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Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)

Date d'édition : 1933-01-30

Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 30 janvier 1933

Description : 1933/01/30 (Numéro 20425).

Description : Note : Dernière éd..

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k627624p

Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/12/2010

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LA DEUXIEME JOURNÉE DE LA CRISE MINISTÉRIELLE dlimitHllillilllMIIUlHIIIHIIItlIlllimillllIltHIIIMIIHIIIIIIIIIMIIHlIMMIIIU^ M. Daladier chargé e ormer e cabinet Après avoir rendu visite aux présidents des deux Chambres, il a conféré avec MM. Paul-Boncour, Herriot, Chautemps, de Monzie et François Albert. Aujourd'hui, il a l'intention d'offrir au groupe socialiste de participer au gouvernement. Ce n'est qu'après décision du parti d'extrême gauche qu'il mettra sur pied sa combinaison qui, dans le cas du refus socialiste, reposerait sur les mêmes bases parlementaires que les deux ministères précédents

C'est à M. Edouard Daladier que M. Albert Lebrun a confié la mission de former le nouveau cabinet. Mission difficile »? Le député d'Orange ne l'ignore point. Mais il a la volonté absolue d'aboutir. Résoudre les difficultés, c'est pour lui une « question d'énergie ».

Mais comment les résoudra-t-il ? Sur quelles bases va-t-il tenter de mettre une combinaison sur pied ? Le parti radical socialiste, auquel il appartient, er restant l'axe, dans quel sens cherchera-t-il à l'orienter ? Soyons précis offrira-t-il la participation aux socialistes ? On l'a tant de fois répété que personne aujourd'hui n'en doute.

Le groupe radical n'a pris à ce sujet aucune décision officielle. 11 a seulement accordé à M. Daladier sa pleine confiance, en lui laissant son entière liberté de « manoruvre » et sans jeter l'exclusive contre personne. Toutefois, au cours de la réunion qu'il avait tenue dans la matinée, un accord tacite semblait être intervenu entre les orateurs de nuances diverses pour juger opportun de soumettre à l'agrément du 'parti socialiste un programme de gouvernement afin de régler de façon catégorique la question de la participation.

Mais sous quelle forme offrir celleci aux socialistes ? M. Daladier a dû y réfléchir depuis longtemps. Il la leur avait déjà offerte, sans succès d'ailleurs, on s'en souvient, lorsque, au mois de novembre 1929, après la chute du dernier ministère Briand, il avait essayé de constituer un cabinet. Depuis lors, il avait de fortes et légitimes raisons de penser que l'heure vien-

M. Daladier

Arait où il serait amené à assumer les responsabilités du pouvoir, et il a certainement médité sur la façon dont il les assumerait. Quelle sera donc sa ligne de conduite ? Dira-t-il aux socialistes Voici mes intentions voulez-vous, oui ou non, vous associer à la tâche gouvernementale que j'entends entreprendre, soit sous la forme de la participation ministérielle, soit aous la forme du soutien ?

Le problème crucial est d'ailleurs avant tout celui de la participation. Il soulève d'abord une question de procédure. En présence des offres de M. Daladier, le groupe socialiste parlementaire peut répondre « Nous allons demander à la commission administrative du parti de convoquer d'urgence un conseil national. s Mais envoyer des télégrammes aux fédérations départementales, attendre l'arrivée de leurs délégués à Paris, voilà qui demande du temps. M. Daladier, dans les circonstances actuelles, estimera-t-il qu'il a le temps d'attendre?. Et, s'il n'attend pas, le groupe parlementaire S. F. I. 0. croira-t-il pouvoir

De gauche à droite Hervey, et

mettre les « militants devant le fait accompli ?

Seconde question, question de fond qu'offrira M. Daladier ? Les renseignements que nous avons pu recueillir nous autorisent à supposer que M. Daladier proposera aux socialistes un accord non pas sur un programme d'ensemble, tel que celui qui était contenu dans le cahier de revendications dressé par le congrès national de la salle Huyghens, mais un programme limité aux questions d'actualité brûlante, notamment au problème de rajustement budgétaire.

Admettons que les socialistes accep- tent. La réussite et le caractère de la combinaison que M. Daladier sera alors amené à échafauder seront alors subordonnés au nombre et à la nature des portefeuilles que le groupe socialiste désirera voir confiés à certains de ses membres. Mais il est vain de prévoir dès maintenant quelle serait la physionomie exacte qu'une telle combinaison pourrait prendre.

