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Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)

Date d'édition : 1932-11-11

Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 126844

Description : 11 novembre 1932

Description : 1932/11/11 (Numéro 20345).

Description : Note : Dernière éd..

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6275442

Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/12/2010

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U REDUCTION DES ARMEMENTS Le plan français sera probablement déposé et publié mardi prochain La publication du texte actuel- lement soumis à l'approbation définitive du président du Conseil et des trois ministres de la Défense nationale aura lieu simultanément à Paris et à Genève

Tteaz des experts qui ont participé t'établissement dn plan constructif français en haut. M. Massigli en bas, le commandant Ueleuze

On a annoncé hier que la rédaction du plan français de sécurité et de ï-éjjuction des armements était dès jnaintenant terminée et aue le texte en avait été remis au président du Conseil. Cette nouvelle est exacte en tous points.

Le texte en question, qui affecte la forme d'un mémorandum et comprend une dizaine de pages dactylographiées, a été établi par les technichiens de la délégation française M. René Massigli, le colonel Lucien, le commandant Deleuze et M. Jean Paul-Boncour est, en effet, depuis mercredi entre les mains de M. Edouard Herriot.

Le chef du gouvernement a tenu, avant qu'il soit déposé sur le buteau.de. la Conférence de Genève, non seulement â parcourir avec attention ce''document dans .le silence de son cabinet, mais, en raison de son importance, à ,en examiner à .^nouveau les parties essentielles avec les trois ministres les plus directement intéressés MM. Paul-Boncour, Georges Leygues et Fainlevé. Il. est probable même qu'il estimera nécessaire de le communiquer au prochain conseil des ministres.

Il semble qu'il y ait peu de chances pour que des modifications y soient apportées. La rédaction, qui a été faite. avec le, plus grand, soin, tient compte, en effet, de toutes les observations présentées et admises au cours de la discussion dont le plan a fait'l'objet au conseil supérieur de la Défense nationale. Il se peut cependant qu'on érrouve le besoin d'ajouter quelques virgules afin de rendre impossible toute erreur d'interprétation. Bref, en mettant les choses au mieux, 11 parait peu' vraisemblable, étant donné les préoccupations actuelles des membres du gouvernement, que le dépôt et la publication du documçnt puissent avoir lieu avant mardi. Il va de soi que cette publication se fera simultanément à Paris et à Genève. Toutefois, nous croyons sâvoir que, par mesure de courtoisie et conformément aux usages établis, le texte définitif sera communiqué préalablement aux principales délégations intéressées. Ces quelques indications suffisent à infirmer les nouvelles d'après lesquelles la remise du plan serait effectuée par M. Hërriot lui-même. Le président du conseil ne pourra vraisemblablement faire le voyage de Genève, pour participer aux débats de la commission générale de la conférence de réduction des ar- mements, que dans le courant de la semaine du 21' au 27 novembre, au plus tôt. Albert JULLIEN. (La suite à la troisième page.)

LE ROI DES BELGES A PARIS Le roi des Belges, voyageant incognlto, est arrivé l'autre soir à Paris, où il a rejoint la reine, avec laquelle il passera quarante-huit heures dans la capitale.

APRES LES HEURES SANGLANTES DE GENEVE

La foule assemblre devant le café des Sports où ont été évacués les blessés (Par télévhoto au Petit Parisien.)

Les dettes aux Etats-Unis LONDRES DEMANDP A WASHINGTON une PROROGATION DE L'ÉCHÉANCE L'ambassadeur britannique a remis hier une note sur ce sujet à M. Stimson et une démarche semblable sera sans doute faite aujourd'hui par M. Claudel New-York, 10 novembre.

DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER Sir Ronald Lindsay, ambassadeur de Grande-Bretagne à Washington, a rendu visite ce matin à M. Stimson, secrétaire d'Etat, et lui a remis une note du gouvernement anglais demandant la prolongation du moratoire Hoover sur les dettes de guerre couvrant l'échéance du 15 décembre. On s'attend dans les milieux informés à ce que la France fasse incessamment une demande semblable.

