
conférence de 1930 dont le travail est main-
tenant préparé, ne serait-elle pas de poser la
question coloniale sur le terrain purement
national et d'y intéresser d'abord tous les
Français avant de convier à son étude les
assemblées internationales ? »
Nous souhaitons instamment avec notre
confrère que tous les Français s'intéressent
à la question coloniale.
.,.
AU CONSEIL D ETAT
ces
Rejet de la requête d'un huissier porteur
de contraintes à Cayenne.
Cette haute juridiction a rejeté la requête 1
que M. J. Larance, huissier, portcui de con-
traintes à Cayenne (Guyane) avait intro-
duite, aux fins d'annulation, pour excès de
pouvoir de l'art. 15 d'un arrêté, en date du
Il octobre 1924, du gouverneur de la Guyane
Française, fixant le mode de recrutement, le
statut et les émoluments des agents de pour-
suite attendu, a décidé le Conseil pour-
d'Etat,
qu'il appartenait au gouverneur, dans l'exer-
cice des pouvoirs qu'il tient de l'ordonnance
royale du 27 août 1828, de modifier ses arrê-
tes des 29 mars et 14 avril 1921.
.11 a donc pu légalement prescrire, par
l'art. 15 de son arrêté du Il octobre 1924
« fixant le mode de recrutemont, le statut et
les émoluments des agents de poursuites ».
que fet» porteurs de contraintes qui, aux ter-
mes de 1 art. 12 dudit arrêté, sont à la dispo-
sition du trésorier-payeur général ou du tré-
sorier particulier, pouvaient être suspendus
provisoirement de leurs fonctions, en cas de
faute grave par le trésorier-payeur ou le tré-
sorier particulier, sous réserve de la mesure
définitive d'intervenir à leur égard.
Dès lors,le requérant n'est pas fondé à sou-
tenir que, par les dispositions de l'art. 15, le
gouverneur de la Guyane a excédé ses pou-
voirs.
Dépêches de Hadochine
1 - 1
Condamnation à mort
On mainte d'Hanoï à t'lllttollllcifi que la
cour d'Hanoi réunie en session extraordi-
naire a condamné à mort, après débats, devant des témoignages acca-
bl/mts, le sergent de tirailleurs lo Sap
(Hat qui fut un des auteurs de la révolte
du llinh-Uclt, dans le territoire de Mon-
eety, en novembre 1919, au cours de la-
quelle deux sous-ofliciers français, plu-
sieurs gradés et soldats annamites avaient
été sauvagement assassinés. De Chine, oit
il s'était réfugié, 1.0 Sap Gial avait conduit,
à plusieurs reprises, une importante bande
de pirates qui avait opéré dans les provin-
ces tonkinoises limitrophes, poussant
même jusqu'à la province de Haiduong oU
il avait enlevé en otage une Française,
Mme Divet, sur la concession de llenchau.
Les méfaits de cette bande nécessitèrent les
opérations d'une colonne de troupes, qui,
sous le commandement du général ftoguès,
la dispersa en rétablissant, en môme
temps, le calme et la sécurité. Lo Sap Oint
qui avait été condamné à mort lin/' contu-
mace en 1021 fut repris, il U a un mois,
dans la région frontière.
En examinant de près le.': circonstances 1
qui entourèrent L'affaire et causèrent la ré-
volte, M. Le Gao, dans le CoulTier de Haï-
phong insiste sur la nécessité absolue d'uti-
liser pour le commandement des troupes in-
digènes en Indochine des cadres français
ayant l'expérience du pays et connaissant
la langue, les mœurs et les coutumes. Il
considère utile de répéter à l'occasion de re
procès, que la méthode actuelle de roule-
ment des cadres des troupes coloniales en-
tre les diverses colonies, sans spécialisa-
1. tion, est ici néfaste et dangereuse.
(Indopruifi.)
Un couvent au Laos
En 1924, était fondé à Vicntiane (Laos) un
couvent de religieuses laotiennes.
Cet institut dit des « Amantes de la Croix »,
compte actuellement six professes, réparties en
trois maisons, et qui assurent, avec l'aide des
novices et des postulantes, au nombre de qua-
torze, le service de l'église, de l'école, du ca-
téchisme, du chant et de l'harmonium.
Les élèves de ces écoles obtiennent d'excel-
lentes notes aux examens officiels, surtout en
ce qui concerne les travaux d'aiguille.
Ces religieuses indigènes sont à la fois bonnes
ménagères, institutrices et catéchistes instruites
et dévouées. Munies de leurs diplômes officiels,
elles sont rétribuées par l'impôt scolaire.
Les services rendus par cette heureuse fon-
datjon sont déjà très appréciables.
Comment s'expliquent les incidents
du pénitencier de Saint-Martin-de-Ré
»♦«
Sous des titres divers tous les journaux ont
raconté ces jours derniers qu'il y avait eu
une mutinerie de bagnards au pénitencier
de Saint-Martin-de-Ré; mais aucun n'a don-
né sur ces incidents quelques explications
qui puissent permettre aux lecteurs de se
former une opinion sur les motifs qui ont
amené cet événement.
En réalité, il y a actuellement à Saint-
Martin-de-Ré des condamnés à la relégation
qu'on appelle des relégués ou plus vulgaire-
ment des récidivistes, et des condamnés aux
travaux forcés qu'on appelle des bagnards.
Il y a assez de différence entre ces deux
catégories de prisonniers pour éviter de les
réunir dans un même établissement, comme
le fait l'administration pénitentiaire. En les
soumettant au même régime elle s'expose à
de fâcheux événements comme celui qui
vient de survenir à Saint-Martin-de-Ré.
Les condamnés aux travaux forcés n'ont
aucun motif pour justifier lec actes de mu-
tinerie auxquels ils ont probablement pris
part. Ceux qui ont été invoqués, améliora-
tion de la nourriture, mauvaise gestion de la
cantine, etc., sont ceux qui sont invoqués
dans toutes les prisons lorsqu'il y a une
manifestation. Si la peine à laquelle les
condamnés aux travaux forcés ont été con-
damnés peut être subie en France, en cas
d'empêchement à leur translation dans la
colonie pénitentiaire pour laquelle ils sont
désignés, et jusqu'à ce que cet empêchement
ait cessé (article premier de la loi du 30 mai
1854 sur l'exécution de la peine des travaux
forcés), il n'en est pas de même pour les
relégués. Leur régime est fixé par la loi du
28 mai 1885 dont l'artide 12 est ainsi
conçu :
Article loZ. -- La rclcgation ne sera a f pli-
quve qu'à t'expiration de la dernière peine
à subir par le condamne. Toutefois. faculté
est laissée au gouvernement de dei'anecr
cette époque pour opérer le trausferenient du
relègue. Il pourra également lui faire su fur
tout ou partie de la dernière peine dans un
pénitencier. Ces pénitenciers pourront servir
de dépôt pour les libérés qui y seront main-
tenus jusqu'au prochain départ pour le lieu
de relégation.
