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Titre : Historique du 5e régiment d'infanterie coloniale pendant la Grande guerre (1914-1918) : d'après documents officiels et souvenirs personnels / lieutenant Bourdet,...

Auteur : Bourdet, Lieutenant. Auteur du texte

Éditeur : Chapelot (Paris)

Date d'édition : 1920

Sujet : Guerre mondiale (1914-1918) -- Opérations militaires -- France

Sujet : Guerre mondiale (1914-1918) -- Histoire des unités -- France

Sujet : Guerre mondiale (1914-1918) -- Histoire des unités

Sujet : France. Armée. Régiment d'infanterie coloniale (005) -- 1900-1945

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41477896h

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (199 p.) : cartes ; 22 cm

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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GG14182

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k62167786

Source : Service historique de la Défense, 2011-322707

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 14/05/2012

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Lieutenant BOURDET Officier de renseignements dû Régiment

HISTORIQUE DU

5e Régiment d'Infanterie Coloniale pendant la Grande Guerre (1914-1918)

D'après documents officiels et souvenirs personnels

PARIS LIBRAIRIE: CHAPELOT

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INTRODUCTION

Officiers, sous-officiers et soldats, qui avez vaillamment combattu dans les rangs de ce Régiment, dont toutes les citations rappellent qu'il est une unité d'élite, vous pouvez marcher la tête haute et la conscience satisfaite du devoir accompli.

Vous avez toujours suivi le magnifique Drapeau du je Régiment Colonial, et l'avez toujours trouvé sur le chemin de l'Honneur et de la Victoire : vous avez bien mérité de la Patrie.

, Lisez et conservez précieusement ces pages : elles vous rappelleront les luttes héroïques auxquelles vous avez été mêlés et la grandeur de l'effort que vous avez déployé.

Vous serez fiers d'y trouver ou d'y placer vous-mêmes les gestes de bravoure ou les actions d'éclat dont vous avez été les auteurs ou les témoins.

Et vous conserverez dans votre cœur un souvenir ému à la mémoire de vos Chefs et de vos Camarades qui sont glorieusement tombés pour la défense de la Patrie menacée et qu'ils ont contribué à rendre VICTORIEUSE.

f.


PRINCIPAUX COMBATS

1914 1. - LORRAINE Walsheid (19 août). Saint-Benoît, col de La Chipotte Saint-Léon (20 août). (26 août au 3 septembre).

Montigny (23 août). Neufmaisons, Pexonne, BadonMerviller (24 août). viller, Fenneviller ( 19 au Ménil et Anglemont (25 août). 24 septembre).

Il. - WOEVRE-HAUTS-DE-MEUSE Apremont (27 et 28 septembre). Loupmont et Le Mont (1er, 2 et Loupmont (29 septembre). 3 octobre).

1915 1. — ARGONNE La Gruerie (5 janvier). Nord de Vienne-le-Château (14 Bois de Bolante 16 février). juillet).

Bois de Bolante (9 mars). Nord de Vienne-le-Château (II Bois de Bolante (14 mars). août).

Il. — CHAMPAGNE Attaque au nord de Souain (25 au 30 septembre).

1916 1. — SOMME Attaques au sud-ouest de Barleux (4 et 5 septembre).

1917 I. - AISNE Chemin-des-Dames (16 avril).

II. — VERDUN Le Chaume, Caurières (7 et 10 octobre).

1918 I. — PICARDIE Ferme Anchin, Bois de Bellois Mailly-Raineval (23. juillet).

(12 juillet). Passage de l'Avre 8 août).

Il. — HAUTS-DE-MEUSE Les Eparges (12 septembre). Coup de main du bois de Man- , heulles (26 septembre).

H! VERDUN (Nord) Vilosnes, Haraumont, Bréhé- Peuvillers (9 au II novembre).

ville (5, 6, 7 et 8 novembre).


NOMS DES COLONELS ayant commandé le se Régiment d'Infanterie Coloniale pendant la Guerre <=�

ROULET, colonel, du 6 août 1914 au 12 septembre 1915.

DHERS, colonel, du 12 septembre 1915 au 26 septembre 1915.

LOFLER, lieutenant-colonel, du 8 octobre 1915 au 4 septembre 1916; mort au champ d'honneur.

MAROIX, colonel, du 9 septembre 1916 au 19 avril 1918.

CLUZEAU, colonel, du 19 avril 1918 au 21 janvier 1919.

Le 2 août 1914, devant la grave menace que l'Allemagne fait peser sur notre pays et sur l'Europe entière, la mobilisation générale de l'armée française est décrétée.

L'instant est solennel : tous les cœurs sont serrés.

Cependant, un grand frisson de patriotisme secoue toute la Nation. Avec un enthousiasme indescriptible, les hommes de France accourent à l'appel « aux armes ».

Pendant que les régiments constituant les troupes de couverture volent à la, frontière, le Se régiment d'infanterie coloniale se prépare fiévreusement à rentrer en campagne. Le moral est superbe ; les soldats crient « A Berlin! » ; ils sont impatients de courir à l'ennemi et de se battre.

Le 6 août, le régiment, se composant de trois bataillons avec un effectif total de 73 officiers et 3.356 hommes, quitte sa garnison de Lyon, sous les ordres du colonel Roulet.



CHAPITRE PREMIER

OPÉRATIONS EN LORRAINE (6 Août au 28 Septembre 1914)

Débarqué le 7 août à Dounoux, près d'Epinal, le régiment effectue une marche de concentration sous la direction du 14e corps d'armée. La brigade coloniale (5e et 66 régiments) est ensuite affectée successivement au 136 corps d'armée (comme réserve générale de la Ir6 Armée), puis, le 18 août, au 216 corps d'armée.

Le 16 août, le lieutenant Messire, aux avant-postes du château de Châtillon, surprend un détachement de uhlans établi à la frontière, au poste de douane de La Frimbole.

Mais il n'y a pas d'engagement jusqu'au 18 août, date à laquelle le régiment occupe en Lorraine annexée le front Valérystal - Saint-Léon, surveillant les hauteurs de Walsheid et la vallée de la Bièvre. Nos soldats sont impatients de se rencontrer avec l'ennemi : l'occasion leur en est bientôt donnée.

19 Août - Combats de Walsheid-St-Léon

Le 19 août, le régiment reçoit l'ordre d'attaquer les hauteurs boisées à l'est de Walsheid.

Cette opération doit être effectuée par deux bataillons : à droite, le 26 bataillon (commandant Demarque); à gauche, le 36 bataillon (commandant Leroy) ; le 16r bataillon (commandant Durand) est en réserve à Saint-Léon.

Dès le début de l'action, une batterie du groupe du 66 d'artillerie, qui nous est adjoint, détruit une batterie allemande qui vient de s'installer sur la hauteur de Walsheid.

A 14 h. 20, le bataillon Demarque s'empare de la position, mais ses compagnies sont fauchées par un tir violent de


mitrailleuses jusqu'alors dissimulées. Le bataillon Durand est envoyé sur la droite du 2e bataillon pour essayer de tourner et de détruire cette batterie de mitrailleuses ; mais il se heurte sous bois à de fortes tranchées occupées, devant lesquelles nos attaques à la baïonnette, menées avec un OPÉRATIONS DU 16 AU 21 AOUT 19T4

entrain remarquable, finissent par déloger l'ennemi qui, en certains points, exécute lui-même des contre-attaques.

Entre le bataillon Leroy, qui occupe la gauche de la ligne, et le bataillon Demarque, un vide s'est produit. Un bataillon du 6e colonial reçoit l'ordre de le combler avec deux compagnies en ligne et deux compagnies à Walsheid.

Il fait nuit ; les deux compagnies qui se portent vers la


première ligne sont accueillies par un feu violent et décimées. Leurs deux capitaines sont tués ; néanmoins, elles conservent leurs positions.

Pendant la nuit, les unités se retranchent. A gauche, le 36 bataillon occupe une forte position face à de nombreuses tranchées ennemies établies devant les villages de Haarsberg et de Hommert, où tout le VI6 corps allemand, soutenu par une formidable artillerie comprènant des obusiers de tous calibres, tient le nœud de routes qui, par les pentes des Vosges, descend sur Phalsbourg. Au centre, se trouvent les deux compagnies du 66 colonial, fortement éprouvées la veille ; à droite, les 2e et i"' bataillons du régiment.

Dès le matin, la fusillade recommence très vive : l'ennemi, qui a reçu des renforts pendant la nuit, attaque sur tout le front. Une des premières balles atteint en plein cœur le commandant Leroy, du 36 bataillon, où il est très , aimé. Un mouvement de stupeur se produit; le capitaine Bontems prend le commandement du bataillon.

