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Titre : L'esprit de Guy Patin, tiré de ses conversations, de son cabinet, de ses lettres et de ses autres ouvrages, avec son portrait historique

Auteur : Patin, Guy (1601-1672). Auteur du texte

Auteur : Bordelon, Laurent (1653-1730). Auteur du texte

Auteur : Lancelot, Antoine (1675-1740). Auteur du texte

Éditeur : H. Schelten (Amsterdam)

Date d'édition : 1709

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb310662807

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : [20]-380 p. ; in-12

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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : Histoire du livre

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k62527589

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-18244

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 21/08/2012

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L'ESPRIT D E

GUY PATINTIR E' DE SES CONVFRSATTONS, de (on Cabinet, de [cs Lettres,

&: de fes aucrc* Ouvrages.

A. rE c SON PORTRAIT HISTORIQUE

A AMSTERDAM.

Chez HENRY S C TI E l TEr:" pt6s la Domk.

M- im < »;•“



LE LIBRAIRE AU 1ECTEU R.

le-

E Livre qui cft plciii d'obfervations critU ques & de remarques curieufes. oeut éeale-

- - - -- - - '1 - - - CJ ment inftruire & divertir l'efprit. L'Auteur a eu fi grand foin d'e joindre mille belles in.tfru&ions de Morale , à d'a..creables traits d'érudition, que le Public me fçaura bon gré de lui faire prefent de ce nouveau Recueil. Les chofes dont il eft compofé font toutes du génie de l'illuftre Monfieur Patin : il


y en a plu (leurs que l'on a tirées de fes Lettres, dont chacun connoit le merite ; il y en a beaucoup qui lui font échapées dans la converfation , &: que fes amis, juftes admirateurs de fa vivacité & de Ton propre fçavoir , ont ramaflces avec exactitude. Celui de qui je les tiens, les a eues par une avanture fi heureufe y qu'il femble que le liazard étoit d'intelligerr.

ce avec le Génie du Monde Sca.

Tant, pour rendre commun à la Republique des Lettres , un trefor qu'ils prétendoient ne devoir enrichir que leur Cabinet.

On avoit donné à cet Ouvrage le titre de Patiniana. Ille *nerite,puifque c'eft un précis de ce qu'il y a de meilleur dans les Ouvrages de Monfieur Patin, k de ",e qui s'eft trouvé de plu*


exquis dans Ses converfatioftf.

Mais on a fupprimé ce titre, à caufe qu'il a déja été donné à un petit Livre, qu'on a voulu mettre en réputation à la fa.

veur de celle de MonHeur Patin.

Il eft aifé de faire la différence des chofes dont il eR: r Auteur, & des nenfées que la vaine gloire ae quelques Ecrivains Anonymes lui attnbuent. Le gé- nie de Moniteur Patin fe décou.

vre dans cette compilation jtout (on efprit s'y dévelope , ïut qutaux fentimcns les plus fecrets de fon coeur t le l'on peut dire qu'ils parfaitement appliqué cette belle maxime de Sene.

que : J~M~M sfifwd ifrifturm ts 9 flit* tt tmtmm rлcııııиww ef '*» genii ck*r$fP4pk*m dsn. -

- Pour ie faire mieux connot tre y j'ai jugé à propos de met- tre à la caie de ce Recueil Cm


portrait hiftorique , à peu près tel qu'il eft dans l'édition de Tes Lettres.

ÎORTR AIT HISTORIQUE de M. Guy Patin , Docteur en Medecine de la ¥ acuité de Varh> CI Profejfeur au Collège Royal,

M

ON SIEUR Guy Patirt avoir la taille haute U

droite , la démarche afluree, la confiitution robufte, la voix forte, l'air hardi, le vifage médiocrement plein, les yeux vifs, Je nez grand & aquilin , les cheveux courts & frifez. Feu M.

Huguetan Avocat de Lion, qui le-connoiffoit particulièrement, trouvoit qu'il refïèmbloit à Ci.

ceron , dont l'on voit la fiatui; à Rome. On peut du moins affiner qu'il avoit beaucoup de i'efpric de cet illuftre Romain, car


car on a remarqué dans lui une éloquence naturelle, une converfation gavante U enjouée t une memoire prodigieuie , & un grand dilcernement des bon.

nes chofes. Il eût été fort propre au barreau , s'il y ellt confacré Ces talens. Son érudition k fa prefence d'éfprit , furent admirez au Parlement, quand il plaida pour la Faculté de Me.

decine contre le Sieur Renaudot Doreur de Montpellier, qui prétendoit pratiquer à Paris , comme S'il eût été aggregé à leur Corps. Monfieur Patin cut tout l'avantage, mais il confola fa Partie en fortant de l'Audience : Monfieur, lui dit-il en fortant , vous avez, gAgni en perdant : Comment donc, répondit Renaudot ? C'efi, répliqua M. Patin , que vom étiez, camm lorfaue 'U'IIS (tes entré AU Palau,


mais vous en fartez, avec un pied de nez,. Ce fut fur le même pro.

ces perdu , qu'il fit un plaifant quatrain en la maniéré de Noftradamus.

Quand le grand Pan quitteri técAr/lllt t Tyre venu du côté daqtii- Ion, Cuidera vaincre en bataille EflNlapt, Mais il fera navré par l, talon.

Le grand PAn) c'étoit le Car.

dinal de Richelieu, qui mourut en ce temps-là : PJre eft un abregé de Zopyre , qui s'étant fait couper le nez pour livrer Babylone a Darius , fignifioit Renaudot qui étoit mal partagé en nez. Efculape, comme l'on içait, étoit le Dieu de la Mede-


cine. Navré par le talon , ce font les conclu fions de M. Taloa Avocat general.

Il faut avouer que M. Patin écoit un des plus spirituels &= des plus agréables railleurs, & non pas de ces mauvais plaifans qui rient les premiers , & qui font reduits à rire feuls de leurs bons mots. Il difoit les chofes avec un froid de Stoïcien, mais il emportoit la pièce i & fur ce chapitre , il eût donné des leçons à Rabelais , qui dans ce genre pafle pour un grand maître. On difoit qu'il avoit commenté cet Auteur, & qu'il en fçavoit tout le fin , cela le fie foupçonner d'un peu de libertinage. La veriré eft qu'il ne pouvoit fouffnr la fuperflition & la forfanterie, mais il avoit lame droite & le cœur bien placé.


Il croit palfïonnc pour fes amis, affable 6c officieux fur-tout envers les Etrangers & les Sçavans; admirateur des Anciens, d'Hipocrate, de Ciceron , de Pline , &: de Galien; ennemi jure des Auteurs Arabes , des Empiriques, des Chymiftes, & de tous ceux qui vouloient s'ériger en maîtres dans la Médecine , ou qui la chargeoient d'un fatras im portun de renledes.

Il appeHoit les Chymiftes, les Singes de U Medecine , les Apotiquaires , des Cuijtniers Arabep que s , parce que les Arabes ont merveilleusement augmente la P harmacie ; & Ics'Chirurgiens, des y?ens habillez, de noir avec des bas rouges , c'étoit alors la maniere de fè vetir. Il en vouloit lur-tout à ces Apotiquaires imricoyables,qlli accablent les malades de remedes. C'ejt: pour-


quoi il contribua beaucoup 1 ruiner leur métier par Y/p$tii#dire (huritable, quoi qu'il n'çn fût oas proprement l'Auteur. Il dénniiloit quelquefois un Apotiquaire , Animal bene faciens fartes, & lucrans mirabiiiter, ne pouvant fouffrir les groffes par, tics qu'ils faifoient.

Dés la trentième année de fon âge, il entra dans une grande réputation. Un de Tes amis fit graver ces deux vers fous Ion portrait en taille-douce.

Galeni v index , pcregrini dogmaris lfòr, Errorumque, ifia cernitur tjfi-:- '., git.

,

C'était en ce temps-là que les difputes des Medecins fur l'Antimoine commençoienc à s'échauffer. Il fut un de ceux qui


s'oppofa à fon établifTeinent avec le plus de vigueur. S'il a témoigné dans cette rencontre trop de paffion , l'on doit auffi avouer que ceux du parti contraire n'en marquoient pas moins. Mais quand dans ces duels littéraires on prefle trop fon ennemi, & qu'il échape des paroles trop aigres , il faut le pardonner à la chaleur de la difpute. M. Parin voyoit que les Chymifies failoient leur idole, de l'antimoine j que fous pré.texte de Ravoir apprivoifer ce dragon , & d'en connoître les vertus fecretes, chaque Empirique fe" mêloit d'en donner à tort & à travers : & comme dit Pline , Expérimenta per mettes arebant ; que les Medecins les plus accréditez en ulaient fans difcernemenr, & prefque toujours avec mauvais fuccés ; de


forte que la Medecine couroit rifque de devenir toute Empirique, & que les malades alloient eformais être obfedez par mille Charlatans auffi ignorans que temeraires , plus propres à envoyer les gens en pofte en l'autre monde , qu'à leur procurer la fanté. Le moyen de fe taire dans une pareille occafion , & de ne pas s'oppofer à cet abus pernicieux Ï Car au fond il ne condamnoit pasabfolument Tafage de l'Emetique. On lit dans une de fes Lettres, que c'etoïc un remede qui devoit etre manie par un fage & prudent Medecin , & non pas par un Charlatan , ni par un étourdi.

Il en eft de l'antimoine te des autres remedes actifs, comme du fer & du feu la lancette guérit entre les mains d'un habile homme , elle eftropie entre


les mains d'un mal adroit. Le feu purifie l'or & confume la paille. Quoi qu'il en foie, les fii* aeftes experiences de ce reine.ré encore peu connu y ren.voient excufable la chaleur avec laquelle M. Patin s'oppo- foie à fon écabliflèment. Il avoit drenc un fort gros regiftre de ceux que l'antimoine avoit tuez, & il l'appelloit, Le Mârtyrologe de l'antimoine ,• mais on ne peut l'acculer d'avoir eu des foibleflês là.defîus, ni d'avoir rien fait contre fa con.

Science ; )c dis cela pour réfu.ter l'impudence d'un certain Allemand nommé Axtius , qui a chargé M. Patin d'avoir votfw lu empoifonner ion propre (ils avec l'antimoine, qu'il croyoit plutôt un poifon qu'un reme.ré , & qui néanmoins le gueric iieureuiemenc contre fa propre


Attente. Voici le Roman tel qu'il le débité dans une Lettre fur l'antimoine , jointe à un Traité de arboribm coniferù, imprime à Gennes en 1679. Nar-

rabo hiftoriam de jam nominate frwdone Patino, quam a viro fide dignijfimo accept ; ille habebat Jflium agrotantcm, quem ì medio tottere volebat ( terror em mi hi jn- cutit tale nefandum patris in Jflium facinus , quod tamen ill, nott curavit ) huic propinavit antimonium , & optavit ut Hind Jflium interfceret. Sed fuum venenum f/ominem egregie purgavit, tf omnem afburram extra corpus eliminavit, ita ut prater Jpem agrotans priftinam Janitatem recuperaverit §. hoc tamen nullo modo ejfetit ut Patinus ad faniorem men-

um redierit. Je veux lui faire l'honneur de traduire cette Fable calomnieufe : Je raconterai,


dit-il , une Hijhire de M. Guy Patin, que ïai repue etun homme très-digne de fit$il avoitunfils malade y dent il avait firt envie do fi défaire 1 ( ce trime horrible dos fere envers fin fils, me fait peur, mais te bon-homme traitoit cela de bagatelle ) il lui fit donc prendro de F antimoine dans l'efperance fi" cela le tuiroit, mais fin prétendit poifin le purgea À merveille, d- chajfa dit corps tonte l'impureté fui caufiit fa maladie , de manier* que contre. ïefperance du fere, le malade recouvra keureufimint fit fremiere fianté , mais pour tout cela Patin n'en devint pas plus fige.Il ne faut que propofèr ce beau récit, pour montrer que la paflion qui y regne , éloigne toute vraUeroblance, & ne per.

met à perfonne d'y ajouter foi." Tous les Sçavans n'avoient pai


ft peu de confideration pour M.

Patin , il étoit lie d'amitié avec Meflieurs Bonnard , Coufin, 6c Vautier , premiers Medecins du Roi j avec Monfieur Seguin premier Medecin de la Reine j avec Mefïieurs Pietre, Riolan, Mo.

reau ; le Pere Merfene, & le Pere Perau , les premiers hommes de leur fiecle , l'eftimoienc particulièrement. Il avoit de grandes & d'intimes relations dans les pays étrangers , avec Meflieurs de Saumaife » Hofman , de Farvaques Gouverneur de Flandres, Faufius Profeflèur de Bâle : & en France, il entretenoit correfpondance avec Meffieurs Gornier Doyen du College de Medecine de Lion , Spon aggregé au même College , qui lui a dédié les Prognoftiques dtHipocrate, enK/ vers héroïques j Falconet Me-*


decin de M. l'Archevêque , Gontier Medecin de Roanne, Je Peyre Profefleur de Saumur, & avec une infinité de gens connus par leur merice , & recontmandables par leurs écrits. Ain* fi il écoic informé des Ouvra.

ges de tous les plus grands iomrrces de l'Europe r 6c des plus menuës parricularitez de leur vie ., il en a touché plut.

lieurs dans fes Leccres & dans ce Recueil. i Quelques Grands lui oit froient un loiiis d'or fous Ton aftiette toutes les fois qu'il voudroit aller manger chez eux, tant ils prenoient plaifir à fou entretien. Mais il méprifoit la fortune , & n'atmoit pas le fafte de la Cour. Les Gens de Robe & les Sçavans gagnoient plus facilement ion amitié. Mon.iteur le Pretoter Prefidenc de


Lamoignon fe délailbic agréablement avec lui de l'embarras des affaires. Toutes les femaines il fe tenoit une efpece d'A.cadérnie dans (on Hôtel , où M. Patin ne faifoic pas deslion.neur.

Quand il pretidoit a des Thefes , ou qu'il devoit parler en Public , il avoit des maniéres de s'exprimer fi fingulieres , que tout le fçavant monde s'y trouvoit : il difoit même les chofes les plus communes avec une frace qui ne l'ctojc pas.

MonGeur Gontier fan ami, quittant Paris pour aller fe confiner dans Roanne fa patrie, il lui dit : AnguftU loci magnitudtncm ingenii non capient ; & lui ayant fait prefent de l'Antropographie de Riolan, il écrivit dcilus : Pelro Gontier Roan. Dott,

Med. tximiq & in Arte jíì4 vere


Rofcio intemerat* fidet ttmicI If..

firt, (fc. Se peut-il rien de plus beau. Sa Thefe , Eft fJt totllJ home 4 nature morbus ? confirma fa

réputation. Monfieur le Prince de Condé , Monfieur le Cardinal Mazarin , & tous les Sçavans de Paris, la lurent , l'ad.mirerent, & lui donnerenc des louanges.

Ilavoit une grande connoifran.ce des bons Livres , & une des plus nombreufes Bibliothèques de France. Mais quoi qu'il ede tant de Livres , il n'en citoit point, qu'il ne put d'abord trouver, fe fouvenant même du numéro de la page.

Monfieur Patin fut élu Doyen de la Faculté de Medecine en l'année 16 jz.Sc Profefleur Royal dans la Chaire de M. Riolan en 1655. Il avoit detfein de laiflèr fa Charge à fon fils aîne Robert


Patin qui mourut avant lui. La difgrace & l'éloignement du fécond, Charles Patin, qu'il aimoit tendrement , le touchèrent au vif: il eut néanmoins la confolation de voir qu'il devint célebre dans la connoilfance de l'Antiquité &de la Medecine.

Il mourut feptuagenaire en 1671, regretté de tous ceux qui avoient l'avantage de le connoître. Voila ce que je voulois dire de lui , il eft temps de le laiflfer parler.

Ma na paru fui CUpiChS r^manere ;Iùgdibel4tejr.

Fitinuf^livbruiiL ltunc CtAf'C.,-Sc "'- teriit.


L'ESPRIT


L' E S P R I T D E

GUY PATIN, TIR E

D, fil CoHVcrfdtioHs, de fonCtlrttet, de fes Lettres, C £ * de fes autres Ouvrages,

r

1 -1 1 , 1

TJ t- r QVi/ li N donne clicx AMledius le avur pour principe de U l'igefle , le fxjulmnn pour principe de a parole , le ticl pour prin-

cipe de la colère, la nue pour principe du ris, &le foye pour principe de l'amour, Cor fa[»t , f:.r,., ptdrrto loqttitnr , fei cmntozet trdt-


Splen ridcre fuit , cogit amare J,.ettr.

Pour moi, j.' me contente de croire que le cœur cft le principe & le fiége de la chaleur naturelle , que" le poulmon fait refpircr, que le fiel eu fexcrementdu failg & du fbye , que la rate nttit c l'humeur mélancolique , & que le fbye forme le fàng.

La belle & fameufe fille de Cnjai nâquit à Bourges en î j 8 y. Q^N.

A d t que fen pi re rUunrc Jurikon* fillte Cujas, tintnt Ton horofeope dans I? temps qu'ellenaifloit, témoigna fouhaiter avec ardeur de pouvoir arêcer pendant quelque temps l'accouchement de fil femme , parce qu'il liloit dans les Ailles que n c'étoit un fils , il mourroit , par les nains du bourreau, & que fi c'étoit une fille , elle feroit très-débauchée. Ce ccntc a été imaginé fur la mauvaife conduite de cette fillc: on le trouve apliqué dans quelques Hiftoricn) à d'auttei pcrfoiuiwS.

l'ïderat immenfis Cnjaci nata labortt tsEtermm patrt promrttijje deem» J tnemo hand pot e rat turn magmtm ~M~ !A,.,,:tem.


Tiha t quod potuit cwport fccit opus.

Oui, le fouvrntrdcs adverfite* pafTées fait un plailir qu'une profpcrité continuelle ne peut jamais donner ! un plus habile homme eme moi l'a 9 in fi penfé * habet prêter ni dolûtis !è('ff¡'" recordatio dcltÜatloHrm i ( c'cll Cico fon. ) Mais pour rendre cc plaiiif parfait & cc fouvenir dcliciuix » il faut n'avoir plus de difgraces à craindre.

ffcL&e» Nôtre ami G. Ce coitfolechcz C. R. C. H. E. de fes fatiguantes converfations , par les bons repas dont il paye la complsifance des gens attentifs a l'écouter. A propos de cette remarque de Monficur Patin , on pourroit importer ces deux Vers d'Accilly , autrement du Chevalier de Cailly.

Ses difiettrs, il efl vrai , fatiguent lit oràllcs , Mais fin Cttijïmer fait mtrvcillet.

~E~ Mon Cafcon A. S. vient de me donner une plaifante gafeonnade } je le félicitois fur ce qu'il avoit eu le bonheur de n'avoir pM été rencontré par les mê.mes voleurs qui dépouillèrent fon frerc qu'il venoit de quitter, dites Plutôt,


m'a-t'a répondu. que les vclctiri font i i fircs.,. de nt nt'.tvotr ptts rencontré.

) connois l'humeur du Gafcon, il aurait fui avec la même vîtelîc qui le fête nda memillcufcment dam uncoccafirn moins pcrillcufe , où il s'agifloit pointant de (on honneur.

A. S. aime le Taire d'une telle palîion , qu'il ne lit 6c n'étudie que ce Poète, &i avec toute Ion application, je trouve qu'il ne lui rcfTcmplc qlÙ n une chofc, iuftemmt la plus fâchcufe & la moine honorable ; c cft qu'il en aufli pauvre que lui. Le Poctr Italien étoit réiluii à une extrémité fi grande, qu'il fut contraint d'rmp'untt't' un écuà un de (es meilleurs amis , pour fubfiftcr p. ndant une Ccmaine. Il ht un joli Son- net pour prier fa chatte de lui prêter durant la nuit la lumière de Ces yeux, parce qu'il n'avot pas même dcquoi acheter de la chandelle. Ne dit - oli pas auffi qu'Homcre fut obligé de mandier fon pain f Faut il que le mérité foit fi dépoui vu de fortune ? 6c la fortune n'eftcllc pas bien injufte de n'accorder Tes grâces qu'à des ignorant & des ftufides.

&~ Le Medecin nouveau venu ici fait profcflîon d'être grand niythologi-


Re. Pour marquer fon habileté, il allure que quand on a dit que la fonta ine Satmacis éfemtnoit les hommes,on cntendoit que fon eau , par une propriété admirable , rendoit femmes les hommes qui s'y biijîtioicnt.* Si le bon homm* trop crédule avoit lû les bon. Autcnri qui ont travaillé fur cette matière , comme Vitruve , il y auroit vu la eaute de cette aplication » les Montagnards qui y venoieiit puiferde l'eau, y appte noient des Grecs une manière plus douce & plus civtlifée que celle qu'ils me noient dans leurs Rochers : E.1 atjtta

mn impndtco worbt vitia , fed hunt anit At it dnlcehnc mvllitis animis bAt.

bitrcritm earn f.m.un adept* eft,

f~ On appelle Chapitres, les Af* femblces dc.% Chanoines & des Moin s, à caufe qu'elles fc faifoient derriere l'Autel » qui cft à proprement parler le chevet de l'Eglifc De-là vient le nom de

C hlllttier : Nott a capttnda cera fed À capitis Ecltfu j cttjm curtm d'" fttftodiam ferebat.

» Selon M. C. T. Moniteur Dtifrenc-Tfichct, tchctoit les Livres à la toife quarrée, & Moniteur Naudé les achetoit au pied. Pour les mefurcr il Ce fervoit de (ci mains Ramées » mais


avec une précaution fore finguliere , fi l'on en croit ce que céc Autcur.tèmoigne avoir entendu dire, c'eft que pour taire la mefurc plus longue , ilaliongeoit les pouces de les ganJs avec de petits bâton;. On a voulff Cc divertir par ce petit conte aux dépens de cét habile hpmm".

fi-gy Cnmincs fut enterré à Paris dans rEglitè des gratHs Auguftins. Son Tom- bcauportoit un Globe en relief avec un Chou cabus,accompagné de cc mot, le monde n'ej} '1,,',.1'141 je ne l'ai point ,vù, je l'ai oui dire,& il rn'importtroit pHt de ne l'avoir jamais apris *de telles devifes ne ré joui lient pas allez mon ifprit.

a?"-3- Le Sieur Berger lad\: bien ti onv pé au vingt-troilîéiiu Chapitre du premier Liv e de (on Htftoire des grands Ckemtm » en interpréta ut une mferiEt ion antiuue qui narlc d'un nommé ).cimius, lequel cil nommé» mtdhtu Climats & ChirmfMs vrulàrtHs* Sa méprid n"tft point pardonnable « outre qu'il fait deux perlonncs dune feule , il traduit un Chirurgien êcculilh nom- mé Chnicus Chtrurgus, 11 devoit le fouvenir qu'on appciluit medicoi CU* ni cm à au* qui pratiquoient la l\{\,Jt,;-


cine, en obfervant avec loin les malades dans le lit.

<~~ Je ne fçii comment un auflt habile homme que Strabona pli nvancer que pcrloiiue n'avoit am.iflé des Livres avant Ariftote. Comme je ne doute point qu'il n'ait lû Athénée, il pou* voit rapeller dans C, memoire cjue cét Auteur parle d'un Polycrate, d un Pi.liftrate » & de plufuurs autres qui a* voient fait^cs Bibliothèques. Tous ces F;,'ns vivoicnt * même allez long tems avant Ariftote.

~3~ La Medée fur laciuelleon trouve des Epigrnmmes d.wsrAnthologie, étaie l'ouvrage d'un P»infe nommé Tiraomaque, originaire de fiifancc & ccn - temporainde JulcsC f;»r. A propos ds cette Mcdéc tanteftimée , quoique Ti.

momaque n'y eût pas mis la demie re main, Pline parte ainG J Li. 11, c. tt.

llltti pertjum rAr"m ac memeriJ digHMrn cttam /uprem4 Optra artifi* rum t im!trftc.t IU que tabula* fuut fom jtrtfridit , Tyndarichts NtcotrAchi t M cdtam Timmachi t fir (1' diximttt Yentrt", jdptllit in nwort cjj't admratiom a nam ptrfttta. Jules Ce'

fii acheta cette Medéi & un Aian du même Peintre « quatre. vingt lakuts J


C'( fi. ;a-dire t cent quatre-vingt-douae mille livres de nôtre monnoyr. La fljoi rcur des Tableaux n'a qu'augmenté depuis , fie je n'tfpcre pas qAc l'entretien des curieux diminué' j quand le bon goût y l'ft. j'nprouvi l'emplette t mais je recette un argent quife diffipe à a Ile mbler de mauvais morceaux comme de précieux crn mcnsdc cabinet.

tta.. Moniteur D. M. m'aoffenfé, il l'avoué', & s'en repent. Je , lui pardonne de tout mon coeur * c' eft être jl"(:i qitc inn 'cent que de fc repentir de bonne foi »

Qtem pmuttt ptcci-jfe , pent tfl inHOCtMJ.

/," ii", ,', U J.I f,, ̃' 00/ttfrr 4 *tz/uH0&

Quand même Scneque ne l'auroit pas die, je trouvoii cette vérité gra.

vée dans mon cfprit. -

P3» Pauvre Scienu ! Science mal- lutirtuh ! Que les Partifans ont aujour* d'hui peu de crédit Je ne fçai comment entendre ce qu'on dit de nôtre fiécle } par honneur il ift npellé le régne des Sucuces & des Ara : cependant quel cas rfit-on des Sçavans ? Eux-mêmes quelle l'o tune fwn. ils ? Quelque cho* le qu'on dite de ce régne « il n'et f que

tf, t~ , -4 i i '» l .i , 1..

'tif' Ii "/J I f. < 1 ̃ » v h t -.-


in Pdrùbm, en comparution de ce qu a été. Tuffcz^n par un excmple.

Quelle différence entre 1 autorité f que fUnivcifité de Paris a maintenant SC telle dont elle joiuiVoit vers je comtncn ccmentduliécle. Cette Umverlue IY,l i-, autrefois faTurifdidion particulière: Son pouvoir ctoit tel que h quelqu un de Us tlljCtS avoit commis un crime 1 il n etu.r pas permis aux autres Ju^es en coït Itre. Uiie Cloître des Matluirins en donne une preuve auttntiquc » envoie» PHiftoirc , b nx Ecoliers furent condamne* & exécutez. par Sentence du Prevot de Pans; rUiiWcrfité ne pouvant foufttir que les Privilèges fuflent ainli blefiez , itifp.-udit tous fis exercices avec tins de fermeté , qu'enfin on obligea le Pave: * Paris à hirc porter aux Matin» m I.» corps de ces iciu Ecol.crs, a prés tes a.voir lui-même détachez, du gibet de Montfaucon où on les avoit pendus, & de les baifer àlajouë, quoiqu'il y cul plus de quatre mois qu >ls euflrnt c:c ainfi expMlz. Les temps font bien change , lur la faute de qui ? Pour le cou

noitve il faut examiner i fchacun "c ioncc pas plus à fes intérêts pa.ucul'iors, llU J ceux de la compagnie.


ri--%. Le Cardinal. a imité dant «esOuvrages Ciccron avcc tant de foin & de (empale , qu i! n cmployoït aucun mot qui ne fc tlOlIvàt dans les œuvres de cet Orateur. 11 y en a même qui di.

lent » mais te ne le crois pas » qu'il avoir tant de palîion pour In pureté de (on ftU le , qu'il 11c lilojt ni la Bible, ni Ion bréviaire , de peur de corrompre fa belle latinité.

, .,:'t- Mr. fe R, Youlojt donner des ornemers à l Kj»lifcd'im Village dont il étoit Seigneur. Il avoit dclîlin d'y faire meure Tes Aimes, non par une vanité mondaine, mais par une piculë précaution tann que ces oinemcusnc fe perdiffent point, par la négligence ou par la mauvailè foi de ceux qui en ont Coin.

Mr. D. C. aprouva la léfclution du Seigneur , mais il lui cou (cilla de faire ctiloite qu ou ne pût point découdre Ces Aimes, & pour cela de ne eoint lailîcr d étoffe derriere o afili que lionvouloic les oter pour éteindre le (buvenir du bienfaiteur, ou pour les vendre à d'autres ParoilUs , il v parût un trou qui lendit dificile ^finjuftcufagc qu'on pourroit rn faire. j'etois prêtent quand Mr. D.

., donna cét avis : HOUS le trouvâmes bien imaginé.


{j.J. Celui qui entreprit de bâtir le Pont Nôtre. Dame étoit un Cordelirr qui s'apelloit 7vciW'itts. On écrivit tes deux vers fur une des Arcades du Pont i

JtUHndiU gem vmm pofnit tilt fcqits* na /'OHtf",.

IJHHC tt* jure potes dicere rPorttifiititt.

Gens de Pratique » gens de précaution, MonfieurF. I. par exemple » a voit engagé fa femme à tclkr en faveur de Moniteur N. dans Pc perance que ce bien lui reviendront. Pour plus de précaution il fit faire un feerni Tcftament qui calîôit rautrc, afin que fi le premier ami ne lui étoit pas n Jette, celui ci duquel il fe défioit moiiH * ne lui fit pas la même infidélité , dans la crainte de voir Ton legs anéanti par un troifiéane Tcftamt nt. La fuite m< ntra qu'il avoit agi tréi- fagement pour Ces inteieis.

C'dtli ce qui s'ap.llc im Procureur habile. On dit qu'il y a des Magiftrats qui ont eu recours au meaM tour d'àdi'ifle.

fi«^5^ Lo 11. Drcrmbrc î 4/• tfl mort un Commis de Monfieur l irubct Trc(oricr de fEpagn:, nommé lal1Baptifte Lambcit , tiU d'un Proàitcur


des Comptes, petit-fils d'un Medeci., de Paris H neveu de M. Guillcmeaa nÔtre Cnllégllc, j'ai été fon Medecin depuis huit ans ; il m'a lailTé par Tc(tnment trois mille livres, & un autre Àrtitle qui vaudra plus que cela. Il avoit le rrn droit tout confumé ; dans le follicule fc font trouvées fcitc pierres qui pcftvcnt quatre- onces. Le pou 1 mon étoit aufli gangi ené ; il cft mort tout fec fans aucune violence, ayant eu beaucoup de temps à donner ordre h Tel affaires, Il étoit riche de trois millions qu'il avoit gagnez f. dans les Partis, étant Commis de M. de Biillion. JO.

Pour îivoir été Commis de l'Epargne pendant dix-huit ans. j®. Par fôn grand ménage , n'ayant eu mai (on faite que depuis Pâques dernier } j'écois fort en Tes bonnes araecs > mais j'ai toujours méprifé la fortune dont il vouluit me faire part.

fy-g. Le Curé de faint Paul a ordre du Koide fc retirer en famaifon de Campagne, pour avoir troublé le Sermon du Père Lingcndcs t qui préchoit à cette Fareille. Les Curcide Pariiècomrnencent à s alfcmblcr pour procurer la liberté de leur Conrivre » ce qui pjut ia enfin arriver après quelques jours ds p. ni-


tcncc. Voila re commencement d'une guerre de gens déformez , & qui n'ont pour tout canon que celai de la Mdfe, & pour épée que le bâton de la Croix.

Cette controvcrfe ne tuera perfonne : Plaire à Dieu qu'elle n'cngendre pas plus de feandafes que de blelVures !

Elle produira , fuis doute, quelques filÎtes, dont il Faudra eiTayer de nous divertir. Si j'étois arbitre du différtnc. je fçai bien de quelle manière le régler , j'ai un fecrct infaillible pour les accorder * mais je ne le déclarerai que quand on m appellera à l'aflcmbléc , où l'atflirc doit être jugée.

t~~ Le bon homme Bonaventure Dc fpericrs , Poète du dernier fiecle, n'étoit pas heureux en Apologues. En voici un. dans lequel je me ferois un vrai plaifir de trouver quelque finefle* 11 dit pourtant y en avoir, car c'étoic le dclîcin de l'Auteur ; mais clic m'échape , quelques efforts que je faite pour la rencontrer.

APOLOGUE sua L'AVARICE.

f'<r;a'K l'homme ttvaricicux » 7vm mtftrMe & /I;S";"',"<.


Il me fbuvient d une allume lie , Laquelle ctant luifaiste d, belle, Se voulut d'un manche gArnir J jjfin de contean devenir » Et pour mieux t emmancher de ",¡"", Tailla fin manche de fît même, Et le taillant elle y WlUJà t jfit y muftnt elle ,,¡:,

Car le contenu bien emmanché> Etant déja tout ébrtchl, Se vtd gauii par plus de neuf, D'être ainfi usé tout fin ntNft N'ayant plus ce tant deux trancher * Comme devant ftte s'emmancher.

En bonne foi , il n'y a pas de g.ilimathias pareil à Cclui-là. Si le bon homme Defperiers étoit obligé de faite l'application de fon Apologue , comment s'y pt'endro;t.

il ? Et que!: raports trouveroit-il entre l'avarice & le manche d'un couteau ?

-. A.

pE~~ Q~on elt racné de le voir battu de Ces propres armes. Le doifl; VI R. a éprouvé plus d'une fois ce chagrin. Souvent on lui a citilt" pleine Audience fon Ouvr.igc fur les matie* res Ecclcfiaftiqucs , oppofé à ce qu'il venoit d'avancer en faveur de fa Par-


tic. Ce quon dit de vive voix parte bi n vite , cc qu'on écrit demeure.

RLhv-ufe contrainte pour un Avocat j4menr , que cette qui l'oblige d'écre toujours de même (Intiment !

~~L On f-m ici un grand état d'un Livre intitulé : Rcligio Ai édicté Cée Auteur a de l'cfprit. c'cn un mclan.

colique agréable en Ces penfifes » mais qui a mon jugement cherche Maître en fait de Reltgion. comme beaucoup d'autres; & peut être qu'enfin il n'en trouvera aucun. Il faut dire de lui ce que Philippcs de Comincs a dit du Fondateur des Minimes, l'Hermicc de h Calabre, François de Paule i II ef encore en vie, il pettt anjfi bien empirer "llfml"der.

iV i Moniteur Moreau m'a dit qu'il travailloit à la vie de M. Naudé. Je fuis ravi qu'il Veuille l'en donner la peine.

Il Ce porte mieux, mais tout eft à crain* dre à un Vieillard : Les jeunet gens peuvent mourir , d- les vieux ne peuvent Pu vivre long tems, dit un vieux Proverbe Hebrcu. Je viens d'apprendre que la 8 bliotéque de ce Monfuur NiuJé a été vendue dix mille francs au Ctrd inu Muarin, elle valoit deux fuis plus t & lira lus trois fois moins.

MAI 16/4.


il y avoit quantité de Livres qui ne lçauloient plus fc trouver.

ft<~!~ Tout bien dit , Anacreon t Se ceux qui boivent le plus , difent L. C.

ce font les Muficiens. Le naturel Marot a badiné autrefois fur cette maxime bachique, quand il a écrit : JE H mojant chanter quelquefois t T" te plaint 4n'être , je ne daigne, M "P";"', & que ma voix M ente bien que l'on menfeigne » Voire lot la peine je prenne D'apprendre Ht ,re tmi, fia, fil , la : Que diable venx tH que j'apprenne P le ne bois que trop fans cela.

Le Chanter altere. le boire defaltere. Quelle merveille donc fi le Muficien cherche à boire. Oh, mais il y en a qui boivent jutqu"à troubler leur cfprit « Se qui fc mettent au Public en ce pitoyable état. hVbien » imaginez* ten , ima g inezvous que vous êtes des Lacedemoniens, aufquels on expofc des cfclavcs yvres, pour donner horreur de l'yvrogncric.

Il faut autant qu'on peut, profiter de tout.

Moniteur M. M. R. D. conferve bien prccieufemcnt un Recueil


que fon grand Pere à ion Pere & lui.

ont fait avec beaucoup de foin, de toutes les Enfcigncs imprimées t que les Marchands de Paris donnent d'ordinaire à ceux qui viennent acheter de leurs MtrchandifcS. Ainli on peut trouver 1) l'o iginc de bien des gens, qui ne Vv n'ont jamais defeendre de l'élévation oit 1,\ fortune les a placez.

.,jzuo 1-e Doilcur - - - bat TA femme, & ta laill mourir de faim. 011 diroit qu'il Veut l, tucr, afin qu'elle (oit fâinte & marty e > psir les maux qu'il lui aura fait (ouriVir. On verra qu'il aura enco* re alf. t d'ambition'* pour pi étendre par ià du aedit en Paradis, mais il fe trompe » j: voud'ois que pour fon bien quelqu'un'ui dît à l'oreille le fensmyftique de ces deux Vers de Virgile :

If on tiki regnartdi vtniat tam dt r* libido.

Qtamvit E./:JIi miretnr G rtci* tatfipos*

C'tts piuvre bcile-mere qui lui a donné fi fille en mariage , voit trop tard qu'on n'a jamais bon marché de mauvaife m-trehandife. Dis gens aufll capricieux que ce Do&ur > ne dé.


croient point Ce marier , pour n'avoir pas tant de témoins de leur folie. Cette pauvre infortunée , P:ltt dire ce que la femme d'un certain jaloux d'Italie difoit :

Vlftitt 46 txcmplo JHjitrudifcitem** trts N, nnbat iftttto filia vtfira vire.

fcflL A propos du mot de Bipontimtt t je peu le que Stella vouloit dire j qu'il écotc du Duché de deux Ponti au alatinat du Rhin , d'où étoit le Volf.ganeus Duc de deux Ponts, qui vint en France fous Charles IX. avec une armée » pour fecourir les Proteftans » & qui mourut de trop boire à la Charité fur Loire en Il'9. On fie ce Diftique Latin :

JPOMS !H,".fI;t AfllM fill,rAr"", ph nil. fonttm Febre tremens ftriit 9*1 tremor trbu trat>

b. Les HyppophAges, dit un cer- tain Chronologue, peuples des Indes » vivoient de Chevaux: ceux de l'Ifl dc Carre. de chiens 1 les ApiGphagcs) de


fcrpcns : les ZiganteS > lictilites crethin.

pie de Singes t les Mcdes; de f..ioilig d'ours & de tygrcs. Cela cil il bi.-n vrai?

J'aime mieux le croire que d'y aller voir.

Qjnnd je prendrais cette peine » je ne trouverais peut-être jamais les Apiophages , les Hyppophages ni les Zigantes. Ils ont fans doute changé de mœurs pour manger de meilleurs morceaux.

~M~ Il y a des miferes réelles 6c indépendantes de la comparaison j quelque chofe que dire le tragique quand il parle ainli :

Eft mifer nemo nifi comfuratm*

Croit il d'î brmne foi que les douh urs d'une goutte bien formée » n'étoienc qu'un mal imaginaire & fans icalité ?

\13.. L'Hiftoirede Pline eft un des plus beaux Livres du monde j c'eft pourquoi il a été nommé la BtUiothi* qui des pauvres : Si l'on met Atiftoce avec lut, c'efl: un ; Bibliothèque pref- que complété î Si l'on y ajoûte Plutar.

que & Scncquc , toute la famille des bons Livres y Ccra o perche mere, al.

ne & cadet.


C~ ai appris que le Comte d O- $livirefc cil mort en Ei partie , très-re- *greté du Roy. Car quoiqu'il fcmb;.lt disgracié » il ne lailloit pas t< ujours d'avoir grand crédit dansj l'cfprit de (on Maître » & de fait le gouvernement cft encore entre les mains du Comte de Haro (on neveu, LUi Efpagnols font courir le bruit , que le joue de fa mort il arriva le plus furieux orage qui fe vit jamais, & même qu'une rivière fe dcbotda & penfa noy; r tout Madrid. Je laille tous ces prodiges qu'on croit arriver à la mort des Grands. Quoiqu'en dife Titc-Live & quelques autre*, anciens Hiftoriens , je croi qu'ils finill'ut comme les autres.

Nous avons vu le Cardinal de Richelieu mourir ici naturellement fans miracle , aufli bien que Tans orage , un des plus beaux jours de l'année à quoique ce mt le quatrième de Décembre.

4,^%, ai ce matin entretenu un homme de Cour , qui fç.\it bien des chofes. 11 m'a dit qu'à la vérité le Cardinal Mazarin a eu des doul eurs néphrétiques , & qu'à la fin il a vuidé une pierre, mais que depuis il ne s'en dl: point fenti ; de forte qu'il n'a point de pierre 1 fi cc n'eft U Pitm [hitofo

Odtuk i M f ̃

* 6. Juin >6/4.


fhale t par le moyen de laquelle il amerveillcuiement amalfc de grands trefors.

ïfZàf On vient de me dire que le feu a pris à cinq lieues d'ici Il à Marnon prés de Lagny 1 par larfaute de la Prieure , qui chercha des Couris dans la paillalte de Ton lit. Tout a prcfque été brûlé hors l'Eglife. On dit que la perte eft de prés de cent mille livres* Trois Rcligicufcs ont été brûlées vives. Il y en avoit une folle.

Un jeune Gentilhomme aux Gardes nommé M. de Tilladct, neveu de M. te Tctlier Secrétaire d'Etat , A été tué miferabtement par les laquait de Moniteur d'Epcrnon , au mois de envier 16 J 4. Les carroffes des deux M.\îttcs s'étoient rencontrez & entreheurtex. Ces laquais vouloient tuer le cocher de M. de Tilladct , le Maître forcit du (arrolTe pour les empecher.

& fut au Ai tôt accablé de ces coquins qui l'a friffiti crent. Depuis ce teins-tt le Roi a donné une Dcclaration, contenant défenfc aux laquais de porter des épées ni aucune arme à feu 1 fur peine de la vie : enjoint aux Maîtres de les habiller de couleurs diverfes » afin qu'ils foient reconnus.

Oz.â6. Mon Dieu, qu'il cft bien vrai,

i/Sept.

UJ".


que fi l'on voulût ménager fis pas , on pourroit fart un grand xojage de ceux me l'on perd inutilement 1 Combien de rois un malade nous mande Vil de le venir vofr » à qui une vifite fuftira pour ordonner ce qui lui cft necc flaire ? Au refte, je ne plains point mes pas «ceux du matin me préparent un ragoût pour dîné; & ceux de l'aprëviîiié, un autre pour mon fcupé. on marche à ce compte fans beaucoup Ce fatiguer ; du moins l'agreable fatigue que celle à laquelle fucccdc un bon repas, & le bon repas que celui qui peut être fuivi d'un peu d'exercice.

tfm- J'ai dîné aujourd'hui chez un de mes Confrcres , avec trois .autres.

On a beaucoup difputé , deux contre deux Sophiftes ficflRz ont fi bien pris leurs mefurcs , qu'ils ont paru avoir raiton. Je me fuis fou venu dans cette oc ca fi on des Vers de Marot en fin enfer, fur les Procureurs : Ce font criars» dont l'on fiHti,,,, tout droit : Droit contre tort, l'autre tort eontrt droit ;

Et hen finvent par cantele fubtile, Tort bien mené rend ton droit lnotoir.


p~a~ Eftre promt à récompenfer & lent à punir, carndcrc digne d'un grand Prince :

Sed pi get .d pee n m Prince pi , IItl præmia vclox QutejHe doltt qttoties eogitur ejfe ferox viticit femper, viflis tit !lIrc,- re pojjit.

Cette idée eft belle & magnanime. Un homme qui s'aftiige du mal qu'il cft obligé de faire aux autres » fie qui cft puni par leur propre Cllpplice. Un Roi qui eft viâorieux, ah-n de pouvoir être clement, fie qui ne cherche dans fa y ilkoirc que les moyens de faire grâce aux vaincus.

,;i Je mets au nombre des choies difficiles à croire celle que remarque Paufanias : Il dit que le Fleuve Selcmne , avoit la vertu mcrveilleufe de faire oublier à tous ceux qui s'y baignoient » l'amour qu'ils avoicnt en y r entrant. L'eau Ceroit un remède (trop facile & trop naturelle, pour t guerir une paflion nufli fortement

Ovid, Part, lu 1.


enracinée dans le cœur de I nomme , que l'amour. Et je titis perfiladé, que s'il y avoit dans le monde un Fleuve qui eut cette rare propriété , perfonne n 'iroit s'y baigner , tant on aime là foibldrc & I objet qui la caufc.

Jeanne de Catulle , Jhllcdc Ferdinand & d'Ifabelle » conçut une fi violente douleur de la mort de foil mary , que perfonne ne rut la lui faire oublier, quoique tout le monde s'cmpreTsât de la confoler : Elle ne fortoit que la nuit : Jamais clic ne vit depuis cette mort la lumicre du Solcil » mais feulement celle des flambeaux & des étoiles, elle ne cherchoit que des objrts lugubres pour nourrir (on afllilHon.

Je connois une femme, qui depuis trente ans qu'elle cft veuve, conferve encore fon appartement tendu de noir.

La Police dcvroit à la fin terminer ces monftrueiifes douleurs ; mais fi elle ne le fait pas, c'cft parce qu'dies @ font rares, & qu'on ne craint pas qu'clics

tirent à confcqttcnce. En eff-t, on ne voit que trop de femmes , que la mort de leurs ma, iç réjoiiit ouvrttcment, les plus affligée s ie confolcnt bien-tôt ; le g'and nombre des


des fécondes nopecs , ou la d inflation des veuves (ncore en état de plaire » montre qu'il n'v a p'm parmi les hommes de douleurs immortdlcs, ni de Vi a:. dcfelroirs.

Q~ib~ Les (perdes publics ne me touchent gncrc, ils me rendent mélancolique > moi qui fuis lutturcllmunt joyeux » au lieu qu'ils divertilUnt I s autres. Tout cet appareil me f.lit déplorer la vanité de Cltll qui s'y attachent: 11 lit: vrai qu'on ne prépare point cette montre pour les Phi'ofophes , de l'honneur & de la capacité delqucis je voudrois bien être ; mais c'eft pour le vulgaire, accoutumé à ouvrir de grands v ux fur des bagatelles, & à te laitier ébloiiir par le moindre éclat. Le jour de la fupcibc cnti ée de l'Amballackur de Pologne , je demeurai dans mon cabinet plus long tcms qu'à l'ordinaire, je m'y employai d'une maniéré il pouvoir être content de moi. Mes voi* lins difent que j'ai grand tort de n'avoir point été à cette ccrtmonic, qui t Il une de:, plus belles qui puiiUnt cire jamais vues i Ils me reprochent que je fuis tlOp peu curieux & trop mélancolique ; je répons qu'ils re (ont point allez ménagers de leur uns. Je m'ui

Nov.

1641.


ra porte aux toges ; s ils me condamnent, je kur plumets que !» première fois que Je Pape viendra à Paris, rirai exprès jufqu'à la ruëfaint Jaques au devant de lui , où je l'attendrai chez un Libraire en lifant cfticlque livre, &

encore devra- 'ton regarder cette démafchc comme 1'. tl'. t d'unc grande complatfânce. Car à dire la vs-

rité , li le Roi Salomon , accompagné de la Reine de Saba , faifoient id leur cntiée avec toute leur gloire , je ne (çai li je pourrois me refoudre à quitter mes

Livres ; mon étude , me plait an delà de ce quife pallc dans le monde pour etre agréable , curicux) magnifique , & je préfère mon cabinet aux plus riches Palais de t Univers.

Il faut trop de choies pour nourrir la curiollté des hommes , moi qui ne fuis point curieux , outre que j'ai une paflien de moins, c'ctf que je n'ai pas befoin de tout ce qui cft ncceifairc à la contenter.

kFZJi* Le Livre de M. Riolan contre Pcquct , fera bientôt achevé. On dit que Pcquet menace de dire bien des injures à M. Riolan , c' eft fignr qu'il n'auta guère de raifons de rtftc : C;.ux

Anrfl f J, 1- 1

1


qui dans une Diilettatmn ont rccours à l'invcélivc , montrent qu'ils ont peu d'erpdt , l'Auteur qui ne tépond pas , fait voir qu'il en a beaucoup

Sbj~ Un ancien A dit que la colère n étoit bonne qu'à tout gâter ) & qu'im jour Minerve, quoiqu'elle fut ta Rein,: des Sciences & la Ocelle de bien dire, fit un (blecifmc dans la coltre.

~, Le fils de M. F. m'a demandé des confcils fur un Ouvrage qu'il veut entreprendre. Le premier que je lui ai donne, dl: celui que j'ai reçu d'Horace dans (on Art Poétique : Ecrivains, thotftjfttoujours des matteres qui ne /iieut point du dejfut de xoire portée : tXAtr.ine^ long- ttms ce que vos epautts peuvent 00 ne peuvent pas fchtemr. Ce.int qui aura eboifi un fit ,¡c', proportionné à fil flrClI, ne manquera ni d'ordre m d'exprelfion.

Sumite materiam veflris, qui fin hi' tIS. aquam Vtribus, & verfiite diu, quid fern recufent, .lZ!!iá vale ant h"",tr;; cm ltalC /f itjla* em ra,


Ncc ficwdm defirtt J;ltttt j tilt IHindus orcic.

Voila un confcil bien négligé.

Nous ne cor fit (ton* pour écrire , ni nos forces ni nos talcns. On s'embarque dans des fujits qu'on ignore , un fçait impa* faite ment les autres- De là tant de mauvais Ouvrait.s , qui à la honte du lîcclc, infeCl.iu la Republique des Lcttrrs, où @ pcticnnc ue dcvroit être admis cHÙlprés de longues & de fijavantes énrriivvs.

S~St* il n'y a aucun art qui puitle ic.ablii une pudicité gâtée.

Nulla reparakilis arte* I Iff' piidicilia (it.

QtHqties precautions que Ion pre line , on lort de la contrainte pour rentrcr dans I'hnbitude, on s'&hape & foi* anrmc , on ne montrc qu'une puduir incrrtaine & tremblante » on fe dépouille cr.Hn de tout artifice; 6c las

d cmprunter les apparcnces d unc vcrtu qu' on n a plus, on montrc trus les dlfauts qui lui ont fucetd £

<~~ On vuyoit du terns de Francois

OvM.

lF


premier » trots fortes de Nobulk-, qu'on voit cncorc aujourd'hiii ♦ & ql\' on verra, jocrois, cnco;c Ioni ums.

Nous vorofts MtmrXhm troÙ flrtcJ de NrJbltjfè, lJune attx itrmct s\thitne t & Ait' rre s'.tpparelfe , CtI(ntli.Jc tll.r:. m.1lfm , I autre hau- Cap nav i e en ft tH.t'te I A Cour, Ft aprei U favairt ambtticttfc Cour

J.t Onervier infolent 1 cut quereller rf' battrc.

J.e C.if.l iter p!anient' par Prace's vent delt.ittre : Et le minion de Cour pour croitrc f.i "MI(Ùll , S'arnu le la f.ivcuv entire droit 0' rdijj",

Cotte pcnGSc de Mirot fburniroit lien ra bien d:s reflexions, en* j'aims en faire , je n'en fer/n qu'unc pourtant. Voila bien d. *

Noblcflel icablics , NoblcfTe qae produifent Icsarmcs> Noblefll* qie donne la nailTancc , Noblcßë qui vicnt de la faveur. On ne prtrlu point de cclle qui eft li Blic (te la vcrtu Be l'ouvrage du mcritc. L !

hommcs n'admcttent point ccttc


dcmierc gencalogic tit. aiment micux un blafon fupcrbe qu'une , fimplc Cageßè; & mot je prcFci c la i moindrc qiialtii des faies J à tout le U fade dcs Nobles.

Monlieur Naudé , Bibliothc.sairc do: Monlieur Ic Cardinal Mazai in , iuume ami de M. Gartcndy , com.

me il eft Ic mien , nous a engages pour Dimanche prochain, à aller lbuper & coucher en fa maifon de Gcnttlly » à la chat ge que nous nc ferons que nous trois, ft que nous y ferons la déban.(he, mais Dicu fijtit quelle debauthc.

M. N.1lté n'a jamais bù que de l'cau, MtGilVcniy eft li dtlicat , qu'it noi'ct'oit boirc de vin , il s'imaginc que ion corps briilcroit s'il en avoit bù.

t'cll pourquoi jc puis apliquer à l'un & à l autrc ces Vers d'Ovidc :

'in.i frgir , gewdet fUll mtru abfttmtas units t

Pour moi, qui ne puis que jetter de la poudre fin l'écriture de ces deux grands hommes, je bois fort peu : ce lira néanmoins une débauche, nous l'avons ainfi refolu i mais une dèbau- clic philofophique , & pciK être quel- qu. cliofc davantage.

fit d.

Ir , 1\1 ̃ * ,,,r't,


fTL, Nous attendons de Hollande , Maint viri magnum opns de difeiplirtis.

C'efi Gerardus Joannes Voulus , lo plus gavant homme qui foie en cc lia Il.

là, fi vous en exccpCftnôtrcMon(t:m de SaumaiCe & Daniel Hcinllus. Nous attendons du même Auteur le curieux te bon Livre Dt Htjhrtas g><<as & Utinis.

'~*~- Tout cc u"à fait Noftradamus, ne (ont que des rêveries & des rebut de Provence :

NoflrA damns, €Um verify damns » nam fdlltre noftrnm t,'b , JEt qnttm verba damns nil mfi Noflra damns.

L-s Huguenots» & entr autres Fric Spnnhcim , in daims Ev*n$eltcis , attribuent ces deux Vers à Theodore de Bcze , mais cela n'tft pas. Us font de Carolus Ultervius » des preuves duquel on trouve un petit recueil qiv: i ai céans. C'cllic même nom de ce- lui à qui le grand Buchanan a dédié fou Franeiftannt & fratresfrattr rimt ~e~-. Nous avons en aujourd'hui une Qnetcufc, qui a fait, ru tic peut pu mieux s les affaires des pauvres &

Avril 16 a et.


les fiennes. Elle a trouvé beaucoup d' argent pour eux , & encore plus de ttvius pour die. On f ouvoit dire dans le tcnis qu'elle quetoit : jQj^i Lt voit en ce peint fi pleine J, trijicjjc, ¡: (nit fii rencontre & le lieu » 1.1 dur,ut woins au nom de Dieu* Pue pour l'amour de la DÙJft.

0", tjil Partifan des femmes entreprend un ouvrage contre les hommes, où il pi étend les accommoder de toutes pièces. 6c montre que la ccniurc contimn IL- que 1 on tait de la con(luite des femmes, conviendra mieux à telle des homme; : Il prend pour texte de l'Apologie du beau SwXCj ce Vers de Juvcnal, Sat. i.

Vat veniai* corttu, z exat cenfurM celumb au

Sous le coritis, il entend les hommes c cft le fujet de (A première Partie s tZ fous le mot de colttmbai, il entend les femmes * c' eft le fujet de la fccondr. Il n'rt qu'à mettre un petit grain d'amour dans fon OLtVragc) cela


aidera extrêmement a fane valoir h - - -

caufe des femmes. Elle a lxluin de bons Patrons; maison fera de cette caufe comme de toutes les autres : qu'importe que le droit y tott.

quand la faveur vient an il cours.

Avec clic il n'eft point d'affaires qui ne paroi lient infaillibles, ni de Procès qui ne fc gagnent.

i:t:').. On ne parle ici que de Monrictir le Duc de Bjaufort , pour qui les Parifcns , & particulièrement toutes les femmes, ont une dévotion très fin.

gulierc : elle va même * on p::ut le dire ainfi, jtifqu'à la fuperftition & l'idolâtrie. Il y a quatre jours qu'il jouoit à la Paume dans le Marais, la plupart des femmes allotcnt par pelotons le voir joiier, & faire des vœux pour r., profperirè. Comme elles faifoient du tumulte pour entrer & que ceux du logis l'en plaignoicnt, il fut oblige de quitter le jeu flede venir lui même à la porte mettre les holas 1 ce qu'il ne put faire fans permettre que ces femmes entraffent en petit nombre les unes après les autres pour le voir ioücr. S'appcrccvanc qu'une d'cntr'ellcs le reg-ardoitdc bon ail » il lui dit : Hi Inert, WA Commère » vous avck.ioHÎH entrer S quel Ji.r;.


Jîr prenez- vous a me voir perdn ntsw ar#m ? Elle lui répondit : Monfienr de Be AH fort > jouez. hardiment » vont M mtwtjHereK pat d'argent , ma commero que voit a & moi » vent avons apporté denx cens Inu t s'il en fam davantar te , j'irai en chercher encore atitapit.

Toutes les autres crièrent alors qu'elles en avoient à Ton (trvice. il les remer.cia. Plus de deux mille femmes le vi(tarent ce jour-là.

Quelque trms apréi partant vers faint tuttache, une troupe de femmes cam- nunç:i à lui crier: Monfienr » ne an* jaîttK, pat an mariage avec la Nii- ce de Maxjtrin , quelque (hoft ijne "'ull.f fa/Je oit yne vous dife Monfienr tle Vendôme, b'tl vtnt abandonne » TCHJ ne tnanqnereK de rien » nom vont fi tout tous les ans ont penfion de foiv.iMte mille htret dans la Halle. 11 a tlit tout huit » que fi on le perfecutoit à la Cour. il viendrait pour être en aflurance » Ce loger au milieu des l laites , où plus de vingt mille hom- nu s le garderaient. Cette rencontre a donné plus de divcrtiflcment que de peur. Mais voici bien pis. Ce Prince lt,4 de trente-deux ans » s'étant échauft fè e ii bt) du vin .&. de la bicre t 0c a

M." If.,.


lourtfrt une grande douleur de rems, durant laquelle il a plufieurs fuis vômi : Dés que cela a été (çlt dans Paris , le peuple s'clt imaginé qu'il a voit été cmpoifonné par ordre du Cardinal Mazarin. Sa mai (on fut auffi tôt remplie d'une infinité d'hommes & de femmes ; même Monficur de Vendôme fon pcrc a cru qu'il y avoit du poifon ; & fur ce que les Mcdecins détruilircnt cette conclure , il les avertit qu'ils devoient prendre girde de plus prés , que ce poifon étoit Italicn, Se que les Italiens etoient plus fins emnoifonneurs que les François; mais enfin il cft guéri , & les Italiens (ont juftifiez de ce dont ou les [oupçonnoit.

Tantôt de la folitude , tantôt de la compagnie ; fe donner fagement à l'une & à l'autre. c'cft ce qui fait un des plus grands agrémens de la vie.

Qiiand je fuis dans la folitude de mott cabinet , je me donne la compagnie dis morts, j'entens mes Livres Quani je lilis dans la compagnie des vivans, je me rejouis , s'ils iont aulli habiles poui m'entretenir > que les morts de mon cabinet. Si HMHS ceciderit, "b Al.

F. ro fni,ietnr , flll qUIA CHM ceeidc bflbet fvibicvAittcM fi mes


Livres ront ceux y ut me fulatwt & fidkvetKti quand j'en ai befoin.

)r Tantôt du travail ,ta'vo: du rCr'O!, mitre agrément J, la vic. Toujou 1 s travaillcr, c'cft mifcrc qui ahb.\t ; toujours fe repofir , c'cll lâduté qui cflcutine.

En ti «vaillant fani et lie , on ne peut pas tiavailltr long tems ; en fc icpo* fint Gns difeontinuation, l'on s'amolit, l'on Cc corrompt, & on n'dl plus bon à rien. Mêlant l'un à l'autre, on entretient Ici forces i & on fe rend propre à tout. Ronfard difoit au Cardinal de Lorraine :

ne faut 0 pat toujours languir em.

ht forint , Sons le fiuci public , ni porter

ffougue » Toujours tin triflt front, il font qu'on fi dcfjihe » £ t que Cure trop tendu quelquefois on dclache.

ulprés un fâcheux fuir, vient Il'' ht au lenli main, Jr t le grand fuptter > de cette même Ma m ÏÏont tl Unce lA foudre, il prend l* pleine coup e, Æt ïajju'd tout joyeux au milita de


la troupe.

'.Aprls m frot.1 hjver » un Prix terni ,a,iotici b Aettait avec fis fleurit il mts faitt vivre ainjî » Et chercher Ici plaijirs aux ennuit toHi contraires , Tour retourner aprcs fins di/pos aux affaires.

Les hommes ne fç;\Vcnt ni s'oc.cuper ni fc divertir. Ils (c fitrchar.gent d'autres , où ils fe plongent dam dcsdilfipatiom cxccflivcs. Qui prendroit un jufte tempérament entre le travail & le plailîr » vivroit laborieux fins poine , & joyau Cuis oifivetc.

.j.~3~ Je n'ai point oui parler de la Traduction d'Hipocratc } fi j'avais du credit je l'empêcherois » ce feroit de la Marchandife à faire babiller les Barbicra. Apoticaircs , & autres Singes du médcr.

M y i de certains Livres qu'il ne faudrait point traduire. Les traductions ne font pas nec flaires aux habiles gens, elles deviennent inutiles aux ignorans. - - - -

w.s. La Reine de Sucdc n a pas été


à Paris autant qu'elle 1 eut deliré, elle n'y a pre fquc rien vû* Tous ceux qui ont eu l'honneur d'approcher d'elle, Ce (ont trouvez charmez : elle a une grande prefcnce 6c une fine pénetration d'cfpric : elle n'eft ni béte ni bigotte : elle n'aime ni femme ni fille : elle entend bien le latin, & en fcait plus que beaucoup de gens qui en font profcflïon : à vingt-trois ans elle fçavoit tout Martial par cœur. On die qu'clle fait grand état de Catulle , de Slneque le Tragique encore plus de Lucain. Je ferois fort de Ton avis. Feu M. Grotius écoit entièrement padionné pour cet Auteur , il l'avoit toûjourt dans (à poche , & il le baifoit pluucuis fois le jour. Pour Scneque le Tragique, c'eft un admirable Ecrivain , Auteur

plus égal que tout autre. Il Ce CoQ.tient mcrveillellfemenc. On ne voit point que le médiocre fuccede au fublime, toujours femblable à lui- même , il confervc une force de Aile & une noblcllc de fentiment qui ne Ce dément jamais. - -

Il y a ici un nonnece homme

nommé M. Bigot, fils d'un Prefidcnt du Parlement de Roiirn , fort fçavant en Grec , qui travaille fur Jofeph Au*

8ltob.