Ainsi donc: l'administration pénitentiaire
a le pouvoir de maintenir au pénitencier de
Saint-Martin-de-Ré les relégués qui y ont été
envoyés avant d'avoir terminé leur peine.
Mais aucun texte légal, autre que des circu-
laires, n'ayant aucun caractère législatif, ne
lui permet d'y maintenir à demeure pendant
plusieurs mois ceux qui ont été libérés avant
leur départ pour cp pénitencier. Le législa-
teur avait bien prévu ce cas puisque dans
ce même article 12 il a donné au gouverne-
ment "le pouvoir de faire partir le condamné
avant d'avoir terminé la peine qu'il subis-
sait.
Comme le transfèrement pour la Guyane
qui est la seule colonie pénitentiaire de la
France ne se fait qu'une fois ou deux par
an, c'est à l'administration pénitentiaire
qu'il appartient de désigner en temps oppor-
tun les relégués qui doivent faire partie des
convois. Cette mesure est d'autant plus fa-
cile à appliquer, que la peine qui est pro-
noncée en même' temps que la relégation,
n'est jamais inférieure à un an de prison.
Or, le navire qui est chargé du transfère-
ment des condamnés fait toujours un voyage
annuel. Avant la guerre de 1914 il en faisait
deux.
L'administration pénitentiaire n'a donc au.
cun motif pour maintenir au pénitencier de
Saint-Martin-de-Ré les relégués qui avaient
terminé, avant leur départ pour cet établis-
sement, la peine à laquelle ils avaient été
condamnés.
Une autre considération oblige le Gouver-
nement à ne pas ajourner le transfèrement
des condamnés à la relégation.
D'après l'article premier du décret du 26
novembre 1885 portant règlement d'adminis-
tration publique pour l'application de la loi
du 27 mai 1885 sur la ri-légation des récidi-
vistes, la relcgation est individuelle ou col-
lective. Les articles 2 et 3 (le ce décret sont
ainsi conçus : 1 1.
Article 2. - L., relégation individuelle
consiste dans l'internement, en telle colonir
ou possession française déterminée, des re- |
légués admis à y résider en alll de libertr,
à la charge de se conformer aux mesures
d'ordre et de surveillance qui seront prescri-
tes en exécution de l'article premier de la
loi dit 27 mai 1885. C es relégués seront sou-
mis dans la colonie au régime de droit com-
mun et aux juridictions ordinaires.
Article 3. - La relégation collective con-
siste dans l'internement sur un territoire dé-
terminé des relégués qui n'ont pas été, soit
avant, soit après leur envoi hors de France,
reconnus aptes à bénéficier de la rclègation
ipidi elle.
D'après ces dispositions les relégués indi-
viduels vivent en liberté dans la colonie où
ils sont placés. Ils subviennent à leurs be-
soins par leurs ressources ou leur travail et
ne sont pas à la charge de l'Ktat. Ce sont des
indésirables dont la France se débarrasse en
les envoyant dans une colonie.
Les relégués collectifs sont également des
indésirables, mais ils sont d'une autre caté-
gorie. N'ayant pas de ressources et n'étant
pas en état de subvenir à leurs besoins par
un emploi ou une profession, l'administra-
tion pénitentiaire les organise en groupes,
comme les condamnés aux travaux forcés, et
les fait travailler. Comme ces derniers, ils
sont privés de leur liberté et ils sont une
charge pour l'Etat.
D'après les renseignements fournis par les
journaux il y a, pénaît-il, à Saint-Martin-de-
Ré plus de 400 relégués qui attendent leur
départ pour Cayenne.
Nos lecteurs comprendront facilement que,
les relégués individuels tout au moins, si-
non les relégués collectifs, qui y sont main-
tenus par l'administration pénitentiaire
sans en avoir le. droit, aient manifesté leur
mécontentement. Le Gouvernement ne peut
pas disposer a sa guise de ces hommes qui
sont, en somme, libres puisqu'ils ont subi
leur peine.
Les relégués ont un statut qui est fixé' par
la loi du 27 mai 1885 dont je viens d'indi-
quer les principales dispositions. En ne le
respec tant pas, l'administration pénitentiaire
I ( s'expose, à de fâcheuses manifestations pour
lui rappeler ses obligations. C'est ce qui
I vient d'avoir lieu à Saint-Martin-de-Ré.
( Commandant .aporle.
L'ANTENNE COLONIALE
Le poste militaire de Tunis
Depuis peu, les amateurs de T.S.F. peu-
vent suivre, très distinctement les émissions
radiophoniques du poste militaire de Tunis-
Kasbah.
Un effort intéressant s'y poursuit grâce à
une équipe parfaite de spécialistes, en parti-
culier M. Marcel Blandin, ingénieur E.F.M.
Le poste de Tunis-Kasbah a commencé
ses émissions radiophoniques avec trois dis-
ques obligeamment prêtés par une maison
de la ville. Il avait sollicité les conseils des
auditeurs et amateur* sans-filistes, mais
aucune réponse ne vint.
Aujourd'hui, les programmes ont pris plus
d'importance. Les concerts sont parfaitement
perçus et suscitent une correspondance en-
courageante.
Le poste central de radio militaire qui ali-
mente tous les postes du Sud, jusqu'à Fort-
Saint, fait tout par lui-même. Avec un ap-
pareil de 600 watts-antenne, il réussit des
émissions tout à fait satisfaisantes et projette
d'étendre son action. Il est bon de signaler
que le Comité d'Etudes de la radiophonie
qui vient de se constituer pourrait lui être
d'un immense secours.
Rien n'empêche de faire du poste radio
Tunis-Kasbah un centre important d'émis-
sions. On s'étonnerait plutôt que l'idée n'en
vienne qu'aujourd'hui.
Nous croyons savoir que les projets en
cours seraient d'abord d'obtenir un studio
en ville pour l'émission proprement dite.
puis d'augmenter en quantité et en qualité
les programmes, d'y incorporer aussi bien
le concert que la diction, l'information gé-
nérale et d'intérêt public.