Je crois savoir que le gouvernement français a décidé de ve pas faire de- démarche sUnuitanée pour ne pas .paraître Jaire un front commun de débiteurs contre tes Etats-Onis, mais on ne serait pas surpris de voir notre ambassadeur, M. Paul Claudel, faire dès demain' une visite au département d'Etat et adresser aat gouvernement américain, dans des termes analogues, une requête semblable à celle du gouvernement anglais.

Les arguments invoqués par la Grande-Bretagne- et qui ont fait l'objet d'un échange de vues avec le gouvernement français feraient ressortir- d'une part la grande difficulté pour l'Angleterre, Sont la monnaie est déjd dépréciée, d'opérer les transferts de fonds nécessaires, d'autre part les conséquences désastreuses pour le commerce international et le commerce américain en particulier qui ont dimiatué considérablement.

Dans ces dernières semaines, les dépôts anglais en dollars ont, en effet, baissé de plus de 12 millions.

Dans le cas de la France, les difficultés de transfert ne seraient pas aussi grandes, mais les répercussions sur notre commerce extérieur et surtout sur notre budget seraient fâcheuses.

Ces demandes européennes de moratoire ne doivent pas surprendre les autorités américaines, car on les avait laissé prévoir depuis longtemps mais elies ne manquent pas de les embarrasser. Aucune réponse ne saurait être dcrnée avant :e retour du président Hoover à Washington mercredi prochain.

Dans l'intervalle. M. Ogden Mills et M. Stimson vont étudier dans que3le .mesure ils peuvent prendre une décision touchant ces paiements sans l'autorisation du Congrès.

Autres requêtes

Le ministère des Finances Washington annonce qu'il n'a pas reçu paiement de 444.920 dollars qui étaient dus par la Grèce. Aujourd'hui, le communiqué ajoute que le gouvernement américain a été avisé par la Hongrie qu'elle n'aura pas les devises nécessaires pour effectuer le 15 décembre le paiement de 40.000 dollars prévu dans ses accords avec les Etats-Unis. Pierre DENOYER

La loi de finances

sera déposée mardi 15 novembre La présidence du Conseil communique

Le plan d'équilibre budgétaire sera déposé mardi prochain, l'accoTd du gouvernement étant complet sur ce plan, et seule l'impression du projet nécessitant un délai qui ne saurait aller au delà du 15 novembre.

Par ailleurs, le conseil de cabinet. est convoqué pour samedi 12 novembre, à 1G heures, et le conseil des ministres lundi 14 novembre, à 10 heures, pour être saisis du texte du plan d'organisation de la paix qui a été exposé par le président du Conseil à la Chambre et par M. Paul-Boncour à Genève. Effroyable incendie

d'un asile d'enfants en Suisse Berne, 10 novembre (dép. Havas.) L'asile de Wœdenswil, abritant quatre-vingts enfants anormaux, a été détruit par un incendie. A 17 heures, on avait retiré onze cadavres.

On est encore incertain sur le sort d'un enfant.

LE D' ECKENER VA SE RENDRE AUX INDES NEERLANDAISES La Haye, 10 novembre (dép. P. Paris.) D'après une nouvelle de Berlin confirmée ici, le D' Eckener se rendra prochainement aux Indes néerlandaises à une date* qui n'est pas encore fixée, à la prière d'un syndicat, afin d'étudier sur place les possibilités d'une ligne régulière de zeppelins entre les Pays-Bas et les Indes néerlandaises,

ML Léon BIu m

répond à Narbonne aux délibérations

du "parti au pouvoir'7 « Si M. Herriot recherche de préférence l'appui des socialistes la bonne volonté de ces derniers ne manquera jamais à la sienne »

« Mais, a-t-il ajouté, il est deux problèmes sur lesquels la position du parti S. F. I. O. ne saurait fléchir déflation budgétaire et désarmement »

31. Léon Blum

Narbonne, 10 novembre.