~<.

Juin.

1617.


teur des Antiquitcz Judaïques. Jofcph Scaligcr dit avant que de mourir, que fi Dieu lui eût prolongé la vie de trois ans, il nous eut donné ce bel Auteur » illuftré & enrichi de remarques curieufcs. Il l'apclloit par excelcnce » trej amateur dt lA veritt, ÔC difoit qu'il étoit plus croyable que les Hdoriens Romains , même dans les affaires de l'Empire Romain Depuis la mort c.b Scaliier , cette affaire ayant manqué , Moniteur Petit Miniftre » fort (ç.tYant à Nifmcs t oncle & parrain de Mondent de Sorbicre , avoit eu le même dclfein.

La vîrité cft la première chofc que je demande à un Hittoricn, pour peu que je foupçonne un homme dtinfidclité. de paŒ'lOf), de décour, d'exagération , j'apelle Ton Hiftoirc un Roman j & il n'y a point de Roman que je ne lui pre- ferc , quelque dégoût que j'aye pour ces fortes d' Ouvrages; car au moins l'Auteur d'un Roman ne m'a point voulu impofer, il m'a prévenu fur le detfein qn'il avoit de me donner la I"t'ture d'une fable amoureufe Be ci ivertiffantr.

Les Charges de Maïtrci des


Requêtes font ici tellement rrndtcric!', que l'on dit qu avimhicr il y eut une perfonne qui molf it cent doiue mille écus ; il va de l'entêtement là-dedans.

ji tu fçii s'il durera long tems. Je n'ai jimais pô troUver une raifon de la fil i*- ut* qu'ont les hommes de polleder des Chages ruinai les. ils veuhnt dis titus pour nounirleur ambition • pendant qu'ils détl uifè'nt leur fortuit" - par les titres qui fctnbhient l'établir.

fr^| t f.mv.ux Ci".immairicn Jean Ojpautere étoitde Niuoiie: Voici Ton Epitaphc :

Crdmptatii'nm favit rruhos doen it '14,' ptr atwos , VccliHtre tAmtnnon potttit tfmHlttm.

Cette allufion cft affez froide t elle roule fur ce qu'un homme qui fijavoit parfaitement les Déclinai* fims , n'a pai pta néanmoins décliner le tombeau

- - -

t^sb» Mon fils Carolus ira à Rome; Ce voyage lui fera bien du plaifir ; car fa curiolué eft déjà excitée par ces deux Vers de Pfopeicct Liv. 3. Llcg. 11.

Aouft x/6 7.


Omniil rø",. ceitnt trnrAcuta tctr4 Niitura hie pofmt qmiqm.l tt 1>/jhc fmt.

Êfca- J'agis avec les défauts de mes amis, comme avec des maladies hon* teufes ; c'eft à-dire» que je les reprens, te que je tâche de les guerir fecretement. Si je les reprenois publiquement, je me croiroi» fcmblablc à nos Charlatans , qui fout les opérations de lotir Arc en plein Thcatrc » afin d'avoir plus de pratique. -

Le mmvus mener que celui de Ccnfcur » on ne ^agne à l'cxcrccr que la haine de ceux qu'on reprend, tlk on n* corrige perfonne.

Ccnfeur » clltil le nom qu'on donnoit à Rome à certains Magiftrats» qui reformoient la Police Se les mœm<, cltimoicnt les biens, dcgradoient les S, iiitcitrs , créoient le Prince du S.n.it » prenant garde à ce qui Ce palloit dans les familles « exam inoie ftt fi l'on a voit foin de la dévotion des enfant, & (1 l'on ne ne faifoit point trop de dépenfe. lis avoient enfin droit de reprendre un chacun. & de l'employer pour tout


ce qui pouvoitêtre à l'avantage du public & des particuliers. On avoic coutume d'en élire deux, l'un de famille Patricienne , & l'autre Populaire , ce qui Ce faifoit de cinq en cinq ans ; & quand l'un des deux mouroit durant leur emploi, l'autre fortoit en même tems de charge. & il étoit procedé à l'itccftion ae nouveaux Officiers. Cet ordre a pourtant été tres-Cottycut changé.

Ce qui donna occafion de créer ces Magiftrats , fut que le Senat jugea que les Confuls , qui étoient ordinairement occupez aux affaire. militaires » ne pouvoient pas s'cm.ployer aux autres affaires privées.

âL;â.; On a défendu Je Livre de M.

A. D. Depuis cette défenfe , on ne voit que gens curieux qui le cherchent, qui ls demandent * lk qui l'acheteront tout ce qu'on voudra le vendre. Si je m avife jamais de faire un Livre à je prierai la Soi bonne de le condamner.

Au moins, fi le Livre ne vaut rien par lui- même, la condamnation le fera valoir.

s:::a. Ma belle- mere mourut âgée de J 81. ans. Pourquoi s'amufer à vi- J. vrc fi lons-tems, quand on cft fi

Juillet u 4*


peu propre à faire du bien aux autres t C'étoit une excelente femme dans les foins du ménage. Je ne fçaurois pourtant me donner la p:ine de la pleurer; car elle étoit riche , vieille , avare, & trop fouvent malade. On nous fait de grands habits dedueil à la bourgeoife, mode que je ne fouffre qu'à regret : mais il faut hurler avec les loups , de badiner avec les autres bétes. Ce n'eft pas un des moindres efforts de la fagelle, de pouvoir foutfrir toutes les fottifes des hommes. Ceux qui ne peuvent s'y conformer , n'ont qu'à fui vie ma bellemere.

Je n'ai jamais pleuré aux enterrement on Ci j'y ai verfé des larmes, ç'a été plûtôt uir In folie de oeux qui fe confument en frais funéraircs , que fur la p:rte du définit , à qui tous ces ornemens font inutiles.

.:}.-t.. J'ai aquis un Livre nouveau.

C'eft un Recueil de Lettres latines de Tanaqttillits Faher, qui concernent particulièrement des corrections de quelques Ecrivains anciens. Cet Auteur cft un fçavant homme en Grec & en Latin. Il a fait quelque chofc fur le Phèdrc & fur deux Livres de Lucien. Ilcfl: iuffi l'Auteur d'un petit Traité, où il

J urn 16J*


prouve que le r:ttt:'gt de Jofcpn tou- chant l r s v S- Il R i s T cil infailliblement Itpp.lf¿, C;1 TuHittjtitlhts Faber cnll igni1 » à ce opte j'apprens t la troiliénu- CUlIc à Sait mur. Il n'ctl p.)S fort accommodé îles biens de fortune. mais il n'en vaut pas moins pour cela , aux C yeux des gens de mente » s'entend; c car pour les fois , il faut quelque f choie qui les éblouiife.

0:8,. Cet Vera qui font fur l'Horloge du Palais » m'ont paru juftes.

Machim qua bit fex ram jttfli di* vidit hørM.

"Jufntirtm ft ware mom IcgepjHt (He ri

Voici un autre Vers qui eft fin l'Horloge de la grande Salle an mÔ* me endroit :

Stera themis mores Nt ftndt*m I.. t dirigit h,r,u.

C'cft la même chofe , hors que deux Vers font réduits en un.

&~~ Le Heur Vatan , homme qui aimoit les fciences » fut accufë de ma.

lie dans Paris fur la fin de 1611. à cau- ee qu'd faifoit imprimer un Comment


taire lur le dixième Livre eus Elément d'Euclide. Ce Comnunraire & le T. xte , épouventertnt la fort un nommé (iuilct , qui étoit choili pour ..ni. LUI e Ciitc imprifTi'în i que laiii de ynr « il prit la fUite : & mourut bu ntm Aillés.

QVon tnduife de b Profc latine tant qu'on voud ra , j'y ctinftne pour le plailir de ceux qui nïntcndent pas cette langue » Mils j. ne contins fias do même qu'on traduife en Piofe ICI Poefies latines. Leurs Auteurs ne font plus reconnoiflkblcs dans ces Traditions , ils y font tout à fait défigurez. Qui ult ra mc dire t par exemple, qu'tm Traduit ur me donnera tout le cl aux deux Vers adrUlcz à un grand Buveur Ï

Jfltwfijli tjftot ferre tints quit pocnU Vtmtr ; POCHIA "ø" Uciunt pAHcttU i mult* mctnt.

Le (eu de mots qui règne dans le Latin » ne peut jinruis paroître dans le François. Amli nôtre langue n'eft point ftifc, ilible de cet f>ctits enjouemctiS fi trequens dans a Latine.


gzOn imprime ici le Livre Latia in folio du P. Caufrin. Celui de Il Cotir cfi véritablement plein de i-apfodics, & principalement au trois & quatrième Volume. Ce fut l'avarice du Libraire, qui prellâ le bon Pere d'augmenter le nombre de ces Volumes, afin de gagner davantage, & néanmoins le bon homme étoit éruifé. Il avoit mis tout ce qu'il fçavoit de bon dans les deux pre- miers Tomes. Un autre Jefuite nommé Cornélius à Lapide , en a fait de même ; il a commenté prcfque toute la Bible en douze T ornes; mais il a mis plus d'érudition dans fcs deux premiers fur les Livres de Moyfe & fur les Eritres de faint Paul » qu'il n'y en a dans les dix autres. Il cft d'un homme fçavant comme d'un fac , que lque plein qu'il foit, il s'epuife » & enfin demeure vuide à force d'en ufer, ~C~=, Tcrtuuicn dit qu'il y avoit des hommes mariez fi j a taux , qu'ils fe défioient même des rats 9c des fouris qui entroient dans la chambre de leurs femmes i Scio maritum umtm atque

timm AMxmm retro de uxoru flu, mor,bHs t IJI'; ne mures ejHidtm in cubic* lnm in rpentcs filII gtmuit iffpuionis , Co..,. I

jHjtinct/At* J en colinots un qui poulie u

Sept, uJ"


jaîouhe plus loin ; car il foutfrc des inquiétudes extrêmes , quand fa femme prononce le nom hornire } & il fcmble que s'il pouvoit , il r empêcheroit de dire aucune parole de mafculin genre.

H. P. paire pour le plus grand fhipide de ce ficcle. 11 ne voit & n' entend rien , il ne fçait ce qu'il cfl, il ne fçait pas même s il cft ou s'il n'cft pas. Il femblc que Ton amc ne foie qu'un grain de CI , qui ne (êrt feulement qu'à empêcher que fort corps ne tombe en corruption.

Nous avons ici un Medecin nommé T. qui pollldc parfaitement llippocratc & Ariftote , il fçait du Grec autant que l'on en peut (çavoir.

Au bout du compte , il n en eft pas plus fage. Si fes vertus égaloicnt frs talcns, ce feroit un grand

homme. Nous ne fçaurions l'empêcher d'écrire , c'eft tout ce que nous pouvons faire de l' empêcher d'imprimer.

Quand il fe trouve en confultation avec moi » il ne manque pas de me prier de le laitier parler, prome ttanc toujours de belles chofcs fur le fu jet : Je m'en donne quelquefois le plaifir, quand les affaires ne me pi clltnt point trop. Au rtfte , vous jugez- bien


que! platlir, eu plutôt ql1cI'e mortification que d' itu di- un lu rume qui fait 1(' Ivan r:"I!l' ; c rte aff iliation ft Hit pur t.-o!' c bien tut repentir les auditeurs de Km u mp!a>fr>ntc attentiiti. Il v a quelque

t*. ins qu'il etoit qui ftknd un fie v c continue avec de grandes dou'ittf de tCtc, il me conta mcmilles du (illegifme, du diauliracme & des oua^t-.z de la

ciguë. Ln pelle foitdueonteut de fariboles, dis je en moi même, il s'agit bien d'une dilli nation étrangeie , Jjuand la difrolition du malade prife. Il n'en faifoit jamais d'autre ,Sc vous cufli z p nfé que cet homme tout hetifl'é de Grec & de Latin, venoit plutôt faire une leçon à de jeunes Médecins , que donner fon nvis dans une confultation en forme.

On peut dire de lui ce qu un certain Procon fil l dit injultcmcnt à faint Paul dans les Alhs d:'c At ôtres ! ritre £ r,wd favoir t ous net hors de fetis.

ùt:a-, /Encyclopédie d'Alftcditis, tft un fort bon Lnre » compofé de i,luHeurs Picccs , contenant toute la Phi-

lofophie thfonque Se pratique. Je tonnois ftl-t ctt Autour , (k j l'eftime autant par le mérite de fou eaur,


coeur , que par les talciis de fou efprit.

Qr~ II cft mort ici un ancien Avocat fort (avant , nommé Hcraut : ( VrJidtriHI Htuïâm ) Il ftoit en querelle avec Monficitr de Saumaifc , qui avoit écrit contre lui il y a environ quatre ans: Obfcrtationa ad jttj Atticum & RowiHrH. Monfieur Héraut qui fc trouva tltfnlfé de ce Livre ) y faihtit une réponfe in fulio; maii la mort l'ayant furpl is t je pet fc qu'il faudra le vendre tel qu'il (Il, & fane une fin (¡ù l'Auteur a trouvé la (ienne. Il paroiffoit âgé d: foixante & dix anr. C"eft lui qui a autrefois travaillé fiir l'Arnob; & fur TApologétique dr Tciiullit n.

Il avoit la réputation d'un homme fort fçavant , tant en droit que dans les belles Lettres , & écrivoit foit facilement fur telle matiere qu'il vouloit.

Fait'c41 bien de répondre aux critiques t 11 me fcmblc qu'un ill folio tft mal employé à réfuter une coulure ; il y a pîu* d'honneur à méprifer un Librllc, que de gloire à le détruire , même par de beaux dif.

court, il faut que ce foit nôtre propre réputation qui nous défende alors. Le parti que je prendrai dans

NUT.

164y.


ces fortes d'occafions» ce feroit la cJifTîmtiîatioii & le filencc.

tJ:;::J.. On ne fait pas ici un grand tas de 1A Chiromancie de Moniteur de la Chnmbre. L'Auteur parle fort bien François » mais outre la pureté du Aile, il n'y a guere que du babil : trox, frdttrtA nthil U voix , C:Í" rien autre thnfl. C'cft le cara&.rc du Roflienol. Nôtre fiecle ne taille pas d'ad-

mirer ces bagitt llcs. Pour moi » je fuis d'un goût particulier , al je ne m'en veux point de mal, il me f-iut des chofes fclidcs , je laiile les belles patoks à qui ne dclire que cela.

La plupart des apparitions tl'Cft'lIt'. des forcellerics, des predictions , divinations. & autres chofei f, nit)l,.Iblcs dont Ion étourdit tes tim.

pics » qui vculcftt enfuitc nous en étourdir » j'atxllc tout cela la gazjttte des fets & le credo de ceux qui ont trop Je foi'

1 C'rft avoir trop de choies il faire que d'entreprendre de croire tout ce qu'on dit à ce Sujet. Il cft permis à un homme d'cfprit de douter de

tout dan»,ce9 oÚttftons. L'extrême crédulité cft le partage dcs igiioriiis.


0::IL La Relation univerfi Ile de Îciin Roter" mérite d'are beaucoup tftimée, auflt bien cjue le Voyage des Canaris.

& Ics Navigations curicufcs autour du monde de jeun de Bottenwnrt : Le Voyage de Turquie & d'Amafie pal- fituiekjnt : Les Indes Occidentales ds Ctomora 6c d'Antoni, de H errer a : Sa relation des cruautcz des Efpagnnls dans l'Amérique t publié par Jtan Bar• tholoMâo de ItU CÀfiu : L Amérique de 'jean de LAfI d'Anvers : L'Itinéraire d'Italie de François S cet d'Anvers, & de Frcre 'Jerome : L: s Voyngcide N;.

col ai t NicoU de Cottty Vénitien , le lieur de Brevet ** Le Miroir des Voyages Marins par tin/cet : Ce que dit Odoardo BAfbofa Portugais , fur les Indes : PiçafeltA Chevalier de Rhodes* dans (on Voyage autour du Monde : ï (.u. Léon Afriquain , fur l'Afrique: J t-ù'ù B *rt hem* Boutonnois : L, Ptr, l'thïjiqne de Provint , fur la Perte: 7ritn Â/ofttef Selon Médecin du Min., Vincent le BUnc » & le Voyage de Pologne de Madame de Guebriauc. par je An te Laboureur Parificn.

f La tcdutc de cet Livres eft fore 1 divertimnce. on voyage fans in) commodité » on narige Tans pcril.


on combat fans crainte d'être tué.

Quand je m'occupe de ces Relations , il me fcmblc être prefent à tous les évenemens qui font décrits.

Je me trouve tantôt dans un Vaifitau , tantôt au milieu d'une fan* fIl litc mêlée , tantôt dans les païi t* plus éloignez > & tout tvla fans fmr de mon cabinet, & (ans au* tre équipage qu'un Livre à la main : la chofe ift fort commode , pendant que les gens qui , font Autcuis de ces Mémoires curieux , ont couru toutes fortes de rifquis pour nour.

rir enfin ma curiofitt propre t & pour avoir la feule vanité de m'ap* prendre t qu'ils avoient vr. ce que ai ICP.ailirdt lire tranquillement.

(y -*•- - Juvenal eft mon cher ami d'entre les anciens, avec Virgile Ôc Lu'!

lltil, fans pourtant que je méprife aut un d:s autres : Je compte au nombre de met intimes ac des premiers Au- tain modernes , le bon Erafnst o le Jindc isetiiier, 6c l'incomparable Monf1 ur de Sanmaife. Peu Monfteur Groi us étoit auŒ mon ami, l'étois tout ininfjjorté de joïe quand je l'avois en* t 1 jtmii, mais il di mort trop tôt pour moi & pour le public. Quand j'appris


la nouvelle Je la mort , qui fui vit exprés Ton retour de SuedCà Roltnch ; car elle arriva le dernier jour d' A (,\tlt

m.1 tait me9 die , l'an j'en fus li fort touché , que je tombai malade ;

huit jours de chagrin me reduilirent à un tel état , que mes amis ne me reconnoilibient plus i ce que je pus faire , fut de trouver quelques remèdes à rindifpolttion du corps , (ans pouvoir Jamais en don* ner à mon cfprit affligé i Neque

tAmen en proctfli impictattt quo ohm 0 vi dins, (ic-mortHHm pi owns amÏcmn : "1( Cum rdpijnt mala boms ; igaofthc fi!jj't Solhcttor nullos rJJè put are Vas.

Sans vouloir regler l'ordre (T' t la Providence a mis dans les clioi s du monde , ni étendre les boni s qu'ellc a données à la vie des homM; 8 , qu'il me foit au moins p; rmis de dire. que les gens dilkinguez par leur içavoir & par leur mérité , devroient furvivre tous tes autres : le monde finiroit g!>ricufc:.ment, s'il finitfoit par eux i mais il arrive au contraire » qu'ils font en-


levez dans leur première jeunelîe , au pIns, dans la fleur de l'âge.

Quoiqu'il en foit , je detefte la pontée d'Ovide, & je m'attache à tes clignes fujets de confolation que les fàintes Lettres me fournillcnt :

CenfHtttWAttu hflli imp I (tit tempo* ra ptnltit, cito t'tf!tus eft ne ",..IIS/,1 mutant ihtelleilHm.

}":ai vu ces jours partez deux petits Livres cr ArnoldLu Boetius » qui lotît des Obier varions de Medecine des malad ies omifes par les Anciens ; il y (Ir qualifié. ci devant Mcdecln du Roi des E'.us d'Mainle , & rn. moment Mcdctin f es fameux de Paris: Vaufiaïnm tntJico dari.Di,,,. Surquoi i- donne avis que ce cfàrijitudiie vie

jamais fort étlir. C'étoit un grand IlollanctoÎs qui avoit de petits yeux cachez dans l'abîme de deux tnMI.

11 n'avoit pas beaucoup de prati- que ; il en avoit même (i peu, que faute d'habitude dans la connoiffance de la Mcdccine Sc dans l'u- flgc des t'tmedu, il tua Ta femme & les deux enfans avec l'antimoine mal prcpari. Ces grands (liccés, ces cures merveilleufes » l'obligèrent de rctuurnc:r kcn Angleterre , n'ayant


ni trouver à Paris des gens qui voitullcnt faire l'épreuve de hm habileté , & devenir les malin urciif,< viftimes de ion nparencc. Il dt Medecin comme je fuis Giiiitaiiv.

Voila de quelle manière il a été cUrifïïme ; mais le papier fimtf c tout , les loiungcs auffi bien que les injures; ce n'eft ris qu'on aie moins de toit d'imprimer des ë\)'ges - ; n'en meriter que d'injuftes fit y rc s ; je blâme autant l'un llif J'antre , ta vérité eft également ut.

fenféc d'un côté A; de l'autre.

"jrinr Voici des Vers extraits d une Lettre qui vient de Flandres , fur 1-i mort di l'illuftre Monlicur d: S.ittnuiu > ani^éj au mois ilw Janvier 16/4.

Ingetu ex/gut jacct h.c fub tavlc .,..- .p,N/till Alerter rtgum , mtmittis at tie fttgil Fttiivitftade vitam Salmons hoJj-a, Trajeihtm cine re f off* qtt* tnjfe tenet.

J/sd mrttle fait ftriit, fart alter4 tælil Re Hit4 , fit mAttr, dottier ejfe neqmt.


§3^Le hazard a voulu que je me trouvalfc ce matin à une Prédication ,

l'on ne croiroit pas cela de moi, il cft pourtant vrai; & afin qu'on n'en doute point t je vais dire le nom du Picdicaieur, & le fujet de fon exhortation. C'étoit Ronfard qui la

fhifoit dans mon cabinet où (ont les a-livres ; les Prélats font ceux qu'il préchoit. Il leur parle ainli dans fa remontrance au peuple : Vos grandeurs, vos honneurs , vos gloircs dépouillez, Soyez de la vertu , non de roye habillez » Ayez chafte le corps» fimple la cou* fc i n,-e , Suit d: nuit » foit de jour, aprenez la fcicnce: Gardez entre le peuple uiy humble dignité, Et joignez la douceur avec la gravité : Allez faire la cour à vos pauvres oiicillcs, tre voix cntre par leurs Faites que votre voix entre par leurs oreilles Tirez vous prés du parc, ôctit lair.

Cet entrer »


Le loup en votre clos » tautc de vous montrer.

Dans les Vers » fur les troubles J'.Amboifi, il ajoute : Mais que diro;t foint Paul, s'il revenoit ici ?

De nos jeunes Prélats , qui n'ont point de foud De leur pauvre troupeau , dont ils prennent la laine, Et quelquefois le cLair, qui tous vivent fans peine » Sans prêcher, fans prier, fans bon exemple d'eux : Parfumer » découper , Courtifans amoureux » Veneurs & Fauconniers, & avec la paillarde, Perdent les biens de Dieu, dont ils n'ont que la garde.

Ronfard preche fans Million > cependant il prêche fans crainte. Ceux qui prêchent avec Manon. font plus timides. En effet, comment ofiroicnc.ils parler fi hardiment à ceux de qui its la reçoivent ? La tems viendra, peutêtre , où l'EgliCic recevra plus d'cd fication de fes Paftcurs.


L~ t'red ction de M. Patin eft Ar- ,hé. , grâces au Ciel : Daix chol\ s admira b'cs dans ce regne , Icg du.:1s défendus , la refidïncc orJon!!e. Il j'en faut pourtant encore quelque cliofc qu'elle 11c foic rttifï ï régulièrement pratiquée, que la défL-nfc des duels» Le tems aine* iîr m tout j je voudrois déja voir celui où tons 1rs Evêqucs feront "ûs

dans leurs Diocefes. -

U.:%. Il y a ving trois ans qu'étant j.une Doftour & encore garçon , je fus p- ié de porter le Dais à fa Prou filon .;lu GintSncrcmcnt > le jour tir la grande Fête. Je fçavois à peu prés ce que je valois, & je f ça vois bien auffi com, menc m< s Collègues en avoient ufé eu pareil cas. Je donnai ma parole * à la charge que Comme Dosent KcgenE rit uôtrc Faculté J j'aurois la première place 4 Ur: la cedant qu'aux Confvillen de Coui* Sonvcrainc 1 cela me fut promis. Quand il fut queftionde marcher» deux hommes, l'un Concilier à la Cour des Monnoyei , l'autre Secretaire du Roi, voulurent me preceder ; J'alteguai la promtiTe qui m'avoit ilé" faite i je conterai le pas. 011 alïcmbla fur le champ tous les notables JJe la Pa*


roiffc, On y joignit le vieux Monfiuir Seguin premier Medecin de la Reine, lequel mourut l'ancicn de nôtre Compagnie le 17. Janvier 1648. il dit en ma faveur que j'étais auffi grand Docteur que lui dan; notre Faculté Be dans Pu's: UnConfcill cr de la Cour, (Judeques Maîtres des Comptes & un vieux Avocat , m'a jugèrent la préféancc.

Crux qui perdirent contre moi » errèrcnt , pour le refp. A. di (oient ils » de la Pi'oce(Tîontlaquci!>: attmdoit après nous.

Mais ils murmuroient de n'aller qu'aprés moi. Neanmoins la Sentence fut confirmée dés le foir par la bouche d'un Prcfident au Mortier, fils d'un Chancelier de France , & qui avoit été ici Procureur General. C'étoit Monfuur de Bélievre le bon homme, qui cft au- jourd'hui Doyen des Confeillcrs d'Etat.

Voila un Exemple fingulier , & eu]m fars magna fiti » qui Mt connoître que nous Tommes ici en bonne pofture pour les préféancei i & il n'y a aucun Marchand qui ne nous cede honorifique* IIItnt.

0:.. Je cherche deux Livres que j: ne puis trouver; le premier cft pto ,Ç(#ttrdotu", Barbu dtffiupa, par le Rivant Picrius J qui nous a donné ils


Hierogljhquei, ou il y a tant dérudi* lion 1 & l'excelent Livre de infihcitatë littcnwum. Le fécond Livre que je fouhaÏtcruiscivoir. c'cfl de Gratifarttm» /'ArlUyientÎ"", J'",rl,y;tr"", & 'lffAH- tt a m cura , par Jean Guintier. Ce Guintic r Itoit fi pauvre pendant le coup de Tes études, qu'il fut obligé de mandicr (on pain. Mais maîgre fa pauvreté - il devint un des plus fçivam Me* devins de fin tenu. Son habileté lui met ita des Lettres Je Noblcrtc que lui donna rKmp. rcur Ferdinand » Huis qu'il etit fait aucune démarche pour les ob-

tenir. Y a-fil rien api es la probité qui annobHin mieux que la feience t je voudrais qu'il n'y dit que ces dtux vojet pour parvenir à la NablcIîV } Ci cela écoic J il y auroic bien de nos Nobles dêgradez,

li:L. T.: donnois hier un confeil à M. 1. P. il m'ecouta avec attention * f€ Cortit (ans me rdpondrc. Ce matin il ma envoyé ces quatre Vers tirez de Thureau , en la confiance de l'cfpritt On confeiUt tant IIi,,, tmrtti » Li voyant f retire de l* ennui 1 M ait en ne toit nfir ferfmnt,

Pu cnftit qu'aux mm il dtm.


Je lui ai répliqué fur le champ par ces deux-ci tirez des CXuvesde Joacliim du Bellay. afin de mettre vieux Poète contre vieux Puetc,

On ne doit point cotifiiller bete » J&J fin confitl porte en fa tit,.

Je ne rçai ce que produiront cet deux petites Tortii s. Quant à moi je ttouve que nous avons tous deux rairont Ã::8- Ce que l'on donne aux Medecin* , pour le bien qu'ils font eft horiorarium à fc non pas merces. Cela a été dé, idé lur la Loid'Ulpten : Mnltd inhwefte & me rce n Ane petuntur joie mboHtftè ÂCCtpiittttttr.

Je le dis à la confulion de mon, Art : Si les Médecins n'écoient payez que du bien qu'ils font , eux-mimes n'en gagneroient pas tant.

Mais nous profitons de l'entêtement des femmes de la foibklTc dos hommes malades, de la crédulité de tout le monde. A nôtre place, qui ne feroit pas la même cnofî ? Un Avocat ne gagne pas toutes les Caufcs qu'il plaide : Un Prcdicateur Idé n'eft pas toujours eftimé : Pourquoi veut on que nous guerif


lions toutes les maladies. & que toutes nos ordonnances ayent leur effet ? La nature a des fecrets qu'elle ne nous revele pas , & la vie des hommes tft fixée a un certain nombre dejours » qu'il n'et f pas de nôtre ri (Tort de prolonger.

gL~s~ Je kray fort aile de voir la Vie de Ticbo brahe » écrite par le bon Moniteur G.ilfiiidi. Ce fut lui qui dans (on Traité de la Comctc de l'an 1/74.

laquelle difpmu à la mort de Charles IX. ap:é« avoir duré jufC)ltan maflacre de la faint Barthélémy ; a dit qu'(n vertu de cette Etoile naîcroit vers le Nord dans h Finlande, un Prince qui ébranlemit lA'Icmagne & quidifparcîcoit enfin l'an 16Le Roi de Suide cil né en ce Duché* 6c c A mort - -- _a -

en IGp., Cette prédiction le trouve jufte dans toutes Ces circonftan* ces. De dire que l'art de ces Meffieurs foit infaillible, je n'en fuis nullement conviincu.

étuis au comnunccnrntderAutomne dans un Village. où l'on pratique une des plus impertinentes Cupcrftitions dont l'on ait entcndu parler. Une IVifannc fur le point d'accoucher, fie Tentant les premières douleurs, une de


f-ce commcrcs prat h ceinture de cette C'Ciffrante , alla dansTEglife » en lia la cloche, & la fit fonner trois coups, k tout cela afin que l'accouchement mt heureux. Le Curé homme foi t ennemi de ces abtii, m'affura que le foin d'y remédier faifoit une de fes plus grandes occupations ; ce qui l'a voit obligé à étudier beaucoup tout ce qui regarde une telle matière. Il me dit là-ddlus que cette funerftition n'étoit pas nouvelle, Oc que Martin d'Arles avance, 7raU.

de SU/,tr;? que de (on terni elle étoit en ufàgc dans tout Ton piïs : Le Cut é me cita le pnlTage , que j'écrivis filr mes tablettes p»r curiofîté î Sttpcrftitio*

furn eft "110 t fere in omm har nojtrA pitivtit tbfirvatur » m diim fvmwt eft profmqttit partus > Zonam vel corrigiant 'fHA prtcingitHr , netipiemes ad \cdcftAM Acatrt Hut d- ambaltw mi* quo pofjhtt corrigia ilia Vel Zona fir- cttnidant (/)- ter ptrcntient cimh!t*m» tiitm ilium crtdnnt vale re ad Profpt+ rum pMtrtttm » - tjnoi eft fuptrjtimjhm

& vAHHtH* Le Curé aura beau faire » les bonnes femmes iront toujours leur train t aulfi le connoît-ilj mais ne lailfe pas de continuer a efforts * quelques inutiles qu'ils fuif..

fent cire.


Qcj~ Voici un trait fort plaifanc a un Gentilhomme attaché depuis longtems an Cardinal Matarin, de qui il étoit fort eftimé , fntii en être devenu plus riche. Le Cardinal l'accabloit de promettes » mais point d'cxecution. Le Gentilhomme rebuté du tmuvais fuccés de Ces démarches, témoigna quelque mécontentement. Le Minltirc qui ne vouloit pas perdre un homme utile à Tes delleins t l'apela dans Ton cabinet « lui remit l'efprit » & lui donna de nouvelles efpcranccs. Ce G::nttlhommc qui nr jug?on plus à propos de faire fonds fur Mcum chofc , demanda en grâce & pour toute técompcnfe au Cardinal, qu'tt lui frapàr. de tems en tems fur 1 épaule , avec un air de (avcur. devant tout le monde. Ce que fit le Car- dinal. En moins de deux ou trois années > le Gentilhomme fe vit comblé de biens , feulement pour donner Ton apui auprès de Con Elnincncc.

qui ne lui accordoit que ce que tout le monde auroit pù obtenir. Moniteur de Ma?arin plaifantoit avec lui de la (ottife de ceux qui payoient fi chèrement une prote&ion imaginaire. Il n'a peut» être jamais donne une l'compen.

le de meilleur cceur & ccla parce qu'elle ne lui coutoit rien.


Il va ici un plaifant Procès entrc les Libraires, le Syndic a obtenu un nouvel Arrêt apré* trente Autl cs t Mr lequel il tft défendu à qui que ce îoit de vendre ni d'étaler des Livres fur

le Pont-Neuf. Il y a pourtant une infinité d'Ouvrages qua ne mcritent pas de pafler dans les boutiques» Se dont le débit cft fi rare , que les Libraires ne devraient pas craindre d'en recevoir du toit. -

IP"M- 11 y en a qui prétendent que QjCurfe n'a pas vécu Tous Tibère, mais tout Augufte. Ce qui les porte à ce Celi.

ciment, cil la belle latinité de cct Auteur : D'autres , crnyctir avec quelque amrcncc de rai fou , qu'il a vécu (bus Vcfpatien. J'ai eu autrefois un Regent oui avoit une idée particulière de Q.

Curee, il difoit que Ton Livre n'étoit qu'un Romnn, que le Latin veritable.tnent en étoit beau , mais qu'il y avoit dans Ton Hiftoire de granlcs fautes de Geographie, Il y en a une énorme cntt'autres dans le feptiéme Livre , lorfqu'il parle de ces Scythes , qui vinrent prier Alexandre le Grand de ne point pafler le Tanai. t qui vient de la Mofcovic Occidentale, fe jet ter dans le marais Mcôtide > fcparant l'Europe


de 1 Ahe » & la Scithie Européenne de f Afiatiquc. Pour prouver cette conjc&urc , Alexandre le Grand n'ayant ras trouvé fou compte après avoir paC il' cette Rivitre, revint incontinent in rrgÎtmt", factrum , 9i deli entra dans les Indes : or tout cela cft fort éloigné du vrai Tanais. Le même Maître nous diroit que l'Auteur de ce Livre étoit un fçavant Italien qui le fit il y acnviiui trois cens atis i qpc nul Ancien n'avoit cité Q. Curfc , Il que c'étoit un nom (uppole, qu'il étoit là- dedans parlé du fleuve Indus » du Gang? » & autres par* tics des Indes inconnues à ces Ancien., qui ont vécu avant Ptolomée » premier uitcitr qui ait fait mention de la Chi.

ne fous le non, de Sina : l'Edition qui Ce fait en Hollande du Livre de rcu Moniteur Voffitis fur les Hilloriens La.

tins, écîairciia tout cela.

On voit ici au Palais ICIOeu- vrcs de M. de Voiture. C'étoit un Pa* riften , homme d'cri rit » de bonnes Lettres » qui étoit Officier de Monfieur

le Duc d Orléans. Il étoit fils dun riche Marchand de Vin i. ce qui a donné dans bien des occasions » lieu de le mortifier par de petites railleries » aufquclics il n'avoit pas la força


de lépcmdic. Son ocre n avoit rteti épargné à le faire Wn inftruirc. Il a parfaitement fécondé Ici efforts de fes maîtres î il avoifc de prandci difpolîtioni pour la Httcrnmrc, & a Aquis toute la fiiiellc de la belle galantcric, C^toiqu'on faire lîmvent un parallèle de lui & de M. de Ballie , je n'heftte point à donner tout l'avantage à ce dernier, tant pour fon érudition univerf.ile, que pour la force de (on élocution.

(r.:.L 'Le Livre des Amaîes de gro.tim, cft en beaux termes., Si rempli de fort bonnes choCès. Si on les traduisit en François, comme il cft trescurieux » r pcîîiv que le débit en feroit conlidérable. Il n'eli pas fi particulier , que le Faucianus Scrada, mis il cil plus Jç ivant f tk n proche bien plus de Corneille Tacite.

Paul Jove Ce vantoit d'avoir une plume d'or Se une de fer , pour traiter les Piinces filon le bien ou le mal qu'il en recevroit. Auflt quelques S ç avans te traitent A'Hi inf!dé'lr, S~~vans le traitent ftcrien infidèle * ne patiant d'oidinaire que félon fes inIrret. Se fa panion. Lypte dit qu'il ne doit être cru que lorfqu il ca exemt de toute forte dâJfettion.


Un bon Hiftorien doit fc défaire de toute prévention , fc dépouiller menu* de tout tl ntiment » il faut qu'il f: mette au dclliis de toute crainte & d'. tout? tfperancc, que la vérit é guide fi piume fans confulter l'amour de Ton pais * ni fa haine contre les PuilTances étrangcres. Quelque jour , s'il me rifts un peu de loitir , je m'aviferai de faire le caraltcre d'un HiftoiLn , fans pourtant vouloir jamais le devenir ; il en coûteroit trop à certaines gens, je fuis finccre , & je ne fiourrois me rcfoudre à diffimuler le mal qu'il y a à dire de leurs perfimnes.

Oz-ù- M. de Launoy a fait un Livre, où il veut prouver qu'il n'y eut jamais de Caint IU né, ni aucun Evéque d' Angers de ce nom-là. C'cft le même qui a écrit contre faint Denis Arcopagite > dliant qu'il n'elt jamais venu en france : il a auRi écrit contre le Scapulaire des Carmes & contre la Madeleine » pretcndant qu'clic n'eft pM venue en Provcnce.

Il cft buteur en Théologie, Normand, homme de mauvaife mine , mail tresfeavant, & particulièrement verfé dans 1 Hidoirc Etcleûaftique. H y a ici des


gens qui l'apellcnt efprit fené & ame damnée ; parce que , dili ut ils , il Ôtc tous les ans un Saint du Paradis , & qu'il y a du danger qu'il n'en ûte à la fin Dieu même. Les S-iges en parlent avec p!us de dtfcrction.

Le peuple veut qu'on le lailfe pailiiilc dans Tes tltp¡rnitions. Entreprendre de le détromper, fur tout dans les chofis qui regardent un culte de fantailie , c' eil ortlnfer mal à propos (a crcdulicé. C'cft tenter t''mp)inb!f.

- - -.

&+M0> Je Ils hier mon frcfltti à caule de mon D.cnn.it. Trente fix de mel ColIcgtiiS firent grande chere. Je ne v:s jamais tant rire & tant boire pour des gens ftricux, tk mêm: de nos An-

ciens : il fcmblc que l'nppcttt des ',Utlcs donnoit aux autres de l'émn.

lation , ac rcnouvelloit leur foif.

L'on but du meilleur vin vieux de Dou gogne , car je laide la Champagne à ceux qui y demeurent, très- convaincu qu'on en donne peu à Paris , Se que le peu qu'on eu donne t n\ft pas de ce pur ni de ce vrai Mer «m. Te les traitai dans

ma chambre , ou patdcdus la taptffciic i Ce voyoicm curieufement Ici

i. Dec.

16JO.


tableaux d Ert\Jme , drs deux Scahger» pere & fils, de Cafattbcn , Àîitret » Montagne , Charron, Orctitu , Hei" yî«/» Sanmaife , Ferntl * feu M on lie tir de Titan , & nôtre bon ami Monhcur Mandé Bibliotéquairc du Cardinal Ma* zarin , titre qui u'c.n que fa qualité extrinfeque 1 car pour les internes , il les a autant bonnes qu'homme peut les avoir. Il cft tics îçavant , bon, fage , d'niaifé , & gueri de la foitilh dit fieele , fidèle 6c courant ami dcpuis trente-trois ans. Il y avoit encore trois autres portraits d'txtéJtns hommes , de feu Mon(îcur de Salles Evêtiue de Genève , Monftcur l'Evéque de Bellay mon brn ami , JH fi m Llpfittt ; & enfin celui de Ftançoit HaleIAU, duquel on m'a voulu autrefois

donner vingt piaoh's. Mes Convia z n'étoientr-ils pas en bonne compagnie f Compagnie d'autant meilleure alors, que fans faire aucun tort au feftin préparé, elle fouliiir.

foit d'agréables fujets de convention. Toutes leurs éloges fe faifoient tantôt on raportoit d'excélens Traitck tirez de leurs Ouvrages. Ainfi les vivans s'entretenoient avec Ici morts, & ceux ci failb ienc le plaiiir des vivans.


9C3U On cxecuu le ij. de ce mois Jeux volrurs de grand chemin , donc l'un a été décapité & l'autre pendu.

Le corps de celui ci a été demandé pour faire anntomie. Un de nos Doctcurs nommé Renier, ayant obtenu en vertu de la Requête que je lui a voit lignée comme DOYCI1. le corps d'un de ceux qui furent roiiez il y a trois famines, pour faire d;.'s opérations de Chirurgie en (a nuifon. On y a remarqué une chofc foit extraordinaire, fçavoir le fine du coté gauche, &C la 1 ate du côté droit. Tout le monde a é ë voir cette particularité » M. Renier en fait un ptttt Difcours qui fera imimprimer, à ce qu'il m'a dit.

$3» On dit que M. Courtaud eft un petit homme qui ne voit point de malades, il employé tout le bon terni qu'il a à chercher la Pierre phiofopha1c. Je pourrois donc lui apliquer cet deux Vers faits pour Raimond Lutle.

homme infatué de cet Art imaginaire.

Vttm Up idem «u*rit L"II; J 1**** qum-rtmull 7 fof nit J htud Lulll". fid wM ytllm crit.


tableaux èthrajwe drs deux Sraligrr, pere 9t fils, de Ctfauben , Ai met * MDufagnt » Charron t Grotitu) Hein g ne , lia;->-on i (i Re' 'n fut t Sanmaife, Ftrntli fcu Monficur de Thon , & nôtre bon ami Monficur Nandé Bibliotéquairc du Cardinal Mazarin , titre qui n'cn que ft qualité cxtnnfcquc 1 car pour les internes, il les a autant bonnes qu'homme peut les avoir. 11 cft tics lçavant , bon, fage, déniaifé , & gueri de la fottif: du ficelé , fidèle & contant ami depuis trente-trois ans. Il y a voit encore trois autres portraits d'txcéicns hommes , de feu Monficur de Salles Evéque de Genève , Moniteur l'Evêque e Bellay mon ben anii , Juftw Llp.

fitU ; & enfin celui de François tiabeJAÚ. duquel on m'a voulu autrefois

donner vingt piftoles. Mes Convnz n'étoientr-ils pas en bonne compagnie ? Compagnie d'autant meilleure alors, que fims faire aucun tort au feftin préparé, elle fouiniffoit d'agréables fu/cts de conversation. Toutes leurs éloges fe faifoient t tantôt on raportoit d'cxcélens Traitek tirez de leurs Ouvrages. Ain fi les vivans s'cntt ctc n oient avec les morts, & ceux ci failbient le plaifir des vivans.


Q~~ On exccuta le ij. de ce mois deux voleurs de grand chemin , dont l'un a été décapité & l'autre pendu.

Le corps de celui ci a été demandé pour faire anatomie. Un de nos Docteurs nommé Renier, ayant obtenu en vertu de la Requête que je lui avois ftgnéc comme Doyen , le corps d'un de ceux qui furent rotiez il y a trois femaincs, pour faire des operations de C l i i rtir ?, i c en (a ni,Chirurgie en fa maifon. On y a remarque une chore foit extraordinaire, fçavoir le fove du côté gauche, & la latî du côté droit. Tout le monde a é.é voir cette particularité M. Rtilier en "fait un petit Difcotirs qui fera imim primer, à ce qu'il m'a dit.

$3U. On dit que M Courtaud eA; un petit homme qui ne voit point de malades. il employc tout le Don tems qu'il a à chercher la Pierre phiofophale. Je pourrois donc lui apliquer cet deux Vers faits pour Raimond Lutlc, homme infatué de cet Art imaginaire.

Dnm lapidem quarts Lulli » qneM qtttre-rfmtlU CPrDßÛt J hand Lulltts) fed nihil fnllto eris.


&3U On m a envoyé il y a deux jours fix poulardes du Mans » qui me paroirtbient cxceientes. J'en ai fait part ou bon Moniteur G. E. Be à nôtre Confrere Moniteur T. M. qui mangent très rarement des morceaux auili exquis. Ma femme me confeilloit de les donner à Moniteur le Premier Prefidrnt; mais Je lui dis que fi t'nvois un prefent l. lui faire » je votidrois lui don.

ncr un bon apetit. pour goûter les meilleurs mets dont il ne manque pas.

Si elle Avoit fçu lu Latin , je me Ici on Autorifé de cette Epigramme :

Gal Unas pwgtits, per dices & ,haJi".

nos ,Díviıíbıц mnltis pauptribHI qtt4 uthiL Mitt ere perfott* vis convenient! a ctti que, J" 'I.

Mitte ethos miferis> divitibtts <jha fanfyn*

Je plains un riche qui n'a qu'une bonne table , je plains un miferablc qui n'a que de l'apetit : Si les chofes pou votent le compenferi & qu'il rtc aifé de partager & fcs nuts & la faim , il y aaroit bitn des homnivs ccntcns. Il


N-1, Il y a un Hiltoricn EljragnoL ( c'et f Jerôme Romain ) qui a prétendu que Ferdinand Nunnet, furnommé Vintiantu étoit hermaphrodite * & cela parce que Ptntanns dans un Commentaire Efpagnol fur Jean Mona Poète de Cordoiie » a traduit en cette langue cette Epigramme de Martial :

Nolo tnmen veteris document a accejjert flfmct Ecce ego fitm futttts famina de fHero.

Mais ce Jerôme Romain s'eft trompé , en s'imaginant que Pintian di.(oit de lui-même, ce qui n'eft qu'une citation d'un autre Auteur.

Nunnez ordonna pour fon Epitnphc ces paroles : La mort cft le fins vrand bien de la vte. La réflexion cft

bonne , mais la penfée eft faufTc.

La mort ne peut pas être le plus grand bien de la vie , puifque les vivans ne l'éprouvent pas ; il cft: vrai que pour mourir il faut vivre ; mais pour joiiir de ce bien il faut être mort ; a;nfi la mort n'tt f pns le plus grand bien de la vie, elle cft feulement un bien , encore je


m'en rapoite. Tout rcla cil bon' pour le difcours » pour une Epitaphe. Les Philofnphft ne penfent pas toujours comme ils difent.

Quelque mine que Ion faire t & quelque dtfguifement que Ici hommes ^portent dans leur vie , ils ne fçauroient parer le dernier coup. La mort levé le marque, Eripitttr per/ina tnt.

Htt res , & fait connoître que la vie n'eft qu'une comedie » qu'une farce af- fèz courte, qu'une ombre.

MorlJo/tt ßtltttlr.

QjijintuU Jint hmmttm cor fttfcuU.

Juvenni ,qui parle ainfidans fa di.xième Satyre » moralifoMAuni bien que les autres: je m'enavife quel.

quefois comme Juvctial. En vérité il convient bien AUX Poètes & aux Médecins de dogmatiser. Les derniers font les témoins continuels, pourquoi ne pas dire t les infhumtns de la mort ? Ils fe (aMUiari.fent avec cet triftes objett. & ceffent bien-tôt d'en être imCts : Ici autres n'y penfent jamais , & ils font tour Curpris que la mort qu'ils ont tiffi Llé d'oublier daigne fe Univenu* d'?MX


SES~ Le 11. de cc mois de Dcccmbre 16il. mourut ici le Pere Pet AU, le plus fçavant de la Société. Il a voie dan. la tête divers projets de Livres qu'il avoit même commencez. On m'a dit qu'il avoit laidë tous Ces papiers & lès projetS à un de Tes difeijjles nomme le P. CD.u:,rt, qui aura loin de continuer le grand travail d.' (on Maître » la Thtohgie des Peres, il y en a déjà cinq Volumes d'imprimez.

igcr%. On parle d'imprimer un Traité de Balzac , intitulé l'Arijïtpe , ott de Ai CUllr. Je me perfuade que ce Ccr.

une Parapnrafc de cc Vers d'Horace:

Omm J Ariftippum decttit color , rJ- flAtus, & rti.

Un Courtiran change Auvent de couleur. d'étnt & de fiuHltion. Voila trois mots qui pourroient produire de grands difeours. Cette matière n'tft pas de ma compctcnce » je la laiflc aux Poètes critiques, aux Philofophes amers, ou aux Auteurs envieux » plus accoiitumit à décrier le Cottrtiftn riche & en faveur, que les vîtes de la Cour.


Monficur Pcîiilon , tout hab le homme qu'il eft , s' clt bien fait des ennem is par fOI1 Hiftoirc de l' Ac/tchmie. Monilcur Corneille illullrc t'ai leur de Tragédies , écrit contre lui, tic même que M. Charles Sorcl. Je n'ai encore gucre lu de chofes de cette

I îiftoire , mais M. Pcîiilon s eft trompé dans de certains Eloges.

Q^and on veu; trop en donner, cela tient de la flàteric ; quand on en doi nc moins qu'il n'en cft du, c'eft l'effet d'une lâche envie , ou d'un mauvais difeemement.

>j^r^-.Mon(unr d'Ab!ancourt eft un habile homme , on le blâme pourtant de s'êcrc donne trop de licence dans Ton Tacite. A dire vrai, je ne l' cnte ns pas fi bien que le Latin. Toutes ccs Traductions me déplaifcnt , il n'y en a pas une qui vaille le tiers de Ton Original, fi ce n' ert peut- être celle des M ctamorphofes d'Ovide par Renouai d; & encore tout cela n cft bon qu'à ceux qui ignorent le Latin. Pour Mon-

ficur 1 Abbé de Marolles, c'cft un fort honnête homme , nous fommes amis depuis plus de trente ans.

Cette longue amitié , & l'étroite familiarité qui règne entre nous,


me donne la liberté de dire que ces Tradudlions ne lui font point honneur. Ses meilleurs amis s'en plaignent aufli bien que moi, je vou.

drois de tout mon cœur qu'il n'y eût jamais penfé car d'ailleurs, c'eftun homme excetenc, il ne faut ainfi qu'un mauvais endroit pour gâter tout le mérite d'une perfonnc. N-: Cçauroit on produire, inventer , donnsr quelque chofe de foi même , fans 1 amufer à ttatiiii - re, à rml copier, à gâter la gloire des boni Auteurs , en répandant dans leurs Ouvrages du medipere, , qui n'eft point d'eux.

~S~ On m a voulu vcujre chez le fieur V. R. U Le vende dorée, & le Miroir des Exemfles t mais je fuis fort dégoûté de ces Livres, depuis que j'ai apris que Melchior Catto qui affifta au Concile de Trente t & qui fut enfuitc Evêque des Iflcs Canaries, a dit que l'on trouve ph. Couvent des Montra de mirâitu , que de véritables miracles dans le Miroir des Exemples , & que la Legende dorée a été écrite pu* un homme qui avoit une bouche de fer un cœur de plomb , un cCprit peu cfvere & peu prudent. Voici les ter-


mes dont fc fort ce fçavnnt Theotollo Jogicn de l'Oldre de faint Dominique, Ii. n. de Loc. Thtnî. r. 6. Aïec efra hic iibr; illitfs AUtore", exmfin qui fpcculum cxcmpîo'itm ittflrïl/itttr t nec hifloriét ttum ejfts <jmt Legcnda aurca mmittatur. In illo emm nurncalorum monftra fit pi H s quam ver a miracuU le- lAI. flanc homo flripfit ferret or m, flambu tordis, Allimi cent pdfum fievtri & prudentu- Ces fortes de Livres devroient être cachez fans jamais pajoîti e. Ils ne font propres qu'à donner occafion à nos ennemis de nous accu* fer de trop de crédulité , & à leur Cer.

vir de prétexte » pour tirer des confaSuences pernicieuics contre les veritiz e nôtre Religion tes mieux ttablies.

9--%. Mon fus Charles explique lAnatomie dans nos Ecoles fur un cadavre de fcmMeo. Il a un H grand nom..

bre d'auditeurs, qu'outre le Theatre t la cour cft encore toute pleinc. Il commence fort bien à w £ t*lix ans , je fmhaite qu'il Hntllc encore mieux, il fautl'efpererainfi , intérêt conatHs erit

in hui le eventm in canfit, La gloire d'avoir fait de ccuaim efforts lui refera * quand même l'événement nu îcpondroit ni à fou travail ni à


mon attente. Le fuccés ne dépend pas de la volonté des homme! , il luftit que leur volonté Toit bonne

& fecondée par de grands foins.

I fj qrn- On m a dit que M. AnilTlm imprimoit Buonius. Feu Monlicur Naudé qui n'étoit point menteur, m'a alfuré que Lucas Holftcnius de Hambourg , qui eft à Rome Chanoine de (tint Jean de Latran , lui avoit dit qu'il pouvoir montrer huit mille faurtetiz dans Buronius , & les prouver pu ILS Manufcrits de la Bibliotéque Vaticane dn:tt il elt le gardien & le dépolîtaire.

Mais n'en déplaifc à ce Chanoine, qui lui a dit que ces faufletez fuflent plittôc dans Baronius que dnnç les Manufcrits ) à moins que Baroniui n'allurc avoir travaillé fur cc* Manufcrits , il cA: incertain de quel côté elfcou la vérité ou le menfàn gc. Après tout. quelle confiant J pouvons-nous avoir dans les Hifcoire., puifque cette qui devru i être la mieux établie , cO: fi remplie de contractez & de fautes ?

ïs^BUII fe plaida le n. du mois de Février 1660. une Caufe à la Grande Chambre entre les Mc.kcim & les Chirurgiens de cette Ville. L'Avocat


des Chirurgiens dit bien des thoics inutiles & tout à fait étrangères à fa caufe « entr'autres que Rome avoit été hait cens ans lans Mcdccins > & que les Romains avoient honteulcment chaffé Atchogatus i mais il n'eut garde d'ajoîiïer cc qu'en dit Pline , c'étoit à eaule de fi cruauté à couper & à brûler i car les Juges eulfcnt reconnu par là que cet Archogatus étoit un Chirurgien.

L'Avocat conclut cnfin, & pria la Cour de permettre aux Chirurgiens de porter la Robe & le Bonnet » pour marque de 1 honneur qu'ils méritent par leur dodrine en Chirurgie , quoiqu'ils n'ny ne point de 1 tt; rature. Ne trouvez-vous pas la d. mande ridicule , ÔC cette contlulîon bi: Il extravagance 1 Aton jamais vu dvxfki' ne fans littérature ?

M us tout i ft bon dans la bouche d'un Avocat , qui cache de rendre bonne une caufe pitoyable d'elle-même. Aufli n 'cil ce pas fa ns raiiùn qu'Ariftotc apelle cette l'rofeflion , l'Art de mentit.

Des qu'il eut fini) Moniteur Langlct Ri.chut" de l'fjniverùté, Profelfcur en Rh:.toriqnr dans lr Collège du Plcffis, natif de nôtre ville de Beau vais , âgé 41C vingt-lu ans, a harangué pour l'Acadcinic de Pans contrc les Chirut-


gtena. Il les a traitez comme ils mentent » 6c a conclu a ce qu'ils n'eufllne ni Robe ni Bonnet * ni aucune autre qualité, que de Manœuvres ChirurSieiu , tous la direaion & intendance es Medecins » pour lefquels il parloit & intervenoit. Tout ce qu'il a dit a été fort bien reçu, bien prononcé, ac fore écouté. En effet. fi on leur permet toit de porter des Robes de des Bonnets pour leur pretenduS dolfcrine en Chirurgie » il faudrait en accorder autant aux Apoticaires pour leur dodkrine en * Pharmacie , ceux-ci n'auroient-ils pas bonne grâce quand il faudroit donner des lavemens ou faire 4'onguent rorat, d'être ainli équipât ? Enfin, faint Luc a été plus fort que faint CaMe.

Moniteur Talon a fait merveille pour obc:nir de la Cour que ces sens fuffent rangez à leur devoir. Il leur a été défeniu d'il fer d'aucun titre de BacheHcr, Liecntté , Doreur ou Profeflcur en Chirurgie. Ils en font fort étourdis, leur redburce cR: de nous menacer d'une Requête Civile. Les Apotiquaires vont pareillement plaider contretix, pnur les empêcher de faire la Pharmacie

& de vendre les Medecines. Tous cc$différons n'accommodcront pas


les malades, & j'ai peur que que!ques-uns ne foient mal & propos la vi&ime du dépit des Chirurgiens : ils vont perdre bien du tems , ils ôrt employé beaucoup d'argent, ils rcilentcnt un grand chagrin.

Que de malades vont être ntgligez, & ab.tI1doI1l1C¡! Que de morts feront lès fuites de ce mauvais Procès!

-. -

On A a mire dans 1 Hiltojre des cholu» merveilleufcg , la Colombe de bots valante d'Architat 1 les Oifeaux t d'or de l'Enpercur Lcon qui chatoient , ceux de Ooê',c qui chà'ntoirnt êi voloitllt, UTéte vatlantc d'Albert le Grand , & la Mouche de fer qui fut preTentée à l'Empereur Charles- Quint pav Jean de Mont- Royal) & qui, félon la defeription qus nous en fait du Bartlus en fa Semaine au fitiéme jour.

Prit fant aidt d'amrm J\ gaillarde votée | Fit une entitrt ronde » & puis d'un cerveau lai , Comme ayant jugement » fi plrchjf fur fin brat.

On admire encore la S'phcre de Verre d'Archimcde , que Cafltodore El'- 4/J. i. variar. apellcune petite Ma-


chmc qui contient tout le monde , un Ciel portatif , l'Abrégé de l'Univers, le Miroir de la nature : Parvam ma-

chirtam gravidm mtwdo, calnm gtfttbtle compendium mum , fpecttltm natura :

"Pour moi, fans refufer mon attention à ces chtP d'oeuvres de l'Art , j'admire bien plus les crcatures rai fonnables j l'écrit qui les anime * 8(, qui en un infant fait tant de chemin dam l'Univers pir une feule rcflcxion. Ce corps dont toutes les parties fe' prêtent fi exactement un mutuel fecours » cette main 1 i pliable , fintubile, fi obi/tuante dés que laftiM donné fon ordre ac marqué Ca volonté : ce font là les choies qui méritent , une admiration; admiration qui me porte infcnfiblemcnt à dire qu'il faut que l'ouvrier d'une telle tmehine y aie bien penfé , & ait bien d'autres perfections que celles qui me furpren* -lient dans l'humanité.

- -- -. -.

1:i:::.L Le S. Avril 1060. une Charge de Maître des Requêtes fut vendue trois cens cinquante mille livr. Voila bien de l'argent pour du vent ,%. d e la fumée.

t^Tthir Le grati.1 Ch mcclui' d'Ângl?» tare François Bacon , a dit fuit à


propos que wnltittido remedioram eft filiA igmranti4. Auffi avoic- il plus d'er.

prit que tous les Empiriques. Le Duc d'Albe difoit , qu'une ttre de Saumon valott plus que cent têtes de grenouilles.

Ainli Galien vaut mieux que dix mille Charlatans & Paratelfites, SouftLurs, Chimiftcs Atabiftes , Srmidogmatiques » & autres pertes de nôtre milice.

t~E~., Hier, zi. Juin i<»6o.jc fis une plailàntc débauche. Je me Iaillai entraîner avec ma femme & nos nouveaux mariez , à faint Denis où je vis la Foire , ma eut ioutc ne s'accommode ras de ces fortes d'objets. LEgMe ctt bellc, mais un pctfobfcure , le Trcfor cil allez rempli de gaiim.uhias & de badinerie pro more gentts. Je ne pus m' empêcher de plcurcr, en voyant les Tombeaux des Rois, particulièrement celui du grand & bon Roi François 1.

qui a fondé nôtre Couche ; il faut que j avoue ma foiblelle » s il cft vrai que cil loit une, de faire tout ce que fuggere une tendre r:connoilbnce, je baiwi la j-.,,Pr-.C.-iltition de ce Roi, & l'Image de Loii;s XII. qui a été le pere du peuple, le le meilleur Roi que nous ayons jamais eu en France. Il Il 'y a point encore .te Tombeaux é igez pour les BJLIC-


bons : quorum cadtver4 fervantnr in qttadam cella. Dans le cœur , au defious du grand Autel à main droite, on a mis encore depuis peu le Duc d'Orleans, qui mourut à Blois le i. Février.

QLa. Ce jourd'hui r, Juillet 1660, nous avons fait la licence de nos vieux Bacheliers. Le nommé Dodart âgé de if. ans , eft un des plus fages & des plus fçavans, Ce jmne homme eft un prodige de fagdle & de fcience : Alon- ffaum fine vttto , comme difoit Ado Turnebus de 7ofepho Scaltgtro.

tJ3- Il n'y a gucrcs eu de Poëte plus galant pour les manières , que Jaques Sannifar. Aufli les nlailirsdes amours & les fetes continuelles dont il s'occupoic, contribuèrent beaucoup à entretenir ce caraé\:¡:re. Il s'habilloit à l'âge de 71. ans comme un jeune homme : c'cft lui qui fit cette belle EpigJamme en faveur de la Ville de Vetiile , & pour laquelle les Vénitiens lui donnèrent fix cens écus d'or.

yiderat Hairiaci Venel Am JVepttintts in una Stare nrbem , & toto poticre jllYA »ı.ı ri Nunc mihi TarptiM quantum lit


Jupiter ar/u Objicc, v" ill4 m motnU ",Art;, i ait Si Pclago tibertm praftrs , urbtm affict tttramejtte lllø hotntnti dteet * hAnt pofttijfe VtOf.

