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Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)

Date d'édition : 1933-09-30

Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 30 septembre 1933

Description : 1933/09/30 (Numéro 20668).

Description : Note : Dernière éd..

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k627867t

Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/12/2010

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La baisse du dollar

et de la fivre

paralyse de nouveau la reprise des affaires MAIS LE FRANC RESTE LA MONNAIE REFUGE La tentative de M. Roosevelt et de ses conseillers pour ranimer la prospérité américaine par une hausse artificielle des prix semble échouer. Elle n'a pu résoudre, jusqu'à présent, le problèms du déséquilibre entre la production trop chère, bien que surabondante, et la consommation, que des pertes de toutes sortes ont affaiblie. Cette consommation, limitée au marché intérieur, ne saurait, d'ailleurs, absorber normal ment les produits d'un outillage qui fut construit naguère en vue d'une expansion universelle.

Depuis quatre ans. les expériences américaines d'économie dirigée, partant toujours des mêmes erreurs, reviennent toujours au même point. Mais, chaque fois. le crédit des Etats-Unis en sort plus compromis. Parallélisme curieux.: le boom Roosevelt de cette année a duré exactement le même temps que le boom Hoover de l'an dernier. Comme le baam Hoover, le boom Roosevelt a commencé au printemps et Uni en septembre. Le personnel et le vocabulaire ne sont plus les mémés. Mais les illusions restent les mêmes. Illusions caractéristiques du tempérament américain, qui considère la fortune, comme une roue qu'il suffit de faire tourner pour réussir.

Dam l'engrenage où il s'est mis, le gouvernement américain sera sans doute contraint, à plus ou moins bref délai, de faire de l'inflation de billets et de réglementer arbitrairement les prix. Le crédit, déjà très affaibli, en pâtira un peu plus. Pour gagner de vitesse les difficultés et se procurer un répit, au moyen d'un nouveau boom de misère, peut-étre loi autorités américaines feront-elles tomber le dollar à la moitié de son ancienne valeur.

L'incertitude économique et monétaire que la persistance des erreurs américaines entretient dans le monde a empéché les affaires de reprendre un élan solide. Au printemps dernier, & la veille de la conférence de Londres, bien des signes nous permettaient d'espérer que l'instabilité générale des capitaux et la timidité de l'esprit d'entreprise se corrigeraient peu à peu.. Aujourd'hui, nous sommes menacés d'une nouvelte dépression de confiance. C'est que les événements d'Amérique ont des répercussions multiples et profondes. La baisse du dollar, entrainant la livre sterling, compromet de nouveau la stabilité de tous les marchéa du monde :englo-saxon. Les créances et le pouvoir d'achat des sujets britanniques f8 sont affaiblis, sans que les avantages commerciaux, provenant de la prime de change. en présence des barrières du protectionnisme partout hérissées, compensent cette perte. Renonçant à se fixer et à créer du travail pour les foules en chômage, les capitaux migrateurs recommencent leur course folle d'un pays à l'autre. L'Europe continentale, surpeuplée, privée de débou'chéa pour ses marchandises et pour ses hommes, ne trouvant pas les crédits dont elle aurait besoin pour de nouvelles colonisations, fermente dangereusement.

Tout cela changerait du jour au lendemain si l'Amérique, revenant aux premières idées de M. Roosevelt, comprenait la nécessité de rétahlfr les échanges internationaux sur des bases de solidité et de compensation réelles. Maie nous n'en sommts pas encore 1à.

Les conséquences de cette situation pour la France sont paradoxales. Plus l'Amérique et le monde anglo-saxon souffrent de l'instabilité, plus les capitaux du dehors affluent à Paris pour y chercher un refuge, et plus la position technique du franc se fortifie. Mais, en même temps, l'incertitude générale, qui prolonge la paralysie des affaires, affaiblit de plus en plus à la fois le budget public et la balance commerciale.

Un tel paradoxe ne peut pas durer indéfiniment. Mais il suffit d'une autorité gouvernementale et d'une discipline parlementaire pour l'atténuer peu à peu.