Dans deux ans, auront lieu les fêtes du
cinquantenaire. A ce moment, Tunis se de-
vra de posséder un poste émetteur suffisam-
ment important pour généraliser à travers la
Régence et au delà de ses frontières les
grandes informations et nouvelles qui l'inté-
ressent.
Il importe surtout que des appuis moraux
et financiers viennent donner au poste Tu-
nis-Kasbah une force réelle, plus exactement
lui fournissent les lettres de créance qui lui
manquent encore aux yeux de la masse.
Du côté de l'Office Postal, nous croyons
savoir que M. Croulct, ingénieur en chef,
ne refusera pas son appui et ses conseils au
développement recherché.
-.
L'Aviation Coloniale
Macédoine
Un avion particulier il bord duquel se
trouvait M. H.-E. Nudnux, appartenant aux
services de l'Assistance, publique de Paris,
os-U tombé, hier, il deux milles au sud de
Monustir. Le pilote a été tué et le passager
grièvement blessé. Les causes de l'acci-
dent sont inconnues.
.,.
A la Chambre d'industrie
et d'Agriculture de Tananarive
1
La pisciculture
Afin de protéger la pisciculture, le chef de
ce service avait proposé, de fixer à 50 fr. par
an le droit de pêche de la truite et à 5 francs
les permis journaliers ; la Chambre d'In-
dustrie et d'Agriculture de Tananarive, après
avoir exprimé la crainte que la simple pro-
mulgation du droit de pèche fasse augmenter
pour les carpes et les truites les prix actuels,
s'est rangée à l'avis de l'Administration.
Colis postaux
L'assemblée a de nouveau décidé d'insister
auprès des ministres du Commerce et des
Colonies pour que les Messageries Maritimes
acceptent des coupons de colis-postaux de 15
et 20 kilos.
L'arachide
L'assemblée a pris connaissance d'une let-
tre de M. J. Clavel, de Tananarive signalant
que l'arachide de Madagascar s'exporterait
Ixiaucoup plus facilement, si le chemin de
fer acceptait de la transporter en coques, en
40 catégorie ; de la discussion qui suivit, il
fut conclu que l'exportation ne pouvant se
faire pratiquement qu'en arachides en co-
ques il devient nécessaire que le transport
par chemin de fer soit assez bas, malgré le
volume occupé, par ce genre d'arachides, pour
que le revient au port d'embarquement per-
mette la venTe sur les marc hés mondiaux.
Kn conséquence, il a été demandé au Chef
do Services de faire inscrire au plus prochain
ordre du jour du Comité Consultatif, la pos-
sibilité de faire transporter les arachides en
coques en 4" catégorie.
Escales
L'assemblée, surprise que parmi les escales
des 5 navires de la Compagnie llavraise,
celle do Tamntave ne figure pas. a décidé
d'intervenir auprès de l'Agent Général de
cette Compagnie de Navigation.
Le riz
Au sujet d'une adjudication de 400 tonnes
de riz qui devait être livrée en huit tranches
de 50 tonnes, l'assemblée a présenté les ob-
servations suivantes qui donnent sur la ma-
nipulation du riz des aperçus fort intéres-
sants :
t° Les lots sont trop massifs, le tonnage
mis en adjudication ne permet pas, en effet,
aux petits usiniers et aux fournisseurs
moyens, qui ne peuvent con-tituer des stocks
de paddy ou de riz dans la perspective d'ef-
fectuer de grosses fournitures à l'Administra-
tion, de prendre part aux adjudications.
2° Les quantités (le riz vanga ou de riz
rouge devraient être indiquées séparément,
et ne pas être confondues comme elles le
sont, étant donné que leurs prix de revient
respectifs, sont tout à fait, différents par qua-
lité, puisque les rendements ne sont pas les
mêmes.
30 L'Administration civile et militaire a le
devoir de prendre comme i clusion de toutes adjudications ou appels
d'offres des riz pilonnés toutes les fois qu'il
pourrait être fait appel, avec succès, aux riz
usinés, atin d'atteindre, le triple but que nous
exposons. Remarque faite que les pilonnés ne
peuvent jamais donner le pourcentage de riz
entier tel qu'il est prévu au cahier des char.
ges du Smotig (60 %) ni être exempts de
poussières et de paddy. Si cette clause était
LE NUMERO : 30 CENTIMES
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Les troglodytes modernes
Il est curieux de voir que la civilisation
moderne n'a pas chassé complètement cer-
tains usages des plus anciens: pour les trans-
ports, le fait est frappant : dans certains
coins retirés, mais fréquentés par les tou-
ristes on voit les plus modernes limousines
marchei de pair avec des chariots dignes
des rois fainéants. Même pour l'habitation
on peut faire la même constatation : beau-
coup d'hommes vivent encore dans les ca-
vernes.
En France même, en excursionnant en
montagne ou en longeant la Loire on aper-
çoit ces « nids » humains à flanc de co-
teau.
Mais c'est évidemment dans les régions
les plus lointaines ou les moins européennes
de nos Colonies que l'on trouve des peupla-
des entières troglodytes.
Il existe des grottes sur des cours d'eau
et des grottes en montagne : les grottes an-
namites de Phong Na sont de la première
catégorie j les grottes marocaines du Tafila-
let appartiennent à la seconde.
Les grottes d'Annam, suites de couloirs
et de salles immenses peuvent être visitées
en bateau : elles ne servent d'abri qu'aux
prêtres et aux fidèles qui y ont aménagé
des pagodes avec des tables ou de modestes
autels. Les touristes audacieux y organisent
de vastes excursions car les couloirs profonds
constituent un dédale sans fin interrompu
par d'immenses salles obscures et sonores
où s'accumulent stalactites et stalagmites
de couleurs vives. Elles sont sinon « im-
pénétrables » du moins encore relativement
t impénétrées » et il est prudent de ne s'y
avancer que lentement à la boussole et avec
tous les appareils d'éclairage voulus.
Les voyageurs qui ont ose sonder leur
profondeur, en ont fait des descriptions
précises et enthousiastes.
Dans le numéro d'avril dernier, la revue
a Extrême-Asie » publie un « rapport » très
captivant illustré de croquis.
Ce que ce rapport ne dit pas, reconnaît
lui-même l'auteur, c'est « la gamme des
émotions que prodigue la visite des grottes :
elles vont de la joie qu'on éprouve à regar-
der une ciselure sans défaut à la plus ex-
trême gravité lorsqu'on débouche dans une
salle immense, oppressante de ténèbres, so-
nore comme une cathédrale. »
Certes, la description invite au voyage,
mais les émotions sont d'un dilettante.
