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Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)

Date d'édition : 1932-07-18

Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 18 juillet 1932

Description : 1932/07/18 (Numéro 20229).

Description : Note : Dernière éd..

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse

Description : Collection numérique : BIPFPIG15

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Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k627428k

Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/12/2010

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Les Etats-Unis et les dettes de guerre UNE REVISION DES ACCORDS SUR LES DETTES SERA PEUT-ETRE RÉALISABLE DANS QUELQUES MOIS En attendant, les Américains qui visitent l'Europe croient constater, non sans amertume, des manifestations d'américanophobie, et l'écho qui en parvient aux Etats-Unis y suscite une vive mauvaise humeur

ï M. COOLIDGE ET M. HOOVEB

New-York, le 17 juillet

DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER

Les dettes de guerre envers l'Amérique constituent un des problèmes les plus importants et les plus urgents à régler pour rétablir entre les deux continents un jeu normal de relations économiques et financières. On sent d'instinct, en Europe, leur poids excessif, leur funeste influence sur les échanges commerciaux, la nécessité de les adapter aux circonstances nouvelles nées de la crise. Mais un sentiment différent prévaut aux Etats-Unis à leur égard. L'immense majorité des Américains les considèrent, comme nous avons longtemps considéré les réparations, des dettes justes, régulièrement souscrites, qu'il faut payer. Seul, un petit nombre d'esprits éclairés estiment possible, désirable de les réduire.

On a maintes fois exposé, pour la condamner, cette résistance obstiné des Etats-Unis à toute révision des dettes. Mais on ne saurait trop se pénétrer des motifs de cette atti-

31. Mac Adoo

tude, si l'on veut venir à composition avec l'Amérique. C'est d'une action intelligente et souple sur les esprits américains au cours des prochains mois que dépendra le succès ou l'échec de nos efforts pour obtenir une réduction appréciable de notre dette américaine.

Les idées de l'Américain moyen sur les dettes sont admirablement traduites par un collaborateur des publications Hearst, l'ancien président Coolidge lui-même, dans le numéro de juillet du magazine Cosmopolitan. M. Coolidge était à la Maison Blanche lorsque les accords sur le remboursement des dettes furent conclus. On ne saurait refuser de lui reconnaître une certaine compétence ni une certaine autorité quand il traite cette question.

Le président de la prospérité » réfute les divers arguments qui ont cours en Europe pour justifier une annulation des dettes. Prétend-on que les Etats-Unis sont entrés tard dans la guerre, ont éprouvé des pertes légères comparées à celles des autres grandes puissances et devraient, par suite, prendre une part plus grande aux frais de sa liquidation ?

-Chaque nation doit faire ce qu'elle s'est engagée à faire répond M. Coolidge. Noua 'n'avons jamais convenu de faire face aux dépenses d'autres nations. On ne peut maintenant nous demander de prendre une participation plus grande aux frais. Payer davantage parce que nous sommes arrivés tard. cela reviendrait à dire que nous devrions payer une amende parce que nous n'avons pas été parmi les premiers à troubler la paix du monde. Nous n'avons fait aucun accord avec d'autres puissances par lequel nous recevions, ou transférions à d'autres pour notre propre avantage, des biens ou des territoires appartenant à nos adversaires. Nous n'avons cherché aucun avantage matériel. Nous n'avons pas de sympathie pour l'autocratie: nous sommes en faveur de. la liberté individuelle. Nous avons combattu du côté où les influen-

ces prépondérantes favorisaient cette politique. Nous n'avions envers aucun pays l'obligation d'entrer en guerre de son côté parce qu'il avait un gouvernement libre, etc., etc.

Après s'être ainsi longuement étendu sur le caractère des obligations contractées par les anciens alliés, M. Coolidge s'efforce de démontrer que leur paiement n'eut pas de conséquences fâcheuses pour le commerce des Etats-Unis. Après avoir conclu les accords et quand les versements commencèrent a nous être faits, notre commerce extérieur et le commerce international en général s'épanouirent. Personne ne peut dire si l'épanouissement aurait été plus grand ou moindre en cas d'annulation des dettes, mais tout le monde doit admettre que leur paiement ne fut pas un empêchement majeur à un excellent commerce. extérieur. Le président Coolidge justifie par deux raisons son opposition à une annulation des dettes. D'abord cela n'augmenterait pas le pouvoir d'achat, aux Etats-Unis, des pays européens.