Lucien ROMIER

LA SANTÉ DE M. HERRIOT Lyon, sept. (dép. PtUt fariaitn.i L'état de santé de M. Herriot laisaait un p«u à désirer ce matin, Alors avait sensiblement fléchi et que le malade était considéré eunmi entré en les fonctions rénales étaient à nouveau difficiles par instante et la température était remon- tée à 38°4.

Le, journée a été calme et M. Herriot tel de ville. Il a même écrit du courrier de aa meia.

Dans la soirée. M. Herriot avait de température et son nûêdeelû. le docteur Vigne, a prescrit le repos absolu. Le bulletiji suivant a été communiqué « Le maladie gouffre eneore, maia la situation générale est excellente et sans aucune gravite. »

UNE LETTRE DE M. LEBRUN A M. HERRIOT

Lyon, 29 septembre idêp. P. P.). M, Herrlot, maire de Lyou, a reçu de M. Albert Lebrun, président de la Republique, une lettre personnelle dans laquelle ceiuf-ci forme des vecuz pour sa prompte guérison.

Au conseil des ministre8

li FRANCE REMBOURSERA A LA FIN DU MOIS D'OCTOBRE LE REUP! DE L'EMPRUNT CONTRACTÉ A LONDRES

M. Gtergee Wftn»#t

M. Georges Bonnet, ministre des Finances, iL fait connaître, au cours du conseil des ministres, que toutes dispositions étaient prises en vue d'opérer à la fin du mois d'octobre le remboursemeat total du crédit qui nous tut ouvert à Londres, en mai dernier. par un groupe de banques anglaises.

Ce crédit, qui, on s'en souvient, s'êievait à 30 millions de livres sterling, soit environ 2 milliards et demi de francs, avait été consenti au Trésor français au taux de 2 1/2 par an pour une durée de six mois, avec fa. culté de remboursement par anticipation au bout de trois mois.

En réalisant cette opération à court terme, le ministre des Finances donnait à la trésorerie une élasticité suffisante, mais il ne perdait pas de vue l'heure du remboursement et quand, en juillet dernier, il lança en FrAn-ce un emprunt qui devait remporter le succès le plua vif, il ne manqua pas d'indiquer que le produtt de cet emprunt servirait, en particulier, à rembourser de crédits contratt^a à Londres.

L'attitude très ferme prise à Londres au point de vue monétaire par le gouvernement français eut la plus heureuse influence sur les souscripteurs, et M. Georges Boftnet eut la satisfaction de voir ses prévisions réalisées. Dès le août dernier. il remboursait par anticipation la moitié des avances par les banques anglaises. A î& fin du mois, il é&W dra complètement cette dette.

A une époque où tani de pays sont en pr&te au désordre, une telle mesure marque avec force la prévoyance de la politique financière suivie par le gouvernement. Elle aura, on l'imagine, les plus heureuses répercussions sur notre crédit à l'étranger.

Ajoutons que cet heureux événement, dû. au concours sans réserve de l'épargne française, n'exclut en rien la nécessité de travailler sans relâche à la. réalisation de l'équilibre budgétaire. Il affirme, au contraire, la volonté gouvernement aie de poursuivre activement l'œuvre de redressement finander à laquelle Il s'est attaché et qu'il estime nécessaire à la santé du pays- Un photographe

qui opérait à bord d'un avion est -vide- de l'appareil Avesnes, 29 septembre (.dép. P. P.} Le pilou René Chaillot, ayant à son bord comme passager M. Fernand Haccour, né le 12 Janvier 1908 k Bourg- j Léopold (Belgique), habitant 31, rue du Docte ur-Legay, à la Madeleine, près de Lille, avait quitté 1'aéroport de Ulle 4 14 h. 15. La mi-ion des aviateurs constatait à aller survoler le sud du département du Nord et particulièrement ]a r^s'011 de l'Aveanois pour permettre à Fernand Ha-cçour, photogra- phe, de prendre des vues aéHennes.* L'avion survola la farèt de Trélon pour photographier le nouveau sanato- rlum départemental de Liesales, puls t'avion revint vers le Nord.