Les grottes marocaines, elles, ont un tout
autre caractère. Elles se dissimulent dans
la région montagneuse et. vraisemblable-
ment, dans les forêts inexplorées du Moyen-
Atlas.
Ces grottes servent d'habitation aux tri-
bus des Ait Leri, des Imihouaches, des
Ait Atta d'Oumalou et des Ait Sahburans,
peuplades guerrières' et très courageuses.
Une exploratrice marocaine qui, après les
Rohils, les Segonzac et les de Foucault
semble avoir approché ces hommes des ca-
vernes d'assez près, vient de nous donner
d'intéressantes indications sur ces tribus.
Les Ait Leri, sédentaires, sortent peu de
leurs cavernes.
Les Aït Atta Oumalou, nomades et com-
merçants, s'abritent aussi avec leurs animaux,
l'eau, s'abritent aussi avec leurs animaux,
contre leurs ennemis ou contre le froid dans
des grottes naturelles.
Les Ait Sahburans, montagnards sauva-
ges, bien qu'on n'ait pu encore savoir quelle
est exactement leur retraite, vivent sans
doute dans les trois souterrains de leurs
forêts vierges où ils n'ont comme voisins
que les grands fauves africains ! Ils n'en
sortent que pour apporter sur les marchés
leurs richesses, dattes, henné, bois de cons-
truction et armes.
Voilà les tribus qui, actuellement, nous
combattent : tous ces hommes si on n'y
prend garde iront, sortis de leurs caver-
nes, non plus pour faire le commerce mais
pour prendre les armes contre nous : le
péril est plus grand qu'on ne le croit en
lisant les communiqués officiels ou officieux
sur le Tafilalet. En bataille, ces hommes
sont des soldats redoutables ; dans leurs
cavernes, ils sont invulnérables même quand
l'avion les survole.
Sont-ils irréductibles pacifiquement ?
Toute la question est là.
Il semble bien qu'on puisse obtenir leur
soumission lentement mais pacifiquement.
La moitié de la tribu des Aït-Atla Ouma-
lou, avait avant les événements actuels, fait
la paix avec nous. N'est-ce pas une indica-
tion ? Une politique sage, juste surtout,
respectueuse des droits des indigènes pour-
rait sans doute arriver avec le temps, à
une pacification sûre et complète sans sa-
crifices et sans hécatombes.
C'est un souhait ardent que nous for-
mons au bas de ces impressions. pittores-
ques.
Espérons que bientôt la France, appor-
tant «le progrès, mais respectant les traditions
sur tout son territoire d'outre-mer permettra
aux touristes d'aller en toute tranquillité
visiter les hommes des cavernes, de l'An-
nam au Maroc.
MicMcË flclafrfoer/cr
Député des Côtes-du-Nord.
Membre de la Commission
de la Marine Marchande.
M. Maginot à Saint-Dié
- 8'
M. Maginot, ministre des Colonies, a inau-
guré hier matin l'école rattachée au prévento-
rium de la Combe-Senones. Ce préventorium.
qui est l' oeuvre de la Jeunesse républicaine du
11* arrondissement de Paris. et plus spéciale-
ment de fon président, M. Verlot, député des
Vosges, fut fondé il y a sept ans. Depuis cette
date, il a hébergé plus de 2.000 enfants venus
de tous les points de France.
En félicitant M. Verlot, le ministre a associé
an nom du député celui de sa compagne, qui
est l'animatrice
vanté l'abnégation des hommes de coeur qui,
sans être révolutionnaires, savent être sociaux,
et font le bien pour le seul souci de le faire.
M. Maginot a repris ce matin rue Oudinot
la direction de ses servicea.
8..
Epilogue de l'Exposition
rétrospective des colonies
françaises d'Amérique
Une réception vient d'avoir lieu à la Mai-
son des nations américaines du Comité
France-Amérique, à l'occasion de la clôture
de l'exposition rétrospective des colonies
françaises en Amérique du Nord, organisée
par les soins de la Société d'histoire du Ca-
nada, dont le président est M. Gabriel Ha-
notaux, de l'Académie française, président
du Comité France-Amérique.
M. Hanotaux le premier remercia le gou-
vernement canadien en la personne de
l'Hon. Raoul Dandurand et termina en fé-
licitant tous ceux qui s'étaient occupés de
l'organisation de l'exposition.
Le duc de Levis-Mirepoix remercia le Co-
mité France-Amérique de son accueil. Il pré-
senta et commenta le catalogue et il conta
ensuite l'inoubliable accueil qu'il reçut à
Ottawa, lors de son récent voyage en Amé-
rique, où il fut reçu par le président de la
Chambre des communes, l'honorable Rodol-
phe Lemieux, et tous les membres du gou-
vernement. Il termina par un hommage à
M. Hanotaux, à l'amiral Lacaze et au séna.
teur Dandurand, et à tous ceux qui s'unis-
sent dans le culte désintéressé de l'histoire.
M. Raoul Dandurand fit un large tableau
de l'entrée dans l'histoire générale du Ca-
nada comme nation et insista sur l'utilité de
la revue Nova Francia, organe de la Société
> d'histoire du Canada, qui révèle au grand
public tant de faits ignorés de l'histoire du
Canada.
Sagesse orientale
1 eT
On ne taille pas le bois de la lance au
moment où l'on déclare la guerre.
*
Se fâcher quand on a été battu, c'est faire
une haie après que la hyène a emporté les
bestiaux.
(Dictons Abyssins).
l
Le Sultan en France
Le Sultan du Maroc, accompagné du ma-
réchal Franchet d'Espérey, du grand vizir
El Mokri, de Si Mameri, aq M. Marc, minis-
tre plénipotentiaire, et de sa suite, a assisté
aux épreuves de la 98 journée du concours
hippique de Vichy qu'il a suivies avec le
plus grand intéreêt.
Dans la matinée d'hier, Sa Majesté se
rendait à Royat où il fit l'ascension du Puy-
de-Dôme Revenu par la route au Mont-
Dore, il retournera demain à Clermont et à
Royat.
La VI' conférence Nord-Africaine
La Vie Conférence nord-africaine aura lieu
cette année à Tunis le 12 novembre prochain.
