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Titre : Historique du 93e régiment territorial d'infanterie ... : La grande guerre 1914-1918 ; Historique du 5e bataillon du 93e régiment territorial d'infanterie ...

Éditeur : Impr. générale du sud-ouest (Bergerac)

Date d'édition : 1920

Sujet : Guerre mondiale (1914-1918) -- Histoire des unités

Sujet : France. Armée. Régiment d'infanterie territoriale (093)

Sujet : France. Armée. Régiment d'infanterie territoriale (093). Bataillon (05)

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb42568387h

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 31 p. ; 24 cm

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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GG14182

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6263112t

Source : Service historique de la Défense, 2011-322606

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 30/07/2012

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GRANDE GUERRE 1914-1918

H'S - oII.IJ

DU

93e RÉGIMENT"

TERRITORIAL D'INFANTERIE

ET DE

SON 5e BATAILLON k

q BERGERAC 1, IMP. GÉNÉRALE DU SUD-OUEST (j. CASTANET) Fournilure d'.imprimés'militaires

1920





LA GRANDE GUERRE 1914-1918

-- ~L~ HISTO~

DU

Il93e RÉGIMENT

TERRITORIAL

D'INFANTERIE

ET DE

SON 5e BATAILLON

BERGERAC IMP. GÉNÉRALE DU SUD-OUEST (j. CAST ANIT) EournituM d'imprimés militaires

1920



HISTORIQUE DU

93e RÉGIMENT TERRITORIAL D'INFANTERIE

SOMMAIRE

I. - Defense de Paris.

II. La Belgique.

III. - L'Aisne.

IV. - La Champagne.

V. Région de Verdun.

Suivant le plan de mobilisation préparé dès le temps de paix, le 93e R. I. T. devait être prêt à partir le ge jour. Sa mission était naturellement ignorée des officiers et des hommes qui devaient le composer ; mais la composition de ce régiment ne comportant aucune voiture, aucun train régimentaire, on en avait conclù que le régiment serait affecté à la défense d'une place, et le bruit avait cir-


culé discrètement qu'il serait chargé de coopérer à la défense de Paris.

Dès que parut l'ordre de mobilisation générale et à mesure qu'arrivèrent les contingents des différentes classes, le Régiment fut organisé sous la direction du Commandant du Chatelet jusqu'à l'arrivée du Colonel Barthélemy qui, venant du Puy, avait été retardé en cours de route par des encombrements de trains.

Le Régiment était constitué à trois bataillons : 1 er Bataillon : Commandant du Pin de la Guérivière ; 2e Bataillon : Commandant Burette; 3e Bataillon : Commandant du Chatelet ; Et une Compagnie Hors-Rang.

Il comprenait en outre une Section de mitrailleuses qui avait reçu des mulets de bât.

EFFECTIF

Officiers 42 Sous-Officiers 169 Caporaux et Soldats 2.909 Chevaux 29 Mulets de bât 24


1

DÉFENSE DE PARIS

Le dixième jour de la mobilisation, le 93e est dirigé sur Paris ; il s'embarque en trois éléments : premier élément, le 11 août, à 20 heures 7 ; deuxième élément, le 12 août, à 15 heures 47 ; troisième élément, le 12 août, à 19 heures 27. Les trois éléments débarquent successivement à Ivry d'où ils se rendent au Chesnay (près de Versailles) et y cantonnent.

Le 938 fait partie de la 178e Brigade (8ge D.

I. T.), il occupe le secteur 7 du Camp retranché de Paris, c'est-à-dire la rive gauche de la Seine, face à l'ouest. Il est en réserve de Division, ayant devant lui, du côté de l'ouest, deux autres régiments de la Division : le 8ge R. I. T. et le 94e R. I. T.

Jusqu'au 31 août, le temps est consacré à l'instruction. Le Colonel voit journellement les compagnies, prend contact avec ses officiers. Quelques jours lui suffisent pour connaître et juger chacun d'eux. Homme de décision rapide, toujours gai, plein d'entrain,


optimiste au milieu des nouvelles alarmantes qui annoncent la marche de l'ennemi sur Paris, il a bien rapidement conquis la confiance et l'affection de tous. Son départ, lorsqu'en janvier 1915 il quittera le Régiment, causera chez tous une profonde affliction.