S~~ 11 eft confiant qui! y 1 une Science qu'on appelle Médecine » mais il n'y a point de Médecins » dit le Proverbe Italien : SI trova la Medi- etna ; ma il mcdico non fi trova- On voit tant de Charlatans qui prodituenc 1 cette belle Science , ou plutôt qui la profeflent fans la ravoir, que le peu* pIe François a Cujec de dire , qu'il n'y a point de Medccins » il mtdico non si trova. A qui en eft la faute » finon à cc même peuple t qui ne diftingue pas l'habileté d'avec 1 ignorance » qui te laitle prévenir par les nouvtautez » par les enofes extraordinaires » & qui ne pounoit faire autre chofe fi la vie lui ctoit indifféré me : Pivert rupiunt, &

tjHidcjmd vitam ifvet deflrtwnr.

r1 - ,.. iii t e ь ı

w je ne titiS guère de débauché que dans mon étude avec mes Livres t je voudrois que ces fortes de débauches fuirent plus fréquentés. Feu Montmur


l'lette. qui a été un homme incomparable , tant en bonté qu'en Îcience.

difoit qu'il faifoie la débauche quanti il lifoit Cictron & Seneque » mais qu'il fc réduit aiîement à Ion devoir avec Galien & Fernel , ,"ujUJ pathologiam imptnse adamabnt. Ainfi je me fuis reduit dans mon cabinet depuis ce tems - là , on ne me bilfe guère dans l'état pailible , qui cil ncccilairc pour bien étudier;

Carmina recejfum fcribentit (/;- otm fJ'rUflt.

114-MO Le feu étoit dernièrement dans mon quartier : bon Dieu, quel de Tordre fait cet élément ! Cela eft éfroya - ble. Ariftotca dit dans le 4. des Me-

tcorts s Omnia element* ptttrefctm prater irntm flu. font materia iwi.

4.âb. Monfieur de la Motte le Vayer-, vient de me due que le Livre de Milton contre le feu Roi d'Angleterre » a été brûlé par la main du bourreau , que Milton eft prifonnier, qu'il pourra bien être pendu , qu'il n'avoit fait ce Livre qu'en Anglois, & qu'un nommé Pierre Dumoulin , fils d'un Miniftre du Sedan , l'avoit mis en beau Latin » e4 cft r;\ danger de li s ic.


gL~~ M. le Lieutenant Criminel fait grand état de ce paffage que je lui ai fourni de l'Apologetiquc' de Tertul.1.. -. J' a

lien : Nobis vero bomtctdto femel interdifloy ettam concepwm mero allm AdJJHC fangms in henttnem delibatttr diffoluere non licet : homtcidti fefiinatio eft prohtbere nafa , tttc refert mum fjHis tripiat anlmam, an nafcetttem aif turbet , homo eft & qui eft ftttttrm , ettam fruttus emms jam t» femine eft : je

lui en avois auffi fourni des Commentaires.

V £ â»» J'entendis parler chez M. le P. P. de l'Hôtellerie des Mariniers , & Japris qu'on donne cc nom à Mie de fainte Hdcne en Afrique ; parce que quand les Mariniers palloient par là, ils reftoient quelque tcms pour Ce remettre un peu des fatigues du voyage des Indes, On l'apclle encore, fainte i-Idcne, à caufc qu elle fut découverte le 11. Mai, jour de la fête de cette Sainte par Jean Pimcntel Portugais.

Elle paITe pour ézrc cell- de toutes les IIles, qui eft la plus éloignée de la terre ferme.

GZàw Nôtre Confrcre N. il n'y aura pas grand rifquc de le nommer, car vous le conuoillcz , ce pauvre hom..


me cil doublement ignorant ; il ne fçaic rien, & ne fçait pas qu'il ne fçait rien.

Cette fccoivie ignorance eft feule capable d'entretenir la première.

Captivum nam te tenet IgnorantiiIIL duplex. , Scis nihil , & mfiÙ It qNoqMe fcirt nihil.

Je tiens qtlr cette qneftion de droit, par laqu lie on demande s'il y a des Sorciers > cil fins d fli .ql, é } ma is j? ne fuis pas de mên\e f miment fur celle de fait, quand on dcm.uidc fi ce berger , fi cette vie/Ile , fi cet habile homme fint véritablement jOrcitrs. Je n'en douterois j amais , fi j'étais convaincu que l'cfprir n'dl fil) t ni à foiblcffc ni à fourberies.

Il ne faut pas croire que le nom de Marçic fc prvnnc toujours en mauvaile part. On diftingue trois fortes de Magies ; de natltrcllc, qui produit des effets merveilleux par la feule force de la nature, comme quand le jeune Tobie guérie l'avcuglement de fon pere par les entrailles d'un poiffon préparé * L'artificielle , produit auffi des ef-


tctf extraordinaires mais par I m* duftrie humaine , comme la Sphère de verre d'Archimcdc » les ferpem d'airain de Scverc qui fifloknt, U

toutes e s cliofes i ai es que l'art in.vente. Ces deux fortes de Migi s Jont bonnes eg elles-mêmes, mais fouvent clics portent les hommes dans des curiolitcz diperftiticud sA l'égard de la Magie noire » clic cft toujours criminelle, parce qu'elle fuppofe un pacte avec les dé.

mous. Il y a des gens qtti doutent ou qui font femblant de douter qu'il y ait des Magiciens. Je viens de le dire, la queftion de droit eft inconteftable. L'Ecriture Sainte défend de confulter les Magiciens » & fait mention de ceux de Pharaon, qui imitèrent les veritables miracles que Dieu opera par le bras de Moïe. Il y cft encore parlé des Magi.ciens de ManaiTés, de la PythonifCe que Saul conCulea; de Simon, qui vécut du tems des Apôtres » Ge Barjefu , & d'une autre D.:vi.

ncrelfe, du corps de laquelle faiut Paul chada le démon. Les Conciles fulminent des anathêmes contre les Magiciens ; le Dioit Civil ur-


donne diverfes peines contr eux. Le Parlement de Paris ne rcconnoît point f dit-011 , des forcÎcrs, cela n'eft pas vrai : D'aillcurs, fon antorité ne devroit prévaloir à celle de l'Ecriture Sainte t des Peres & des Turifconfultcs. Pour montrer que le Parlement de Paris rcconnoît des Sorciew ', il ne faut que lire quelques Arrécs rendue en 1/48, 1J77 & i/7 8 , par lefquels des g ns atteints 6c convaincus de fortileec 1 ont été condamnez d'être brulci vifs. L'opinion des Juges n'a point changé dans le principe J mais comme ifs connoilïcnt les accusons, ils voyent que tous les gens qui font foupçonnez de Magie , n'en font pas coupables t ainli qu'il paroit par tpologie que mon bon ami M.

Naudé a faite pour juftifier tous les grands perfonnages qui en ont été acculez. Il y a plus de forciercs que de Ibrciers , à caufe de la foiblclie d'cfpric & de la grande curiofité des .femmes.

- - -

1^-9* Monfieur Troifdamel Lieutenant de la Colonelle de Lamoienon, comme il eft nôtre bon ami , m a prié de lui donner uae Dcvifc pour mettre


fur un Drapeau : Il a ddil é que ce rut fur la paix & fur le Mariage du Roi.

Voila ce que mon fils Carblus lui a fourni fur ce fujet :

Cvhint jAm foedere certe Tax C'" amor.

Cela convient bien à l'état prefent de nos affaires. Le Mariage du Roi éteint une guerre qui dure depuis vingtcinq ans : la Paix [cmblc aftumie par la bonne ilitt,ilig.,iicc qui eft entre les deux Royaumes , auffi bien qu'entre les deux Rois , & par l'union qui eft entre le Roi & la Reine.

Nous avons ici un Bénéficier natif d' Angers, nommé Monfieur Ménage , qui eft homme d'cfprit & de grande érudition. II a fait des Vers , où le Cardinal Mazarin eft flatté tant

& plus , Me (heurs du Parlement prétendent y être oftcnfcz ) & regardent ces loiiances comme une injure qui leur dl: faite. Je crains

que M. Ménage n'ait fait ce pas de Clerc faute de jugement ; car il eft honnête homme 6c de merite : Ntnoa *oftrum non peteaty domines fnmm MpM Vif» C'eft une chofe étrange , que


notre propre raifon ne puifle pas nous garantir de certaines foibleffes. Les gens d'efprit, fi l'on y prend bien garde , font de plus lourdes fautes que les autres.

el-- -%. Le Pape faint Grcgotre condamna au feu les Ouvrages de TiteLive ; & cda, difent cjuclques-uns, à caufe des prodiges qu il raporte dans fin Hiftoire > & qui no font tondez que lur une fupcrlUrion Paycnne.

On trouve dans les Proverbes d Erafme Coliird i quelques Veri de l'Empereur Scvcrc , où les loix de la bonne Poëtie ne font pas pratiquées.

L'A uteur qui les raporte » dit pour en juftifier l'Auteur, qu'il faut confidcrer que ce font les Veri d'un Empereur qui étot au dclTus des loix : Si viau,

Icihr , parttm tbfervdtai tnetri leges, memtnerts Imperatortm fcrtpftjfe cuius f~ prafcrtbcre leges non parcre- En fa-

veur de 1 honneur que les Princes font aux Mufes , quand ils daignent donner leur loifir aux belles Lettres, il faut leur pafl'er quelque chofc J & même doit-on eftimer davantage un Ouvragt imparfait forti de bui s mains » qu'un chef d'avvre d'un Sçavant prcfcffion. C'cft


beaucoup que les Roi. veulent quitter leu"s plailîrs, pour f« montrer ftudieux ou pour devenir habiles : cela feut mime toutes les loiiaimcs dtes aux patticuliers qui le fune déjà.

b. Le ficur A. L. eft un bon Normand » c'cft à dire un Normand dans toutes Ici formes) nous nous te nons en garde contre lui & contre Tes concitoyens. Ces gens là font d ordi* lia ire Fort à craindre t ils ont autrefois defolé la France pendant 3 o. ans. Vers le neuvième liecle , 1rs Parifiens qu'ils nflicgerent dans leur Ville, en écoient li ttti-ayez , que dans les prieres publiques ils difoient commt M N.

F. èc moi, àfttrore No)mAnernt»s 'if

l?er,i nos Vomi ne. Il cft bon befoin que Dieu exauce cette prière , car ce font de terribles hommes que ces Normans i j'ai quelquefois lbuhaité qu' on portât la tête de quelqu, sa.

uns au haut d'un piqult, comme on porte un Dragon ou un Serpent dans les Procc tuons publiques. Si on ne l'a pas fait encore , c d1 parce que les morftrcs iont moins difficiles à dompter, que c.rtains efptits de la Nation Normannjquc.


| Nous autres Picards nous valons il incomparablement mieux.

vfZ&m Pcllicnn difoit que vers le commencement du dernier ftcclc » il y avoit une lt grande ignorance dans l'Etat Ecclefoftique d' Allemagne, qu'il fut impoflible de trouver dans toute l'étendue de cet Empire, un Nouveau T eftnment Grcc. Il a joûte que le premier qu'on y vit » fut aponé d'Italie.

Ce Pellican étoit d'Alice, homme fort fçavant , qui à l'àgc de 48. ans quitta le froc de faint François pour Ce faire l'rotrftant. Il a traduit de l'Hébreu en Latin les Commentaires prefque innombrables des Rabins. On dit qu'il fçavoit mieux la langue Hébraïque que lcs Rabins mêmes.

î/t * Un Auteur dit qu'en une Mon* tagne de l'Orient , il y a des pierres de feu miles & femelles » on les npelle boules de feu ou pyriboles. Ces pierres étant éloignées l'une de l'autre ne fe butent point ; mais fi la femelle s'aproehe du mâle, le feu fort lulli-tôt des deux avec tant d'activité , qu'il embrafe ce qui fe trouve autour. Belle "plication 2k faire pour la rencontre trop fréquente & trop familiere des hommes & des femmes*


96 L E s P R 1 T <.3-. Le Pipe Boniface XII. fntloiia.

blc quand ,1 répondit à ceux qui le l'rcf.

fotciit dVI v^r Tes pareil s aux dignitez.

F. c !rhaftiqius : Si met non fptertnt do.mwAtt t tune imw.Aiulattts ero. Il donna pourtant dan!: la fuite l'Archcvëché de Bourges à fun Neveu.

kfZ.;± Je n'ai point de Vers hcxa- metre qui contint plus de mots que celui-ci.

r" ergo age > abti tgramadt anttmi atrart) erne event; Album ede ovum; ante agrum ufo hoc eft.

Il y a dix-huit mots dans ce Vers ; dans chacun de ceux qui fuivent , il n'y en a que deux.

P errurbabantur Conftatttlnofolirani /mtiffierabiltlfHS iflltcttudinilus.

La cadence de ces Vers n'eft pas trop harmonieufe. Mon fils Charles n'avoit que douze ans qu'il ccnfuroit déia cette Pocfir.

f Adon Evéque de Vienne ( il viroit du trms du Roi Raoul ) n'avoit pour tous domeftiques qu'un Piètre ôc un Serviteur, difaitf que f m eft [raxtl de


de foi-mi me » n'a pat btftfn d'i, * & de valets pour le pAtcirre. L'Eglife j'" cinonifé. Elle trouv.roit aujourd'hui peu de matière pour cette foi ce

de camonitation, Un Prelat à pied eft unechofe aufli rare que l'étoit autrefois un Apôtre en litière. -

g-jb. Q(i'eft-ce que le tems 11 a Itéré point 1 Nos peres étoient plus médians que nos ayeux, nous Tommes plus médians que nos peres t ia malice de nos décendans furpaftera la nôtre.

Vamrtofa quid non immimit dies l tptremitm pejor AVIS tulit Not net]mores , mox daturas Progeniem vttiofiorem.

Que de vérité dans cette pcnfêe d'Horace, l. e. Od. 6. l'experience de nos jours la confirme. Nous en* chcrftïbns fur les vices de nos pcrcs » la pofterité fe reconnoîtra dans les nôtres , & les fitns entez fur nôtre corruption , augmenteront la Tienne.

~~J'aMBeun Hi~oncn qui ne parle qu'Hjftoift, je je prierois volontiers de renvoyer Tes réflexions morales aux PrcâicAtctirs, TK fis difltitaiions rli* -


.llql\:S aux Rrgcfu de lTJniverfité.

Marccllin me fan pitié , quand dans I: 17. ti. de Ton Ilftoirc, en pariant «1\i tremblement de terre » qui arriva fous l'Empire de Conftantin , il commente Ariftotc & Anaxagnrns fur cette mature j 5c en rapotant ti. 10. une J.dipfc de Soleil arrivée fous le même Empereur, il raifonne à p..m de vûe 111 les dififculté* les plus élné. s de

T Adronomie* Toutes ci s dillcrtarions ne font point de l'Miftojrc, & ne rcgaidtnt point l'Hiftorien : 11 n'y a point d'Autan à qui il ne lait permis d'être llifiorid1; car il cft obligé de ckcr des exemptes, de raconter des faits, de marquer des circondancci » mais l'Hiftorien ne doit point empiéter fur les droits des autres AUteurs, il faut qu'il Ce ter ferme dans fon récit t fans com4 mentaires ni reflexions.

–» «

ai ampute ce matin 11. Février 1661. en nos Ecoles pour un de mes amis » où j'ai prouvé qu'il n'y 1 point d'hermaphrodites en la nature, & que tout ce que les Auteurs anciens en ont dit, ne font que des chanrons- auffi bien que ce que quelquct Saints ont dit dans leurs ecriçi des Ncreïdcs,


des Syrcncs fi des Tiimns , \¡,., "kr faint Jerôme , ou cc que Platon a du Ii, tertio hemintim (rentre » ntmpè de an- tirof -uni*s in ftto ftwppfio* Le Prclîdcnt & Te Batluliei eu (ont demeurez d'accord , fi bien que leur Thefe cft ahfolument fauflfe , & Il';fi: pas plus vraye qu'une Metamorpholê d'Ovide.

b.. Je me fuis caché aujourd'hui dans mon Etude, de peur que je ne fcmblafje an ton fer par ma prefcnce les folies de tant de gens qui courent les mit* Les Anciens ont apelé autrefois ces jours gras fvfinm fatttortm , on rourroit encore dire pis aujourd'hui.

6*3^. Le bon homme Scipion Duplcix Hiftoriographe de France, eft mort au mois d vril 16 6i. dans fa mai Ion de Condotn âgé de 91. ans. Il a bien travaillé toute fa vie , Be n'a pas eu grande récompenfe. Sa Françoife n'eft pas mauvaife t (on H if toire Romaine cft fort bonne, Ton HI/toire de France r(-roit paflable , s'il n'avoit pas trop flatté le Cardinal de Richtlicu.

v::a- On imprime à Anvers en un cros Volume in folio, la Traduction latine des deux Tomes en Italien faits par un Tefttlte nommé Palavicini, qui


é;oit ConfUlctii* du Pipe , & qui cft d ^s iiu Cardinal. C 'cft une prétendue ri formation tic Vl hjhire -in Concile de 'J ente , faire par l;rapaolo, laquelle a eté fore aprouvéc de tout le monde » &' principalement des Sçavanî & des niïlonnablcs » vu qu'elle avoitété faite pu un habile homme fur les Mémoires de la Republique do: Ventfc J qu'nit a voit expié* tirez du Trcfor public t oti'on aptllc la Sécréta. C'é.oient des îdations d. jour à jour, Se vraiment les Enlirmrrides que Ls Amballn.lcurs -le la République avoient aportées au retour du Con :ilc de Trente.

jÇ*L i. Le M.d;;cin Sjrennm donne en abrégé cette Hiftoire de la Médecine : t.a Me iccme , dit-il, a été inventée par j4polloptt augmentée par afinlape, & perfcUiotmce par Hypocrate. On n'eft pas grand clerc dans rHHtoirejdc la Med.cinc quand on ne que (ch.

P. L. dit qu'il aime mieux aprendre :\ guerir les maladies , qu'à nifonner fur la vie de ceux qui Ce font apliquez à la fcience des remedes. C'eftunraiionnement de P. L. mais il me permettra de lui répondre que le plus feur :c A: fçavoir 1 un & 1 autre i parce c ùn travaillant à bien connuicre Us


illuftres Médecins » on trouve en chemin fuifant, bien des connoilTances qui conttibucnt beaucoup à fc perfectionner dans fou Art.

~J~ Un jeune Voygrur m nfllirc aujourd'hui qu'en Ethiopie toute la Vailldle dont on fc fert pour le Roi, n'fft que de terre , qu'il ne porte ;,t mais les morceaux à ra bouche; mais que des Pages déchirent la viande avec les doigts, & mêlant du pain avec la Coupe t la portant à la boiichc du Roi, Pc quelquefois en li grande quantité à qu el* le fort d'une manière dégoûtante. 11 fèroit honteux pour lui de le voir en cette ridicule lituatinn , mais on y a remédié, carperfomie ne le voit jimais mliliter.

le- -0 On a acheté en HollmHc (Février i66t. ) une imprtilion d toutes les Oeuvres de liJJgô 0retint, que j'ai autrefois connu ici Amb,inâ cur de la Reine de Suéde. Il a é,é le JUs bel esprit de fun tems , il émit admirablement fç:'\vam , mais d'un ffcavoir tout beau & très-noble. Cet Ouvrage aura neuf tomes in folio.

a:::a; Depuis peu de jours le Duc de Lorraine , raillant avec le Prince ds

Gondé t du Tratté qit il avoic fait av c 1. Roi, paMédiîtN entrautres cho-

E iij


les > le Roi lui accordoit que les Priu.

ces de Lorraine deviendront Princes du Sang , il lui dit : En tome titre vie ttout tiAi ti. pu faire qu'un Pritice du Sang, qui est le Duc d'Angnten , & mot d'un tntit de plttme j en ai fiut vingt-quatre.

J'ai vu les Epures de Richternst il y a qu'lques bonnes cliofes , quelques unes de me-diocrcs, vais beaucoup de mauvaifes , & tout l'Ouvrage (fi: allez mal fagoté.

M. Ciontier a tâché de faire Imprimer ici Tes Manufcrits , mais il , r' l,

n'a pu trouv < pcnonne qua l'ait voulu entreprendre , nos Marchands font trop fces. Tandis qu'il gardera fes écrits i il pourra les corriger , la règle d'Horace cft encore rccevaolc » ftonntH" que PrtmatHr m Annuttf. Il cft toûjours

dangereux de trop le précipiter A paroîtrc dans le monde içavantirenvic de s'v produire cft telle , que pcrCo¡"ne ne fait attention à cette maxime d'Horace. Au lieu d'employer neuf années à polir & ppiftdonner un Ouvrage , on entreprend de faire dx huit Volumes en neuf ans, un tour, les fix mois t le moyen que la pctfuft'on fe trouve où le ccm.

n'a pas été mis ?


CO~ Erafme ne fut jamais novice , r/cft une méitfance , il fut fcu'cmcnt Novice dans un Collège de Charoiiv s Réguliers de frint Auguftin , où IÎ11 Tuteur t'avait fourré àg,- feu lement de quatorze ans, pcnfitn l'y faire demeurer pour avoir fini bien. Mais le compagnon n'en voulut point tâter. Je m'étonne comment un fçavant homme , tel qu'eft le Père Théophile Ray ni ud , s\ Il abandonné à la même opinion, & aux mêmes calomnies. Il lit vrai qtiet-arme étoit bâtard & fils de Piètre , il ni le didiitiule pas dans lu Vie qu'il a écrite.

dOfe Lci Jurifconfulte# difent qiu le Titre du Dioit, de ticqtiirctido terrw Dominia , clt U titr* d:s habiles gu.;;, je vois bien que je ne fuis pas dc ce nombre , car je le méprife, & je veux toujours l'ignorer.

On ne dit rien ici (Dec. 16 6 à.) de Monfieur Fouquet, c'efl: bon ligne, il y a dans le Droit une règle dent il me fiiit fou venir, tjfe dut in reatn f attam mittgAt.

s..::a.. M. A. T. n'clt pasfdthé prendre qu'on veut faire la critique, le même peut être la cenlure de (ou livre. On Io rtndra pIhi deft rai le, dit-


il » & c cftcequ il ddirc, il ne Ce trompe 1 F,ts.Niti'moripi vrtitupn. Tacite. Annal.

14.c. JO. B( 1.4. c. 'J.parlant des Satyres qu'un certain Fabricmt YejentQ, Avoit publiées contre les Prêtres & les Sénateurs, 8c que Ncron avait fait bi filer à Kome, dit qu' on les rechercha alors avec cmpriflcmcnt ; mais que quand on eut la liberté de les avoir. on ne s'en foucia plus, conejmfttos Il lettitatof-

que dttiec turn ptriculo parabttttttr, mox licemia habendi cbhtioncm attain.

s.:a.. Enfin , j'ai fait un nouveau marché. J'ai marié mon fils Carolus âgé de trente ans. à la fille de M. Homets mon Cologne; elle s'a pelle Migdelon, & eft âgéc de dix-neuf ans moins quatre mois, b:lic fille, bi 11 née, d'un bon pere & d'une fage mère, minant êmttk fiiufte fidecedant. C'cft un marché douteux pour la réiifîîtc ttixor At- tjttc virothvrHi cjr fur ait s> Le bon homme Lipfe qui avoit une femme tresméchantc » a dit en quelque endroit ïlc les Epîtres , qu'il y a quelque fecrct du Jeftin dans les mariagesj mais un ne fçaic gueres bien ce qu'il faut entendre par ce ddHn, fi nous n'avons recours à Seneque qui a dit : Ntrnra, furtuva t provident 14 > fatum , mmind


font nnms (l' ejMjdem Dei varie agnt* tis in rébus humants. 11 me femblc que faint Auguftin qui étoit tres-perfuadé de in. foi Chrétienne , n'auroit pu mieux dire.

GCa. Depuis que je fuis Medecin

je n'ai apris que d'aujourd'hui ce que c'cft que cheviller , on pretend que c'eft une cfpcce de fortilege , par c.quel on empêche quclqtiun de faire Ton eau , ou l'on fait clocher les chevaux , où l'on retient une liqueur dans un vailllau malgré tous les trous que l'on y fait. Pour moi , je croi qu un habile Médecin , un expérimenté Maréchal;, & un bon Tonnelier , pourroient beaucoup pour ôter la venu de ce malefice.

\]T%* HypocrAte l'a dit > GaUrn cft de ce fentiment , Arijtote l'a décidé de cette maniéré, D(/cartes l'ajfnre. Voila des autoritez, mais enfin avec la permimon de cci grands hommes , ja veux aufli raifonner à mon tour » & ni pas tant me foûmettre à leur opi* nion , que je ne veuille faire aucun ufage de mon eCprit. Ils ont ainfi pen* Cé. n'cn. il pas jufte que te m'aplique du moins à confiderer s'ils ont bien penfé. Te ne veux point être comme


'es bêtes, qui ne vont pas par ou il faut aller, mais par où l'on va , non qua ttindum eft, ftà glid Imr, Qu'un (entiment nouveau ne vous fir prenne pas, dit Lticrccc,qit'il ne vous épouvente point, lailTc z ai;ir votre rai(nn » fervez vous de la fubtilité il: vô.

* t.c efprit , cmbrallcz la vérité Ii clic vous pa oit, mais armez.vous coiitrc l'erreur,

Difine qnaproptcr notitate extcrritus i psa Ji\f>tterc ex tlnimo rAtionem, fcj, mayt* ft ens 'ja hcio perpemie, & ft tibt vcra vi- dciur , Velie Manns, at*tt, ft f.lIfà cj} , .if.

augerc contra.

C'dl des Hibernois Logiciens qu'il fnut entendre ce beau Vers de M.

R. my Profilllur du Roi, lors qu'il dit de ces gens qui difputent fi volontiers V tam Ivgicahter.

Gens rationc fttrtns & intntem pap..

,/; 'm.l ris.

Nous avons ici un (Gavant pc/lon-


nage nommé M. Ménage à qui ce Vers a tant pttt t qu'il a fouhaité pluficurs fois d'en être l'Auteur, jufques U qu'il aurait voulu donner le meilleur de fis Bcncfkes, il ne laifleroit pas de faire bonne chcre avec ceux qui lui rcftcroient , car il en a beaucoup d'autres.

C'eft de lui que nou< attendons bkn- tôt le beau Viogencs LutrUtu Grec & Latin in folio de Lotlltrc., avec de beaux Commentaires. 11 n'y a plus que l'Epître Dedicatoire de M. Ménage à envoyer, mais j'ai peur que cela n'aille pas fi vÎtc. La fin des grands Livres efi toujours accompagnée de quelque empêchement , outre que ILs Libraires ntfcmnt propfrân W ejnJmodt fine m mon wtelltgHm. Plutarque a dit que la derniere pierre qui mit la fin auTempte de Diane à Ephefe » fut trois cent ans à être trouvée Il taillée & apliciuéc

à ce grand bâtiment. J'ai là auflt quelque part. que ce qui eft longtems à faire doit durer long tems i les Ouvrages nés pour l'immortalité , ne Te produifent pas tout d'un coup , leur perfcaion dépend de plutieurs an n'cs t de chaque annés de travail promet , ce fcmble j £ 4 leur vaut un fuclc de gloire.


Fe,--j. j'admire les recherches particulières que le Pore Mciu-ltricr a ramaflées avec grillid foin & b.r de travail , peur in rornt. : l' ;e Hiftorique de la Ville Je >.;•. Ce Livre durOt à jamais frai- I honneur de crttc Ville , q-ii d> in France cc qtûft AWt;trs aux Païs-bas , & ce que dit Lyplîus qtiod tfi in capite ccuIhs , fauf à Paris & à Roiicn de défendre leurs droits, chacune de ces Villes ayant fes railons & Ces prérogatives.

Je vondroic que quelque Voyageur fe fut avile de faire la parallele de Rome & de Paris. Pour moi qui n'ai jamais vu que cette Ville J fans dtftrcr d'alcr à Rome , je vais décider d'une manière aufli iufte qu'avantageufe » en difant que fi j étois né Italien t j au rois eu envie de venir voir Paris ; au lieu qu'après avoir vù Paris , ma curiolîté ne m'a jamais fait former d'autre. fuuhaits.

Q:::::.:g. Borne condition que celle du Medecin , difent les bons drôles t car ih font pftyeK de leurs fAUfil. & l'tn prend foin de les couvrir de ttrrt pour les micttx cacher : Les Cages au contraire difent , tuauvaifè condition que cellt du Mtdtcin, car des hmmes qui


doivent ab/olnment mourir , vottiroitnt qu'il la rendtt fimmortels. La mo t n'a jamais to*tj c'dt toujours Mcdecin qui mcricc rcprimall le. Selon les prc- miln,

Futrlt & poftqHam qmdqmd jttbet tpjk mtdendi.

Norma , ntfi vale at» fitbt toque revixtrit sgtr Mnrmurat ttifipicnj vtrigHS, lingnk que procact Eloquntir de te convitia talia jac tans H ci mi hi quam ftttltHm eftmedicorum tredere nugts.

Mais fi l'on leur dit , ce n'eft pas toujours leur faute , le mal cil fouvenc au dcffus de l'Art.

Non eft in medico femfer rtlevetnr Ht ager Jntlråutll do ll a phi valet arte ma* I"",.

Les railleurs n'écoutent point de rations, ils veulent rire à quelque prix que cc foir. Mais attendons ces rieurs, & nous verrons dans la fuite qu'ils


donneront Ctiict dt rire aux Medecint à leur tour, par l'empreffement qu'ils montreront pour obtenir & pratiquer leurs ordonnances.

a~. Le Legat eft en chemin , il fera accompagné de foixantes Gentilshomme! ltalinn *, ce font, à ce qu'on dit, autant de Comtes > ce ne font pas des Comtcs de l'Empire , mais plutôt des Comtes de h Pomme de Charles V. qui fi" cinquante Comte.. de ceux qui pounoient ïamalîcr une des cin* quantc pommes.

I JZ±. 0 eux hommes font ici morts depuis peu ( Dec. 16 6 4. ) qui ont eu de la réputation par leurs Livres » Cçavoir Aftiratjftié , qui a fait IHiftoiie Grcque & pluficurs Romans, & MonHeur d'Ablnneourt , qui a traduit le Corneille Tacite , le Lucien & autres bons Auteurs. J'aprens que M. Chapelain Poëtc François, très gavant le très honnête homme t qui a donné au Public U Pueell, d'Orleatii » a une pierre dans la vcffic , & qu'il Ce prépare à fe faire tailler. Montieur te P, c- fidenc de Thon remarque en parlant de Jo. ïitHrmtts Medecin de Lcidcn.

homme uet. habile, que c'eft la maladie des homm:s d'étude j mfera ad


librll ajfiduc fedtntwm flipendit* 6ir3wo li n'y aura jamais aucun homme qui foie toujours Athée$s'il 1 eft.

dans cc monde , il ne te fera pas certainement en l'autre.

Vtfceniat triftem liCIt Athens omttiy in orcttfttf N Hilus in inftrns eft Athcw, ant?

fnit.

On fc trouve puni d'une ma- nicre à rcconnoître un Dieu pour Auteur de li vengeance i il valois bien mieux ne mint contefter (on exigence dans le tems qu'il étoit encore permis d'implorer fiL miCcricorde. Vous trouverca cette réflexion belle pour un Medecin. On nous accule nous autres de n'avoir pas beaucoup de Religon , je ne

fçai qui font Ics hommes qui en ont.

Pour moi je fuis (Impie dans ma créance » aveugle dans ma foi, nullement fuperftitieux , plus rempli de (bibleile que de malice, mon efprit ne Ce revolte point contre les veritez eflentielles j il n'y a que mon pefte de cœur qui s'avifc de tems en tems de vouloir contredire les


mMtrn s de morale qa il n'a pas le courage de Cuivre. je travaille pourtant tous lei jours à le mettre à la rairon. Plaire à Dieu de m'en ren* dre te maître.

~)j~ Voici une des meilleures Epîtrts Dedieatoires que l'on puifl'c adreffer à un Prince , qui a bien d'autrrs chofcs à faire que de lire un panegyri* que trop étendu. C'eft Horace qui rar- JJ le à Auguftc : Comme vous foute"nCI feul tout le poids de tant d'affaires. que vous défendez cet Emu pire par vos armes t que vous l'c,..

u bclliflci par le bon exemple de vos n mcBUM t & que vous le reformez par vos loix , je fçroil un tort confidera- ,, ble au Public. fi j'occupais par un tt long difeours des moment qui lui "font infiniment predeux.

gtmm tot føfli,,'M ri' tAlI,. ntgttiA jfaltt, Res ItdM arms mtrit * moribm •rnts » ZeglfM tmendts, in pMat ccmmt* da ptccm, Si lonp fermone mm tan ttmpor* Cdfir.


Un Auteur ne (c cloir pas refponfable du teras qu'il fait employer dans la 1 fture de louanges inlipides , je voudrois qu'on fupprimât cet ulagc aufïî bien que celui des mauvailes harangues ; ceux qui Ici font perdent un tcms confiderable , & en font aufïî perdre beaucoup à ceux qui les écoutent. -

Pendant que je fuis dans les rcftcxions, il ne m'en coûtera pas plus d'en faire quelqu'une , aufli bien allons nous entrer dans un tems où la morale cft de faifon. Que je fçai bon gré à Juvenal d'avoir ainh parlé dans fa dixième Saclic.

, Si conf hum vis PerrnitttJ ipfis exj>c»dtre numnahs qmd Cottt'tnint nobÙ, rtbuftjHt Jit milt noftris N Am pro jttcHndis aptijfima qunque dtbttnt dit C hariot' tfi tilts homo <jum ftbi.

Si vous voulez fuivre mon confeil, laiflVz aux Dieux à juger ce qui nous convient & ce qui nous cft de plus avantageux. Au lieu des chofis qui peu-


vent nr nous etie quau-* tb!cs » lis nous- donnerr w lu needuircs , ils ai- ment plut l'homme que l'homme ne s'aiment lui même. A vous l'avouer, je fens un grand plaifir en lifant une vérité ii chrétienne , écrite par la plu-

me d'un Païen. Oui , les hommes ignorent l'art de rrglcr le un fouhaits, ils fe perdent dans de vaftrs projets , ils forment des demandes injuftes , & lallint le Ciel par des vœux criminels. Ils mcrite ro;, nt pour être punis, que ce même Ciel dont ils contredirent les volontés équitables , permît l'execution de leurs frivoles & mauvais defirs.

L'homme n'a vc. »tablcment raifon que de former trois fou hait s, avoir de la fauté , jouir d'un peu de bien , poifeder une grande fagrllc, Je me contenterois fort de cette dcrnicre » mais comme ic fuis né pour la guerifon des malades, ma profeflion m'engage ï travailler à me bien porter; à l'égard des rkherfcs, je les compte pour peu de chofe : vous direz que je parle en Philofophe , n'eft ce pas bien fait d'écrirr ce que l'on penfe i - ..- -. - il ,.

L Hiitoticii Slctdan étoit ongi-


naire de la Villv qui porte ce nom vers Coltine , ft famille étoic fi oblcurc , 6C fa milHincc raîme, jvut on dire fi Incertatnc, qu'on n'a point fçûcomment l'apelloit Ton perc. Il étudia i Paris avec Miflieurs du B-Jlay qu'il accompagnoit au Collège , corrigeant leurs Thèmes, & portant leurs Livres. S.\

- - à pauvreté ne fut pas un obltaclc à ion élévation , il parvint à des en plois très-confide rable!. - Son - 1 -1, C-

toirc a été traduite en pluheurs Langues. Quelques uns l'accufciude metltontze > & prétendent môme prouvl r qu'il y a onze millo faufletez dans cet { Ouvrée » j'aimerois autant dire t qu'il n y a pas un mot de vérité.

D'autres le juftifient de cette accufatioii , 6c le mettent en parallèle avec Thuccvdidc , Xcnophon , & Salluftc.

On allure que Charles Qornt ayant lû (on Hiftoire , dit : On il y a ^ttel<junn de mes Confcillers qui me trAhit, & loi décotivre mes dejfeius À S la dan, on IL faut efHttH tftrlt familier les foi Aprtnnctit.

1 La découverte myftcrieufe des defleins des Princes. donne bien du prix à leur Hiltoire ; mai. il faut que cela fuit fondé fur la ven


rité , ci non lur 1 imagination d un Hiftorien qui affeft: de drvincr.

1t: - Un Profl-fleur de Philoiôphic en cette Ville , femit en tête d'enfeienc» publiquement la Pli i'oiophic de Trifmcgille. Pour cela il donna un Traité De Ente > fur Il S principes de ce tresnneien Philofophc. Il joignit à cela des extraits de tous les Ouvrages qui lui font attribuez par quelques içavnm Critiques. 11 le ht imprimer pour lufage de Ccs Ecoliers, avec une p"Cr.l( C très curie ufe en faveur de ces Ouvrages. Afin que tout ce qu'il a voit fait parût établi fur un fondement vrai de iolide t & n'oublia pas les raifons de Franci(cus Patritius , pour combattre J. Goropius B:canus Médecin. & Phiofophe habile du liccle palîc » qui avoit allui é qu'il n'y avoit jamais eu de Mer* cure Trifmcgirtc. Ce Goronius B:côtivis n'cil pas (tut de ce fentimem. Ces difputes d'éruption me font de tems rn tems palfcr de trcs-agreables hcu- les.

C». Je ne Cçai pas où M C. R. a trouvé que Tibulle n'eft pas du nom- bre des Poètes galans. 11 veut bien me permettre que je lui ajoûte moins de toi là. dcfrtis qu'a Ovide , qui a dit :


Donee (runt irnes , a rcufejve cnfn.iittis arrna, Vifi cnittr mwtrt , (ltlte Til tills tIll,

{j. ",; te M decîn de Montpellier, qui fj fourre ici par tflur J boit autant ci Vil marche, il en fait gloire ; je lui Ii" donné un parfait Ht jet de triompher, en lui aptenant que Bacchus étoit nonfeulement le Dieu du Vin , mais encore Médecin habile , parce qu'un jour les Athéniens avant confulté l'cnacle ti*Apollon , fur la manière de fubvenir à quelques kloins, il leur ordonna d'a- d > cr un Bacchus Mr dccin. Le bon Inmme va tant fêter B.icchm Medecin.

qu'if fera fou vent la copie de ce portrait que fait Lucrccc J. j. Lori que pL. Vin, dit-il. par fa violence & Ci ,, fubtilité , a penctté jufcjucs dans ,, l'intcrhur J de forte que la fureur s'tft H r épandllë dans les veines , l'homme ,, fut Ces membres peCans, Ts pieds M chanceler , Ces jamnes s'cmbaraffinr, u fa langue bogaye, Con cCpric d't noyé à (1.5 yeux Cemblent flotter dans cette M liqueur, enfuite viennent les cris, ,, les fanglots & les querelles.


Cm 'tI;r.i vis /,tnelrA'II;t 'Atr;s & in rents dtfiejfit didttns ardor Cor.fccjUitvr fravittf mmbmnm, prdpedinntur Cittr* vaallanti , tardefcit ItngnA, wadet mens, Nam octth, clamor, fingultus, Jar* git ghfcHnt.

Je crains que ce Medecin bcttveur n'ajoute encore auelque chofe à l'original > car avec le vin il envie à joiier & à faire t'amour, où cela ne menet'il point un homme 1

DivIS tram dttdum, fecerttnt me tria nudum, uilea i vin4 , Venus , per qm ft.

fa tins egenus.

Un de ces trois vices eft capable de perdre un homme : que feroit tous les trois joints cnfemble )

C -«114 on a parlé aujourd'hui chez Moniteur le P. P. d'un des plus jaloux hommu de l'tari,. Quelqu'un a dit qu'un de ces pretendus rivaux lui avoit envoyé ccs duixVcrs d'Ovide. Amor.

ii. J.


'J)lIrt vir, irnpofno tettera cnJlodc fUtl/te Nil agis , ingento <]Hcque tucnda ifto.

u Cruel mari , vnas ne gagnez rien Jt ('11 dunnant à vôtre femme m gardien perpétuel , chaque femme fe rloit garder par cllc-memc. On a rr»porté un trait d'Amenée * c' cft: quand il dit que Colys Roi de Thrace. ctoit fi jaloux de fa femme , q Yun jour poulfë par la fureur de cette paffion, il la Ht feier toute vive parle milieu du corpl.

Quoiqu'il en foit , on eft convenu quun peu d'attention ( (ans pourtant faire femblant de rien) ne gâte rien dans la conduite d'une femme, -

La queftion (croit jolie de fçavoir s'il entre plus de fureur dans la ialouGc d'une femme, ou dans celle d'un homme. J'ai connu des jaloux de toute efpccc ; & j'ai eu beau pénétrer les caules de cette maladie » il ne m'a pas été puflibtc d'y trouver un remeéic. L'homme a recours au fer & la femme au poifon; celui là n'a que des intervalcs, celle-ci n'en a point ; la jaloufic des


hoflïmcs cffc filhite, dure peu , n'cft terrible que dans des fnomens , la jaloulîc cies femme* 1 ft une pn filon née fivre dlc). ftable durs , srvii- eimcllfi, furit ufc dans fes thite..

L'amour fct l infpirc la jaloufie aux honnies, tau*: en infpire aux femmes * l'amour, h haine, des intc- réts de b\ Lnlé oit de jeune iTc s un mari n' cll jalon* que de la femme, une femme l'tft & de Ton mari Be de fes amruj; , & de fcs rivales & d'elle-même. Elle craint que fon mari ne plaifc trop, clic aptclicndc de nt pas plaire allez, ; & dans le tems qu'el l e veut arrêter un cœur dont j ile redoute l'inconftance, elle donns Icfitii» prête à fc defcfpci'er» fi l'amant a qui elle l' offre en cherche d'autres. Je pouflerois cette matière bien plus loin » mais il ne faut ras que j en dire tant, mon fili Cnrolus augurcroit mal de ma jeu* nclfe, il croiroit que je l'aitrois jpat fée dans des [f.1fantcl'Ît's, qui feroicne d'un trop mauvais exemple pour un -nouveau marié comme fui.

,(9Câ*Jc viens de lire un Tiftanunt b'Zfure, c'cft ci lui d'un certain Martin HJnuktjJc P ititrc de Hollande fanv.it*


menx dans le dernier iicclc. Il legue de* quoi marier tous les ans une fille du Village d'où il étoit, à condition que le jour des Nopces le marié & la mariée avec tous les conviez » iroient daufer fur fa foire. Oh afliire que cela s'execute ponctuellement.

ô ?U,- La laideur fait quelquefois prélumer la vertu où elle n'en pas, z la beauté a ct la de funefte, qu'on croit toutes les personnes qui jouip une de l'avantage d'être belles, on les croit > dis je , capables de toutel les foiblctiei qu elles caufent : peut êtrc que je ne m' explique pas af cz nettement * & que je de vois dire fimplemçnt » qu'on croit rarement Íàge. les perfonnes qui charmtnr.

Cette penfée cft à peu prés la même que celle de Properce , 1. 1.

Eleg. JI.

S em fir firm/is f*btd* 'A fait.

On a toûjours fait des contes fâcheux des belles perfonnes & on atfcae t ce fcmble, de les mortifie r, en leur rcfufant le titre de vertueufes.

Je m'étonne qu'on n'ait pas cn.


eore prouvé un moyen que donne Ant.t(,bir , pour rendre douce l'eau de la nier. Il dit qu'il faut rhire plufieurs vaincaux de circ » creux par dedans, Us lier , defortc qu'il n'y puittc entrer aucun vent. puis les tenir dans la mer pendant un jour entier ; enfuitc les retirer , il allure qu'on trouvera dans ces vaifleaux de l'eau douce comme celle de la fontaine. La laifoti qu'il donne, eft que la circ étant douce & poreufe, l'eau la peut pénétrer, de maniéré qu'il n'entre que fa partie la plus fitbtil:".

o::a- Le Jardinier de la maison de Campagne de Moniteur D. T. L. pour empêcher que le fruit ne tombe des Arbres, quelque vent qu'il faile , attache à l'arbre certains mots de i Illitde el' Homtrt » que le fils de fon maître lui a autrefois apris. Cependant il ne laide pas quand il a fait grand vent pendant a nuit, d'atlcr le matin avec un grand panier ramafler tous les fiuits qui font tombez. Sur ce que je me moquois un jour de (a fupemition , lui faifant remarquer qu'clle étoit inutilo. il dit que fans fa précaution homérique il en letoit tombé bien davantage. L'efprit fuperftitieux ne fe défait pas aifément de ron erreur, je crains fort que cette


fuperftitton ne le perpétue dans fa famille. Son fils commence à faire comme lui, & aparemment les petits fi!a n'abandonneront pas cette coutume fuperftitieufe.

iCtrËw- La McfTe de minuit cft caufe que tout le monde parle de la Comète ( Décembre 1664. ) elle a été vue de qui l'a voulu. Bien des gens feront enrhumez pour avoir été fur le Pont Neuf, qui s'en ^prendront à la Comète : Pour moi, je ne crains rien de tout ce qu'on en prédit , il arrive allez de malheurs fins Comète. C'cft pourquoi je parte volontiers dans l'avis d'EncÙ/J Puteamu, & d'autres fçavans hommes, qui fur l'autorité de l'Ecriture Sainte , Ni craigne** point les fignes du Ciel prétendent que ces Cometes comme de fimples rnctcores, ne prédifent ni bien ni mal.

iy~- Hier, jour de faint Jo[cph

Monfîeur Mathieu de Morgues » âgé d: 8i. ans , fit le Panégyrique de ce Saint dans les Incurables où il demeurc , la Reine l'honora de fa prefcncc.

C'eft lui qui étant à Bruxelles » écrivoit pour elle contre le Cardinal de Richelieu. 11 a fait l'Hiftoirc de Loüis XIII.

il ne veut pas qu'on l'imprime de Con


vivant. Il en a fait faire fix copies ftU- nuferites , qu'il a confiées à fix de Cc.

bons amii > qui ne manqueront pas de* xccuter Ces intentions après fa mort.

C'eft ainfi que nous a été tranfmis l'intention de Guichardin , Se que Ca belle Hiftoire nous eft demeurée.

àao L"on m'a ailiiré ce matin 8.

Mai 166 f, que le Journal des Sçavans tft tout à fait condamné. Il eft devenu Ctge , il ne courera plus les rués. Moniteur le Chancelier en a redemandé le Privilège, que M. de Salo Confeiller de la Cour lui a renvoyé fur le champ.

, C'd\ lui qui en étoit l'Inventeur & le Dircéleur. On cfpere pourtant que le Journal fera rétabli , mais qu'on en donnera le foin à d'autres gens , qui auront plus de retenue ÔC moins d'intrrêt. *

ffTfr Un jeune homme à c'cft le fils de Monfieur T. C. travaille à faire une Picce d'Eloquence fur ces quatre Vcri:

TpuUriêi Iliadoo f*m lotir etkef ré vtxit i Imfkt Odjjfététm gltriê Ptnthfet Ttnthfet HtUné mritnwr mm• tut twmqnâm


JHAC qttoniam volmt , nolnit ilia rtpi.

Le parallèle cft beau, je m: promets qu'il (cra bien traité.

f)t-&,L'Art notoire cft un Art fetret & magique, pour devenir fcivant en peu de jours. Pour moi je filis de l'avis d'Erarme , quand il dit qu'il ne ronnoit point d'autre Att pour devenir habile , que le foin -U l'arwar de l' étude : £ go alt-iro artem notoriam non novt qua,,; CI/rltm , amortm, ajJiJuittttcm. 11 montre dans un de Tes Colloques le ridicule de cette fcicnce fuperftiticufc.

Dclrio en a encore traité dans fon Livre de IJtflluiptio,,, * , 1. 3. pat t.

t. q. 4. tect. i. 1. 3. liait.

1. 3a_ On m'a dit qu'lfaac Cafaubon n'avoit jamais vu Joieph Scaliger , & & néanmoins ces deux grands hommes s'écrivoient toutes les Ccmaines. Cafau bon eut plufieurs fois envie d'aller en Hollande > pour y cmbralTcr fou bon ami, mais il arriva toûjours quelque chofe qui l'empêcha. Il avoit miscaiu» une bouife die velours deux cens liu* d'or pour fon voyage. Scaliger le ddi.roit & l'attcndoit fort, mais ce voyage ne Ce fit ptim; ces deux bons ami* qui Soient les premiers hommes de leur


de leur tems > ne le tout jamais vus.

Scaligcr lui mandoit qu'il lui avoit fait préparer une belle chambre : Tm ta-

men erit arbrtm tn media hieme vent- re ; qUAm I nettle nto foco exptigvabimtu <jm mmejHttm dejinet tn lubieulo quod lIb, adnrnlfbo , yttod t amen nullum prater te ornamemtim habebit- Cc font Ies

termes de Scaligcr en fes Epîtrcs.

q:.J! Je fuis toujours le bien venu chez M. le Premier Prelidmt , on y f iic bonne chere , mais il faut Ce hâter à la mode des Courtifans, Je ne fuis pas accoutumé à ces (ôiipcrs, que Renaud de lLallnr Archevêque dr n tir.

e s apclle des lùupcrs de prumcn.idc t

cœn.ts awl'ttlittori'U. J'aime à fairt quelque fi. jour à table, fur tout j'y veux une compagnie familicre , une convcrfation aiféc , peu de mets » beaucoup de delicatcllc , du vin à diferetion , ne boire qu'à ma foif, & ne manger qu'à mon apetit. Ceux qui font capables de faire plus, ne me convienn nt pas.

O.zà,.. F(,rn,,-l a enfeigné pendant deux ans la Philofophie à Paris dans le Col* leg: de lainte Barbe. Il ut une li grande palîion pour les Mathtmitiqucs > qu'il p.nia abandonner la Médecine !


Mais les avis de (on brau-pcrc qui cio-f.

Conseiller au Parlement de Paris , le portèrent à devenir fi habile Mcdccin* qu'il fut le nrcmt r de ceux qui avoistn loin de la lamé du Hoi Henry II. I.

mort de (â femme lui donna tant lL: douleur t qu'il mourut douze jours après elle. On dit qu'après fa mort » on trouva trente mille ècus parmi lès

-Livres. Je ne fçii fi une tendrellè qui conduit à la mort, ne tient pis lin peu de U fôibldfe. Il faut aimer fa femme; mais mourir de ce qu'elle ne vit plus, certes ce n cil point là un trait de Philofonhic ni de Medccin. La Philofopnic infpirc ri coutMgô Se de la force , la Méd iane donne à l'ame une certaine dureté , qui devroit. finoii la rendra infenfible à ces accident , du nmilu lui permettre de ne l'en point tailler Abutre. Ne vous en diplaife. Mon' Heur Fernel , je ne vous reconnois point dans cette extrême compbi.fine? ; il faloit pleurer vôtre femme , il clle étoit bonne t la chofe (ft race , mais de veut Ivirer de mourir de douleur t voila ce qui ne s'eft jamais vu. Au refte, ce dcfcfiioic vous immorcatifcra.


{ £ 3^ Le Titien, rds avoir faic fur QC:36Lc Titien , afle,Autel S-tiva- la tnuraille du haut de l'Autel Sulvt- icre de V eniCe, une peinture qui re.

prefente l'Annonciation, mit nu def(ous ces mots, 7ittanui ftrit, fi ci t. Il voulut marquer par cette répétition , qu'il croyoit (on ouvrage parfait » le facieht n'étoit pas alors de Ton ft tit, il faut pardonner aux grande homme!, la juftice qu'ils ofent quelquefois Cc ft-n.

dre à eux-mêmes.

Pcilônne n'ignore. Ton mcrhc i on cft fort huirtux de trouver des grns qui (çachent prccifémcnt ce qu'ils valent t 6c qui ne poulf nt point trop loin la bonne opinion d'eux mêmes.

Les Temples au on bâtifloïc chez les Anciens, en l'honneur d'Eicti'ape , écoient beaucoup plus grand.

que les autres ; & cela parce que les malades qui venoient demander à ce Dieu la en cri (on de leurs maux, étoiem obligez d'y dormir, & par confcqtient d'y loger ; de forte qu'il faloit une étendue conlîdcrable pour le grand nom- bre de perfonnes , qui d'ordinaire s'y trouvoient en même tcmi.

r Un Temple où l'on croit que la j gucrifcn peut s'obtenir » cft toù*


jours plus fréquenté qu'un autre, les hommes ne reconnoiflfent & ne relïentcnt que les maladies du corp,,; les partions « les vices de lame, les défauts de l'cfpiit , la corruption du coeur, tout cela ne les inquiète point. Si j'avois un confeil à leur donner , ce feroit de demander la guerifon de ces maux , plutôt que de faire des pèlerinages * où la diffipation a plus de part que la Religion. Agrément je deviendrai Saint i car je m'accoutume H fort à moralifer ', qu'il n'y a plus moyen que je puifle me palier d'être homme de bien.

ri-.,.. Laéhnce pretend t Infiit. DiVin. j. c. 18. qu'Empcdocle fe précipita dans le Mont-Gibel , afin de palier pour Dieu » lit ettm repente non APfiXrutJfes, âbitffe ad Deos çredwuur.

Il paroît » Celon D.orene Lacrcc, que cela n'eft pas vrai. car il allure que le Tombeau de ce Philofophe étoit à Megaru t/TL. Il y a ici un Italien qui dit avoir été mandé exprés pour un c::r- tiin fecret , qui cft une rcrre camp)féc , laquelle échauffe incontinent une thaaibr: Cuis oJ;.:.,.r ôc fans fi.au'


J'en ai vû l'épreuve. On a ordonné qu'on' en chaufferoit le fotir , & que l'on nous donnera à chacun un des petite pains qui s'y cuira.

CF3- Le ScAligtrâKA ta un Livre fort curieux , mais un peu dangereux.

Voici de quelle maniéré il a été fait : Un jeune homme de Champagne ré Huguenot & Ecolier de Genève» prit à Parts des Lettres de recommandation du grnnd Cafaubon pour Jofeph Scalion aocolular il d e. Ëc jeune ger, Se partit pour Hollande. Ce jeune homme nommé Jean de Vaflàn étoit nc.veu de Meflïeurs Pitlioti,grands amis de Seni or, qui recevoit toutes les femainés des vîmes de gens fçavdns. Jean de Vaffan écoittoit tout ce que aifoÎt Sca lifter, & l'écrivoit avec exactitude.

D. là vient ce Livre qui eft aujout* d'hui ( en Novembre i666. ) dam la Bibliothèque du Roi. Jean de Valîiin ét-r.t de retour , fut nommé Miniftrc, puis pM le moyen du Cardinal du Pcrlotj & d'une pcnfion confidcrable » Cc fit Catholique. La pcnfion n'allant jus b en , il rcLlntde prendre l'habit de Feu l'ant. Avant que d'y entrer j il ht ÇrcfiUtde ce Manu&rit à M. Dtiptiy : c l'ai connu & viliié i-ix Fciiillans» il cil mort en 1647. fort vieux , 6c


prcfque en enfance. Il y a dam le ScaliprâH* bien des mouvement d'crpait d un gafeon échauffé & évaporé » dont on ne fait que rire : Il y en a d'autres 9ui (ont fort hardis, & qui donnent de 1 étonnement. il y a auflt quelques ar.ticles êc quelques points d'érudition qui ne font point communs i car ce emon d'homme II (çavoit tout. PlÛt à Dieu que je fçuffe ca qu'il avoit oublié , il eft mort en 1609. je n'avois que tept an..

et ., Un confeil qu'Horace donne * 1. t. ep. aS. m'a été utile en bien des occaftons ; c'eft quand en parfont de ces gens avides à tout Ravoir, il dit : Fuyez ceux qui font curieux , car pour l'ordinaire ils (ont grand. parleurs : ces fortes de gens ont toujours les oreilles ouvertes ; or des oreilles toûjours ouvertes font peu propres ï retenir les fccrets qui leur ont été confiez.

"PtrcontAtwm j II.", gArr"t,., idtm ifi Ntc rttment [*t*U cmmtjft* fidtlb ur tares.

Je detefte les grands parleurs, & je ne comprem pas comment il y a


<k$g:ns allez doctles & allez indulgrm pour écouter tranquillement leurs longues hiftoires, leurs faunes confi.tenccs t leurs détails ennuyeux.

Je voui ois qu'il fut permis d'impofer rudement filence à ces hommes indiccrrts. Ma coûtumc avec eux cft de ne pas dire un mot, & mon pt ailir ne commence que lors (m'ils diftmroilLnr.

.9::3. Il y a quelque tems que mou- rut ici M. Hincelin Maître de laCham* bi e aux Deniers ( Novembre 16 6 6.

le bruit court que lui & un Architc&c nommé de Verdun écoicnt morts en trois fours, pour avoir mangé trop de ccrneaux : cela fut n Cément cru. Mais un certain Pi ètre a dépolé depuis peu, que le Valet de Chambse de M. Hincclm éranï au lit de la mort, lui avoit confelÙ & donné cha:gc de revrier, mais feulement une année après (on decés, que c'étoit lui qui avoit empoi* Tonné ton maître dans des cerneaux » pour joiiir plQtôt d'un legs de quinze cens livres qu'il lui avoit fait par T cf.

-tamcnt, Les Maîtres ont grand tort de marquer tant de bonne votoiué aux domeftiquesj c'di une tcndrclfc impudente & une recoiuioiftuKc


indiicrete , que de leur témoigner le bien qu'on leur prépare : Si l'on donne , il faut le faire fecretemeht, 6c qu'ils n'aprennent qu'après la mort les dons qu'on leur a fiitl J de peur qu'ils n'en préviennent le tems & ne le hitent par des deiTein.

cruels. Je ne Cçai pas fa c'eft défiance en moi, mais je ne m'avife jamais de dire à un Valet que je fuis content de lui & qu'il le fera de moi; car il pourrait arriver , que flatté par l'efprrance d'une promte récompcnfc , il s'ennuyeroit de me voir vivre trop long tems. Comme la Mcdccine n a point de prcfcrvatif contre cette manière 4c Ce défaire des gens & les envoyer en l'autre monde , je confulte la politique qui ne veut pas qu'on time relie trop es âmes baltes Se avides de gain.

On reprefente Efculape foui la Figure d'un Serpent » pour nurquer la prudence que doit avoir le Medecin; ou fouI la figure d'un Dragon, pour lignifier vigilance. On couvre fa tête d un chapeau pour ligne de fa libcrté; & chez les Grecs on le dépeint chauve, parce que le Mcdccin ne doit point lilHr echapu 1 occalion. Au refte,


tout cela me paroit fi tire auxcheë veux , que je ne m'étonne pas qu'Ef* culanc en Coit chauve. Ce n'elt pas

tout , le coq & un chien lui font encore confierez , pour fignificr fa vigilance. Il a une longue barbe t c'eft que l'expericncc produite par le grand nombre d'années j fait la plus feure habile* té du Medecin. Il porte un bâton noueux comme un Sceptre, marque de l'autorité & des difticultcz de la Me* decine. 11 tft nud fu(ou*à la ceinture feulement , pour aprcndre au Medecin à avoir de la pudeur , & à ménager celle de (es malades. Une pomme de Pin eft à Ton pied , c'eft que les noyaux de la pomme de Pin ont quelque vertu mcdicinale , ainfi qu'il cil facile d'en juger par cette infeription du Temple de ce Dieu : Hiftt dttbm cajo cmdtm coeco erucnlnm , comtdes nncltot fini un* tum melle ptr tret dut & conVAloit.

&3W Rithanger , celui qui a continué l'Hiftoirc de Mithieu Paris * dit.

ttnno ix6o. in singlia qnid,m 1"&I..,,í ctcidit in Latrtnts, fid quia tnm IrAI fubbttnm , ttort pemtfit ft exirthi, fUllrt moritttr in fatrt. Voila une bien

i-vilaine cxn&itudc à celebrcr le S"bI bat : il fc trouve ainli tous ks joui fi


mille gens fidèles a pratiquer 1 extérieur de la loi, tandis qu'ils negligent les chofes les plus importantes 6c les devoirs les pluscflentieli : Au rtfle, comme ce n'dt point là mon affaire je la iile aux Prédicateurs le foin de cette ccnfure. 0

fcjUPour ne pas s'cnyvrer en buvant , il faut prononcer des les premiers coups qu'on boit, un certain Vers de l'Iliade d Homère , difoit Monficur Q_ L. F. & pour rendre la précaution plus feure, il faut, ajoutai- je, meure beaucoup d'eau dans Ton Vin.

tea. On travaille ( Mai 1661,) au quatrième Tome de l'Htftoire de ru.

mvtrfitc de Paris. 11 y en a déji Coixante feuilles de faites. Voila un grand Ouvrage, qui donnera bien des lumieres à la poÍlerité. L Université a depuis peu gagné un grand Procès contre Ici prétentions du Pape , par les preuves qui ont été tirées du troifiéme Tome. C'étoit pour le droit de nomination à quelques cltres , comme il eft arrivé depuis peu à la Cure de faine Cômc.

flra* J'entretins hier au foir Monficur le Premier PrelUent , qui m'y avoit invité par Lettre. Il me demanda


n les Anciens avoient connu le lucré le répondis qu'oui. Theophrafte en a parlé dans Ton fragment du miel » où il en fait de trois fortes » l'une qui eft des fleun t & c'cft le miel commun ; l'autre de l'air , & c'cft la mAnm des Arabes » & la troifiéme des rofeaux qui eft le fucre. Pline l'a lum < onnu , âc tn parle fous le nom de fil des Indes.