A Bavay, l'appareil évolua deux fois au-dessus de la cité. De nombreux curieux étaient sortis de leurs malsonsLa silhouette du passager était aperçue distinctement- Tout à coup, à la stupeur générale. le pa^saKer fut comme chafiaè de l'avion. On le vit tourbillonner en l'air. tandis que r avion filait à toute! Ce fut un cri, d'effroi 3ur la j place. On se précipita vers le point de chute. Haccour était étendu dans un jardln, la tëte renversée, les bras fin croix, les Jaïnbea enfoncées dans un trou de 40 centimètres, Il avait été tué sur le coup.

Ajoutons que l'appareil, qui a atterri à Valenciennes, 4 été examiné par M. Leroux, chef de l'aérodrome de Va* lenciennes, qui été charge de rédige: un rapport pour le ministère.

L'examen de l'appareil Il permis de constater trois déchirures au plan fixe de stabilisation et un enfoncement serieux de la carlingue à J'arriére. Ce dé,.il laisserait supposer que Haccour a dû tournoyer sur lui-même et heurter violemment l'appareil avant sa tragique chute.

LE TEMPS SEMBLE DEVOIR S'AMÉLIORER DANS LE SUD-EST UN ORAGE SLIR PARIS

Les pluies qui avalent Cessé sur le hier dans la suit et dans la matinée, mais elles ont pris ftn dans le coure de la journée. La situation tendrait donc à s'améliorer sur ces réglons, en ce aens que si les pluies tombent encore, elles n'ont plus lieu d'une façon à peu prèg continue et elles sont moins abondantes, KHle-i tomberont encore aujourd'hui j samedi, mais décroîtront progressive- j aujourd'hui très belle sur tout le nord- ouest, de l'Europe où se trouvera un anticyclone une dépression rendant probables quelques orages comme H en éclaté un hier à Parts, en fin ci'aprèe-midL La température res- sèment est possible dés les premiers jours d'octobre.

LE GOUVERNEMENT lE

DRESSE UN PLAN

D ACTION FONCIÈRE ÉCiOMinï SOCIALE Bien que le -communiqué officiel du conseil des ministres qui s'est tenu hier après-midi à l'Elysée ne comporte aucune allusion au projet de redreasement financier que le gouvernement doit déposer à la rentrée parlementaire, nous croyons savoir que M. Da- ladier, comme nous l'avions laissé prévoir, est livré avec ses collaborateurs à un large échange de vues sur les Idées directrices qui doivent présider à sa mime au point et sur les diverses séries de mesures qui en constitueront la trame.

A vrai dire, après que M. Georges Bonnet eut fait un exposé de l'état de la trésorerie. l'examen auquel ont pro- cédé les ministres du problème de l'équilibre budgétaire et des problèmes économique» qui s'y trouvent liés a eu surtout un ·caractère général et schématique. Mais il se confirme, comme nous avons déjà eu l'occasion de l'indiquer, que le,projet qui sera soumïs au vote des Chambres ne con- sistera pas dans une suite de textes d'ordre strictement budgétaire. L'intention du gouvernement est, en effet, Il faut y insister, de joindre aux sacrifices éventuels qui seront demandés aux fonctionnaire. et à tous les citoyens sous forme d'aménagements flacauT ou d'économfes une contre.partie destinée à les compenser en.allé.geant notamment le sort des consommateurs, en rassurant lea épargnants, en ranimant 1a vie économique du pays et en donnant du travail aux chômeurs. Ce3t pourquoi le projet de redressement que déposera le gouveraement constituent un programme coordonné, et pour ainsi dire organique, d'action à la fois financière, économique et sociale comportant quatre tètes de chapitre principal^ aménagement des recettes et compreasinn des dépenses ¡ce sera la partie strictement budgétaire), protection de l'épargna,: travaux d'outillage et lutte contre ia %,le chère.