Comme les précédentes, elle s'occupera tout
particulièrement de questions économiques :
liaisons rapides entre les trois gouvernements de
l'Afrique du Nord, amélioration des réseaux
télégraphiques et téléphoniques, création de
services aériens.
La Vn Conférence, qui a eu lieu à Rabat
en 1928, avait fait une place importante dans
ses conversations à diverses questions sociales.
La réunion de cette année s' attachera égale-
ment à régler certains problèmes de la plus
haute importance dans ce domaine : lutter con-
tre les maladies sociales, trachome, syphilis.
tuberculose surtout qui paraît s'accroître en
Afrique du Nord depuis que les travailleurs
indigènes vont nombreux s'employer en France.
Enfin, une question avait été effleurée l'an-
née dernière qui sera, cette année, d'actualité :
la lutte contre les acridiens. L'invasion de sau-
terelles qui a eu lieu en Algérie cette année n'a
été enrayée qu'après une véritable campagne
mobilisant 60.000 hommes armés de matériel
moderne. Rappelons, par contre, que l'invasion
qui menaçait le Maroc a été, comme l'année
précédente, arrêtée à son début, avant la ponte,
soit dans le Sous, soit de ce côté-ci de l'Atlas.
Ajoutons que la septième conférence nord-
africaine qui revêtira une toute particulière im-
portance aura lieu à Alger, en 1930, l'année
du centenaire.
MM THÈSE SUR LE TRACHOME
Cette dangereuse maladie, qui cause tant de
ravages en Tunisie, fait t objet d'études nom-
breuses. Un jeune étudiant tunisien vient d'ap-
porter une nouvelle contribution à ces travaux.
« Le traitement du trachome par l'huile de
chaulmoogra ? n tel est le titre de la thèse de
doctorat en médecine que vient de soutenir de-
vant l'Université de Montpellier M. Ahmed
Chabini, avec succès et félicitations du jury.
Le nouveau docteur est le fils de M. Cha-
bini, interprète principal du Contrôle civil de
Tunis.
AU TOGO
Le chemin de fer du Nord
a Le Togo est assurément une des
Colonies africaines les plus avan-
cées dans la voie de la civilisation
méthodique et rationnelle dont l'œuvre se
poursuit sans heurt », lisons-nous dans
l'opuscule « Le Togo Français 9, édité,
avec une très belle illustration de Jean Ker-
hor, par f Agence Economique des Tari-
toires Africains sous mandat.
Bien que ri ayant que 53.000 km. carrés de
superficie (les 2/3 de l'ancien Togoland),
le Togo français possède déjà 329 kilo-
mètres de voies ferrées dont 167 vers le
nord du territoire, de Lomé à Atakfamc que
prolonge actuellemellt une belle route car-
rossable pendant toute Vannée jusqu'à la
frontière septentrionale, commune avec la
Haute-Volta.
Il semble assez surprenant que nous
n'ayons pas mis à exécutio", dès notre prise
de possession, le projet allemand consistant à
prolonger vers le nord la ligne Lomé-Atak-
famé.
La raison en est que VAdministration
française et entre autres VAdministrateur
Walfel estima qu'il était nécessaire avant
toute chose de faire produire au territoire
de quoi se suffire à lui-même, pour que
toute nouvelle entreprise soit couverte par
ses propres ressources, de sorte que la
France ne soit pas ultérieurement obligée
d'exiger le remboursement de ses dépenses
au premier occupant si, d'aventure, on lui
restituait ses anciennes colonies par un sys-
tème de compensation.
L'essor économique du Togo a été suffi-
samment rapide grâce à l'habile impulsion
du Commissaire de la République, M. le
Gouverneur Bonnecarrèrc, pour que puisse
être repris le projet allemand avec les va.
riantes motivées par le développement éco-
nomique et les modifications li-rrilorialcs,
Envisagé dès 1905 par les allemands, le
chemin de fer du Nord-Togo devait s'amor-
cer à la bifurcation d'Agbomoll, située à
2 kilomètres au sud d'A/a/lpam": et se diri-
ger par Djabataorêy Kambolé, Bassari sur
Banjeli et Tschopowa avec une variante
sur Sokodé. Cette ligne devait desservir les
gisements métallifères de Banjeli et les ré-
gions minières de Bimbelé et Yendi. Le tracé
allemand évitait la traversée pénible des
vallées de la Kara, de Koumongou et de
roti.
Le passage de Tschopowa et Bimbelé-
Yendi dans la sone,-- .--. q a ame-
nés à modifier le tracé primitif et à diriger
notre voie ferrée par Nyamassila, Djaba-
taoré, Sokodé, premier centre économique à
atteindre.
De N yamassila, une bonne route gagne
le centre cotonnier de Kpessi oit est ins-
tallée une usine d'égrenage.
Dores et déjà on peut estimer le rende-
ment de cette voie ferrée, car la ligne Lomc-
Atakpamé a rendu de grands services en
assurant à la montée le transport des pro-
duits d'alimentation européenne et indi-
gène (sel, céréales), et des matériaux de
construction.
A la descente, le colon (1.230.910 kilos),
le kapok, la karité, les céréales du Nord
pour les indigènes du Sud.
Il est évident que de Sokodé, le c he-
min de fer sera prolongé jusqu'à Sausonné-
Mango et relie ultérieurement au grand ré-
seau central de l'A. O. F., réseau qui, une
fois terminé, dotera notre empire Ouest-
Africain d'un système de communications
nécessaire et suffisant aux exportations des
produits du crû qui trouveront dans les
ports aménagés l'extitoire indispensable et
aussi rapproché que possible. Il
Avant de songer au transsaharien, pen-
sons donc à l'achèvement du réseau ferro-
viaire de l'A. O. F., qui, grâce à ses ré-
serves financières, peut engager les traiiaux
sans que l'indigène ait à supporter de nou-
velles taxes et dans les meilleures conditions
techniques et de sécurité.
Emmmt Jfaudoft,
Sénateur de la Mamt,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
La croisière du" Tourville"
Le Tourville est arrivé à Tahiti le 18 juin.
L'annonce de son arrivée avait attiré dans
la ville de Papeete des milliers d'indigènes,
venus de toutes les parties de l'île de Tahiti
et des îles voisines.
La population entière, française et indi-
gène, s'ingénie à rendre le séjour de notre
croiseur aussi agréable que possible.
Le 18 juin, le Gouverneur se rend à bord
accompagné de 25 chefs indigènes, tandis
que plusieurs chalands chargés de fruits of-
ferts par les différents districts à l'équipage
du Tourville accostent le bâtiment.