A grand'peine, au milieu des bois, en doublant les attelages, on peut amener presque sur nos tranchées une section d'artillerie qui ouvre le feu à 800 mètres sur les ouvrages ennemis, où s'accumulent en peu de temps des monceaux de cadavres : l'élan de l'attaque est momentanément arrêté.

Pendant ce temps, un mouvement enveloppant se produit sur notre extrême droite. Le général Simonin, commandant la 26 brigade coloniale, fait porter les deux compagnies du 6e, maintenues jusqu'alors en réserve à Walsheid, sur la position de repli de Saint-Léon, occupée la veille et où se déploient les deux autres bataillons du 6" régiment. Deux batteries du 66 régiment d'artillerie sont placées sur les crêtes La Volette - Saint-Léon et arrêtent un moment l'élan ennemi. Mais la 26 brigade occupe un front de près de quatre kilomètres : elle n'a plus aucune réserve ni soutien.

L'attaque de front ennemie reprend très violente entre les 20 et 3e bataillons, sur les deux compagnies du 6e régiment, qui ploient sous cette attaque; à 10 heures, quelques fractions ennemies percent notre ligne et occupent la lisière ouest des bois qui couronnent la crête. Le commandant Démarqué, voyant le danger, lance avec deux compagnies une contre-attaque, réoccupe la crête et repousse l'ennemi.

Mais à 11 heures, celui-ci revient en forces, les hommes


marchant par quatre, les officiers les poussant à coups de sabre.

Une fusillade intense fauche l'ennemi qui s'approche jusqu'à nos tranchées et les déborde. Des actes d'héroïsme se produisent; nos hommes, s'élançant à la baïonnette, repoussent l'attaque et meurent sans reculer d'un pas.

Mais bientôt la position est intenable : il faut se retirer par échelons. A midi, le général Simonin indique comme positions de repli la crête de Saint-Léon, déjà occupée par le 66 colonial.

Malgré l'attaque d'un ennemi dix fois supérieur en nombre, nos troupes se retirent en bon ordre. Les premières fractions descendent de la crête à midi, appuyées par notre artillerie, qui tire dans les bois ; mais les derniers éléments ne se retirent qu'à 13 h. 45, ayant soutenu depuis le matin un engagement violent et pendant 1 h. 45 une lutte héroïque. Certaines unités, en quittant les bois, prennent des formations régulières en petites colonnes pour descendre la pente, conservant intact le moral des hommes.

A ce moment, les obusiers ennemis ouvrent un feu terrible sur nos batteries et sur les fractions qui, remontant les pentes de Saint-Léon, arrivent malgré tout à se reformer en arrière de la crête.

Bientôt, notre artillerie est démontée et doit se retirer en déclavetant ses pièces. Le régiment, décimé, se.regroupe vèrs Lettenbach et Alberschweiler, pendant que le 66 régiment, soutenu par des bataillons de chasseurs et notre ier bataillon, repousse à la baïonnette un mouvement débordant sur notre extrême droite, à Saint-Léon.

Les derniers éléments du ier bataillon, soutenus par les mitrailleuses du lieutenant de Villeneuve de Bargemont, s'établissent avec les bataillons Dussaulx et V éron, du 6e colonial, au col de Saint-Léon, et y passent la nuit. Une batterie d'artillerie, appelée par nous, détruit une batterie allemande, tenue à 1.350 mètres depuis 18 heures, sans qu'elle puisse amener ses avant-trains, pris sous le feu des mitrailleuses du lieutenant de Villeneuve.

Le 56 régiment d'infanterie coloniale qui, avec une bravoure et un héroïsme dignes des plus grands éloges, a arrêté, sans aucun soutien, pendant sept heures, l'assaut violent de plus d'un corps d'armée ennemi sur sa première position et, avec le secours de bataillons de chasseurs, les


a tenus en respect pendant six heures et toute la nuit sur une seconde position, a subi des pertes cruelles : OFFICIERS 14 hors de combat, dont 8 tués : IJSROY (François), commandant. RICHARVILLE (Jacques), sous-Iieut1.

DUPUY (Gilbert), capitaine. - MENEVEAU (Alphonse), sous-lieut'.

VASLETDEFONTAUBERT, t-apitaine. CREPIN (Henri), lieutenant, mrot en LAGACHE (Ernest), lieutenant. Allemagne des suites de ses blesMAZERAN (François), lieutenant, sures TROUPE 544 hommes hors de combat, dont 59 tués :

JîOUG-EY (Louis), adjudant-chef.

RICHARDOT (Joseph), adjudant.

PIERRE (Alphonse), adjudant.

BERTHIER (André), sergent-major.

POULET (Emile), sergent.

VERPAUD (Paul), sergent.

BROCHE (Jacques), sergent.

PRINCET (Louis), sergent.

COMBE (Louis), sergent.

MORTHON (Lucien), sergent.

PAULIN (Albert), caporal.

BIZOT (Victor), caporal.

DANNET (Louis), caporal.

SPICKER (Georges), caporal.

BERNARD (Henri), caporal.

ARFORD (Charles), caporal.

CORDOLAT (Etienne), caporal.

GUILLAUME (Anatole), caporal.

VIOLY (Lucien), caporal.

PERRATONNE (Henri), caporal.

BRAUD (Louis), caporal.

BESSON (Gilbert), taporal.

DEGOUTE (Jean-Marie, soldat.

PEYRE (Louis), soldat.

FRÊMOND (Emile), soldat.

LEGUAY (Jules), soldat.

CLAIR (Jacques), soldat.

LAFONTAINE (Auguste), soldat.

MICHEL (Denis), soldat.

BOULON (Jacques), soldat.

COURTAUD (Claudius), soldat.

PAYAT (Marius), soldat.

LADOY (Jean), soldat.

VIAL (Jean), soldat.

COEX (Auguste), -soldat.

AUnEL (Albert), soldat.

MOSER (Louis), soldat.

, POISOT (Henri), soldat.

CHEVANCE (Marius), soldat.

LALIVE (Jean), soldat.

JOUVET (Abel), soldat.

DTTCHÊNE (François), soldat.

HENRY (Raoul), soldat.

GRUET (Henri), soldat.

BERTHELOMEAU (Charles), soldat.

CIIEVILLARD (Louis), soldat.

LAGRANGE (Jean), soldat.

VAUTRIN (Louis), soldat.

DECHET (Joseph), soldat.

LEVIGNE (Annet), soldat.

ARIBERT (Auguste), soldat.

COUSTON (Auguste), soldat.

ODET (François), soldat.

GATTERDAM (Joseph), soldat.

BAUD (Pierre), soldat.

HUMBERT (Gustave), soldat.

SAVIGNAT (Michel), soldat.

DUFANG (Tiburce), soldat.

THIBAUD (Charles), soldat.

Les docteurs Cordier, de Shaken, Franck et Mury sont restés aux mains de l'ennemi à l'ambulance de Walsheid, où ils donnent leurs soins aux nombreux blessés.

21-22 Août Arrêté le 20 au soir par nos bataillons établis à SaintLéon et par un feu violent de notre artillerie placée à La Valette, l'ennemi ne poursuit pas ses attaques.

Le 21 août, le brigade coloniale reçoit l'ordre de s'établir sur la croupe à l'ouest de Saint-Quirin, pour protéger


le mouvement de repli de la 4e division. Le régiment organise des tranchées près de la cote 376, mais aucun engagement ne. se produit.

Dans la nuit du 21 au 22, il se porte à Bréménil, où il arrive à 5 heures du matin. Le soir, toute la brigade est aux avant-postes.

Au cours de ces deux journées, le régiment a 30 hommes hors de combat, dont 5 tués : MORIN (Félix), soldat. FAUVEL (Armand), soldat.

PONT (Joseph), soldat. CHÀVETIAS (Michel), soldat.

PUT (Benoit), soldat.

23 Août - Engagement de Montigny

Le 23 août, la brigade coloniale reçoit l'ordre de se rendre de Bréménil à Baccarat par Merviller, dans l'ordre de marche suivant : 6e régiment colonial, un groupe du 6e régiment d'artillerie et 5e régiment colonial.

A 7 heures, au moment où le 6e régiment et le groupe d'artillerie, après avoir dépassé Montigny, se dirigent sur Baccarat, la cavalerie signale une colonne d'infanterie allemande venant de Domèvre et se dirigeant sur Montigny. Le régiment reçoit l'ordre d'arrêter cette troupe ennemie pendant l'écoulement de notre colonne.