Cette dernière partie n'est certes pas celle qui offre le moins d'Imporlance ou d'intérêt, Il y a dans un tel domaine toute une série de dispositions éventuelles qui jusqu'à présent restent à l'état de slmples suggestions et parmi lesquelles le gouvernement aura à fixer un choix définitif. Mais on sait que M. Camille Cnautemps, en sa qua* Hté de ministre de l'Intérieur, consacre à leur étude, Déjà, sou. sa direction. de survçiî- jlance des cours ont travaillé. Mais il ne s'agit pas seulement de surveiller, il importe de légiférer. C'est pourquoi Il est Infiniment probable que 1e Parlement, après avoir repris ses travaux, aura à se prononcer sur des textes tels qu'une loi sur la rescision pour cause de lésion, loi qui aurait pour but de mettre un terme à la spéculatton à laquelle ont donné lieu les ventes d* fonds de commerce et par conséquent à la hausse des prix de détail qui en régultait.

(La suite 4 la deuxième page.)

La BOJ-tf* du conseil UiM. Bonnet, DaJÉdler et Guy La Churtib™

M. Daladier informel le conseil des ministres des entretiens de Genève Mo Albert 1_m£vd est venu hier après-midi à l'Elysée préaider un con- seil des ministses à rtoue duquel il a regagné le château de Rambouillet. Grâce aux informations parvenues de Genève, M. Daiadier a mie le cons&i] eu courant des travaux de la Société des nations et des entretiens relatifs au problème du désarmement, Insistant surtout sur l'entrevue au cours de laquelle M. Paul-Roncour a fait connaitre à M. von Neurath la position de la France et la décision bien arrêtée du gouvernement fran- çais de s'en tenir aux divers points de vue sur lesquels ies gouvernements anglais et américain, sont tombes d'accord avec lut.

MM, Gœbbels et von Neurath ont quitté Genève pour Berlin pour 1. disarmtment établi de commun accord par la France, V Angleterre t'Haït* rt ter Etats-Unit

Genève, 29 septembre,

DE NOTW EWTOTÊ SFÉÇI*k

Le Dr Gksbbels est parti et M. von couvert de ridicule en n'osant pasquitter une seule fois sa place l'&aaembléf, faire un pas dans les couloirs ou s'aventurer au dehors sans son escorte de dix policiers, a regagné rAHem&gne comme il était venu, par la voie des airs. Le second, qut n'a pas les mêmes raisons de redouter lés contacta avec le public, a pris le train ce soir à 18 heures pour Berlin. Le séjour à Genève n'ayant pour eux qu'un agrément restreint, ife ont préféré ne pas y finir la semaine.

Ce matin encore, ainsi qu'on le verra par ailleurs, à propos de la vioi latlon des droits de la. minorité juive et de des réfugiés allemands dans les paya voisine du Reîcb, plus en plus sérieux. Ils ont été mis, en effet dane uM situation &uasi difficile que désagréable. Non<i seule-merït les iïiinistres des^'Aïïaireg étrangères suédois et hollandais, MM. Sandter et de ] Gr&eff, ont évoqué dans notre langue ces deux aspects de la même question avec un. talent, ijEe élévation de pensée et une objectf YÎj^ qujl ont produit sur ne sensation considérable, mais ils ont fait, une fois de plus. la preuve éclatante du complet discours du président du Conseil nor- végien. M. Mowinckel, après celui du chancelier Dolifuea^ ces deux interventions de la parut d'hommes d'Etat représentant, eux des pays où le Relch a toujours compté de nombreuses sympathies la Suède et la Hollande ont eu évidemment, pour les deux principaux délégués aide.manda, quelque chose de profondément pénible, et L'on comprend qu'ils aient avec soulagement écourté leur pré- &ence ici. Avant son départ, toutefots, M. von Neurath a eu avec les représentants de l'Italie, MM. Suvltch et Aloïal, l'entrevue annoncée, qui a été suivie d'une nouvelle conversation avec air John Simon. Nous avons dit hier quelle était l'intention des porte+parale de RoDoe insister de la façon la plus pressante auprès du ministre allemand pour qu'il ne se borne pas à faire au gouvernement de Berlin l'exposé de ses diverses conversations sur le désar*mement, mais pour qu'il obtienne des précisions très nette» eu, ce que l'Allemagne accepte ou repousse dans les propositions communes qui lui ont été On bous assure que cette demande instante a été effectivement au chef de la Wiihelmatraaae, naturellement avec tous les ménage- ments que comportent la situation apé- date et les rapporta particuliers existants entre Rome et Badin. Alhert JUt.LIEN