Le 31 août, à 3 heures, deux compagnies du 3e bataillon (9e et 10e) sont envoyées en avantpostes occuper la ligne Saint-Nom-la-BretècheRennemoulin avec ordre de se relier, à la station de Feucherolles, avec le y bataillon du 94e R. I. T. et les troupes du 7" secteur.

A 15 heures, les autres compagnies étaient dispersées aux environs du Chesnay, les unes à l'exercice, les autres faisant du service en campagne, lorsque le Colonel est appelé d'urgence à l'Etat-Major du Général Commandant la Place de Versailles (Général Penaud), qui lui donne l'ordre d'aller immédiatement cantonner: Ier bataillon à Saint-Cyr; 2e bataillon à Trappes et bois d'Arcy ; 3e bataillon à Villepreux.

Le Ier septembre, à 6 heures, le régiment prend un dispositif d'avant-postes face à l'ouest; des tranchées sont creusées. Jusqu'au ii septembre les compagnies occupent différents points qui leur sont assignés par le commandement avec ordre de s'y établir et


d'y organiser des abatis et des tranchées. Aucune nouvelle précise sur les évènements n'est encore parvenue ; mais le canon de la Marne a été entendu. Un grondement sourd et lointain a révélé que des événements importants se passaient vers le nord-ouest.

Le II septembre, dès 10 heures 30, le Régiment reçoit l'ordre de rentrer dans ses cantonnements. Les jours suivants, pendant que les compagnies se regroupent, le Régiment reçoit chevaux, voitures, mitrailleuses et l'équipement nécessaire : couvertures, outils, vivres, etc. En quelques jours le 93e est transformé de régiment de place en régiment de marche. Il doit se tenir prêt à être embarqué avec tout son matériel.

Au cours de ces préparatifs, arrive le Colonel Roze des Ordons, ancien LieutenantColonel de l'active, qui, ayant demandé à reprendre du service, a été affecté au 938. Son ancienneté lui vaut le Commandement, le Colonel Barthélemy est cependant maintenu au régiment. (Le même fait se produit dans deux autres régiments de la Division.) --

Le 9 octobre, le 93e est transporté par voie ferrée à Cherbourg, puis, par voie de mer, de Cherbourg à Dunkerque, à bord de la Savoie.

Il débarque à Dunkerque le 11.


II

LA BELGIQUE

Les trois jours qui suivent sont employés à compléter le matériel par l'achat de chevaux et voitures qui n'avaient pu être fournis en quantité suffisante au départ de Saint-Cyr.

Le 14, embarquement en chemin de fer pour Poperinghe (Belgique). Toute la 89* D. I. T. se retrouve. La 178e Brigade (Colonel de Percy) a comme secteur à garder : de Reninghelst inclus à Wlamertinghe exclus, face au sud-est.

Le 18, le 93e est envoyé à Hondschoote et commence immédiatement l'organisation de la défense en établissant des tranchées. Il a le secteur compris entre la route de Hondschoote à Leysèle au sud et le canal de Bergues à Furnes au nord, face au N.-E. et au nord. Le régiment a à sa droite le 948 R. I. T.

qui s'appuie au village de Leysèle inclus et à sa gauche l'armée belge qui s'appuie au canal de Bergues à Furnes.

Le 22 octobre, départ de Hondschoote, on couche à Polinchove et on arrive le 23 à Nieu-


capelle. Le Régiment a pour mission de défendre le canal de l'Yser entre Saint-JacquesCapelle au nord et le pont de Knocke au sud, c'est-à-dire la partie du canal au sud de Dixmude. Le 938 a à sa droite le 90° R. I. T. qui garde le canal de Furnes à Ypres à partir du pont de Knocke, et à sa gauche les fusiliers marins qui défendent Dixmude.

Le terrain à surveiller par le 93e, à l'est du Canal, présente l'aspect d'une vaste plaine en prairies qui forme un champ de tir bien dégagé sur une profondeur d'environ 1.500 mètres.

Le '1er Bataillon (Commandant de la Guérivière) relève l'armée belge et occupe la partie nord du secteur. Il se relie aux fusiliers marins. En prenant position, 10 hommes de la 2e compagnie sont blessés par le bombardement ennemi.