Les indigènes organisent en son honneur
des concours de chant, de danses et de cos-
tumes anciens. Ils offrent à l'état-major, aux
officiers mariniers et matelots un grand ban-
quet à la mode du pays.
Le 23 juin, une cérémonie militaire a lieu
devant le monument aux morts en présence
du Gouverneur. La compagnie de débarque-
ment du croiseur rend les honneurs et le
commandant dépose une gerbe de fleurs au
pied du monument.
L'hydravion du croiseur survole l'île, em-
barquant successivement 20 chefs indigènes
qui manifestent leur émerveillement.
Le 27 juin, le Tourville quitte Papeete et
mouille quelques heures après en baie de
Pcpetoai, île de Moréa, d'où il repart le 28
pour se rendre à Bora-Bora tandis qu'un de
ses hydravions survole le groupe des îles
Sous le Vent.
Le T ourville doit se rendre ensuite en
Nouvelle-Zélande.
A la. Société des Nations
..1
Commission des Mandats
La Commission des Mandats s' est réunie au-
jourd'hui à Genève, pour y tenir sa quinzième
session. Elle examinera au cours de cette ses-
sion les rapports annuels des puissances manda-
taires, en présence de leurs représentas accré-
dités.
..a
Le travail indigène obligatoire
Résumant les travaux de la Conférence
internationale du travail dont une commis-
sion s'occupe plus particulièrement du tra-
vail obligatoire aux colonies, M. Poulaine,
du Temps" constate avec raison que cette
question du travail forcé a fortement im-
pressionné le monde colonial dont pour la
première fois, les yeux se sont tournés vers
Genève, avec une anxiété que n'a pas tou-
jours soulevée chez lui la gravité des problè-
mes internationaux qui s'y traitaient déjà.
Nous avons à la vérité, écrit M. Poulaine,
partagé cette anxiété sans avoir pour cela
cédé un seul instant aux craintes exprimées
par certains de voir les débats tourner à l'ai-
gre et envahir le domaine politique. Ils ont
heureusement conservé jusqu'au bout une
haute tenue morale et n'ont cessé de se dé-
rouler dans une atmosphère de parfaite séré-
nité. Mais la meilleure conclusion qu'on en
pourrait tirer, avant celle qu'adoptera la
conférence de 1930 dont le travail est main-
tenant préparé, ne serait-elle pas de poser la
question coloniale sur le terrain purement
national et d'y intéresser d'abord tous les
Français avant de convier à son étude les
assemblées internationales ? »
Nous souhaitons instamment avec notre
confrère que tous les Français s'intéressent
à la question coloniale.
.,.
AU CONSEIL D ETAT
ces
Rejet de la requête d'un huissier porteur
de contraintes à Cayenne.
Cette haute juridiction a rejeté la requête 1
que M. J. Larance, huissier, portcui de con-
traintes à Cayenne (Guyane) avait intro-
duite, aux fins d'annulation, pour excès de
pouvoir de l'art. 15 d'un arrêté, en date du
Il octobre 1924, du gouverneur de la Guyane
Française, fixant le mode de recrutement, le
statut et les émoluments des agents de pour-
suite attendu, a décidé le Conseil pour-
d'Etat,
qu'il appartenait au gouverneur, dans l'exer-
cice des pouvoirs qu'il tient de l'ordonnance
royale du 27 août 1828, de modifier ses arrê-
tes des 29 mars et 14 avril 1921.
.11 a donc pu légalement prescrire, par
l'art. 15 de son arrêté du Il octobre 1924
« fixant le mode de recrutemont, le statut et
les émoluments des agents de poursuites ».
que fet» porteurs de contraintes qui, aux ter-
mes de 1 art. 12 dudit arrêté, sont à la dispo-
sition du trésorier-payeur général ou du tré-
sorier particulier, pouvaient être suspendus
provisoirement de leurs fonctions, en cas de
faute grave par le trésorier-payeur ou le tré-
sorier particulier, sous réserve de la mesure
définitive d'intervenir à leur égard.
Dès lors,le requérant n'est pas fondé à sou-
tenir que, par les dispositions de l'art. 15, le
gouverneur de la Guyane a excédé ses pou-
voirs.
Dépêches de Hadochine
1 - 1
Condamnation à mort
On mainte d'Hanoï à t'lllttollllcifi que la
cour d'Hanoi réunie en session extraordi-
naire a condamné à mort, après
bl/mts, le sergent de tirailleurs lo Sap
(Hat qui fut un des auteurs de la révolte
du llinh-Uclt, dans le territoire de Mon-
eety, en novembre 1919, au cours de la-
quelle deux sous-ofliciers français, plu-
sieurs gradés et soldats annamites avaient
été sauvagement assassinés. De Chine, oit
il s'était réfugié, 1.0 Sap Gial avait conduit,
à plusieurs reprises, une importante bande
de pirates qui avait opéré dans les provin-
ces tonkinoises limitrophes, poussant
même jusqu'à la province de Haiduong oU
il avait enlevé en otage une Française,
Mme Divet, sur la concession de llenchau.
Les méfaits de cette bande nécessitèrent les
opérations d'une colonne de troupes, qui,
sous le commandement du général ftoguès,
la dispersa en rétablissant, en môme
temps, le calme et la sécurité. Lo Sap Oint
qui avait été condamné à mort lin/' contu-
mace en 1021 fut repris, il U a un mois,
dans la région frontière.
En examinant de près le.': circonstances 1
qui entourèrent L'affaire et causèrent la ré-
volte, M. Le Gao, dans le CoulTier de Haï-
phong insiste sur la nécessité absolue d'uti-
liser pour le commandement des troupes in-
digènes en Indochine des cadres français
ayant l'expérience du pays et connaissant
la langue, les mœurs et les coutumes. Il
considère utile de répéter à l'occasion de re
procès, que la méthode actuelle de roule-
ment des cadres des troupes coloniales en-
tre les diverses colonies, sans spécialisa-
1. tion, est ici néfaste et dangereuse.
(Indopruifi.)
Un couvent au Laos
En 1924, était fondé à Vicntiane (Laos) un
couvent de religieuses laotiennes.
Cet institut dit des « Amantes de la Croix »,
compte actuellement six professes, réparties en
trois maisons, et qui assurent, avec l'aide des
novices et des postulantes, au nombre de qua-
torze, le service de l'église, de l'école, du ca-
téchisme, du chant et de l'harmonium.