(La -suite 4 la troisième page.)

LE PROCÈS DE LEIPZIG CONTINUERfl^MEBGflEOI Incapable d'obtenir de Van der Lubbe une réponse compréhensible, le président a pris le parti de lire les procès-verbaux de l'instruction

Leipzig, 29 SépteM&re.

CE NDTfiE DMTOït SPÉCIAL

Le procès des incendiaires du Relchstag touche ce soir au terme de sa première phase. Le congrès des juristes allemande a incité la cour à renvoyer à mercredi prochain les débats. L'heure est donc venue de se retourner et d'examiner le chemin parcouru. Les audiences qui vont se succéder en octobre seront consacrées presque toutes uniquement au dénié d'innombrables témoins et au transport de justice qui doit avoir lieu dans quelques jours à Berlin. Après avoir consacré toute la pre- mière partie de l'audience à interro- ger plusieurs témoins, qui n'ont guère apporté à la barre que leurs réticences de renégats ou des pleurs terrorisés, le président Sunger s'est enfin décidé aujourd'hui à aborder les circonstances mêmes de l'incendie ou, si l'on préfère, à en arriver au cœur du débat. Tout s'est passé exactement ainsi que l'on s'y attendait. Van der Lubb* seul a été interrogé et a continué, selon sa méthode, à ne répondre que par « oui » et par non Alors, le président déçu a coupé court à cette scène dérisoire et s'est contenta de lire le procès-verbal établi par le juge d'Instruction,

On avait attendu cet interrogatoire des semaines et De s'est guère pro- longé plus d'une deml-heurâ. Il n'a apporté aucune précision inédite, aucun détail nouveau. De Torg1er et des trois Bulgares, ainsi qu'il ne devait, pa.s un mot. peu importe force est bien de se contenter de ce piètre résultat. Des plans immenses avaient été déroulés derrière les fauteuils de la cour et l'un des magistrats indiquait de la main, au fur et à mesure, le trajet effectué par l'incendiaire dans le palais du Relchstag. Mais le président, tout d'abord, pose la question de principe Van der Lubbe, avoir mis le feu au Reichstag, le lundi sofr 27 février T Oui.

quel moment avez-vous pria cette décision ?

Lundi matin.

Mais le samedi, lors des trois premièr*n tentatives, votre projet n'était-il pas déjà formé

Non.

Et pourquoi avez-vous précisément le Reitfhst&g ?

Je n'en sais tien.

Il n'y eut pas une question de plus, pas une question de moins. On vit alors 1e président hésiter, consulter ses asSeaseurs et enfin esquisser un geste de

Ce n'est pu. ainsi, prononce-t-tl que je compta mener mon inteiTOjjatoire. A quel bon soïwtînflr ? Vous ne répondrez pas mieux que l**a jours précédents et je n'Obtiendrai de vous rien de plu.. Tout est kn.tlie. Il ne me r*ste aînai qu'à, lire vos précédente aveux.

Eugène QIHXCHE

(La attife à la troisième page.)