Galicn & Diofcoridc l'ont nommé Sacchtr ; c'étoit en ce tems-là une chofc tres-rare. Moniteur de Saumaife en a fait d'autres remarques dans Ces Excrcitations fur Sol in.

e::.. Il nous tf1 ici venu depuis peu de Genève, un petit Livre allez mal imprimé : Pbatos medifcorum TbecpktU Boneti , qui lont des lieux communs de Medecine. tirez des Oeuvres de feis Moniteur Bailleu, qui mourut ici l'an 1616. l'ancien de nôtre Compagnie. Ce Livre eft excélent pour tout Medecin » qui veut raifonntr & faire fon métier avec; fcicnce & avec autorité.

JL-i Jaques Micyllc étoit un Poète excélent. qui a laiil'é pluiieurs Ouvra* gcs dignes de lui t comme Vari* E".

granmata Grtci# & Latin* ratio exil.

minandornm verfitptm , E "ri/"d; s Vt M t Annotations m Ovulntm- 11 étoit


de Strasbourg, & mourut à Heidelberg en i/j 8. âgé de ans. On lui fait prononcer ccs dernières paroles en mourant :

Fata vocant moriarqHe likens , fraleatis amid, JRegta Siderei me vocat aula poii.

jit tu ( tr ipe , nova t.l''; nobis gtttdia 1 JirJI .j- in fitpera datjmrcgionc lot - 11 Hhic at, "tit anima placidant Urgirt CJ'A .rW Ne Tr..IJ. fu pratittm mortis ina* nt tu t M, liquor Hit tno ftillans e YIII.

nere fantto jihlnat t hot ajhts , hanc Itvtt illt fttim.

̃ Ce Poète , à ce que l'on peut juger par le carafiere qu'on lut donn: 6c les fentimens qu'on lui ronrnit, avoit plus de religion que bien de faifcurs de Vers que je connois, ftns illa admodum prava & tmpia.

Pourquoi cela 1 Je crois en avoir trouve la raifon : Ils (ont toûjouri parmi ces Dieux de la Fable » go


expolcnt leurs duordes, ils méprifent leur pouvoir imaginaire. Il cft difficile de ne point tomber infenfiblcment dans l'impiété & dans la corruption , quand on cft ob igé de décrite celle des fauiles Divinit?7 , & à force d'examiner les allions de ces Dieux fabuleux , on s'accoûtume à croire qu'il n'y en a point de véritable , ou à moins craindre celui 4ont on ne s'embarafle pas de contefter l'exiftence. Les 'Ailtrurs ne font pas coupables de ces pernicieufes extrémitez * orttor vir voms, dit nôtre maître Ciceron à la probité cft le principal caraéfccre de 1'0.rateur ; celui du Poè'te eft le menfonge J l'erreur » la fuperftition , l'idolâtrie » quelquefois latheïrnie.

Les Poètes Latins font plus impies que les nôtres » les Poètes d'aujourd hui ne Cont que libertins , mais cela mene bien tôt à l'impiété.

J'aime allez les eentillcflcs de nosPoetes François, ils ont de beaux tours, qu'ils doivent à la lcdurc d'Ovide : 11 n'y en a pas un qui ne (çache par cœur de Art' amandi , & tontes les galanteries qu'on admire aujourd'hui font puifées dans cette fourcc.


Je ne veux point mcpriitr les petits , je ne veux pas même les néglicer ; car ils p uvent devenir grand*.

Combien ai-je vu de gens fkrs, obligez d faire la cour à des niai* heureux qti il% avoient auticfois humiliez & déda:gni2 ? Il en di de ceux-ci comme dun petit arb-iffeau qui d-Vunt un grand arbre ; qn;md il étoit jeun & fuiblr, fa main pouvoit l'.n rucher Se enlrvcr Tes racines, l'cu à p a foitifié & <<c<venu gros, il Mille aux C: coutfes des plus forts. Cette comparnifon .n'et f pu de moi. rllc cft bien dé* c: ite par Ovide dans le 1. Ii. J, rtwed* omcr.

./(!.e prxbet Utat Arhr JfatUmihus umbra* Qto pofita eft primttm tempore, virga fttit.

Turn potetat mam fas iftmma tellurt revilli t Nunc ft at in immen/nm virifat AIIOA fait.

b- Ciccroti a dit, fîntRui ip/k morfas III * mais l'Auteur François a encore dit autrement : L'an preik-iltis


vittlleffe fera , "htlaatt incurable , 4

caufe des annrÚ pjfjca. Il y a du builclquc & du p'aifànt , mais néanmoins du vrai dans crtc? penféc. ta nu'adie ift en dLt incurable. Si on ôte du fine & de la bile , mais les rides & les années fubiîftent > la Mcdccinc ne ra jeunit perfonne.

ttzà- Tolcph Scaligcr a dit quelque part de la Hollande & (on bon ami :

iJt.'In D,,,f..A in F.f>igr<mmau de adtnirandis Hullandu.

In mtdiis habitants tqttii, qui t.- dire pojjtt !

Et tamot hie »HlUyJ)H\A,bibnnIHr aqn*'

L'eau croupie des marais & l'eau falée de la mer > ne fe boivent pas comme l'eau de la Seine & d'A rcucil : ainfi on a le déplaifir d'être au milieu des eaux, fans pouvoir Ce donner le plaifir de boire. Ces Mcffleurs les HoUandois font de vrais Tantales.

• • • /* « «

q,~. Le bon homme Moniicur de la Chambre eft mort âgé de 7 6. ans ( Décembre 1669. ) C clt lui qui a fi bien


?crit des Pitffiotis 1 de l j4rc en ciel » de -écrit dos i al l'amour a inclinution , de ïaccroijfement du Nil, fur les aphortfwes d' H'I'°t'rA- te. Il écoit un des premiers de l'Academie Françoife , fa dodrine lui mcritoit cette place éminente , plûtôt que le grand crédit qu'il avoit chez Monsieur le Chancelier : il ne s'en fervoit que pour obliger tout le monde.

H=. rai oài dire ï feu M. l'Evêque du Bellay , Me Aire Jean le Camus , digne & fçavant Prélat s'il en fut jamais que Pohtica efl Ars non tant re-

gtttJi anam fallenh hommes. Il aura railon , & nos Politiques en doivent convenir. A quoi abomiffint toutes leurs rufes, toutes leurs précautions , n' eft-ce pas pour tromper ? J'avoue que Couvent la tromperie cli innocente, mais c' eft toûjours tromper ; quelquefois il arrive auflï qu'ils trompent & groffiaement & criminellement : C'ift leur affaire s'ils chargent leur conCcicnce , & c'eft la nôtre de prendre garde à ne point donner dans les panneaux que vous tend une fubtilité intcrenee.

GZâ. Cnrtleves loejuuntHr : Voi» > la la nature du chagrin des fI. m.


mes, elles ont une douleur caufeiifc et babillarde, elles pleurent , elles foftpircnt, elles Cc plaignent » mar.que que la douleur n'dl jamais bien giande , c'eft qu' elles parlent longtems & qu'elles Ce confolcnt de bonne heure. Au contraire, r"r, tngottes ftupetit. Ici je reconnois le dt fcfpoir des hommes, ils s'abattent , ils s'étonnent, ils font confternez, les larmes ne viennent point au fccours de leurs affligions , ils s'interdirent jufqu'i la liberté de Íè plaindre i ôc tout ce qui paroît au dehors chez les femmes pour effacer l'idée de leurs maux, Ce réunit, s'aflemble dans le cour des hommes pour les tourmenter davantage , & pour les jetter dam un éconnement ôc dans une abime de triftefle.

Arthemifc voulut fignaler fit douleur par un augufte monument : ce Tombeau où etoient enfermées les cendres de Mauzole à paflà pour une fécondé merveille du monde.

Six des plus fameux Archiuac.

a voient long tems travaillé à la perfection de cet Ouvrage » qui devint le Tu jet d'une admiration univer-


Celle. Il n'y eut que lé Philorophé Anaxagore , qui dit froidement quand il le vit, : fW* bUn de l'Ar- gftit changé en pierre.

Cette mctimoiphofe cft Qujottrd'hui fort commune : il y a des hommes qui ne s'apliquenc qu'à ti.rer l'or & l'argent du fein de la terre, d'awcrcs hommes patient tou.te leur vie à t'y faire rentrer.

j*TU La Philofophie cft une Ccience bien élevée , je l'avoüe , mais peu de geni y font propres. L'éloquence cA: admirable il ell vrai f mais elle nuit plus quelquefois qu'elle n'eft utile. Il n'y a que la Medecine dont tout le monde a btCoin, J'ai parlé de la forte aujourd'hui en prefcnce de deux ProfclUurs, l'un de Philofophie , Ct l'autre d'éloquence. Vous parlez en Medecin & en homme interefTé , m'ont* ils dit, vôtre fentiment cft (ufpra. Je parle t leur ai- je répondu » en Profefleur d'éloqucnce. C'eft Quimilicn qui 4 m'a fourni l'opinion dont vous me croyez Auteur : Sit Pkilofophta m

fitmrnd } ad fauces ferunet i fit elo* tjHemia res admtrakilis » nen plnrifos tarn frodefi tjnam nocet j fold e{i MI.

duina qua opиı eft ""nib",. Ccttc aLt-


-torité de Qmntilien me rend bien fort & bien glorieux , elle donne autant de poids que de luftre à ma Profefllon. Je cherche tout les moyens de rannoblir; & dés que je trouve dans les mains quelque trait fa- vorable i la Medccme, je ne manque pas pour ma propre fatisfaction de l'écrire. - Te veux que j'aurai plus de tems à faire l'élege de mon Art ; mais comme je fuis un peu vain , il faut que je commence par mettre mes malades dans la neC( ffiré de ftirc mon éloge particulier. Pour cela je n'ai qu'a les guérir promtement , facilement , gratuitement , alors il n'y aura perionne dans toutes les Facilitez de l'Univers plus eftimé que moi. Comment en venir là ? J'aimerois autant qu'on me condamnât de trouver la .pierre Philofophale.

- fJ.&., Q!:,I tft fâcheux d'avoir des Procès , Je loiiir que le métier de Plaideur demande , ne convient guc.

re au tems qui me manque & aux malades, dont le nombre cil plus grand que jamais. Ce pendant il faut bien fc rr foudre de défendre fon .bien de l'avidité d'un ufurpateur.

Je


siens d envoyer un Placet à un de tnes amis. pour le prefenter i mon Raporteur qui eft des ficus. J'accompagne ce Placet pour toute Lettre feulement.

de ces deux Vers d'Ovide » Amor. li. 1.

Aliici," unlet i mando , frentemqut Ifgtntll t Ex tactto vnltu /lire future licit.

Quand celui à qui vous prefentereï monPIacct le Iha, examinez bien , je vous prie » Ces yeux de les mouvement de fon vifale , afin de connoître ce que j'en puis conjecturer j car quoi quon dire que frm Qcnii, VHIIMJ , perfafè mentiintur , il eft vrai aufli que crcs.fouvent in fiuit ieritur hemo.

k% Alexandre Te Grand étoit grand en tout. Taxile Roi des Indes lui avoit fait des prefens très confiderableî. Alexandre Qui n'aimoit point à être fur.

pafï'é , fit préparer un magnifique fcftin » al au milieu de cette riche & fomptueufe débauche , il lui porta une famé de mille takns » c'tft à dire d'envi- dire d"ciiv i

ron fix cens mille écus qu'il lui fitdonuer I-fur le champ. Il n'y a point de Par- tifan qui n frit pu faire raifen d'une telle finté. Qu eft ce que c'tft pour


cette Nation avide qu un militai plus ou moins ? Je prévois que dans le ficclc prochain on parlera d'un grand Partifan qui aura confumé deux millions i & qui iccuiCt de mille Vois, ne foftira ac la pri.fbii qus par un tour de Piîory , tk du Pilory rentrera dans un efifav.v^.

- honteux.

0:.. Eft,. H v,ai » m.: demandait Moulii-ur D, B. que c'eft une chofa faine que de laver louvent c,:s mains: Quelqu'un , répondis* je ) l'a dit en tes termes: Si (vre vit fahtft, nb/lit fspi namii j fi l'on mettoit partis an lieu de finns t je trouverais l'avis plus frlr.

è:3- Un nommé Maccitis avoit une écrit , qu'à force de m?nier la PIL-nit il s'étoit fait dis creux fort profonds au pouce & à l'indfx de fa main droite. J'ai apris celte fingulaiité de Nici m Erifterctts> G;;b, La formule de boite à la fand chez les Romaiti-q étoit celle-ci:

JUIIC mim j l'tne vouts , bene amice r>tid i btne omnihs mbis > bene Ii qm nri ihvidtt mi hi, & qm noftro t Audit

'f âHiiet. Voila bien des paroles, avant q ;* mi homme eut eu le temà de les i; t' t.. ( ,. 1"1.

dire, CA f»if ctiit liliéc ; à moins


que la rapidité avec laquelle cctc: formule fc prononçoit , ne causai; _unc nouvelle altcmtÎoJ).

Etienne l'aquicr fit ces quatre Vers fur les trois mariages de T hen..dore de Bizc Miniihe à Gciicvc * qui v mourut l'an i6oj.'

Uxores ego tres vmo fam tempore nattns Cum Invents, Htmvir, fafltfs &' inde fenex.

Propter opus prima eft xalidu miht juntia fab annts, AlterA propter opes, tenia propter op em.

Cela n'auroit pas le même agrément en François t le jeu de mots (JfllS, opes J opem , fait ici fort bien.

Aurcitc, je plains beaucoup un homme, fur tout un homme de Lettres J qui cft obligé d'epoufcr une fimme pour l'afianchir de la diflt.

te. Qu'il aura de reproches à druycr de là part , & qu'clic lui fera fouwnt ientir quelle cil l'auteur de fi -fortune.

93. Il rncft au/ourd hui ( 11. Mai 1670. ) tombé enue les mains un Li<^



tel te Nation avide quun milllou fini ou moins ? Je prévois que t^Aiis le ficdc prochain on parlera d'un grand Partifan qui aura confumé de"" miUfons, & qui accufé de mille Vols, ne Coftira de la pri.

Ton que par un tour de Piîorv , & du Pitory rentrera dans un efcfay.u;.

honttux,

- ̃' viat , me demandai; Moniteur D. B. que c'cft une choflfaine que de laver fou v cm Cr:!! mains î Quelqu'un i répondis-je, Ita dit en tes termes : Si fore vis fin H s, tiblttt fo}\

mmWi fi l'on mettoit pttrtti au lieu de finit s » je trouverois l'avis plus ITIr.

Õ::s- Un nommd If( tlceins avoit une écrit 1 qu'à force de manier la plume t il s'éton fait dis creux fort pmf >nds au & à l'index de fa main droite. J ai apris cette fingulariré de Nictiu Erifttrtus.

Q;;3mo La formule de boire à la fanci chex Ici Romains étoit celle-ci:

Rent tttihi , l'rn, vtbis » bent amice r,?c* , bent pinmbus "Db;'; bene u qui nri ittltdtt mihi , & qui mflr» £ 4Hdio

-fAfidet* Voila bien des pa-olca, avant Vf-;.' un homme eue eu le terns de les dire, f* foif était pAifée , à moin;


que la rapidité avec laquelle cctt; formule fc prononçoit , ne causât _une nouvelle altération.

Eticniie l'aquicr fit ces quatre Vers fur les trois mariages de Théodore de Bizc Miniftrc à Genève * qui v mourut l'an 160 J:

Uxores effo trcs varlo fim tempore naEJllS Cum juvems, mm vir, fdihts & ihde fencx.

Propter opus prima eft valuta miht jHMtU fitb /turns, jilterA propter opes , tertia propter op em.

Cela n'auroit pas le même agrément en François , le jeu de mots optts, opes » opem , fait ici fort bien.

Au relie , je plains beaucoup un homme , fur tout un homme de Lettres « quied; obligé d'époufer une fini me pour Tafianchir de la dtfttte. Qu il aura de reproches à cfîuycr de fa part , & qu' elle lui fera fouvent îentir qu'elle cil l'auteur de _fortune.

93.. Il m'di aujourd'hui ( 12. Mai iOyo. ) tombé cnue les mains un Lin


vre imprimé à Lion , intitulé jacobt Prtmrofii de vulgi errer 1 h s m Mediciolat». Il y a lh-dedans de fort bonnes thofes & bien curieufes & tres-peu de mnuvaifcs , ÍÏnon qu'il cft trop liauli dans l'ufage » op plutôt dans. l'abus det remedes chimiques * comme Antimoine » I.tHdétnHm , &c. Cet Auteur étoit natif de Bonrdetux , fils d'un Mniftre Ecollois , fie qui avoit étudié à Pam fous M. Seguin f avec une penfion que lui donnoit le Roi d'Angleterre 1 Ja que, le Roi du fçavoir.

On tire de Monlicur L. C. tout 0.

qu'on veut, pourvû qu'on fçaihc: s'atcommoder à fon fuibfr, où pICitôtà fi paillon dominante. Il dl du nomb : de ceux dont parlc un Flatcur dans Terencc , en cette forte.

Eft gentu kmifium qui tjft primt je "i" rernm volmt JNtc flint i hofce confeflor» hifie tgt "0" faro me m ridetnt S,l hit nitrp trrtdto, & tornm in.gem* tdmtrer Jimnl > gmdtjmd dtcunt U»do i id rurfm fi neg*M» I.", id '.If.' JierAt 'I".;" , negt : m, aio , ft[* jirtm tmpertvi ego ./It mihu


O",n,. ajjcnrari; tsqntjtH: mute tjt nwlto nbemmHs.

b.. Les Cottes gens qui fc I-tiJctr.

ainfi prendre par les oreilles, ce (ont des clpcccs de cruches que chacun peut prendre par l'anfe , & les porter où il

veut. Cependant dans l'ufagc du monde il faut cette complailance, flJttcr. apmuvcr & admirer. C't il là le frai lieu de la (ocicté. Voulez-vous rompre en vHicrc aux gens, l'honnêteté ne le permet pas, mit pis pour ceux qui veulent; etre fin tez mal à propos.

fTBii C. E, portoit une envie cr.toUc à C. J. il le dlchiroit par tout. Depuis quelque; jours il en dit du bien » j'en viens d'apreodre la raiion » c'dt que C. 1. eft mort , l'envie ne trouve plus rien à mordre.

Pafiiwr in vivit livor , poft fttti yniefcit, Cum /Mil' ex merits tjHemqm tmittr horn* Ovid. amor. Ii. 1.

~M~ Vôtre femme cftàfa roillew:, 9e vous en plaignez pas , n'en dites mot, c'eft COR afaire , c'cft Con me-


lier, & de tout tems ç'a eté h print'îpnlc occupation des fcmm-s , & neJL mera mai:tram , dnm molamur, diim ) tinms ell, c'cft la pcnlec de

Terencc. De (on tems les femmes ne s'apliquoient qu'à Ce frifcr, à s ajtifter, aujourd'hui elles font peut être qut Ique thofe de pis : N' cft- ce point la faute des loix & de la coutume qui les éloignent de la connoifiàncc di s affaires éc de l'étude des fcienccs?

-

0,1., Il clt impoliiblc de porter la colt re contre un Autetir, plus loin que JuL. Scaligcr l'a portée contre Erafme, il le traite de bête, d'yvrogne » de paralite, de bourrcnn, d'avare, d'anogant t de kHI, &c. Et tout cela parce qu'Erafme condamnoit ceux qui imitoiint fi fcrupuleufcmcntCiceron, qu'ils ne vonloicnt fe fervir que de fcs mots & de fes phrafes. Jules Scaligcr repara dans la fuite Ton emportement autant qu'il put.

Tous les Sçavans conviennent que ce Scaliger étoit de l'illuftrc famille des Scaligcrs Princes de Vérone. Il n'y a qu'un certain Auguftin Niphus , qui pour fe vanger de ce que cet exccletic Auteur n'a voit pas parlé de fon a y cul Niphus aufli favorablement qu'il le de-


firoit » inventa cette table tur la ncalogic. Il dit qu'il étoit fils d'un Maître d Ecole de Vérone , apclé Benoît Ihrdcn, lequel étant allé demeurer à Venirc,Cc fit .ipclcr Scaliger» à caurc qu'il avoit une échelle pour cllfdgn:r.1I y en a qui attribuent l'invention de cette fable à Melchior Guillaudin, qui h publia pat reflentiment, de ce que Scaliger avoic f.tic remarquer des fautes dans ru Corn.mentaires fur le Traité de Pline de Pr.-

-/irl, Les jaloudes des Auteurs produifent de terribles divorces. L'in* veélive ne manque jamais de lueceder à leur dépit : ce font ces maudites guerres pcrfonncltes qui (ont tant de tort à la Republique des Lettres, Pour une critique ingenteuCe qui paroît » il y en a cent qui font inlipidcs, mauva.(ci t Pitoyables; & pendant qu'on l'amarc à les faire » on négligé d'autres Ouvrages qui feraient meilleurs t plus utiles ÔC _mo;n. firandaleux.

-- A.

ÇÇ^Democrite croit un homme admirable pour bien choifir les Nourrices.

car il Ce connoifloit excellemment en lait. Pour le prouver, on dit qu'un jour l'étant fait a porter du lait, il devina en prcfence d'Hipocrtttc * qu'il


étoit d une chévrc noirc, laquelle ri a* voit fait qu'un chévrenu, On lui at.tribué' encore une autre connoillancc trcs-Ûchnifc pour certaines (auffcs pru.

des. Fil voici une épreuve : Ayant (alué tire fille qui l'étoit venu voir en cette qua!ké, le jour fuivant il la (alua comme femme, parce qu'il connut à l'air de Ton vifage qu'elle avoit confcnti de perdre le trefor qu'elle avoit la veille.

Monfîeur Democritc n'auroit gucre reçu de vilites en ce païs, on auroit trop aprthendé l'indifcrction de Ton art.

flfc^Zclcucus établit une loi bien imperieufe pour les Medccins, il ptononça coniamtiation de mort contre les malades qui boiroient du vin Tant l'Ordonnance du Medecin» ouand même ils feroient réchanci de leur mala- die par le fccours de cette liqueur.

« ffac lex non vinsiento > Cf* ad..

Il moJHm violenta. On en pourrait faire une plus douce » & clic feroit utile à ceux que nous apellom , tlle plttret fanut cm plurti cvnfîduHt. La

confiance du malade contribue plus que tout le rçfte à l'honnrur de la Medccine t parce qu'elle r produit fouvent la guerilbn ) en prévenant l'effet du remede.


§3^l homme coque M clt qi < .t homme de bagatelle » c'eftun homen femm*. Il aimeroit mrux voir l'Eut: en dclordre que Ct chevelure dérangée > beaucoup de difeours, peu d'acht'on» il en contt à tout s les f.mucs, & aucune femme ne dtvroit cotnptr

fur lui. S^rte de ivcc Icfqu h je ne m. faufi'e pas j cIr ir |»s*ct*. *

pour moi la défvnfc qu'Ovide L:t aux filles de les frcqucntcr.

Scd vrtsttr vira cult urn forr»am<jtir prefejfos Ojtiejue fi4,IS ponant in tftttvne (ontJf jQu vobu d;n:"', , di.vaunt wille pnellij. Ovid, dc art.am. li.j.

- Les fcmtnrs ne hiffcnt pas d'être toujours la dupe de ccs jeun: s étourdis , qui viennent reduc dans une ruelle ce qu'ils ont dit dans une autre , & qui fe repetent eux-mêmes cent fois le jour au près de cent femmes différentes. J'entre d.ln, lI!I âge où il m me fied plus de parla* de tout cria ; mais j'ai fait comme les autres étant jeune , & jen: fçavou uen Ci bien par cœur que qad.


que: complimens aufqucls il n'.t* voit point de part. Maintenant j'ai renoncé à ces mcnfongci bas & communs, & je voudrois que mon exemple pût fervir à ceux qui n'ont pas quitté la fliteufe coutume de dire à toutes les femmes qu'ils les aiment, dans le tems qu'ils n'aportent auprès d'elles qu'un cCpric de coqueteries>& des manières atfc&écs.

p-fr La pauvre Licrccc n a pas toujours eu des partions pour faire va- loir (on attinn. que quelques-uns crovent héroïque. Voici une Epigranime Latine de René Lauicns, qui la maltraite un peu.

SI fmt ilte ttbi, Lucre tut , grains Adulter Jmmerito ex miritj prtnun crr.le pet is S input its caflo vis eft dl/dtd pa !oJ'; lJ.!!!,'s furor eft hoftis ermine vetle mori 1 Jrriijha igitttr Undent captdt I n* cretta» tiamque

rd fan of* mist %el feeler At a ca* dis.

Cette; Epigramme a été ancienne* ment traduite en cette manière :


Si It paillard t A fit* * c eft a gtiin l tort t Lucrece, Que f.ir M ` rrort tft vettx» conflict etre Lnlc *• Ji{ais ft ta tbtfteti par force ejl no• lie, Pour le forfait d'autmi, monrir eftce f mjje i Pour mant done, tit cmi tA memoire "-- beurenfi » Car ok tit mem J michnmt J OH ta nturs furiwfi'.

Ces Vers ont aparemment tté f.lia fur ce qiiaditfaiiit Anguilla : St « luitir A ) cor laitiUht f fi ptfiua, w m a fi î Comme il s'clt trouvé tics gim qui ont blâmé cette femme » il y a Jilll de croire qu'elle n'aura point de copi

- Tcrtullicn ôc famt jerome le Cu vent Couvent de l'exemple de Lt:crèce » pour pettuader la ptiretè at, x femmes Chrétiennes. S. Atigtilliii comme on le voit, il pris tui paiti contraire; car il improuve C1 fureur; mais il ca trei-facile de condor cet opinions 9 en difant « que li une Payenne a mieux aimé perdre la vie que l'honneur t les femmes Cinc-


tiennes ne doivent pas avoir d -5 P.-ntimmt moins nobles ; il ne fane pas craindre qu'elles foie m hornitides d'clic. mêmes , le dcfcfpoira immoler quelques femmes t mais cc fterifice n'a jamais etè fait pour 1.1 pudeur.

ai lu quelque part que le Porphinon animal créié 9c grand comme un entamait de couleur de pourpre,cil nourri dan. de certaines mations comme gardien de h pudicité des trmmettpA) ce que fi quelqti une commet aJultere. il te rwcl ott il ce laiflr mourir de faim. Si Pun fmuvoit trouver de ces animaux ail airs que dans l'imagination , on les Reheteroit. je crois , au poids de IV, car ils délivreroient les maril jaloux & défian.. de bien dei inquiétudes. On pourroit craindre auffi qu'un homme qui voudroit aquerir le prétexte d acturer fa femme & de la faire condamDer, ne pendit le pauvre animal.

«•»-*% Trop limer un Ouvrage, trop le polir, c'eft en diminuer le feu & la vivacité » il faut s arrêter aux chofes t ffcntielles > 6c patfcr par dédits les ba - gatellc.. je tiens ce confeil d'Horace » qui le donne dans Con Art Poëiique :


Sccltrittm Icvta, utrvt Dcficinut, Ammiqlu.

tta.. Moaficur nôtre Confrère , le th rnier reçu , dl , je fuis feur, plus occupé de fa mort, que les anciens qui en font bien proches. il ramafle toutes les Epttaphes qu'il' peut trouver. Son dclll-in eft d'en faire un recueil cxatll i peut être le fera t-il imprimer avec des Notes hiftoriques & des reflexions morales fur chacune. 11 écrivoit ce matin cette-ci, dont j'ai pris copie.

Fermths hie ponDr, <jt*i ftcojletidert toner QtwA velut htc potter > pomtttr omnis hour

Ggjfini* AJeJ, qui mortt cadet tu, refptce plora Sum fHld erit, modicum cintris, pro me mifer ora.

o=a.. Les femmes ne plaident point ici, parce qu'une feule pourrait tenir toute une Audience »1 difent ceux qui leur en veulent. D'autres moins paffionnez , aportent une différente rai- Ion de cette cxclufion » cirée dei Ro-


Inatns * ( car que Fcroit-cn fans Ici Romains fie les Giccs ) lis etiient donc 2tle Calphumie fut caufe qu'on interdit le b.irrcaii aux femmes; parce que le dcfefpoir d'avoir perdu une caufe qu'elle avoit elle-même ptaidéc, l'ani., ma fi fort contre les J ugel. qu'elle fc découvrit impudemment devant eux.

0;3, Un certain Petronas Medecin, qui vivoit vers le tems de nôtre Hipocratc « fc fervoit de remedes extraordinaires & biiarrcs pour guérir fes malades. Les Tueurs, feau froide. les fa- lures ei la cluir de Porc , compofoieftt Ct principale pratique. Il miffifloit quelquefois , non pas Mr une bonté qui fut propre & cfTcricielïc à ces remèdes > mais par des révolutions heure uftJt qui Ce foi foie m inopinément dans le corps. Ces nfages font des coups d'épées qu'on reçoit pendant un combat dans un abfccz qu'on ne connoiC.

roit pas, dont cependant on étoit tour.menté » & qui Ce trouve enfin gîte ri par cette blelfure.

Teriqueati donnoit tous Us anl un enfant îi fa famille. & un Livre au Public i il eut trente enfans j il êtoît de Poitoui 6c un des plus grandi h ommes de fon terni. Un fçavant


apelé le Vairon de Ion (iccle : Alte* mm nostri facnU ^arronem : Ses Obfervations fin- Alt,\',tnder ab Alewitt-* dro ont autant d'agrément que d'érudition.

i- 9*2 £ uUn homme à qui la correction cft ncccflâire , n'écoute pas vo* lontiers les avis qu'on lui donne.

1 La docilité n'tft le partage que des gens de mérite. Plus on Itur doit d'é..I-loges , plus ils font difpofcz à recevoir des confdls. Nttlli pâttentifts rt- prthenduwtr quant qui maxime hmdiXri wnentur. C'tft la penfée dclicatc de Pline le jrune.

C'ut L'uis Mafir.s quia parlé ainli de la mort du fçavant Erafme.

Filtiflis Jtfries nobis invidit Erafmumt Std ddidcrium,.;;. tollerc non potmt.

Ce grand homme meritoit bien affurfmcnc d'être apelé defideritts Erafnms » le defir que tous les Sçmns ont de pofleder Tes Ouvrages » en cft une preuve.

(Tl Un Acroftiche , un Echo , & autres jeux de Poëlie me diveitiflent » , d b pourvu qu'en ne m'en donne pas beaucoup à lire. Je plaindrois fort mon terni*


M j y en employons plus qu il n en Faut pour , une courte & legcre récréation.

Je n'ai pas été fâché, par exemple « de trouver aujourd'hui ces quatre Echos dans le chemin de ma lc&ure * mais un cùiquiétne m'aurciepeut itre déplû.

P/t An Hives ero* fi CArmitta firip.ftro ? Hero.

5 tmi caper fount* s (Hr ita eUmat 1 .AmAt.

Vert novo fponfum me fore rtrit ?

E ris.

fJ..y res difficiles fin, in more ?

Ai (Trf,

fevJ* viens de trouver un trait d'érudition qui m'a bien fait plaifir , je ne me contenterai pas de le placer dans mes Recueilsi mais ie me propofe de le repeter fouvent a Meilleurs fujets à de certains entétemens qui leur gâtent bien reCprit. Voici ma trou* vaille : Un Medccin nommé McUl, célébré par dottrine & par Ces cmplots ( car il avoit foin de la faiité de Tulà" General des. Armées du Calife ) parla ainfi à Ton fils » qui le felicitotc des grandes faveurs qu'il icccvo ; ions les jouis de ce Prince :


Vous ne connoiflez pas, mon fil, , cc r:5 manières de la Cour & des Griiids.

Mon Mjîtrc , pour vous parler fin" ccrcnv nt, avec toute fi puilTance Se" toutes Ces rithclTls, ne fixait ce qu'il" fait. La railon n'cil point fa rrglc , il (c ne fc laide conduire que par la pre- vention , c'elt pourquoi je ne compte cc point fur fes carcllcs ni fur fes bien." faits. Je lui ai donné un remede pur- gatif > qui malheurcufemcnt l'a fort" tourmenté , parce que je neconnoif cc fois pas aflc2 fou tempérament ni la Cf conftitution de Ion corps, pour Mre" mieux. Le remede a agi avec tant" de violcncr , qu'il la purgé jusqu'au cc fang. Ceprndant , comme il a été allez heureux pour Ce tirer d'affaire , cc bien loin de s'en prendre ni atiMcdc* cin ni à la medccine , des accidcns cc qui Font mis dans un fi grand dan- cc ger, il s'cft imaginé qu'il doit fa guc. i ilen à ce remede : de U font venus les grâces dont il m'a comblé. Ainfi, cc mon fi's, je dois craindre, que corn- me il m'a fait du bien par caprice & fans que j: m'en fois rendu digne t cc il ne me falFc aufli du mal quand'cc ic ne l'aurai pas mérité. et ti,àà. c ne crois non plus à la T hc*


riaque 1 MinhnJ.n > Aîkcrmcs > Ilr::cintlie , D:/oar , coins de Licorne & de C cif , qu'à des cornes de Ii-.ruf:

Cum (ttta ilia retwh,1 cum fun ocnti"I qU.tlIMttbu.f tjnx ret era i:hHm fitut, twlht vtrmte w~t po!Ie*Ht (fittim ппrn - rum IOCHIUS exhanricndt Mt ph,rrw,uo-

pocos dittnt. Tortt cvla a été bitn imaginé pour épuifer la bourfc des malades , enrichir Ici Apotiquairts.

lt::1L. On parle des qualiui occulte* en Médecine * pour moi )e n'en admets aucune , quoi qu'en aie dit Fctnrl & d autres , de qui toutes Ici paroles ne font pas mots d Evangile, ni toutes 1rs opinions des dôgrncs. Je puis les détruire par plus de cinquante partages d'Hipocrate & de Galien » à point nommé , & par fexperience mlme t qui témoigne que tout ce que les Arabes en ont écrit » n'eft que menfonge & imaginatiof1. leur Chef Aviccnne en a reconnu h vérité ; car il a dit : Pro-

prictdtts til# occult* jÎlnt figwoito ftr- finales a;" commextttm homtmm ab in* Humeris qttattimbitt fifi ilUrttm pr"" (idio relcvAHttum.

r En nôtre Religion Chrétienne 9 je crois, comme nous devons croire , beau- coup de choies que nous ne voyons


parut > rfHi'(jne fiib fînjUm mu cddum ; mais c cft l'ili le mOYt Il de l.i foi qui nom y oblige, li e fftreniir nfm l'p.

l'armlltlm i nuis eu fait de Mcdcctnc, je ne crois que ce que je vois , & ut dit tlle PLIHUMS » m.INUS nof/rot! itf nt ocnUte t creihMt quod videit. Fern:l éioit un grand homme , mais Ces * gumens pour telles qtialitcz ne font point des dctnonftrations Mtthcmmques. Je l'cftimc le plus levant Se le pluj^paJi des modernes ; mais comnv* il n a "pas tout dit, suffi n'a t il pas dit vrai crvotit ce qu'il a écrit. Si le bon homme qui cft mort trop tôt, à notre grand regret , eut vécu da vantagc , il eut changé bien des chofcs à Tes Oeuvres , principalement en ce point là.

Je n'avance pas cela de moi même , je l'ai lu dans (, propre Vie que j'ai miuuferite , clic m'aprend beaucoup de particularité! de cet excélent llomrnc ,

qui Cf m altts non leviter lapftts eft.

Q:=:.L Si liber ins fort. locttttts fum adverfm tmpofhros ejni artis nojlra vc rttati 0,;" dtgmtati Imponunt, detftr qu.

fo b<sc hcemia pbilofophicd libertati & ! -ammo verttatis ItudtoÌô. II y a des

occalions où l'on ne peut pas ce taire » où il feroit même criminel de


garder le filcncc. Celle, ci en eft une, d'amant plus que la vérité dans n&' tre Profcflion cft la thofc du monde la plus ciTentidlc. Il y va de la vie des homMcs, cette feule réflexion nous engage à declamer contre ccux qui travaillent plutôt à la détruire qu'à la confervcr ; 6c qui peuinftruits dans leur Art » le rendent mor_tel à tous ceux qui y ont recours.

ticfjs-.. C'ta dans le « malheur de filJunre D. L. que Ce vérifié panifie» rcment cette penféc de Seneqtfe , fol fycllutmm non kaket "ift cttm^ltficit.

-11 y a des gens dont le malnéur ac- tire une maligne attention à on con* temple avec plaifir leur mauvaife fortune. on te réjouit de les voir dans une adverfité dont ils ne pourront jamais vaincre la rigueur 6c l'obftination. Mais il y en a d'au* ttep, dont le mérité paroît davantage dans les difgracei : on les plaint d'être malheureux , on voudroit partager leurs maux, on les partage en effet ) fi l'on fi con foie, ce n'eft qu'à la vue de leur conftancc 1 elle leur donne un nouveau mérité , jointe à mille autre' vertus , elle achevé d'attirer fur eux Ici regards des ael, _mlratCllts.


't::&. Nous avons ici prés une jeune fille , qui eft une continuelle comedie pour moi : Un de nos Candidats lui a înfpiré de bons ftntimens pour lui, clic les déguife autant qu'clle peut i mais vous feavez que tout ce qu'on fait pour cacher la tendre (Te , ne ferc qu'à la découvrir : Qms emn btnt a• Ut étmrtm. Elle l'évite , elle le fuit en aparcnce » mais Il & fngit *d fait a s & Ce ctipit ame viâtri. Elle fer oit fichic

de le perdre tout-à-fait de vue; Se quand elle affcékede s'éloigner, elle s'y prend fi bien , qu'elle veut qu'on l'ait remarquée. Le pere qui n'en-

tend point t aillerie fur ce châpitre. a refoiu de ne donner entrée chez lui an Candidat , qu'il ne Coit Hntts ex ",hi,.

Celui-ci depuis une telle déclaration* étudie avec fureur. Je fuis convaincu plus que jamais , que l'amour cft un grand maître , il fera aflurément & en très-peu de tems Docteur docliltime.

Apres cela on lui fait efperer , jagum Matrimoniale. On lui tiendra Darolc.

..---.--n-q_- --- -._- _H -- .-----"Un pere qui a intérêt de Ce débarafler d une fille, n'a garde d'être parjure dans une telle occafion.

Après tout, voila un homme bien récompenfé, d'avoir pour prix de


les longues veilles une femme 1 qui peut être fera Ton malheur de (on iuplice : il en peut arriver autrement, mais le contraire cft plus incertain que mon pronoftic.

Sçavict- vous, & auriez-vous ja.

mais pu vous imaginer, qu'un Medecin fut devenu amoureux î Clcft une chofc qui Ce voit allez communément ; mais il fcmble que l'amour ne convienne pas à des gens de nôtre Proftffion. Nôtre gravita foit naturelle ou affiliée « nôtre air toujours mélancolique , 110s manières feroces & peu polies, nôtre humeur fauvage & capricieufc , le tems que nous fommes obligez de donner à fétude & aux vihees. font un mauvais ragoût pour une jeune femme , il leur faut de la galanterie , ce talent nous manque ; je ne m'étonne pas ii le Médecin plutôt qu'un autre homme efi animal çor- mittim. Je vous diiai même ici la plaifamerie d'un bouffon , à qui gens de nôtre métier ne plaifent pas non plus que nous plaifons à nos femmes H difoit à propos des COURS de Cerfs & de Licornes, que quelques empiriques font entrer dans la com-


polttion dvs remedes, ou il s étonnoit comment ils n'y faifoient pas entrer Us leurs propres , & que la Faculté en ayant bonne provifion » il y auroit dequoi guérir bien des malades , fi tant eft que les cornes qui font mal à la tete, pitllent faire du bien au corps. Je ne plIS m'cm- pêcher de rire de ce trait de bouffonnerie. M. -fmqui uxoremfttfplcA* tur. prit lachofc plus fetieufement, tte lie h a à mot plaifant un vous êtes m fit , auffi bien apliqué, que s'il a voit été Punique fujet de la raillerie, mais on ne penfoit point à lui; cependant on tll forcé d'y •nenfer à l'avenir. Au refte » ce n'eft pas fa.

faute , il ett honnête homme & bon mari , plut à Dieu @ qu'on pût dire bonne fa femme , c'cft un diable à la mai Ton & une coquette au dehors ; mais je m'aperçois que je vous parle trop des affaires de mes voifins , encore ii elles étoient bonnet & agréables , je n'y aurois pas de I _regret.

I.U- On dit que les loups le dévorent en cette manière. Quand ils ont faim 6c qu'ils n'ont pas dtquoi mander , ils 5 aucmbknt& courent en rond


les uns après les autres } de fd^que le premier à qui la tête tourne & qus tombe , fert de viande à ceux qui reftent. J'ai lu cette particularité dans un Livre trcs. pieux , je ne fçai fi elle cfl vraye , ou fi l'Auteur a jugé à propos de l'imaginer , pour tirer feulement une moralité inftruttive ,. en difant,

que les hommes avides de gain, affamez d'argent, preflfez par l'intérêt , fe détruifent, fe mangent & fi: dévorent comme des loups. Si

je vois jamais de ces animaux attroupez » j'y prendrai garde, avec prccau, 1 1

tlon, s entend ; car il n y auroit pas autrement de plaifir à être fpct'lateur de ce tragique ballet, on pourroit bien devenir la vidime de l'apetit des danfeurs.

£ *^3» Nous ne tommes pas ici en trop bonne intelligence avec les Chirurgiens ni les Apoticaircs. Ceux là font trop glorieux , ceux-ci trop avides de gagner & de faire des parties excclflves.

Nranmoins les Chirurgiens font plus

paifibles betiefiao ptejHtmiorts pltbctonn<& tjnam hie (xerccmtu yum lucrum 07" fmultm tÍ s coMciliat. Mais ceux-ci

- -W.. -- --

enragent contre le Médecin charitable & les Spires, qui font préparer les icmcdcs


remèdes à la maiton à peu de frais.

pf-~a~ Belle penfée d'Ovide, & digne d'eue prononcée par un Poète Chictien.

*

JEji dens in nobis I & fHnt comwtercia ctCli Sedibtts athereis fpititus tile vcflit. De Art. li. j.

Je n'ai jamais pft croire qu'il y eut de veritables Athées. L'idée d'un Dieu cft dans tous les hommes, Dieu même s'y trouve Ion fent (on cxiltence , nôtre ame la démontre nccellaircment & clairement. Ceux qui la combattent parlent au gré de leur cœur corrompu , mais ils ne fuivent pas les lumières de leur cfprit. Ils voudroient 'lu'il n'y eue point de Dicu qui punit leurs delôrdi es : voir a où fe terminent leurs fentimens ; mais ils connoiffent malgré eux, que ce Dieu fubfifte Eft Dens in nobis. Cette reflexion cfl de faifon , nous entrons dans le Carême » bien des gens m'ont voulu extorquer un certificat d'ind ifpofition, pour obtenir la permiflion de manger de la viande , mais je fuis trop


t a nu de la vente , pour la trahir dans t USJC occafion où il y va même de .(.J'intciêt de h Religion.

'i~~ Il n'eft pas vrai que N. ait tl, Avé les impertinences dont il a fatigué le Public dans un des Ouvrages de 1 citifi Stgoia , puifquc cette fçavante femme n'a mis aucun Livre en lumic.re. Elle fçavoit parfaitement les langues vivantes , mais elle n'a ritn fait imprimer i & quand elle l'auroit voulu faire , elle éloit trop thafte pour infecte i fes écrits des abominations qu'on ofo lui attribuer. André Rtfcendius lui lit cette Epitaphc :

[flf; fita Sigta eft , fads IJoe. qui octet a nef cit Unfit ens eft , artes ncc colit tile bums

Cette illuftre Mufc étoic originaire de la Ville de Tolède.

ancienne Ville d'Italie qu'on apeioit Amjcla , Oll Pytagorc Ce retira, fut ruinée par deux fois j la première, par des Scrpens , à caufe que perfonne ne vouloit les tuer, de peur de contic venir à la dedhine de 1 ce fameux Philofcphe , qui avoit défendu d; don


net la mort à aucun animal. La leconde ddlruélion fut cauféc par le iiIcncc , & voycz comment. Scion les prcceptcs du même Pytagorc, quiexigcoit de ces Difciples qu'on parlât tl-c*peu perfonne ne dit mot à l'arrivée de l'ennemi j de forte que ne voulant point Ce donner des avis les uns aux autres » ils furent aifément furpris & défaits. Cette obcïdance étoit terrai' ncmcnt trop exalte. Mais peut- être l'Hitlérien qui nous a apris ces circouf.

tances * n'a pas Íté auffi fidcllc à écrire la vérité, qu'il a rendu les Amycliens exalh à obcïr aux loix de Pytagorc.

Les Anciens ont une réputation heure ufe ; car plus on nous les fait regarder de loin, plus on nous les reprelentc parfaits. Ne falloit-il pas que Pytagore fût un très-grand homme pour avoir obtenu tant d'autorité ?

Sixte V. Pape , qui a occupé la place de faint Pierre , avec une fermeté digne d'un Héros, fut nommé Fchx , au Bltëmc. Son Parrain & le Curé qui le bâtifa , avoient aufli le même nom; c'eft pourquoi, loriqu'il n'étoit encore que Moine 1 il difoit, en raillant avec Ces meilleurs amis , (.Jo'il il toit fait dans Ton bâteme un con-


cours de fciicitc. Ce Pape aimoit les bons mots; c'eft lui qui le difoit forti d'une maifon illuftrée , parce que celle de ton perc étoit fi délabrée , que le jour y cntroit de tous côtcz.

UZS..C'eft tacitement chicaner contre la Loi de Dieu, que de chercher des Directeurs qui apnuyent les doutes que 1 on ofe former. Nôtre confciencc eft le meilleur & le plus fuitCafuifttj c'clt ce diEtllmen rationis , auquel nous pouvons nous fier , fi nous chaifons loin de nous les inftances de la prévention & de l'amour propre.

Ovide fa dit dans Ces Epîtrcs: CrcHttlitas dumno filet ejje f ne lin. Une L'mme , après s'être laillee corrompre pir Us yeux , fc lailfe prendre par les oreilles. Ces doucereux difeours de fleurettes font très- dangereux à de jcunes filles) qui n'ont point allez VJCU pour aprendre à Ce défier.

~j~ J'ai eu le bonheur de palTci comme Plutarque , fur différentes ma.

tiercs. Je voudrois de tout mon cœur pouvoir faire dire en cette occafion , que les beaux effrttl fi rencontrent; car vous ne doutez point que je ne me fiire un grand honneur du mérite qu'il y îiuroit d'aprochcr un tel j:crTonnage.


Mais je me crois bien éloigné de lui.

Ce fcnciment ne part point d'une modeftic aff-Lftéc. Ce n uft pas mon vice d être humble nnr orgueil.

£ Râr> Ne trouverai- je jamais le Livre d'sirettdes intitulé TtrifirKWftofias > c' cft à dire, de la rencontre des pensées 1 J'ai lu quelque part que cet Auteur remarque après Porphyre , qu'on trouva dans les Ouvrages d'Ephorus, environ trois mille lignes de fuite copiées mot pour mot. Cela font terriblement ton Plagiaire. Il cil impofliUie que le hazard produife une telle rencontre.

Qie l'on feroit de Volumes in folio, fi l'on vouloic prendre la peine de re chercher dans les Auteurs les 1-irciiii qu'ils ont faits. Peut-tïtie diroient ils que ce n' clt pas faire un larcin que do CI fervir de ce quieft à (oi ; l'on achète aile, z les Livres, pour avoir droit de le les apropricr.

e Les O.'livres d'rjlîircs AtJ".vandus , impreflion de Boulogne) font bien cheres & bien raies, fcllcs ont été contrefaites à Francfort , encore: n'en voit on quafi point ici. C'étoit un grand perfbnnage qui a fort obligé le Kiblic » ayant dépenfé cent mille écus pour l'Edition de fes Oeuvres. Nean-


moins étant devenu auffi pauvre qu'âgé , après tant de dépenfes, il cft mort rmferable 6c prefquc de faim : Nibil•

«ne ttl i hd pro fawa ( quant ex tngr>tt*t fc.tr i a &' potter it Ate fir digmffimti Jftrculets pe»e ! abort bus aucupabatttr ,) '-'tllfi fltmtffl mifá retttht. 11 n'ift r»as

J J 1 - le premier que la funefte & ambitieufe dcmanccailon d'écrire &: de ic * voir imprime , dans i 1 » r d' £ :rc lu & admiré , ait réduit à cette extrême indigence. Je connoi«; plus d'un Auteur qui a été obligé de ficrificr la première & l'unique Edition de fcs Ouvrages à la curioiitc de fes am is: Les Exempla ires dont per(bime ncifroitdw l'at gcnt, Te trouverent ainfi épuifez en prtllns ; toute la récompenfc que rAuteur en reçoit, ca que l'ami par complaifance , a loin de mettre fur le premier feuillet ex dorta AutorÎJ. De ces fortes d'Ouvrages , il ne faut point dire quV/j fe vendent chez, tttt tel Librai' re , mais qu'ils fe donnent t'hez. un jel Auteur* - - --

~~LAvtccnne des Juntes cft un Livre à garder , fi les Annotations de Mongius &. de Code rus y font.

Martial a plaiianté fur le Me-


decin Symmachus, en ces termes, u.

J. epigr. 9.

Langttcbtm , fed tit comitates !f'" tÌnus ad me Jrem Hit centum Sjmmache, difctpulis- Centum me tctigere ",antH Aquilcne geldta No* habiii febrem , Symmache , nunC IMbeo.

Ce Symmachus étoic Médecin de l'Empereur Claude , & habile homme

autant que Medecin, peut-être. Je ne parle point aitici 1 cornme l'on peut juger, pour relever ma Profeflion au dtllus des autres. Nôtre Art ne confifte que dans les conjectures, & non daps une certitu- 1 »

de phylique. Je ne tçal pourquoi M:wti.il a pris la peine de railler ce Médecin d'un Empereur. Les Poètes Saty-

nquesf font dangereux. Les plus habiles gens doivent les ménager, mais les Poètes eux mêmes doivent I cr les Nle d ec i iis.

ménager & refpc&er les Medecins.

- J'auiois dcfné une chofi:, d'être le Mcdccin d'un vieux Empereur, il n'y a point de fortune à faire pour


la Medccine fous un jeune Prince; il Ce paIre des remedes , il a raiton.

Dans un âge avancé il les croit tic ccllaircs « & je proficerois de Ton cr- _reut'.

3^3^, La Pocnc lvlacaroniquc, qui porte le nom de Merlin Cocceie , cil at tiibuée à Jaques Solengius , frere de Jean-Baptiftc Solengio de Mantoiic Bc ncditEn , qui a laille quelques Commentaires fur l'Ecriture Sainte.

$0^ FlcSlnnr iratus tore rogltntt, Dew* Ovid.dc Art.ant.li.i.

La prière cR: capable d'arracher des nains du Vengeur éternel , les foudres qu'il dt prêt à lancer fur les têtes coupables. Grand motif de confiance pour ces pauvres créatures qu: l' on apcllc hommes.

gr_-u, je puis dire de V. F. ce que Ciceroii difoit à Allicas , du Livre de

Varron : Is eft mmdas dotlnm , CT theftums erttditionis lecHpletijfimHS , ou bien : Vt cum Eumtpio Sardiano fir quar , www Mttfaum & Sfirms Bi* vhoteca omm fcientiarpwt generc referÚtlìma.

Il Le pauvre Monficur D. nôtre


"ancien Confrcre, fçavoit beaucoup ; mais -(on cfpi-it étoit l'image du chaos i quelle cotifufion ! Nous l'apcllions entre nous, la Bibhottque renversée. Comme l'on connoîc le grnie des hommes à l'extérieur & aux manières, rien n' étoit plus mal ordonné que fon cabinet , tout y étoit hors de fa place, tout s'y trouvoit confondu ; de manière que oui n'auroit pas fçû qu'il n avoit pasab(olument perdu la rairon, auroit conclu qu'il falloit l'interdire au [cul afpcft de ion cabinet & de fa Bi,,bhotéque.

r~ Entre les Livres d Italie, je de tircrois fort d'en recouvrer un petit fjit parEj>iplunius Ferdinandus > lequel ic crois être in odtavo , dedié au Pape rau t V. fi je ne me trom pc : il traite de fit* longundine. Je voud rois l avoir bien payé , & le tenir, fur tout cnavoîï bis. ti profité.

<^sL.Une lecture uniforme profitc, une Ic éturc diverfifiéc réjouit : lefho ccrtit pYodtfi , 't'¡H';"J dtleftat' Je lis (ollvent Hvpoctatc > Galien , Fanel, Riol in , & d'îu»trrs illuftrrs Patrons de ma Pjofdlion : voi'a ma Jcaurc uni.

fjrme, voila mm pïofit, T - lis el!; tems


en tems Ovide, Juvenal, Horace, Seneque , Tacicé , Pline, & aytres Auteurs, qui mêlent tttilt dulci. Voila ma le&ure divcrfifiée , voila ma recrea.

tion, elle n'cft pas fans militi.

a---a Quelque Scavant a die, que Ciceron écoit déccndu des anciens Rois des Volfques 1 & dans une harangue de Dion ChrifoAome, on fait décendre Ton pere d'un Vigneron. Ces deux fentimens n'augmentent ni ne diminuent l'eftime qu'ont pour lui ceux qui ne font attention qu'au mérite perronnel, A propos de Ciceron , je trouve dans mes remarque* qu'il v a voit en Italie aux Bains de Ciceron fur le frontifpice, une inftription Il qui contenoit les noms de toutes les maladies que ces Bains guerifloient , & que quelques Mcdecins voyant que ces mêmes Bains cmpécheroient bien des malades d'avoir recours à eux, effaceront l'inlcription, difane que ce n'étoit que des cnradteres magique.. Tradition populai* re t à laquelle on peut Ce difpenfer d'a - jouter foi, fans cra'ndre de palier pour un homme qui porte l'incrédulité trop loin.

Pour l'amoureux Bonnal , L.


M. D. Ovide fait Con Portrait :

II,,, eft etrtd mm filA firm* irrittt A",," I ; Ctntnm font cdttft , cnr ego fim ftr .e",..

Qui aime tant de perfonnes n'en ttme pif véritablement une feule, le grand amour ne re parcage point, l'amitié s'étend davantage. On peut avoir plut d'un ami. on ne petit avoir qu'une maîtrefle s celle-ci échape bien.t&t t les amis demeurent : Je ne veux que des derniers, & il y a long-te m s que j'ai renon.

cé à fa premtere 1 pour la feurcté de ma confcience & pour la fanté de mon corps.

O-ttel plairir pour moi » quand je lis dans Tite- Livc ces paroles du Diébtcur Camille à Ces foldats éton nez , prefquc déconcertez du grand nombre des ennemis : ffofam. ah me,

---- --- _n ----- --,,--- - -- "An vot igtwâtis* Ignorez-vous qui eft l'ennemi ? Il eft facile à détruire.

Ignorez * vous qui je fuis t Vôtre Chef. & celui qui vous donnera l'exemple. Ignorez-vous qui vous êtes 1 Accoûrumez à combattre fc


à vaincre. Le Latin eft encore plus précis t & donne une idée que la traduft:on & la metamorphofè ne ..peuvent égaler. -

P - b - -

GTT~! Bon mot de Pctrone ; c clt quand il dit que (on Païs (ft fi plein de Divinités 1 que l'on y trouve plus aifément un Ditu qu'un homme : Uti*

fM neftm Rtgio t,m f>r,tcfhtbtts plena eft *ntminil>ttt m fncihus poflis Deitm

1""m hominm taveturc. J'ai quelcti,. fois apliqtié cette penféeàce qui f: 1,,¡llè dans le cours ofl le culte ordinaire d'une troupe .te Courtifans (lutteurs Ôc interdit 2 , tourne en perte tous leurs hommage* , verç des Rois devenus leurs Idoles.

-- -.

<~r~ Hmpedoclcs ayant longé qu u y a voit des œufs fous ion couffin , al!: coufulter un certain Prophete Oniiociliqu: » pour Içavoir ce que fignifioit ce fonge. Le Prophète lui répondit i ,//• UK,% ftiourncT^ihtKVoHi, chtrthiK, dju; votte Utt & fi) ex» A fleuré que tonj ne ptrdret, pAS xot peints, ïly alla } & t D' va en dKe. à ce que dit le conte, de l'or & de l'argent, il en donna avis au Prophète ; ite afin de lui marqwr quelque retonnoiltance de la f:\Vorahk juwdiclion » il lui envova pluli.'Ui'S pic.


ces d argent. L'Interprete le remercia ; il ajouta cependant qu'il fe plaignoit qu'on ne lui avoit envoyé qu'un peu de blanc de ces œufs , & qu'il s'en étoit refervé tout le jaune. C eft apa..

râmmene de cette Hiftoire fabnlcuCc, qu'un nouvel Interprété de longes , a onné pour un bon pronoftic les œufs J quand ils amufent & flattent l'imagination pendant le fommcil..

il eft confiant que l'on peut connoitre par les Congés quelque difpofition corporelle. Je fuis tt*de(îhs du fentiment de faint Thomas , quand il die i. i. qu. 0f. n. 6. Aitdict Jiclfttt tJTe iHtendcndttm fvmniis ad coÇHofien him mteriorcj difpcjitionct. En effet , les malades fondent d'ordinaire autrement que ceux qui fô portent bien ; les mélancoliques autrement que les fanguins, les bilieux autrement que tes pituiteux ; mais je m'en tiens là , fans tirer d'autres conicdures fur leschofes libres & de pur nazard , jusqu'à ce que jecroye qu'il y ait du furnaturcl dans ce qu'on a fongé } alors je rapelle dans ma mc- moire l'Hiftoire de Jofcph, de DAmctt &c. pour m'y foftmetue comme a des moyens dont l'Etctnel fe fert , pour fait e connuure aux hommes Tes vulon- tu.


cl^-. J'ai ccàns l'Hiftoire de DlIplcix , de laquelle je me fuis fervi pour aprcndrc le grand chemin de l'Hinoire , j'y ai toujours trouvé une affez exaft; Chronologie ; du refte , je la prife beaucoup moins que celle de M.

de Thou , laquelle j'iftime par deffus toute autre , être propre aux hommes lettrez âi aux crprits libres, qui ignoîcnt l'art injufte & odieux de flatter, & qui apcllcnt les c hofcs par leur nom.

Les honnêtes gens du païs latin la liront toujours latine ; les peuples curieux & les politiques François la liront traduite ; car pour les ligueurs , s'ils ne font repentis, je ne fuis pas d'avis qu'ils y mettent le nez.

• Vous n'êtes pas noble , mais vous méritez de l'être. En voila allez, contentez vous des moyens , ils vous font autant d'honneur que la pofleflion. J'aime mieux, dit Tuvenal, Sat.

8. que vous foyez fils de Therfitan, rom vû que vous vous montriez un Achille ; que fi n'étant qu'un Thcifuc9 vous aviez Achille pour pere.

Afalo fitter tibi fit Therfites, dummods tit fì s tÆ'acid,( fìmilis, VttlcAMnqHt aittf4 Olp CjjM


Quam te Tberjiu Jimilem product*.

Achilles.

Je n'ai pas encore bien deviné, pourquoi les fils des grands hommes font quelquefois li éloignel.

de le devenir eux mêmes ; cependant un fane illuftre , pur & noble., coule dans leurs veines, ils ont des rxcmplcs domcftiqtics de courage & de vertu , à tous momtns de parfaits modèles devant les yeux ; le pcrc eft un Héros , le fils n'a pas même les momJres qu.ilitex d un homme du commun 11 faut affurémcnt qu'il y ait une portion de mérite alignée à chaque famille ; ce qui eft donne auxayeux» c'eft auautant de rabatu fur la pofit ritt.

D'un autre côté , Ton voit non- feulement des enfins qui égali nt, mais qui fitrpalfcnt le uom & la réputation de leurs percs.

'fj-^ Prnprrrp a bien décrit dans FEkgic iz. de fou Livre j. la coutume qu'ont les femmes de certains païs d'O* rient 1 de fe faire brûler toutes vives avec le corps mort de leurs époux.


Ftrlix Eois lex funeris una Mantis, QMS attrorA fiÚs rubra colorat eqtiis Namcjuc ubi mortifero jafla eft ftx ultima letio Uxorurn fttfis flat pia tt*rba comtt frt tamen habct leti QUA VIVA /cftta tflr Cojvu^ittm , fudor eft non Itatijjc mon tsf rdctit viElrices, & ifawmx pettorit prskeut, ItrfovuntqHe fiÚs ora pcrttftavms,

Si Monficur L. M. donne le Pro- p rcc traduit en Vers François , comme fon m'a afluré qu'il en avoit le diffr in, il mettra peut-être en goût de traduire tous les Poètes de la forte.

Cette entrip' ife feroitbonne , mais elle fcroit bien difticile à foùtcnir pour Fhon- neur des Traduttcurs.

La dtftinée de ceux bquiperionne ne plaît , cft de ne plaire- euxmêmes à pcrlonne » ils tout autant mépriiez qu'ils méprifent.