Faire remise des dettes à nos débiteurs, dit-il, ce serait donner un subside direct de plus d'un quart de milliard de dollars par an à des gouvernements étrangers dans le but d'inciter leurs populations à commercer avec la nôtre. Ces peuples étrangers étant soulagés de certains impôts, on suppose qu'ils auraient plus d'argent à dépenser. Mais comment pouvonsnous être sûrs qu'ils le dépenseraient ici?

L'autre raison invoquée par M. Coolidge est le corollaire de la première. Les Etats-Unis prenant à leur charge le service des emprunts contractés pendant la guerre pour prêter aux gouvernements européens, il faudrait imposer des taxes nouvelles au contribuable américain.

Cela augmenterait notre coût de production. Les marchés naturels où les pays européens achèteront seront ceux où les prix seront les plus bas. Au lieu de pouvoir mieux faire face à la concurrence mondiale et de vendre plus de marchandises en Europe, nos coûts de production seraient probablement si élevés que l'Europe trouverait, non seulement des produits meilleur marché dans d'autres pays, mais serait plus capable qu'aujourd'hui de nous concurrencer dans les pays extra-européens. On peut critiquer les arguments de M. Coolidge, démontrer qu'ils sont spécieux. Personne n'empêchera qu'ils aient un poids considérable dans l'esprit des masses américaines. Il vaut mieux se convaincre tout de suite de leur énorme importance comme réalité psychologique du moment pour mieux comprendre les réticences, les hésitations, les détours du gouvernement américain. Si la grande majorité du peuple américain, actuellement, reste foncièrement hostile à toute revision des dettes de guerre, il nous est pourtant permis de trouver de légers encouragements pour l'avenir dans un certain nombre de considérations. Pierre DÉNOYER.

fLa «► Un avion de transport

ayant dix personnes à bord n'a pas rejoint sa base

Santiago, 17 juillet (dép. Times.) Un avion trimoteur, parti hier de Santiago et dont la première escale devait être Mendoza (Argentine), est encore attendu à l'aérodrome de cette ville. Des ouvriers télégraphistes du Rio Blacco l'ont aperçu à quelque distance de Mendoza. Il volait à faible altitude aux prises avec un ouragan contre lequel il se défendait péniblement. L'appareil retourna à Rio Blacco pour prendre de la hauteur et, depuis lors, n'a été aperçu nulle part. A bord se trouvent outre le pilote, l'opérateur de T. S. F., deux mécaniciens et six passagers, soit en tout dix personnes. Plusieurs avions partis hier a sa recherche sont rentrés tous sans nouvelles. Il en a été de même pour plusieurs alpinistes qui, depuis la pointe du jour ce matin, ont entrepris une longue exploration de la Cordillère

ON A INAUGURÉ HIER

A RICHELIEU

LA SIATUE MONUMENTALE nu GRAND CARDINAL

MM. Hanotaux et de Monzie ont célébré la vie et l'oeuvre de l'illustre ministre

Richelieu (Ind.-et-L.), 17 juil. (d. Haï;.) La statue monumentale du cardinal de Richelieu, qui ornait naguère encore la cour d'honneur du palais de Versailles, réolamée par la ville de Richelieu à laquelle elle a été donnée, a, été inaugurée aujourd'hui. Ce fut l'occasion de cérémonies solennelles. La première fut une grand'messe en musique que présida Mgr Gaillard, évêque de Tours. Au cours de cet office, Mgr Grente, évêque du Mans, a prononcé un discours.

La messe achevée, les personnalités présentes se dirigèrent vers l'hôtel de ville, où elles furent reçues par la municipalité, puis elles se rendirent en cortège devant la statue pour la cérémonie d'inauguration.

La famille du cardinal de Richelieu était représentée par le comte et la comtesse de la Rochefoucauld. Le Président de la République s'était fait représenter par le lieutenant-colonel Garin. L'Académie française, qui avait décidé d'assister en corps et en uniforme à l'inauguration, avait officielle- ment délégué MM. Gabriel Hanotaux, le duc de la Force et Mgr Baudrillart. (La suite à la deuxième page.) Un contre-amiral espagnol est relevé de ses fonctions

C'est la conséquence de la perte du croiseur Blas de Lezo

Madrid, 17 juillet (Havaa.)