Les élèves de ces écoles obtiennent d'excel-
lentes notes aux examens officiels, surtout en
ce qui concerne les travaux d'aiguille.
Ces religieuses indigènes sont à la fois bonnes
ménagères, institutrices et catéchistes instruites
et dévouées. Munies de leurs diplômes officiels,
elles sont rétribuées par l'impôt scolaire.
Les services rendus par cette heureuse fon-
datjon sont déjà très appréciables.
Comment s'expliquent les incidents
du pénitencier de Saint-Martin-de-Ré
»♦«
Sous des titres divers tous les journaux ont
raconté ces jours derniers qu'il y avait eu
une mutinerie de bagnards au pénitencier
de Saint-Martin-de-Ré; mais aucun n'a don-
né sur ces incidents quelques explications
qui puissent permettre aux lecteurs de se
former une opinion sur les motifs qui ont
amené cet événement.
En réalité, il y a actuellement à Saint-
Martin-de-Ré des condamnés à la relégation
qu'on appelle des relégués ou plus vulgaire-
ment des récidivistes, et des condamnés aux
travaux forcés qu'on appelle des bagnards.
Il y a assez de différence entre ces deux
catégories de prisonniers pour éviter de les
réunir dans un même établissement, comme
le fait l'administration pénitentiaire. En les
soumettant au même régime elle s'expose à
de fâcheux événements comme celui qui
vient de survenir à Saint-Martin-de-Ré.
Les condamnés aux travaux forcés n'ont
aucun motif pour justifier lec actes de mu-
tinerie auxquels ils ont probablement pris
part. Ceux qui ont été invoqués, améliora-
tion de la nourriture, mauvaise gestion de la
cantine, etc., sont ceux qui sont invoqués
dans toutes les prisons lorsqu'il y a une
manifestation. Si la peine à laquelle les
condamnés aux travaux forcés ont été con-
damnés peut être subie en France, en cas
d'empêchement à leur translation dans la
colonie pénitentiaire pour laquelle ils sont
désignés, et jusqu'à ce que cet empêchement
ait cessé (article premier de la loi du 30 mai
1854 sur l'exécution de la peine des travaux
forcés), il n'en est pas de même pour les
relégués. Leur régime est fixé par la loi du
28 mai 1885 dont l'artide 12 est ainsi
conçu :
Article loZ. -- La rclcgation ne sera a f pli-
quve qu'à t'expiration de la dernière peine
à subir par le condamne. Toutefois. faculté
est laissée au gouvernement de dei'anecr
cette époque pour opérer le trausferenient du
relègue. Il pourra également lui faire su fur
tout ou partie de la dernière peine dans un
pénitencier. Ces pénitenciers pourront servir
de dépôt pour les libérés qui y seront main-
tenus jusqu'au prochain départ pour le lieu
de relégation.
Ainsi donc: l'administration pénitentiaire
a le pouvoir de maintenir au pénitencier de
Saint-Martin-de-Ré les relégués qui y ont été
envoyés avant d'avoir terminé leur peine.
Mais aucun texte légal, autre que des circu-
laires, n'ayant aucun caractère législatif, ne
lui permet d'y maintenir à demeure pendant
plusieurs mois ceux qui ont été libérés avant
leur départ pour cp pénitencier. Le législa-
teur avait bien prévu ce cas puisque dans
ce même article 12 il a donné au gouverne-
ment "le pouvoir de faire partir le condamné
avant d'avoir terminé la peine qu'il subis-
sait.
Comme le transfèrement pour la Guyane
qui est la seule colonie pénitentiaire de la
France ne se fait qu'une fois ou deux par
an, c'est à l'administration pénitentiaire
qu'il appartient de désigner en temps oppor-
tun les relégués qui doivent faire partie des
convois. Cette mesure est d'autant plus fa-
cile à appliquer, que la peine qui est pro-
noncée en même' temps que la relégation,
n'est jamais inférieure à un an de prison.
Or, le navire qui est chargé du transfère-
ment des condamnés fait toujours un voyage
annuel. Avant la guerre de 1914 il en faisait
deux.
L'administration pénitentiaire n'a donc au.
cun motif pour maintenir au pénitencier de
Saint-Martin-de-Ré les relégués qui avaient
terminé, avant leur départ pour cet établis-
sement, la peine à laquelle ils avaient été
condamnés.
Une autre considération oblige le Gouver-
nement à ne pas ajourner le transfèrement
des condamnés à la relégation.
D'après l'article premier du décret du 26
novembre 1885 portant règlement d'adminis-
tration publique pour l'application de la loi
du 27 mai 1885 sur la ri-légation des récidi-
vistes, la relcgation est individuelle ou col-
lective. Les articles 2 et 3 (le ce décret sont
ainsi conçus : 1 1.
Article 2. - L., relégation individuelle
consiste dans l'internement, en telle colonir
ou possession française déterminée, des re- |
légués admis à y résider en alll de libertr,
à la charge de se conformer aux mesures
d'ordre et de surveillance qui seront prescri-
tes en exécution de l'article premier de la
loi dit 27 mai 1885. C es relégués seront sou-
mis dans la colonie au régime de droit com-
mun et aux juridictions ordinaires.
Article 3. - La relégation collective con-
siste dans l'internement sur un territoire dé-
terminé des relégués qui n'ont pas été, soit
avant, soit après leur envoi hors de France,
reconnus aptes à bénéficier de la rclègation
ipidi elle.
D'après ces dispositions les relégués indi-
viduels vivent en liberté dans la colonie où
ils sont placés. Ils subviennent à leurs be-
soins par leurs ressources ou leur travail et
ne sont pas à la charge de l'Ktat. Ce sont des
indésirables dont la France se débarrasse en
les envoyant dans une colonie.
Les relégués collectifs sont également des
indésirables, mais ils sont d'une autre caté-
gorie. N'ayant pas de ressources et n'étant
pas en état de subvenir à leurs besoins par
un emploi ou une profession, l'administra-
tion pénitentiaire les organise en groupes,
comme les condamnés aux travaux forcés, et
les fait travailler. Comme ces derniers, ils
sont privés de leur liberté et ils sont une
charge pour l'Etat.
D'après les renseignements fournis par les
journaux il y a, pénaît-il, à Saint-Martin-de-
Ré plus de 400 relégués qui attendent leur
départ pour Cayenne.
Nos lecteurs comprendront facilement que,
les relégués individuels tout au moins, si-
non les relégués collectifs, qui y sont main-
tenus par l'administration pénitentiaire
sans en avoir le. droit, aient manifesté leur
mécontentement. Le Gouvernement ne peut
pas disposer a sa guise de ces hommes qui
sont, en somme, libres puisqu'ils ont subi
leur peine.