Supposons que les socialistes refusent soit parce que les éléments hostiles à la participation diminuent encore dans leurs rangs, soit par ce que le programme du nouveau cabinet en perspective ne leur paraîtrait pas mériter plus que le soutien ou le « préjugé favorable » accordés au deux cabinets précédents. Peut-être, dans ce cas, M. Daladier, tout en gardant à la combinaison qu'il a en vue l'aspect d'un ministère de gauche reposant sur la même majorité que les ministères Herriot et Paul-Boncour, songera-t-il à inviter quelques-uns des éléments les plus avancés du centre à en faire partie.

Si, comme il est permis de le prévoir, c'est la formule analogue à celle des deux cabinets précédents que M. Daladier aura à adopter, à quelles personnalités aura-t-il recours pour former son « équipe » ? On sait que M. Edouard Herriot l'a assuré de son appui total. Si l'ancien président du Conseil acceptait un portefeuille, il est évident que M. Daladier lui offrirait celui des Affaires étrangères.

Mais si, comme c'est probable, il refuse ? Alors M. Daladier priera sans aucun doute M. Paul-Boncour de demeurer au Quai d'Orsay, à moins, comme certains l'avaient supposé, de s'y installer lui-même, auquel cas il se produirait un chassé-croisé entre lui et le président du Conseil démissionnaire qui le remplacerait au ministère de la Guerre. Mais on sait que M. Daladier a commencé rue SaintDominique une oeuvre qu'il peut tenir a poursuivre.

Ce qui est sûr, c'est que M. Daladier a eu à cœur de s'assurer le concours du président du Conseil démissionnaire, dont ni l'autorité ni le prestige ne sont atteints, et qui aura à Genève, soit comme ministre des Affaires étrangères, soit comme ministre de la Guerre, une œuvre capitale à poursuivre la défense du plan constructif français de limitation des armements.

Quant à M. Camille Chautemps, il est infiniment vraisemblable que e M. Daladier l'invitera à rester au poste

de confiance que M. Herriot avait tenu à lui confier et M. Pau1-Boncour à lui conserver. Au cas où, toutefois. M. Daladier penserait devoir prendre le ministère de l'Intérieur, il offrirait à M. Camille Chautemps le ministère de la Justice, avec la vice-présidence du Conseil.

M. Anatole de Monzie resterait, diton, ministre de l'Education nationale. Il est à peu près évident qu'un portefeuille serait offert à M. François Albert. Lequel ? Celui des Colonies, peutêtre, à moins que M. Albert Sarraut ne le conserve.

Et le portel%uille des Finances ? Cest là l' X que la plupart de ceux qui, dans les mllieux parlementaires, cherchaient à résoudre l'équation ministérielle de demain essayaient de remplacer par un nom. ou plutôt par deux noms. Car on se demandait si M. Daladier ne songeait pas à scinder de nouveau le ministère de la rue de Rivoli Finances et Budget. On citait M. Joseph Caillaux, M. Piétri. On parlait beaucoup de M. Georges Bonnet avec M. Paknade. On parlait aussi de M. Henry Roy et de M. Lucien Lamoureux, à moins que ceux-ci ne préfèrent conserver, l'un au Sénat et l'autre à la Chambre, le rapport général du budget. Ce qui n'empêchait pas le bruit de courir que M. Jeanneney avait suggéré à

M. Daladier de faire appel à M. Henry Roy.

Une éventualité, en tout cas, semblait se confirmer M. Daladier inviterait le gouvernement dont il deviendrait le chef 'à prendre pour base de son plan de redressement financier le projet établi par la commission des finances. De plus, il sera sans doute procédé à une minutieuse réévaluation budgétaire en vue de diminuer de quelques milliards l'effort fiscal et l'effort de compression des dépenses à accomplir immédiatement.

Mais il est encore trop tôt pour dépasser le stade des hypothèses. Des indications qui précèdent, deux certitudes se dégagent, comme elles se dé-

gagent des déclarations mêmes de M. Daladier. Celui-ci a la volonté absolue d'aller jusqu'au bout » et très vite et de former un ministère « d'action républicaine ».

A 1 heure moins le quart, MM. Anatole de Monzie et François-Albert, annoncent que M. Daladier a terminé ses constations et qu'il recevra ce matin de nombreuses visites. Le fait est qu'à 1 heure moins 5 le président Daladier sort de son cabinet et déclare qu'il arrête ses travaux jusqu'à 9 h. 30.

