blement et efficacement sa cause ; mais notre trèshonorée sœur Déposée, alors en charge, hésitait, redoutant les désagréments que le séjour de jeunes négresses a causés à quelques maisons religieuses ; le bon Père ne tarda cependant pas à la décider, assurant que si l'on suivait à l'égard de l'enfant la ligne de conduite qu'il tracerait, ces désagréments seraient évités. Il sembla même que notre sainte Fondatrice voulut, du haut du ciel, donner son assentiment à cette charité, car notre petite Marie ayant aperçu son tableau dans l'église se prit à exclamer : Ai vue, ai vue, et m'a dit : Toi, entreras dans ma maison; toi, seras aimée. Ce fut sous cette douce impression que cette âme prévenue de la grâce, même avant son baptême, entra dans notre monastère ; sans que personne le lui eût suggéré, sa première action fut de se mettre à genoux à la porte de clôture, et de baiser la terre de ce lieu où elle devait puiser la sève de la grâce et de l'immortalité, être entée sur Jésus-Christ comme un rameau de bénédiction.
Dès le premier jour, nous suivîmes exactement les avis du digne P. Biaise : point de caresses, jamais de parloir, ni de rapports avec les pensionnaires, pas de vin, rien de ce qui peut développer les passions et la vanité; surtout, avait ajouté le Père, laissez-la toujours dans sa condition en l'employant seulement au service et au travail manuel.
Cette chère petite comprenait cependant que la promesse de notre sainte Fondatrice se réalisait : Là, on t'aimera bien. Sans lui parler en particulier, sans