DE NOIRE ENVOYÉ SPÉCIAL

Au lendemain même du congrès radical de Toulouse, des affiches annonçaient sur les murs de Carcassonne, comme sur ceux de sa rivale Narbonne, que M. Léon Blum prononcerait ce soir dans cette dernière ville un grand discours politique. On était même prévenu par l'organe régional du parti S.F.LO. que le chef socialiste français répondrait directement aux délibérations du parti au pouvoir Cette réponse était attendue avec une vive curiosité. Pour l'écouter, plusieurs parlementaires du Midi, parmi lesquels M. Hubert Rouger, député, maire de Nîmes M. Pareyre, député des Pyrénées-Orientales M. Salles, député de l'Ardèche, étaient venus se mêler aux nombreux auditeurs narbonnats et aux militants accourus de toutes les sec-r tions socialistes des départements voi.' sins.

M. Léon Blum prit la parole après le secrétaire de la section irociaiîSte/Uê Narbonne et après M. Montel, secrétaire de la Fédération et conseiller général, dans-un grand meeting orga. nisé, sous la présidence du docteur Lacroix, maire de Narbonne, dans la vaste salle du foyer que la colonie espagnole édifia après que la République fut proclamée au delà des Pyrénées. Aussi ''orateur commença-t-il par remercier les anciens proscrits d'être leur hôte et par adresser aux républicains d'Espagne un message vivement acclamé.

Entrant ensuite dans le vif de son sujet, M. Léon Blum partit de cette idée que le groupe radical à la Chambre, fort seulement de 200 membres, y compris « l'étoile et ses satellites ne peut gouverner seul, quel que soit son noble désir de vouloir rester luimême, et qu'aucun gouvernement « ne résiste longtemps aux oscillations et aux secousses que provoquent les déplacements de majorités trop brus- ques et trop souvent répétés, » M. Herriot, dit-il, est contraint d'entraîner par ses actes l'appui ou l'appoint d'une masse parlementaire, le centre ou les socialistes. Laquelle de ces deux masses choisira-t-il ? Après Toulouse et, surtout, au lendemain de Toulouse, sa décision reste entièrement libre.

M. Léon Blum assura d'ailleurs que si M. Herriot gouverne et agit de façon à rechercher de préférence l'appui des socialistes, la bonne volonté de ces derniers ne manquera jamais à la sienne. Mais il ajouta que, parmi les problèmes immédiats, il en est deux sur lesquels la position de son parti ne saurait fléchir. Ces deux problèmes sont ceux de la déflation budgétaire et du plan de désarmement. M. Blum les traita l'un après l'autre.

A propos de la première question, M. Léon Blum se montra convaincu qu'en entrant dans la voie de la déflation par la réduction des traitements et salaires publics, le gouvernement est dupe de ce que l'auteur appellera une vaste intrigue.

On a remué tout à la fois chez Herriot, déclara-t-il, d'amers souvenirs et une douce ambition. On a fait miroiter devant lui la gloire d'être le restaurateur des finances publiques. On a exploité cette pensée secrète qui est une des lois de sa conscience recommencer autour de lui et au profit de son parti l'opération que M. Poincaré réussit en 1926 au profit de l'union nationale.

Je ne veux pas insister sur la différence capitale entre la situation financière actuelle et celle de 1924-1926, mais je puis bien dire qu'on a poussé ainsi le gouvernement radical et son chef dans une voie sans issue. Le remède indispensable est de relever les recettes en rendant son activité, son intensité à la vie économique. Pour faire accepter par des victimes désignées les sacrifices de toute nature que comporterait la soi-disant déflation, on a sonné l'alarme, on a retiré son support psychologique au mouvement possible de reprise des affaires. La situation n'a pourtant rien d'aussi tragique, d'aussi désespéré. La France est en ce moment dans la situation d'une entreprise privée parfaitement saine et solide dans ses éléments mais qui, en dépit de la gestion la plus scrupuleuse et la plus économique, ne parviendrait pas cependant à boucler son bilan de cette année. A supposer qu'elle soit obligée de prélever sur ses réserves ou d'emprunter tempornirement sur son capital, ce n'est pas la mort. Le péril mortel n'apparaîtrait que si, pour parer aux embarras présents, on minait les conditions de vie et les chances de relèvement futur.