A la suite du naufrage du croiseur Blas de Lezo au large des côtes de Galice, le ministre de la Marine a relevé de ses fonctions le commandant de l'escadre, le contre-amiral Alvaro Guitian. Le contre-amiral Francisco Marquez a été nommé à sa place. M. Chautemps a présidé hier à Dinan la cérémonie d'inauguration

du monument Yves 'Guyot

(Voir à la deuxième page.)

Le buste d'Yves Guyot

POUR ET CONTRE Par ces temps de vacances, de nombreux pays étrangers invitent aimablement les Français à leur rendre visite. Les Français sont donc redevenus des 1 clients désirables, et qui comptent ? Il fut un moment qui dura où les pauvres petits porteurs de petits francs à quatre sous n'étaient point l'objet, hors de chez eux. de bien grande attention. (Même chez eux. en cette douce époque, les Français n'étaient pas toujours favorablement traités.) Les portiers des palaces et les maîtres d'hôtel n'avaient le sourire que pour les livres sterling, les dollars, tes pesos et les pesetas. Les petits francspapier n'étaient ni selects ni fashionables. La propagande que font en France les pays étrangers est. du reste, fort bien menée et fort attrayante. Elle est aussi, bien entendu, fort légitime. Tout pays a le devoir de chercher à développer son tourisme. Tout pays a le devoir de défendre ses intérêts et ceux de ses nationaux. Tout pays, aujourd'hui, doit faire dé la publicité. Un pays, c'est une maison de commerce, c'est une firme, c'est une « affaire qui a pour capital tous les capitaux, toutes les ressources, tout le labeur des nationaux, toute l'activité d'une race, d'un peuple.

On veut espérer mais cet espoir n'est pas sans incertitude que la France, comme les pays étrangers, fait au dehors une bonne et active publicité. On veut espérer que, dans toutes les capitales étrangères, il y a sur les murs des milliers de belles affiches recommandant les sites de France, les villes d'eaux, les plages françaises.

La France, en effet, ne peut pas, aujourd'hui, se passer de publicité. Il est bien entendu que son climat est tempéré, que ses villes d'eaux sont bienfaisantes, que ses plages sont ravissantes. Il est bien entendu que la France peut offrir aux touristes étrangers un maximum discret, élégant et sûr de bien-être, de bonne vie et de bon plaisir. La France a des paysages qui ont la qualité inégalable de ses vins; elle a des paysages de terroir. Elle a des monuments qui portent, sur leurs vieilles pierres, toute l'histoire de la civilisation. Elle a le passé. Elle a le présent. Elle a sa grâce, sa douceur de vivre, son harmonie, son aristocratie, son luxe.

N'empêche qu'elle a bien besoin de publicité maintenant.

N'empêche qu'elle s'exposerait, aujourd'hui, si elle négligeait d'organiser sa propagande, à se trouver délaissée. Une élite, sans doute, continuerait à lui être fidèle. Mais la clientèle qui fait te nombre. qui fait le succès qui fait la fortune. attirée ailleurs par une 1 publicité active' et pressante, finirait par ignorer le chemin de la France. Sans doute, ce serait, pour cette clientèle même. une grande misère, car la France est un élément essentiel d'éducation humaine.

Mais ce serait aussi, pour la France, une très grande misère.

Que faisons-nous?

M. Herriot

a quitté Paris pour Genève MM. LEYGUES ET PAUL-BONCOUR L'ACCOMPAGNENT

?IL Kerriot à ta pnrtière de son

Sur le quai de la gare de I-yon MM. lierriot, René Renouit et Georges Leygnes M. Edouard Herriot, acçompagné de M. Georges Leygues, ministre de la Marine, et de M. Marcel Ray, chef adjoint de son cabinet, a quitté Paris hier, à 21 h. 55, se rendant à Genève. Sur le quai de la vote 11, où était rangé le rapide, on notait. parmi les personnalités qui étaient venues saluer le président du Conseil MM. René RenoUit, garde des Sceaux; Queuille,. ministre des P. T. T.; Léon Meyer, ministre de la Marine marchande; Abel Gardey, ministre de l'Agriculture; Renard, préfet de la Seine; Chiappe, préfet de police; Thomé, directeur de la sûreté générale.