Le nouveau tord-maire de Londres

lord-milre

Christine et Léa Papin répondent de leur double crime devant le jury du Mans C'est le visage fermé, le regard fixe que les inculpées écoutent le récit fait par le président de leur horrible forfait

Le* tt«utfet Ih (debwit) et ClrUHM denat eliea, lu défendeurs M» Cl» u temps et GerauJne Brièr*

Le Mans, 29 septembre

Ï>B NOTllB BMYOlrt SPÉCIAL

Voici veau enfin le jour, tant attendu dans la régioa, de la comparution devant le jury de la Sarthe des sœurs Christine et Léa Paptn, dont notre correspondant exposait avant hier dans ses atroces circonstances le foifait sans exemple.

C'est vratment ua grand jour. Un est venu de Join, en auto. en carriole, par le train, en car, et de honne heure,

Lee instruments du crime

Lêrésse en ville aux mouvements pré- paratoires les déploiements impo- saats de la garde Mobile le passage du sombre équipage amenant de ta prison au palais Christine et Léa, ces deux criminelles échevelées au regard comme à jamais fixé sur l'horrible image déjà décrite, en dépit de cette abaence de remords dont on a parlé. La presse ne saurait non plus passer inaperçue. On s'étonne du nombre des photographes. Un renseigné précise qu'il n'y a, parmi les chroniqueurs de cette cause déjà célèbre, pas moins de cinq romanciers, dont un candidat a L'Académie française

Quoi ? Tant de bruit, tant d'agitation pour ]eg sfeUrs Papin ? Sans doute leur crime est vraiment excep- j ttonnel et il pose Ou paralt posera d'exceptionnelles questions. «près tant de crimes commis par des moins de trente rang. N'a-t-on pas été jusqu'à écrire que le procès de Christine et Léa Paptn, ces deux bonnes aaaas3inant sauvagement. pour les mutiler ensulte avec une barbarie inimaginable, leurs maîtresses, Mme et Mlle Lancelin. c'était le procès de l'époque Cest peut-être aller un peu loin. L'esplanade du Mans n'a rien de commun avec le quartier Latin. Les sœurs sanglantes ne sont pas ancienne: élèves du lycée Fénelon, mais rien qu'ex-pensionnaires du Bon Pasteur. Elles n'ont pas connu le dancing et il 'n'y avait dans leur vie recluse ni Jean ni Willy et pas le moindre < M. Emile x. Il n'y avait qu'une patronne un peu raide qui faisait payer la casse et qu'on disait habile à pincer, ses servantes au point sensible pour les contraindre à s'agenouiller si quelque papier envolé de l'étude de Mon- sieur traînait sur le tapis. L'époque ? Son bruit assez neuf en vérité, son train suffisamment inquiétant, hélas a-t-il jamais pénétré la cuisine des deux sceura et forcé l'huis de leur mansarde ? L'époque ? Etait-ce bien l'air de l'époque que respiraient Christine et Léa au Bon Pasteur, sous la tutelle de religieuses professant l'oubli du siècle ?

Rien sans doute n'excuse un forfait comme celui des servantes aux mains sadg-i notes. Elles ont confié à ceux qui les approchent par leurs fonctions qu'elles attelaient Il leur châtiment >, j impitoyable ou modéré.

Ça. dépend comment on prendra ça a dit Christine.

Rien n'excuse le crime. On est tout de même contraint de beaucoup penser. Une menace de la maîtresse a d'un coup libéré les instincts sauvages de deux créatures primitives.

Elles étaient propres et faisaient bien leur service, a déclaré M. Lancelln, l'ancien avoué. partie civile aux débats.

On n'étudie pas les vocations au Bon Pasteur. Peut-être cùt-iî suffi d'épargner à Christine et Léa le contact avec une civilisation d'ailleurs un peu froide. un peu raide, et pu du tout dans < ton de l'époque Christine et Léa. filles tout près des choses élémentaires, venues par leur naissance de la terre. eussent pu taire d'innocentes vachères. Ce sont deux crimi* Belles qu'aucune pitié ne peut ahsou-. dre. On va voir s'iî y aura tout de même place pour l'octrol des circonstances atténuantes. On frémit, et ça n'est pas rien que l'impatience de la chasse qui donne aux juges et aux jurés cette hâte qu'ils ne cachent guère d'en finir rondement avec ce cauchemar.