,G. Th. GIRARD

(La suite «-la troisième pagiïY

UN VIF DÉBAT A LA CHAMBRE SUR LES FRAUDES FISCALES

L'ordt'c du jour socialiste accepté par le gouvernement est adopté à main levée La Chambre devait fixer hier en fin de séance, la date de l'interpellation de M. Albertin, député des Bouches-du-Rhône, sur les fraudes fiscales. Mais l'opinion parlementairei alléchée par les révélations qui lui étaient promises, insista pour une discussion immédiate qui fut acceptée par le gouvernement. Et cette séance, houleuse par instants, se termlna par le vole unanime d'un ordre du jour de confiance.

C'est devant une assemblée frémissante d'impatience qtft M. Miellet, qui présidait la séance, donna la parole à M: Germa.in-Martin, ministre des Finances, et tandis que MM. Camille Çhautemps, Fdcuard Daladier, Berthod, Dalimier, Marchandeau s'installaient au banc du gouverncment. Une action judiciaire est ouverte, déclare d'abord M. Germain-Martin Je demande le renvoi à la suite. Mais déjà M. Alticrtin, porteur d'un dossier vert, est à la. tribune, et dès les premiers mots, il attaque Un communiqué du juge d'instruction semble indiquer que les noms des fraudeurs sont irconnus il n'en est rien.

Peu soucieux de se faire pourvoyeur de la justice,' il voudrait que cette fameuse liste dont il possède un double exemplaire, le gouvernement la communiquât lui-même à la Chambre. ,J'affirme que' je ne connais pas cette liste, coupe M. Germain-Martin. (La suite à la troisième page.)

A'LA MEMOIRE DES MORTS DE LA GRANDE GUERRE

A gauche M. Camille Chautemps prononçant son discours l'inauguration du monument aux agents, à la préfecture de police. 'A droite pendant la mhraté de silence à la Bourse

Pendant la cérémonie de la préfecture de police de gauche droite, M. Faut Guichard, le général tiouraud, MM. Renard, Chautemps et Chiappe

Le prix Nobel de littérature est attribué à M. Gaisworthy

Londres, 10 nov. (dép. Petit Paris.) On mande de Stockholm à l'agence Reuter que le prix Nobel pour la littérature a été accordé cette année à M. John Galsworthy, 1 e grand écrivain et romancier anglais dont la notoriété est universelle. La valeur du prix excédera cette année, déclare-t-on, la somme de 9.000 livres.

[L'œuvre de M. Galaworthv com-

prend une trentaine de romans, depuis Jocelyn, qui a pa*b en .1898, jusqu'au Chant du cy,gne.

LES GRANDS PRIX DE L'ACADÉMIE Prix de littérature à M. Franc-Nohain Prix du roman à M. Jacques Chardonne

X. Franc- Nohain M. J. Chardonne

AUJOURD'HUI

Le Grand Prix de l'Armistice à la marche

Du carrefour de Rethondes à la place de la Concorde 86 kilomètres

S5 athlètes

parmi les meilleurs d'Europe seront au départ

Ioncbkoff

Partis à 7 heures du matin, ils passeront par Cooipiègne, Verberie, Senlis, Louvres. le Bourget et arriveront à la porte de la Villette vers 14 h. 15. Ils suivront ensuite, dans Paris, l'itinéraire que voici

Rue de Flandre, boulevard de la Villette. faubourg Saint-Martin, gare de l'Est, boulevard de Strasbourg, boulevard de Sébastopol, rue de Rivoli, avenue Paul-Déroulède, quai des Tuileries.

L'arrivée place de la Concorde, présidée par MM. Georges Leygues, ministre de la Marine, et Marcombes, soussecrétaire d'Etat d l'Education physique, est prévue pour 15 heures.