Interrogé sur le point de savoir s'il se rendra, comme l'a fait M. Paul-Boncour, devant le groupe socialiste parlementaire, il déclare que certainement pas.

Ma position est différente, dit-il. Je demanderai naturellement aux représentants qualifiés de ce parti de venir s'entretenir avec moi, mais il est compréhensible que je ne puis attendre pour constituer un cabinet. Il me faut aller vite. La gravité des problèmes de l'heure l'exige.

A L'ELYSÉE

Dès 9 h. 30, hier matin, M. Albert Lebrun a repris ses consultations. M. Barét

Il a reçu tout d'abord M. Baréty, representant le groupe des républicains de gauche.

A sa sortie de l'Elysée, ce dernier a déclaré

Le vote de la Chambre n'a surpris personne il était attendu. Ce vote a montré l'impossibilité pour les socialistes et les radicaux de s'entendre sur un programme financier.

La demonstration est faite qu'il convient de ne plus compter sur les socia- listes pour le vote d'un programme de réalisation financière. Est-elle suffisante ? Faudra-t-il la confirmer ? M. Hervey

Courte visite de M. Cautru, au nom du groupe républicain et social puis M. Hervey, sénateur, représentant le groupe de l'Union républicaine, quitte l'Elysée.

Le discours de M. Jeanneney, dit-il, est un avertissement il ne reste plus qu'à l'appliquer.

(La suite à la deuaième page.)

LES HOMMES DU JOUR M. Edouard Benès c Nous avons donné au monde européen, par notre politique étrangère, la preuve de notre sincère aspiration à la paix, ainsi que de notre désir de collaboration avec tous et au profit de tous. Nous ne demandons rien à personne, ni politiquement, ni économiquement. Nous n'avons rien contre personne. Nous ne redoutons aucun conflit avec nos voisins et nous ne provoquerons de conflit contre personne. Ainsi l'Europe a, dans notre Etat, un de ses plus solides points de calme, de paix et de sécurité. » Celui qui prononçait, il y a quelques semaines, ces fières paroles devant les commissions des affaires étrangères de la Chambre et du Sénat de son pays n'est autre que M. Edouard Benès. sur qui tous les regards sont aujourd'hui concentrés à Genève. Ce que l'éminent ministre tchécoslovaque n'ajoutait pas, mais ce que nous devons souli ner, c'est que, depuis plus de quatorze ans, c'est lui qui est l'âme de cette politique, et qu'à ses effort ininterrompus sont dus ces résultats.

Quatorze ans! Grâce à l'appui du vénérable président Masaryk qui fut avec lui le grand artisan de l'indépendance tchécoslovaque, il est le seul, en effet, qui ait pu sans arrêt, depuis la signature de la paix. poursuivre non seulement à Prague, mais à Genève, sa tâche de ministre des Affaires étrangères.

Ce qu'une telle stabilité jointe à sa sûreté de jugement et à sa puissance de travail lui a r mis d'accomplir tant pour le bien de son pays que pour la paix européenne, ce qu'elle lui a valu dans les milieux internationaux de sympathie et d'autorité, seuls peuvent le dire ceux qui, au cours de ces nombreuses années, ont été les témoins impartiaux de sa formidable activité. N'est-il pas le père de cette Petite Entente dont il jetait les bases dès 1920 par ses accords avec MM. Nintchitch et Take Jonesco, et qui n'a cessé depuis de se fortifier a-i point de devenir l'un des principaux facteurs de paix en Europe ? Ne fut-il pas, aux côtés de Briand dont il reste d'ailleurs, en matière de coopération européenne, l'un des continuateurs les plus convaincus et les plus agissants, l'un des judicieux négociateurs des accords de Locarno ? La Société des nations, dont il compte parmi les fondateurs, possède-t-elle serviteur plus dévoué, plus précieux et plus infatigable que ce travailleur acharné qui. après avoir été jadis l'un des auteurs du protocole et avoir présidé le comité de sécurité de la commission préparatoire. cumule actuellement les fonctions de membre du conseil avec celles de rapporteur général de la conférence du désarmement, de l'affaire sino-japonaise. du différend anglo-persan et de la commission des mandats ?.