JLaxUs, C/ture , nIhil, rcprchtndis cunti* t iidcto


Ne puceets mlltl , dim flbl ntrno placet*

6^2*, T.r Jeudi S. de ce mois de Janvicr 1*17. on joüa en l'Hôtel de Richelieu une Comedie qui coûta cent mille éais, f\Moà notamum tu 1 Raqué vcrftmitr tcmpornm difficultate : Et le lendemain Vendredi 9. entre (cpt Se huit heures du matin , la rigurur de la faifon jolia une rude Tragédie fur l'eau , qui tit enfoncer plus de cent bateaux à la Grève chargez de Vin , de Bled , d'Avoine , de PoiiIon, de IKîis & de Charbon) qui eft un malhfiM'piiy deAjVrç nnnr 1rs pauvres Mar-

chand*. Ainfi pendant que les uns (c î cjoiiilTcnt à grands frais, les autres le ruinent ; ces dépenfes d'un côté, ces pertes de l'autre , ne font pas le bien d'un Etat. Peut- être viendrons-nous dans des tims où il y aura moins d'emprefllmcnt pour les Speaicles publics; la nouveauté autorife tout.

y=3* Je me propofe de bien lire un prefent qu'on me vient de faire ; c'elt un Livre de Turnebus, intitulé 7heo-

phrafttu de odoribtts , de laptdibtts 3 dt ventts t film annotAtlombHS.


Turncbus étoit un fçavant. trendigne d'tftimc parce qu'en même tenis qu'il étoic très*habile homme » il montroit beaucoup de modeftie au milieu de toutes (es plus fublimes connoif.fnnccs; c'ift pourquoi Henry Êfticnne difoit de lui,

Hie pUcnit fttnflij , qttod Rbi no* fUcHtt.

Il étoic d'Andely fur Seine, & d'une Maifon noble : Son Livre qui porte pour titre jidverftri* , lui a aquis une réputation qui durera autant que les fie clei. j écris à un de mes amis, pour le prier de m'envoyer 6x Ouvrages de cet Auteur , que je fouhaitc depuis fi long tems. Ces nx Ouvrages font , Pctnt*tnm ùilvà*

Comment Arias in Li brum Ciceronis de fato. Prdfatto in Ctit Plinii Hiftmgm HAturaltm, Ltbellus de Methodo , de calere a vine» sicAdemictrttm ^ttdflieturn lib, 1. Cottvivium Opt em fkpientum.

Celui ci cft une Traduction de t'lu- tarque.

Il y a qnclque mois que M. de C. Prchdent des Comtpe., qui étoit fils de L. D. qui a commandé le& C. D. H,


mourut en cette Ville le j. jour après avoir été taillé de la pierre : On lui a fait cette Epitaphe.

Epitaphe Dt) P, df C.

Cy gît qui fuyoit le repos, {hu fnt nourri des la mammelle, De Iributf , TtùlletUimpàts » De Suffi le s & de Gabelles

JQUÎ mêlait dans fes alimens Du fus de dédommagement, De l'efento du fol pour livre ; P a fiant, fange a te wtieuse nourrir j Car fi la Taille l'a fait nivre, La tatUe aujfi l'a fait mourir.

fcj. On nous alTun: ici.qu& Jean de Verts a été pu* prilounitr par le Duc de Veymar : RIft.mble que cette prifenous Coit suffi avantageufe que fi cé.

toit le Duc de Hotigrie. Je fuis de même avis que le Pcfèïe qui a fait les Vers fuivaus :

Cum janum veterem claufum tennere Qmrites, Florentis ifgnum pads ubi/jne fuit Null* fains bella, pax tot* pofimr •rbe >


Nos jtnttm undent dtufimtt , to quid erit i

Je prie Dieu qu'il nous donne une bonne P.\ix. Nous autres Medecins qui ne courons ni ne battons la campagne, nous femmes fort ent- bat aiïei dans lestems de guerre. Il faut laifler le foin d'y aller aux jeu.

ncs difciplcs d'Etculape & encore la Mcdecinc n'a pas là grande fonction. il y a plus de bras êc de Jam.

bes à couper que de fièvres à guérir , Se autres accidens Cemblablcs h prévenir.

Je ne reproche point à certaines gens, les voeux qu ils s'avifent quelquefois de faire pour la guerre : il eft certain que fi jjdt un tems de trouble , il fert Co nt a remettre les chofcs dans leur premier & vc.

ritable état.

>-#:>. Texte pour lu jet d un difcours, propre à être prêché aux belles. il eft tiré de Properce, li. a - Eleg. 18.

S ""t apttd inftrot tot millta finll'- ftrnm.

d A Dieu ne plane que je juge


mal de mon prochain; mais la predeftination n eft pas pour beaucoup de femmes, elles damnent trop d'hommes, pour ne pas courir elles-mêmes un fembtable riCque. Ce qui rend l'état des femmes plus dangereux » eft qu'elles ne fe repentent point d'avoir été & de demeurer coquettes t au lieu que nous maudînons bientôt lafoiblefle que nous avons eué pour eUcs. Le repentir peut expier nos crimes , & les crimes du fexe augmentent par leur cœur impénitent. h-

f~-~ Autre beau texte tiré d Horace t 1* x. Ode 14.

Enfin. il vous faudra quitter un" jour vôtre patrie, vôtre maifon t ôc vôtre femme que vous aimez tant « •' de tous les at bres que vous cultivez. cc avec tant de loin, il ne vous rejeta." que le funefte cyprès pour mettre fur CI vôtre Tombeau. Un héritier bien plus libéral que vous n'êtes, prodi- guera ce vin de cecubc que vous et tenez enfermé fous cent clefs » il en CI innondera vos chambres , il le fera nfecr fur ces riches parquets. Enfin c, il le Ccrvira fans discrétion de ce vin" qui devoit être refervé pour les ftC-


,, tins des Pontifes , & non pas pour 5) des tif-iges li ^rophancs.

Iinq"ctlda tcllw,& domwi & fltletns Fxor neque harttm , flu," eolu arbor am 7ë , fritter tnvift* ct4prcj]%s Vila brcx-em Lomwum fe^uentttr, ./H'ftimat hdtrcs cftttba dtgnior ServAta ctritum clavtbus: Ø" mort Tinget pavimentttm fttpcrbo > J'vmificum pot tore cants*

Il y a bien des choies que nous gardons avec un loin avare, & qui deviendront fubitement la proye de J'avidité d'un héritier prodigue.

Qui fcroit bien fage , jouiroit modérément de fa fortune & de (es pofliflions * & après lui fcroit avare qui voudroit.

-.. -.. -

Q::3.. Joachiro du Bellay cft le preMici quia fini le Sonnet par une pointe t & juroit d'ordinaire par Apollon , en cette manière : C/H Aptllonnc me fott jamais en aide, fi cela n'tft.

On a eftimé beaucoup Tes regrets de fes Sonnets fur les Amiquitcz de Rome.

Il fit aufli d( s Sonnets pour la Reine de Navarre, & cUc en fit pour lui. Les


.ns" Ici autres paflbient dans ce temsil pour d'excélens Ouvrages. Il fit lui- mené Ton Bpicaphe j la voici :

ClArA progtnie, Ø domo vetnfla ( Homentifa fat meum indicari) NotHsjtontegor, hac, viator. urn*.

Sum Bell ami 1 & Pitt a , jam me Satnojli, pMtà. mn bomt PcM t Hoc verfm ttbifat met indie,trim.

Hoc folum tibt, fed quean* viAtor.

Vt me dicer* , me pium fitijfe, NtcUfijTe Pios > pint fi ipfe et» CMants Udtre tn meet caveto.

Il étoit dciigné pour être Archevêque de Bordeaux, quand il mourut. -

fin vente » je n a prouve pas les gens critiques, qui fe plaifent à flétrir la memoire des morts » et qui répandent fur les Tombeaux toute l'amertume 6t le fiel de la Satyre.

Quand un homme n'eft plus en état de faire du bien » il ne faut point en dire du mal; quand il ne peut plus reparer le mal qui lui cft échapé.

il faut tâcher de rapeler avantagrufement le bien ciu il a fait. Ccft être lâche que de dénigrer les défunts; de même que c'eft être trop corn-


pîaifant que de flatter aveuglément _& fans interruption les vivans.

tvra» Les Acroü'ichcs,les Anagrammes, & autres jeux de mots divcrtitfcnt, pourvû qu'ils confument très peu de tems. Je mets cette Epigrammc au nombre des meilleures.

SUR LE MOT FA S.

Fides, jimor, SPts.

Spe ctlot & Amort ifdetjtte afccndere fits eft :

jibfque tubus ctlos his penetrart ncfas Spes Uv* , dextraque fides ajfiftit amort Virtus in medio maxima conftat amor.

~~r. Le rPerdfilcis de la deuxième Edition , cft un fort bon Livre , duquel on a. "tranché feulement quarante mille fautes qui étoienc en la prcmicre Edition i outre le Traité qui a étéajoûté, de morbis animi.

Nos Livre: ne (ont pas fi défectueux , mais auffi nous n'avons point d'imprefltons fort correacs.

La preuve en eft an commencenunt ou à la fin des Ouvrages.

L'on


L'on y voit un Errata , qui avertit de quelques fautes que 1 Auteur a corrigées , mais non pas de toutes celles qu'il auroit falu retrancher.

Si jamais j'ai la paffion de me fait s imprimer, comme je n'y fuccomberai que par gloire , j' envifagerai celle d cire un Auteur corrrét.

A. N. qui a perdu toutes Ses pratiques , & qui a fait mourir le peu de malades qui lui rdtoit, eft déformais occupé à revoir Ses Livres : il fc promet de faire un Sommaire de fa Bibliotéqne ; après quoi il doit la vendre, & il fe flatte qu'it pourra tiier de l'argent de 1 Ouvrage qu'il médité. Je doute qu'il y ait des hommes allez dupes pour lui en vouloir donner.

Scroit, je croi, bien à plaindre qui retomberait dans les mains d'un tel Pcrfonnage.

Je fuis Mcdecin j mais quoi qu'en difent ceux qui ont fi mauvaife idée de la Religion de ceux de ma Profiflion , je me rcconnois bien mile râble , par ce que la natute & la foi me montrent bien des mifcrcs aufquelles je fuis fujrt , Dieu me garde de tomber dans celles qui durent éternellement. [


Vnde fnperbit homo , cujtis conccpt ie culpa, Nafct poena , labor vita, nueJfè mtn ?

On cft heureux de faire ainfi de certaines rcflexions ; fi elles étoicnr trop fréquentes » elles ne laiflcroient pas d'inquiéter ; quoiqu'il foie de l'homme de raifonner , fa propre raifon l'afflige quelquefois » a mienne , Dieu merci , ne m' dl: pas d'un fecours inutile } quand clic veut trop m'importuner, je lui donne d'autres objets , & je fais fuccedcr une Icéturc divcrtiirantc à une méditation fcricnfe.

~n~~ Pour les Médecins , tant de Paris que de Montpellier, J en fais autant d'état des uns que des autres , pourvu qu'ils foient gens de bien : Non fum acceptor petlÕnllrum. Le lieu ne m'importe du tout : la malignité du Gazetier ne nous doit pas émouvoir , ni nous commettre cnlèmble.

Tros rutUlJifvI fillt, nulb difcrimne habtlHr.


Joint que ce petit point d honneur cft n léger , que ce n'eft point la peine d'en parler. Ce n'cft pas l'Univerfité qui fait l'habile homme parmi nous , mais la connoiC.fance des limplcs » des temperamens, & des maladies : tout cela s'aprend auffi bien ailleurs qu'à Paris. Ici, à la vcrité, l'cxperiencc fc fortifie davantage , & on a un plus fréquent commerce avec les Sçavans ; quand le deviendray je ? U me paroît que ma réputation me fait un peu d'honneur , mail je ne fuis pas aLfcz vain .pour en être flatté , elle me fert feulement à dclirer de la meriter-

jC~~ Les deux Vers de Matihxui Paris font bien gentils , je fuis bien aife de les fçavoir; pour les deux Vers de Pic V. il y a long-tems que @ je les Íçai bien : mais en voici une réponlè f.ute par M. Cachet Medccin de Loiraine, Centur. J. Epigr. J.

1

JPapa pirn quintus moritur, res mira tot inter Re ftnttos , tantitm nomine qmtiqm Pios.


Jamais on na mieux fait que d'ailler SAints Peres , ceux qui (ont prépofez pour être l'exemple & le modèle des Saints : c'eft donc les avertir de ce qu'ils font, & de ce qu'ils doivent rendre les autres.

et:z%. Tel a été puni de mort pour un crime , qui a mis un autre dans une élévation gloricufe : on pend le malheureux qui a volé un raifant , & l'on fait la cour à ce Maltcticr qui ravage une Province par fis in jufics exalftions.

Comnittrftnt muiu eAelem diverfo crtmina fatv Jllc cruccm fretiutn ftrieris wlit, hie diadem4. Juven. Sat. 15.

Vous Toyci que la junite ne fe rendoit pas mieux autrefois qu'aujourd'hui , de tout tems il y a eu des Magiftrats corruptibles & corrompus : malheur à ceux qui ont à faire à eux. J'ai été pluficurs fois menacé de Procès > mais j'ai fi bien pris mes mefures, que j'ai rompu en vificre à Madame chicant. Il nous convient mieux d'aller voir un malade qu'un Procureur. Celui-


ci demande de 1 argent avec batdiefle , nous m recevons modérément de l'autre - fans faire femblant d'en vouloir. C'eft pourquoi en dérifion de nôtre feint dcfinte t ellement, on dit que nous tendons la main par derrière. Je vous jure qu'il y a long tcuis que je ne fuis plus de ces hypocrites.

Quand j étois jeune » jo rougillois de ce que l'on m'offroit de l'ar- gcnc < Mtomd hui je rougis quand on ne m en pi úCèntc pas.

(yihr Onufi io l'avino de Vérone , Met mue de Saint Augullin, cftitn des Sçavans qui ont le mieux connu les Amiquitcz Romaines & Ecclrfiaftiques : il s'en fii une ctude auffi utill pour le Public, que gl\)I'kuCc pour lui.

Paul Manuce l'apclkntMtllHtotm uiatiquarum JHijhrtarum» Sa Devifc «ko:* un Bœuf placé entre un Autel êt mit Charuë 1 avec ces mots : m unnmqHt PAraïut, pour fignifcr qu'il émit également ptec à fumiorter les fatigues de fa profeiïion de Religieux » & celle de l'étude des Sciences humaines, Nou< avons de lui plu(î:urs Ouvrages confia dcrables. Je n'ai chez moi que ceuxci i Fiçenti Irptfrd Booianortitn Ptuti*


ficttm elogi& & imagines , rit.e fA- triarcharum 'IffAfuor pritnarttm Jchttm.

De Ittdis ftrulAnbJls, de Sybtllts (j' enrmimbus fibythnis; de slmiqHts RoFlMnormtJ rtomtmbtts.

Je Cuis li peu curieux, que je n'ai pas vu le buveur d'eau tant qu'il a été ici, plulicurs l'ont vu qui l'ont admiré, il ne fair pas tout ce qu'il dit; il y :\ bien quelque ebofe d' étrange Se .t'extraordinaire en Ton eftomach j mais M. Guillcmcau qui a eu la curiofitc de le voir , m'a dit que c'étoit un imfolleur, qui prometeoit tout autrement qu'il ne faifoir, Seneque en les Entres , raconte qu'il ne pouvoit rcç:uder

des foux. Ipfe enim, itujttit , avcrfif(imus fum Itb tjhs prodlglls. Si qtiAttdo fat»j ddeft.tn , volo , non tjh mtht longc ctHnrcndm ; video me , & rideo. Senc-

que n'itoit pas de ces fagt's & de ces doél s lùrtilnns, qui ne trouvent que les autres ridicules: il trou voit dans lui mr;,nl' les foiblellls de l'homme) ik il s'atcm:umoit à fc fervir de fpeLtacl lui-même. C'eft là le vrai moyen de fc corriger & de parvenir à '.i p'jrftction. Je ne fuis pas toujours il .i-i'l re que S nequ^lcs lolics d'auL'.t! m. rcjoUilIcnt toit fuuvent, tte


je n'ai pas allez mauvaife opinion Js moi mime » pour me croire capable de toutes telles que je vois. -

fk-t Le menlonp,e eu une chore hor rihle , & indigne tout « fait d'un honnête homme ; mais c'clk encore pis qm tout cela > quand il cft employé nlêlè dans la Religion i Chrtftut ipjh 1*1 ve rit m eft mom i mit 9 et Pnotidicis. A

-,- Ó-l'iiplication-. Ett-il rîtil d-. pltu pitoyable que de voir des gens avoir recours à ces pieufes inventions & aux faux miracles, pour Prouver un Dieu , dont l'exiftcncc eit luftilanv meut démontrée par les crcatures.

•|TB" Un Empirique nous" ici laifH' de la pratique avant ou: de partir, il a confeil t* à une femme phthyiiquc , qui avoit un flux de venne , de prendrc de la theriaque peut lui apaifer ce flux i clic en a pris quatre fois, clic a achevé de brûler fim lumiiuirc av.v gundes douleurs. M. Morcau CM :t cou fui té ce matin avec moi 1 elle n'.t pas oublié de maudire Ton Docl.nr theriacal ï Voila comment les Charla tans nous donnent bien de la pratique malgré eux. On dit qu'il a bien importé de l'argent de dcça 1 je le veux bien Per me ftrit omnia Prçtimtts


4^4 : J'aimcrois mieux moins gagna, & lçavoir mieux mon métier , n'être point Charlatan, &c. mats cyii (crionsnous , ncceffc tff hurefcs tjJè > jrwr/Mf

"lImift}ttlur. Il y a eu jufqu ici parmi nous tant de mauvais Docteurs & tant de faux partis, que le bon atiroit du paraître depuis long tcms, & prévaloir enfin. La hfcdt cine a encore bien des licclcs à attendre, avant que d'arriver à te point de pei fL tlitoil oi'l Ics hommes vrayment fçavans défirent la porter. Nous ne manquons point de malades , fur tout dans Cette likhnite Se irrcgulieic fhifon : ce fcroLnt nutnnt de c i t fujets pour fournir de matière d'apointancc , mais peu reviennent > parce que quelques Chimiftcs ultramontains fe font emparci de la crédulité populaire ; car ce n' tft plus que le peuple & non la f; culte qui fait ks Médecins. Tant que les chods iionc ail di , il y a force malades qui s'en iront allffi. Je n'en ai pu pm ri que d. u\ ou trois , les autres < nt V u!u di. ''ulramontain , & ils Ib.u 1 la 1 t pou le pais non rlus ultra -Vs» La M ,L l, :11,) doivent tire


confideret.. mats ils doivent avoir au If 1 de la confideration pour ceux qu'il, traitrnr. Je ne puis aprouver la faim liarité outrée d'un certain G.ib icj BÂRhifvA envers ïcCdtfe M et a ni*ctl : Ce Calife étant un j îur en bonne humeur, pouffé par fa gayeté , ouvrit la vefte de ton Médecin jurklti'à la ceinture. en lui demandant jcn même tems à quoi les Mtdecinsconnoitfbient quand il étoit tems de lier les fols.

Baélrifva indigné contre fon Maître de la plaifanteric qu'il vcnoit de lui faire.

lui répondit hardiment t le tems att quel il faut lier les fols » c'eft lorsqu'ils ont fi peu de re0»edk pour leurs Médecins » et qu'ils (c jettent fur eux pour déchirer leurs habits. Le Médecin fut heureux en cette occasion s au lieu d'irriter le Calife par cette réponfe » celui-ci en rit de tout ion coeur, 6c lui fit mime donner une vefte bien plus magnifique que celle qull avoit déchirée. Son bonheur Ite dura pas toujours 1 car il fut H fort pcrfecuté par l'euyie des Courtifabs » qu'enfin ils le perdirent. Peut-être la liberté trop fa* miliere qu'il avoit prire Auprès de Ton Maître aida à te perdre- Car il arrive L)uYtac que tôt ou tard ces fo;t¡:s de


familiiritcz attirent à ceux qui s'y abandonnent, des retours fort dangereux : les Grands ne veulent pas toujours rire i & quand ils font de mauvaife humcur. leur cfprit ne regarde pas alors favorablement la conduite de ceux qui. les aprochent.

0,-'L Toute la Cour c(t à Fontainebleau , M. le Chancelier y étoit allé fâlticr le Rtii > pour aller de là à Lyon V faire le Procès aux Prifbttnifcrs d'E1 vr» a

tat, tn qMivw pmijimum lUll' Iran* '} hit <rt tint cUriffimi triri fill urn ; mais on tHt que (on Voyag? e|t diflvr^. Vttnam Ad fatuitm 7hn,vu ; r/tjw parent* & trtiefejjo wfcrtbenda hiftsrta labon //#> ;",,,,,, dfbent optnes qnotqict A(«(M *4n*nt , Atqne bond*urn h turd mm

Jttavitati incHmbtint. Les Sçavatis, comme vous voyez , ne font pas à couvert de certains Traitrz. Ils font plus menacez, & quelquefois plus rudement frapez que d autres qui font vraiment coupables. Au fît il cft dangereux dé trop entieprentlre » fi l'on ne le mêloitque de fes Livres, & que Ion ne fut pas tenté de (ortir de (on cabinet , tout cela n'afiiveroit ras; mais on veut Te pruduire à ètru connu, s'iiuri-


Auer, faire parler de loi : la g' nnde réputation caufe des incidcns, & on tft la dupe & la viftunc de fia propre gloire.

b Ces HÍbcrnoÎs , ces lrlaudois, Logiciens me font toû jours rire a valeur manière de prononcer le Latin. Je n'y comprens jamais rien pour la première fois; leurs om me changent toujours les rfpecci dans mon imRgina.tion. Soligi-r quiétoit alTarérrrnt plus habile homme que moi , a voit le même embarras quand il entendoit parler ces fortes de Latins. Ayant un juir écouté avec attention le compliment qu'un Irlandais lui avoit fait en latin, il crut qu'il lui avoit parlé en langue Irlandoifei c'eft pourquoi il lui répoli - dit qu'il n'y entendoit rien , parce flu'elle lui étoit inconnue : Dcniin » non

imelligo Irhtrtdia. La langue Latine Ce trouve encore plus détourée par le jiti gon de que lques autres Doctfu's, que par la mauvaife pronntt.

ciation de ces bons Ittandott. Dés ma jumefle j'ai aitné le beau Latin » lie mon goût fur cela a été d'une dclicatille extraordinaire i io ne puis me m- m'empêchcr ds ionchcr mes 1 tires de quclaucs-


un? de ces beaux crans de Ciceron êt de Tertnce.

953^ Pour le Cardinal cR: paffé , il ift en plomb I eminent Prrronnage ; ac ttiemc de p'us on peut dire de lui ce que l'on dit autrefois d'Alrxandre le Crand : Etiam mortum Imperut, puifou 'on fuit encor Tes ordres" Ces con- icils; mats il faut avoir patience » Carfom & terni tranfilnnt , & toute Ta me moire auflî* Augufte-ne voulut jamais faire rcdu H ltcr les Auteurs de certains billets qu'on avoit fcmci dans le Sénat, & qui étoient remplis (Vinjurci & de calomnies contre lut. Ce Prince voyant que Tibere trouvoit à redire à cette indifférence, lui dit : T* rai fin* es eom* me ut jeun* homme : laijft leur dire du -fil de moi , il me fuftit de III avoir mis en état de ne m'en pouvoir faire.

Cette conduite d'Augufte marque qu'il n'aimoit plus le fan g : auffi a t-ondit r n comparant le com mener ment de Ton ri gn* avec la fin» fit il état À fou* kaittr tJu' iL n'eut jamais été Empereur, m qu'il n'eut jamais (tlfl de titrefr-V- Une Ctule nainn hardie cft capable de mettre à la rai(on des troupes innombrables altemblées pour s'e-


gorgcr. En voici un exemple : Un grand nombre de Sarrafins envoyez au rccour. de l'Empire par la Reine Mauvia , étant aux mains avec un grand nombre de Gots, & la victoire penchant également du côté des deux partit, on vit tout à coup paroître un Col.

dat Sarrazin tout nud , un poignard à la main » murmurant certains mots lugubres : ce fpcébde furprit ces geni acharnez les uns contre les autres.

Mais les Gots furent fi étonnez, quand ils virent que ce Sarrasin s'élançant fur le premier Got qu'il rencontra , lui planta le poignard dans le fein , Cc jetta cnfùitc fur lui pour fuccer le fang qui coutoit de la piaye qu'il venoit raire, qu'ils s'enfuirent tous en deCordre t tans ofer attaquer davantage aucun des Sarrazins.

fiFjfr. Houllier un des plus habile.

Medecins de ce Païs, aimoit à rire & à faire rire Ces malades , parce qu'il étoit perfuadé que la joie atdoit beaucoup aux remedes, à produire les bons effets qu'on en attend. Cet Houllier étoit d Etampe. J'ai de lui Therapi* pnerperarttm » n pocrât i s t&ta prê/ket à , cum tmtrpretmotit & commenta* ,'\ ~.L 0 riis. Il a donné encore d'autres Ouvrage au Public.


(i:Mp Un Païfan me difoit ces jours pauex, qu'il mettoit à profit les ordures de Ton Bourgeois$parce qu'il tiroit du bled & du vin du fumier qu'il en tlmier q u'il cil reccvoit. Ne diroit on pas que Ce diôle :tvoit lu cette Epigrammc ?

Vibs tferths fruihs agrortm tn Jltrcoui vcrtit I'cruhs in fruits (terror* verttt ngcr T" vitimn dtÜs avido fitamqut colono.

JJebet tferceriktu non minns tile fnts.

Les f,hu grands crimincls (one ccux qui ont 1c moins d'inquittude.

S ollnl fhprcm* iftcere feenros main.

L'habitude du mal en ôte entièrement les remords , & l'on a pallé par deltiis tant de devoirs en commettant les grands crimes » qu'on ne fc foucie plus des peines qui pourraient faire retourner 1 cCprit fur ces mêmes devoirs, en lui faifant apichender la fuite de ion dérèglement.

Cette maniéré de parler chtz Ks Latins, in Scmemi/tm ne t pour dire ) être de l'avii de quelqu'un, vient


de ce que l ancienne coût u me des Se.

nateurs Romains choit de Ce lever , de quitter leurs places, ac de s'aprochcr de celui dont ils fuivoient le parti, In fi montant ire , cela me paroît bien exprimer nôtre opiner du Bonnet.

Q::;:a..11 eft tres-vrai, quoi qu'en dife G. L. qtic Cofar fe défiAdepuis loue;* tems de B.titus, par qui il fut ailafllné : 'C'd\ dlils et rte défiance qu'il diToit » je m nains point ces gens gras & ventrus , ils aiment trop la bonne chcre & leurs plaifirs , mais je crains ces mntcics & pâles , comme font Drn-

tin dfe Ciffiu«: Non tilot plagues cr olf rtlJ, feci tllot domttm malictmcs c" J*aU hdiJl timet, qUAIlS fttnt Brutus Ĝ· Cftffiits.

$3F3± C cft Erric Roi des Gatt. qu'on aptloit Chapeau Venteux > & cela, parce qu'on vouloit croire qn'il fairoic fouffLr les yentt de tous les cotez qu'il fe tournoie, Un Avanturier m'a vuuIJ perfuader qu'il avoit le même privilrgc. Quelques bonnes femmes de mes voifines ont été diffus plus creihde* que moi , ce qui inft pas difficile à croire : les choies extraordinaires trouvent aifément crédit dans l'cfpnc 4e bien des femmes.


4z:b. Une eau fans mouvement 11 corrompt bien-tôt, un corps fans travail devient bien tôt malade.

Ctrms ut ignavnm cor rump in t ott* tOrlHI.

Vt cap I ant vitittm >nt$move An tar <~<<. Ovid. Pont. Ii. I.

CYft pourquoi je n? m'étonne' plus de voir no' gens de qualité fujets à tant d'infiimitez , pendant que nos Païfans font forts & robuftes ; ceux-là (e pour.

nilcnt dans l'oifivcté , ceux-ci diffipetit par le travail tout ce qui fait la corrupiion ; ceux là font fcnfiblcs aux plus petits maux, ceux ci ne Iclfcntcmt que les plus grands » car pour les pe- tits, ils le font tellement endurcis par le travail , qu'à peine s'aperçoivent-ils les avoir ; ou s'ils s'en aperçoivent, ils les comptent pour ricin

C eft un grani malheur que l'extrême fenfibililé , & juftement cil.

fe trouve dans les états où la delicatefle extrême en le partage de ceux qui )ouHIcnt de toutes les commoditez de la vie. Ce font ces gens-là à qui tout paroît incommode, & qui ne parvictuunt ial


mai.. obtenir ce que nous apelIon. Itnrs MI fa, Des hommes fi délicats n'ont det yeux , de mains t des pieds que sd honora Leurs pieds ne fout point pour mai-cher.

il leur faut toi joins des Caroflls i ni Lu'" narines pour refpircr le pur air de la nature » il leur faut drs odetits - leurs yeux ne leur offrent jamais des fpcdhcles allez ravilfins.

On ne fini-oit point fur le détail de leur mollette , & fur celui des inconveniens turquels elle les expert car qu'ont ils trouvé de bon & de bca-i ?

vfdfc» I xv'n Torrcncm parlant d'O ftavien Pantagato, homme tresrecommindablf par fes profondes connoJfances dans l'antiquité, dit -

Quo GAUD ft emnis Rom A Jiiptrftite Flftlir. á'f!u"a.. ntc ttllis 7 mfor tins farimrd tlllem,

Nous n'avons aucun Ouvrage de ce Sçivant » il n'a jamais voulu en donner aucun au Public , quoiqu'il fût tres capable d'en faire , fi nous en croyons ceux qui nous ont pat iez de lui. M. E. a dans fa Bibliotéque des


dos de Livres , dont le titre portoit k nom de cet Auteur i mais ce ne font que des dos, mis exprés pour remplir un vuidc, ou pour ceux qui les tirenu Ptnfnnt nue ce font de vcritables Li-

vres. 1 Il y a bien aujourd'hui de ces impoftairs, non pour faire honneur aux Auteurs qui leur manquent$mais pour fatisfaire le lot orgueil qu'ils ont de paroître arruteursdes Livres » gcnsdolfces , hou* mes d'érudition i J'aptlle cette maladie lA bibitomautt i & le voudroi* qu'il ne fût permis d'avoir des Livres qu'à ceux qui (ont en état de les lire d'en profiter : tout le monde comrncncc à C-c faire à rebours, je connois des gens d'éfée 5c de finance qui ont de belles Bibliotéques, & des Magiftrats qui n'ont pas un Livre : accordes cela.

Pour le Livre qu'on cite de Scaliger,de Htilitate ex âdvtfjit capiend*» il n'eft pas de lui , mais de Cardan, qui le fit pour le confolcr de la mort de Ton fils , qui s voit été pendu à Milan pour avoir

empoifonné fa femme. Ces rujctt, de chagrin étoient violens : quand on a pit le ton foie r de tels accidens, on a fait une fudilàntc provifton


de force & de confiance , pour prévenir tout defefpoir. Ce qui peut confolcr un pcrc dans cette occanon , cft que le fils ait borné fâ race à la perfonnc de fa femme , & qn il ne fait pas devenu parricide. Un crime mcnc à l'antre , il y en a qui me paroiflentii aifreux, j- ne cornprens pas comment la Juilice trouve les cotipablct ils dcvroicnt eux mêmes fe itiiiir & le moyen de furvivre à d: fi terribles remords ?

a-;a. Nous avons cniin un Pape , qui cft 70. BaPtift* Pamphilios) ncvcti d'un Cardinal Hteron. Pamphtlitu, * fous Clcmcnc V 111. Il a pris le IUIn d'Innocent X.& dit qu'il e fperr de mettre la p-i ix en l'Europe , &qtnl nevuit demander à Dieu ouc cette grâce : il :1 7 a. ans i mais il cR: vigoureux î il n' eft pas fçavant , ni homme de lettres » mais grand homme dans les affaires » dans les n:gociations 6c dans Icsintetêts des Princes, comme ayant été dans de grands emplois depuis prés de èinquante ans. Il a deux Cardinaux qui le gouvernent à fçavoir Spadar & Pamacirol: ils font ennemis jurez du Cardinal Mazarin, qui a un tel ri grec de cette promotion, qu'il a pen-


lé en être malade bien fort, ayant eu un accès de fièvre , qui a duré J J.

heures. & pour lequel il a été (ligné deux fois.

&CAr D puis la mort du bon Car.

dinal Bcnti,'o!io j KHIIHS obiit exfMrpw ratis PAlrilus, Il y a dix places, vacantes. Le Pape n'a point fait cncor de promotion ; mais il a fait libéralité * large Ile à tous fes anciens fervitcurs, & a obligé de fort bonne grâce tous ceux à qui il a donné les Oâîccs qui vàquoicnt , &entr'cux adficiut fifa m

row it am tutor is (j- i" tjutm mtjorti fiu Ponttfic/ttHs curat deponere medttatm

Le Cardinal Pamcirol qui a été Nonce en Efpagne & qui étoit le grand & rrefquc perpétuel Agent du feu ra.

pc Urbain VIII. Ce Pamcirol eft honv me de grand esprit * de grande intrigue , que le Pape a fait loger dans fou Palais propre , & Qui cft Bis d'un Tail-

icur de Rome. Mais quand un homme cft une fois parvenu à for- ce d'cTprit à un certain pofte , on oublie la oremiere ilaiffante p elle lui fait même honneur, en ce que l'on n'a pas cdltume d'attendre beaucoup d'un homme fort! d'uti iàng médiocre j & lorfqud fçait Ce


montrer fuperieur aux premiers ge.

niei , on trouve allez de raifons pour cerner fa perfotine , fans qu'il ait befoin de la Noblcltc de fc. ancette.. Cependant tels gem ont aC.

fet de foibletfe. pour ne pas vouloir qu'on leur parle de leur fa.milll".

&3k»Un de nos Rois , c'eft Louis XII. après avoir fucccdé à fon frere Charles VIII. fe 6t aporter une lifte, qui contenoit les noms de ceux qui lui avoient rendu de mauvais fer vices pendant le regne de fon Predecefleur, & marquer d une croix chacun de cet noms; la pliipart de ces gens là Ce rc- gardant comme des proferits , qui ne dévoient attendre que la mort Il Ce retirent promptement, comme d'un lieu où ir. ne pouvoient pas l'éviter.

Ce Prince ayant apris leur fuite , les rapella tous * le leur dit : fous ne do- vit*. pas vous mirer avec précipitation & avec crainte, comme vous avertit, quelque fnjtt mue vous m aye 7^ demi de me venger de vitre conduite a mm égard ) car fftchet que la croix dont jai marqué vos noms » ne fifnifit pai dtj châtiment » mait Qu'elle marque fi".

Itmtm » comme celle du Sauveur, l'oe


bit & le far don des injures fue vont m'avez fuites. C'tft là vcricablcmenc pardonner en Roi , Se en Roi tresChréticn.

e:.. i-esScythridifoient à Alexandre le Grand, tjHod faciunt alii furati flfei.

moi nos in jurât i. Ce que font les autres après avoir juré , nous le faifons (ans avoir juré. Je me défie d'ordinaire de ceux qui jurent facilement & & pour affirmer ce qu'ils difent, puif.

qu'il. jurent Tans ncccflTué j cela veut dire que j'ai fujet de me défier. Ma défiance tient un peu de cet axiome : JExcufatio non petit 4, efl accufatio ma» nifefta.

I-oiiij Duret a dit fur Hollier, en parlant au Maréchal de Bridac: quand vous AveK U goûte , vous êtes à Plaindre ; quand vous ne I"avttpoint,

vous ilel. craindre. Un peu de mal vient quelquefois fort à proPoo ; » li tôt qu'on ne le relTentpluf, on n'a plus les memes rclTcntimcni ou de Religion ou de bonté que l'on avoit montrez dans les douIcurs. Mais fi le mal Lê: fait de nouveau kntir t on reprend fes premiers mouvemenl. Il eft bon pour tes fortes de guis qu'ils fuient


malades. nous les plaindrons, nous ferons même en forte de ne les pas fjuerir fi-tôt, puifqllc l'nflliaion de leur corps remet fa droiture dans leur eforit » la bonté dans leur coeur, & la fcgctle dans toutes leurs actions. Nous blcflerions leurs con* fcicnccs Be la nôtre. fi nous en ufions autrement. Dites à vôtre ami qu'il Toit plus patient malade t &: plus réglé quand il fe portera bien. Serons nous avare des remedes contre les trop longues fancel, & les trop courtes maladies ? -

SZM» Caius Graccus étoit un grand Orateur, mais il avoit un difaut; t'fft qu'au milieu de fa déclamation , il lié- chauffoit quelquefois fi fort en parlant, qu'il Ce broUilloit 6c prenoit un ton extraordinaire , qui étoit infuportable à ceux qui l' écoutoicnt : Ces amis l'en Ivcnirenc t il profita de leurs avis. c'ca là le caraderc des grands hommes; & ainfi pour ne plus tomber dans cc défaut , il faifoit mettre derricre lui un ds fes domeftiques » qui quand il le voyoit entrer dans fon dchcglcmtne, lui faifoit reprendre un ton modeté, par le moyen d'un certain inftrumcnt dont on C fcf voit dans ce teins là,


pour aprendrc à élever peu à peu la voix , & à entonner les Notes de Miv fique.

CL'qL- André Vefal Medecin de 'Philippe fécond , étoit ii habile dans J Anatomie , qu'il nomma, ayant les yeux bandez , tous les os d'un homme , dont l'on avoit fait la diflcâion : On dit qu'il ne faifoit (crapule de dertequer des hommes vivans t lors qu'il en trouvoit l'occafion: on me promet un Livre de fa façon , Ephomt Itbrorum de

htimarti corpora iftbrica. C hirnrgta milgm. CcnfiltHm pro vtft partim de prAthUD, pArttm abotino.

b. M. Blondel a mis au jour depuis tiois mois t & fait imptimer en Hollande un petit Livret in olbvo de dix feuilles d'impreffion, contre la Pape (Te Jeanne , où il montre qu' elle ne rue jamais : je ne fçai pas ce qu'en diront les Dotteurs de Charcnton, qui lui payent (a penfion de M'niftrci mais il cft certain que ce Blondel cft un homme qui cherche Maître ou Partie en matière de Religion, qu'il n'eft pas fi fort Huguenot que les autres Mmif.tres, qu'il cft Papille en quelque chofe.

Il hante fort en Sorbonnc; il eft Hiftoriographe de France , & cft fufpcft aux


rate liens propres: feu Mlficurs Cihubon & Grotius ont autrefois été de manc.

fck-On fiit dire par M. L. L. due I Eloquence n'eit point vétillculc. Les Grammairiens Pédant trouvent cette p opottuon fort erronée > parce qu'elle va à leur ôtcr bien de la chalatidife.

Il feroit fort fâcheux pour des gins qui ont vieilli dans la fcicncc des mots avec des fcrupules de la dernière cxa&iuidc, li l'on faifoit la guerre aux vctillcs » ce font eux qui ont travaillé à faire ces faux Sçavans dont parle Luirece 1. t.

qui ne font éblouis que par des paroles figurées, qui n'aprouvcnt que ce qui flatte les oreilles.

Omni* tnim flohdi magis "dmira".

tnr, anuntqitf.

Inverfis gиa fnb verbis UtitAHt/4 ctrnmt VtTAejHt cottftirHHm , qtt<e telle tAif gtre jmjJ'HHt Jtures , & If pi Jo CjUX [tint fbdttt fimort.

r Ce fitnt ces vétilles & ces Vue- 1 riliîi 2 qui ont pâ é l'é oq u<nce ï 1 on A cru qu'il talion » eioua dans


les mots à & c cil tout le contraire, penfez bien, écrivez iimpîinKnt, partez de même , vous voila éloquent : Jaiffrz ces faux brillam, ces tlinquansaux jeunes llethciii's >qui dans le centre même de l'éloquence , perdent le bon goût , & Ce mettent hors d'état de fc reformer. Si l'on rctranchoit du Barreau & de la Chaire ccs homrtus amoureux du Phoebus , combien nous îeltcroit il d'Orateurs ?

D::::a. Il y a ici force Procès de DAnqueioutiers frandulnlx, de Maltotiets, PartiHins & gens d'nffa ires , qms (Cnait Iiiiotdcj nvliïtt fortttnà \\ocari : dtiquc-ls on peut dire ce que Tacite a dit des Aftrolugues : (Jems hmitmm qttvd m avitdtc mllfra fèm/ler vctabitur c.;:,;"

ftmJcr imncbitnr* Il y a plusieurs maux de cette forte t qu'on dit êtr-1, uccdlàircs J & dont l'on ce pafleruit fort bien. S'il en faut , pourquoi s'en plaindre ; s'ils font inutiles, pourquoi Je s fouffrir i En vérité le peuple ne fçait ni ce qu'il veut, ni cc qui lui convient : Pltbs plerum.que contr" fua cmmda ccrtat. Le peuple ne connoît ni ne fuit Ces iiv te rets : il murmure contre les honv


mes qui s'éicvcnt, & il ne voit -il que ceux tombez, il en paraîtra autres qui voudront faire la même ou une plus grande fortunc,& qui ne pourront y réiiffir qu'aux nouveaux dépens du peuple.

£ L*rV. Alexandre n'étoit pas fâché , %, A l cxâil d re il i que les Courtifans le voulurent faire pafler pour un Dieu , parce que cet apothcofe le faifuit également craindre & "cCpcéhr ; mais il ne fuit pas croire qu'il ajcûtàt foi à cette flatterie : II lcntoit parfaitement bien qu'il éioit mortel , un quart d'hclue de fcmmcil le mettoit à la raifon là ddIùs. stlt-

xander ma gnus ft dtiahts fottflinwm rebus mortal em mtlltgere aitiat , fi- fort MC coitn efttas fola nature trfirmi*

tas parent. Le lommeil nous avertit que nous fommes mortels ; il (fi: vrai, mais c'eft un avertiflement doux, qui fait le plaUir le plus tranquille de nôtre vie.

Ttt tfnotjHt edomitor Somnt malorttm > rce/ttift artttni, PArs knmana mtlior vn*.

Il adoucit les peines, il diflîpe les ehaenns. il tranauiiifc l'rlprit» il ap-m


.\ik les inquiétudes » il i établit les forces; enfin il met le co ps & l'cfprit Jms une fituation , qui ne femble être iLitinée que pour fvrvir de tronc au repos & à la tranquilité.

Sownc , qnies refIlm, /t~/;~<, {omHf., Dcorum Pax antmi , qtfam cur a fngit , ti* [ellora dtfdum Ffjja mtmHcrus mulcts, rcparafjHe /"borem.

Le fomm:i! eft exeélent ♦ mais il 11' en faut pas trop prendre » parce que ic trop ap. fmtit , nflbiblit & corrompt autant que le modéré purifie, fortifie

& réjouit. Vous n'ave? jamais vu qu'un grand dormeur fût un habile homme, l'cfprit te nourrit dans les veilles, & les Sçavaws doivent plus à la nuit qu'ait jour. Il faut voir.

être VCI, (c diffiper dans les promenades , quelquefois dans les jeux : les converiations des importuns font p:rdrc des heures precieufes i tout ce la ne Cc repofe que dans la rctraire, & cette retraite n'eft pair.- ble (5c tout à fait ferieufe que pcndant le cours des nuits. Je donne


la un conicil impraticable a la r".

rcfTr. mais comme je la crois inocapable de m'entendre, le ne pre.- tens point ndrclfer ma morale à ce; pareffeux de profeffion , qui n'ai; jamais vu lever l'aurorc & le Soleil.

- 0 - à - p +

tr un dit qu en cipagne on tait trancher la tetc à tous ceux qui ont tUt: Quelqu'un , fans diftinition d'état & de condition j mais on obfcrvc dans cette éxecution une formalité remarquable » c'cft que fi le criminel a tué Ion homme en uaitrc, le bourreau lui donne le coup par derrière 1 mais au contraire il le frape par devant, s'il n* point tué avec trahilon.

Le principal Ouvrage de Ccmraid Ucfner cil fa B bliotéque : ce Li.

vre cft d'une grande utilité pour lei SçaVAn. ; il étoit fi pauvre, qu'il travailloit pour gagner dequoy CubfiUcr, c'eft pourquoi ii diofit » qu'étant fn cé à écrire par deux Dceiîrs inexorable, la pauvreté & la mccjjité , il navoit pas tout le lallir qui lui étoit necdriti.re pour perfectionner ce qu'il écrivoit.

Cependant » ajoute-1 il, afin que la fin.

cerné avec laquelle j'avoné ma pauvre té t ri attire pmt de méprit fur tel L i-


ires qtit j'ai PU¿'¡" t j'ofe m vaut n tjtt ils fitrpiijfetit eh quelque maniéré aux IJfÚ ont (te fans fur les mima ntatie

rts que j'ai traités. On a-pelle cc!.: un retour de Savant ruiné. Quand on s'abiullc du coté de la fortune, on fçait aulîi tôt (c dédommager par beaucoup de confiance en lot)

i dp it. - - - J/t». Qj^lquc chofc que puifllnt dive cet gens qui s arguent tant de le tu Noble IL de lace, fan forte f fil à t/irttue diïltngmntftr* Plutarquc compare ces Nobles en parchemin , à ces belll" Inrcriptions que les Maître* Pilotes mettoient amrehrs fur Lui Na- vire, en bonne augure & prefage heureux de leur Navigation. Ces lufuipdons promet tuistit beaucoup, & difcicnc merveilles » mais cependant elles n'empêchoirnc pas les vents de fouffler, les tonnerre) de gronder, tes foudres de tomber ; & enlin ces Vaillcaux fi bien pucz J défaire naufrage. A l'applica tion , elle ift aiféj à faire : Un dit qu'un ccmin Habitant de Boulogne U Grâftè , ayant prié l'Empereur Maxi, milieu de le faire noble , parce qu'il étût ait.* riche pour bien foûtenir le tang ^u. donne la Nobldî's ; ce Prince


lui répondit : 1t puis lien te faire plus fiche , mais non pxt pliu noble , il faut mie ta aqmtres cet honneur Par la Vit-

tH. Ce firoit trop cmbarallcr nos (i,,, les réduire à la neceiïité d' ciro Higss. Par la corruption de nos n¡(l'LI!'S , la Noblelfe a aqtiis le funcltc privilège d'être impunément vLieiilfvU les Auteurs s'en font plaints » W Poètes eti ont fait le fujet de leurs Satyres, & les C ai leurs Evangtliques celui de leur morale : mais il y a longtems que l'on écrit » que l'on parle t & que l'on dcclame en vain, le monde ira toujours fon train, il y aura itir.ltt'à la fin des Doutent s fans L tente » des Mcdccim fan* mil.nks » des malades fans Médecins» je ne trouverai jamais cdui-d mauvais : des Nobles fani vertu, oh pour le coup je les mépi itérai. -

w £ 3U Mcnficiir G. N. voy-int quon lui off;o!t tu m.ivh}»/- deux nllcs» dont l'une av ut peu de bi;n , mais allez de fngdfc } l'autre étoit fort fiche » mais fo r évaporée , il cUoific cette derniere piéFcrablenunt à l'autre » protcibtJt qu' il trouvait ii p“u ds différence cntri'


une efmme Hure & une folle > qu'il ne pou voie fe réjouir e à ptvdre de grandes riebeffes pvnr fi fin de chefts. C eft un prctehdu bon mot dont if 11 cft pas l'inventeur * mais il fait à prêtent une expérience , qui lui aprend qu'il ne pouvoit pas faire un choix plus propre mir troubler fon reoos.

î.n tertc cft bonne à quelque chofei e elt uJme fi l'on veut ce (la-il y à de mcilLur & de plut precieux dans le monde,mats qu'tfkce qu'une ft mme qui n'a que de h vertu , elle li'efl pas Certaincm.nt hi plus pai* fible ni la plus complaîfntitv. j'ai vt. des grns fl outnz il. s eh.igrms canfcl, p.it' de telles femmes» qu'ils ibuhaitoirnt prcTqtic qu'elles euffent moins de vertu t mais plus de douceur : Et en effet, fans cet agi ément domcltiquc , la vie n'a rien que d'incommode ; dis les premiers jours d? mon engagement * je l'ai peiité de la même maniéré » & Je [llis fettr qu'il n'eft perfonne qui s'opofe à ce fentiment. Si les femmes fçavoient combien elles fe rendrotent aimables par un cara&ere doux & docile t l'on ne verrait point de bjzares. d'acariâtres, de piaillar.


des ; mauvatfes épithetes, je l a Ynnët mais qui expriment bien l'humeur fteheufe de quelques unes.

~N~ On vend ici le Livre de M. de Saumaife » in folio SE in douze t pour te feu Roi d'Angtcttrre.l)e{è"ptJRtgÎ",,,,, CÂTÛIO 1. ad Cat-oloon II. d-t. il le met en François atifli. M. de Siumaile avoit promis à la Reine de Suéde d'aller afuftcr à ton Couronnement qui fe doit faire au prefent mois i mais il a écé art été par la goûte 9 à laquelle il cil fort fuict. Quantité de beaux efprics le font allez votr, entr'autres M, D*Tcartes, le jeune Heinfius » Se tfaacVotEut t qui lui enfeigne la langue Grecque.

l-f grand Scnnertus de Lyon cli alhevi, il m'a été dcdici. K1. de Saumaire n'a rien fait fur le Tertullien.

qu'un petit in od:ayo » n'eut été fa goûte , il feroit parti pour Sucde : M.

lYfcam-s y eft mort à Stokolm d'une Hêtre chaude le u. Février, où il étAIt allé falutt la Reine » qui eft une tç t vante & une dixième Mufc. Le Liv:t de M. de Suiimatfc pour le feu Roi d' An.

gleterre , a i.,é im primé flx fois en Latin en Hollande, tant en petit qu'en gr.ind Volttine &: en Huliandoisaufli- '• L'on l'unpriui. f.i quaruun Fnnçots » de la


Vcrhon même de l'Auteur. On Fafc à Lyonune Pratique drMcdccinc d'un Pro- fifleur de Montpellier mmtniFritncifai* JFeittem , elle fi ra achevée dans un moii.

Si ! on n imp imoit que de bons Livres, il n'y auroit [Vis tint de gens occupez , ni tant de BJhliouruties remplies. Au relie , s'il y a de mauvais Auteurs» ils ont d> ç raifons , peut-être , ncceflfaim pour édite » & il ne dépend pas d'eux J'écrire mieux » mais tant pis pour les cens qui (ont U dupe de Uttr pifnon , N qui la fteond ut & 1 tarifent, en montrant de l'cmpr-jUmcnt & de la fureur dans l'achat de toutes fortes de Livres.

Dieu niii'ci je fuis à l'épreuve de la tentation de cet MdTicurs les acheteurs publics des fottifes d'.iutrui » le ne vcux que de bons Ottvrages t c'elt pour cela que j'ai une B.bliotéquc peu garnit.

1 * '~-~ < .r'

tf~]~ La peur raie quelquefois une telle révolution dans le corps, qu'elle l'tut y produire également de grands Dhns~ d: grands maux. Au Siège qui fut mis en illf. devant la Vtik* .teSienne, un boulot de en non qui pa'L bien prés du Marquis de Mai iguac,


lui donna tant défroi » ,qu'i\ en p ci dit la Route. dont il étoit tourmenté. Si la

peur fait perdre certains maux comme alors 1a gout allez fouvcntfa fiévrc. il 11 cil pas moins ordinaire qu'elle donne lieu à de nouveaux maux , qui Même peuvent devenir inclttables. Tout ce qui eft extraordinaire , v iolent, fubit , cxcîtc des mouvemens intérieurs dans Tamr, & agite nt tellement les parties extérieures du cotpi » que la machine le dérange » fi elle eft bien difpofés , elle tombe dans le désordre i (i au contraire elle cft dans le de Tordre » elle le remet par l'agitation de fes rt doi ts, dans fou ordre premier.

Í\I.. R, B,cft plus content des Lettres qu'il reçoit de fa there amie Mademoih lie M. D. N. que de tout ce qu'elle lui dit quand ils font enfemble. Cd:\

rft ordinaire ; une femme qui aime écrit plus volontiers Tes fcntimtns » qu'elle ne les dit.

Vtctre qu.t pn ltiit » fcribtrt jufflt Amur. Ovid. Ep.

r U pudeur retient une femme dans -


la cnnverfation , clic pcnfc bien des chofcs qu'elle n'ofe déclarer, mais rien ne coûte à la plume, quoique Ici billets demeurent & que le* paroles s'envoient ; il La plus a if* fkiie de foîrcnir un entretien, qu'un commerce de billets. Que les femmes s'expriment bien & écrivent de même quand elles veulent» fur tout quand elles aiment. Avec toute ma Philofophie & tout mon ferieux je ne me pique point de refifter à ces charmes. « je me voudrois du mal de l'entreprendre, il me paroît qu'il y a de l'hon..

ncur d'aimer reprit par tout où il Te trouve , & de fe p'airc avec tout ce qui le rcprefmte.

Au|ourd nui j AI apris par Lettre* que j'ai rcçuè's de Leydcn en Holliudc , que cette Ecole de Salerne de M. Ma»ttn » y a été imprimée» Arque Ton me l'a derechef dédié; par une autre Epître faîte par un homme qui eft, dit-on » fort mon ami, & que je lui avois autrefois iui (àuvé la vie, mais je ne f^ai qui il cft. Pour le Scniicrtus, j'ai u-çu celui qui m'a été envoyé tout relié de Lion i Cette dernier; Edition vaut mieux que toutes Ls autres


enfemblc , non point de ce qu'cllr m'a été dédiée , niais pour toutes les bonnes choies qui ont été a).nuée s , & dont elle cft fort enrichie. M. Morcui n'a lien fait imprimer, il cft vrai qu'il a travaillé fur la fécondé Partie , oll'il fera imprimer avec la première fi J)tus vitam dedertt. II a tant d'aftaires , qu'il n'a point de loifir de rcfte , & a un autre Livre à mettre folts la PH fIi:, De auttejuttate & dignttatc Faailtatts Aicàtet Far/fioijïs , 1 contre le Caiîtier , & M. Gmrttau Doyen de Montpellier : Cet Ouvrage feroic fort curieux & beau , il cft merv^illeufcment enfié de b iles recherches qui ne (c peuvent réfuter mais M Mo eau n'a guère de terns ni guère de ftnté

,"i, memc je dirai dav image » vite fumma brrtÚJ fpcm nos vetat tneboare longam. j-, prie Dieu qu'il lui fa lie la grâce d: ne point mourir qn'il n'ait mis ers deux Livres m lumière : c'eft fin digne homme , d'une rare condition &: d'une gran ie dodl 'ne : /nfinita lrélio.ttis viwm agHoflo ,ftd proh dolor ! rar-c ttxttir* J cr ",.,lu¡//It VitletuHins.

tint Auguftin a butine grâce de due qudque part : Ncmo luit dtci pi , mmv xult ptrtmiart, ncmo tuit


Le mon. Le peuple eu fi lot & fi igtio* raut , qu'il a vérifié le dire de Pline : J H hue aïttnm foU etenit t ttt micui* que fc ontdit-um profttemt, ftatim creJa* tur. IJn Charlatan qui vante fci fe* cretf, cft préféré à un humme de bien qui ne (l* vmtc de rien.

J'avoÎ\ déja pre.nis & prefmio juté , que le ne m' emporterois plus contre et s Charlatans qui ont ta favt ur du Public , <5c une grande vogue avec peu d'expérience » & nulle feienue t mais comment le taire » quand on voit une Profef lit n qui honore & qui enrichit des jjvns qui la deshonorent l Les chute. n' cn demeureront pas là. Comme il dl de la nature de tous les maux d'empirer 1 l'on verra dans les lieclcs i venir encore plus de deiordre dans la Atcdccinc. Il vous en viendra d'Angleterre , de Hoi.

larde » de Turquie , des Indes ; le Peuple en fera ébloui, les femmes en liront charmées » nôtre Faculté azile de la Science , tombera néanmoins , nous n'aurons ni chevau* ni mules, l'Anglois & le Ho!îando: iiont en chaile de polie ÔC leu;•= femmes en caioitl.


S~- Les cinq Livres de Jean vier» de 1'¡_p,PHft ri' tromperie des diables, des enchammem & firctlleria , ont: c!té traduits par Jacques Gfevin Puëcc, (bit cftimé du tems de Konford. CeItil-ct étoit fi content des Ve«i que Greyin donna au Publie à l'âge dr vingtdeux ans, qu'il fit ces Vers, pour lui.

Zt toi i G rev in, apres tci , men Ore vw Ineor, jQtti dons ton meat on d'nn petit cttpe d er, ji mti tingt & deux Ms nmi p*s chs Les a tin us f n mm as amrcfiis Us M ufts A"

nets, Et mis at /HrmmtcZei mm ,Hi Jim- met grt frn*

Le Volume des Amours de Grevin, intitulé Qlwpt » étoit fait en faveur de Nicole Etienne , hUe de Charles Eiicnne Médecin , & nièce du fameux Robert Etienne Imprimeur. Elle fut mariée à un MciUdn nommé Liebaut.

sezo. Bomba étoit la même perrunnequc Rodept maître (Te de Cara* xui » frcre de Sapho. L'on nous n Ininë ce conte à propos de Rodope 1 On dit


que Ce baignant un jour dans le Nil, un Aigle prit la peine de décendre des airs pour enlever un de Tes fouliers des mains de fa femme de Chambre , & en fuite le porta à Mcmphis , & l'y lailla tomber fur les genoux du Roi, qui et jmr là rcndoit la Jurticc publiciucmcnt dans une place de la Ville. Ce Roi furpris de cette avanture & de la beauté du (tuilier, envoya des gens par tous fes Etats, avec ordre d amener celle à qui l'on trouveroit un foulier pareil à cduiquiîui éioit tombé. Rodope leur ayant montré ce qu'ils chet.

tit , ils l'amenèrent au Roi, & ce Prince en fit fa femme.

c~~&~ Notre Faculté m'a fait Doyen le cinquième de Novembre pallé , oui elt une Charge à laquelle j'avois été élit & nommé déjà quatre fois s Elle cft penible, & m'oce bien du tems, mais elle eft honorable : tous mes Compagnons en font réjouis, prtttr mmm «ut alterum C'ercopen) i mais moi je Voud rais bien ne te point être, vu que J' .u beaucoup d'autres affaires qui m occupent tout entier. Mon fils aîné paHà Docteur le mois pâlie , il piefidera Jeudi prochain pour payer fa bien venue » & ruis fil a quitte de tout. J'ai aeluté une


belle mairan nu le demeure depuis trois jours » c'cft dans la Place du Chevalier du- Gnet, en belle vue & Hors de bruit.

Elle me revient à naïf mille écus » j'ai une belle Etude , grande" vafte, où efperc de faire entrer dix mille Voumes J en y ajoutant une petite Chim* bre qui y tient de plein pied. Nos litflicurs difrnt que je fuis le mieux logé de Paris. M i femme dit que voila bien du bonheur C'n une fin d'année , fonmary Doyen , Ton fils aîné Dolhur, (celui-là tft Ton fi. S ) une belle mailon qu'elle Cotihiitoit fort.

93. Je fçai bien quel Auteur c'eft, que Jtannti t'etus, i ni céans Ton Livre , il tftmort Greffier du Parlement de Dijon : ce f moins Ctrptntanw étoit un furieux » qui fit tuer à L faint Bar.

thelcmi , Ramus fon ennemi commt Huguenot t qui ne le fut jnmais; mais Dieu permit est récompenfc que l'an a j 9 1. ap>& la prifc d'Amiens , te fils unique de ce CArpentier fut ici rompu tout vif à la Grève. Pide Thuânnm in ttiroque Anne.

Un Anglois nommé Jean Milton » a répondu à M. de Saumatfê , pro Popnlê Anglican» i je penfc que M. de Saumiifc lui répondra.


*Z%p On a \u des Rois qui avorent une antipathie invincible contre des chats , d'autre contre des chiens t d'au.

tri s contre de certaines couleurs. On en a vu aufli qui aimoicitt naturellement de certains animaux : Ilonorius aimoit une Poule , Alexandre le Gland Ton Bucefale , l'Empereur Auguftc un Perroquet » Commode un Singe » Neron un Etourncau » Heliogabalc un Moineau. Virgile aimoit beaucoup un Papillon.

jj £ j^“$trig lius mettoit en ufnge (ans façon dans Tes Livres. les penféei & même des cxprdnon. des Auteurs an.ciens 9c modernes qui l'accommodoient t & il ne prêtendoit pas pour cela être cc qu'on a pelle Plagiaire : V ftrmtts, difoit il, *thx antre idefe finir de et quilt verront dini mtt Ouvraga am lent conviennt » je ny tronverm point 4 redire } mais ils ne me doivent P41 refnfer fur les lenrt, le même droit que fi leur donne fit la miens. Ce Strisc" lias étoit de Ktnsbeire, ville Impertftle de SUtve. 11 profetfà la Théologie à (lennci » i Lyptie ac à Heidelberg.

Melancthon avoit été ton Précepteur : aufli a-t-on remarqué qu'il imitoit axathmcnt fa méthode. Il a laillé plu-


iuurs Ouviagis lur l'Ecriture Sainte, iiir h TluoWic & d'unies fuicts : Je

V.u de lui que A wot ah (>"*<* tit itvrot ( ict rcnii de OL'ÎI'j,h de foiethue de lUIII.cuia i m /bmmum Sufiouts > in Vara* ciг.lгl t irt i. Tnfctthtiumm qtt ;lfiomtr?4 in fiijlonam joftpbi Al'lJIot.tllðntS, No.

tx in luftiKttm , &. une Tra luftion d'Aiilbtc i de vit4 0r mdftbttu

Livre dc B tl- 'C. intitulé le Socr.ite Chiecun » clans lequel il Te déclare fort contre les 1*"*" feuilles. Quelque Sfavant de ce Pftiti pourra bieriiiii river Ton clou, aufli bien qu'autrcfois a fait le Pcrc Gould Feuillant.