POUR ET CONTRE Le succès impressionnant de M. Roosesevelt aux Etats-Unis a fait naître dans le monde entier une heureuse espérance. C'est déjà un résultat fort appréciable. L'espérance est un grand bien et une force puissante. L'espérance est 'un élément positif. Or, depuis la crise, c'est dans le négatif que l'humanité tout entière s'est sombrement enfoncée.

Une politique nouvelle, appliquée, pratiquée par des hommes nouveaux, peut déclencher de l'autre côté de l'Océan une activité bienfaisante et réparatrice. Le mouvement peut s'étendre, traverser. les mers, venir jusqu'à nous. La crise peut être maîtrisée.

En tout cas, la prohibition va mourir. On peut, dès aujourd'hui, juger ce régime qui a enrichi d'abominables flibustiers, qui a provoqué des scandales innombrables, qui a compromis la vie de tout un grand peuple.

Nous ne devons du reste pas, à propos de l'abolition sans doute prochaine du fâcheux régime sec, nous berner d'illusions éperdues. Cette abolition, assurément, va faciliter les affaires de nos vignerons et de nos négociants en. vins. Mais nous ne sommes pas seuls 'dans le monde à produire du pinard blanc et rouge. Nous avons aujourd'hui des. concurrents nombreux. On fait du vin en Amérique. (il n'est pas fameux, du reste.) On en fait en Italie, en Espagne, au Portugal, en Grèce. Nous vendrons du vin aux Etats-Unis du vin fin surtout, vraisem-, blablement, mais ces marchés n'épuise- ront pas nos chais. Les consommateurs français peuvent d'ores et déjà être. ras- surés s'ils craignent de voir un de ces jours tout le vin de France partir pour les Amériques. Il nous restera de quoi boire à notre soif, et largement. On aime à croire, du reste, que la mort de la prohibition américaine ne troublera pas notre sagesse. Vignerons et négociants ne nourriront pas des espoirs insensés. Ils n'oublieront pas que la meilleure clientèle pour le vin de France est encore la clientèle française. Ils se garderont bien de prêter attention aux sollicitations traîtresses des spéculateurs. Car une spéculation maladroite ,équivaudrait à une prohibition.» Ce serait le comble, en vérité, si la France se trouvait mise au régime sec au moment même où l'Amérique, joyeusement, librement, dégusterait notre bordeaux, notre bourgogne, notre chinon, notre champagne. Mais né craignons rien. Maurice PRAX.

M. Pierre Benoit sera reçu. le 24 novembre à l'Académie L'Académie a nommé hier MM. Madelin, Mâle, Prévost, de Nolhac, Chaumeix, Picard, Doumic et Brémond, membres de la commission qui entendra jeudi prochain, en première lecture, le discours de réception de M. Pierre Benoit et la réponse de M. Henri de Régnier au nouvel académi- La réception de M- Pierre Benoit aüra lieu, le jeudi suivant, 24 novembre, sous la, Coupole,

UNE FEMME ÉTRANGLE SON ENFANT Puis elle se jette par la fenêtre aprèi s'être ouvert la gorge avec un rasoir

Lasse d'une existence où elle ne connaissait que brutalités et tromperies, poussée, par des événements récents qui l'avaient cruellement t atteinte, au plus extrême désespoir, une femme, hier, après avoir eu l'effrayant courage d'étrangler son petit garçon, a tenté de se trancher la gorge, puis, craignant d'échapper à la mort, est allée plus sûrement la chercher sur la dalle de la cour où, du quatrième étage, elle s'est précipitée, agonisante déjà.

Il était 6 heures hier matin quand M. Hubert, concierge, 29, rue du ïexel, sortant de sa loge, aperçut, gisant sur la pierre de la courette située devant l'immeuble, le corps nu d'une de ses locataires du quatrième étage, Mme Chantôme, âgée de trente-sept ans. Le crâne fracassé, elle gisait dans une mare de sang qui s'echappait de sa gorge ouverte par une affreuse plaie. M. Hubert, en hâte, avertit un gardien de la paix, ainsi que la sœur et le beau-frère de la malheureuse, les époux Jonas, qui habiten" au 25 de la même rue. Tous quatre montèrent au petit appartement occupé par Mme .Chantôme.