Le 2e bataillon est placé à gauche de Montigny, face au nord, les Ier et 3e bataillons en réserve au sud du village.

Les troupes étant à peu de distance, l'action de l'infanterie devient aussitôt, très vive. Nos batteries ouvrent le feu, mais presque aussitôt elles sont contre-battues par l'artillerie ennemie, établie en position de surveillance. Des mitrailleuses nous causent des pertes sensibles, pendant que la gauche allemande cherche, par infiltration et en gagnant les bois, à envelopper notre droite.

Il devient évident que nous sommes attaqués par une forte colonne. Le général commandant la brigade prescrit de ne pas s'engager à fond et de rompre le combat. Le 3e bataillon est déployé pour protéger le repli des ier et 2e bataillons qui, en moins d'une heure, ont perdu plusieurs officiers et de nombreux sous-officiers et soldats.

Le 6e régiment est arrêté à son tour vers midi pour recueillir le Se régiment exposé au tir d'obus explosifs ennemis. Pendant quatre heures, le mouvement de repli sur Merviller s'exécute en ordre, par échelons, sous un feu


violent d'infanterie et sous une grêle d'obus. L'infanterie ennemie progressant par notre gauche, un bataillon du 6e colonial s'établit solidement sur la croupe de Criviller, au nord de Baccarat, pour arrêter ce mouvement, ce qui permet au régiment d'atteindre, à 20 heures, la ville de Baccarat, où il devait stationner, d'après les ordres reçus le matin.

Nos pertes sont sensibles : OFFICIERS : 2 blessés.

TROUPE :: 262 hommes hors de combat, dont 3 tués: BREHAUT (Jules), soldat. BESSERVE (Jean-Baptiste), soldat.

JOSSERAND (Marie-Louis), soldat.

24 Août - Combat de Merviller

L'ennemi est entré à Merviller. Le régiment reçoit l'ordre de reprendre ce village. Il est soutenu par le 6e colonial, qui a pour mission d'établir des tranchées sur la croupe de Criviller, où il a résisté la veille. Nous reprenons sur le terrain le même dispositif qu'à Montigny. Le 2e bataillon est à gauche, le 3e à droite, face au nord. Le IER bataillon, très éprouvé, est laissé en seconde ligne et organise une position de repli vers les bois de Boulay, au sud-est de Merviller.

Vers 9 heures, nos troupes sont en place : on ne voit aucune fraction d'infanterie ennemie, mais toutes les positions occupées sont battues par un feu violent d'obus explosifs, qui cause quelques pertes et démoralise nos hommes.

Cependant, nos bataillons restent stoïques, jusqu'à 16 heures, sous une grêle de mitraille. A ce moment, de gros mouvements d'infanterie allemande sont signalés sur notre gauche : notre artillerie et des troupes métropolitaines refluent vers Baccarat.

Bientôt, le tir des obusiers ennemis s'allonge. Les routes, exactement repérées, sont violemment battues et l'intensité du feu augmente encore pendant que se dessine une attaque allemande sur tout le front. La brigade coloniale reste seule sur le champ de bataille, exposée sans aucun soutien d'artillerie au feu de l'infanterie ennemie qui se déclenche, pendant que la grêle des explosifs fait rage.

Nos bataillons de première ligne se portent en arrière,


protégés par le ier bataillon, occupant les bois de Boulay, et par le ier bataillon du 6e régiment qui tient Criviller.

A 18 heures, au moment où la brigade coloniale, fermant la marche du 21e corps d'armée, traverse Baccarat, les explosifs ennemis tombent dans la ville, où l'incendie s'allume. Le régiment reçoit l'ordre de se porter sur Nossoncourt, où il arrive à 20 heures. Mais une heure plus tard,

un nouvel ordre prescrit de reprendre Baccarat par une opération de nuit. Les hommes, qui depuis deux jours n'ont ni mangé ni dormi et ont soutenu deux violents combats, sont exténués. Néanmoins on se met en route vers le nord, en passant par Bazien : Se régiment en tête, le groupe d'artillerie qui n'a plus de munitions, puis le 6e régiment.

Mais quand la brigade coloniale arrive à la cote 371, sur la route de Baccarat, elle reçoit un contre-ordre et le régiment est envoyé à Ménil, où il se rassemble à minuit.

Pertes : OFFICIERS 5 hors de combat, dont i tué : MARTIN-JARRAND, capitaine.

TROUPE 263 hors de combat, dont 15 tués :

THUNS (Marius), adjudant-chef.

BRENIER (J.-B.) , sergent-major.

RIFFARD (Henri), sergent.

CORNU (Georges), caporal.

PILLA T (Claude), caporal.

VOISIN (Eugène), soldat.

GUEY (Jacques), soldat.

LUCIEN (Paul), soldat.

CHIPIER (François), soldat.

GRENIER (Pierre), soldat.

PAYS (Charles), soldat.

ROUBAUD (Michel), soldat.

BARRAUD (Louis), soldat.

POISAT (Joseph), soldat.

REDON (Joseph), soldat.

25 Août - Combat de Ménil et Anglemont Malgré la fatigue de tous, il faut encore combattre. La brigade coloniale est rassemblée au sud de Sainte-Barbe : le Se régiment à droite, le 6e à gauche. L'ordre est donné d'abord au Se colonial seulement, puis à la brigade entière, d'attaquer le village de Bazien, occupé par l'ennemi. Mais bientôt, devant un mouvement enveloppant dirigé sur notre gauche, le 68 colonial reçoit seul l'ordre d'attaquer Bazien, pendant que deux bataillons du régiment ont pour mission de tenir coûte que coûte la ligne Ménil - Anglemont.

Le Je bataillon est placé à Ménil et à mi-distance d'Ang-lemont ; le 2e bataillon. à Anglemont et à mi-distance de


Ménil. Le icr bataillon, qui, de 20 officiers et 1.100 hommes au départ, ne compte plus que 6 officiers et 350 hommes, est laissé en réserve à Sainte-Barbe, à la disposition du général Simonin, commandant la brigade.

Le colonel Rculet, commandant le régiment, prend la direction de la défense du front Ménil - Ang-lemont. Il est 10 heures : l'organisation des deux villages commence immédiatement, des tranchées sont creusées sur tout le front; une compagnie par bataillon est maintenue en réserve pour effectuer des contre-attaques éventuelles.

Bientôt de nombreuses fractions ennemies sortent des bois de Glonville et, occupant Bazien, s'avancent sur Nossoncourt. Notre artillerie, quoique très nombreuse, les bombarde faiblement et n'arrête pas leur marche en avant. Les obusiers ennemis ouvrent sur Ménil un feu violent : le village est détruit, incendié, mais le 3e bataillon continue de l'occuper.

Pendant ce temps, le 6e colonial attaque Bazien, avec deux bataillons. Ces unités, prises de front et de flanc par une fusillade nourrie, doivent, après une résistance acharnée, se replier. Notre artillerie, qui subit le feu terrible des obusiers allemands, est rapidement démontée.

Vers 14 heures, le Ier bataillon est envoyé en soutien du 6e colonial, dans la direction de Bazien, mais déjà ce régiment s'est replié sur Ménil. Le Ier bataillon, croyant Sainte-Barbe occupé par nos troupes, s'appuie sur ce village pour se porter en avant ; malheureusement, l'ennemi, qui a pénétré dans la partie nord, le fusille à bout portant et il doit se cramponner au sol pour se replier par échelons, vers 16 heures, sur la forêt de Sainte-Barbe, dans la direction de Saint-Benoît. A la nuit, les débris de ce bataillon, qui a encore perdu deux officiers, tous ses adjudants et sergents-majors, et presque tous ses sous-officiers, se rassemblent dans les bois.

Le village de Ménil, criblé d'obus explosifs, devient bientôt intenable et, vers 16 heures, le 3e bataillon doit l'évacuer. Anglemont reste seul occupé par le 2e bataillon et le 17e bataillon de chasseurs; l'effort de l'ennemi se porte sur ce point, où il concentre le feu terrible de toute son artillerie. Le village, complètement détruit, est en flammes ; les tranchées sont bouleversées ; l'infanterie allemande, qui s'est avancée, est prête à donner l'assaut.


Il est 18 heures, toutes les autres troupes ont déjà effectué leur mouvement de repli. Le colonel Roulet, qui est à Angl'emont, se concerte avec le commandant du 17e bataillon de chasseurs, et tous deux estiment que la position n'est plus tenable. L'ordre est donc donné au 17e bataillon de chasseurs et au 2e bataillon de se retirer par échelons dans les bois d'Anglemont, dans la direction de Rambervillers. Ce mouvement s'effectue comme à la manœuvre, pas un homme n'ayant quitté son poste avant l'ordre de repli.