(1.;1. Bîlle penfée de Saint Auguuin

fur la Religion : C bnjtus fflrtHS »utn,rltO gattri me liciuAm prtWAm m;r,,- tn/it cMCtliavit MtborttattM* tHtkm* utt meruit fdtm , t;:,"" ftá, contraxit mttltttHditiem , muhitudtne obuwit ve itijiattm »vtinflate roboravtt rdtgtoutnt.

, f I I.. - ,

Je voudrais que queujuun ac nos nedicatcurs s'avisât de s occuper pendant un A vrnt , ou même un Carême entier , à commenter cette belle yenCdc, q-l'elle lui fourniront de choui édifiantes & inflru&ivcs Plu Ces Auditeuii.


0.--" Nous verrons tout clairement dans Ir cid., il n'y aura donc point de

foi. N< us n'y durerons nen , pat ce* que n ci y polîl Hérons tout tv qui pi ut f.ii'c no e p.»'faite fJicité ; il n'y aura donc point d'efpcrancc » il ne nous y n. liera qu'une vertu , c\lt la charité, nous y pilU derons tout ce que nous y aiincons, & rtot« y aimerons tout « que nous y pofle dirons.

Solus atror nobis mm intntt peucn'A* ha iirli t Not Ltlxt in cotlo fill te, fides ie lot urn.

Crtdininm poft fttnerA ml erit : cirt* "lil rern., Sptrandnm mihi nil > omnibus ecce fruor.

S(wper erit quod tmetHr : Amor pofl f,mrr4 vivit.

J)urn L tlU in cctlis ipft fitperftts erit.

Si je fai(bis un Livre intitulé Reli.

gio M ediri, ces Vers m'en fourniraient un excélent Chapitre : Ne fe trouvera-1 il point quelque habile homme parmi nous , pour fronder le méchant Livre qui paroît fous ce titre , & pour répondre jiiilicicufemcnt à ceux qui nous regardent comme des gens d"m-


riant tout à la nature ? Nous nous nplinuons à la connoidancc de la nature » il eft vrai ; il (il vrai aufli que cette aplication nous fait plus facilement monter au Souverain dr tous les Etru.

que nous regardons comme le premier mobile de toutes les operations fccrctes & filiblcs de cette même nature.

fiKû».- Moniteur Pictre notre Avocat a quitté le Palais Oc s'cft fait Prêtre, en couiequencc de la Cure de faine Germain le Vieil , que nôtre Faculté lui a conféré en (on rang comme Patron La y. Il a été prête ré à d'aucre.

Poftulans & Compétiteurs> en vertu des obligations que nous avons à Ces Aniêcres , & cntr'autrrs à feu fou aycul Simon Pic tic , Doyen l'an 1566.

lequel mourut en îj 8 4. à Ton onde & paircin Simon Pictre » que l'on a pelle encore aujourd'hui le grand Pictre t qui mourut l'an 1618. de à feu M.

ion pcrc M. Nicolas Pictrc , lequel mourut l'an 164p. durant le blocus de Paris 9 agi de hunante ans , l'ancien de nôtre Faculté , fie même à fon frcrc M. Jean Pictre « qui a été Doyen devant moi j qui tous quatre ont été incompritnble<- Il étoit ixiélcnt Avocat.

& fêta suffi bon Curé. 11 y aui a peut-


être des Ccnfcurs qui raifonncrom de ce changement , & qui diront que le Bcnrfice attire le Piètre, comme le Prêtre attire (ouvrnt i lui le Bcnefice. Mais cela n'aura pas duplication véritable & l'égard de M Pictre , dont la probité cil publiquement connu#, 6c qui fe.

ra honneur à l'Egiifc par les profondes connoiflancss qu'il a du Droit Canonique.

&ta.. Un Sçavant afïure qu'il eft certain que Lambin fe trompe toutes les Ibis quWés avoir corrigé quelque endroit de Ciceron, il ajoute les mots ifivitù & reptignatitthm h bris omnibus.

Lambin, après avoir enfeigné quelque teins les Humanitcz dans Amiens, devint Profeffcur Royal à Paris. Jofcph Scaliger eftime beaucoup fon Commentaire fur Horace. Nous avons de lui d'autres Commentaires , fçavoir ln

Plan turn , in T/€milinm P rob tint , in Cormimnt Ntpottm.

r.a;s. Un Charteur court' nprés la prove qui fuit, & la laide quand il l'a piiie.

VmttùY fiqmtnr fngitutid » capté rdinqmt.


Semper rctittctttii nlttmrd petit.

C'cft la devise de l'Amant Bannal D. R. C. On poarroit encore l'apliquer à tous ces hommes que rien 11c contente , à qui la roncc.fion d'un lieu long ums ddiri t devient enfin inftpide. Ce n'eft pas un malheur pour nous d'être peu touchez de la joiiillance des felicitex huttuincs. Comme nous fôm* mes ap Jle2 à de plus Colidc., il cA: bon que nous trouvions dequoi les dctircr , par le dégoût de tout ce que le monde offre de plus capable de ravir les fens, 6c de flatter l'cfprit 6i le cœur.

On remarque dans la plupart des animaux une certaine prudence qu'on ne peut s'empêcher d'admirer, quand on ne l'attroit produite que par ce qu'on a pille Înnintt. On dit. par temple, que les Chamois ne vont lamais qu'en troupe ; 6c que comme ils (ont naturellement fort timides 6c fort peureux * il y en a pendant qu'ils paifiint, toujours un ou deux qui font le riict t & que pour cela ils le pheent (ar des hauteurs , afin de découvrir de loin les dangers qu'ils craignait , c'cft


à dire ceux qui leur font la chafle ; & qu'aufB tt)t qit'il.. aperçoivent un honv me , ils avertiffcnc tous les autres par un fifflemcnt aigu , qu'ils rcconnoifîciit cmr'eux pour le lignai de leur retraite.

1111 Voyageur de cc tems le raporte ninfi 9 avec plulicurs antres traits de circonfpt'aiotlS t dont (e (Irvent les autres animaux pour leur fcurcté : il n'y a guere de Relation de Voyage qui en remarque quelqu'un.

la. Un grand homme, filon L. P.

P. IÙ ft pas celui qui en a toutes les qualités , & qui remplit dans COtl- tes les occafions où il faut t tous les dcvoirs d'un grand homme : mais il attend puur porter Ton jugement fur lui, que la fortune Te faIt declarée en fa faveur ; de font que (ans faire at- tention fur le mérite t il donne toute fort tftime à un foc, pourvCi qu'il (bit heureux. N'eft-ce pas avoir la vOë bien de travers t On cft aflurcmcnt trés-mi.

prifable quand on eft cftimé d'un tel f homme. Au refte, l'on a beau di* ( re , les fois qui font heureux, ntl tirent fur eux une attention de rc C- f rea , qui n'tft point donnée à 1 1 homme de mérite , dont la con1 dition tft balfi: ou la ofrtune me- diocre.


diocre. Si le mcrite étoit aujourd'hui bon à quelciue thofe , on le rechereheroit » onl'cftimeroit, mais il ne porte point avec foy d'cnfeignes. Le Portier d'un Financier, ou le Suiflc d'un grand Seigneur, le Financier hai-meme & ce grand Seigneur , ne font point accoutumez à diftinguer le Sçavant, le Sace le Philolophe.

Un Gouverneur de Rome,trouvant qu'un coupable étoit trop jeune pour être condamné à mort, Sixte cinquiéme qu i étoit pour lors aflis fur la Chaire de faint Pierre, trouva un accommodement digne de fa fevérité inexorable , pour tirer ce Gouverneur du (crupule où il étoit , il dit qu'il donnoit dix de fes années au Criminel dont il s'agiflbit : On remarqua que ce malheureux étoit couvert d'une fucur de fang (juand on le menoit au fuplice , tant lapai cil cle fa tragique mort lui donnoit de frayeur. On a fait des contes fur ces dix années que donna ce Papei mais ces contes font fi ridicules & fi peu vrai-femblables qu'on a lieu de croire qu'ils ont été inventez par les Huguenots.

ëc~ h voudrois vue les njftum


publiques fttjjem les tvires , ûr Ici tt' très les publique*, dit à M. du Mcftiil Avocat G lierai , fa femme , avec un loti de plainte, de ce qu'il prcfcioit le bien de l'Etat à Ton bien particulier, C'eft ce du Mifnil qui fit la prcmicre des Harangues aux ouvertures du Parlement. Il Ce rendit recommandable dans (on tt'ms, par fa prudence , par fon C:, uJition, & par fou équité.

-. *

ai totijout-s oiii diT i e que les gens du * P.\!¡is faifoient très mal Kurs affaires ; c'ct f à dire , qu'ils épuifoi.nt leur aplication aux affaires d'autrui, & que les leurs propres leur dtvcnoknt indifférentes. A quoi fert pourtant la fcicnce du Barreau 1 quand on n'en fait pas ufige pour foi-même ? Mais je les blâme mal h propos , Aîeitce cura te ipfum.

Nous gueriflons- nous nous mêmes » & n'arrivée* il ras fouvrn» qu'un Médecin tremblant la fiévre , va vifiter celui qui ne fait que la craindre ?

;4.zd, Quand on demandoit à ThaIcs , fameux Philofophe de Mike, ôc nu des fept Sages de la Grece, ce qu'il ̃.••'oyoir p us ({Iffidlc dans la natu'^ i Il répondoit que cétott de fe coureur


foi mime, C eft pmt être à caufe de cette réponfc. qu'on mit cette inscription à la porte du Temple d'Apollrn à Dclphe * nofee te tpfum » pour fervir d'inftru&ion à ceux qui entroient, 011 a allongé l'intèription, en diiant > w/t* te ¡![Hm, Jlte te ejtt i fierit extra. On Ce feroit, cc me fcmble , bien paŒc de cette allonge. Pourquoi ne vouloir pas qu'on fc cherche en dehors pour le connoîtrc ? Aptes s'ërre étudié Toimême » on ne perd pas fcs peines, ù l'on fort de chei foi, pour remarquer la conduite de ce qui Ce panè dehors : Par cette rcmarque, on fait des comparaifons & des patallcles qui n'aident pas peu à parvenir à la connoiffanec que Von cherche ; fc rcgatder toû.

jours de trop prés, n'efi pas un moyen bien lèul pour voirbien clair. Tout cc qui nous entoure , nous donne d s lumières qui nous éclairent utikm.nt , li nous fçavotis & li nous voulons nous en fervir.

grr-^ I>s Anciens Gaulois & Anglois pnrtoicnt leurs anneaux dans le doigt du milieu apellé infâme. Quelques Indiens Orientaux lesportoient au nés» aux lèvres » aux jolies & au menton.

Les femmes d'Etliopic ornoicut les


WMTS d'un anneau d'airain * quelques u;r:s fiiinmcs dcs Ind es portoient leurs k .i^ucs aux doigts des pieds.

J'ai à prcfeiu deux Exemplaires u lIvre de Ervortbus t'ettrom Ifcds))um, Jean Largcnticr Piedmuntois, ijui en cft l'Auteur, s'eft rendu parti ulicrcmrnt recommindable par ICI Ouvrages qu'il a faits contre Galien & t -uttrcs anciens Medecins , dont il IIfcnoit foin de découvrir & de publier L s erreurs avec tant d'aplication, qu'on l'apeloit le Cenftur des Medectas. Il cil bon que de tems en tems il fe trouve des grns de ce caractère, pour épurer I es Sciences, &. redrciFcr ceux qui les étudient & qui en font profdIion. Largcnticr enfeigna la Mrdecinc à Na.

pics, à Pifc , à Montrciiil & à Turin.

Il mourut d.ms cette dcrnicre Ville.

Son fils Hercule prit foin d'écrire fa Vie , & de la publier avec Ces autres Ouvrages, qui font en grand nombre.

J'ai trouvé ceux ci dans un paquc t qui m'eft venu de Lyon il y a quelques

mois : De ifftttts M uiicii, de morkorim differentia , de ttm fori ins mDrbp.rum y de calidi figmfictttontbtts t& ca'do Mtivo, De urttiij. De fimno & iigtlia. off an media. De cønfi,t,


iiittdt rat tone. De vi purfctnttum meAi iamtmornm. In Arttm medictnalcw (iot/enit commentarit in "hum !rtmr,m, ifitindum, &- (juartum , si phorifmo rllm Hypocratts commentnrinj. - `

Q--fIt- La meilleure imprcffion des Epures de Cafauboti , cft celle d'AL lcmigne , depuis trois ans augmente, d'environ quatre vingt Lettres par dclfils celles de Hollande.

Je n'ai pmats vu Sylvaticus.

de morhs fimttlaiis ; celui llui a impri me le Varandcmâ Lyon» sapellc M.

îourmy. L'on imprime toutes les Oui vies de Jo. Hcuinius in folio à Lyon » ce fera un b,HI t. vre. Il y a ici Il: 1 Varratidcus , ,'\n un gros in f«»!v..

Le même M. Fourmy y a imprimé lt-,, Memones du Aîarcchal de Tpaan'.; in folio » mais il ne les vend qu'en 1.1 chettc , à caufe qu'il n'en a pu nbc' nir le Privilège , pour pluticurs cholVs bien hardies qui font Il dedans d~ François 1. de Hrnry II. & de C1th', rinc de Mcdicis. Onimptime ici l'Ilu toire du Cardinal de Richelieu en JC:l1\

Tomes in fol. L'Ane du Pcre Briit in 3uaito. Un Livre in folio du Pere Yvc c Paris Capucin, de jure tt attirait. fct un ceitain Gygcs Gallus, in quarto,


d'un autre Capucin nommé le Perr Zacarie de Lizicux. M. Vander- Lindeli nous a donné une nouvelle Edition du Cornélius Celfîu chez Elzevir, à Lcidcn , laquelle cft fort nette, & en laquelle il a corrigé le Texte en huit endroits 1 en vertu de quelques Livres que le lui avois prêtez i à caure drquoi il m'a dedié cette nouvelle Edition 1 tandis que M. Chodifus fait la Hernie à Padoiic in quarto 1 fit à la fin nous ne manqueront pas de CerneI"IA Ctlfiu i car nous avons ici M.

Mcnfcl qui en veut donner un aufli.

Feu M. Morcan avoit la même peuac ; & il y en a encore un autre en Flandre, <jnt idem polit cttttr, ad do ternm tllni Sâlommt , fuclendi flmti libro: rtnllus efi finis.

gTfc, Je n'ai point de carode J je n'ai point d'équipages. tant mieux i la voye du Ciel cft éeroite » les gens de pied y peuvent parter plus facilement que ceux qui ne marchent qu'avec cmbaras.

N nil etfHHt *d tìlll gtnmjim eartora vex it 3?ec fm$trtptelemnm enms in .flr.

t hI it.


S emit a car brum tjl anjrnjia , ptdeftrtbm apt a.

Ambttlat in lata NlrrUJ imHfywt via.

b. I/Eglifc a beaucoup (bufferc pen» dani ic SJlllmc d'Avignon d,ua le 14.

liede. Ces differens parfis la déchiroicnt & fembloient la vouloir détruire j chaque Pape donnoit à l'invi & fans diftiultion , toutes foires de grâces Se de difpcnfi's , afin de conferver Ton Autorite. On diftimuloit les crimes, pourvu que ceux qui les cornmettoient, ruflent fidèles au parti; les foudres d'excommunication qu'ils lanÇoienc de paît & » d'autre , étoicnt aufli méprifécs, qu'clics raroiffoicnt foiblcs & inutiles.

Ce n'eft pas fans rairon que Tibullc pafïc pour galant, il paroît qu'il n'a écrit que pour cela. A Drtlf, ait i! dans la quatrième Elégie de fon x. Livre, en fc plaignant aux hltlrs avec un dépit amoureux, à Dien, Mu* ces , retirez vous , fi vous ne fervtz de rien aux Amans : je ne fais des Vers que pour avoir un facile accès auprès de ma belle. A Dieu , Mufes, allez vous en loin d'ici, fi cela ne ferc de rien.


jid dominant factles adit us per CArmind qtttre, Ite frocul , Mufit , ft "ihil iff 4 ftlent.

t)zal, Ne plantera-t-on jamais en France de ces arbres mcrvcilkux, gtli félon quelques Voyageurs, produifcm des animaux pour Kiiillcs. Quel plailir ce feroit, par exemple , de voir celui qui porte des fautcrclles pour fruits ?

Voici de quelle maniéré fe fait cette produ&on. Les feuilles de cet at bre confervant leurs figures & leurs couleurs naturelles, s éjuiffillcnt un peu , uirclit par kurs & iii ren fi b lemuiit ifraimciis verds , qui cotez de certains filamtns vcrds, qui font comme autant de longues jambes , puis une des extremitez de chao que feuille s'allonge en forme de queue; cfortc qu'enfin clics deviennent animées , & fe changent en fautcrelles.

Si jamais je vai dans ce Pais-la, j'étudierai ce prodige avec tant d'attention , que je ne dcfcfpere pas d'en faire voir l'cxpcricnce dans ce Païs ici Mais je crois qu'il m'en faudra raportei à la bonne foi de ces gens venus de loin; car peut être que l'cfpccc de


ces arbres là clt à prcknt perdue , & que ma cunolité ne feroit pas fatisfaite d'nn fi long voyage.

,qQZ-4" fIn certain Hicrômc Gerard, Turifconfulte Allemand , cltimoit tant le Commentaire de Bicntius fur ICa v:.

qu'il ne fe contenta pas de le lire plulicurs fois pendant fa vie ; mais il voulut encore qu'on l'entertàt avec lui apré. fa mort. Cet Auteur , je veux dire Brrntius, étoit un Chanoine de Vittcmb.rg , qui rmonça à la véritablc Rcligioil pour cmbralfer les nouvelles erreurs. C'cft pourquoi il étoit cftimé de Luther & d'autres gem, tiufiem (arin". On a imprimé tml' fcs Ouvrages en fept Volumes in toî.

Je n'en ai aucun , & je m'en couloir.

£ £ â»On nous fait ainfi l'Hiftoire , ou plutôt le conte de l'Anneau de Gygcs, Ce Gygcs étoit un Pallcur du Roi de Lidie , qui gardant fes troupeaux dam la Campagne , s'avifa un jour d'aller dans un lieu foÙtcrrain, creufé parda ruines d'eau , qu'une pente faifoit dans cet endroit. Etant entré fort avant fout terre , il trouva un Cheval d'airain i & comme (à cuiioiité le poulla à t .garder dans le corps de ce Cheval qui


ctott creux & qui avoit une large OLveiture , il y vit un corps humain d'u.»i. g^ancÎ Mir prodigieufe. Après s'être nHuré de la pzur qui l'avoit faifie d'abord , il tira de Ton doijgt un anneat d'une vertu étonnante; c en que la picr rc qui c.oit dans le chatton de cet an* ncau , rendoit invifible celui qui le por toit , quand ce chatton étoit tourné ar.

dedans de la paume de U main , & ainfi on vovoit tout le monde (ans être vu de potonnc. Ce feroit la un pre cicux irefor pour trois rortes de cent qui donnent bien de l'occupation dans le monde, & qui en donneroient biir.

davantage , s'ils avnient une picrre dt crtte mirvcillcufe venu.

49z-E.b.. L'iliftoire Mythologique dir Pavens , a imiginé plufiturs de fr Fables fur les veritci de nos premi r Livres ; le veux dire, fur ceux de Moi fe.O^idc en en: tout plein, auffi bicn qlIC les autres Auteurs qui ont traité cette matière. Les Sçavans critiques le fçavent bien , on a fort joliment fait ur partielle cmr'cux & Piofcrpine daiv dix Vers latins :

Evam fit In fit ftrpent » Frofirfint ditit


Capta do/,:. "'A"a fpe fptcitqne bom.

Exiit Eva parens paradifo , cur 1 quia malnm Edit, at in malo nefcnt tIfe malum.

Inferno, exijftt, malum Frojcrpind, ft lID" Edtjfet, taciti nefcia Vtrgo mnli.

E VA ftttt mortis , 'J'ruftrpwa pr&dt, Plutonitx JIIa fUlt "jfva file, & ilia fovis.

Vtra^Ht guftavit vttttum, ptmfjHc ptptndtt, Hac lfores i frufltodtim legit ílla, pant.

0=3- Nous (ornmes de vrais enfanCi.

difoic A.. chez S.. iidus iiousldivet-ticfons à voir & à polleder des colomnes de marbre & des Statues de bronze, comme des enfans prennent plaifir à jtùier avec des coquilles , & à élever des châteaux de pommes ou de noix.

Il y a une différence entr'eux & nous, qui ne nous rend pas plut cftimables qu'eux. C'en que nos divcrtiilemms nous coûtent bien plus chcrl que uux qu'ils prennent dans ces bagatelles i & qu: tious nations t jute notre vie d;\us


cette cfpccc d'enfance » avec autant de continûment de nous mêmes > que ti ces amufemens étoient auffi imnortam qu'ils le paoillcnt être par Iciericux, avec lequel nous nous rn occupons.

Kicn ne (croit pins capable df détromper de la vmité que la va.

nité rnèttie ; car que polit de-1 on qui farte un parfait piailir ? TJnc belle maifon , de gianls jatdins, d s meubles fwpîïbcs , d^ beaux tahJ. aux ? cet eu» ioHcrz rares & pre CIUICCM tout cc 1.1 contente une p Cmicie fumai lie', procure un amufV ment pendant quelques purs , 6c bien tôt on n:: s'rn fi>udc plus ; ci pendant on s'eft ruiné à fc fttis.faire, ou plûtôt à vouloir fe remplir, & jamais on n'en eft venu à bout. Qinm peu de modération cil d'un grand fecours * & que d: grandes richcilcs enfantent de nouveaux delirs ! L'homme devient infatialilc , & vit toujours mécontent.

- a A.

Pythagore failoit oblerver pendant tcpt ans , un tilcnce exadl à le* difcp'w , ne les croyant cap:.bl(s de bien parfer, qu'après avoir écouté pt 11dant tout ce tems fans rien dire, il y


a eu un ancien Hérétique nommé Balilidcs > qui ordonnoit a fa S. tte un lilctuc aulli long que celui de Pythagore , & c'étoit fur ce filence qu'il éc.ibîiiîoit & fiifoit exercer cette maxime de la morale : Cennoit les atltres, ci- que perfontte ne te connoijft. Avec cette pratique » il mcttoit fcsSe&ateun hors d état d'être liirpris, & leur donnoit en même tuini le moyen de fui prendre les aUtre. Les gens qui parlent peu Se qui écoutent bcaucoup. ne riiquenc rien , ceux au contraire qui parlent beaucoup & qui écoutent peu , fc donnent @ en proye à ceux qui ne cherchent qu'a avoir prife fur eux. S'ils ont des défauts ils les découvrent par leur flux de parol es ; leurs fecrcts leur échapent , leurs entreprifes deviennent à la merci de tous les obftacles qu'on leur voudra oppoCer. La vérité même faic fôuvcnt naufrage dans leur bouche ; ils l(mt craints dans la converfation comme des ufurpateurs du tcms , que chacuu a droit d'y prendre pour lcnttcte- nir ; où ils font méprifez comme des difcourcurs fnns jugement , à caufe qu'ils parlent Cuis discrétion ; ou ils font trahis commr des gens fans droiture, à caufe qu'ils trahilUnt fouvent la vérité.


t;;a, Dans 1 Ille de Java , les peu pics croycnc , que tant qu'il re(i : quelque peu de chair aux os des trepadez , leur ame fouffroit toûjoim c'en pourquoi ils prioient leurs Mngiciens, quand ils mangeroient leur char.

de nettoyer bien leurs os. On fern: un gros Livre des ridicules opinions cp; ont eu cours dans le monde depuis qu'il fuhlifie. St^L'lndc x G r&cortm tiomwm qita ad Geogt-aphiam pertinent, me vient dans un petit paquet de Livre?, qui vaudra bien la peine de le retire: de chez le Voituricr » en lui payant tout ce qu'il demandera. Quand il fca arrivé, je joindrai VIndex avec rOnDtnaticon 'Phjfnttm & TopoUgimm » du même Auteur; je veux dire , de Jean Volfius , un Sçavant de Zuricht, qui dés l'âge de feize ans enfeigne la jeunerte dans l'Ecole de cette Ville. Jofeph Scaliger a (fit roi t qu'il n'avoit connu aucun homme qui fût plus fçawm en Grec que ce Volfius.

~Q~ Les Saumons Ce pèchent en abondance fur les Côtes de Cornoü.\i!' les : Les Pécheurs difent que ce potf Ton depuis la faim Michel jufqu'à Noël, quitte la Mer pour entrer dans ks RI.


vieres d eau douce, & montent au lu autant que l'eau le permet : il y fait des (rufs , puis rcrou'nc dans la mer, enfuite revient au Printcms dans le liai où il a jetté fcs œufs pour y cher* cher fes petits : il le rcconnoiiïcnt d'abord , & le fuivent. On m'en vient de donner un tres confidcrablc par fa groireur, je me fuis contenté de le voir; Il ïavo i r aninii car après ravoir ax.iminé , j'.-il ai fait preftnt à *** ; qui aprés auffi l'avoir regardé la envoyé à » * ». Je crains qu il ne rende vifite qu'à des gens fobres, & qu'ainfi il ne revienne à moi.

e~.3~ Les Livres d' Allemagne ont ordinairement de beaux litres; Se comme dit Pline) fropter qttos , diferi fojfet vadimontHm j mais l' effet ne répond pas à l'attente , & fouvmt l'on y trou-

ve pro thefauro carbones. Les titres magnifiques ne font bons qu'à éblouir les fots, & qu'à fervir d'apas pour enrichir le Libraire. Mais quelle confufion pour l' Auteur, quand on ne voit rien dans ! Ouvrage qui ne déshonore le titre. Il vaudroit mieux qu'il eût été plus fim.rlc) au moins le Lcâeur ne s'attendant pas à des ihofvs d'un rare prix » chai mé des bonnes fcOMiu'i > les au*


roit trouvées excélentes. Ceftdonc un trcs- mauvais parti que celui de donner à Tes productions des inr.criptions ambitieufes. Ce fade de la littérature moderne cft devenu plus commun que jamais, la faulU gloire des Auteurs Allcmans a gagné les nôtres, & clic eft deja té panduë dans tous les Pais où l'or fe mêle d'écrire. De peur d'y étif attrapé, je prens ces Livres nouveaux à condition, il n'y en a guen dans mon cabinet, à caufc de la bille montre & du peu de raport. -

<M~ On dit fraier t/r fert aftti.

auflî , r.rr4' eft concordia frat mm. A propos des deux frcrcs Caftor & Polliix.

Comordcs duo fimr in cat It fydtr, frattes.

In tor a unammcs vtx rtorejfe duct

f1,.)-.. Le figuier des Indes Ce perpétue de lui-même d'une manière ad mi ra ble i de forte qu'un fcul figuier peut mettre à couvert plus de mille hommes, & faire un allez grand boiipou; leur donner une promenade, l es R h.

gieux idu'àtrcs de ce Païs là l'oiu u


grande vénération. Ils bâ:ilient leurs Temples ou P.igodes fous (on ombre, & ils y font leurs ccremonies.

oachim de la Curée étoit de FitilUd en Sildîe : il reçut le Bonnet de Dl)ét:ur en Mcdccinc à Bologne : Il y a beaucoup d'étude & d'éiudttion dans fon Livre intitulé: l ibellas Phi-

ft cut de MA tin a & difftrentus cotlot'ttm fonorum , odortim , fipornm , ct qH>tli~ tAtUm tansjbtlittm, Jc n' ai nhis ce Li

vre, M. A *cclui à qui je l'ai prêté, l'a prêté à un antre; & enfin il eft perdu. On retient plus aifément les Livres que ce qui dt dedans. Il me refte du mcmi1 Auteur) Dtfiripuo S île fit : Gentil Silejïx Aumtltt, & Conftha AledicA. J'aurai foin au on ne m: j'Cldî pas ceux-ci comme le premier i 1 expe rience eft une bonne maîtrefle , elle a prend à devenir fage * prudent, & circonfpct f > un peu , de défiance , mélée avec une judicieufc précaution , ne gàtc: rien dans le commerce de la vie civil e.

â:3, Moniteur Naudé étant un hom* me fort làgc & fort prudent, fort réglé , qui fcmbloit vivre dans une certaine équité naturelle , il étoit fort bon ami , fort égal & fort Irral » & qui


s cil toujours fort hé ai moi , & à personne tant qu'à moi, li ce n'dl: pcm être à feu M. Niot-cati ) point juieu; n moqueur, point yvrogne » il ne but p.

man que de l'ealt, ne l'ai jamais vt, mentir à fou éciint » il haïllbit fort lt, hypocrites Si ceux qui l'auraient une fois voulu tromper, & même les montans : il faifoit graiid état des fincllc du cabinet des Princes , & du tacit.

qui rn clt tout plein. Il prifoit auili trcs fort Machiavel , & d fut de lui 7om le monde llâme crt Auteur , C tout le monde le fuit & le pratique, & principalement ceux qui le blâment.

Il eftimoit aufli beaucoup la fagelfc de Charron & la République de Bodin difint que ce premier ctoit une belle morale, & une bonne Anatomie de l'efprit de l'homme ; & que le fécond étoit une bonne politique & un Livre bien fuivi.

~Lr~- Il y avoit un Médecin de Niort nommé M. Luffand, qui veut y faire imprimer une apologie pour Its Medecm, contre ceux qui les accufentdi trop déferer à la nature. Il entend M Amirault Minière de Saumur, qui i ainfi parlé dans le dernier Tome de fa Moiiile Cluétienn; ; mais il ne


trouve point de Libraire qui s en veuille charger, & ne fçait s'il en viendra à bout , tant nos gens font froids &

peu entrep:cuans. A la vérité» les terns fe rendent difficiles , iV l'on aime mieux un Contint qu'une Hibliotéque , lacuriolné d.s hommes Cc fixe par l'indigence , il n' en clt point qui par gexu , par philir » ou par une certaine ambition de paraître homme d'cfpdt , nz voulut des Livrcs; l'on ne manque point d' Auteurs , mais l'on manque de gens qui veulent ou qui puiiltnc acheter.

La fortune des Libraires & des Auteurs cft allez différente ; tel a fait un Livre qui Pa enrichi pcr- fonnclfcment t mais qui a ruiné le Libraire; tel autre Ouvrage au contraire , a enrichi le Libraire, qui a ruiné l'Auteur. Je ne croyois jamais le devenir : mais il me fenv blc qu'après avoir long tems &c médité , il faut écrire , & rendre au Public ce qu'on tient de lui même.

-,. III -

f :L, Je fUÍs fort de l avis de M. Nall- dé i qui difoit qu'il y avoit quatre cho.

fes dont il fe faloit garder, afin de nctre point trompé i iÇavoir J de prophe-


ii; s, de miradcs, de révélations, d aparitions. ffl undus omms exercer biftrlOmlfm, Toute la terre eu pleine M gens qui fe mêlent d'être devins, & nu i font les politiques fpeculatifs, fins fçavoir eux mêmes ce qu'ils feront demain.

lynt, La Theologie des Phéniciens filon Sanétroniaton , ancien Autcir, établiffoir pour premier principe J.

I Univers , un air oblêur & fpiriuK-tn, & un chaos envelopé d'nbfcurité, fiL tenoit que ces deux principes oceu poient un cfpace infini, & que pendant un très- long tems ils ne furent point feparez par aucunes bornes; mau qu'enfin l'cfprit étant devenu Irnolf.rr;:r dcCCs a<.ux principes dont il étoit le maître » il Ce meia avec eux, & que cette conjonction fut apeiée defir ou amour , & que ce fut de cette même conjon&ion que tous les êtres furent produits ; que pour l'efprit > il n'avoit point eu de commencement , qu'ainfi ayant été de toute éternité , aucune enufe ne lui avoit donné l'être. Scion cette Thrologie , la première choir qui provint de l'union de l'cfprit avec ces principes fut met , & ce mot fut la fcmcncc de toutes les créatures» & la


,lticte dont elks fuient toirnieî. E' ic ijoûtoic encore que les Ait cs écoient fiint le limon comme dans un œuf, : que ce limon qui renfermoit ces litres, fut enfuite illuminé. Il n'eft rt! difficile de connoître par le raport ;,' cette dottrine avec celle de Moïfe, ; i: ces anciens avoient puifé une par- i:: de leurs opinions dans les Livret i: cc premier Legiiliteur. Mais nous avons aucun Ouvrage , fie les antiens Auteurs n'en ont connu de leur ':ms aucun qui ait précédé celui de la iinefe. Ainli rien ne nous porte à impçonner que Moïlc ait puifé ailleurs que dans la fource de la Veritc, toute 1 Hiftoirc qu'il nous a taincc..

<t~M. B. T. a la goutte , & cependant il cft fort jeune 6f. fort rcglé: il fcmblc que cette doulourcufc maladie le voyant (i fage, a cru qu'il étoit dans l'âge auquel elle s'empare ordinairement de ceux qu'elle veut faire Couffrir, On a dit autrefois d'un iIlufire Romain qui mourut fort jeune, que la mort voyant le grand nombre de Ces viftoires , crut qu'il étoit beaucoup plus âgé. La goutte eft tombée dans la même erreur, chez M. B. T. en remarquant fa Cagcifc,


Cur potUgrA infcqttitHr juventm tt Martis tilurnrtum e.JI1 nfl' rumqlle , femm ytt £ filet tffi comes Error hie ttt morbi, morttm gravi.

tfltc /e nil em Te jifNHl ,fe' vidtt < crcdidit ejfe femm.

dg-,%., On n'oublie jamais la trop grande feverité des Princes, les Hifto* riens ont toin de ne point laillcr perdre ce qu'elle leur fait exccutcr, Rien n'échapc à la porterité là-dcffus. L'Empereur Aurelien étoic fort gcnerfllx, dit tfn de ceux qui ont fait l'hifloirc de fa Vie; mais il etoit en même tems fi cruel & fi fanguinaire , qu'on difoit de lui » qu'il étoit bon Médecin 1 mais qu'il tiroit trop de fang. Ayant un jour menacé Mncftcus (on Secrétaire de le faire mourir f pour quelque faute dont il le jugeoit coupable : tclui-ci connoilîànt Ion inflexible fcvirité, & ne doutant pas que les menaces qu'il lui avoit faites ne fuilcnt fuivks de l' effet, rcfolut de le prévenir; pour cela il contrefit l'éciiturc de cc Prince, il fit une lifte des principaux Otlicicrs


Je l' Armés , parmi lcfqucls il m;t le lien; puis leur montrant cttte lifte, il les aflura que l'Empereur l'avoit écrite, les -i fltira que l' E-iii p , dans le dcllciti de faire mourir tous ceux dont clic contcnoit les noms. Ce aratagcme eut le (îiccés qu'il enattendoit ; car il fut caufe qu'Aurelien fut aflafliné. On lit dans une Relation s qu'un Roi des Indes Oriental cs étant tombé dans une rivicre d'où il fut retiré par un de Ces Efclavcs, qui le prit par les cheveux , pour le garantir du danger prochain de fa vie il étoit , ce Prince fit mourir cet officieux Efclavc, à caufc , dit il , de la hardiefle qu'il .1Voit eue en mettant la main fur fa tête. Zonarc raporte que B.ilile Empereur de Conltantinople étant à la Charte , fut {îifpendu en courant par f., ceinture à un arbre ; de (orte qu'il n'ait pu éviter d'être percé par Ic bois d'un Cerf que les ChalEurs pourfuivoient, fi l'un des liens n'avoit hturcrftmcnt coupé cette ceinture pour le délivrer. Cet Empereur, au lieu de le récompcnfcr d'un tel fccours , lui fit couper la tête , difant pour raifon de cette inhumanité, que c'étoit pour punir d'avoir ofé lever l'épée fur fa prr* tonne.


Pourquoi vouloir qu'un Vieillard cette de travailler ? Eft ce afin de faire le mort avant que de mourir Quand on difoit à Diogene : Tu es tneux , croi-moi, tl efl tems que tu te repofts, Il repartoit : jQuot ! fi je fournis dans une carricrt sfaudrott il m arrêter , quand je me verrois proche du but ?

V. G. Etoit tres timide Soldat, & tres-imprudent Capitaine ; cependant il obtint un Gouvernement : mais fa timidité & fort imprudence lui firent bien- tôt perdre fa place dont il étoit Gouverneur. Il vint à la Cour poiu rentrer en grâce ; malhcurcufcmem pour lui , ayant fait du mal avec le bout de fon épée à celui qu'il vcnoit de pi ier pour Ton rétabliflement, parce qu'il marchoit trop pres, celui-ci lui dit : En vérité > je fuis bien malheureux, vôtre épée n'a jamais fait du mal qu'à moi.

Je n'ai de J?e nmmarià qu'un fcul Livre ; c'eft celui de Joachim Ca.

inerarius , intitulé, Htjloria Rei nummari*. Deux de mes amis me perfecutent , pour m' exciter à me donner un plus grand nombre d'Ouvrages fur cette maticre ; & cela , parce qu'clle c II


:!t de leur gout ; car qwfijHe fuos />.* tititr fn4iliel Quelques inftances qu'ils me faflTcnt » je m en tiendrai à mon Hiftoriota 1 j'en ai a{f;;z pour l'ufage eue j' en veux faire.

L'antiquité fait le contraire de la peinture ; car au lieu que les objeu peints diminuent à nôtre vue , à mcfrire qu'ils s'éloignent de nous : plus r.inc*quité nous reprefente les objets grands , à mefurc qu'elle les recale dans des tems éloignez.

Omnia poft cbitum fií1..r;it rttajora vetMftas , Mnjut ab txtqmis rnmcn in or4 remt.

T ons ces grands Héros qu'Homerc * - «

rcus fait tant valoir , nous paroîtroient» r croy bien petits, s'ils étoient auprès de nous.

~~c' Mon fils C. me montrant un jour, loi tlii'ii étoit cncoie fort jeune, Ht s marq ues fur les ongles * qu'une J f ,

bonne femme lui avoic nlkiré être des lignes de méchrmtcté , fut ravi quand après lui avoir dit que t'étoit une vieille ftiperftition rn nfàge chez les Uavens.

le lui citai le palface d'Horace » où il


di\) 1. t. Od. 8.B irinc , 1i vous avtcs été puni une fiulc fois de vos faux fermons , de tcrc forte qu'une de vos d.nta en fût devenus noire, ou que •vous enrufilei eu une ongle inarqué, je vous croircis.

Vil't fi "juris ttbi pejerAti Poena , Bar,,,,, voritijjit ftrujHattt t Dciitc ft r.';.(HJ fintl, 'f.,tl'uno ItiYpicr , C) ecicnm:

Lr s D vins , les tireurs d Ho.rof.opc , fort fortune d puis qu'il y a L Ii L1-. J-: f:.mille qui ddrent 1.1 fuciillu" de luurs ptrcs, &d.s f. intvi(s qui ne (ont pas lontint'.s d. voir leur maris en bonne fanté.

On dcnn" dans toutes les ftipei flitiotn qui flattent le defir (pte l'on :l, & on ajwite (ans peine beaucoup de foi à des dilcouis qui n'font fond z fur rien. Il faut, cc f rpble , qu'il y ait des gens de ce ca .&cc , ils amufent la crédulité des | erfoni.es, qui fans cela mené ot nt une vie bien langnilf., mr, Il y ad'nmrrs fop.'rrtiticn';, nui'.

quiILs d.:s efpiits nicmc tresm*-


lonnables , ne puivmt rcfiftcr.

Eltre un certain nombre de gr ns à table , faire certa m rêves, d'autres chimcrcs (Imblables , ils démontent & 1 s inquutciK , fans que toutes leurs l'dl xions Co-elit capables de L s rntTafier. C\H là une ét lange fuibldle , pendant que des permîmes d'un gettic mcdiocrc , bra'ln: tous les évenemens avec ititi-cp dité. - -

r^3r^» 1 acite dit qu Agrico'n d.ins Ci 1 d. ,, i,. s ri j UÏ»c(Tc * étudia la Philnfophie avec plus d'apiicati'Mi, qu'il nYtoit p,; ni-i a un Koma'n & à un Stnatun : Jcn.

̃cclti in prima jttvcuta fltidium ptlo- IvfiphiA serins , ultra J tjuam coHcefjim Romano ac - Senatori hanfjfe. Cc re-

proche ne flit point honneur à Li Phi..

iofophic» il-cc point parce qu'on y traite de trop de qui liions inutil, s ? Eti t fi. t , à voir di- qit.lle minière on traitte cette Science , on dirait qu'on ne t ,. d \, t' s' y ap IqUe' q'-',:, pmir lprcti d re à jif.-r, & non point à t\g!er le cœur & l'cP» prit.

Tt< p ir. p p u d Irm » nuit é^d'emi-nc à certaines gr-m : C^jnd Ir.

bu n n'dl pas propo;ttonW à 1 u £ rit» dit Horace 1.1. LJ. IO. C a c. m ne


in fou lier qui nous b'.flc s il cet trop petit,> fif ,qui nous frit broncher s'il eft trop grand.

Cm HI" c^nv unlet{HA tll, Ht caUxus olim I Si fed* wajot trit /kbvenet^fi mi• por > t/Wf.

~â~ Mr. q. N. n'auroit artlirémenc pas tant fait tir faux pas. s'il avoit eu nmii i de l ichclfc!. Ses grandi biem l'ont rcHcHient frangé , qu'il ne 4-lit gardrr nntitnrs nufurcs dans fa enduite.

Il fmfTi^ic IHi (* ni quand il étoit pauvre , & il Me fouffrir les autres depuis ojv tl cft ru-hc. Il a dans fcs mains dequoi Te faite platiir à lui-m3nic & & tous ceux qui l'apioehcnt i Be ce dtqtiot ne lui fert qu i le tourmenter par des inquiétudes continuelles, & à le rendit mfuporublc également a Tes fupcriems, à Ces inférieurs, & à Tes égaux.

t~~ Je n'ai pas aŒtz Democrite , pour fçavoir s'il (fi vi&i , comme Pline le raportA , qu'il allure que la tetc & le cou du Caméléon étant b, et.lez avec du bois de chêne t caufent fur le champ des pltiycs accompagnée de tonnerres i mais le fçai bien qu'Aula-


*ge le I. t o. (ha 0, n. acculé Pline de nVauvaife fui, d'avoir foi: parler a nli De mocritc. Ce même Hilfcorien de la Nature cft encor pins a incroyablr., quand il du , qu'après avoir brûlé le pied gauche d.' eu animal avec une herbe apeléc auŒ Cameleon, l'on fait de ces cendres une papille i 6c fi oti !& p'oite fur hli dans une bocce de bois » on fera inviiiWe. Tout ccl » n'eft pas plus vrai que ce que quelques autres ont dit encore de cet animal, truand i's ont afluié qu'il ne vivoit que d air. En vc- rité , ii faut avoir bi,. t-i - mauvaife opi - nion des hommes , pour s'attendre qu'ils ajouteront foi à tant tl" fadaifes , qu'on ofe leur débiter comme des chofes bien et ruines.

La fortune , difoit Ciceron à Cefir , j/ro itgario , ne pouvoit faire rien de plus g and pour VOltS, qu'en yotis umUnt maître de la vie des nommes; &: la douceur de vôtre naturel ne Içïuuoit vi u* imprimer lien de meilleur qu'en vous donnant la volonté d'u 1er de ce pouvoir pour leur foul.igrment. Cette louange choit dgnc de celui ejui la prononçoit. Il faut bien connaître le cara&ere de Cchr, pour juger fi elle étoit digne de celui en fa-


vuir de qui rtlu é;o t pn-noncéc.

$dïs> Aimable liccle d'or , où îe?

Livres étoient de fidèles dépofiraircs, de ce que l'efpric penfoit & de ce que Je cœur fentoit , où l'on ne votiioit point d'autre couionne que celLs de bi anche d'O' ivu r, pour marquer qu'on ne demandoie que la paix & la tranquil té , où les chrînes d'titi coiiftiiite amidé , fer voient de bouHU.s & de collieis j enfin , où l'on n'avoit d'autre ambition que celles de furpaffcr les autres en (inccritc , en bonté, & en droiturc de cceur : Mais quand ce ficcle heureux a-t il paru ? Je n'en fçii ricn, du moins nous n'en aprenons rijn dans l'hiftoire i puifquc noui n' en avons ancune trace depuis le commencement du monde i.ufqu'à prefent, il faut recourir à li fiable pour trouver cette félicité. p re retit .e 1 a fortu ne f^dss» Je me reprefênte la fortune, comme un homme qui aime mieux faire des libéral itez que de payer Ces dettes. Le Sçavant, que la fortune devroit combler de Ces biens, n'a preltjue fias vitlnm & veftitum , pendant qu'elle accable de frs faveurs celui qui n'a point d'autre habileté que celle de fça* voir nuire aux honnêtes gens.


na"so Nous ne connoillbns bkn le mérite de ce que nous polï'wdons, qu'après l'avoit perdu. Ptx fan* noftui élittr 4ham perdetiÂo comotc/mw, L'elt

--- 4 - 1 - --- -- *,à -.i pout cela qus l'advcilué a t nt d'àmcrtunivS , pour Us gehs qui ont vécu ion;; ums dans une g arda profpcri é. Drchûie cet écat commode ôc flo illniit , on r, grette J'a- bus qu'on a fait d'un, infinité de chofes , dont ta mo:iiire otf, iroit de g Andes riïTburccs. On ne Ce trouvait pas heureux avec des revenus conIiJ'!r"ble-s , de fuperbes bâtimens , des terres noblement titrées : tout cela eft devenu la peine d'une troupe de Créanciers impitoyables , on m fe refufoit rien auparavant à 011 vivoit dans une abondance fupeifluë ; le n:c.ethiru manque t & c'ift avec des repentirs & drs remords dsfefperans qu'on fc dit cent fois le jour à foimtfine : fe pcvtoit être heureux » « jt J'lrois. & je ne le cvxnotjfoù pat.

«--U Le peuple CIO) o;t iuzl (,fois clicz l-.'S tf. >matns » qu'on p.-rdâit la memoi- re cil lilantL'sEpitnjmes : C'eft: p ur u quoi Citon dit dans lu Livre ite la cc Vicîlifclïc y compofé par Cic:roa i Ua.


licit pas viai 3 comme ifill-1.

t, difcnt , que la mtmoire s r.fKiiblit ,,dmstûus les Vitilîaids , elle ne s'afc foiblit que dans aux qui n'ont pas ,, foin de s'exercer» & quiont peu ,, cl'rfpiic. Tlum CtocL. fçavoit ksnoms 3) d,.: tous h Î A' lu niens. Ci cy.*-vous ,, donc qu'il les eut oubliez £ ui la fin t 14. &" L ç' it de Ils jours , !k qui apc!ok L. Si>, maclub , et lui qui Te non;rv.oit A if- ,), tide t Je fçni non-feulement lu noms ,, de tous ceux qui fout Citoyens de ,, Rome , mais je (çai nicme Us noms de kurj peres j de foi-to que bien loin "Je craindre qu'eu lifant les Epitaphcs, je me mette, comme l'on dît, "en danger de perdre la mem bre ; ,, Cette J,é'huc même me la rondle.

«--4 C'clt beaucoup d'avoir feulement oee. de grandes chofes.

SJtfod fi dcficiant foes , ajdacia lerii Laas erit , tnmagnis) e5* vohijfe j fat cjh Pioperce. *

M. *** qui donne parfaite mrnt dans Ici nouveautez, nous cft venu trouver nu,i(ll)"d'huy avec les deux Vers à la bouche , nprés avoir donné de l'antimoine A


Un de fcsmalades, fans fçavoir le lucci x.

LesMedecins paitcnt pouf ravoir de bel* ks Lucres ; mais s ils raportoient ce qu'ils fyivent totiioius aulIi<naU propos que c lui ci, leur érudition ne leur h roit pis grand honhettr.

$3U Ftrnand Mendea Pinto , (a.meux Voyageur, donc nous avons un gros Volume in quarto , nous fepre* jtnte le grand Piètre de Bruama & de Pcgu , jettant du ris par une fenêtre fui- la t,~Le- d

fUI' la téic-du peuple, comme ici nous jittons dj l'eau bciiîtc , & cela ftir félon leut Religion à ILs purifier Si à les abfoudre de leurs fautes. Un Itinc tant OI'i"Ltal , fait par un Pere Carme, parle d'une afpeifion bien plus biiar-, rr. Il die que dans quelques endroits des Indes Orientales » on afpergc le peuple d'urine de Vache , avec la même intention qu'a lé grand Piètre de Biuanoa » quand il jette du ris par les fenêtres i & la railon pourquoi ils attribuent une Ci precieufe vertu à cette urine. c'eft que ctui eux les Vaches font -d.t Divinités-a pour kfquellcs ils ont beaucoup de vénération. QMC l'homme a fujetde s'humilier, quand il ce trouve capable de tomber dans de 'ils égare mens 1


f~~ L'âge détruit là beauté; 2f.fligeante verité pour Midemoifelle C.

T. S. qui aime tant a être belle lk à tivre long-ccmps.

JJla decent iftcies longis vitiibitur Minis.

jRttjraqHe in antiqua fronts femlis ent Jnji cietque mantim formIC damnofi ftneUuJ, Qij (lrrpitnm pajfit non ficievte ve* nit.

Je tonfi illerois à nos Poëtes gafands comme par exemple à D n. A. D.

C. de traduire ces Vers Latins en beaux Vers Fumage, pour mettre fur la toi.lette de leulf belles. Ils contiennent un avis qui abaiirero't i). %it-étre un 1 fi" 1 M. l' , p.u leur if erté. Mais la beauté porte avec dlc une recommandation d'in trop grand crédit aupi és des P^ctrs fcpour cipcrer qu'ils fui vent mon con ii.

ç^dss» Le Poète Nïeviiis fit ainfi fon Epitaphs.

ImmortnUs , wort ales ft firet fit Jleti


fltreut diiit Cmnent fTvitw) Poetan» Jtafitc f>o(l<]ttatn eft Orchlo traditits thi fdvro OU/í fUm Rvwx li-ftnta latinJ /c̃ w qtl;..

S'il est perrrns nnx immortels d: pleurer les mortels, les Mufes rép.m* tiroir 11c des larmes à la mort du Poe» te Naevius ; car depuis qu'il cit dans" le tombeau , les Roma ins on: oublié" la Langue Latine. Le bon Latin qui" nous refte dqniis la mort de ce Po;-te a dû bien elluyerdes larmcsàdcs Mufes.

~~e' Iphicrate voyant qu'on vouloit abfolumem obliger fon fils » qui écoit encore tr és-j cune de remplir les fonction* de Citoyen , & d'avoir fa part des Charges comme les autres, à eaufc de fà taille qui le faifoit paroîcre beaucoup plus âgé qu'il n'écoit, leur dit , M:'(licurs fi vous prétendez qu' on Cf doive faire palier pour des hommes leb encans qui paroillent un peu grands ; il faudra en m^mc temps que vous déclariez que dans la fuite les p:tics hommes ne patïcronc plus que pour des cnfans. Que dcviuHt'oit le ptùu


C. M. T. f#|oû était ici du fentuAMlt d'Hyphitratc.

Qaw La Cardinal Antoine BarfceH rio. frère du Pape Urbain VIII. M"trement appdlé le Cardinal de Saine Onophrio étant Capucin &*g|yant été fait Cardinal malgré lui pir l'exprès commandement de ion frere < voulut tob.

jours vivre en Capucin » il ordonna qu'on ne lui fit point d'autre Epitaphe que celle* ci*

Hie jtwtt mbrt, cinii, nihil.

4ao Lco Broderies d'or & de foye à r éguille, ont été invuiccz par Ir3 Phrtgicns : C'eft pourquoi en appelle les Brodeurs Phti^ttnts, & le métier de Broderie. Pkrtycnia , le Prover bQ âttt*nt font le Brodenr, cft corrompu) car on doit dire autant pour le bour.

dmr, c'cft à dire, donneur de farda, menteur, Moniteur L. D. S. turlupinait quelquefois contre ion fil. qu'il ncon- uoifloic pour un infigne menteur t en lui difaut , que qudque part qu'il al/ae il étoic uû jours dans la rue des Bourde* ",il, que: fa canne lui fcmbloit un B<mn don, & qu'il croyait l'avoir fait a Bost, dtaux, plûièt qu'à Paria J il rioit cap


uiitc aprew ces diront , "perromlé tio- rioit que lui.

Oao Nôtre J. M. doit beaucoup à un Colonel fameux , qui l'a protégédans une occalion où il avoit b'en bc- fain de recours. Pour ffoonnoicre ce.bien fait, il travaille à un Livre qu'ilt lui dédiera. L'Epîcre Djdica'.oire cil; dé) t faite & à peine le Livre cft-il conv*.

meticé 9 il Cc promet beaucoup de 'ttrt\

dcdicacc pour la réputation de ion.Livre « il croit que le nom de Mccenos.

intimidera autant les LcétQurJ J que U sEnnemis de l'Etat. J'ai pourtant KV quelque part, ou j ai ouy dire, on j ai imaginé ( je ne fçai lequel ) que.

ceux qui dedicnt à des gens d'armée leur Livre pour avoir leur prot\aiol\

s'imaginant qu'avec elle ils font à cou-* vert contre toute cenfure, toute criti.

Que, ac toute fatyre Il doivent fe perfuader à que le focours de telles gens fertauflî peu à ladéfcnce de leuri ouvragct t que fi l'on peignoit des baftiotit aux coins de chaque page & fur toute 14 COUYercute.

gdU Je donne l deviner à ceux qui n'ont point de leâure & à me dire il c'tft un Payen ou onQuêticu qui 4 jparlé aiob.


it Rien ne peut m empêcher de vous 3) apprt ndi c ce que je penfe de In mort.

J> Et je croij la connaître d'autant », mieux , que j'en fuis plus p ochc ; x Je fiiis pcifuadé que vos peres, Ces 9) hommes illtiftrcs cjnc j'ai tant aImez jj n'ont pointetlîéde vivre t quoiqu'ils jjaycn*: pallé pu ce que' nous appelions H la ft.'m :. Je crois qu'ils font toujours a vivars de cette forte de vie qui feule 3> mérité véritablement d'écie appelléc n ainfi > m dl t tant que nous fommes >> d,tnc: It j lu us du corps, nous nous de-P) vont, regarder comme des forçats à ,s la chaîne , pnifque nôtie ame qui cft jj qtrlque chofe de divin & qui vient eidii Ocl comme du lie il de fon oris»gine , el1 jettée & pour ainli dtre » abimée dans cette balle Region de 9) la terre , lieu d'exil & de l'upplices Di pour une fuhftance dont la nature en J, cclcfte & éternelle. Je crois encore que » nos a mes ne font ainfi engagés dans h nos corps, qu'a fin que ce grand ouvrah ge de njnivers ait des fpe&fttcurs qui t, puiflent admirer le k.l ordre de la Na.

» turcs le cours fi réglé des corps celefte.'!

fi ôt l'exprimer en quelque maniéré pav , poti' », le règlement & Funifoimité de leiiv 1) vie. Quand je vois que l'aéhvité de


«os efprits, la mcmoire qu'ils ont du paflé leur prévoyance pour l'avenir; u quand je conlîdcre tant d'arts , de u Ici nces & de découvertes ou ces mêmes l'fprics (ont parvenus, je fuis entièrement perfuadé & le ti:'ns pour **' tés-certain qu'une natirc qui a en 44 foy le fond de tant de grandes cho- 41 fes ne fçauroit écre mortelle. Je re- et marque encore que l'cfprit. eft quel- que chofe de (impie , fans mélange 4* d'aucune fublhnce qui (bit d'une na* turc différente de la donne. Je cou. fI clus de là qu'il cft indiviîible 5c que par conlequent il ne fç:ltU'oit périr.44 Gardez* vous donc bien de croire mes 44 chers enfans, que je ne (ois plus cc ri?n ; ou que je ne fois nulle part 44 quand je vous aurai quitte. Rdïou 44 venez-vous qUI: quand nous vivions 44 enfemble vous ne voyiez point mon ct Efprit , & cependant vous croyez 44 q ul y en avoit un dedans mon corps.

Ne doutiz donc point qtlz ce même 4* cfprir ne fublifte après qu'il en frra" fcparé, quoiqu'il ne Ce marque plus 44 à vos yeux par aucune action. Croycz. 44 vous qu'on rendroie aux grands Hom- 44 tneS l'honneur qu'on leur rend aprés cc Jenr mort, G leur efpris ne fublmoit **,


H ph19. Pour moy je n'ai jamais ret t, m'inuginer que nos cfpi'its ne vivent j, qu'amant de temps qu'ils Hmu dans un corps & qu'il* m turent quand ils 3i en iôrttnt. Ni qu'ils fuient Úns inx tclligcncc ni fans làgelVe s après qu'ils , , J 1 d'

,s ont été dégages- d' un corps qui n'a i3 pas l.ty • même ni fc'ts ni raiion J J) Je t:roi« n'.i cotvraire » que quand ,> iHfpr.t îfi dégagé de la maticre *4 qu'sl fe irouve dans toute la put eu; fie a In limpidité de fa nature , il a alors ,, b £ at?c.mn plus de ùgclTe 8: de lut, m iens n'avoil avant ce dégigc- i, ment : Ou voit que le corps meurt) j, ce que deviennent les parties donc J vit compofé , on voit quelles retourne ut d'où elles ont été tiiés. Mais on J) ne voit point l'cfpiit , ny quand il j, cft dam le corps ni quand il endort, >> l'ien ne reftemble plus à la mort que J) le fornmeil, or c'ed pendant le forr.* H meil que J'erpril fait le mieux con>y noîtrç qu'it ctt quelque chofe de cïi* vin, que icra ce donc , quand il fera ,, entièrement dégagé.

{^3ss> Vitruvc attribue l'invention da Chapiteau de FOidrc Corinthien à Cal.

limathus fameux Anhitittc qui vivoi.

en. la foixanuéme Olympiade, on (iu«


nnmmoit te Callimichas Cunjzftecnos , t'cH; à-dire, qu'if n'éioit jamais tenunt de (ls Ouvrage!, "il Ht p.)ur le Temple de Minerve, qui étoit a Àthciîcs, une Lnmpc d'or, dont là mèche étoic Uïft i-fpete de liu tiié de la pitrre appel é': Amiatut » Cette mcche édairoit nuit k joue pen bnt un art entier , fans qu'il fut neccfTvcc de mettre de nontrrllc huile d:\119 la îimpe.

Daniel Birbaro cftimoit tint A iHou; > qu'il difbit qu: s'il n\ ut é é Ch. e.

itcii il tut jtré furloi paroles de te Ph J,.

/ophe. J'ai de ce Birbaro, Cmmemarii Mres libres Rhttoriconm Ariftotelis Ad Ïhtodttïin 6-1 l ommenttrit ih Vnrwii lit hum dtcimurn de Architcfturtï.

Le Tarte pattper ctmht fumt d'Ovrids a été aujourd'hay ci e fort iral-à- propos , c'eft à iWalîcn d'un ptuvrc Commis à qui le defordre de ra femme a prieuré un employ. Ovide l'cmcndoic apurement d'an ilati'd nwnicre , Se veicy comment, c'clfc dans L. i, dj Aie. Amo.

V in a farwt Mimes$facimtpt coin* ribm aptos.

Ct trafngit , nwlta 4il*iwrqut m4* *9$


7huc veninnf rifas: tunc pauper cothhh fi,""t, 7arte dolor f':Í' Cum, rng4ytte frontis ) Tunt IIftr;, menus e/f vo rarijfima JJO- flr"

Simpltcitas t Artes txcutientt Dec, JIlIe Jfkpe tnimos jnventtm rapnere fuelU :

JEt ventts in Vitus » ignis in igne rfit*

La moule qui tend à corriger cette paffion fivoite des hommes pour le Ccxe, n' eft point écoutée des jrunc* gens ; les vieillards ont concîvdté une habitude trop forte '& t'op longue pour en p ofiter.

Ainfi vaines remontrances, & de toutes maniérés, en tout temps inutiles leçons.

tA to rarijfima wftro > [implicites.

On peut d'r. que h modération & la limplicité n'ont regré dtn; aucun Stcle, le nôtre a joute beau- coup à la corruption des précédons.

Les femmes font plus ambitieufes que jamais , & les hommes n'ont point encore été fi idolâtres des femmes » fi Ton fe guerit de cette


paUÎ ti, elle ne tiouve fa deftru* éton epepar la nailîànce d'une autre ql1 ne c(impi end pas moins de - -

f^3s» Gctis de bas lieu élevez à une liante fortune. L'on ne connoilloit point la Famille Datlucez Roy def Partlies, tint elle était o'ofcurc. ifitrate Athénien fittuux , Lieutenant Geneial de l'armée d'Artaxerxes étoit fils d'un Sa- vetief. Eumefnes Capitaine illuftie dans l'armée d'Alexandre écoit fil, d'un Châtier. Ptolomé: un autre Capitaine du même Prince & Roy d'Egyptr (II de Syrie étoit fils d'un Ecuyer. E!icpcrcmax Empereur choie fils d-'un Ard.