Après s'être entretenus pendant quelques instants avec les personnalités présentes, MM. Herriot et Leygues prirent place dans le compartiment qui leur était réservé. Lorsque le train s'ébranla, des acclamations saluèrent le président du Conseil, qui répondit par un geste de la main.

M. Paul-Boncour, ministre de la Guerre, qui se rend également à Genève, devait rejoindre MM. Herriot et Leygues à Laroche. M. Painlevé, ministre de l'Air, s'est rendu à Genève par la route.

Le président du Conseil compte rentrer à Paris jeudi matin.

Un attentat manqué

contre l'administrateur dp Tanger Rabat, 17 juilJet (dép. Petit Parisien.) En répression de troubles à tendance communiste, M. Le Fur, administrateur de la zone de Tanger, a, par arrêté du 15 juillet, dissous l'Assooiation générale ouvrière de Tanger. Les scellés ont été apposés au siège social du syndicat. Une enquête très sévère est menée par le parquet qui, nous en sommes persuadé, secondera les mesures énergiques prises par le chef de notre administration. Or hier matin, vers 10 heures, le domestique de M. Le Fur, nettoyant l'appartement, trouva sous la fenêtre de la chambre à coucher un explosif d'environ 2 kilos dont la mèche avait été allumée, mais qui n'avait pas éclaté.

Le commissaire de police s'est rendu immédiatement à la villa de l'administrateur, boulevard Pasteur. L'enquête semble démontrer que la bombe aurait été placée au cours de la nuit dernière par des meneurs communistes désirant se venger des mesures prises par l'administrateur à rencontre de l'Association générale ouvrière. VORS.

PRÈS DE VIROFLAY DEUX BOY-SCOUTS MEURENT ENSEVELIS DANS UNE SAPE Au soir d'un gai dimanche, où s'étaient affirmés les dons de leur insouciante jeunesse, deux gosses de Paris, deux gentils boy-scouts, ont fermé brutalement sur la vie leurs yeux tout remplis encore d'un dernier enchantement.

Depuis le matin, dans le bois de Viroflay, ils étaient sept éclaireurs unionistes de France qui, sous la surveillance de leur ainé, Maurice Cadot, dix-neuf ans, habitant 39, rue Manin, exerçaient leurs jeunes-muscles à des exercices de plein air, s'enthousiasmant aux saines joies du campement. On avait déjeuné sur l'herbe et plus que jamais l'on se sentait des réserves de force, de vigueur, d'optimisme. Aussi bien l'allégresse fut-elle déchaînée lorsque le chef proposa Si nous creusions une sape ? Creuser une sape, c'était, pour tous ces enfants qui étaient là, faire œuvre d'homme, c'était matérialiser un rude mot, et prestigieux pour ce qu'il représentait en eux des glorieuses horreurs de la guerre.

C'était aussi lutter contre la glèbe, odorante et lourde. De quoi tenter des i boy-scouts.

Ils furent vite au travail, creusant avec leurs petites pioches. Et bientôt le sol céda, la sape se dessina, atteignit une certaine profondeur. Pour l'étayer, deux des petits travailleurs étaient déjà descendus dans le fond Guy Bossier, quatorze ans, habitant 4, rue de Palestine; Pierre Moussot, douze ans, domicilié 13, avenue Laumière, et l'aîné, Marcel Cadot, les y avait rejoints.

La besogne s'avança encore. Déjà des cris de triomphe annonçaient le succès final lorsque la mort, dont la cruauté ne ménage pas les petits, frappa à son tour.

Un éboulement.

Le brutal affaissement d'un terrain peu propice au jeu orgueilleux des bambins.

Une masse gluante qui croule, des cris dramatiquement étouffés. La terre refoulée avait repris sa place, enseve- lissant les trois pitoyables fossoyeurs qui avaient creusé leur tombe.

Aussitôt l'alarme fut donnée et bientôt les promeneurs alertés se' portèrent au secours des pauvres victimes. Peu après arriva également sur les lieux M. Tossant, commissaire de police, accompagné de plusieurs agents. On parvint à retirer, après vingt minutes d'efforts, de leur tragique position les trois infortunés éclaireurs. Hélas deux étaient morts asphyxiés: Le. chef, Maurice Cadot, et Guy Bossier.