Le 2e Bataillon (Commandant Burette) relève également les Belges et occupe le centre.

Le 3e Bataillon (Commandant du Chatelet) relève nos cuirassiers et occupe notre droite jusqu'au pont de Knocke qu'il a mission de faire sauter s'il le juge nécessaire. Il se relie au 90e R. I. T. Le pont de Knocke est particulièrement yisé par l'artillerie allemande.

Les 24 et 25, elle arrose abondamment les tranchées, le pont de Knocke et le village de


Nieucapelle. Le clocher qui sert d'observatoire à l'artillerie belge est plusieurs fois atteint sans que l'observateur, un jeune sousofficier belge, quitte son poste.

Le 25, à 18 heures, attaque par les Allemands sur le pont de Knocke. Une vive fusillade dure environ trois quarts d'heure. A 22 heures, une troupe allemande qui s'était dissimulée dans la plaine essaie de se retirer à la faveur des ténèbres. Elle est entendue et la fusillade recommence. Le 93e avait i mort et 9 blessés.

Le 31 octobre, le 93e reçoit l'ordre de se tenir prêt à appuyer l'offensive de la 38e Division sur Merkem, et le 2 novembre, il prend l'offensive à 9 heures en liaison avec la 38e D. I.

pendant que la 42e Division attaque au nord, vers Dixmude. L'objectif du Régiment est le bois de la Canardière. Le 3e Bataillon franchit le pont de Knocke et se porte dans la direction du bois. Les 11e et 12e compagnies progressent jusqu'à environ 800 mètres, puis, arrêtées par un large fossé plein d'eau bordé de fils de fer, elles sont assaillies par le tir des mitrailleuses et par l'artillerie ennemies.

Elles se terrent. A 16 heures, l'ordre arrive de se replier en arrière du canal. Le régiment


avait 8 tués, 33 blessés dont le Capitaine Valat (11e compagnie) et 2 disparus.

Le 3 novembre, la même manœuvre recommence, exécutée par le Ier Bataillon. Il se heurte aux mêmes obstacles et, le soir, reçoit l'ordre de se replier derrière le canal en laissant seulement une compagnie (la 4e) à 300 mètres au delà du pont. Il avait un tué" et 13 blessés.

Le 4 novembre, le régiment reprend l'offensive. Le Ier bataillon fournit à droite, s'appuyant au canal de l'Yser, deux compagnies de soutien aux zouaves ; à gauche deux compagnies de soutien aux tirailleurs sénégalais, vers le bois de la Canardière : 4 tués, 8 blessés.

Le 5 novembre, le 2e bataillon passe le pont de Knocke et va occuper les positions occupées la veille par le Ier bataillon : 15 blessés.

Le 9 novembre, le 3e bataillon appuie l'offensive des tirailleurs et des zouaves sur la rive droite de l'Yser.

Du 18 novembre au 10 décembre, la 178e Brigade qui a appuyé vers le nord occupe le secteur limité à gauche par la route de Dixmude à Avecappelle, à droite par la route de Forthem à Oudecappelle. La situation semble se stabiliser et il n'y a plus à enregistrer que


les bombardements habituels des tranchées.

C'est au cours de cette période (22 novembre) que le Sous-Lieutenant Du Chazeaud, allant reconnaître un cheminement vers le pont de Dixmude, reçoit une balle au bras.

Le 10 décembre, le régiment change de secteur et prend les tranchées le long de TYser et de l'Yperlé, à la maison du Passeur. Des luttes héroïques ont rendu célèbres les ruines qu'y trouve le 93. Il y arrive par une nuit obscure ; les hommes ne s'installent qu'à tâtons, suffoqués par une odeur nauséabonde et lorsque les premières lueurs du jour permettent aux nouveaux occupants de se rendre compte de l'état de leurs tranchées, ils constatent que le parapet en est fait de cadavres de fantassins français, de zouaves, de joyeux et de boches à peine recouverts d'une légère couche de terre.

Le 17, le régiment reçoit l'ordre de se tenir prêt à marcher pour appuyer l'offensive que doit prendre, à 6 heures 40, la brigade de fusiliers marins sur le carrefour ouest de Bixschotte, sur le bois triangulaire au sud de Bixschotte et sur Korteker-Cabaret. Mais le régiment ne prend pas part à l'opération, cependant il a un sergent-major, un sergent et 2 hommes blessés.