îan : Doclctkn fiU d'un Scribe: Valentinicn fils d'un Cordier : Probusfih d'un Jardmicr: Maxhnin filsd un Serrurier , ou Charron i Galère Empe reur fm Berger. Le Pape Jean XXIi étoit fils d'un Cordonnier : Nicolas V. fils d un Marchand d'Oeufs que nous appelions Cocatier i Sixte 1 V. fils d'un Marinier : Sixte V. fils d'un Pay- fan.

r>^3U Selon Apulée FEfprit fami'ierde Socrate dont on & tant parlé , étoic un Dieu t félon LaSfltnce & Tertulion , c'était un Diable » félon Plutarque M


n étoit qtt un Etrrnuêncnt A droit ou à gauche , qui Itiy p é("igtoit le* bon?

eu mauvais Tbcctx. Miionid ds Ty ne récrnnoit point ce pi étendu Efpn!

familier qu'un remord dé confcicnu qui temperoit la violence du temperament dt * Socrate , Pomponafce veut que ce n'ait été autre chofe que l'influence dé l'Etre qui' dominoit en ft nniflance t pour moy je croy que ce n'étoit qu'une continuelle attention Je ce fameux Sage avec laquelle il reftJ.

chilïbit fur le palTé pmtr en tirer dt-s inftru&ionî » il examiioit le prtfmï pour le bien regler, fie alloit au devait de Fa venir pour prévoir tout ce qui pointait combattre la fajgeflc , afin'de le détruire, l'erprit familier de Socrate n'éteit donc que Ift réflexion , &n a> tention » fa prudence ; ny les Dieux prétendus du Paganifmc t ny lei mau.

rais Génies, ny "es Screl. ny lei Eter- internens » ny d'autres fupciftitionsj «'auroienr aucune part dans les tétions de ce Phifofôphe; Il écoit- luy même Ton cfprit familier.

~3~ Beau nez, pour le nez aqtii?.iirt les anciens l'eftimerent J c'eft un nez (Royal, (ciron Platon; Philoftrâte, MPIliaI. Eiien le donnent comme cehy


ÓI tont les ticz qui orne le mieux un vilftgf. Cyrus iavoit de la forte, c'eft ppuremoi ce gCI était en eftime parti.

ru!icr"cJ¡¡;z les purers.

Saint Ambmife attribua A l'S..crcvtiïe une adrefle qui mcrite nôtre ad miction. Cet animal aime extrêmement la chair de i'Huiftre, mai« commr il luy cft diflicilc de l'avoir à eau* fc des écailles dures Se ferrées qui l'en* ferment, elle Cc fert de ce ftratagéme pour la -manger. Fllc tpie le tempi suq tcl les Huiftrcs Ce mettent au [o.! :il j7<ur en 1 cfpirer la chaleur, 4e forte quu quand elles t'ouvrent pour recevoir l'infljenue de té; aftre , fEcl et'iiîl jette une petite pierre à l'enti ée de la coquille , puis voyant qu"elle ne fc peut fermer a caute de cette pierret cil: y entre sifement & devore l'hui:trI'. C'cft l'tKjitrtli qui inftmit fi bien cetfe £ at vifle, diront nos Philofophes, & avec cet heuruix mot d'jn(\jnét.

ils croycnt avoir parfaitement bien expliqué cette iiigciikufe adieffe. Sunt Krùa & veccs, prttet-eaque mhil.

(Sdff* Si chacun ne fc méloit que de fm métier tout en irnit mieux. L'or..

ii mire des hommes c eft de s'appliquer à toute autre choit qu'à Men-


tkl de îcirs obligation!. Le Medeciti veut faire un Livie d"Hifloire, le Re..

ligirux Ce pique de (çavoi, bien les mé<triqu( Ç, il ar ive de là que le Me.

drein n'- {\ ny bon M..clrc n of n, bon Hillorun » on a rrman qué que les Egy.

rtkn. ne dtv,nnirsit fçavant dedans toutes fo t<< d. profrffioni, eue parce qu'll, «voient une Loy qui ddf. nJoie de #"àrliliquet à deux exercices en même timps ; on *en trou voit bien.

•Pmirqnoy ne 1rs imiton. nous pa.' ($ds* Stmlt éroit le nom d'un Miniftre d'Adrien oui j'écant rcti é dedans une mtifon deCampagnc où il vécut fipt ans, voulut en mourant qu'on mît (etce Epitaphe fur fbn Tombeau. Jcj gh Simtle dont Cage a été de plufiatrs Atmlll c. qm cependant n'a ïtctt tint fipt ans.

,11 n gardait corrme un eiat d'humrrr mort, toutes les occupations qu'il a voit cuè'i , fans faire attention fur .fi,y mémr. Les Courcllân. ne vivent fjoint pour eux lis n. vivent que pour es autres. Dtttmium ad fuwmm ah".

nnmt f lntit ad appetitmn ahemm > xi~ eilartt ai vig'lêtminm aliénant* 1 no titit p'ii.c d tp.t'cr UVee rcs l.oys» l ex jtàcat, non arfpiitet. Elles doivent &timmàndcr avec raifon , mais


die* ne doivent poin: rcndrr raifon de ce quVl es comminl, nt. ;*/équiié Ici doit é,¡iblir, l'autoriié les doit confcrvei i 1 obé;il.incc lis doit (llivre.

t0Câs» Il n'y aiLn le plus infnrportable qu'une f^mme riche > c'cft lefatyriqae jjtin qui le dit :

bro/trabilitu nihil eft quant fotminA nines.

{~ Mademoifcllc C. R. diroit que ii elle fùfoit des Satyres, elle en divoit bien d'ai'trc* des hommes. Je luv 'ép-mdit que 1\ f, femmes ti 1pvoiciit qu à te faire aimer des hotimes » pour L s rendre jimm lidiculcs qiûlk-s voudroient, t'ift ce que nous fai ons, repartit elle, lié bien luy div je , cch (uflr, vous ne pouvez faire de Satyre qui leur foit plus int riro' e que cette conduite.

i' £ 3s» L'a gent cit l'inltrucnenc des initmmci'S.

Cttria ptwperihs cianfa eft, tlat (tn- fits honor is , Cenfits ami atias : pauper UlÙjHt facet. Ovid.

ï:t fa vertu h quoy fert-elle î LAud..tvr & alict.


jgdsf Cienpitrc étnit dune magnai* octicr pi'odigicnfe , les Perles d'an prir "ex"cfiit don: ei!c fit fil. boiRen 9 ne me furprennpnt point tant que U dépence qu'cHe fie potr arier trouver Antoine en CtUcie , rîle sVinbarqim pour cela fur le Fleuve Cvdnus. dans un Viiflcnu dont la Poupe é:oit d'or#9c Ici toillcs 410 pourpre Ici rtraes d'argent, on ramoit au Ton des infVumer» Ici plus mélodieux dont on fe fervoit dans ce temps-là, comme les -Cuittarres, les F!ntres i & les Hautbois 1 ille étoît couchée fous un Dais de drap d'or foûcenû par des efpeces de colonnes d'or maffif, habillé: en Venus & rnvironnéc de plusieurs enfant véius en amoull.

Ses Femmes & Ces FUlu reprefemoient autant de NcrcïJcs par leur habillement, zi il fortoic de ce fuperbe VaiC.fcan où elle étoit un odeur de parfums ii.t-xquis & cl) telle abondante , qu'iir embaumaient let d'.u"x bords du rîtiv vc; ter iblr «(Lut pour la liberté du pan vie ^moinr.

#3* Méch. «me pointe du Rhéteur

Mir a. Qvidqutd avium vohtAt quidt]H>{ [tfitum r:,/I"', quidyHtd/crartW' dtfmrnt voftm /«tfthtttr vtmrhns fjHfire km::c car fubito mruwtHr i morttttts vtvmtis* Mon-


$Cl* Monh ur D. C. K. dit en faveur des Anciens qui font fa belle m filon , que les Latins marquoient l'crtimc qu'ils faifoient d'une chofe, en difant je n'ay rien rii qui me foit plus ancien. Nthil amiquim habui. Et pour apprendre combin ils avoient foin d'une perfônne « ils affuroient que rien ne leur étoit plus ancien, nihtl iflo homine y mi ht eft antie/uins. Un Poëte ( c'eft Plautc ) pour donner à connoître qu'un jeune homme avoit de bonnes mœurs , difoit qu'il avoit des mœurs antiques. Ils eftimoient les Vetérans À vttnftate, ils appdioicnt leurs plus rages Sénateurs à Senettttte.

$Câs> L'heureux mary dont i'époulè aimr à refter à la mailon. *

Felix AAmttt conjux , & lettut Uhfts.

Et viri fæminA limtll AmAt.

Prop liv. 1. Elcg. 6.

Quelque Voyageur a pretendu que c'et f Dour parvenir à cette fdicité, que les Chinois ont mis în beauté de leurs femmes dans la petite (le de leurs pieds, elles font. dit-il , devenues les dupes


de cette beauté imaginaire i car pour l'acquérir » elle* Ce Terrent tellement ICI ptd. qu'à peine peuvent-elles tenir debout.

- - -

J'aime bien qu'une femme dcmeure chez cite, quand c'eft pour veiller aux affaires domeftiques, bien rester Ca famille , & le rcfte qui ne le fait point ou qui ce fait rarement. Mail quand c cA: un et.

prit bitane qui la retient chei d'e J les valets feront qurrtllés, les enfans battus , le mari étourdi du bruit, Be prefque dcfefperé de l'inutilhé dcscffoits qu'il redoublera pour en.

tretenir la paix & le bon ordre dans fa maifon. Je dit a une telle f. mm. t ou ne demande pas que vous drmiuriez "htl vous, ou je conseille à un tel homme de n'y guerre demeurer , & fur tout de n'y taire jamais venir perfbrnc.

Autrement point de bonheur pour l'un nv pour l'autre.

tt:::I- A Bizancc du temps de Juftiht;n , deux faaionl d'un Carrousel, censurent une émulation fi furiVe lune contre l'autre. qu'il demeura plus de quatre mil hommes des deux pa".sis qui s'égorg ent avant qu'on les put


teparer. 11 ne tout que très-peu de chofe pour rendre tragique la plus riante Comédie. Si nous pouvions bien pcnctrcr la fotircc véritable l'origine des Guerres les plus cckbres t n.IU$ trouverions qu'un legT point d'honneur , une jaloufie pour la pofTf ffi ,»n d'une femme, un rilFcnt'm nt un petit manque de refpcft en ont fait naître la plufpart. On compte pour ri n la vie d.s hommes, dt la donner à fi P"tÎt prix.

,îae Durs ce Titan de Sicile dnllt il elt tant parlé dars l'Hiftoire > étnin un jour indigné contre Ic @ Phi'ofopho Ar ftippe pour qt - ue eptince trop hardie & trop peu refpe&ucufc qu'il luy avoit fait publiquement & en pleine table , le fit fortirdo fa place & l'envoya brufquemcnt mettre au plus bas bout » Ariftipe au lieu de marquer aucun rilT titinicnt pour ce mépris , s' n voulut faire un meritr j Fotts nvez^pt étendu , dit-il, r* ce Piiue* honortr lA place où vont we.mettez. : je pli" rois ftre fins b an*coup de p*'ini lin ué ample Commcntnire, Cllr cr trait H Italique , (.1r je i'vty tant entendu d: fois raj-pnt r par Moniteur L. R. R. av:c d s léri xii lis de toutes lortes d'<.f¡J<:(C , nticpoui p.u


que je vouluflfe en faire rendre compte itm m< moire , il me (croit fort facile de Ls jepeter. Ce bon d'Aviftippe eU le vcnt mtcnm de ce bon Monncur L R. R. toutes les fois qu'il va manget en ville , il n'aime point les tables rondes, parce que comme elles n'ont point de bas bout, il na point occaiion d'Artjhpper. Mais il ert à gogo fit r cette maiiere quand il donne à manger ch.z luy ; car on n'y mange qu: iur des tables beaucoup plus longues que larges , & ainfi en mém: temps qu'il fait aux autres l'hcnncur de fi maifon en fe mettant à la dernière place y il fc fait honneur à tuy.même en parlant comme Ariftippe ; Monfieur N. D. E. me difoit il y quelques jours que ce bon mot luy qpùroit par an plus de deux mille Ecus, par Ici feftins qu'il donne pour en faire ufagc. Il a un jeune enfant au Colle..ge , qui cft fi pencti é de ce di&on que toutes les fois qu'il a mauvaife place, il ne fait qu'étourdir les oreilles de Ton Rcgcnt , en luy dirant à tentes Ics heures du jour * vous avez, voulu honorer /4 place oit vous m'avez mit.

ia--Ao Il cft bien difficile de montrer de la joyc quand on eft chagrin, il n'y a


rien pourtant qui foit fi ordinaire que ce déguifcment.

Vijfictle tft trijlt fingcre ntwte Joatm »

Nec hue mendaci riftts cMn/'lIni/l.,' ere. Tibul. liv. 7. F.ltg. 6.

Nos Danceurs & Chanteurs font fouvent dam: un état violent, car tel d'cntr'cux chante & rit qui pleurcroit volontiers s'il en avoit la liberté.

* V. C. R. palTe toute fa vie à ce qu'on appelle vulgairement boHpùtitr , c'cft- à-dirc , à chercher de vieux I v;c$, il eft habile dans la connoiflance des meilleures Editions , il vous marque parfaitement bien la différence qu'il y a des unes aux autres, il n'en ignore point du tout le prix. Sa fcience s étend julmi'à la gcnealogic des Livres. Un tel Auiheur, dit-il, relié en maroquin 0 lavé et reg'é » & a double tranche-fil.

Vient de Moniteur * » ». qui l'avoit acheté tant t je l'ay cii de fa défroque pour la moitié. On vient d'imprimer un ancien Hillorien avec dei Nott-s & des Commentaires ttés-curieux & trèsinftruaifs, V. C. R. n'en veut point, il ne demande crie l'ancienne Edition t


quoyqu'il feache bien qu'il n'y trouvera point les augmentât ions que porte la nouvdlc. V. C. !L eft il JfâVànt 1 non, il eft feulement Brocanteur.

j#:16 Platon dcffl-ndoit expreflement au feptiéme Livre de (es Loix de rien chanter de ce qll'elle. avoient atuhorifé i at il faifoit cette defènee , dit Cicet on , parce qu'il ne croyoit pas qu'on pût altérer la Malîquc fani qu'il le fit un nottble changement dalls 1 Etat.

Negêbat mutât t pojJi Mnficas Itgtt , fine Itgum pHbltnmtm. Ln Morale doit (çlvoir bon gé à la tlé.fenec de Platon , nuis la politique ne doit point Ce n-glcr fur. la raifon qtu Ciccron en donne.

&jiao On dit (' c'eft Froiflfard ) que Charles VI. équipa en h S o. pour s'ai lier rendie Maître de I Angkterre t une Flot* te compofée de douze cuis quatre* vingt frpt V&iftcatix , Hais coup endre fn.Mnce & treze autres cha gtz de bois & d'autres chofes incelîliires pour LÙtir une V» L dans le ii'u cii on efjcloit aborder. Ce gra ni proj t n'ût aucun efflt , parce que la rmaiie du Roi tmpêtha d'tn tenter l'cxecntion. Je IiI' [çai de quelle grandeur écoicrt ces Viilfeaux , (nais je croy qu'on peut don


ter au ils muent d une aufli grande étendue que ceux auxquels on travaille à prefent j puilque vingt de ceux - cy font capables de porter une armée enfcmblc.

\<^CÈm Les Retraires étoient ccrraini Gladiateurs qui poitoient pour artnei une fourche a trois pointes & un fi'et de Pcfcheur , avec lequel ils tichoient d'cnvelopper & d'attirer à eux ceux contre qui ils combattoimt , je veux Jirc ! s Âiirmillom* autres Gladiateurs qui é.oi.nt armci d'un Cafquc , d'un Brjclicr & d'une Epé,' , le Cafquc j o toit fi;ure d'un poilîon , c'eft pourquoi le Retrouve en combattant ebant. lit ces paroles > te veft pas à toy que j'en veux : mats A ton 'roi¡/;n , pourquoi ne fuis fit Gaulois ï Il y tn a qui lti.

rt nt que ce n'étoit pas le RerYlllrt qui chantoit , mais que ,'é:oit le Peuple qui chantoit pour lur. On fait Phu.

eus un des fept Saecs d.* la Grece inv.mcur de cc combic, lorsqu'il furprit ÔC embarrafla Ton ennemy Phrinon, avec un filet qu'il avoit apporté caché fous ra robe pour combattre , afin de terminer la contcfUtian qui s'étoit él -- vès entre les Athéniens & les M t'ycnéjis , pour fçivoir où ils dévoient


placer les limites de leurs Pays.

~3~ L. M. S. fcmble faire efpere.

le Livre des Origines que Caton avoit fait, dont il étOle parlé dans le Livre de Ciceron de Senetnie ; & qui n'cft pas venu jufqu'à nous. L. M. S. cft un evelllé qu i pourroit bien vouloir faire de Caton un Plagiaire, c'eft- à- dire, luy attribuer un Ouvrage dont il ne lèroit pas l'Aut heur. Le premier Livre de Tes Origines traitoit, félon un Critique à dis plus mémorables s-âiions d, CI Rois de Rome & le deux éme & le troifiéme de l'Origine des Villes d'Italie , le quatrième de la premierc Guerre Punique , & le cinquième de la fécondé.

fSjCâs» Pau' M.imuè' a écrit des Ouvra.ges avec une latitude tré'ïmre & trésélcgame & cepmdant Scaliçer antre qu'il ne fgivuit pas dire trois paroles de liiite en Latin. rit" de 1"" , 1 eveterttm d cHiM rittiom. 114 HCIUM de J'oetu IcJ.cndis, AntttjMtaiHm rOt/im.,rlt"" I ibt IV.

& J~f~ demtnfi, edt moltt loro neta- lilt 'jli:Uo, Il ) en a qui préfèrent te* Lcttics à cilles de Ciceron , les Antiquitez Romaines font très-c flimées.

$-3-; Le Pv-rc L. M. R. Piêchc bien fort & fort bien , il ne fait pas ce qu'il


dit, & ne dit il ce qu'il thir. Il bâtit d'un côté & détruit de l'autre. Il cft aifé pour luy de dire. mail il n'eft pis fi aile de faire.

Nndd Sacerdotis dofli lent credere inertem, Fnba docent f>opnlnm five re vita docet , IIt deem docuit qui re y«4 lItrbte * protfAvie» Plttt male fatla nlJtlHt ,t qntm bentdiOIt decent*

-,-'n Cette Epitanhe de Plaute Ce trouve dans le Livre de Varron au rapport t'AuN^elle.

PoflijHs.t# morte cdptm PUmm » Coniot h* lufcet , fkna eft defirta > Vemde rlfiu. Indus & focH/qtte cj- Nttmeri» Imumen fimtU emnes collacrjmdrttm.

Après la mort de Plaute les ris, les jeux fié les plaifir. furent dans la trifteilc 6c vcrUrcnc des larmes, la Seche étant toute deferte, que cette pin fée ! cft tftéc depuis Varron » on l'a rcpc"


téc en tant de fois & en tant de ma* nicrcs, que je fuis ftirpris qu'on ait Ch"core depuis pcuofé !a faire fcrvir.

Nôtre ainy M. D. qui eft un Sçavant modeft & qui tic veut p tint être connu, m'envoya il y a quelque joirs un petit M.uuillric qu'il apprll; (a ion amI uf:wte t ou l' eplickement <iï (U fohtu ir. Poiir fc d'jhfll r d'une étude ault :t': & p.iiibL' , il s'.-pbqi": â recii il irl« p incioaux unités de iTMbirc qui l'intercflent davantage : je rnu, fuis app. tçû que l'efprit I; reladv: par Ks t,images me ne de J'd.

prit , vous ci ferci Icpicuve fi VOlU le fiuthakcz i comme je ne crois rien ha/.auW avec Vous < j.* m'oblige de fournir tout ce qui me InaadrtflV* dans ce ft:nrc réerra if.

#C5U 1. Homme ne fut jamais plui fhidicux que le Cardinal B ffarion, la grand,: application à l'étude fut même etufe d" ct qu'il ne mou ta pas lui la Chaï c de S. Pk*ric. Apré la mort de Paul 11. les Cardinaux a voient élu Pape B,ir*rion« Trois d'entr'eux étans allez chez luy pour luy en annoncer la nouvelle, Nicolas Perrot fun Camcricr 11: voulut jamais leur ouvrir la porte du CaUiki où il éiudioit. Piquez d. cn


refill. ils le retirèrent » & durent Sixte IV. Le Ordinal Btfftrinn ayant ~"pn~ appris ce qui s'éjoit p\IŒ t eu e iul i s e~oi vmoimn fou rcircntiiticnt à IVrrot, cm if n'y a pcrrmii * qui pttiftb voir frni regret éenaper une teile dignité , Paul Jove qui rapporte cette particulaiiié aj.iûcc qu'il luy dit : Pcrrot tin wattlité me coûte la Titre , d" elle te fait perdre m ChapeaH de Car- riiflill.

<3.3b* 1 L Nmit n'a/on s de Monficur de Vaugelas que deux Ouvrage! cmilivrables , q!ii font les remarques fur la Langue Françoife, êc fa Tradu&ion de Qninte-Curce. Il y a travaillé l'cfp.icc du dente ans afin de la rendre pa-faices Monlhur de Balzac a dit stu CitJet de cette belle traduit on. L' AltxAnarl de Quirttt'CHrM cflihviMille, & tthij de rangeUt eft w tm ablc. Ou rcmt-qus Ulle heureufe repartie que fie Vaugelai au Cardinal de KLhelku, qui pour rengager au travail du Dictionnaire de l'Academie avoit fait établir (apenftonde 1000 1. Le Ordinal de Richelieu le voyant entrer dans fa Chambre 8c prêt à le remercier de (a libéralité le prévint Z-z luy dit, Hé bien f Aionfitur, tout hou-


blttrtK, /w du moins dans le Difttontidire le mot de P en fi on : Non, Mon- feigncur, répondit Vaugelas, & moins encore celui de Reconnufiance. Rien n'a jamais été répliqué fi à propos.

<~~ 111. Une des belles Fortunes qui Ce foient faites dans l'Eglife eft celle de Jacques Amiot Evéquc d'An xerre & Grand Aumônier de France.

Son Pere éroit un Corrayeur de la Ville de Mclun. La crainte du feint le fit fortir nés Il jeune de la maifo" paternelle. Il tomba malade dans la eaulle & demeura étendu fur un che- min ; Un Cavalier charitable le mit en croupe derrière luy , & le condnifit julcm'à Orléans ou il luy procura place dans l'Hôpital* auffitôt qu'il fut guéri on le renvoya , avec feize fois pour fon voyage. Arrivé à Paris , il fut obligé d'y demander l'aum&ne, uiic Dame Te prit chez elle pour fuivre fis Enfans au Colkge. 11 profita de cette occafiori , & cultiva le génie merveilleux que la Nature luy tvoit donné pour les belles Lettres , fur tout il excella dam la Langue Grecque : Sous peine de favotifer les nouvelles opinions il l'e retira en Bury chez un Gentilhomme qui Je chargta de l'édu-


cation de fes Enfans. Henry II. vint loger par hazard dans la maifon de ce Gentilhomme, Amiot compofa une Epigramme Grecque à l'honneur du Rov , à qui clic tut prefentée par les Etifans dont il conduifbit les EtUdes.

Le Roy voyant ce que c'était : C'efi du Grec i dit - il, en jettant le papier, ,1 (/-mlre J.Monficur de l'Hôpital depuis Chaiv c licr , qui accompagnoit le Roy , lue j'Epigrammc , la trouva admirable & dit au Roy t que fi ce jeune homme avoit autant de vertu que de génie » il meritoit d'être Pivceptrur des Enians de Fiance » cela mit Amiot en crédit , il obtint l'Abbaye de Bellozane & fût ordre enfin d'aller au Concile de Trente , eu il prononça cette judiciculê & hardie protection qui nous refte , à fon retour il commença d'cxerccr fa Charge de Précepteur des Enfans de France auprès du Dauphin qui tut depuis le Roy François i I. Se le fut aulli de Charles 1 X. & de Hjnry 111. On dit qu'un jour durant le louper du Roy Charles IX.

la convirfation étant tombée fui Charles- Quint , on loua cet Empereur d avoir fuit Ton Puanteur Pape, c'é-


toit Adrien V l. Le Roy regarda Amiot, & dit , fi l'cccdftiti fi prefen* toit j'en ferais bien amant pour le mien.

Quelque temps après la Chrtrge de Grand Aumôniir dc Fiance vaq'ia, file luy fut donné: , la Reine - Mcrc nui nvoit eii d'autres vîtes , fit appe ifci Amiot ) où clic luy tint ce fier discours : y ai fuit Écogider lu G m fa , et les CJÚitiltcrts, les Connétables d* les Chanceliers, les Princes de Condé & les Jiojs de 1\' a't'ilrre , & je vous dy tn tête tetit 'Preftokt ; Amiot dit beau prt)tc)t?r qu'il n'nvoît pac¡ voulu accepter cette Chatgc , la conclulîon fut que s'il la confcivoit il ne vivrait pas vingt quatre hcur.s, c'était là le (tit" de ce t-mps-là. Amiot prît le parti de fc cac hrr pour Cc déober également à la co' cre de la Merc , & aux hberalitez du Fils; le Roy inquiet dr ne le point voir, attribua cette abîme c aux menaces de la Reine , il s'emporta fi fort qu'Elle fit dire i Amiot q i'il pouvoit paroÎtrc. & qu' elle le lailfcroic en repos. Ce grand Homme ayant eu le chagrin de voir mourir les tro:s Monarques qu'il avoit (ti l'honiKur d inltruire » fe i-ttii-a dane ion DioLélè) où il mourut le 7 Fcviier


» f 9 J - âge de 7 9 ans, il fit par ion T lfiamctu un L:gs de tioo Ecus, à IHopit.il d'O.lcans en îéconnoiflàuce d.s L izc fols qu'on luy donna pour venir à Paris.

1 V. Ftlibicn rappoitc un irait biengf iK-rcux des Foukers. Ilsavoi. 11c amafi'é dj grandes 1 ichcllls , & étoienc connu. dans l'Allemagne pour les plut onuiiii* n gociam. Chai Ici-Quint pat* i'jiiC .11 Italie , d £ de là par la Ville d'Aufb.Hiig leur fie l'honneur de loger clu/ eux , pour luy marquer leur t éconnuiflàncc ils le rcgaleunt d'un faq t dt Can; le, marchandise com.

me loil rqait d. très-grand pdl, & luy avr,n«. montré une proni-ffe d'u.ic Io,fnmo t és lonlidcrablc qu'ils avoicnt d* luy t ils v mirent le feu 1 & tn allumc- rent le fagot i cette aflion plût fans doute à l'Empereur. il d^v,n lit quitte d'u ic di bie que les affàii-cb ne luy ptrinuioitut pas alois de payer tatiltment.

V. Callignla aff, (5l. it de reprefenter en & pcrfoniu toutes les Uivini.

kt. j pour être appelé le nouveau Ju- piter , il le fit dorer la barbe , & prenoit un foudre à la main. Ta: tôt sé Ce paroit du Tikluu de M.ptuni,.


du Caducé de Mercure » de la Lyre d'Apollon » du Bouclirr de Mars , 8c de la Maffiic d'Hercule. Quelquefois il s'habilloit comme Venus avec une couronne de Myrthc, quelquefois comme Diane avec le Javelot ôc le Carquois, lorfquc lalîé de reflembler aux Dieux il vouloit rentrer dans la condition des hommes, Ton habit ordinaire étoit un Manteau brodé d'or, cm ichy de perles & de dtamans. Souvent pour fe donner la réputation de brave il cndoiïbit le Corlllet d'Alexandre qu'on avoit tiré de fcn tombeau , & prefque toujours il marchoit avec les Ornemens triomphaux , la Couronne d'or ou de laurier , le bâton d'yvoire, la Robe borde.* de pourpre, & la Ca(aque brochée à palmes.

V !. Les Rois de France n'ont pas é:é les premiers qui aycnt fait publier des Ordonnances rigoureufes centre le luxe. Il y avoit chtz les Romains la Loy O/fia, ainfi nppcllée du nom de C.

Oppius Tribun du Pcuple. Cette Loy deftendoit l'exceleve dépenft des habits , & même lu (âge des Caroffes., il n' éteit permis aux Dames Romaines de porter plus d'une demi once d'or fur leur robe encore ne dcvoictit-cllet


iVtrc que d un" leule couleur. Elles ne pouvaient aufli aller en Carnuc dans h Ville ou à mille pas environ , à moins qu'clics ne fulfcnt engagées par une ceremonie de Religion tk par la ILceffité bien-feante d'à flirter aux Sa(j ifices. Au refte il faut remarquer que cette Loy ne fut executéc que pciid mt vingt ane. Les femmes tOû.

jours amlrtitufcs de pah>Î rc magnifiques exercercnt tant de brigues qu'elles la firent aboi r. Elles n'attendent pas aujourd'huy que la Loy foit abolie , car elles ne biffent pas malgré les Jt flence, de continuer Lur luxe & d'augmenter leur fafte.

VII. Il en: étrange que les Romains fi judicieux dans leurs Loix , ayent autorifé un crime le plus dire- dem n: oppofé à la Juftice. Ils con.facrerem un Temple à la Dédlè Laverne q i'ils croyoicrt être l'intendan- :c des larcins & la Prçtcéli-ice des voleurs ; ce Temple leur fcvvoit d'azile * & ils pouvoient en aflurancc y aller partager le fruit d: leur brigandage. Horace a ainfi exprimé h caracicre de cette Divini-


p,,',/;ril Lavernti » DA mihi filltre , d., jujh ßmUo.

que vtdtn, JNoltcm I'tccatti r} fa nib tt 3 ct jiu rutbtm.

0,2;lie Religion qui adoroit des Divinirez aufquelles on pouvoit faire de telles prières , & aire (Ter des vœux aufll criminels/ V III. La joyc proJuît quelque fais des accidens aulli funCnCi q le la p'us giande triftefTc. Chilon un des (l-pt Sages de la Grèce mourut de plnifir en cmbrafïant Ton fils qui avoir été couronné aux Jeux Olympiqut's.

IX. Le Pape Efticnn- VII. Suc.cefkur de Formofe fâché de ce que ce Pape avoit été transfué du S.ége de Purt à cfluy de Rome , regarda cctti "thon comme une cfpece de concubi nage, dajultrre & debigtmie, car il difoit que c'écoit quitter un: E('onr légitime pour en prendre une nouvelle contre les Loit. Ellirnnc VII. peutêtre p!us animé par la hain; qu'il avoit contre Formo c qvi : par un vray zc c de Religion fit décercr (on corr;, & l'ayant mis revêtu des ornemens Pou


tificaux dans la Chaire Papale à il luy reprocha qu'il avoit violé les Regle.

de l'Eglife , & le condamna comme s'il eût été vivant » on le dépouilla des ornemens Sacret, on luy coup" lt t trois doigts qui luy fervottnt à donner la ben .*di £ tion, & on le jetta en fuite dans le Tibre avec une pierre an col. Quand même Formofe auroit mérité une condamnation fi rigotirctif.- , cette punition exercé.' après la mort fean laîifc plus la Religion qu'elle n'eft capable d'en main.

tenir la pureté.

X. Quelques Autheurs attribuent à Efcliylc Poète Grec l'invcntion de la Tragcdie fans entrer dans cette ditTer.

cathn , une remarque fuflic. Les re.

prestations de (l-s p:rccs étoient fi terribles, que la première fois qu'il fit jouer les EimcniJes » p'nficL\rs enfans qu'on avoit meti.-z au Théâtre v mourirent de frayeur, & qur'qurs Lmmrs gro!l'es y accoui heruit. C- grand fuc* cci n em pÔch» pas que Sophocle beauprrfp plu! jeune que luy , ne luy fut cré.

X 1. Le Phi'ofophe Hcgefias qui vivoit du temps de Platon avoit le don de perfuader , jamais homme n'a éié plus patetiqm. Si noas en croyons Va-


lere Maxime, les parolles de es Phi.II)foplle exprimoient tellement dans J' eiprit de fcs auditeurs l'ufagc des chrfes qu'elles reprefentoient, qu'ayant par!é des maux de la vie, la rluf.

part de ceux oui l'écoutoicnt, prenoient a refolution de le tuer de leurs propres mains. Afin d'cmpechcr le cruel df..t d'une fi vive perftialîon ; l'on ddLn..dit à Hrgclîas de prcnorccr de fcmbla* blés diftours.

; XII. Qiil cfl bien vray que îc mérite n'ell pas te ûjours rccompenfé , & que la fortune tft rarement l'appans ge de la Science. Homcre étoit fi mifrrable qu'il Ce vit contraint de manditr Ton pain, fi le fort d'un bon Poète fut tel , doit-on plaindre ccîtiy des manvais Auihcurs qui larguiiïi nt dans la miferc, ou pfûtô; n'eft on pas en droit d'envier la forrunc de quelques gem qui parviennent fans cfprit , & qui vivent honorablement de leurs biens, pendant que leurs Ecrits les deshono rent.

XIII. Le Mntéchal Tauncqut du Châtel grand Favory du Roy Cliarlc ; VII. eut pour rccompenfc de Tes importans fervices un trifte Exil; une preuve qu'il ne le meritoit pas, ou


qu il conkrvott toujours une parfaite icconnoiirancc pour Ton Maître , fut fcmprciremcnt qu'il cùt de revenir à la Cour, quoique fort âgé , fi-tôt qu'il apprit la mort de ce Prince, il ¿épene fa joooo Ecus , pour les Funérailles de Charles V 11. que tout le monde avoit négligées. Cette gcncrolîté a donné lieu à l infeription mife depuis fur le Drap mortuaire du Roy François II , où cil: maintenant Taunequi du Châtd. par là on reprochoit aux 1 Courtifans le peu de foin qu'ils avoient 1 rendre les derniers devoirs à leur Maiftre.

XIV. Le Scnat avoit mis un rude Impoli fur les femmes de Rome. Aucun Avocat n'ofant parler en leur faveur , HOitentia, prit feule le parti de toutes les perfonnes de (on fexe , elle plaida leur caufe devant les Triomvirs avec tant d'éloquence & de feu , qu'elle obtint que la plus grande partie de de l'argent quelles dévoient payer leur feroit remife.

X V. Autogclle rapporte qu'un Efclave nommé Androdus prit la fuite Se fe cacha dans une caverne. Là il trouva un Lion qui le cardia en luv prefentant le pied d'où il luy arracha une


épine. Q^lque temps apxs cet Et.cave Fut ixpofé aux bêtes dans l'Amptrtcatrc, le Lion qui avoit nufli été pris & mis (bns le même lieu , reconnut Ton bienfaiteur & Icdçffendir.C, tte avanturc furprenante valut la liberté à Androtm.

XVI. Lyctirgue Roy de Trace voyant que fis Sujets é.oicnt trop adonnez au vm, fit arracher toutes les Vignes de Ion Royaume. Les Poètes ont pris de là occafion de feindre que ce Roy é:oit cnncmy de Bacctts & que Ici Dieux pour le punir avoient permis que dans le trantporc d'une furrur violente il fl. coupât les jambes.

XVII. Phocion General d"Arn,,é!

des Athéniens avoit trois belles qualités, il étoit bon Citoyen, grand Orateur il'uftrc Capitaine. Alexandie eut plufieurs occafions d'ellimer fon cnura.

ge ôc fon délintercilcmt nt- Lorlque ce Roy mourut, le peuple d'Athcnc voulut faire des réjoii (lances publiques, parcequ'il fc trouvoit débatrjilé d'un Enn:my pniflunt & d'un Vainqueur toujours terrible. Phocion s'y oppofa adroitement , fi'it qu'il CI ût tOÙJnUtS indigne de le réjoUii de la mort d'un grand homme » foit qu'il voulut faire


entendre aux Athéniens que braves comme ils étoient , ils n'avoi nt point d'ennemis à craindre. Audi les fit - il alors l'on venir qu'ils n'avaient perdu qu'un [cul homme contre Philippe* dans la Bitaillc Cfcronéz. Le peuple qu'un trop grand mcritc blcHè condamna injuftem nt Phrtion comme traite à fa PAtrie. Mais les Athéniens connurent bientôt le tort qu'ils avoient eu de le faire niouiir ; pour réparer une faute fi grande, ils élevèrent une Statue & condamnèrent à. mort Agnonides ion accnfatcur, une chofe bien digne de la gencron'é de Phocion , 111terrogé avant que de mourir s'il n avoit rien a dire à (on fils, fut de répondre qu'il lui reconiniiii,loit feulement d'oublier les injures du Peuple AJicnien. Il s'en Íouvint, ce fi's tendre & réconnoiflànt, car par fes foins les Auteurs dr la mort de fon Prre fe virent condamner à cette qu'ils mcritoicnt.

XV 111. On n'eft jamais b'afmé de fe montrer jaloux des pré ogat ives dr fon tang Q" ntus Fabius Maximus fili d'un ancien Délateur, voyant (on Perc qui vcnoit à lu y (ans décendre le cheval luy envoya dire d: mettre pied à terre. B.ai loin de mutmurçr


contre "orgueil apparent de fon fils, il: fcmhraHa & luy die , je VOHIOI voir fi tu ff avois ce que c efl (jtte d' être Confit l. Céc illullrc Romain pins dévoué à fhonncur de fa Patrie que fenfiblc aux complaifances de la nature , aimoit mieux avoir un fils qui rçût maintenir à propos les droits de (a Charge que de fc voir à contre temps refpttté par un Conful, à qui Juy. mê.

même devoit alors du refpctt.

X IX. Un Medecin célébré dans le feizléme Siècle nommé Fabricio avoit en partage deux chofcs trés.rares, une Scicnce fort étendue,un délinterclTrmcnt parfait , il exerçoit fonf Art gratuiteJncnt; les amis piquez de rcconnoiftance fobligerent d'en recevoir des il l'nit tous leurs prefens r'nai q (les 9 1 dans un Cabinet particulier, où l'on voyoit cét infeription fur la porte , Ittcri najletti focrttm. La republique de Venite luy aflteni un revenu de deux mille Ecus, & 1 honora d'une ftatue & d'une chaîne d'or.

Nous n'avons point de Médecin en France qui foit fort curieux d'une t:llc infeription. MOY-MCMJ: i , qui me pique cjuefqucfois de détinterellcmcnt, je ne Toudrois pas que tout le monde me » nnîit


connut cette qualité * des gens qui ne Fauroient pas en abuferoient, & faciles à retenir leur argent , ils Ce moe..

queroient du Medecin qui mépriferoit les richelfes.

XX. Jean- Baptifte Sapin Confiiller au Parlement de Paris envoyé à Tours & en Efpagne en qualité d'Anbalfadeur de Charles 1 X. Roy de France , fut pris par un Party de la Garnifon d'Orleans , le Chef du Party, violant toute forte de droits le fit pendre dans la Place de l'Etape } la condamnation fondée fur ce qu'il av it perfecuté ceux qui faifoient prof. (lion de la Religion Evangelique. On apporta à Paris le corps dccét lllufte Confeiller.

Le Parlement prit la dctfcnfc & déclara folcmnellcmcnt que c'écoic luimême qu'on pvoit outragé indignement , il luy rendit en Corps les derniers honneurs par de magnifiques Funerailles dans l'Eglifc des Augultins où cil drcflfé cette Epitanhe digne d'ut vray deffenfeur de la foy , la jrlorieufe caufe de fa mort y eft marque en ces termes : jQnod & Cathode* Rtligtonis offert or fnijftt » turpijjimt Morti addilllu hondlam & ydvrtofatn fro Chrifii ncmim & Chrilitana Repu-


trol Iton perprfi, Ainfi le nom de Jvan Bjpndf Sapin malgré l'infamie de (un fitpplicc dont toute la honte retombe (ur les Huguenots, fera toujours té, * g'and hrnneur à ces ï!!uftrcs décenctan*. C'eft la jutte reflexions du 'ere M.I"Ilbotlrg qui rapporte ce trait dam fou Hiftoire du Calvinifme* XXI. Horace Ce mocque in^enicu* fcment d'un nommé Dufo mifcrable Hifavun qui vivoit du temps d'Angnftc, comme il écoic fort riche & qu'il ptêcit de l'argent aux uns & aux alttrcs, il obîigeoit Ces débiteurs d'entendre tk d Applaudir fes Ouvrages. Quand de certains Authcurs voudront me lire leuts Pieces t il faudra que je leur doive , 011 qu'ils payent cnticrcmcnnt ma complaifancc » encore y en a-t'il de fi pitoyables que tout l'or- du monde ne m\iigaç>croit pas de les approuver.

X X 11. On dit d'un Avare qu'il a lame Cra/l, t te porte l'origine de cette exprefilon jufqu'au Conful Craflin , qui étoit exuémement rich( & qui pour le devenir encore plus , faifoit un vil commtrce d'Efelaves. Il acquit tant de bien* qu'il fit un Feftin public au Peupie Rrmain » il donna même à chaque Citoyen autnnt de bled qu'il en pou-


voit manger durant trots mois. Ses ridH Ifcs fc montoient à p és de cinq millions t auilî n'¡(limoit-il pas un homme opulent s'il n'avoit dequoi cntrctc nir une Armée > (on avarice écoit iiifatiable il pilla le Trcfor du Temple de Jcrufatcm , & emporta de la Judée des dcpoiiillcs incrtimablcs. Ce lâche & vil attachement au bien lui fir entreprendre la guerre contre les Parthes.

ils le prirent lui cou ocrent la tête, & la portèrent à Clau l'un dv Icut s P,()is

ce Prince fit couler de for fondu dans la bouche de Craflùs, afin d'auouvir la padimi qu'il avoit eu pour les i>chcflcs.

XXIII. Mcrmcrre Capitaine Per- fan , après avoir pallé fa j une ne dins 1rs fatigues de la Guerre , & ce voyant teduit à ne pouvoir marcher tiy fc fervu de Ces bras fe fait porter en liticrc au milieu des Troupes p >ur y donner confeil & inrpirer du cotrnçc. La rccompcnfe de fes belles adtlons fut fhonneur que fon faifoit aux pcrftnncs de mente. Scion la coutume dis FerCans, Ces Parcns expoferent fin ,; tic C,.tiis Itlt"CS corps en pleine campagne (ans aut'es fepulturcs , pei fuaiLi (uivant la fuperlUtion extravagante du Pays, qu'ayant


vécu en homme de bien, il ne nsanqueroit d'être nuffi-tôt devoié par les chiens on par le s bètes feroccs, ce qui écoit pa mi eux la marque la plus infaillible de leur predeftination , au lieu qu'ils cvoyoicnt que ceux dont les cadavres n'éioici t point mangez par les bèces > étoiciu tombez en la pu;lVanrç des Démons, & c'étoictit ceux- là dont les parens déploroient la miferable dcftii ée.

XXIV. Scnccquc parle d'un certain Ddime natif d'Alexandrie & fils d'un vendeur de Salines > jamais homme n'a été fi laborieux que ce Didime, il crmpofa jufqu'à trois mille cinq cens T aitix difhrcns , ce qui le fit nommer fitbholacbas, voulant dire que Ces Livres etoient en fi grand nombre que luy-même l'oublioit, il a la reputation d'un habile Grammairien. Nous n'avons point d"Atithcurs qui produifent tniic d'Ouvrages, ce n'eft pas qu'ils ayent moins de démangeaifon décrire, mais le talent leur manque, au rc fie on n'en voit que trop qui pourroient fort bien fe patTer de mettre ?u jour un nombre infini de Volumes J car cette fecondité de leur pfnme ne prouve que mieux la ftenlué de leur if-


prit, cili une Kcut fertile en chardons qui ne produit jamais de bon grain.

XXV. Acticus fiîs d'un illnflrc Athénien (lit fi peu d'Eiprit q./ii ne pCt apprendre 1 Alphabet , Ton Perc qui é.oit riche tuy donna vingt-quatre Savltcurs, chacun a voit la figure d'une Lcr.rc p.inte fur i'cHo[mc,a force de 1rs voir & de les appeiî» r » Atticus connût fcs lettres & apprit à lire, mais il n'appric qu; cela.

XXVI. Li,biiic fameux Pe intre BJulonnois, époufa en fécond:?; nVcs une f..mmc qui i/nvoit pas beaucoup de bien , mais qui étoit belle, c; Pa.ti lui fut plus avantageux qu'un autre > il fervit à le perfectionner en fon Art.

Car la beauté de fa femme devine fou modelé , toutes les fois qu'il voulait peindre une Venus , les Grues fc 1rs autres Déclics } il eût des enfans û b.auxqu'i!s furent les Originaux de tou* les petits Amours que l'on voit reprefeuter dans fes Tableaux. Moniteur l\iigtu:J a fuivi en cela la maniéré de La! km s-, tous les beaux vifages que l'on vcû dai s la Galerie de Saint Cloud , font d'après Ci luy de fi fille.

XXVII. On loue avec raifon la


phté di Conftlntfn, qui pour faire Bonn ur la Pape Sylvcftre dans Rome prit 1 t b ide de Ton cheval : L'Empereur Vinck flia témoigna le mémercf- peit pour le Pape Gregoire XI. Ana- ftaic rapporte que P»pin P. rc de Char- lem^ ie rendit un Icmblable bonneur au l'ape Eftienne Ill. lorrquil vint en France.

XXV tll. Les Femmes ne font plus fcnfibles rai vray mérité , & on n\ ti vcnoit point aujourd'hui qui portai oient ISmcur des ScitiKen ie de la V.TUI aufli loin que l'a porté Hipparthia , clic devint fi paflionré.- de la iagclle de Crates » que ny les p'ierc* de fi's p.uens t ny les richedet des pins beaux hommes ns purrnt. fél.vgncr de ciîuy qu'eue s'écoit tlle-mémc choili, Craies môme Iny reprtfcnea la pauvre té» fomour qu'elle avoit pour la PhiJofophie , fattalha davantage à tu" die l'aima fufou'au tombeau , & lu y lut autant fidcHe. que fi elle a voit trouvé en fa perfonne tous ïetagtcmenB ima ginables» XXIX. Une Charge dont fêtabliflcmcnt ferait fort ncccffa;re à eft la Charge de Cenfcur autrefois connue chez les Romains * une de Tes fcn-


Aidne. ètoit d: prendre garde à ce qui fe palfcïit dans les familles, & d'ex.1- rainer fi fon y avoit roin de Pédttca* tion des enfans 5 U vigilenue d'tin tel Mâglftrnt n'accnmttjrtdéroit gueic tl'r- taini pcrcs avares qui craignent de pourvoir lents enf,mi » te cjiû acquièrent en ne dépenfant r'un pittr Ici élever, le droit de dtftcrer leur cttIJiircmcnt.

XXX. Une Epiiaph^bientijrîçfq'ie (ftcfllctiue Politien à fuit pour Cortipamus ccleb. g Auteur d'hahe.

Hit ego Idtifigtr&s (Ifi cuuvit & tn* fd4 f;rÎHtl Cwpdr.ut j Reintt tIriitiiiw , hw jam.

Mi foot diDArtJHt chdrites , nigro fait Mamas , Afcrfrtmis n;ì'er J titixir utioqttc renUs Ait jeca , mi rifns , pUctttt mihi titer que CI.fi.lo.

Si me {la, proatl kint, qutfe« Victor, Abi*

Il y a un plaifane fort AgrC'âb'c dans cette pontée » j'ay toujours tra envie de rire, partant ne t'aviic pas de


m? pleurer , ou retire toi de moy : t't me flu, abi.

XXXI. Anne de Bonlen introdui- fit le Sihifme en Angleterre & caura la perte de fa Patrie : l'Oiiginc de cette imlheurcufe eft fort incertaine, voicy un Extrait tiré de Snndcre Autheur Anglois. Henry V Ill. Roy d'Angleterre devint amoureux de la femme d: Thomas Routcn , Chamelier de fO: Jre de la Jarretierrc » il le r< lepua en France avec la qualité d'Arnballade in*. Ce commerce donna lanaiffance à deux fi!lcs pendant Fabfencc de Thomas B«mîcn, le Roy fit fucccffivement ils MaitrelLs de l'aînée de la cadette à qui écoit Annc. il ne put jamais corrompre cclle-ci > quoi qu'à I âge de quinze ans. elle eut été débauché? par le Maître d'Hôtel & fAu.rrônirr de Thomas de Boulet) , François I. à la Cour duquel elle païut eût lutfiî part à Ces favcu'S, ces proftitut ions la firent nommer la Mule du Roy & la Haqnenéc d'Angleterre. Ct fut dim ce temps qu'elle embraffa les erreurs Luthériennes. Revenue à la Cour d Henry VIII. ce Prince la vit & faima, elle (çut fi bicn an:mer fa pailîon par des rdiftanccs affLélecs qu'il


ré fol ut de l'ébouler» Thomas de Boulen futpris de ce drflein Ce rendit pre.mierement en Angleterre, il dit au Roi qu'ayant voulu rrpudier (a f. fUme.

rlie fuy avoit avoué que Sa MjjclU* é.oit Pcre de cette Fille. Henry luy jinporant. lilence » repondit qtlc trop de gens d voient part aux bonnes gtacei de Ca femmî piur coim ît e le verita.ble pere cl celle qu'il vouloit é¡)Ol'h'r.

Il eft ne coda ire de remarquer icy que I; mariage d'Amis avec Catherine fille du Roy d'Erpagne n'ayant point t'ttf confomméi Henry VIII. frere d'Ar.

tus é pou fa la même Princelk avec fa permiftlon du Pape. Tous Ici enfant moururent. du moint les màîet i cela donna aux flatteuit l'occafion de ha, proposer le divorce , il en pourfuivit a diÍpcnrc, afin d'obtenir le droit d'é* poufer Anne de Boulen. La difpcnfc rcfuféc , Il époufa en fecret (.1 KM* trdfe. bien que ion Contlil luy dtt perluadé que c'étoit une débauchés » il Iw fit prendre la qualité de Marquife de Pembroc. Le Pape Clément V t U qu'on accufc devoir trop tôt employé les foudres du Vatican > cx.

communia le Roy d'Angleterre t ce Prince entiers dam Cet rriltim - lis in Hé


par un tel procédé re rerara de 1 Eglife par un S :hifmc déplorable, fer Parti.

Xâni déclarèrent fon premier Mariage tiul , & rendit le freond public la veille de Pâque de l'an 114" & le à Juin fuivant Anne de Boulon fut couronnée Reine d'Angleterre. Le Roy fit bientôt une inclination neuve le qui dé cfpera femme , d'autant plut que noyant ta qu'une fille étant à fa pre micre c'uche & la feonde étant deVenue inutile » elfe perdit rcfprrance d'avoir un fils de Henry, le dcfir de donnrr des héritiers à la Couronne la détermina d" s'abandonner à (on propre frere , cét inccftc ne la rendit point coii lr , Elle fe prollitua enfutc à toutes fortes de perfonnes « le Roy ne pût l'ignorer, ma s il diflimula jufqu'à ce qu'il eût découvert que fa Femme jettoit de la fenêtre (on mouchnir à un de fes Amans » il la fit prendre i convaincue d'iticeftc & d'adultéré, elle eût la tête cnupéj le 19 May if if.

le Roy voulut que Thomas Boulen fcn Père pré.cndu fut un de fit Juges » I ou fit audl mourir (on Frere Il Ces autres Amans dont le nombre n'étoii pas petit.

XXXII. Le fujet qu'eût Henry


vt 11. de fc déclarer Chef de I F.glile Anglicane mérité d'être rapporte dans toutes Tes circonftances. Ce Prince devenu amoureux d'Anne de Ooitfcn » voulut faire diitoudre fon Mariage légitime S en contrarier un nouveau contre toutes les Loix. Le Pape nomma des Jfugcs pour examiner la chofc.

Henry trop impatient , (ans attendre leurs décihol1. Ce fervit du miniitcrc de Thomas Grimer Archtvéauc de Cantorbcry qui déclara nul fon Mariage avec Catherine d'Anagon. Il époufa Anne de Boulon d'une manière clanddtine , le Pape qui en apprit bientôt la nouvelle , prononça la Sentence d'Excommunication contre te Roy ; il différa de la publier à la pricre de François 1. qui dépétha Jean du Bellay Evoque de Paris pour exhorter Henry à ne Ce point fc parer de la Communion de l'Eglifc Romaine. Hctvy te promit au Prélat pourvù que le ra d Jetât de publier l'Excommunient Jean du B.'llay vint à Rome annor. ,.

cette bonne nouvdlc. & d. matid r '̃?

temps afin de réduire l'Efnrit inq - & variable de ce Prince » les Partit * de Charles- Quint firent limiter le te • i à un tfpace irés-couu , le jour ti


étant cxpil é fans que le Courier en* voté en Angleterre fut de retour , ils piécipitcrent la publication de la Sentence & la firent publiquement sfKther deux jours api és , mais ce fut trop tard , le Courier apporta des pouvoirs liés-amples par lcfquels le Roy fe fOllmcitoit au Jugement du faint Siège.

Le faint Pere reconnut fa faute , faute à jamais irréparable, caure du Sthifnic épouventable qui divifera éternellement l'AI' glctcrre de l'Eglife Romaine , Henry transporté de fureur de ce qu'on a voit affichée cette Scntcnce ignominieuse , n'ût p'us de ménagement , il rencnç.1 à l'obcilfàncc du Pape , fc déclara Chef de l'Eglifc Arglical e J perfecuta tous ceux qui s'oppofbicm à fon changement. Le Cardinal Jean Fifdicr, Thomas Morus & piulicuis autres perdirent la téce fur un Ethaftaut * une alliance ouverte fut faite avec les Hérétiques , il démolit les Maifons Religicufrs, pilla leurs biens, abollit l'ordre de Mahhc & pou lia l'impicté jufqu'à faire faire le Procès à la mémoire de «Saint Thomas de Cantorbery & brûler fes os » ce Roy à ui fix femmes, il en répudia une , & fit couper la téce à deux , il porta les armes contre la


France & 1 Ecoflc. Pi et de mourir il voulut rétablir t'Ente dans fa première autorilC;, il 11'éioit plus temps , on dit qu'il communia fous une feule efpece & qu'un moment avant que d'expirer regardant avec un œil aftligé ceux qui environnoient ron lit, il leur addrtfla ces paroles , Mes amis nous Il'fJDns tettt perdu » J'E tAt > la Renommte, la Confcience & le Ciel.

XXXI II. Julie de Gonzague fi renommée dars le fixiéme S:éde par fon esprit & par fa beauté , étoit vcu' ve de Vefpalîcn Colonna , Barberoufïe qui avoit oui parler de fa beauté , en.

voya des Troupes à Fondi où die demi uroit, avec ordre de l'enlever, durant la nuit pour en faire un prefent à Soliman. L'allarme s'étant donnée à la Ville , elle prit la fuite, & fans autre habillement que fa chemifc elle monta à cheval , It s Bat barcs dcfefpc- m. d'avoir manqué leur coup , brúlcrent cette Ville.

XXXIV. La Providence permet que les Atuhcurs des mauvais tonftils foient les premières viâimes de leur cruairé. Thomas de'C..omvvcl porta H n y viii. à ordonner que les Sentences rendues contre les Criminels de


Jézc Ma)cné quoi qu'absenter ron défendues i feroicnt exécuter comme celles des douze Jug' S , qui eft le plnt celebre Tribunal d'Angleterre. Crom.

Yvcl (ubit la premiere rigueur de cette JLoy , car il fut condamr.é fans avoir été entendu voicy de quelle manière : Henry commençant à fcdégnùtrrdanne de Cleves féfolut d'tponrcr mit* autre : mais premièrement il voulut perJre Cromvvcl Authcur de ce marb get on prit pour prétexté Il la liberté qu'il s'etoic donnée de figner au nom eu Roy un Traité avec les ProtitUrts d'Allemagne contre l'Empereur t on luy fit fm Procés (ans luy permettre de Ce défendre i tout préparé pour 1,1 ruine de ce malheureux , le Roy feignit d'avoir des affaires impotantes à IU1 communiquer , Cromvvel y vint.

prit fa place au Parlement » commerça même à parler , le Duc de Norfork l'interrompit , & luy dit qu'il le fil.

foit prifonder de la part du Roy t N jour ap és, le Roy l'ayant acculé luy.

même , le Parlement condamna Cromvvel à la mort pour crime d'Herclic, de trahifon &*de Félonie. Cèt Andt fut executé publiquement en IJ 4 c.

X X X V. La mort de Draiou 99


cien Legifittetir d'Athènes fut glorieu* re t mais également funefte. Occupé à recevoir les acclimations du Peuple pour les Loix (ngcs qu'il avoit é ablte#» tl fut étouffé fous la qlUt tiré de robes & de bonnets qu'on Ittv tl Ha de tous côtez , la manière ordinaire de prou.

ver fou ellimc étoit alo s de (cttrr de* robes & des bonnet* fur ccluy à qui l'on voulnit applaudir. comm.* fi on eût voulu luy perfuader qu'il éioie fcul digne de porter les marques de rau orhé & les omemens de la Juih.

ce.

XXXVI. Nos Anciens avoient une coûtume que quelques gens ne fci oient pas fichez de voir iétablir.

Quand un homme devenoit amoureux du c femme , le maryluv cedoit honnêtement pititot que de Ce laifllr cm* porter aux éclats dune jalouiie vioente. Caton iTJtique apprit qu'Hortcdius étl\Ít amoureux de fa femme Mutu , il la I,ti ccda avec une bonne grâce digne d'un tt1 Pliiiofophe, il tôt qu'Horctnfius fut mort • Caton rem it fa femme. Cela fournir occafion à C- far de lui reprocher, qmti l'avoit Home pauvre pour la rtprendrt quand file firoit pins rifht* Des gens à qui


ce trait d'Hiftoire n'a pu écliaper. m'ont dis que s'il n'y avoit plus de maris af.

fez complaifans pour ceder oinfi leur femme , il y en avoit encore d'alllz indulgens pour les reprendre après une infidélité publique.

XXX Vil. On compte itifqti*à vingt mille perfonnes mai'atré.s par l'oldre de l'Empereur Caracalla , fa cruauté alla jufqu'à faire donner ia mort aux Médecins parce qu'ils ne l'avoient pas avancé à Ion Pcrc, il tua fon frcre Gota entre les bras de (à mcrc , le Jurifconfultc Papinien qui n'avoit voulu ny exeufer ny défendre Ton parricide fut aufli cond imnc à la mort..

Se trouvcroit-il aujourd'hui des hommes allez intrépides , allez dévouez au bien de la Juftice pour ne la pas trahir en faveur des Grands, puifque même on s'abandonne aux follicitations des particuliers qui fçivetit à propos flâter l'intérêt : Caracalla avoit plus d'un vice , outre les marques de fa cruauté , il en donna je ne fçai de quelle manière exprimer , l'audacc qu'il eût d'époufer Julie veuve de ion Pcre : tant de crimes ne demeurèrent pas impunis, après lix années d'un Kegne > funcftc dés les premiers jours »


il fut maflacié par un de les CUlteniers.

XXXVIII. Il y avoit dans Sparte une Maifon obfcure ou l'on cnfcrmoit ICI filles , & les jeunes hommes à marier venoient en prendre une au haiard. C'ift --Va que Lifard c fut Hâmé d'avoir quitté une fille laide qu'il a voit pris » le choix d'une plus belle fut rrcudé comme une derubcif, fànce aux I.oix de la Patrie. Le hazaïd à pal piés femblablc conduit les hommes dans leurs engagemens , éblciïis tat la fortune , aveuglez par l'intérêt, ils prnnent tout cc qui fe prefente, 8c t'oint (ux-mcmcs la liberté de chaffer le mérite pcrfonncl.

X X X 1 X. L'Elc&bn dejean xx 1i.

Ku:ciiluir de Clcment V. en 1316. Ce fit d'une manière qui n'a point J'exemples. Le Siège avoit déjà vacqué plus dz deux ans, & les Cardinaux aflem* li!cz à Carpentras ne pouvoient fe déterminer. Philippes le Long Comte de Po:éticr« , depuis Roy de France alla à Lion par ordre du Roy fort frere Louis X. dit Hutin , pour travailler à remplir le Siégc vacant , il agit ,, avec tant de zéle & d'adrdfc , qu'ayant aflcmblé tous les Cardinaux à Lion


il les enferma en Conclave dans h Couvent des Jacobins avec prt t.ftation qu'ils n\ n Co tiroicut quap éi avoir nommé un Pape. Ce compliment hx étonna, & comme aptés quarante jours ils ne pouvoiint s'.tcconier , ils donnèrent au Cardinal Duffa le pouvoir de nommer celui qu'il voudrait.

il Ce nomma luy même , di/âm , Rg) fum Papa. Ccn Ek'[ioll fut npp.cuvé de tous. Ce Pape t'toit fih d'un Codonnicr de la Ville de Calions » il fa donna en fa JUTIUDC à PIC/IC A:c!'c vêque d'Ailes Chat.cclier de Ch '';' Il. Foy de N.».p!cs, Comte de Provence « après la mort de ce Prci.it Robett fils de Charlc*. Itiy donna les Sceaux & le fit fou Chancelier » depuis il parvint à l'Ev&kè de Frcjus, le Pape qui l'eftimoit le transira à farchcvê.hè d'Avignon 9c duix ans après il le fit C.trdtnttl, Louis d* Bavière en ijt8. étant à Rome 1: fit dégrader de la Papauté & fubftima m fa place Pierre R«m?chs de Coloria General des Cordiliers , cclmf ci apés divcifcs avantures s'étant laide prendre fut mené à Avignon, où il demanda pardon au Pape la corde au col: je-iii XIII. mourut en 1434. âgé de 90


ans on luy trouva la valc u' de vingthu t millions de Ducats & d'autres difenc dix fept cens mille Florins d'or.