Lentement, péniblement, on put arracher au néant Pierre Moussot, qui fut conduit à l'hôpital tandis que les deux corps où la vie avait refusé de revenir étaient transportés à l'institut médico-légal.

Quatre petits boy-scouts seulement sont revenus hier soir du bois de Viroflay où ils étaient venus sej^l. Deux familles qui attendaient impatiemment d'entendre dans l'escalier le pas joyeux de leur enfant ont reçu, prosternées de douleur, le double message de mort. Georges ARQUÉ

L'édification

du Foycr des sourds-muets (Voir à la cinquième page.)

M. Graff donne le premier coup de pioche. A sa gauche 31. Guibert

A la 4e page LES SPORTS

L'Italien Orecchia gagne

l'étape Montpellier-Marseille

et Leducq, 3e, garde le maillot jaune

Le passage de Sieronski, Duttafoeehi, Bidot et Orecchia à Aix-en-Provence

L'abaissement des prix de gros a une première conséquence Elle amène la C. P. D. E. à consentir des avantages à la Ville et à ses, abonné*

Pour la Ville, l'économie annuelle se chiffre à plus de 10 millions

Le dernier avenant à la convention passée entre la Ville de Paris et la Compagnie Parisienne de Distribution d'Electricité a introduit un article 88 bis qui prévoit que « la convention sera revisée si l'index économique des prix de gros vient à augmenter ou à diminuer de plus de 30 «o par rapport à 648 (index de référence) ».

Cette baisse de l'index économique des prix de gros s'étant réalisée. M. Edouard Renard, préfet de la Seine, s'est aussitôt attaché à obtenir de la C. P. D. E. qu'elle en dégage les avantages prévus pour la Ville de Paris et pour les consommateurs. La C. P. D. E. a d'ailleurs montré le souci le plus scrupuleux à tenir ses engagements. Voici les mesures qu'elle a, dans ce but, consenti à mettre en application. Elles consistent à porter à 21 I en 1933. à 22 <7r en 1934 et 1935, à 23 à partir de 1936 le rabais moyen d'environ 18 que la Compagnie consent à ses abonnés sur les prix maxima de vente du courant fixés par la convention. Ces rabais ne seraient pas limités aux seuls gros consommateurs, mais seraient étendus aux petits commerçants et aux particuliers dès que leur consom- mation atteindrait certains minima. A exonérer le service des eaux, dans certaines conditions, de la taxe de 450 francs par kilowatt pour la con- sommation pendant, la. pointe d'hiver. A porter de 59 à 65 le rabais sur' l'éclairage public de '21 h. 15 à 0 h. 15. d'où un abaissement de prix de 0 fr. :|603 par kilowatt-heure portant sur une consommation qui s'est élevée à 4.642.000 kilowatts-heure en 1931.

A faire au profit de la Ville de Paris une ristourne de 60 du montant (terme correctif, charbon exclu) de la consommation de l'éclairage public de 21 h. 15 au matin dépassant 1.300 heures, au cas où l'utilisation des foyers dépasserait ce chiffre

A appliquer les tarifs de l'éclairage public à l'éclairage des voies privées dont les installations et le fonctionnement seraient les mêmes que pour les voies publiques

A abaisser de 10 fo à 5 les majorations pour frais généraux et pour bénéfices appliqués aux dépenses d'entretien de l'éclairage public

A inscrire à son compte d'établissement, les dépenses de développement de l'éclairage public jusqu'à concurrence d'une somme de 100 millions et sans dépasser un chiffre annuel de 8 millions.

Un accord sur ces bases, avantageuses pour la Ville de Paris, dont les charges annuelles se trouvent allégées de plus de 10 millions et pour les consommateurs, a été établi à la suite d'un très consciencieux rapport fait par M. René Failliot au conseil municipal.

Le dompteur Gino Spiny tué dans un accident d'auto Sa femme, la danseuse Sarah Garyth, et un domestique sont blessés Châteauroux, 17 juillet (d. P Parisien.) M. Henri Pigeault se rendait, cette nuit, en auto, de Villedieu à son château de Saint-Lactencin. Alors que la voiture roulait à grande vitesse, elle culbuta. M. Pigeault eut la poitrine défoncée et mourut quelques heures plus tard; Mme Pigeault et un domestique, qui se trouvaient dans la voiture, ont été blessés. Le conducteur et sa femme étaient connus sous le nom de « Dompteur Gino Spiny et de « Sarah Garyth ». Ils donnaient un numéro avec des lions et un serpent dans les musichalls des grandes capitales.