Là,, un spectacle horrible les attendait: diin,s .son lit, le petit garçon de Mme Chantôme, Roger, âgé de huit ans, gisait, étranglé.

Le commissaire du quartier de Plaisance. M. Veber, aussitôt prévenu, se rendit sur les lieux et put reconstituer le drame.

Mme Chantôme avait d'abord étranglé l'enfant; puis, devant son armoire à glace, elle s'était ouvert la gorge avec un rasoir; recouchée, elle avait attendu une mort qui, lui parut trop lente à venir. Alors, levée de nouveau, elle avait embrassé son petit, couvrant de sang le visage enfantin, puis, avec une résolution extraordinaire, elle avait réussi se précipiter par la fenêtre. La mort avait été instantanée;

Lès causes du désespoir

Les causes de la décision atroce de Mme Chantôme devaient apparaître bientôt, clairement. Mariée depuis quelques années, infirmière à l'hôpital Broussais, très estimée et aimée de ceux qui l'entouraient, Mme Yvonne Chantôme, née Lecor, n'était pas heureuse en ménage.

De son mariage avec M. Roland Chantôme, trente et un ans, né à Parie, employé à la S. T. C. R. P., elle avait eu un enfant qu'elle adorait mais lui, brutal, infidèle, apportait un élément constant de discorde.

Il y a un an, il était déjà parti pour Limoges avec une femme qu'il avait connue au dépôt de tramways de Montrouge. Mme Chantôme, qui était alors à Bayonne chez des parents, s'était rendue à Limoges et, à force de persuasion et de douce énergie, avait ramené gon mari à Parie-

Il avait, disait-il, rompu avec sa maîtresse. En réalité, il quittait de nouveau le domicile conjugal trois semaines après son retour à Paris et renouait avec sa première amie. Au début de juillet, il revenait. Des discussions éclataient sans cesse. La vie devenait intenable. Le 24 octobre, M. Chantôme disparaissait encore avec une nouvelle amie. Le 29, sa femme le rencontrait porte d'Orléans. Elle ne put s'empêcher de lui adresser des reproches violents. Lui s'emporta, la frappa, lui fendit l'arcade SDurcilière. Mme Chantôme refusa de porter plainte, bien qu'obligée d'interrompre son service à Broussais pendant une quinzaine de jours. Le 29 au soir, M. Chantôme revenait rue du Texel il voulait prendre quelques vêtements qui lui appartenaient. Enervée, la malheureuse Mme Chantôme, prenant un rasoir, lui en porta deux coups légers. La discussion avait

atteint à un point rare d'exaspération.l vât son petit Roger. Elle n'osait se montrer de nouveau à Broussais.Mercredi, M. Chantôme revint encore rue du Texel. La discussion reprit de plus belle, tourna en dispute. Le désespoir de Mme Chantôme avait atteint à son paroxysme. Sa décision était prise; et hier, au petit jour, ce fut la mort de l'enfant et de la mère.

Le vice-amiral Vindry

grand-Croix de la Légion d'homew Le vice-amiral Vindry est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur.

LA RÉOUVERTURE L'Opéra Comique a rouvert ses portes, hier, par une brillante représentation de gala, sur invitations, de Carmen.

Le Président de la République et | Mme Lebrun honoraient de leur présence ce gala, auquel assistaient également le président de la Chambre et Mme Fernand Bouisson MM. Chautemps, ministre de l'Intérieur de Monzie, ministre de l'Education nationale Paul-Boncour, ministre de la Guerre Albert Sarraut, ministre des Colonies Jean Mistler, sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-arts; Renard, préfet de la Seine Chiappe, préfet de police de Fontenay, président du conseil municipal l'ambassadeur d'Espagne et Mme de Madariaga MM. Léon Barthou et Flandin, anciens ministres.