XX XX. La Philofophie donne quelquefois la confiance qu chc inspire.

fcpitcâe rrçOc un grand coup fur la titu bc, il dit froi tcmcnt à cc lui qui le luy donnoit, prenez garde de la n"

Pre « TaiiUc rcdoublt , tnforte qu'il lui cafla l'os » Epitcttc luy répondit AVU; Jt n-êmctranquillité J vexons atois je pas lien dit, que vous jbùtex* à me » on;pre la jawle.

La Lampe de terre dont ce Philofiv plie éclairoit Tes veilles fut veudue trois mille Dragmes c'eftà dire , pi é* de deux cens livres de nôtre monnoyc.

X X X XI. Charles - Quint étoit pîtis grand coureur que grand Conquérant , il fie cinquante voyages difFcrcm, nuit" en Allemagne » Îtx en Efpngnc, r pt m ItAlie, dix en Fiasidre. quatre en Fmnce t deux en Angleterre « deux en Afrique , autaiu fur 1 Occan & huit fur la Méditerranée.

X X X X 11. Les Romains place- rent l'Honneur au rang des Divinitez , & luy érigèrent des statues , on les mettoit o dinairement avec la Vertu.

Les Temples éioicnt difpoftz de manie*


re qu'on ne pouvoit aller à ccluy dr l'honneur fans palTer par celui de la vertu. Marius qui les fit bâtir ordon na qu'on ne les élevât pas beaucoup pour iniinuer aux pCI fonnes qui y entroient de dcincu cr toujours dans de bas fentimens d'cux- même, Une réflexion que nous devons faire , iftccllecy , il n'y a pas de plus belle gloi re que celle ou l' on parvient par des voycs innocentes , il n'y a point dr folide gloire que celle dont on joui fans orgueil.

X X X X 111. Jacques Callot é oii un bon Graveur , encore meilleur Citoyen. Louis treize ayant afllcgé la Ville de Nancy, envoya quérir Callot & luy dit de reprefenter cette nouvelle conqutftc , comme il avoit fait le Siège de la Rochtlie & la ptife de l'ilb de Ré. Callot qui éioit Lorrain , fupplia fa Majcflé de fen difpcnfer, parce qu'il avoit trop de repugnance a faire quelque chofe contre l'honneur de fon Prince & la réconnoidancc qu'il devoit à fa Patrie. Le Roy approuva cette ddicatdlè , & eftima le Duc de Lorraine bienheureux d'avoir des Sujets au fil anccHonncz. Plufieurs Cou ru fin s portèrent Louis treize à fc faire obéir,


Caltot qui craignoit qu'on le forçat de graver le Sicge de Nancy , répondit .ivcc fermeté , qu'il le coupcroit plûtôt le pcûcc, Mais bien loin que le Roy luy fit aucune violence , il continua de le traiter favorablement & luy promit joo o livres de penfion s'il vouloit demeurer en France , Callot peu tenté de ces otfres témoigna qu'il ne pouvoit abandonner le lieu de (à naiflance > il y mourut peu de temps apréf, X X X X 1 V. Les Habitant d'Amyclas Ville d'Italie s'étoient fi ridiculement attaché à la Dottrine de Pitagore , qui deffend de tuer les animaux qu'ils aimoient mieux fc laitier piquer aux Serpens & prendre la fuitte que Je faire mal à Ces infc&es, où on ajoute qu'ils fe tainerent égorger par leurs ennemis plutôt que de rompre le filcncc de là cft venu ce proverbe , Amj* du perdtdtt filent mm.

X X X X V. Le mot de pâfquiHAdt n'tft inconnu à perfonne , celles de Monfieur le Noble qui parurent vers la fin du dernier Siècle, ont trop divertis le Public pour ne pas luy avoir donné une idée jufte de la lignification de ce mot, en voici l'origine. Dans une des Places de Rome il y avoit une


Statue de marbre qu'on nommoit Pdf(filin, ce l\tfquin étoit un Savetier qui vivoit il y a environ deux cens ans, il étoit railleur Se railloit même alïës finement • fa boutique étoit remplir de gens qui prenoi:nt plaifir à entendre les traits qu'il larçoit contre toute iurtes de pcrlonncs, npi és Ci mort on trouva finis terre proche de fa boutique une Statue de Gladiateur J à laquelle faute de fçnvoir Ton nom on donna ce'ui de Pnfquin , elle fut élevé en cet endroit, l'on y attachoit pendant la nuit det Billets Satiriques contre ceux dont l'on ofoit médire ouvertement. Cette licence continue , & même augmente de jour en jour, il (èrnblc qu' elle loit autorifée, car ces Virs Latins font gravez fur le marbre.

Pafqttimts tram; nunc lapis for/an apts, quia pungo Dit ttbi culcum , fi fi'trnis acttleum Etiam mcllUus ungo: Veritas dlCt iftvoj, Et fille pnrgo. Si /apis* yindi I apt dent Jlfagis lepidum quant hvidnm.

Vrnere fal'tbvs infoU Vt Ltne ftptas


Calcivitt cirfctis ohm ftavi Nhhc rcitf'S pc.ii (as f/ejjiis t nettle*» Vbi in ItiptdtcimtM Spermj lnpidunmim.

X X X X V 1. Le Ma cclial de fiison fe diftingtia par rcs ferviu s imrortans tous le Régne d'Henry le Grand.

Ce Prince l'honora de Tes bonnes g, aces & le combla de birnfait!. Mon* fleur Biron dont l'cfprit étoit violet* de emporté fit quelques remuement t la perte de fa Charge de Grand Ami.

ral de France Acheva de luy faire ou* blier ce qu'il devoit au Roy , il traita avec les ennemis de l'Etat » Ton obftition fut fi granic à avoiier (a faute à Henry le Grand qui l'en follicita quatre fois, que Sa Ma jifté le mit entre les mains de la Juftice : Le Maréchal convaincu du crime de léxe Majiftéfut condamné d'avoir la tête coupât Ces biens tonfifqucz, 6c la Duché de Biron étein- te. On executa cét Arrcft dans la Cour de la Biftille le JI Juillet 1601. ac on enterra fon corps dans l'Egltf? de S. Paul.

XXXX VIL Alexandre le Grand a'moit fort les Sçivans « chacun fçiit l'iftimc qu'il failoit d'Homere il mit


(on lliade dans cette précieufe callet.

te qu'il trouva dans les dépouilles

de Darius, ttt pretiofiffimnm ammt httwani opus c]»am maximi diviti ope re fervaretnr. C'eft ainfi que Pline en

paile dans le @ plus fort de les conque (les, temps où il avoit befoin d'argent pour fubvenir aux dépenfes de la Guerre ; il fit prefent à Ariftote de quatre cens talcns qui compofent prés de i/ooooo. de I ivres de nôtre Monnoyes.

& cela pour avoir les chofes necellaire aux cxperiences publiques ; lorfcnie ce Prince ordonna qu'en mit tout àfu & fang dans la Ville de Thebes , il fit défrnccs en même temps qu'on touchât à la maifon où Pindare ce fameux Pcetc Grec avoit demeuré cent années auparavant. Cette feule maifon fut conft rvée.

X XXX VI II. Julien dit l'Aponat , parccqu'il abandonna lâchement la Religion Ctêticnne , & Gallus fon frerc avoient reçu ta Clericaturc dans un même temps, & exercé les mêmes fonctions & étoient neanmoins d'une humeur irés-differente & Dieu même mon.tra ce qu'on dcvoit craindre de l'impicté de Julien, Ils entreprirent de bâtir à frais communs une Eglifc en l'honnenr du Martyr Mammusi la portion qucfeiloit faire


faire G-IIus fut bien-îôt achrvJ:, au contraire » l'ouvrage de Julien ne pouvoit avancer. La terre repoufloit toûjours ta fondemcnt, & une main invilible abbàtoit du ant la nuit les murailles qif'on avoit élevées le jour.

X X X X V 1 II. Maurice General (les Arméçs de l'Empereur Tibcrc Empereur d'Oiient » ayant besoin do Gens de Guerre , ordonna en jpi que pas un Soldat ne pourroit fc faire Moin? qu'api é:» avoir accompli le temps fie la Milice, Saint Gregaire qui troll- , yoic cette Loy injufte en écrivit à l'Empereur , dans ce temps un Roy des Arabes s'étant avancé dans la Thrace mennçoit la Ville de ConHantinople d'un Siége terrible. La maladie contagieufe qui fe mit dans l'Armé.* de ce Bas bare à & qui luy fmporra les fils qu'il avoit , l'empêcha de s'avancer davantage , il avott fait environ douze mille priCmnicrs.

& comme on parloit de la Paix , il offrit de les délivrer à condition que l'Empereur donneroit un dcmy Ecu pour la rançon de chaque Soldat, Maurice le refuist , & le Prince Barbare les fit tous palier au fil de l'épéc. Le peuple de Conftantinoplc in*


fl'n Iliade dans cette précicufe calTet.

te qu'il trouva dans les dépouilles

de Darius , ut pretioftffimnm ammt hu,nt am opus 'I'M'" ntaxtme åitlit; ofert

fcrvaretitr. C elt ainli que Pline en paile dans le plus fort de Ces conque îles, temps où il avoit beroin d'ai gent pour ftibvenir aux dépenfes de la Guerre » il fit prefent à Ariftote de quatre cens talcns qui compofent prés de i S o o o o o. délivrés de nôtreMonnoyes, & cela pour avoir les chofes neccflaire aux cxperiences publiques ; Iorfcuie ce Prince ordonna qu'en mit tout àF u & fang dans la Ville de Thebes , il fit défnces en même temps qu'on touchât à la maifon où Pindare ce fameux Pcëte Grec avoit demeuré cent années auparavant. Cette feule maifon fut conft rvée.

X X X X V III. Julien dit l'Apoftat , parcecui'il abandonna lâchcmcnt la Religion Ctêtienne , 6c Gallus fon frereavoient reçu la Clericaturc dans un même temps, & exercé les mêmes fonainns & étoient néanmoins d'une humeur iréç-ditferctite & Dieu même mnn.

ira ce qu'on devoitcraindre de l'impieté de Julicn, lis entreprirent de bâtir à frais communs une Eghrc en l'honneur du Maityr Mammns, la portion qucfailoit faire


f.i*rc G-Ilui fut bien-tôt ach've? » au contraire » l'ouvrage de Julien ne pouvoit avancer. La terre repoufloir r^ûjours le* fbndemeni > & une main invilîble abbâtoit du ant la nuit les niui ailles qtf'on avoit élevé;s le jour.

XXXX VI II. Maurice General des Armées de l'Empereur Tibcrc Empereur d'Oiient à ayant befoin de Gens de Guerre , ordonna en J 92.

que pas un So'dat ne pourrait fc faire Moine qu'api ravoir accompli le tempi la Milice. Saint Grégoire qui trou* oit cette Loy injufte en écrivit à l'Empereur * dans ce t?mp! un Roy des Arabes s'étant avancé dam la Thrace memçoit la Ville de Conflantinople d'un Siège terrible- La Maladic contagieufe qui Ce mit dans l'Armé.* de ce Barbare. & qui luy emporta les fils qu'il avoit, l'cmpcclia de ".avancer davantage , il avoit fait environ doute mille prifSnnicrs , & comme on partait de la Paix , il offrit de les délivrer à condition que l'Empereur donneroit un dcmy Ecu pour la rançon de chaoue Soldât » Maurice le rcfu(a » Bc le Prince Barbare les fit tous palier au fil de l'épc". Le pcurle de Confia m «noi»lc in-


digne de ce refus le révolta, I/Em* pcrcur témoigna un grand rcptnrir, &r fit prkr tous les Siints lî-udelu'U ]iks & Religieux d'offtir des vœux au Cid pour lui , afin que Dieu Iny pardonnât , & le punit plutôt en ce niond: cju'cn l'autre, Phocas qui d" fi.npie Centurion s'étoit fort avancé a l'Ar mé;.' , re fit proclamer Empereur eu 601. l<. paurfuivit Maurice jufqurs auprès de Calcedonie où il fit mourir quatre de fes fils , & enfuitc il le fit mourir luy-même. On die, que dans ce pitoyable état il ne fi* p'aignoit jamais & qu'il prononçoit lluLmcnt ces paroles de David : fafins cié 1 obtint (y rectum judicium "mm » vous êtes jufte Seigneur, & votre jugement en équitable, XX XX IX. Le Tableau de Jalylits fameux Chaflcur de.l'Jflc de kilOdes peint par Protogenc conferva cet! :

VilJe, & voicy comment. Denutiius Roy de Maccdoine aflicgtnic Rhodes, elle ne pouvoit être pri(,:Rhodes , elle ne ftoit la nia i foli d.~ que du côté où ecoit la nuifon d.

Protogcnr» ce Roy aima mieux Kvir le Siège que d'y mettre le fcu & d perdre un ouvrage qni tic voit cirr ; jamais conf.ivc. Lvs îMoricns nnt


remarqué une autre circonUance, Demetrius ayant fçû que Protogcnc avoic choifi pendant le Siège une maifon hors de la ville , où il travailloit fans écre diftiait par le bruit des infhumens de guerre , ny épouvemé par la crainte d.s atmes , fit venir cc Peintre & luy demanda s'il Ce croyoit en fureté au milieu dis ennemis dts Rhodicns, il répondit avec confiincei

fe fuis perfittdé qnnrt vr.wd Prince comme Uemetritts ne fait la çtterre qu'à ceux de Rhodes & non pas mt.r Arts.

L. François de Vivonne la Chàtcneraye ayant reçu un démenti de Guy de J.trnnc demanda au Roy la permiflton de fe battre, la permiflion accorder par Henry fécond Sucer ffl ur de François premier qui l'avoit rtfufée , le Combat fc fit le 10 Juillet IJ47. dans le Parc de Suint Germain , le Roy voulut être temnÎn t & toute la Cour y affitta , -la Chï- teneraye reçût ptnliîurs bkllurcs qui le mirent bipn-tôt hors de di.ffjnce*» Jarnac qui pouvoit le tuer pria le Roy d'accepter le don qu'il luy fâifoit de la Châ;cncrayc qui ne voulut point fe rendre. Le Roy ordonna qu'il fut


poné dans fa Tente afin d'y être prnié. Le chagr in qu'il eût d'avoir été v.iit cu lny fit débander fa l'laye. il ftiomut trnis jours ap; es.

L 1. Les Onviagri d'Arifiote ont eu un (b t bien contraire » un Concile t.iiii à Paris en 1109. ordonna que tes Livres de ce Philorophe (croient bl'lllcl. & fit deffences de les lire fous pdnc d'Excommunication 1 parce qu'ils f.iv Mifoicnt , dit-un, les erreurs des M retiques. En ujt le Pape Grégoire IX. rcnotivclla les ondmrs diffcnces, jul'qu'à ce qu'on dlc revû & corrigé te qui pouvait donner lien aux hercfie,. AlbI. t't le Grand & Saine Thomas d Aquin , ne laiflcient pas néanmoins de faire des Commentaires fur Arinote. on croit qu'il. en a voient une permiflton du Pape. En 1448 le Pape Nicolas V. approuva ICI Ouvrage* d'Arirtote & en fit faire une nouvelle Tradu&on Latine a depuis cc temps a continué d'enfeigner fa do- ftrine t & en 1614 ceux qui voulurent foûtenir des opinions contraires furent condamnez par l'Univci fué fi par le Parlement de Paris , tout cela prouve bien que Ics hommes ne décident pas avec lumhrcs & que la veiité


ne le montre qu impatiaiteme ntukur efprit.

LU. Herode pouffa fa cruauté ti loin qu'il entreprit de punir, mcW apl i. fit mort , la joye quil fçavoic que les Juifs en auroient. Il donna ordre d égorger toutes les pcrfonirs d* qualité qu il tenoit en prifon, auflt-tôt qu'il auroit rendu l'rfprit , afin que chaqu; famille coufidcrable eut iujet de verkr de* larmes quand il funimit du monde , & qu'on pût confondre leur douleur en l'attribuant à la perte de (a perlonne.

LUI. Une femme de Smyrnc tût aceufée devant Dohibella Pioconful dans FA lie à avoir cmpoifonné fon mat y, parce qu'il avoit tué un (ils qu'il avoit cù d'un premier lit , Dolabdla fc trouva embarrallé , il tic pouvoic abfoudre une femme criminelle , mais il ne pouvoit aufli condamner une mcrc qui n'étoit devenue coupnblo que par un jufte cxcez. de tendreill i il renvoya la connoilîance de cette affaire à l'Areopage qui ne pru la décider » il ordonna feulement que l'accufatutr & l'acculée, c'cft«à-dire , lemary & In femme , comparoitroient dans cent ans pour c.rc Tuizcz en dernier l'cfiort,


L I V. Le Pape Urbain V. demanda un jour ati Cardinal Albornw à quoi il avoit employé les grandes rommes d'argent qu'on luy avoit fait tenir pendant la Consulte d'Italie } le Cardinal à qui il étoit glorieux de rendre compte fit amener un chariot chargé de gons , de verroux , de ferrures & de elefs » & dit au Saint Perc , donne K; vous la peine de regar» der dans la Cour de tôtre PnUts , les femmes que VINS m'avtt. envoya, ont été employées à vont rendre M',Û- tre de tomes les Pilles dont vens VOYft les clefs dans ce chariot » le Pape charmé de la generofité d'Alborncz l'embra(la& le remercia des grands ferviecs qu'il avoit t endus à l'Eglilc.

L V. Lt D blbthequc de Saint Vi..

ébr cft un ctft de la libéralité de Mr du Boûchct Cjnfeiller au Parlement mort en 16/4 âgé de 6 1 AI1; il lailfa Tes livres au l'ubiic par Con Te..

ftamt nt. & les mit comme en d4pôt entre les mains des Chanoines Regitliers de l'Abbaye de Saint Viéhr , il leur a légué un revenu conûder.b' c pour l'entretien & pour l'aulmentation de cette Bibliothèque. Meilleurs les Avocats Généraux du Parlement


3111I a iupplié de feiller à 1 exrciuion de Ces volonté* , y font une vifite tout les ans, elleeft ouverte te Lundy » le Mercrcdy & le Samcdy.

LV1. Moniteur Bateau Intendant des menus Pîaifirs du Roy & frere aîné de l'HlulUc Moniteur Delpreaux, montra dés la première jeunerfe brin- coup d'inclination pour 1 étude. Il tût pmi" Pere , Gilles Boifleati Greffier de fa Grande Chambre du Parlement de Paris ; cette profcflîon engagea le fils à Cuivre le Palais, il exerça quelquetemps celle d'Avocat » ennuyé peutêtre de ce métier ingrat pour la fortune 6r prefquc incompatible avec Ici belles Lettres » il prit une Charge à la Cour. Son Pere mourut avec leïeul titre d'homme de probité, car il ne laifla pat beaucoup de bien à fes enfant i Voicy une Epig amme en forme d'Epitaphe que fit Moniteur Bjifleau Con fils aillé qui étoit alors très-jeune & Avocat nouvellement reçû.

Ce Greffier dont tu voit l'îmaft » Travailla plut de fixante an) , Et cependant M fit enfant, JI. Uijfé Penr tout part a te ,


lteattcottp (t honneur f peu a htm An , Pont /en fils Laurent tnragt* L Y 11. Cambize Roy de PciTc avoit choifi Prcxafpc pour (on Confidcnt, Ce Favori ufant de la liberté que donne ce titrc, s'avifa de remonter à (on MaÎtre, que fes cxccz continuels obfcurcilloicnt l'éclat de mille belles allions : Cambize indigné de la licence de Prcxafpe rcfolut de s'en venger i quelques jouis api és é:ant yvrc il tira une flêche dans le cœur du fils de at indiferet Confident, & luy demanda pour luy infultcr d.tvant.-»ge , s'il connotjfoit quelqu'un qui tut plus d'adrejfe avant même que lavoir Iti. Prexafoe pour ne pis irriter fon Roy luy iép:mdit : qu'un Dieu rle pouvait fa* mieux tirer. Les hommr s patient tl'uiu extrémité à l'autre, Picxafpe reprend trop halJinh nt fim M aître & enfuit? il le loue d'une ma.

niiiere odieuse. I.a nature bldléc de- voit luy arracher des termes d'indignit iOUt niais la flatterie qui l' cmpotte fur ces feiitimcns luy fournit des cxprcffioiis dettftables.

L V III. I/P iniquité a fourni de grands exemples de pieté » Plutarquc


Si Valere Maxime donnent de g andes loiungcs à t'aaion de Luc:: Alhin.

aufli tôt qu'il apjv'içu: le l\cuc du Rojjnulus & les Vcftales qui emportoient à pied les Imigcs des Dieux pour les fauver de la fureur impie des Gaulois vainqueurs , il lit décui* dre fa fcntme & fes enfans d'un chariot qu'il conduifoit pour mettre à leur place des perfonnes que leur titre luy rendoit faciécs , préférant ainfi l'honneur de la Religion au fa lut de Ci famille , il les mena jufqu'au Bourg de Ce ré où ils fe retiroient, L 1 X. Anaxarque Phi!of>phe fut particulièrement cftimé d*A :t:xand¡ e le Grand, qui commanda de luy-donner tout ce qu'il voudroit , il demanda cent talcnsi les Officiers éuminz rapportèrent la chofe à Alexandre , cc Prince ordonna qu'ils iuy futîem comptez » & il dit : Je convois y* Avm~ xarqnt tft de mes amis, pnifatt il rxt* ,(1 une cbpfe digne de ma Grandeur CT de c"',n pouvoir. Ce fut cc JPhi-* lofôphc qui détourna Alexandre de la folle penfé: qu'il avoit de fe faire anpeller Dieu. Un jour qu'il éioit à la table de ce Roy qui luy demandoie ce qu'il difoit du repas , il luy té-


pjndit , qu'il n'y anroit rten a fill- haiter fi Ion avoir fervy la tete d'un certain grand Seifnenr > en même ~neur en MCMC temps il regarda Nicocrcon Tyran de Cypre Ton cnnemy, Ce dernier en fut tellement offlnfi qu'aptét la mort d'A.

lexandre il le fit piller dans un mortier avec des marteaux de fer. Le Philofophe intrepidc bravoit la cruauté du Tyran , 6i comme Nicocreon le menaçait de luy couper la langue) j, t'en empêcherai bien tjfeminé jeune homme , répondit Anarxaquc , & en effet J'ayant coupée avec fes dents & tournée durant quelque temps en fi bouthr » il la jetta contre le vifàge du Tyran «qui en écuma de colère » il faut avoticr que la Phàîofophic a quelquefois aflkété des conitanccs auffi rares que la Religion cil capable de produire.

LX. Le Philofophe Dion étoit un homme à bons mots t Plutarque en rapporte quelques uns) en voicy les nicillctiri. Il n'apprnuvoit pas le mariage , fondé fur ce qu'une Uide faifoit ftMI dU coeur , & me belle a la téteUn Grand lu y d-mandoit une grâce, il luy téponuit: Si vout tlD,,[rt que je flolU l'acier de, fait*, s m en prttr» watt


fi.' t tntt,. tAi Vogt-mime. Ou ne jf.tit > diibit - il, d'un cnvr * mé'ancoliqnc > j il lu;, tft arm i dti mal, cu du bien aux amrtt.

L X J. La p!us ma jeftueufe Proccffion que l'on ait jamais vue cft cclle qui le fit en ) J J 1, ce qui y donna, lieu fut la hardie (le des Hérétiques qui tvoient femé publ quement des libelles remplis de blafphémes horribles contre la Sainte Eucnaiiftie , & de cruelles menaces contre la perfonne du Roy , juCqLi'à les afficher aux poiics du Louvre & à celles da la Chainbre. François premier qui étoit alors à Blois revint à Paris, les Authcurs & ICI Complices d'un li abominable attentat furent pendus , & on décréta les Herctiques. Il ordonna dans ce même temps une Proceffion foh mml* le pour réparer l'outrage f.t:t à la Religion. Tous les Ordres Religieux , tous les Prêcres Séculiers, le Chancelier, le Confcil , le P.\Ilcmcnt en Robes rouges, la Chambre des Comptes , les autres Compagnies & ta Ville avc Ces Offiders y affûteront.

L'Evéque de Paris Jean du B.:lIay te* noit le Tiéi-Saint Sacrement finis un Dais magnifique porté par Mon*


leigneur le Dauphin , par lei deux Frères les Ducs d'Orléans & d'AngoûIlerne , & par le Duc de Vendorme premier Prince du S-iiie, le Roy fuivoit immédiatement teie nue & un H.iinbrau à la main accompagné dis Princes, des Ofticiers de la Couronne » des Cardinaux. Evequci & Ambalfadcurs * marchant deux à deux & ihaïun tenoit un Cierge allumé.

Cvtte angulle Cerc morve fut nH?ée d'une ag éable & nombteufe iimpho* nie. Ou alla ainfi jufqu'à Nôtre- Dame.

Lr Roy monta dans la grande Salle de l'Archcvéché eu après setre aflis dans un Trône magnifiquement pié* paré , il exhorta par un difeours ués- patctiquc les nilifUns à profiter con(t animent la Religion des Rois ticsCli êciens. Le meau- jour vers le foir fix Luthériens qni avoient été condamnez par Arrift du Parlement furent foulez à petit feu , il fcmble que pir cette punition exemplaire , on voulut achever de rcparer l'audace & l'impiété des prophanatcurs.

LXII. La Loy Mnncrale dont Cinciui Se nantir Romain fut l'Authtnr , dtffendoit à ceux qui b iguoktit les Charges de parojtre aux


Aucmbiez avec une double Robe 1 foui laquclle il pulUnt cacher de l'argent » comme ils avoient cofttume de taire 1 pour aehàer les futf'ragcs du peuple , qui n'éioit que trop difpofé a les vendre.

($ds» Toutes les Hiftoires enfcmble ne renferment rien d'auiri tragique que les Troubles de la Grande Bretagne , où il cil parlé de la mort fd- nette de Charles Stuart. Les Com- mimes nommèrent un Président le des Com m blaires pout luy faire Ton Prncct. Jean Coule Procureur General l'a.:cnr. au nom du peuple d'être Tyran , meut trier » entumy irréconciliablc des libertcz d'Angleterre. Le Roy fommé de répondre déclara qu'il tic reconnoiiloit point de tels Juges, cependant il demanda un entretien avec les Seigneurs de avec les Communes 1 cette grâce lui fut rcfuféc ; on le condamna d'avoir la tête tranchée. l'Evêque de Londies ayant piéché te lendemain levant luy , les Chefs des Conjurez lu, prefenterent unMemoireoùtetLoix&M Relgion du Royaume étoient emiercment blefiecs.

ils promirent. s'il le fignoit * d* luy (àuvwr la vie : Sa Ma)elle témoigna


qu clic préferoit la mort la plus iufame à une aufli lâche complaifancc.

La Chambre des Communes piquée de ce refus ôta dés ce moment tontes les marques de la Royauté ; fi!

arracher les aimes & brifcr la Statué de Charles Stuart qui écoit dans la Bourfe de Londre*. Le Mardy trente de Janvier fur les dix heures du mntin il hlt conduit du Palais de Saint lu;2ues à ccluy de VVitehal environné d'un Rfgiment d'Infanterie qui m1r- choit tambour bâtant, Enfcignesdéployées > le Roy entra dans fa Chambre ordinaiie & Ce prépara à mourir Chtétienncmcnt. On a obfrrvé que l'Evangile de ce jour écoit le vingt* feptïéme Chapitre de Saint Mathieu où eft décrite la Cabale des Juifs contre Jtfm-Chrill i l'Echaffuit dreflé pour cette ho- r ble (xectitioti étoit cou- vert de drap noir , la hache ctoit fur un billot , & le biot paroilloit rc.vêtu de q-iare gfoj annearx de fer pour y ait-clie le Roy au cas de rcfinance. Le n,enc pt uplc accourut à ce fmufte fptÉbcle & n'ût pas le courage de s'oppoC r à la cruauté des Conjuicz. Le Roy monta fur l'Ethart-ut d'un air intrépide 9c décla-


ra qu tl mouroit innocent. Il apperçût deux fcelcrats mafqucz qui avoienfc é.é choifis pour executer tét abominable dcOèin, car l'Executcur de la Haute Juftice avoit rcfufé de tremper Ces mains dans te ÍànR de fon Roy.

Sa tête fut abbatue d'un feul coup, elle fut mife avec fon corps dans un cercucit de plomb. L'Evêque de Londres le conduifit à Vvindfor & le fie mettre dans la Chapelle Royale auprès de Henry VIII. fans autre infcription que ccllc-cy, Charles Roy d'.i'tngltltrre; parccque les Conjurer ne permirent pas les ceremonics ordinaires. Ainh finit ce jufte & malheureux Prince dans la quarante-neufviéme anné.. de fon âge & dans la vinAc-cinquiéme anrée de fon Règne. Le lendemain de ra mort arrivée le jo Janvier 1649. Les Communes défendirent fur peine de trahifon de ptoclamer Roy le Prince de Galles & ordonnèrent que la nation feroit gouvernée comme une Repu* blique par un Confcil de quarante perfonnes choifics. Cromwd içûc habilement fc renire M/ure de toute l'autorité.

L X111. Efchincs Atheuien de na-


tion fut aulli bon Poète qu'Orateur i les Grecs donnetent le nom des tiois Grâces à tro s Oraifons qui rdlcnt de luy , & celuy dzi neuf MufrS a neuf de fes EpÎtre, i ce qui a c..é fait (ic même en faveur de l'Hiltoire d He rodotc. Ellhines ne vouloit pas de bkn à Dcmotflunc ; dans l'iniluif- Tance de fe venger ouvertement , il accufa Ctelîphon qui le protegeuit. Dcmofthcne dcfiindit fa caufe » Efêhinc, fut exilé. Il vint à Rhodes où il en feigna la Rhetorique, Un jour qu'il lifoit devant les Rhodicns fa pièce contre Cteiiphon il en reçût des louanges extraordinaires , ils ne pOlI voi. nt s'imagincr qu'il eût été envoyé en exil.

Aprl's avoir prononcé cette harangue, Efchincs bien loin de fc pré valoir de tant d'app'audilTlmcns qui fembloient favorifer fa jaloulîe contre D:mofthenc, leur répondit modeftement , VCHS ne feriez* point fîtrpris fi vont entendit Demflhene. Par ce procédé honnête & généreux il perfuada que la haine ne le dominoit point allez pour le rendre in jufte. L'envie qui regne aujourd'hui parmy les Sçavans ne leur mfpirc @ pas la même moderation , ils niéprifcnt tout ce qu'ils


nom point fiait Se ne peuvent jamais croire que leurs concurrent (oient dignes de louanges.

LXIV. TTn des CapÎcainu de Cyrus nommé Chryfanres étoit fi exaft Oofervateur de la difeipline au'ayant fou cimcmy en ra putnance, il luy fit grace & ne voulut pas le tuer * parce qu'il entendit fonner la retraite. Cyrui luüa cette lIaion, LXV. Demonicc jeune fille Ephe.

fiennc promit à Brcnnus Prince des Gaulois de luy livrer la Ville d'Ephek , pourvQ qu'il luy donnât tous les Toyamc de cette Ville » B ennus Ici luy promit ) atiffitflt qu'Eptnfc fut prife, il commanda à Tes Soldai de jetur dins le fein de D.monice tous les J'iyuix qu'ils avoient pillez i la quantité en écoit telle qctc cette fille en fut accablé; êc fe trouva enft velie dans les Colicu f Jc. B/aftelcts & les Diamans.

L X V I. C'eft abufcr de la vidoirc que de la lignater par des cruautet.

Bizile fécond » dit te jeune , Empereur d'Orient (urnommé le Dompteur des Bulgares, eût en 10 1 J. un grand avantage contre Samuel qui étoit leur Prince , l'Empereur tua une partie de


ces troupes & luy prit quinze mille prifonnicrs, on peut (lire qu'il. furent plus malheureux que ceux qui moururent les nrmes à la main. Car Bâiilc leur fit crever Ici yeux de donna un borgne pour Guide à chaque Compagnie de cent hommes , il les envoya ainfi à Samud, qui mourut de déplaifir apré* les avoir vûfr's. Cctre barbare action a beaucoup diminué la gloire de Btii'e qui d'ailleurs écoit iluftre par l'éclat de quelques vertus. il mourut fubitement ipréi tm Règne de cinquante années.

L X V 11. L'Hi(\()Îre des Amours de Theagene & de Carielte t a pour Autheur Heleodore de Phenicie , qui vivoit dans le quatiiéme Siècle « il compotà ce Livre dans Ca ieunelfc" & tut depuis élevé à l'Epifcopit.

Cette dignité qui le vouoit enticre- ment aux choies faintes ne le rendit pas infcnfiblc à la gloire criminelle d'avoir fait un Ouvrage profane. Il ne voulut ny le fupprtmer ny le dé.

favoiier. Cét entêtement obligea ht Evéques de Trace atft mblez de Il dépoter il n'y a pourtant que Nicephore qui parle de cette dépofition piéicnduc , Ici autres n'en difent mot.


L X V111. Simon convaincu d un crimc fut condamné à mourir de faim dans une prifon » fa fisle obtint du Geol icr la prrmiflion de le voir tous les jours « dle luy donnoit à teter & Itiy fauva aiiift la vie. Le Geolier fiu.

piis qu'un homme qui ne mangeoit point véuit aufli foi g-temps , car il empechoit avic foin que cette fille ne luy portât aucune nOltr! i: urc, examina ce qn'cl'e faifoit avec fon pcrc, il apperçût qu'elle luy prefentoit Ccs mimmelles comme à un enfant Cette aetiun fut rapporté: aux T>îgcs » ils firent grâce au pere coupsbis en faveur de la fi le tend e Ht reconnoilFau* te , & affilièrent à l'un & à l'autre une pedioti, Le 'icu où étoit cette prifon fut confatié par un Temple à la Dcdfc Pieté, on y peignit un Ta- b'cau qui reprefentoit l'aftion dont 1 on vient de farter, les Copies de ce Tableau qu on appelle un: Charité Romaint font nombreufci ; comme on pt étend que celle qui nourriilbit ainfi fon pere é;oit fi'lc » on regarde comme un miracle de la nature le lecoursqu elle procurait à fon Pere.

LXIX. Le corps de Germanicus ayant été biulé fclon la coûtumc des


Romains, Ton cœur psnOt tout entier au milieu des fiâmes. On a remarqué la même chore de la Pucelle d Or- Itlnt, A l'égad de Gcrmanicus il y a voit une circonfatncr particulière , l'Empeteur Tibcrc le fit empoifonner par le miniftere de Pifon Gouverneur de Syrie , & c'eft l'opinion com- mune que cette partie éunt une fcii imhue de Venin ne peut jamais lire cou fumée par la violence du feu.

LXX. Pail du Chàtelet Avocat General au Parlent-nt de Renmi depuis Maître des R/quêtes , & enfin CnnfuNcr d'Ëtat * étoic fû t confideié de tout. XIII. , un jour qu'il foiiiciiolt avec chaleur la grace du Duc de Montmortilcy. Le Roy luy dit. 1, ptï r,t quo ÂîwfitHr du Cbâttltt vestdroit Ateir perdu un bhU four fmver Mwjitar de ÂtMtmertmy » Il fit cette belle Si prompte i tj!oncr, 7# vmdr>ih » Sire , les A'tI,i,. ferd* tous det4x , ear ils fine muftis 4 vâ- irt S't'lN" , & en aveir Jamé un qui veut a tA!,"; des Batâilla & qui Iveoi em tâgnemt encore.

Mon fie ur Peltfîbn re marotte de luy un autre trait. Monfieur du Chfttekt avoit été conduit à Villepncus par ki


0 Jlres via Roy, quelque tempi après é;rc forti de cette pri(.¡!\ il revint à la Cour , le Roy feignit de ne le pas regarder comme par une efpecc de chagtin de voir un homme qu'il vcnoit d~ punie, Monlimr du Châtclet s'approclu de Moniiuir de Saint Simon , & luy dit » Je vont prie Mon.fttnr de dire an Roy que je lu, par40nnt de bon cœur & qu'il me fitjfe 1 honneur de me n^trder* Ce trait Ht plaîfir au Roy , il fit Ivtnne mine à Moniteur du Châtclct & le carre flk.

L X X I. Valere Maxime parle de J ux freres nommez Coëlius, qui ac - eufex d'avoir tué Kur pcrc Titus qu'on , ", d h avoit ttouvé égorgé dans une chambre voifinc de la leur furrnt renvoyez > parce qu'on les avoit furpns dans un tianquile & ,% profond fommeil. Les Ju ges ne purent jimats fe perfuader que la nature toujours la première à nous reprocher certains crimes , permit à des parricides ; un repos que de moindres coupables n'auroient pas eu , en effet on ift a^ité malgré foi, le trouble du cœur 6 empare du viCt.

ge , il faifit toute la perfonne du criminel, & s'actufc par Ton propre fi-


lence , ou s'il parle c cft plûtôt pour hâter fa condamnation que pour tra- vailler à fa deffènce, LXXII. Huneric Roy des Vanda.

les en Africiue qui vivoit dans le cinquième Siècle a été un des plus grands perfecutcurs de leglife ; à la perfualion d'un Evëque Arrien , il bannit pi és de cinq mille Ecclefiaftiques » pu'blia divers Edits contre les Catholiques , & en fit mourir jurclu'à qua* tre cens rftillc par des tourmcns inoüis.

Son frcre & Ces rnfans furent les victimes de fa cruauté.

L X X Ill, Jean de Launoy Doreur de Paris de la Maifon de Navarre Originaire de Normandie , au Dioeéfc de Coûtanccs cft mort en 1678. après avoir patTé fa vie dans un travail continuel , il n'y a pas d'homme qui ait plus èait que luy, il a taine piès de 70. Volumes de la façon prcfqne tous en Latin. Il éoit bon critique , il avoit beaucoup profité des entretiens familiers qu'il avoit eu avec le Pere Firmond , il a combattu prcfque toutes les anciennes Tra* dicions des Eglifes de France fondant fonfentiment tul' les Epoques de Sulpice Severe & de Grégoire de Tours.


LXXIV. François Armcllino na- quit à Pcroufe de parens peu illiiftres.

11 réfokit de s'établir à Rome où il commença par follicitcr des Procéç ; il Ce rendit habile Maltoticr, cette Induftric le fit connoiftrc an Pape Lcon X. Ce Pontife fatisfait des moyens ou' Arrnellino donnoit pour trouver de 1 argent, le créa Cardinal en 1/17.

luy donna un Gouvernement , & le fit Intendant de Tes Finances. Cette é\:vation luy fufeita des envieux , & fin nom devint en execration parmy les Peuples , jufque-là que dans un Conlirtoirc où l'on pailo.t de chercher un fond pour fubvenir aux neccflltez de l'Eglife , le Cardinal Pompée Colomna dit hautcment. il ne fattt y tic faire écorcher Armcllino & exiger UJI ejttatrin de tous ceux 1"; feront bien* aifes de voir fa peau , l'argent tjuonc» tirera produira soue fomme confiierable• Mais le Cardinal de Mcdicis dans la himille duquel i! avoit été adopté prit Ton patty , & ayant depuis été élevé au Pontificat fous le nom de Cl ment Vil. il le gratifia de 1 Ar..che vë.hé de Tarent? & de pluficurs autres Ben ficcs tonli Icrables. Bientôt aptes il fut nlTLgé avec le Pape


dans le Château Saint Ange , fc if mourut de dép<ainr d'avoir perdu tous les amis qu'il avoit à Rome dins le temps que les Impériaux s'en rendirent Maîtres. Le pape Ce confola de cette mort qui luy procuroit deux cens mille F. eu s en terre » il s'en fervit pour payer fa rançon , car ArmeIJino mourut fans avoir fait de Teftamcnt.

LXXV. Jean de Carvayal Gentilhomme Efpagnol injuftement ateufé d'avoir commis un meurtre fut précipité par l'ordre de Ferdinand Roy de Caftille du haut d'un rocher , on remarque qu'avant fon cxccution il njounu cc Prince trop credule à comparoîcre devant le Tribunal do Dieu dans trente jours , & que trente jours après fon cxccution Ferdinand mourut fubitement.

L X X VI. Lorfqtie Felix Pcrctti, depuis appcl'é le Cardinal de Montalte, m été créé Pape fous le nom de Sixte V. la Signora Camilla fa lœur fut mandée à Rome. Quelques Cardinaux aveitis de fon arrivée jugèrent à proposd'aller au devant d'Elle , & croyant faire leur cour au Pape , ils firent habiller en Prinaue cette foeur qu'il aimoit avec dillinltion , i!s la pre fentcrent


tcrent ainfi au Pape , mais Sixte V.

furpris de la voir dans un tel équipa.

ge feignit de ne la pas connoître.

Camilla qui s'appercut de la delicateffe de fon frere parut le lendemain au Vatican avec Tes habits ordinaires , alors le Pape ferobrafla & luy dit , Vota êtes aprefent ma Sœur » & j, ne frétera pas qu'un autre que moy tout donne la qualité de Prtnctjfe ) il la pria de ne luy demander aucune grâce , chofe qu'elle obrerva avec tanc d'exactitude , qu'elle fe contenu d'obtenir des Indulgences pour une Con Prairie dont on la voit fait P/otc&ric.

LXXVII. Jean Hus qui renouvella dans le XIV. Siècle les erreurs des Vaudois & de Vuicles fut condamné en i 4 i j. à être brûlé avec fts Livres. Un Authcur de fa fuite qui étoit prefent à (on fupplicc dit que Jean Hus monta fur le Bjchcr avec une intrépidité extraordinaire , & qu'il mourut en chantant des Pkuunv.s ÔC invoquant le nom de JEiUS CHRIST.

nous qui fommes pafuadtz de la veriié de nôtre R*. ligien. aurions - nous à la defoudre, le rueme zele qu'ont les


Hérétiques à foutenir leurs erreur.

LXXVIII. Monficur Dandilly pere de Monfnur Arnaud de Pomponne , Sccretaire d'Etat & AmbatTideur en Suéde , quitta le monde à l'âce de J5' ans , & il fe retira en rAbluye de Port Royal des Champs, où fi Mcrc » fix de fcs Sœurs , & cinq de fcs Fjîles ont été Religieuses ; c'eft pendant tout ce temps qu'il a fait ces excellentes traduétions imprimées en 8.

Volumes in folio, il a vécu prés de 86. ans.

LXXIX. François Brian Chevalier de FOrdre & de la Maifon de BoUillon, connu fous le nom de Vtcatre Infernal , y reçût ce tiltre de Henry YIII. Roy d À,Is It;tcrrr,. Ce Prince dont les defordres ont fait la honte du Siccle où il a vécu avoit habitude avec ta femme de Thomas Boulin , il en eût deux filles qu'il aima dont il eût enfuitte des Enfans ; demandant un jour à François Briaij fi c'étoit un grand crime d'entretenir la mere &la fille , Brian qui n'avoit pas fAme fort fcrupulcufc répondit, C'eft comme fi l'on mangeoit la Foule & le POIl/ei, le Roy ayant trouvé cette reponie plaifante , lu y dit qu'il le prenoit pour


fon Vicaire infernal ) le nom luy ca cft refté.

LXXX. Ce fut une certaine femme Romaine nommée Calpurnia qui plaida elle même fa Caufe avec tant d'emportement & fi peu de pudeur que les Magiftrats furent obligez de faire un Edit par lequel il detfendoic aux femmes de plaider.

LXXXI. Leon Flfôuricii Empe* leur de Conftantinople Te nommoit auparavant Conon , dans le temps qu'il n'étoit que petit mercier portant Ces marchandiiès de village en village , il fut rencontré par deux magUms qui luy prédirent qu'il parviendroit à fEmpire; il quitta (on mettier & s'enrôla ; après s'êtrc fignalé par quelques allions il acquît la confidence dr juftinien , ccluy cy fut aflalliné. Bé dancs fou furccireur eût les yeux crevez , Artcmius proclamé Empereur fous le nooi d'Anaftafe donna FAmiéj & la Ptefccturc de fO it nt ta Lrot) ; Th odofe à qui Artcmius avoit é é contiaint de ccdcr fEmpirc y renonça quelque temps Ap és en fav ur de Léon ; ainfi fut accomplie la preJiélion des deux mi'giciel'$, Ce Conon pet fecuta FEgliCc Se introduific FHerene des Inconaclaftes.


LXXXII. Chacun raconte à fit fanuifi.* fHiftoire de Lucrcce , ceux qui ne la peuvent point révoquer en doute y donnent des interprétations malignes ; mais voicy un trait de vertu qu'il eft ce fcmble impoflible de ne pas admirer. Lors que la Ville d'Aquiléî en Italie fut prife par Attilia, une femme nommée Dugna voyant que cc Piince charmé de fa beauté formoit des deireins fur fon honneur , le pria de monter dans une haute gallerie , comme fi elle eût voulu luy communiquer un fecret important ; auffi-tôt quelle fr vit en un lieu propre à Ce jetter dans la rivicre qui arrofoit les murailles du Palais , elle fc précipita en criant à ce Barbare , fuis moy ji m veux me pojfeder , voila une réfolution bien hardie , & un exemple de chafteté hors de tout (oupçon.

LXXXIII. François Mcinard de FAcadcmie Françoife ecoit de très- bonne Famille , il fut Prefident au Prcfidial d'Aurillac & on Fhonora avant fa mort d'un Brevet de Confeiller d'Etat, & fut Secretaire de la Reine Marguerite, ami de Dcfportcs, camarade de Régnier & Difciple de Malherbe ; il fut connu ci es particulièrement du Pape


Urbain VIII. qui prenoit plailir de s'entretenir fouvent avec luy de belles chofcs » & qui luy donna un Exemplaire de fes Poclies Latines écrit de (a propre main, le Cardinal de Richelieu le connoilloit » jamais il ne luy a fait de bien , Mainard luy prefenta un jour cette Epigramme.

Armand, l'âge "jfoiblit mes yeux , Et toute ma chaleur me quitte t Je verray bientôt mes ayeux » Sur le rivage du Cmyte C'efi ou je feray des fuivans De ce bon Monarque de France, Qui fut le Pere des S favap,, s .E"uJt Sieclepltin d'ignorance.

Vis que je m'approcheray de luy Il voudra que je luy raconte Tout ce que jefoid aujourd'huy Pour combler l'E/pagne de honte.

7e contenteray fin de fi r Par le beau rtett de ta vie Et charmeray le déplaifir Qui luy fit maudire 'Vav te' M ait s'il demande à quel emplc-y Tu m 114 occupé dans le monde.

Et quel bien j'ay refit de toy Que veux tu que je luy rlponlr.


Le Cardinal rebuta cette Epigramc , & il répondit brulquement contre fa coutume au dernier Vers , Rien , cela fut caufe des Picces que Meinard fit contre luy après (a mort ; quelque temps avant la tienne il avoit fait mettre fur la porte de fon Cabinet cette Infcription qui témoignoit (on dégoût pour la Cour de pour le Siècle,

Las cCe fptrer & de me plaindre Des iJfrlufes, desjffrandst & du firt, C'efl icy que j'attens la mort Sans ladefirernyla craindre* LXXXIV. Croefus Roy de Lidie eut trois fils dont FHiftoire a remarqué trois choies fort particulières. L'ainé mis en otage dans le Palais de Cirus trouva le fecret de machiner une trahifon contre ce Roy , elle fut bientôt découverte » Cyrus offensé de cette tc-rncrité le fit tuer aux yeux même de fon Pcre , le Puiné cioit muet , Crellis confulta l'Oracle fur la caufe & la durée de ce deffaut naturel, la réponfc qu 'il tiçût fut qu'il ne dcvoit pas fbuhaiter que fon fils ccflat d'être muet parce que le moment le plus malheci-


rtux de fa vie fcroit le moment où ce fils commenceroit d'avoir J'iifage de la parole. La prédittion de l'Oracle s'accomplit quelque temps après ; car le jour même que Surdcs capitale des Etats de Crefus fut afliegée un Soldat!

Peifan levant fon Cimetere pour le tuer à le Prince muet trouva par un effort de crainte & de tendreté le moyen de s'expliquer , la nature qui le luy avoit refufé lur fuggera aufli-toifc ces paroles : Arrête Soldat , ne porte point ta main fur mon Pere. D.puis ce moment il continua de parler J au contraire le dernier des trois de Crefus eût de bonne heure la facilité de s'énoncer, dés le berceau il s'exprimoit dillindxment.

LXXXV. Pierre Abelard qui vivoit dans le douzième Cieclc fut cttime comme un des plus beaux fclprits de Ton temps. Pendant qu'il enfeignoit la Theologie à Paris il s'uiftiuiiôit chez un Chanoine nommé Fulbert > dont la nièce avoit beaucou p d'inclination pour les hautes Sciences. Cette fille qu'on appeloit Hcloife ne refifta point à la paffion qu'Abelard avoit conçue pour elle , leur amour éclata, & les preuves de leur commerce devin*


rent publiqucs. Fulbert prît le parti de chatter Abelard de fa maifon , Se Heloife prît auiïi toft ccluy de l'aller trouver en Bretagne où clic accoucha d'un fils j ils reviennent à Paris le Docteur fit à fa Maître lie des propofitions de mariage , elle refufe de les agréer, ne voulant priver rUniverfite d 1111 fi habile Profeltcur, ny l'Eglife d'un homme qui pouvoit devenir un de Ces premiers ornemens ; Ces raifons toucherent peu Abelard , il époufa Heloife en fecret , Se il la mit chez les Rcligieufes d'Argenteuil , Fulbert Je plaignit , & après avoir interreiré Ton valet à vanger un tel outrage , il le fit Eunuque. Ce malheur le couvrit de honte ; pour la cacher, il fe retira dans l'Abbaye de Saint D^nis où il prît l'habit de Religieux , aprés qu'Heloifc eut fait Profellion dans le Monaiterc d'Argenteiiil , les affiircs que fa Dc&rine équivoque luy fufeita , l'obligèrent de fortir de l'Abbaye il établit enfin Ion féjour dans le Dioceze de Troye , il nomma Ton Oratoire le Paracl't pour exprimer les douze con.folations dont le Sunc Efprit le combloit. Sa Solitude fut bien-tôt remplie d'un grand nombre de Difciplcs


que fa réputation luy attirait de toutes les parties de l'Europe. Alors Stigcr Abbé de S. Denis , perfuadé que les Religicufes d'Argenteiiil ne vivoient pas rcgulieremenc , les fit fortir de ce Monaltere , où il envoya des Bcnedi* ctins , Abclard offi it le Paraclct à He'loife , elle s'y retira & y vécut trèsfiinrcmcnt , ce grand homme entretint avec elle ce pieux commerce de Lettres , où il luy donne une forme de vie Religieufe , & leclaircifïcment de quelques endroits de l'Ecriture. Sa lubtifité parut fufpefte à Saint Bernard, Se l'fxpofa à la ccnfure d'un Concile Provincial i Abctard en appella au Papc , & il prît le chemin de Rome , & s'arrêta à l'Abbaye de Cluny où Pierre le Vénérable luy donna FUtbit de cét Ordre. Ce Docteur foumettant toutes ces lumières a la pure verité » longea moins à paroître fçavant qu'à vivre en Saint. Ses grandes aufte rites abrégèrent le cours de fa vie , elle ne dura que foixante & trois ans , & fut terminée en 1141- Pierre le Venerable apprît cette tnftc nouvelle à Hcloife , elle la reçut avec une tranquilité Chrétienne , &:. demanda pour toute confolation le Corps de


cc grand Homme. L'Abbé le luy envoya , & le fit enterrer dans l'Eglife du Paraelot.

L X X X V t. DivlTcr des Statues pour rendre éternelle la memoire des nommes , il fcmble que cela n'écoit dû qu'aux grandes avions , cette rare rccompcnfe du mérite eft (h:vcnuë peu à peu une invention ordinaire de la flâterie, Les Grecs établirent les premiers l'ufâge des Statues , il patfa dans l'Italie ; les Statues de Rcmulus & de Tes Succeffi urs mifes dans le Capitole fui ent prefque les feules que l'un vit à Rome pendant qu'elle étoit gouvernée par les Roys > celles de D uttis* & d'Horatius Codes & pltilieurs parurent bien- tôt apt és; il en parut un fi g and nombre que le Senat ordonna qu on ôteroit des Places publiques cel., ", r. r les qui auroiert été ériges fans IOn or-* dre ou fans l'aveu du Peup'e. Cette Ordonnance ne fut obfcr\ éc que jufau temps des Empereurs. On vit alors plus de Statues qu'auparavant ; les femmes obtinrent le droit de mettre les leurs dans les Provinces & irë.

irc dans Rome. Les Tcmp'cs & les I alais < les Portiques , les Amphitei/tics ) Je. Thirmes & les Places publia


qucs etoient remplies de Statues que le mérité ou la nâceiie avoit élevées.

D: là vint cette agréable raillerie d'un ancien : 1l y avoitidatis Rome un Peuple de A4 arbre & de Bronzj qui Ig".loit prcfjite le nombre des Citoyens , la vanité peu C*tisfaitc du Mirbrc & du Bronze employa l'argent fous le rcgn, d'Augufte. Ses Succulatrs voulurent Îiue les Statues qui 1 ur fe-oient conactécs dans le Capitole fu lient d'Or , Cal,gu!a , Clauiius , & Commode n'en voulurent point d'autres. Cette magnificence éclata ericor fur la fin du quuric.ne Sieclc: , Arcidius fit faire la S:ncne de l'Empereur Thcodofe , clic refoit (cpt mille quatre cens livre# J'argcnt. Dcmetrms Phalcrcus Philofopne Peripatcticien qui vivoit du temps d'Alexandre le Grand a luy fcul ai autant de Statues que l'ambition J; plulkurs en pouvoit defirer. La vi'le d'A hencs luy fil érigea trois cens foixante dont pluficurs êtoient éloécs fur des chariots attelez, à deux chevaux ; de toutes ces Statuts il n'y en eût point qu'il ne meritât , l'cnvie luy fufeita bien-tôt apréi des Psrfccuteurs, on confpira contre luy , il prît la fuite, on le condamna à la mort) Tes en-


ncmis fâchez de ne le pouvoir prend ré renverférent Ces Statues » Demetrius l'ayant fçû » s'en mocqua de dit t Tay ffljet de mt confoler die tort fin met Enntmtt font à met Stâtuit 9 ftufjjtitls nom peint M pouvoir far vertu ejui lit et f4it élever.

IXXXVU. Elsoaabale eût la pîaiCmte & ridicule idée d'établir un Senat de Femmes pour juger les Caufes des Perronnes de ce Sexe. Sa Mere en écoit la Prefidente. Il eût ce de min teUement en tête qu'il fit mou- rir plufîeurs Sénateurs qui ne l'avoient pas approuvée. Les femmes ont peutêtre louhaitté de ne pouvoir Bere citées qu'à un tel Tribunal } mais il leur ferait moins favorable que celuy des Hommes. Là on n'auroit aucun égard à leur jeunette , à leurs charmes, au lieu qu'une belle Solliciteufe trouve le moyen de fe rendre fon Juge &vorable.

L X X X V Il f. Jérôme Cardait Medecin & Àftrologue de Milan vivoie dans le feiziétne Siècle ; il a beaucoup étfit » fa vie eft à la tête de Tes Ouvrages » quoy qu'il en foit l'Ali.

theur » il y rapporte avec une (incerité admirable 9 il ne feint point de Ce


dire illcgitimc > on fçait que Juîc Scaliger fut (on ennemy irréconciliable.

Cardan avoit pionoftiqué l'an & le jour de fa mort , le temps qu'il avoit marqué étant arrivé , il jugea à propos de ne plus manger, afin de n'avoir pas le démenti de (es prédirions , ainfi l'amour de fa réputation l' emporta fur le plaillr de vivre , il mourut âge de 7S. ans (ans doute auroit-il vécu davantage , s'il avoit cii moins d'entêtement de fa faille Science.

L XXXV IV. On voit des Procureurs faire fortUne, mais on n' en a jamais vu une pareille à celle de Jean de Dormans , qui vivoit en 1347.

fainé de Ces Enfans fut Evêque de B:aumont , peu après Cardinal, enfuite Chancelier de France) enfin Leg-it du Pape Grégoire X. , pour travailler à la paix entre le Roy Çharles V. & le Roy d' Angleterre; c'eft lu y qui eft le Fondateur du Collège de S.

Jean de Beauvais ; le fécond des Enfans de Jean de Dormans fut d'abord Avocat General au Parlement de Paris, & puis Chancelier , ccluy cy eût pluficurs Enfans » dont Fun eût auffi Phonnetir de remplir cette première Place de, la Jufticc ; enforte que de la famil.


fe' d'un Procureur font fortis troil Chanceliers. un Cardinal, un Archevêque : car le troifiéme Fils de Jean de Dormans eue premièrement Ftvêché de Meaux > & bien-tôt ap és fArchevêcbé de Sens i jamais tant de Dignitcï ne fe font ralHmble2 dans une Famille plus obfcure ny plus indi' gnc.

X C. Le Pape Jule 11. dit auparavant Julien de la Rouvcre a voit Pc (prit fort porié à la Guerre , il prît le nom de Jule en mémoire de J nie Cæfar » &. par fimitation de celuy d'Alexandre VI. ; on adjoûte que contre li coûta« me de fs Prcdcccffi urI il portnit une longue bar bs pour Te rendre plus terrible à ceux qui le regardoient. Le Tape capitaine commannoit lui même fes Armées , peu s'en falut qu un coup de Canon ne f cm portât , il fit pendie le Boulet dans fEglife de Lorctte , lei perte de la Bataille de Ravenne en if i a. l'affligea beaucoup , Ton Legic y fut fait prifonnicr. Il me fèm61: qu; FEréc & fEglifc font deux Profilions qui ne (impatifent gticre , qttml 1rs Hommes wulcnc ainfi le tranlpiant\'r , & de Pppe devenir Capitaines, il fiut donc choiiir drs U î-v parmi ILS Ofticicrs.


XCI. Quand Innocent III. fut êlclé au Pontificat il n'étoit que Diacre , avant (on couronnement on le Sncra Prêtre , puis Evêque , on eût peine à le faire confentir à fon Ele.tHon, il ne l'accepta qu'apiés avoir cii des marques vifibles de la volonté de Dieu Ce Pape rcfufa de fc fervir de vaifTcllc d'Argent , il en fit diftribuer le prix aux Pauvres qu'il fervoit Inv-mèmc à Table , & il fc contenta d'en avo'r de bois & de terre, grands exemples qui tentent peu de Prelats.

XClI. Leone femme Courtifmne d Athènes vivoit en la foixante & (ixiéme Olimpiade , Elle fçût la confpirat ion d'Harmodius Se d'Ariftogiton » de la Famille d'Alenteon , oppoféc à celle de Pififtratc. Cependant die aima mieux fc couper la Langue avec les dents que de découvrir les Coupables , Ils Athéniens élevèrent en fon honneur une Lionne fins Langue.

XCI II. Tertulicn & S. liiciôme fc fervent fort fouvent de rcxcmple de I ucrclfc pour perfuader la pureté aux femmes Chrétiennes. Saint Atiguflin & quelques aitres ont impromé fi fumir , & c'ift rn ce Sens que René Laninis -i publié cette belle Epigramc.


Si fuir ille tibi, Lucrctta * grains adulter Immerita ex mérita prtmi" morte feus Sin potius. cafto vis efi allata pudori QHU furor & hoftis , crimine telle mort ?

FwftrA igitttr laudem captai Lucretia » namque Vel urina revis , vel feelerata ex* dis.

XCIV. Ce fut Lconidas premier de ce Nom , Roy des Lacedemoniens qui deffendit le détroit des Thcrmopytcs contre une Armée effroyable de Pcrfcs conduite par Xcrxes ; il s'op.poii à leur paflage avec trois cens ommes feulement , tous à la vérité aufli bien que Lconidas y perdirent la vie ; mais cil ce mourir que d'acquérir une G'oire immortelle ? on dit que quand Lconidas partit de Spartc, fa F(mme luy demanda s'il n'avoir rien à luy recommander , nen répondît Lconidas , ftnon que tu te remarie après ma mort à quelque grand homme de qui tu aye des Enfant qui me Ylf-


femblm. Ce fut ce même Roy qui tit cette réponfc auflï ingenieufe qu'in* trépide , que tout le monde admire.

Q¿;fgu'un dirait pour l'étonner , que le aoleil ferait oblcurci des fléchés des PerCe. , tânt mieux , dit-il , Nous combattrons à t,mil". Voicy un autre trait qui marque encor une gran- de Ame , Xcrxes luy ayant mandé qu'cil s'accommodant avec luy il luy onneroit l'Empire de la Greee. f Ai.

me mieux die il mourir pour mon 'P,." qtte d'y commander irtjtt(ïmc>tt. Qjind 011 luy demandoit pourquoy les braves g:ns préferoient la mort à la vie, la raifon qu'il en donnoit , itoie qu'ils tiennent celle - cjf di U fortune & /'<#• tre de JA vertu* XC V. Il y avoit du temoi de Ch ccron un Orateur aufli célébré , que luy t il s'appclloit Cayus Licinius Ca.licus fils d'un des mcil'curs Poètes de fon t,-Iii.s ; Ces invectives étoient fi forces tk fa éloquentes qu'un certain VacinÎlll craignant d'être condamné finterrompit avant qu'il eût achevé fon P;nidoyé & s'adirdlant aux Jnges, il leur d t ; Rogo vos jniïces > nam fi ijle difertus efl , ideo me damnari oporttt. Ce Licinius mourut fort jeu.


ne. Où n'iroicnt point des Hommes nez avrc de fi belles difpofitions , f; la nature leur donnoit une Ylc plus

longue.

F I N.