Jusqu'au 29 décembre, l'occupation du secteur se continue sans incidents autres que les bombardements (1 homme tué, 8 blessés le 27).

Le 29, la 89" Division (Général de Trentinian) est mise à la disposition du Général commandant le 20e C. A. (Général Balfourier) qui occupe le secteur de Langemark. Le 93* appuie donc vers la droite et occupe avec deux des régiments actifs du 20eC. A. (146e et 153e) les tranchées situées entre Langemarck et Saint-Julien. Il ne se passe pas de jour où le régiment n'ait à enregistrer un certain nombre de tués ou de blessés. Le 4 janvier, il a 8 tués et 13 blessés.

C'est au cours de cette période, le 3 janvier, que le Colonel Barthélemy quitte le régiment pour prendre le Commandement d'un autre régiment territorial qui, trois mois plus tard, sera terriblement éprouvé par la première grande attaque par gaz des Allemands (ce régiment y perdra un bataillon).

A partir du 24 février, la 8ge D. I. T., tout en restant rattachée au 206 C. A., reprend son autonomie et change de secteur. La 178e Brigade est chargée de la défense du secteur à l'est de Zuydschoote ; les 93e et 94e alternent entre eux jusqu'au 9 avril. En dehors des bombardements habituels qui causent quel-


ques pertes au régiment et au nombre desquelles il faut signaler la mort, le 5 avril, du Sous-Lieutenant Signac broyé par un obus dans la tranchée en même temps que plusieurs de ses hommes, c'est l'occupation monotone des tranchées, service sans éclat, mais qui a cependant exigé des hommes une belle endurance et une grande force morale pendant un hiver et dans une région si humides.

Aux pertes occasionnées par l'artillerie ennemie venaient s'ajouter les évacuations dues aux gelures des pieds. L'immobilité forcée dans la position « accroupi », durant des nuits entières, dans des tranchées que l'on ne pouvait ni améliorer, ni creuser plus profondément sous peine d'y voir jaillir l'eau, en est la principale cause et a imposé aux hommes une véritable souffrance. Ils ont su la supporter sans se plaindre, faisant obscurément leur devoir et touj ours prêts dès que le Chef faisait appel à leur patriotisme et à leur bonne volonté.

III

L'AISNE

Le 9 avril 1915, la 178e Brigade était relevée et ramenée en auto à Westcappel (France).


Après un repos de huit jours, le 93e s'embarque à Bergues le 20 et débarque à Oulchyle-Château le 21. La 89° D. I. T. est rattachée à la VIe Armée (Général Dubois) et au 5egroupe de Divisions (Général Desprez). Elle va relever la 55° Division sur les bords de 1 Aisne.

Le 29 avril, le Colonel de Puymaigre prend le commandement du 930, en remplacement du Colonel Roze des Ordons qui reçoit une autre affectation.

Dans la nuit du 30 avril au ier mai, le 93e prend les tranchées entre Sermoise et la Sucrerie de Venizel. Il conservera ce secteur, sauf de légères modifications, jusqu'au mois d'août 1916 avec seulement un repos de dix jours du 4 au 14 avril 1916.

En août 1916, il appuie vers la droite et occupe la ligne entre Sermoise et l'embouchure de la Vesle, ligne qu'il gardera jusqu'à la fin de novembre 1916. Le 3 mai 1916, le Colonel Lecomte, du 41e R. I. T. a remplacé par permutation le Colonel de Puymaigre.

Peu d'événements importants pendant la longue période du ier mai 1915 à décembre 1916. On travaille à l'amélioration et au renforcement des ouvrages du secteur. Quelques alertes des boches tiennent .tout le monde en haleine,, mais aucune attaque ne se prononce.


Les bombardements occasionnent quelques pertes. Le Lieutenant Frachet reçoit une balle dans les reins en effectuant une reconnaissance (17 novembre 1915). Dans la nuit du 13 au 14 juin 1916, une reconnaissance commandée par le Lieutenant Barboteau passe dans l'Ile des Evêques et ramène deux prisonniers.

