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Titre : La Révolution prolétarienne : revue mensuelle syndicaliste communiste

Éditeur : Révolution prolétarienne (Paris)

Date d'édition : 1936-04-10

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34387382s

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34387382s/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 7262

Description : 10 avril 1936

Description : 1936/04/10 (A12,N220).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k62440053

Source : CODHOS / CEDIAS - Musée social, 2012-78684

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 16/07/2012

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UNE BELLE FIGURE - UNE ÉPOQUE LETTRES DE MARIE GUILLOT (Suite et fin)

24 janvier 1915.

Saint-Martin-d'Auxy, 24 janvier 1915.

Chère amie (1), Lafosse, de l'Ecole Emancipée, me dit que Monatte lui a écrit dernièrement qu'il était mobilisé.

Est-ce vrai ?

Alors, pourquoi n'êtes-vous pas venue ? N'auriezvous pas reçu ma réponse ? Ou me serais-je assez mal expliquée pour que vous ne compreniez pas que je vous attendais ?

Faites-moi un petit mot de réponse.

Amitiés, et à Monatte aussi.

Marie GUILLOT.

29 janvier 1915.

Saint-Martin-d'Auxy, 29 janvier 1915.

Chers amis, .Cette affaire (2) est destinée à faire grand bruit dans nos milieux. Et je voudrais que les Parisiens restants marchent à fond comme l'auraient fait les absents — ceci pour l'honneur et l'avenir de notre fédération. Les Marseillais vont ouvrir le feu dans l'E. E. : j'y fais l'exposé des faits et quelques réflexions. Loriot y fera sans doute part de l'action fédérale et de la suite de l'affaire et Bûcheron (Murgier, connaissez-vous ?) va lancer là-dedans quelques coups de hache. Ce n'est pas trop tôt : je me dévorais d'ennui de les voir sommeiller tous, quasiment.

C'est ça, on att ndra une Parisienne destinée à « s'embourguignonner » quand ce sera le moment.

Amitiés à tous deux.

Marie GUILLOT.

15 février 1915.

Saint-Martin-d'Auxy, 15 février 1915.

Cher ami, Je n'ai rien reçu encore de votre femme. Mais, sans doute, ne tardera-t-elle pas à arriver; elle sait bien que je l'attends et que je serai très contente de la voir.

.Loriot m'écrit qu'il va, ce jeudi, faire une démarche avec Jouhaux auprès de Sembat, pour Julia Bertrand et pour l'E. E. : dame Censure a bien laissé passer le premier article sur Julia Bertrand, mais elle a dévoré les deux pages qui formaient la partie la plus importante de l'affaire dans le deuxième article — dame, les gars n'y sont pas en belle posture.

J'endure mal ma solitude depuis cette satanée guerre ; avant, je m'y trouvais bien, en repos, pour compenser l'excès de travail de la propagande ; maintenant, je m'y ronge en songeant à tous nos pauvres camarades. On travaille tant qu'on peut pour oublier; mais nos pertes sont si dures qu'on y arrive mal.

J'ai reçu une protestation de l'U.D. du Rhône dans le sens de la vôtre. Ça va, mais c'est un peu entortillé. J'aurais voulu leur répondre, mais je ne sais plus leur adresse nouvelle.

liv lettre adressée à Mme Monatte.

(2) L'affaire Julia Bertrand.

Bonne poignée de main; abrutissez-vous avec la meilleure humeur possible, hélas !

Marie GUILLOT.

25 février 1915.

Saint-Martin-d'Auxy, 25 février 1915.

Cher ami, Je crois bien que votre femme a « soupé » des plaisirs de la campagne : elle craint d'en goûter de nouveau; c'est pourquoi, sans doute, je ne la vois pas paraître, ni elle, ni son écriture. Je n'ose lui écrire parce qu'elle pourrait bien penser qu'elle est assez grande pour savoir ce qu'elle doit faire.

Dites-lui bien que je serai très heureuse de la recevoir; et que malgré mes airs de vieille ourse mal léchée, je ne suis point trop mauvaise fille. Elle serait ici libre comme le grand air; ce n'est pas moi qui la contrarierai dans ses habitudes, ni dans ses goûts.

Que devenez-vous à la caserne ? Pas encore général ?

Cordial bonjour.

Marie GUILLOT.

18 août 1915.

Sceaux, mardi 18 août 1915.

Cher ami, Vous devez vous impatienter.

Voici déjà un petit morceau à vous mettre sous la dent.

Vous connaissez la résolution Jouhaux (voir B.S.) votée par 80 sur 114.

Celle de Merrheim a eu 30 voix. Nous n'avons pas voulu nous rallier à celle de la majorité.

Vous aurez cette deuxième résolution bientôt : Merrheim la fait imprimer et m'en enverra.

Je vous écrirai le détail depuis Chalon sur notre réunion et sur celle de la C.G.T: — et sur ce que nous croyons qui se fera.

Vous savez que les provinciaux qui sont cinq jours à Paris n'ont pas de temps libre.

Je vous serre amicalement la main.

Marie GUILLOT.

16 septembre 1915.

Chalon, 16 septembre 1915.

Cher ami, Je deviens aussi oublieuse qu'un chien courant.

J'ai reçu votre lettre à St-Martin. Elle m'a fait le plus grand plaisir. Mais Lafosse venait de m'assassiner avec le français C. M. ! ! Vous pensez si j'étais à l'aise de pondre dans ce nid-là. Il a fallu s'exécuter pour notre Ecole émancipée, il n'avait rien d'autre. J'ai bûché, .oublié tous les amis, puis détalé en vitesse à Marseille, où j'ai lu votre lettre à Lafosse — s'pèce de « bureaucrate ». Je n'ai pas eu l'esprit de prendre votre nouvelle adresse. Hélène Brion me dit que Merrheim et autres sont rentrés contents (3). Tant mieux.

On n'a pas parlé des débats en France, à ce qu'il me paraît. Je n'ai vu que l'annonce d'une

(3) Rentrés de Zimmerwald.