La nombreuse assistance de personnalités parisiennes, parmi lesquelles on pouvait noter Mme Claude Debussy MM. J. Rouché, Pol Neveux, Straram, Paul Léon. applaudit longuement. Ml!e Conchita Supervia dans le rôle de Carmen, et les artistes qui l'en touraient. Et M. P.-B. Gheusi, directeur. reçut les félicitations de tous pour cette représentation qui ouvre si brillamment la. saison de l'Opéra-Comique.

Le maréchal des logis Marcel Marchal

est acquitté par les jurés de la Haute-Saône

Vesoul, 10 nov. (de nofre eut:, spec.) C'est en civil que comparai devant le jury- de la Haute-Saône le .maréchal des logis Marcel Marchai, vingt-sept ans, sous-officier rengagé au chasseurs à cheval, en garnison à Vesoul. Marchal le Petit Pàrisie-n l'a longuement rapporté hier est accusé d'avoir assassiné dans une chambre d'hôtel de la ville sa maîtresse, Mlle Alice Falconnet, hôtelière à Gray. 'A la cour d'assises de Veâoul laquelle est, avant tout, remarquable par ses boiseries anciennes, qui seraient plus belles encore sous un moins affreux badigeon, l'accusé n'est pas installé dans une stalle. Campé de biais, le banc d'infamie s'avance pres-

M»rçel Marchai

photographié hier l'audienea

que aux pieds de la cour et tout près des sièges de la défense et de la,partie civile. Le défenseur est M* Marx, da barreau de Belfort, MI Théodore Valensi, député, s'est porté partie civile pour le frère de la victime.

Sanglé dans son raglan sombre comme dans mie capote d'ordonnance, Marcel Marchai qui, 'lorsqu'on l'interroge, continue de se ,tenir, par .habitude, au garde-à-vous, s'il ne semble pas terrifié par les moustaches de colonel paternel du président Dumon, paraît fortement impressionné par les moustaches à la spahi de M" Vaîenst, avocat et député, deux fois orateur p&r définition et qui, dès le début de.l'audience, le prouvera de toute s» fougue.

·Assez beau garçon au visage délicat, mais au regard inintelligent, l'accusé est un petit paysan vosgien,; fil est natif de .Saint-Dié), dégrossi par le régiment, puis s'entraînant à quelque élégance par le soin de bien por.ter ses galons. Le grand, romancier anglais ^Rudyard Kipling;a conté ainsi comment un- pauvre diable recruté devint sous l'uniforme une sorte de gentleman. Alice Falconnet, misérablement tuée dans'un garni douteux, ne -fut- pas -îa première amie du. sous-officier, pn vav nous parler des, autres,et de l'une d'elles particulièrement.

*Le président. Elle vous donnait'de l'argent. Marcel Marchal. Elle me faisait des cadeaux. 1 Mais était-ce, comme on le jjense* Alice Falconnet qui payait les 'frais des rendez-vous ?

Marcel Marchai. Je ne me souviens pas. Ce sont pourtant des choses 'doiit on garde mémoire. t Maintenant, le président va montrer en quelques mots l'absurdité du dame, si l'accusé -et sa victime ont dit ~la vérité.

Alice- Falconnet se vantait à- voiui de ses autres amours. Marcel Marchai, Oui, elle tenait! il- me voir jaloux!

L'accusé ajoutera J'ai désiré-mon amie, c'est vrjaî» mais je n'ai jamais pu dire que je'l'ai- mais d'amour. Ça, c'est pas vrai Alors, pourquoi tuer? Marchai nié le crime. Mais encore quelles raisons la malheure,use, éprise seulement de plaisir, aurait-elle eues de se donnet la mort ? H n'y a- que • l'accusé» pour dire

Elle m'avait parlé de désespoir'et

Le président Dumon (en haut) et M* Marx, défenseur de $artel Marchai

aussi de se détruire (sic). Je ne dirais pas bi8n quand ni comment, Vu que les mots, n'est-ce pas, on les oublie. C'est presque ensemble que M. le procureur de la République Cotlard et M* Valensi s'écrient

Jamais Marchai n'avait dit cela. On peut s'étonner do la version 'de l'accusé qui, la veille du drame, !•