Le 23 juin 1916, le Lieutenant Laborde, commandant la 12e compagnie, inspectant les travaux de sa compagnie en avant des tranchées, sur les bords de l'Aisne, est blessé à la tête par la même balle qui vient de tuer, à côté de lui, un caporal.

Dans la nuit du ltr au 2 décembre 1916, le Régiment est relevé par la 2e Division de cavalerie et va exécuter divers travaux : construction de voies de 0,60, camps d'aviation, routes, jusqu'au Ier avril 1917.

IV

LA CHAMPAGNE

Le 93e est alors dirigé par étapes sur la Champagne et relève le 5e régiment russe sur la rive droite de la Vesle (secteur de la Mare et du Bois des Zouaves), en avant de Sillery.

Il a à sa gauche le 8ge R. I. T. et à sa droite


le 94e R. 1. T. Les tranchées complètement éboulées manquent de profondeur et se sont démesurément élargies; elles ont l'aspect de larges chemins dans lesquels les ballons captifs ennemis ont des vues plongeantes. Le point de jonction entre le 93e et le 89" est particulièrement visé chaque nuit par les patrouilles ennemies qui y font plusieurs tentatives. Le Lieutenant Mauget, de la 10e compagnie, est tué le 11 avril en reconnaissant le secteur du bois des Zouaves.

L'occupation du secteur va jusqu'au 4 mai ; le Régiment a perdu durant cette période : 13 tués, 59 blessés et 15 disparus.

Le 4 mai, le 93e est relevé par le 5e régiment de cuirassiers et mis à la disposition du Général commandant le Génie de l'Armée pour être employé au service des routes. Les hommes des classes 1897 et plus jeunes sont retirés du régiment pour être versés dans les régiments actifs et sont remplacés par des

hommes de classes plus anciennes. Le Colonel Lecomte est remplacé par le' Colonel

Clarke de Dromantin.


v

RÉGION DE VERDUN Les 14, 15 et 16 juin, le Régiment est transporté par voie ferrée dans la région de Verdun pour être mis à la disposition du Directeur de la voie de 0,60 de la IIe Armée.

Le 27 août 1917, le 93e est réduit à deux bataillons, les hommes du 3e bataillon sont répartis entre les deux premiers.

Le 5 mars 1918, le Régiment est supprimé en tant que régiment et sert à constituer un bataillon de pionniers et des compagnies de mitrailleuses de position. Le drapeau est rapporté au dépôt du Corps, à Périgueux.

CONCLUSION

Quatre ans et demi de guerre peuvent donc se résumer pour le 93% comme pour la plupart des régiments territoriaux, en quelques pages seulement, car l'historique de ces régiments ne comporte point de ces brillants faits d'armes qui excitent l'admiration et provoquent l'enthousiasme. Mais cette longue période de plus de quatre années représente


cependant une grande somme d'énergie, d'endurance, de fatigues supportées vaillamment.

Même à cet âge où beaucoup croient pouvoir aspirer au repos, le vieux sang français n'a rien perdu de sa valeur. Le caractère n'a pas changé. On grogne, mais on ne se plaint pas.

On grogne, mais avec au fond du cœur la ferme intention de faire son devoir et une plaisanterie fait oublier la fatigue. Qu'on fasse appel à la bonne volonté, tous y répondent. Ces territoriaux ont été les modestes auxiliaires de leurs camarades plus jeunes.

Ils n'aspirent qu'à une seule récompense, c'est que le pays, reconnaissant leurs services, rende hommage à leur dévouement.



Historique du 5e Bataillon DU

93e Régiment territorial d'Infanterie

SOMMAIRE

I. Formation et départ.

II. A Toul, puis à Verdun.

III. - Quarante jours aux Eparges, long séjour en Lorraine.

IV. - Dans la Somme et en Belgique.

V. - Conclusion.

I

FORMATION ET DÉPART Le ier avril 1915, un Bataillon de Place était constitué à Périgueux, à l'effectif de 10 officiers, 37 sous-officiers, 677 caporaux et soldats.

Le Commandant Descamps était placé à la tête de ce bataillon comprenant quatre compagnies : les 17e, 18e, 19e et 208.


