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Titre : La Révolution prolétarienne : revue mensuelle syndicaliste communiste

Éditeur : Révolution prolétarienne (Paris)

Date d'édition : 1936-04-10

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34387382s

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34387382s/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 7262

Description : 10 avril 1936

Description : 1936/04/10 (A12,N220).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k62440053

Source : CODHOS / CEDIAS - Musée social, 2012-78684

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 16/07/2012

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réunion à Berne. L'avez-vous, de quelque part ?

Quand je serai redevenue la vieille ourse tapie tranquillement en sa tanière, je vous écrirai plus longuement.

Amicale poignée de main.

Marie GUILLOT.

6 octobre 1915.

6 octobre 1915.

Cher ami, .Vous savez que je dévore toujours mon os : organisation syndicale des femmes; je porte la discussion dans l'Ecole Emancipée avec l'espoir d'intéresser quelques institutrices et instituteurs à la question. J'ai écrit à Mme Roulet (de la Ligue d'act. fém. de Lyon, U.D.) de vouloir bien y expliquer ce qu'ils ont fait et espèrent faire à Lyon. Si vous recevez l'E. E., me direz ce que vous en pensez. Je battrai sur ce fer. jusqu'à ce qu'il se réchauffe! Ça sera long — ça ira même un peu plus loin que la fin de la guerre; mais il ne faut pas laisser dormir la question par crainte de refroidissement.

Savez-vous ce que devient Dumoulin ?

Je bûche comme une misérable pour la partie scolaire de l'E. E. Croyez pas que, à court de collaborateurs, ils m'ont assassinée avec le Français (oui) cours moyen. J'en sue sang et eau.

C'est tout le neuf que je connais, pour l'instant.

Encore un tué à Saint-Martin; je tremble tous les jours d'apprendre la mort d'un des nôtres, encore.

Marie GUILLOT.

12 octobre 1915.

St-Martin-d'Auxy, 12 octobre 1915.

Cher ami, J'ai peu de confiance en l'action, dites-vous. En l'action présente, oui. Vous dites : « Si. on avait marché depuis le début, si les partis d'avant-garde n'avaient pas été égarés. »

Oui, oui, c'est vrai.

Mais nous sommes à maintenant. Et il n'y a guère à faire. Si la guerre s'arrête avant l'hiver, c'est que l'argent manquera; n'y comptons guère.

Si on passe l'hiver, on passera le printemps, à moins de famine quelque part qui obligera l'un ou l'autre à céder. Et on ne passera pas plus loin que l'été, je le crois, pour cette raison : les cultivateurs, ceux qui restent, font grève, les terres incultes sont nombreuses, par force, parce que les hommes sont trop rares, les femmes exténuées et non préparées à certains travaux très rudes, trop rudes pour elles.

Le prix du blé est extravagant en Amérique (dame, c'est la Saint-Profit). Comme la situation est identique partout, gare l'an prochain, si les cultivateurs ne sont pas là pour faire des blés de printemps.

Une deuxième année semblable (juillet est le terme) ce serait la faim partout. Et c'est ce qui les arrêtera tous.

Notre propagande n'arrivera qu'en deuxième ou x ième ligne, pour la bonne raison que nous avons trop peu de temps pour l'étendre — et presque pas de moyens. La propagande est une affaire de beaucoup d'années. Dans des cas comme celui-ci, elle ne peut rien donner. Il aurait fallu que des bataillons soient là, prêts à partir, lorsque la guerre a éclaté. Et les petites escouades, toutes petites, avouez-le, d'avant la guerre ont fondu, lors de la déclaration de guerre, comme beurre au soleil. Il en reste juste assez pour relever le moral des révolutionnaires inconscients et conserver intactes nos espérances d'avenir.

C'est pour cela que j'ai agi avec les camarades :

pour l'avenir à garantir, sans nul espoir pour le présent.

Les forces morales contraires à la sauvagerie diminuent d'influence à mesure que la guerre dure et s'étend : plus de ménagements, les forces brutales s'étalent. J'ai entendu un soldat retour du front (métallurgiste) disant que les officiers (Artois) ordonnent de tuer les prisonniers et que des sapeurs passent derrière les fantassins pour achever les blessés. Ceci en wagon, plein de femmes et un homme. J'ai protesté en les termes que vous pensez. Deux femmes seulement m'ont approuvée; une troisième n'a rien dit. Les autres ont dit : « On fait bien, ils en ont assez fait, qu'on le leur rende ! »

Vous voyez le résultat de la « chauffe ». Rien à attendre du moral. Seul le point de vue matériel fera cesser ces horreurs. Et ensuite, quand nous pourrons parler, nous devrons faire la campagne « antichauffe ». Gare au nationalisme latent. Les âneries pullulent déjà dans nos journaux scolaires; il nous faudra faire effort, nous autres, pour qu'ils se nettoient rapidement et pour que l'enfance ne soit pas empoisonnée comme elle l'est pour l'instant, comme elle le fut après 70. Ah ! le sentimentalisme, ce qu'on en tire quand on sait l'exploiter.

Et nous, nous parlons raison, et on nous enlève la parole en public. Nous ne faisons peur qu'un peu, juste assez pour qu'on ne nous coffre pas, guère de plus; on a plus peur des terres incultes et des fermes abandonnées que de notre action pour l'instant.

C'est plus tard qu'on craindra nos paroles, parce que nous pourrons convaincre de crime tous ceux qui ont préparé cette boucherie, et parce que les responsabilités seront lourdes, en tous pays.

Il me semble.

A Dites-lui (à votre femme) dès que la vie lui sera dure, — l'hiver sera terrible — qu'elle peut revenir ici. Je serai très contente de la voir. Malgré mon « ourserie », mon mutisme et ma brutalité de paroles — dame, je dis tout net ce que je pense, sans en remâchex plus long, la méchanceté n'est pas mon fort — je suis encore supportable. Et elle aura moins d'ennui et de travail que cet été : le hasard voudra peut-être bien que je ne me démolisse pas la jambe droite et le bras gauche, pour faire pendant à la jambe gauche et au bras droit qui clochèrent en été, pour son plus grand ennui.

Cordiale poignée de main.

Marie G.UILLOT.

29 octobre 1915.

Saint-Martin-d'Auxy, 29 octobre 1915.

Cher ami, .J'ai écrit à Merrheim à propos d'Hélène Brion.

Celle-ci se plaignait à moi de la méfiance que lui témoigne Merrheim. Je lui répondis que Merrheim se défiait non parce qu'elle est une femme et militante (ce qu'elle supposait), mais parce qu'il l'avait toujours vue contre lui au Comité confédéral. J'ai recopié ça pour Merrheim. Il ne m'a pas paru antiféministe. L'est-il ?

Je ne connaissais pas l'affaire Saumonneau. Assurément, dès qu'ils sentent du sérieux, les maîtres étendent la patte. Je me demande ce qu'ils tenteront contre Merrheim et les autres. Oseront-ils ?

J'ai bien la brochure de Zurich, je l'ai lue en gros seulement; je suis tellement courbée sous le travail avec ce sale.«( français ». Je la verrai de près dès que j'aurai une minute. J'en ai demandé 100 à H. B.

Lafosse m'en promet 40 des nôtres. On les écoulera bien.

— Que devient Léo ? Elle n'a plus le temps