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Titre : La Guerre aérienne illustrée : revue hebdomadaire / rédacteur en chef : Jacques Mortane
Éditeur : [l'Édition française illustrée] (Paris)
Date d'édition : 1917-12-06
Contributeur : Mortane, Jacques (1883-1939). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327844357
Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327844357/date
Type : texte
Type : publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4933
Description : 06 décembre 1917
Description : 1917/12/06 (A2,N56).
Description : Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale
Droits : Consultable en ligne
Droits : Public domain
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6271783m
Source : L'Argonnaute (La Contemporaine), 2012-112537
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/08/2012
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LES CHANTIERS D'AVIATION ANSALDO Vue intérieure des ateliers de construction des fuselages des avions de chasse. Ce cliché donne une faible idée de ce que peut être l'activité des usines Ansaldo.
UN DÉBUTANT QUI BAT LES RECORDS
D
E tous les exploits d'aviation qui précédèrent la guerre, le plus émouvant parce qu'il soulevait le voile
sur l'avenir fut le - record du voyage de Gilbert.
C'était un an à peine avant la levée en armes, au début de l'automne, au dernier jour de la Coupe Pommery. L'épreuve avait pour vainqueur chaque année le pilote ayant effectué le plus long parcours eu ligne droite. Gilbert, au cours de l'été l'avait tentée à maintes reprises, chaque fois sa malchance l'avait fait échouer.
Au dernier délai, néanmoins, Gilbert voulut vaincre. Il existait au règlement une clause qui, il y a quatre ans, semblait fille de la chimère. Elle disait que serait vainqueur, quelles que fussent les
L'INGÉNIEUR GUISEPIIE U&&ZZI Créateur de l'avion de chasse Ansaldo, roi des records de vitesse.
performances de ses concurrents, l'aviateur ayant effectué un voyage en ligne droite de mille kilomètres en cinq heures.
Ce fut cela que le jeune champion osa tenter. Les appareils capables de faire du 200 à l'heure n'existaient pas. Il y avait, pour les records sur piste, des aéroplanes à ailes courtes, portant un poids énorme au mètre carré, qui atteignaient péniblement 185 à l'heure. Le voyage, avec un tel engin, comme la panne, appelait la mort. Et pour qu'il eut sa raison d'être — si folle que puisse être une telle raison — il fallait demander au vent en s'aidant de sa rafale les kilomètres de vitesse qui manquaient. Gilbert, parti dans le jour gris du matin se trouva cinq heures plus tard sur une plage de la Baltique. Il avait effectué, 1.020 kilomètres en 5 h. 10.
Cette émotion inoubliable d'antan, je l'avais presque oubliée — il y a tant de souvenirs endormis en nous après trois ans de guerre — lorsque j'appris les records de Stoppani. Après un fantastique voyage de Turin à Rome avec la traversée des Apennins — 610 kilomètres en 2 h. 50!
Paris-Bordeaux en moins de trois heures — il avait effectué sans escale les 1.100 ki- lomètres du voyage aller et retour de Turin à Udine en cinq heures.
Gilbert avec son avion de sport eut été battu de plus de cent kilomètres par l'avion de guerre de Stoppani !
Puis un autre pilote, sur un avion de la même marque, du même type militaire, l'avion des usines italiennes Ansalda le major Lombard effectuait un raid plus fantastique encore, et par un temps épouvantable. Parti du champ d'aviation de Gallarate, en Lombardie, à sept heures du matin, il atterrissait à 13 heures 50,
après avoir survolé de son sillage une partie de l'Italie et avoir couvert 1.400 kilomètres en moins de sept heures.
Ce qui stupéfie le plus dans ces trois records de vitesse, c'est la régularité d'allure quelle que soit la distance parcourue. Sur 600 kilomètres Stoppani réalise la vitesse moyenne de 215 kilomètres à l'heure ; sur 1.100 kilomètres il atteint 220 à l'heure. Lombard, sur 1.400 kilomètres, et dans la tempête fait du 205 à l'heure.
Imagine-t-on la terreur que peuvent traduire jusou'au plus loin du pays ennemi, de pareils rôdeurs qui se jouent de la tempête à 200 à l'heure et peuvent tour à tour survoler les lUolltagLLb et effleurer le sable des plages à l'allure de soixante
LE PILOlk. SlUffAiM Qui a effectué un voyage de 1.100 kilomètres en 5 heures (Turin-Udine et retour).