Aucune tâche, si lourde et compliquée soit-elle, ne rebute, en effet. M. Benès dès l'instant qu'il s'agit de renforcer l'organisme de Genève et de collaborer, dans l'esprit du pacte et dans le cadre des traités, au maintien et à l'organisation de la paix. De même. il n'est pas d'attitude quelque courage qu'elle nécessite qu'il hésite à prendre, si cette attitude doit dissiper un malaise ou purifier

M. YON PAPEN

CHERCHE A CONCILIER TROIS ÉLÉMENTS PEU CONCILIABLES Une combinaison de droite natio.nalo-naziate est difficile. Plus difficile encore d'associer les catholiques à cette combinaison L'ex-chancelier von Papen négocie dons avec Hitler, d'une part; avec Hugenberg, chef nationaliste, de l'autre, et enfin avec Mgr Kaas, chef des catholiques

Le colonel ron Hlndenbnrg,

fils du maréchal

Berlin, 29 janvier (gêp. Petit Paris.) L'ex chancelier von Papen, ami intime et homme de confiance de Hindenburg, poursuit, sur l'ordre de ce dernier, ses tractations pour trouver le moyen de constituer un nouveau ministère. Comme ces tractations s tournent exactement, depuis trois ans, dans le même cercle, on se bornera à en rappeler brièvement ici le thème. Il s'agit d'amener les catholiques à s'associer à une combinaison de droite. Par combinaison de droite on entend un ministère nationalo-nazigte. Le problème parait a priori Insoluble puisque les deux partenaires de droite, nationalistes et nazis, songent chacun à établir leur propre dictature et par un coup de force. On ne voit pas encore sur quel programme, monarchie et fascisme, ils pourraient s'entendre une fois installés au pouvoir. D'autre part, les catholiques, qui ne peuvent politiquement jouer un rôle que sous un régime de liberté et de démocratie, exigent des garanties très précises avant de s'associer à un cabinet de droite ou de le soutenir. Une telle combinaison ne leur dit, au fond, rien qui vaille.

Camille LOUTRE

(La suite à la troisième page.)

l'atmosphère internationale. Et l'on a là le secret des positions extrêmement nettes prises par lui en présence de la vague de revisionnisme qui déferle actuellement sur 1 Europe. comme en face des efforts de réarmement déployés par les puissances centrales.

Quels résultats peuvent avoir les envois d'armes faits en Autriche et en Hongrie, où ils sont prohibés, sinon d'exciter et de dresser les peuples autrichien et hongrois contre leurs voisins ? Convient-il de laisser ainsi empoisonner l'atmosphère européenne au moment où siège la conférence de Genève et où chacun ne devrait songer qu'à désarmer ? M. Benès ne se borne pas à penser que non. Il le crie, sans crainte des conséquences, et avec lui les deux autres membres de la Petite Entente. Tous les trois réclament la lumière c non pas dans le but d'humilier tel ou tel gouvernement, mais dans l'intérêt général, pour que'l'opinion soit fixée et pour quelle juge. N'est-ce pas le meilleur moyen, si rien de grave ne se produit, de dissiper les suspicions et, dans le cas contraire, d'empêcher le renouvellement de semblables provocations à la guerre ? De même, en matière de revision des traités, pourquoi ne pas parler clairement Existe-t-il une oeuvre humaine vraiment parfaite ? Evidemment non, et M. Benés reconnait franchement que les traités ne le sont pas. Mais de là à admettre leur revision immédiate sur tous les points sur les points essentiels, notamment comme les questions de frontière il y a loin. Une pareille prétention ne lui parait pas seulement absurde et dénuée de sens politique, mais de nature à mettre instantanément le monde en feu. Vouloir procéder à un pareil chambardement des traités, déclare-t-il catégoriquement. serait à la fois une folie et un crime international, car une telle tentative conduirait inévitablement à la guerre. > M. Benès est un réaliste. Son opposition contre le revisionnisme immédiat ne s'inspire pas de telle ou telle théorie. mais de la conscience de ce qui serait une inéluctable fatalité la guerre. Ce qu'il faut. avant tout, a-t-il dit encore, c'est barrer à jamais la route à la guerre c'est assurer la paix et la tranquillité entre les peuples. Ensuite, on débattra raisonnablement et sans parti pris les différends politiques dans .cette atmosphère de tranquillité et de paix. Voilà- la politique des hommes de bonne volonté-- > Albert Jullien.

Les grands reportages du Petit Parisien s 'Vers les terres hostiles

d'Ethiopie

par Henri de MONFRE1D

Voici une aventure typique qui m'est arrivée il y a vingt ans. J'ignorais la manière de me conduire avec sagesse et cette aventure me l'a apprise.

J'étais sur ma mule dans un sentier de montagne du Tchertcher, suivi de mon fidèle Ali et deux Abyssins portant mes armes.