► Marseille, 17 juillet. DE NOTRE ENVOYÉ aPKt.'I AI.

L'étape Montpellier Marseille, qui comporte la traversée de la Crau, a sa légende, presque aussi nourrie que celle de la traversée des cols. Ça n'est certes pas aussi terrible. Ça n'est pas tout oe mêrïiR rien et l'on ne saurait' trop le répéter.

On connaît la dédicace de Mireille à Lamartine. Frédéric Mistral disait j de son poème, en chantante langue d'oc « C'est une fleur de Crau que t'offre un paysan. ̃>

Frédéric Mistral était fier de sa noblesse rustique. Il chérissait le mas natal, et ses jardins, et ses riches tultures occupant tant de bras loués. C'est vrai, mais ils sont rares, ces mas. De temps à autre, annoncés par deux cyprès en sentinelles, apparaît un village, comme celui de Maillane. Plus souvent, la Crau, c'est le désert. Un tragique désert de pierres. tant de pierres que, au temps de la guerre, un administrateur original, digne de n'être pas oublié, eut l'idée de les faire ramasser et mettre en tas par les !prisonniers Les tristes vaincus ne réussirent qu'à élever deux petites pyramides, minuscules dans l'immensité du désert, et qui s'effondrent peu à peu.

Imaginez-vous ce que peut être pour des hommes de qui l'on a, ces jours

L'Italien Orrrrhla passant la ligne d'arrivée au vélodrome de Marseille

(Par belinogramme.)

passés, exigé jusqu'à la limite du possible la traversée de ce site enchanteur lorsque darde le Bourguignon puisqu'ils le nomment ainsi, ce soleil dont ils ont tant espéré le retour quand il pleuvait et qui, maintenant, abuse Les hommes ont grogné. Il est dommage qu'à l'étape le sympathique secrétaire du Tour, Lucien Cazalis, qui est maître en fait de diction, n'ait pas loisir de lire aux équipes, avec traduction pour les étrangers, certaine fable de La Fontaine parfaitement adéquate à la situation.

Leurs nuques percées des épingles d'or de l'astre épique, les garçons du Tour de France résolurent de s'en faire le moins possible. C'était, en ce beau dimanche de juillet, à penser que ça allait Être aux supporters, aux sportifs fervents ou d'occasion, aux connaisseurs d'un jour à faire les frais principaux de l'étape, que' ce seraient eux qui composeraient des tableaux pittoresques, eux seuls qui feraient largesse d'enthousiasme, de courage et d'ingéniosité.

Ils n'y manquèrent pas, s'entassant sur les trottoirs des villes et des bourgades, quittant leurs villages pour guetter le peloton multicolore du sommet d'une côte, ou bien s'ils disposaient de vélos, de motos ou d'autos, se joignant hardiment au cortège, au grand scandale de nos ouvreurs de route, les bons gendarmes « motorisés a qui, une fois de plus, firent parfaitement leur difficile devoir. jusqu'à ce que leur voiture mécanique rendit un peu l'âme, comme eût dit le père Ubu.

Mais s'il y eut le père Ubu jadis, il y a maintenant le « père Latil ?. Ainsi nommons-nous ce croquemitaine de la route. C'est un placide mécano menant sans passion son immense camion-atelier, à l'aise dans la Crau comme sur le Tourmalet. Or le père Latil s vous a de ces coups de frein Il vous a de ces virevoltes dont rêveront longtemps les suiveurs trop astucieux.

On n'imagine pas jusqu'où va la ruse des resquilleurs du Tour de France. Leur truc le plus répandu, c'est de découper dans du papier de couleur un triangle quelconque à coller sur le pare-brise et qui prétend imiter le macaron, ce sésame que Lucien Cazalis ne délivre aux ayants droit qu'à la dernière minute et sans jamais à l'avance en annoncer la couleur. J'ai vu ce matin un resquilleur qui, s'étant par quelle fraude ? procuré une affiche de l'Auto, l'affiche du Tour avec la flèche indicatrice,