Dans cette seconde journée, comme la veille, l'infanterie ennemie s'est infiltrée sur tout le front, utilisant supérieurement le terrain. Elle est restée menaçante, tirant quelques coups de fusil ajustés, mais ne prononçant pas l'attaque à la baïonnette, que nos troupes attendirent en vain tout le jour dans leurs tranchées. Aucune des contre-attaques préparées par nous n'a été possible. Toutes nos forces, artillerie, troupes métropolitaines et coloniales, ont dû se retirer presque sans échanger de coups de canon ou de coups de feu, devant la formidable attaque méthodique, parfaitement ajustée, des obusiers à explosifs ennemis qui détruisent en quelques minutes nos trop faibles tranchées d'infanterie. C'est là une nouvelle tactique, se rapprochant de la guerre de siège, qui déconcerte nos hommes : beaucoup d'entre eux pleurent de rage de se voir décimés et obligés d'abandonner leurs positions sans pouvoir obtenir avec l'ennemi, qui toujours se cache, un véritable corps à corps pour venger leurs camarades glorieusement tombés.

Nos pertes, presque toujours produites par les obusiers allemands, sont encore cruelles : deux officiers sont tués, l'héroïque lieutenant de Villeneuve de Bargemont, qui, jusqu'au dernier moment, a tenu l'ennemi en respect avec ses mitrailleuses, et le sous-lieutenant de réserve Aguillon Le général Simonin, commandant la brigade, est blessé d'un éclat d'obus à la cuisse, au moment où le village de Ménil étant évacué, méprisant le danger, il se portait avec une héroïque bravoure, sous une grêle d'obus explosifs, vers le village d'Anglemont, pour y organiser une défense désespérée.

Comme la veille, comme à Saint-Léon, comme à Walsheid, la brigade coloniale a tenu l'ennemi en respect toute la journée, elle s'est retirée la dernière et à la nuit du champ de bataille : elle a fait tout son devoir.


Pertes : OFFICIERS 5 hors de combat, dont 2 tués : DE VILLENEUVE DE BARGEMONT, AGUIIXON (Alfred), sous-lieutenant.

lieutenant.

TROUPE 103 hors de combat, dont 1 tué : NATUCCI (Jean-Baptiste), caporal.

Le soir, à l'ambulance de Rambervillers, le général Simonin passe au colonel Roulet le commandement de la brigade. Le lendemain, le général Legrand, commandant le 21e corps d'armée, approuve cette prise de commandement par intérim, mais prescrit au colonel Roulet de conserver, en outre, le commandement du Se régiment colonial.

26 Août

Depuis sept jours, les troupes se sont battues presque sans arrêt ; elles ont peu dormi, à peine mangé. Mais il faut se battre encore. Le village de Saint-Benoît, devant lequel est concentrée la brigade coloniale, est occupé par une brigade ennemie. Il faut l'en déloger : c'est le rôle qui incombe au 6e régiment. Une cinquantaine de prisonniers restent entre ses mains, mais ses pertes sont sensibles.

Le régiment, maintenu en deuxième ligne, reçoit l'ordre d'occuper la cote 423 avec deux bataillons; il n'a avec l'ennemi que des engagements d'avant-postes, au cours desquels six hommes sont mis hors de combat.

27 au 30 Août - Combats du Col de la Chipotte Les 27 et 28 août, le régiment occupe la position de Larifontaine, au sud-ouest de Saint-Benoît, où il creuse des tranchées.

Le 29 août, le colonel Roulet, commandant le Se régiment et la brigade coloniale, reçoit l'ordre de reprendre le col de La Chipote, occupé la veille par l'ennemi.

Laissant au repos le 6e régiment, le colonel décide, pour s'emparer de l'objectif, d'imiter les procédés allemands.

Ceux-ci consistent à envoyer en avant, fixés au sol, quelques éléments d'infanterie pour protéger l'artillerie qui exécute un tir intensif et prolongé sur la position à occuper.

L'infanterie se porte alors en avant pendant que l'artillerie


allonge son tir. Ces ordres s'exécutent comme à la manœuvre. De 10 h. 30 à 12 h. 20, l'artillerie exécute un tir en profondeur sur Saint-Benoît, le chemin de Raon-1'Etape et le col de La Chipote. De 12 h. 20 à 12 h. 30, elle déclenche un tir intensif, puis s'arrête brusquement. C'est le signal convenu : pendant que nos pièces allongent leur tir, nos troupes se portent en avant et nous occupons le col de La Chipote sans avoir tiré un coup de fusil, sans avoir aucune perte.

Immédiatement, deux canons de 75 sont portés au col ; sur les indications du général Dumézil, commandant l'artillerie du 21e corps, ils exécutent un tir violent à 5.000 et 6.000 mètres, sur Thiaville et Raon-1'Etape, où les aviateurs ont signalé dans la journée de forts rassemblements de troupes. Dans la nuit, un tir lent est exécuté sur les mêmes objectifs.

Le lendemain 30 août, l'ordre est donné de pousser en avant vers Raon-1'Etape. Mais les Allemands, qui avaient abandonné la position la veille pendant le tir de l'artillerie, l'ont réoccupée dès que nos pièces se sont tues. Dans la nuit, des tranchées ont été établies : il faut en chasser l'ennemi. Nos troupes s'y emploient après une préparation t par la section d'artillerie qui tire à 300 mètres sur les tranchées adverses, sans avoir aucun blessé. Mais la position est très forte : nous occupons quelques tranchées allemandes, sans pouvoir, à cause du nombre des ennemis, les en déloger entièrement. A la nuit, nos troupes couchent dans leurs tranchées.

Pertes du 27 au 30 août : OFFICIERS 4 hors de combat, dont 2 tués : GIROD (Emile), lieutenant. OTTAVIANI (Joseph), sous-lieutenant.

TROUPE 98 hors de combat, dont 19 tués :

PERRIER (Françosi), sergent.

LAMY (René), sergent.

TOURNISSOU (Eloi), sergent.

RIOU (Antonin), caporal.

RITTON (Paul), soldat.

BOZZI (Jacques), soldat.

BRUN (Joseph), soldat.

BAGUET (Charles), soldat.

MARTINET (J.-B.), soldat.

DRIGEARD (Claude), soldat.

MERISIER (Antoine), soldat.

TRIMOUIL,L,E (Alexandre), soldat.

MAGAUD (Joseph), soldat.

CHENU (Alexandre), soldat.

FARGEIX (Antoine), soldat.

CHAVANNE (Jean), soldat.

BOEDA (Louis-Henri), soldat.

CHAIvMIN (Jean), soldat.

DELA URA T (Marcel), soldat,


31 Août au 4 Septembre Combats de St-Benoît-Larifontaine

Les 31 août et ier septembre, le régiment, relevé par le 6e colonial au col de La Chipote, est rassemblé dans les environs de Larifontaine, où il subit, dans les tranchées, le bombardement intensif des obusiers ennemis.

Le 3 septembre, un ordre prescrit de défendre les pentes nord de Saint-Benoît, entre La Haye-Baneau inclus et le col de La Chipote, où se trouve le 6e régiment. Les bataillons sont placés en ligne au nord de la route Bru - SaintBenoît : le 2e bataillon, à gauche, s'appuyant à La Haye, 3e bataillon au centre, ier bataillon à droite, se reliant à La Chipote, au 6e régiment.

Jusqu'à 10 heures, le colonel Roulet, qui est sur la ligne, au col, ne constate qu'une fusillade assez faible. Mais à 10 heures, l'ennemi, qui a reçu de Mulhouse trois régiments de renfort, attaque en masse : les hommes arrivent par sections et par quatre. La fusillade devient intense : le 6e régiment, très affaibli par trois jours de lutte, commence à plier. Il est soutenu par notre ier bataillon, qui croise ses feux avec lui et cause d'énormes pertes à l'ennemi, qui se présente en rangs serrés à trente mètres de nos tranchées.Pendant ce temps, des détachements ennemis parviennent à se glisser sous bois entre les 3e et 2e bataillons, et sur la gauche du Ier bataillon, qui risque d'être coupé. La partie est de Saint-Benoît est reprise par les Allemands. Le drapeau du Se colonial, qui est à l'ouest du village avec une trentaine d'hommes, se retire à grand peine au travers des prairies marécageuses. Le colonel traverse la partie est de Saint-Benoît au milieu de l'ennemi et se rend dans les bois de la Carre, pour organiser une position de repli ; une compagnie du génie est mise à sa disposition.