Rondement M* Germaine Brière et

M. Pierre Chautemps montrent moins de bâte. Aussi bien entendra-t-on avant eux outre le réquisitoire de M. Riegert, procureur de la République, celui de la partie civile, représentée par M. MoulHre.

Des précautions extraordinaires ont été prises par le président des assises, M. Boucher, conseiller à ta cour d'An&era. C'eat en souveaïr des désordres qui firent s'achever scandaleusement l'affaire Aûjub&uJt, lors de la dernière session. André SAIJHON L'AUDIENCE

M. Eeucher, conseiller à la cour d'Angers, président des asaJses introduisez les acûtieié;^

Le public, qui s'écrase sous les voQtes plâtreuses d'une ancienne chapelle sans architecture, les dames de la société Installées dans la loggia. çoi>beille départementale, dominant le siège en fer à cheval de la. cour, le. journalistes qu'on a curieusement tnstallés autour du poêle, comme les pàysans dans les romans russes du bon temps, tout le monde se lève pour suivre l'entrée des deux soeurs. Minces, brunes, sans beauté, elles je tiennent droit** ditas des manteaux, de con&cUaa boutonûÇa juiqtfwrtSM HiaTgré la chaleur jp^nibïe à soutenir dès l'ouverture des débats. Un manteau pneaqu* Wane pour l'aînée, ChrisUne; un manteau sombre, presque 'noir pour la cadette, Léa. Visages fermés, regards d'une étrange fixité, lèvres qui s" en Couvrent à peine. On nest pas bien certain que les soeurs aient répond réellement aux questions rituelles. Mais ce n'est pas encore rinterrog-atolre, et il faut d'abord donner lecture de l'acte d'accusation, plein de détails horrifiants.

Lecture qui serait assez brève, mais qui sera interrompue par La. înmdetits de la petite gverre faite par le président aux photographes pénétrés, en dépit de tout, ds ieur mission qui est de photographier.

Les sœurs Papin, qui n'ont pas d'antéûédents judiciaires, furent bien no. tées au Bon Pasteur et à l'asile Saint- Charles que, vers la quinzième année, elles quittèrent pour « entrer en condl- tien >.

_Le président, Christine Papin, répondez-moi, comment fîtes-vous neuf

Le procureur Riéfert

au dix pleceg avapt d'entrer donc la famille

Christine, d'une voix sans timbre. Je ne m'y plaisais, pas.

enfin troti-vé de boae maîtres fin M. ai Mme Lancelia 7

Tous tes martres se sont déclarés satisfaits des services de Christine, propre, honnête, travailleuse mats sombre, renfermée, Irritable, supportant mal les observations, Il est maintenant question de J'amit1 des deux sœurs. On précise que Cïtriattne ne voulut plus servir que des maîtres amployant ftusal Léa. L'aînée étatt cuisinière, la cadette femme de chambre. Le président. La mal&tm Laocelia êttit bonne, au dire de* domcatlquÉB qui vùua y précédèrent, et voue $embllez vous y plaire.

Cela tourne au monologue, tant montre peu d'entrain à, répofl' Le président. Vous étiez bien nouren abuser, je ie dis.H. Vos gages ,étaient mille francs d'économies. A droite, muette, CbristJne se tait sans même lever lea yeux.

Qua pouvait reprocher Christine à ses ïsattres 7 Etaient-Us distants ? Le président, Avaient-He gardé les façons d'une bourgeoise avaient changé? Ni Christine ni Léa n'avalant de c haine sociale Leurs lecture étaient pieuses.

Le président, L'heure est venue de vous expliquer, de aire à messieurs les Jurés ce que voua pouviez reprocher à vos victimes. Rien ? C'est bien. Il est question de l'amour de