La piste, tout juste large pour un cavalier, s'engageait en corniche sur le flanc d'une énorme roche presque verticale. En bas, un ravin profond vers lequel une pierre détachée roulait et bondissait sans que rien ne l'arrêtât. Ce passage avait environ trente mètres de longueur.

Au moment de m'y engager, je vis à l'autre bout, venant en sens inverse, un Abyssin, également monté sur une mule, suivi d'une troupe assez nombreuse d'askaris armés.

L'un de nous devait attendre. J'estimai mon prestige de blanc suffisant pour me donner le pas et je m'engageai résolument sur l'étroit sentier. Sans paraitre m'avoir vu, l'Abyssin fit de même il pouvait évidemment reculer pour me laisser la place, mais nous n'étions déjà plus au temps de Ménélik qui savait imposer, même aux chefs, le respect des étrangers. L'un de nous devait donc dégringoler dans le ravin, chute sans grand danger, mais désagréable et surtout ridicule.

L'Abyssin semblait toujours m'ignorer ses esclaves porte-fusils me crièrent de m'écarter de sa route, car pour l'esclave le maître est un Dieu devant qui rien ne compte.

Reculer maintenant était impossible. J'aurais pu ne pas m'engager sur le sentier l'Abyssin m'aurait salué au passage avec courtoisie et j'aurais repris ma route sans avoir perdu un pouce de ma dignité.

Mon étourderie venait de me mettre devant ce dilemme: ou être bafoué, ou risquer un massacre, car les fusils sont généralement chargés.

Ma décision est instantanée. Tant pis pour les conséquences. Je dois avoir le dessus ou y rester. Les mules arrivent nez à nez. Un esclave fait le geste d'écarter la mienne vers le précipice. D'un vigoureux coup de cravache, je cingle à la tête la monture de mon adversaire. Elle se cabre, glisse sur la pente avec son cavalier et tous deux roulent dans le ravin avec une avalanche de cailloux et dans un nuage de poussière. Profitant de la stupeur, je m'élance au. galop, suivi de mes trois hommes.

(La suite la cinquième page.) La température s'attiédit et les pluies reparaissent Les modifications barométriques qui avaient amené samedi un léger relèvement de la température se sont maintenues, accentuant la hausse sur toutes les régions de la France et notamment dans le Midi, où elle fut accompagnée de pluies.

On enregistra hier matin 8 mm. de pluie à Toulon et Saint-Raphaël, 29 mm. à Perpignan. Les températures minima y furent de 9° et 10°. Sur le reste de la France, on nota un peu partout des traces de pluie, tandis que le thermomètre remontait nettement il marquait des minima de 1° à Paris et Rennes 2° à Tours et Nantes 3° à Pau, Brest et Clermont-Ferrand. Dans le Nord et l'Est, des températures plus basses se relevèrent au cours de la journée de plusieurs degrés au-dessus de zéro, marquant ainsi le commencement du dégel. A Paris, néanmoins, les patineurs, purent évoluer sur les lacs des bois de Boulogne et de Vincennes, mais cette autorisation sera sans doute suspendue avant peu.

On prévoit, en effet, avec un ciel couvert, une température stationnaire dans le Midi, en hausse notable dans le Nord, avec éclaircies et averses. La première pierre de l'église Sainte-Jeanne-de-Chantal a été bénie par le cardinal Verdier

Mgr Verdier scellant la pierre

(Voror à la cinquième page.)

LES COURSES A VINCENNES « Eléagnus », à M. A. Royer remporte le Prix de Cornulier

Boyer donne du sucre au vainqueur droite, le Jockey Biaud

UN TRAMWAY DÉRAILLE A THIAIS ET DÉFONCE LA FAÇADE D'UNE MAISON Onze personnes sont légèrement blessées

Un accident de tramway dont les conséquences auraient pu être très graves s'est produit hier, vers 15 h.50, avenue de Paris, à Thiais.

Une baladeuse attelée à une motrice de la ligne n° 83 a déraillé et défoncé la façade d'une maison. Onze personnes ont été légèrement blessées par des éclats de verre ou contusionnées et ont pu, heureusement, toutes, regagner leur domicile après pansement.