Le 6e régiment et le ier bataillon du 5e colonial reçoivent l'ordre de préparer leur repli dans la direction du ruisseau de Corbe ; le 3e bataillon doit se retirer dans le bois de la Grande-Carre, le 2e sur la Grande-Rue et la position de Larifontaine, qu'il faut défendre coûte que coûte.

A 14 heures, le 6e régiment est complètement débordé et commence son mouvement de repli, par échelons. Notre Ier bataillon, qui a pu ramener sur la ligne de feu deux compagnies du 163e régiment d'infanterie, tient encore;


mais il est très en l'air, débordé sur sa droite et fortement menacé sur sa g-auche. Il oppose cependant jusqu'à la nuit une énergique résistance et se retire alors avec les débris du bataillon Lagarde, du 163e, sans être poursuivi par l'ennemi. A 21 heures, le 5e colonial est rassemblé au sud de Larifontaine.

Pertes du 31 août au 4 septembre : OFFICIERS : 4 blessés.

TROUPE 25° hors de combat, dont 23 tués :

LAMBERT (Laurent), sergent.

SCHMITT (Marcel), sergent.

LACROIX (Paul), caporal.

ANGELIER (Gabriel), caporal.

RAY (Jean-Marie), caporal.

RONGIER (Ernest), soldat.

CAROSIO (Joseph), soldat.

BOURDON (René), soldat.

SAMSON (Oscar), soldat.

QUINOT (Alphonse), soldat.

GENOU (Henri), soldat.

BILQUEZ (Charles), soldat.

PELISSE (Joseph), soldat.

DUMAS (Jacques), soldat.

DAVIET (Jean), soldat.

ROUSSET (Albert), soldat.

GAVARD (Jean), soldat.

BOUCHARD (Louis), soldat.

REMY (René), soldat.

DOUDAIN (Charles), soldat.

CHEROUSSEL (Emile), soldat.

LACOUR (Joseph), soldat.

PIOLLET (Paul), soldat.

4 au 25 Septembre La Haye=Bahneau=Pexonne-Neuf maisons-Fennev iller Le 4 septembre, devant la menace de l'ennemi, le régiment reçoit à nouveau l'ordre de défendre coûte que coûte le village de Larifontaine. De profondes tranchées sont établies en avant de la position, mais le bombardement à obus explosifs est tel que les unités éprouvent de grosses pertes sans pouvoir tirer un seul coup de fusil. Le capitaine Delamarre a la tête enlevée par un obus ; le commandant Demarque est grièvement blessé à la cuisse et aux reins, il meurt quelques jours après. Le 5 septembre, le capitaine de Saqui Sannes a un pied enlevé, quatre officiers sont encore blessés et environ trois cents hommes mis hors de combat.

Le 8 septembre, le colonel Marchand vient prendre le commandement de la brigade, que lui passe le colonel Roulet ; ce dernier conserve le commandement du 5e régiment d'infanterie coloniale.

Le 9 septembre, le régiment, ayant reçu l'ordre d'occuper le bois d'Hertemeuche pour faciliter la marche sur Sainte-Barbe, le ier bataillon y pénètre, sans coup férir, et


s'y établit solidement. A 12 h. 20, ordre est donné au 3e bataillon de se porter à la gauche du Ier bataillon; mais, en passant à l'est de Jeanménil, il est accueilli par une grêle d'obus explosifs, dont deux seulement tuent treize hommes et en blessent vingt-deux. Le bataillon, arrêté, se reforme à 18 heures en arrière de La Haye-Baneau; le lendemain, il se porte à la gauche du Ier bataillon dans le bois et s'y établit en chassant quelques patrouilles allemandes.

Cependant, l'ennemi a pénétré dans La Haye-Baneau.

Le 11 septembre, à 15 heures, deux compagnies du 3e bataillon sont envoyées pour s'emparer de ce village et de la lisière des bois au nord. Bien qu'elles soient accueillies à la nuit par un feu assez vif, ces unités, s'élançant bravement, chassent l'ennemi à la baïonnette et enlèvent brillamment l'objectif.

Le jour suivant, les Allemands, évacuant toutes leurs positions au nord de Saint-Benoît, la brigade coloniale reçoit l'ordre de se porter en avant. Le régiment arrive sans coup férir à Thiaville et Bertrichamps, où il cantonne.

Du 13 au 18 septembre, aucun engagement ne se produit : les unités travaillent à la construction d'une ligne de tranchées allant de Raon-1'Etape à Thiaville, par La Neuveville.

Le 19 septembre, le 2e bataillon est envoyé au nord de la Meurthe, dans la direction de Celles, vers Allarmont et le bois du Bauc-le-Moine. La 8e compagnie effectue une reconnaisance au nord du col de La Chapelotte. Elle se heurte à une tranchée fortement occupée, qu'elle attaque à la baïonnette sans pouvoir l'enlever; mais elle se maintient au contact de 13 heures à 17 h. 15, et se replie ensuite sur Pexonne.

Le 20 septembre, le 3e bataillon se porte au col de La Chipote pour y organiser une deuxième ligne de défense.

Le lendemain, le 1er bataillon est envoyé aux avant-postes dans la direction de Badonviller, appuyé par une batterie d'artillerie et un escadron de chasseurs d'Afrique. Violemment attaqué par des forces allemandes supérieures en nombre, il doit se replier sur Pexonne et Neufmaisons : des renforts sont demandés.

Le 22 septembre, la brigade coloniale reçoit mission de se porter sur Neufmaisons avec cinq batailloas, appuyés par un groupe d'artillerie, pour repousser l'enrfemi au nord de Pexonne et le poursuivre dans la direction de Badonvil-


1er. Deux bataillons du régiment prennent part à l'action.

Le feu de notre artillerie est ouvert sur Fenneviller, signalé comme occupé par l'ennemi : peu après, nos troupes entrent dans ce village, sans avoir rencontré de résistance.

Le lendemain, le régiment reçoit l'ordre de se porter en arrière et cantonne à Bru. Cependant, le ier bataillon, resté à Neufmaisons, opère dans la direction de Badonviller, où il est attaqué vers 15 heures par un détachement important. Appuyé par de l'artillerie de. 77 et de 105, l'ennemi s'empare de Fenneviller, qui est repris le soir même par notre bataillon, renforcé d'une compagnie de chasseurs.

Le 24, le Ier bataillon est relevé par le 54e bataillon de chasseurs et reste en réserve à Neufmaisons.

Pertes du 4 au 25 septembre : OFFICIERS 8 hors de combat, dont 4 tués :

DEMARQUE (M.-E.), commandant.

DELAMARRE (Henri), capitaine.

CLOUET (Constant), capitaine, mort des suites de ses blessures.

SAINT - LANNES (Philippe), souslieutenant, mort des suites de ses blessures.

TROUPE 1 5°8 hors de combat, dont 69 tués :

CLARET (Isidore), adjudant.

PRUNET (Jean-Pierre), sergent-maj.

BIRK (Georges), sergent-major.

ESTASSY (Louis), sergent-major.

PICQUET (Paul), sergent fourrier.

HAVARD (Eugène), sergent.

MERMET (Charles), sergent.

JEANNOT (Alphonse), sergent.

FARADON (Henri), caporal fourrier.

RENOUI/T (Alphonse), caporal.

MOURRET (Jacques), caporal.

PERRIÎÎRE (Joseph), caporal.

GEORGES-MOLLAND (J.), caporal.

LEROUGE (Pierre), caporal.

BOUDON (Louis), caporal.

BEAUNE (Félix), caporal.

CURTENAZ (Marcel), soldat.

BIARD (Eugène), soldat.

COMBARET (Jacques), soldat.

PILLION (Aimé), soldat.

ASSAUD (Genon), soldat.

CUSSET (Maurice), soldat.

BRUNET (Gilbert), soldat.

ASTRE (François), soldat.

JURY (Annet), soldat.

CHANUDET (Henri), soldat.

BOUYOL (Isidore), soldat.

EMONET (Jules), soldat.

CORTIER (Etienne), soldat.

SERVANT (Pourçain), soldat.

MILLERET (Pierre), soldat.

MAUGER (Albert), soldat.

SAVIOZ-FOUILLET (Joseph), soldat.

ORAND (Alfred), soldat.

CHANNEBOUX (Claude), soldat.

PRAT (François), soldat.

PRADY (Guillaume), soldat.

FENET (Alexandre), soldat.

FAURE (J ean), soldat.

CHABERT (François), soldat.

LEROUGE (Camille), soldat.

LALIGANT (Paul), soldat.

BLOT (Gilbert), soldat.

DIEN (Pierre), soldat.