Un tiers de l'effectif était originaire du Nord, recrutement de Béthune, Dunkerque, Cambrai et Avesnes ; les deux autres tiers appartenaient aux recrutements de Brive, Bergerac et Périgueux.

Au bout de six jours de préparatifs, coupés d'exercices de maniement d'armes et de rang serré, chefs et hommes avaient appris à se connaître. Ces territoriaux des classes 1890, 1891 et 1892, la plupart venant de la réforme ou des services auxiliaires, avaient mis toute leur bonne volonté, tout leur amour-propre à apprendre vite et bien les premières notions de la manœuvre, autant pour éviter d'être ridicules que pour être en mesure de faire tout leur devoir sur le front.

Le 9 avril, le 5e bataillon du 93e R. I. T.

quittait par voie ferrée la place de Périgueux.

II

A TOUL, PUIS A VERDUN

La première mission du bataillon, en arrivant à Blenod-les-Toul, secteur S. O. du gouvernement de Toul, consiste à organiser la défense dans le bois de Beauchanois, à proximité de la route nationale de Toul à Vaucou-


leurs. Quatre tranchées sont construites, protégées par des réseaux de fils de fer de 25 mètres de profondeur.

Ce chantier achevé, le bataillon passe à un second du même genre, à Val de Passey, puis deux compagnies sont détachées pour assurer le service de place et la défense des forts à Charmes-la-Cote et Domgermain.

Le même travail échoit au bataillon dans la région fortifiée de Verdun, où il est transporté le 12 août 1915, en chemin de fer ; il s'agit, cette fois, d'organiser la troisième ligne de défense entre Rupt-en-Woëvre-Génicourt et Rauzières.

Etant réserve de la 3e D. I., le bataillon connaît les émotions d'une alerte, le 7 septembre. Mais l'attaque ennemie ne se produit pas et on réintègre, le soir même, les cantonnements primitifs qu'on avait quittés, les yeux ardents, l'allure décidée.

Les travaux de défense reprennent dans le calme du secteur jusqu'au 20 septembre, où un premier bombardement atteint le bataillon à l'est de Mouilly.

Mais l'endurance, le zèle et le dévouement que tous ont déployés dans l'exécution de ces travaux ont été remarqués par le Général Chrétien, commandant la 30 D. I., qui tient à


féliciter lui-même les militaires du bataillon à leur passage à Génicourt.

De ce pas, le bataillon va à Ancemont, puis à Recourt et Ambly, où il restera jusqu'au 6 octobre pour travailler aux deuxième et troisième lignes de défense entre Ancemont et Génicourt, à des coupes de bois et enfin aux terrassements pour l'établissement d'un pont à Troyon.

III

QUARANTE JOURS AUX ÉPARGES LONG SÉJOUR EN LORRAINE Le 9 octobre 1915, le 5e bataillon est mis à la disposition du Commandant du sous-secteur des Eparges pour une mission des plus pénibles et des plus dangereuses, celle de ravitailler en munitions et en matériel les premières lignes de ce front orageux.

Aussi les pertes commencent. Le 15 octobre, 3 blessés dans un détachement transportant des torpilles. Bien entendu, après le bombardement, la corvée achève sa besogne.

Les travailleurs de nuit sont également bombardés les 6, 7 et 8 novembre. A cette


occasion, le sergent Dallennes est cité pour l'exemple montré à ses équipes.

Le dernier mois de 1915 apportera le repos moral dont les hommes ont bien besoin après cette rude période. Le bataillon sera occupé à des tâches plus agréables : exploitations forestières, réfection de chemins, puis, courant de février 1916, chargement et déchargement de wagons à Dugny.

Cependant, le 21 février, les avions viennent bombarder le cantonnement d'Ancemont, qui reçoit dans la même journée des obus d'artillerie à longue portée. Un sousofficier est blessé.

Le lendemain, 1 perte de plus dans la compagnie se rendant au travail au moulin de Userai.

Le sergent Hitier mérite une citation à l'ordre du corps d'armée pour l'initiative et le sang-froid déployés dans l'organisation des secours au cours du bombardement d'Ancemont.

Le bataillon, relevé à Recourt, est transporté en autos puis en chemin de fer à Frouard, où son débarquement a lieu le 4 août 1916.