Le convoi, que conduisait le machiniste Alexis Loiseau, quarante et un ans, 79, cité du Combattant, à Vitry, se composait de deux voitures en « attelage mixte ». On appelle ainsi un système d'attelage de moins en moins utilisé dans lequel la motrice pousse devant elle une baladeuse. Le conducteur se tient dans une cabine à l'avant de la baladeuse et commande le moteur de la motrice au moyen de relais. Au dire de M. Loisoau, le convoi roulait en déclivité à une vitesse d'en-

viron 40 kilomètres-heure, lorsque, brusquement, ayant sauté sur un obstacle mâchefer ou éclats de pierre, la baladeuse sortit des rails. Le conducteur freina aussitôt, mais déjà la baladeuse, dans un grand fracas de vitres brisées, fauchait un arbustre et venait s'abîmer contre la façade d'une maison à deux étages portant le n° 119.

Dans une confusion Indescriptible, les voyageurs recevaient un déluge de pierres et de gravats, tandis que le conducteur, les mains crispées sur son frein, avait la stupeur de se trouver face à face avec un homme brusquement surgi de son lit dans une pièce bouleversée où les meubles étaient écrasés.

Le' tramway venait d'entrer littéralement dans la chaïhbre où M. Henri-Léon Frenlllot, trente-neuf ans, nhauffeur à la Compagnie des eaux, faisait la sieste.

Par miracle, les deux hommes s'en tiraient sans une égratignure. M. Frenillot se demandait quel cauchemar il pouvait bien vivre et, se tâtant les membres, doutait de la réalité.

M. Moussu, commissaire de police de la circonscription, et son secrétaire, M. Jouaneton. furent bientôt sur les lieux. Ils constatèrent avec soulagement que personne n'était grièvement atteint et, aidés des voyageurs de la motrice qui eux en étaient quittes pour la peur, ils dirigèrent les blessés sur une pharmacie proche.

Ce sont Mlle Madeleine Daniel, 2, avenue Octave-Gréard, à Paris; plaie à la jambe droite Mlle Laurent. giletière. 31, rue Magenta, à Pantin contusion au côté droit Mlle Jeanne Geffray. cuisinière. 4, rue de la Cure, à Paris contusions Mme Lucie Thellier, 20, rue de la Verrerie, à Paris commotion son mari, M. Albert Thellier, brossier, contusion au genou droit Mme Jeien, manutentionnaire, 20, avenue Anatole-France, à Choisy plaie à l'arcade sourcilière et à la joue droites, et son mari, qui souffre d'une plaie à l'épaule droite M. Louis Montel, 27 bis, avenue de la Villa, à Vincennes égratignure au nez sa femme plaies à la main et à la jambe droites M. Louis-Antoine Morizé, armurier. 7, rue Oudinot, à Paris contusions dans la région lombaire droite, et Mlle Gisèle Rousseau, 9. rue Riquet, à Paris contusion au nez. Les pompiers de Thiais, sous les ordres du lieutenant Boulay, purent assez rapidement dégager la voie, la motrice épargnée servant à tirer les débris de la baladeuse. Ils durent ensuite étayer la maison de M. Frenillot dont un plafond menaçait de crouler. Près de Château-Thierry

une auto dérape, écrase un passant et tombe dans un ravin

Château-Thierry, 29 janvier (d. Hav.) La nuit dernière, entre Rocourt-SaintMartin et Berny une automobile conduite par Jean-Pierre Coudert, clerc de notaire, à Ercheu (Somme), dans laquelle se trouvaient M. et Mme Baugourt, photographes à Château-Thierry et Mlle Gabrielle Bézard, vingt ans, dactylographe, demeurant en cette même ville, a dérapé dans un virage au lieudit le Pont-Bernard.

Un jeune homme de dix-sept ans, M. Raymond Gallien, couvreur, qui passait sur le bas-côté de la route, fut projeté contre un arbre et tué net.

L'automobile, après avoir fait plusieurs tours sur elle-même, tomba dans un ravin profond de six mètres. Mme Baugourt et Mlle Bézard furent très grièvement blessées à la tête M. Baugourt et M. Coudert ne reçurent que des blessures sans gravité.

Un drame de la guerre qui fut peut=être

une erreur judiciaire Une habitante de Souchez est graciée après avoir fait plus de 17 ans de réclusion

Elle avait été condamnée à mort en 1914 et sa mère, morte depuis, aux travaux forcés, pour avoir dénoncé deux jeunes gens aux Allemands Lille, 29 janvier (dép. P. P.)

Un drame navrant, qui eut pour théâtre la petite commune de Souchez, dans le Pas-de-Calais, vient d'avoir son épilogue. Le maire de la localité rece-