CHARRIERE (Auguste), soldat.

CHERION (Pierre), soldat.

ROUGIER (Marius), soldat.

DUMONTEL (Henri), soldat.

TOURLONNIAS (Jean-Marie), soldat.

LEON (Rémy-Victor), soldat.

MICHEL-VILLAZ (Emile), soldat.

DUVERGER (François), soldat.

FOREY (Henri), soldat.

JAMES (Louis), soldat.

BURLURUT (Victor), soldat.

CHAVENON (Louis), soldat.


NOUGIER (Georges), soldat.

HIVERT (Louis), soldat.

FARAUD (Etienne), soldat.

TAUPIN (Pierre), soldat.

TERRASSE (Emile), soldat.

JÛPPET (Louis), soldat.

DINAN (Dominique), soldat.

PETITJEAN (François), soldat.

ARNAUD (Camille), soldat.

JARRIGE (Thomas), soldat.

MORAND (Fleuri), soldat.

CADOT (Jean), soldat.

SUCHET (Eugène), soldat.

Dans cette période, après les combats de Larifontaine, du bois d'Hertemeuche et de La Haye-Banneau, le régiment a eu surtout pour mission d'organiser défensivement la rive gauche de la Meurthe, entre Raon-1'Etape et Thiaville. Cependant, les bataillons placés en avant-postes ont eu quelques engagements.

Mais du 16 août — jour où le premier coup de fusil a été tiré à la frontière allemande — jusqu'au 12 septembre, les hommes du Se régiment colonial ont été engagés presque chaque jour. Ils ont participé à plusieurs combats qui ont duré du lever à la chute du jour ; ils ont été presque journellement aux avant-postes ou dans les tranchées. Enfin, ils ont supporté de grandes fatigues occasionnées par les combats, le manque de sommeil, les pluies persistantes et l'absence de repas chauds, car les feux étaient interdits aux avant-postes. C'est avec une mâle énergie et sans aucune plainte que ces braves soldats ont accepté toutes ces misères. Mais ils ont montré qu'ils appartenaient à une véritable troupe d'élite, quand leurs bataillons sont restés stoïques des jours entiers dans les tranchées, sous le feu formidable d'obus explosifs qui parfois ensevelissaient ou déchiquetaient sous leurs yeux leurs camarades ; quand tout le régiment restait, comme au col de La Chipote, des journées et des nuits en alertes constantes, échangeant sans cesse des coups de feu ; quand, les jours de combat, ils n'abandonnaient le champ de bataille que les derniers ; enfin, quand l'ennemi, ayant eu l'imprudence de se montrer, ils se précipitaient sur lui, le chargeant violemment à la baïonnette. Beaux soldats, dignes de leurs aînés, qui n'avaient d'autre idéal que d'égaler les prouesses de Bazeilles, et qui viennent de les dépasser. A Bazeilles, 50 des hommes avaient été mis hors de combat. Depuis son premier engagement, le régiment a subi les pertes suivantes : sur 66 officiers combattants, 13 ont été tués, 4 sont morts des suites de leurs blessures, 25 ont été blessés, 4 médecins ont été faits prisonniers, soit 46 officiers hors de combat ou 69 %; sur 3.182 soldats, 2.064 ont été mis hors de


combat (dont 194 tués), soit 64 Au 66 régiment colonial, les pertes sont de 79 pour les officiers et 60 pour les soldats.

Devant de tels chiffres, on ne peut que reconnaître que la brigade coloniale a fait tout son devoir. Aucune de ses pertes n'est d'ailleurs arrivée par surprise ou par suite de mauvaises dispositions tactiques. C'est par une usure de tous les jours, par des combats violents, par des charges glorieuses à la baïonnette, que nos hommes sont tombés un par un.

Il ne nous a pas été donné de participer à des victoires qui conquièrent le terrain et en repoussent l'ennemi. Notre rôle, au pivot de la Grande Armée, a été peut-être moins brillant, mais nous avons dû, avec de faibles effectifs, résister pied à pied à un ennemi bien supérieur en nombre.

Parfois nous avons dû reculer; mais parfois aussi, comme à La Chipote, nous avons mis quinze jours pour céder 1. 500 mètres de terrain.

Tel est le résumé succinct des opérations auxquelles a pris part le 5" colonial depuis le début de la guerre. Il n'est pas possible de rappeler ici tous les actes de bravoure et d'héroïsme accomplis par les officiers, sous-officiers et soldats. Un grand nombre d'entre eux resteront toujours inconnus, ceux qui en ont été les auteurs ou les témoins étant restés sur le champ de bataille (1).

Hommes de troupe tués à l'ennemi et identifiés postérieurement sur le champ de bataille :

DEFERT (Voldener), sergent.

CRETEUR (Gaston), sergent.

CHARBONNEL (Hippolyte), sergent, BAYLON (Eugène), sergent.

DAVIATTE (Charles), sergent.

BONNET (Gustave), sergent.

HRETILLOT (Henri), sergent.

MOINE (Arthur), sergent.

BOUTEILLON (Augustin), sergent.

PERRIER (Marie-Louis), sergent.

MARCHIANDO (François), sergent.

GUILLAUME (Anatole), cap. fourr.

CHAPUIS (Félix), caporal.

MARTIN (Michel), caporal.

NÉAU (Gustave), caporal.

CHARITE (Alfred), caporal.

JANIN (Antonin), caporal.

BRET (Cyrille), soldat.

FOURRIER (Joseph), soldat.

MIOLA (Joseph), soldat.

MOIGNOUX (Jean), soldat.

CARRON (Claude), soldat.

(i) Le nombre de militaires tués donné ci-dessus pour cette première partie de la campagne, est bien inférieur à la réalité. Il ne comprend pas les soldats Qui, ayant été tués à l'ennemi, ont été identifiés postérieurement sur le champ de bataille, ni ceux qui sont morts dans les hôpitaux des suites de leurs blessures, et dont les noms suivent :


BRUNET (François), soldat.

RISBEC (Auguste), soldat.

DUBOTJLOZ (Cyrille), soldat.

LACHENAL (Julien), soldat.

BOUVAREL (Claiidius), soldat.

DOUSSET (Jean), soldat.

GALERNAT (Auguste), soldat.

CAYET (Jean), soldat.

BARBE (Lucien), soldat.

PILLAUD (Antoine), soldat.

LACROIX (Paul), soldat.

BOURDON. (René), soldat.

ALBERT (François), soldat.

MIOCHE (Pierre)-, soldat.

DERUELLE (Louis), soldat.

ANTOINE (Auguste), soldat.

DESCOMBES (Paul), soldat.

PATET (Aimé), soldat.

DESROLLES (René), soldat.

RAYNAUD (Paul), sodlat.

THIMONNIER (Jean), soldat.

ROUSSET (Jacques), soldat.

COQUET (Paul), soldat.

LAVENAÇ (Ali), soldat.

BRUGIÈRE (Antoine), soldat.

DARSON (Antoine), soldat.

BARGE (Michel), soldat.

DENIZON (Philippe), soldat.

MAFFI-BERTHIER. (Félix), soldat BONNET (Jean), soldat.

DEGUEURCE (Joseph), soldat.

CARMIS (Eugène), soldat.

QUILLËT (Claude), soldat.

CHORIER (Joseph), soldat.

DREVET (Jacques), soldat.

DERTlN (Henri), soldat.

POUQUET (Alexandre, soldat.

JACCOUD (Petrus) ,soldat.

CUZIN-GILLET (François), soldat.

DARRAS (Adrien), soldat.

GUYOT (Gustave), soldat.

CHARRIER (Eugène), soldat.

NOZIÈRE (Charles), soldat.

CORRE (Roch), soldat.

BOUQUET (Jacques), soldat.

LAMBERT (François), soldat.

FAVRE (Claude), soldat.

ARCHIER (Jean), soldat.

TERRY (Claude), soldat.

PIERRE (Jean-Louis), soldat.

BOUTONNET (Gilbert), soldat.

GUINGAND (Joanny), soldat.

HUGUET (Pierre), soldat.

DUC (Jean-Baptiste), soldat.

CUSIN (Joseph), soldat.

COMBET (Jean), soldat.

COURTADON (François), soldat.

BARNON (Gilbert), soldat.

MUET (Antoine), soldat.

SCHADD (Adrien), soldat.

VANEL (Joseph), soldat.

BRES (Clovis), soldat.

DUCEAU (Fernand), soldat.

BERNARD (Gilbert), soldat.

PENET (Laurent), soldat.

MARQUET (Louis), soldat.

DUGAN (Adolphe), soldat.