C'est encore à des travaux du génie que son effectif est employé.

Après trois mois de séjour aux cantonne-


ments de Bouxières-aux-Chênes, Leyre et Moivron, le bataillon vient s'installer dans la zone Marbache-Seizerais-Mamey, à l'effet de fortifier la deuxième position.

Une section relève la garnison du fort de Frouard (30 janvier 1917).

Puis une mission toute nouvelle est donnée, en mars 1917, au bataillon qui se morcelle pour la garde des ponts. Les détachements reçoivent comme destinations : Toul, Lunéville, Baccarat, Jarville et Custines.

A la date du 3 décembre, le Chef de bataillon Palustre de Virsay remplace le Commandant Descamps.

Est cité à l'ordre de la Division le soldat Laporterie avec le motif suivant : « N'a pas « hésité, au moment où des avions allemands « bombardaient le cantonnement, à se porter « courageusement au secours de blessés ci« vils, bien qu'atteint lui-même d'une pre« mière blessure. A été ensuite frappé mor« tellement victime de son dévouement, au « moment où il se portait à nouveau au se« cours d'enfants surpris par le bombarde« ment ».


IV

DANS LA SOMME ET EN BELGIQUE

Le regroupement du bataillon tardera jusqu'au 3 avril 1918. Il se fera à Toul pour son transfert dans la Somme, où trois unités seront occupées à la construction et à l'approvisionnement de nouveaux dépôts d'artillerie.

La 19e compagnie, détachée à Amiens pour y assurer le service de place, y subira tous les violents bombardements déclanchés sur la ville.

23 avril, 3, 4, 8, 30 mai, 5 juin, autant de journées meurtrières.

Pendant ces dures épreuves, les territoriaux gardent le meilleur moral et se dévouent plus particulièrement en combattant plusieurs incendies sous le bombardement et en opérant de nombreux sauvetages. Aussi, les' récompenses, sous la forme de croix de guerre, affluent-elles vers les braves du 5e bataillon.

Sont cités : à l'ordre de la Brigade, le lieutenant Rogier, le sergent Barrault, les soldats Ragot et Brochet ; à l'ordre de la Place, les sergents Seyroux et Cetnar, les soldats De-


farge, Genevrier, Piaulene, Reinteau, Lehenaff, Leclainche.

La médaille militaire est conférée au soldat Durand, accompagnée de la citation suivante : « Luttant avec beaucoup de dévouement et « de courage contre l'incendie allumé par les « avions ennemis, a été blessé grièvement « par une bombe lancée au cours d'un 2e raid.

« Perte de la vision de l'œil gauche ».

Une autre fois, en septembre 1918, le bataillon changera de contrée ; il quittera même le sol français pour être affecté, dans les environs de Crombeke (Belgique), au service des munitions et du ravitaillement et à la police de la circulation.

Au commencement de la démobilisation, le 24 décembre, le bataillon est ainsi réparti : E. M. à Louvain, 17e compagnie à Liège, 18e compagnie à Aix-la-Chapelle, 19e compagnie à Louvain, 20' compagnie à Schaerbech.

Le bataillon est finalement dissous le 5 janvier 1919.

V CONCLUSION

Ainsi, les braves territoriaux du 5e bataillon du 93' R. I. T. ont connu, pendant quatre


années de campagne, les fronts de Verdun, de Lorraine et de la Somme, où ils ont travaillé sans relâche et de toutes leurs forces à l'aménagement des positions de défense et des communications, au ravitaillement en vivres et en munitions. Les tâches les plus rudes leur furent confiées, particulièrement aux Eparges. Ils les remplirent toujours avec dévouement et à la satisfaction de leurs chefs.

Aussi pénible, aussi dangereuse qu'elle fût, la besogne ne les rebuta point. Immédiatement derrière la ligne de feu et souvent dans la zone battue, ils furent les « Pépères » laborieux, corvéables à merci, qui ont apporté avec bonne humeur la contribution de leur travail à la grande œuvre de la Victoire.

HONNEUR A EUX l


BERGERAC. IMP. GÉNÉRALE (j. CASTANET) Place des Deux-Conils



BERGERAC. - IMP. GÉNÉRALE (j. CASTANET) Place des Deax-Conils