Les relégués ont un statut qui est fixé' par
la loi du 27 mai 1885 dont je viens d'indi-
quer les principales dispositions. En ne le
respec tant pas, l'administration pénitentiaire
I ( s'expose, à de fâcheuses manifestations pour
lui rappeler ses obligations. C'est ce qui
I vient d'avoir lieu à Saint-Martin-de-Ré.
( Commandant .aporle.
L'ANTENNE COLONIALE
Le poste militaire de Tunis
Depuis peu, les amateurs de T.S.F. peu-
vent suivre, très distinctement les émissions
radiophoniques du poste militaire de Tunis-
Kasbah.
Un effort intéressant s'y poursuit grâce à
une équipe parfaite de spécialistes, en parti-
culier M. Marcel Blandin, ingénieur E.F.M.
Le poste de Tunis-Kasbah a commencé
ses émissions radiophoniques avec trois dis-
ques obligeamment prêtés par une maison
de la ville. Il avait sollicité les conseils des
auditeurs et amateur* sans-filistes, mais
aucune réponse ne vint.
Aujourd'hui, les programmes ont pris plus
d'importance. Les concerts sont parfaitement
perçus et suscitent une correspondance en-
courageante.
Le poste central de radio militaire qui ali-
mente tous les postes du Sud, jusqu'à Fort-
Saint, fait tout par lui-même. Avec un ap-
pareil de 600 watts-antenne, il réussit des
émissions tout à fait satisfaisantes et projette
d'étendre son action. Il est bon de signaler
que le Comité d'Etudes de la radiophonie
qui vient de se constituer pourrait lui être
d'un immense secours.
Rien n'empêche de faire du poste radio
Tunis-Kasbah un centre important d'émis-
sions. On s'étonnerait plutôt que l'idée n'en
vienne qu'aujourd'hui.
Nous croyons savoir que les projets en
cours seraient d'abord d'obtenir un studio
en ville pour l'émission proprement dite.
puis d'augmenter en quantité et en qualité
les programmes, d'y incorporer aussi bien
le concert que la diction, l'information gé-
nérale et d'intérêt public.
Dans deux ans, auront lieu les fêtes du
cinquantenaire. A ce moment, Tunis se de-
vra de posséder un poste émetteur suffisam-
ment important pour généraliser à travers la
Régence et au delà de ses frontières les
grandes informations et nouvelles qui l'inté-
ressent.
Il importe surtout que des appuis moraux
et financiers viennent donner au poste Tu-
nis-Kasbah une force réelle, plus exactement
lui fournissent les lettres de créance qui lui
manquent encore aux yeux de la masse.
Du côté de l'Office Postal, nous croyons
savoir que M. Croulct, ingénieur en chef,
ne refusera pas son appui et ses conseils au
développement recherché.
-.
L'Aviation Coloniale
Macédoine
Un avion particulier il bord duquel se
trouvait M. H.-E. Nudnux, appartenant aux
services de l'Assistance, publique de Paris,
os-U tombé, hier, il deux milles au sud de
Monustir. Le pilote a été tué et le passager
grièvement blessé. Les causes de l'acci-
dent sont inconnues.
.,.
A la Chambre d'industrie
et d'Agriculture de Tananarive
1
La pisciculture
Afin de protéger la pisciculture, le chef de
ce service avait proposé, de fixer à 50 fr. par
an le droit de pêche de la truite et à 5 francs
les permis journaliers ; la Chambre d'In-
dustrie et d'Agriculture de Tananarive, après
avoir exprimé la crainte que la simple pro-
mulgation du droit de pèche fasse augmenter
pour les carpes et les truites les prix actuels,
s'est rangée à l'avis de l'Administration.
Colis postaux
L'assemblée a de nouveau décidé d'insister
auprès des ministres du Commerce et des
Colonies pour que les Messageries Maritimes
acceptent des coupons de colis-postaux de 15
et 20 kilos.
L'arachide
L'assemblée a pris connaissance d'une let-
tre de M. J. Clavel, de Tananarive signalant
que l'arachide de Madagascar s'exporterait
Ixiaucoup plus facilement, si le chemin de
fer acceptait de la transporter en coques, en
40 catégorie ; de la discussion qui suivit, il
fut conclu que l'exportation ne pouvant se
faire pratiquement qu'en arachides en co-
ques il devient nécessaire que le transport
par chemin de fer soit assez bas, malgré le
volume occupé, par ce genre d'arachides, pour
que le revient au port d'embarquement per-
mette la venTe sur les marc hés mondiaux.
Kn conséquence, il a été demandé au Chef
do Services de faire inscrire au plus prochain
ordre du jour du Comité Consultatif, la pos-
sibilité de faire transporter les arachides en
coques en 4" catégorie.
Escales
L'assemblée, surprise que parmi les escales
des 5 navires de la Compagnie llavraise,
celle do Tamntave ne figure pas. a décidé
d'intervenir auprès de l'Agent Général de
cette Compagnie de Navigation.
Le riz
Au sujet d'une adjudication de 400 tonnes
de riz qui devait être livrée en huit tranches
de 50 tonnes, l'assemblée a présenté les ob-
servations suivantes qui donnent sur la ma-
nipulation du riz des aperçus fort intéres-
sants :
t° Les lots sont trop massifs, le tonnage
mis en adjudication ne permet pas, en effet,
aux petits usiniers et aux fournisseurs
moyens, qui ne peuvent con-tituer des stocks
de paddy ou de riz dans la perspective d'ef-
fectuer de grosses fournitures à l'Administra-
tion, de prendre part aux adjudications.
2° Les quantités (le riz vanga ou de riz
rouge devraient être indiquées séparément,
et ne pas être confondues comme elles le
sont, étant donné que leurs prix de revient
respectifs, sont tout à fait, différents par qua-
lité, puisque les rendements ne sont pas les
mêmes.
30 L'Administration civile et militaire a le
devoir de prendre comme i
d'offres des riz pilonnés toutes les fois qu'il
pourrait être fait appel, avec succès, aux riz
usinés, atin d'atteindre, le triple but que nous
exposons. Remarque faite que les pilonnés ne
peuvent jamais donner le pourcentage de riz
entier tel qu'il est prévu au cahier des char.
ges du Smotig (60 %) ni être exempts de
poussières et de paddy. Si cette clause était
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