RUMELHART (Frédéric), soldat.

ROBERT (Auguste), soldat.

DAUPHIN (Ferdinand), soldat.

LÉPÉE (Lucien), soldat.

PERREARD (Louis), soldat.

BOUCHET (Georges), soldat.

PICCOT (Adolphe), soldat.

FAVRE (Joannes), soldat.

DÉCHET (Philippe), soldat.

QUARAING (François), soldat.

LAVADOUX (Antoine), soldat.

FASSION (Louis), soldat.

DAUPLAT (Gabriel), soldat.

TURCA T (Eugène), soldat.

AUROUX (Louis), soldat.

CURTAT (Claude), soldat.

Hommes de troupe morts dans les hôpitatix des suites de leurs blessures :

BOUTE (Ernest), sergent-major.

MATHIEU (Régis), sergent.

VIGNERON (Georges), caporal.

RROISIER (Eugène), caporal.

MAINGUE (Gabriel), soldat.

LYARD (Joseph), soldat.

KREMER (Alphonse), soldat.

TISSERAND (Armand), soldat.

DOMINEAU (Louis), soldat.

SAUVAGEON (Gaston), soldat.

MOMIRON (Louis), soldat.

SUCIIET (Piçrre), soldat.

MICOUD (Gabriel), soldat.

GAULTIER (Ernest), soldat.

DR RAPATZKI (César), soldat.

LACHENAL (Louis), soldat.

GRAND (Eugène), soldat.

BORDANOVA (Joseph), soldat.

METENIER (Joseph), soldat.

BERTRANDON (Pierre), soldat.


GONNET (Ernest), soldat.

POURRAT (Jules), soldat.

RIVEAUD (Jean-Auguste), soldat.

CHAMBARD (Célestin), soldat.

BORNE (Emile), soldat.

MADAURE (Auguste), soldat.

JACQUIN (Henri), soldat.

PARNIÎîRE (Léon), soldat.

COLLIARD-BIDAUD (Victor), soldat REYNAUD (Charles), soldat.

MYT (Vincent), soldat.

BORDET (Léon), soldat.

QUINTANT (Pierre), soldat.

LIÉNARD (Maxime), soldat.

AUDY (Eugène), soldat.

GOYET (Jean-Marie), soldat.

GÉRARDIN (Marcel), soldat.

CHEVRIER (François), soldat.

DEMERNINGE (Gustave), soldat.

MAYET (Raoul), soldat.

CHARTIER (Armand), soldat.

CORDIER (Ernest), soldat.

DUPECHAUD (Pierre), soldat.

COULON (Pierre), soldat.

SYRIEIX (Léonard), soldat.

PELVILAIN (Joseph), soldat.

COURANJOUD (Emile), soldat.

ROBERT (Joseph), soldat.

CROIZET (Jean), soldat.

SIMON (Joseph), soldat.

MARTIN (Jules), soldat.

CANTIN (Georges), soldat.

GRESSE (Fernand), soldat.

MOINE (Didier), soldat.

MONIER (Victorin), soldat.

RAILLON (Paul), soldat.

ARNAUD (Emile), soldat.

SICCO (Pierre), soldat.

DELETRAZ (Joseph), soldat.

BEAUREGARD (Jean), soldat.

BARTHOUX (Pierre), soldat.

JOYON (Ernest), soldat.

LAMY (Georges), soldat.

DAMOUR (Jules), soldat.

GAILLARD (Jean), soldat.

GAVARD (Henri), soldat.

SIMONET (Octave), soldat.

THAVENOT (Henri), soldat.

GUIBIER (Jean-Marie), soldat.

MICAUD (Louis), soldat.

FERNAGUT (Richard), soldat.

GRANGEON (Albert), soldat.

DUCROZET (Claude), soldat.

DAVID (Albert-Joseph), soldat.

BOMPARD (Samuel), soldat.

BACHELIN (Ange), soldat.

BOURGEOIS (Jules-Félix), soldat.

GRESSE (Emile-Prosper), soldat.

BÉAL (Paul), soldat.

ROMANNE (Antoine), soldat.

LAVANCIER (Léonard), soldat.

LEJEUNE (Honoré), soldat.

FAUCHIER (Adrien), soldat.

GRANGER (Joseph), soldat.

CHALLUS (Francisque), soldat.

Récompenses pour faits individuels de bravoure

LÉGION

D'HONNEUR

GROSJEAN (Henri), capitaine commandant la 2e compagnie du Se R. I. C. : « Officier de première valeur. Le 20 août 1914, a fait preuve d'initiative et de courage en rassemblant des isolés et en les conduisant à une contre-attaque, au cours de laquelle il a été grièvement blessé ».


ADAM (Félix;, capitaine commandant la i i" compagnie du 5e R. I. C. : « Officier d'une brillante conduite au feu. Au cours d'un violent combat en Alsace, a pris le commandement du bataillon dans des circonstances difficiles et a organisé la position avec un sang-froid remarquable, repoussant à la baïonnette les fractions ennemies menaçantes. Quoique blessé, est resté à la tête de ses hommes jusqu'au lendemain 21 août 1914, où une nouvelle blessure le mit hors de combat ».

DE VILLENEUVE DE BARGEMONT (Xavier), lieutenant à la 1 re section de mitrailleuses : « Officier animé du plus grand dévouement et d'une héroïque bravoure, allait au feu comme en se jouant et savait communiquer à ses hommes sa belle énergie et son audace. A été tué en se portant en avant afin de reconnaître une position pour ses mitrailleuses ».

MÉDAILLE

MILITAIRE

GROSJEAN (Louis), sergent de la Se compagnie : « Sous-officier énergique et dévoué, d'une intrépidité au-dessus de tout éloge. Chargé, le 19 août 1914, de fouiller une maison occupée par l'ennemi, a entraîné sa patrouille avec le plus bel entrain, malgré un feu violent. Après la mort de son lieutenant, a maintenu sa section dans un ordre parfait jusqu'au moment où, blessé d'une balle au pied, il a reçu l'ordre de se rendre à l'ambulance ».

FOURNIER (Eugène-Félix), caporal : « Grièvement blessé le 20 août 1914, fait prisonnier et interné après guérison, a fait preuve d'une ingéniosité, d'une énergie et d'une volonté remarquables en préparant et menant à bien son évasion, malgré les dangers et les difficultés rencontrées ».

MENU (Claude), soldat de la 2e compagnie : « Blessé le 20 août 1914 en faisant bravement son devoir.

Amputé du bras droit ».

VERDIER (Henri), soldat de la 6e compagnie : « Très bon soldat, grièvement blessé le 20 août 1914, en faisant bravement son devoir. Amputé de la jambe droite ».

HÉRAULT (Adolphe), soldat de la Se compagnie : « Brave soldat. S'est courageusement conduit au combat du 20 août 1914, au cours duquel il a été blessé très grièvement.

Amputé de l'avant-bras gauche ».


FOURCADE (Joseph), soldat de la Ire compagnie : « Très bon soldat, plein d'allant et d'entrain, toujours volontaire pour les missions périlleuses. A été grièvement blessé au cours d'une patrouille, le 20 août 1914. Impotence fonctionnelle du bras gauche ».

BLIN (Gustave), sergent de la 2e compagnie : « Excellent gradé, énergique et brave. Blessé le 20 août 1914, a refusé de se laisser évacuer. Les officiers de sa compagnie ayant été mis hors de combat, en a pris le commandement et a été atteint de nouveau très grièvement le 15 septembre 1914 ».

TIXIER (Edouard-Michel), soldat de la 26 compagnie : « Soldat dévoué et courageux. A été très grièvement blessé le 20 août 1914, en se portant à l'assaut des positions ennemies, à Mont-sur-Meurthe ».

VERGNIAUD (Marcel), soldat du 5e colonial : « Brave soldat. A été blessé grièvement en faisant son devoir d'agent de liaison, le 21 août 1914. Amputé du bras gauche ».

MESTRAL (Maxime-Florentin), sergent : « Soldat méritant et d'une belle tenue au feu. Blessé grièvement le 22 août 1914 aux avant-postes. Fracture du tibia droit ».

LE CAMPION (François-Marie), soldat : « Brave et dévoué soldat, grièvement blessé au combat du 22 août 1914. Amputé de la jambe droite ».

PERRIN (Paul), soldat de la 66 compagnie : '< Excellent soldat, toujours volontaire pour les missions périlleuses. A été blessé grièvement le 22 août 1914, en accomplissant ses fonctions d'agent de liaison ».

PÉRET (Louis), soldat de la ge compagnie : « Agent de liaison d'une bravoure et d'un dévouement remarquables. A été grièvement blessé le 22 août 1914 au cours du combat de Walsheid. A ensuite fait preuve dans des circonstances difficiles d'une énergie et d'un esprit du devoir exceptionnels ».

GRAND (Clément), soldat de la 12e compagnie : « Belle conduite au feu le 23 août 1914, au cours d'une contreattaque ennemie. Grièvement blessé, a été amputé du poignet droit ».

JOFFLOZ (Jules-Jean-Romain), soldat : « Soldat intrépide, qui s'est toujours battu avec ardeur, particulièrement au combat du 24 août 1914. Paralysie des deux jambes ».


EYNAJID (Elysée-Marius), soldat de la 12e compagnie : « Soldat très courageux, toujours volontaire pour les missions périlleuses. Blessé grièvement en faisant bravement son devoir, le 24 août 1914. Amputé de la jambe droite ». ", '0 TANCHON (Louis-Auguste), soldat de la 5" compagnie : «' Soldat plein d'entrain. A été blessé très grièvement le 34.août 1914 à son poste de combat. Perte de l'œil droit ».

MAZARE (Guillaume), adjudant : « Excellent adjudant. Blessé le 24 août 1914 dans un poste particulièrement dangereux, n'a consenti à aller se faire soigner que sur l'ordre formel de son officier ».

LEDIEU (Marius), sergent de la 12e compagnie : « Brave sous-officier. Blessé grièvement le 25 août 19141 en entraînant vigoureusement sa demi-section à l'assaut ».

PETIT (Marcel-Albert), caporal de la 66 compagnie : « Bon gradé, énergique et courageux. A été grièvement blessé le 30 août 1914 en conduisant ses hommes à l'attaque d'une tranchée, allemande ».

AUBERTIN (Victor), soldat : « A montré entrain et courage au combat du Ier septembre 1914, où il a été grièvement blessé. Amputé du bras droit ».

JOCTEUR-MOUROSIER (Marie-Joseph-Emile), sergent :

« A fait preuve, le 3 septembre 1914, comme chef de patrouille, du plus grand sang-froid et d'esprit de décision. A été blessé grièvement le lendemain à son poste dans la tranchée, en faisant bravement son devoir ».

MARTINEL (Victor), soldat de la 56 compagnie : « Soldat courageux et dévoué. Grièvement blessé le 3 septembre 1914, en faisant bravement son devoir. Cécité ».

ROUSSIN (Henri-Charles), sergent : « Blessé le 4 septembre 1914 en repoussant une attaque ennemie; a fait preuve d'une belle conduite au feu. Amputé du bras droit ».

CATTIN (Pierre), soldat : « S'est signalé en toutes circonstances par son sang-froid et son entrain. Blessé grièvement le 4 septembre 1914. A perdu l'usage d'un .bras ».

VERDIER (Pardoux), sergent de la ge compagnie : « Sous-officier d'un courage et d'un sang-froid remarquables.

Grièvement blessé le 9 septembre 1914, pendant un violent bombardement; a néanmoins conservé le commandement de sa section et n'est allé se faire panser qu'après avoir fait abriter ses hommes. Impotence fonctionnelle de la main droite ».


PERISSOUD (Marie-Louis), soldat de la ge compagnie : « Soldat courageux, toujours volontaire pour les missions dangereuses. Blessé grièvement aux avant-postes le 5 septembre 1914. Amputé du bras gauche ».

GAUCHER (Louis), sergent de la ne compagnie : « Excellent gradé. A été blessé grièvement le 8 septembre 1914, en assurant, sous un violent bombardement, la liaison entre le bataillon et sa compagnie. Mutilation de la face ».

LASSEIGNE (Antoine), caporal de la IOe compagnie : « Bon et brave gradé. Blessé grièvement le 10 septembre 1914 en effectuant une reconnaissance périlleuse. Impotence fonctionnelle du bras droit ».

CAMP (Emile), caporal de la 10e compagnie : « Excellent gradé, d'un courage et d'un sang-froid remarquables. Le 11 septembre 1914, volontaire pour reconnaître les positions ennemies du bois de Saint-Benoît (Vosges), a été grièvement blessé en exécutant sa mission. Malgré ses souffrances, a ramené sa patrouille en bon ordre et n'a consenti à être évacué qu'après avoir rendu compte de sa mission ».

BERRY (Claudius), sergent de la 3e compagnie : « Sous-officier dévoué et courageux. A été très grièvement blessé à son poste de combat, le 23 septembre 1914 ».

Roux (Pierre), caporal réserviste : « A été cité le 5 septembre à l'ordre du régiment pour l'héroïsme qu'il a montré après la chute d'un obus explosif, en transportant sur son dos, au milieu d'un terrible bombardement, son capitaine qui venait d'avoir le pied enlevé. Courage audessus de tout éloge ».

A L'ORDRE

DE L'ARMÉE

LEROY (François), chef de bataillon : « Tué le 20 août d'une balle au cœur, en tête de son bataillon, au moment où il donnait à tous l'exemple du courage et du sang-froid ».

GUILLEMIN (Emmanuel-Alfred), caporal de la 5e compagnie : « Caporal énergique et animé des meilleurs sentiments du devoir. Grièvement blessé le 20 août 1914 au combat d'Abreschviller (Lorraine), a été capturé par l'ennemi, ne pouvant se mouvoir à cause de sa blessure. A réussi, après plusieurs tentatives non couronnées de succès, à s'évader, faisant ainsi preuve du plus grand courage ».


DEBOUILLE (Léon), soldat de la 3e compagnie : « Très bon soldat, ayant toujours accompli noblement son devôir. A été grièvement blessé le 23 août 1914 à Montigny, près de Baccarat, en se portant à l'assaut de positions ennemies ».

GALLAY (Marcel), soldat de la 8e compagnie : « Bon soldat. A été grièvement blessé le 30 août 1914 au col de La Chipote, au cours d'une patrouille offensive pour laquelle il était volontaire.

DEMARQUE, chef de bataillon : « A su, par son calme, son énergie et ses belles qualités militaires, électriser son bataillon et lui inspirer la foi absolue dans le succès. Est tombé mortellement blessé par un éclat d'obus, tandis qu'il donnait à tous un superbe exemple d'héroïsme et d'opiniâtreté dans la lutte ».

MICOUD (François-Joseph-Henri), sergent : cc Brave sous-officier. A été blessé très grièvement le 9 septembre 1914 en faisant courageusement son devoir. Fracture du fémur gauche, raccourcissement de cinq centimètres ».

DE FONTAUBERT, capitaine : « Officier d'une héroïque bravoure. N'étant pas appelé par ses fonctions au commandement de la troupe, n'a pas hésité à prendre le commandement d'une compagnie désemparée par la mise hors de combat de ses officiers et a été mortellement frappé au moment où il tentait, sous un feu meurtrier, de contre-attaquer l'ennemi débordant de toutes parts ».

SOUCHARD, médecin aide-major de 26 classe : « Au moment où un obus allemand éclatait sur une pièce d'artillerie, tuant un capitaine, un adjudant, un pointeur et blessant plusieurs servants, s'est porté courageusement au secours des hommes atteints et a été blessé lui-même par les éclats d'un second obus tombant sur la batterie. N'a consenti a être évacué que le lendemain, lorsque sa blessure lui eut enlevé tout usage de sa main gauche ».


1 CHAPITRE II

OPÉRATIONS EN WOEVRE=HAUTS=DE=MEUSE (25 Septembre au 31 Décembre 1914)

Le 25 septembre 1914, le régiment quittant le front de Lorraine est dirigé par voie ferrée sur Toul et va cantonner à Gironville.

L'ennemi vient de pénétrer sur les Hauts-de-Meuse, d'occuper Saint-Mihiel et le fort du Camp-des-Romains. Le fort de Troyon résiste héroïquement; le fort de Liouville, qui commande la trouée de Lérouville, est bombardé par des pièces du plus gros calibre et ses canons sont condamnés au silence. Une division de cavalerie, très éprouvée, a contenu l'ennemi sur la ligne de hauteurs orientée sud-ouestnord-est et allant de la forêt d'Apremont au Mont-Sec. Les avant-postes allemands sont poussés au pied de ces hauteurs, jusque dans les villages d'Apremont et de Loupmont.

C'est sur ce front qu'est dirigée en hâte la 2" brigade coloniale.

27 et 28 Septembre - Attaque d'Apremont Le 27 septembre, le régiment prend position aux lisières nord des bois Bas et de Saulcy, face aux hauteurs d'Apremont et de Loupmont. La brigade reçoit l'ordre d'attaquer ces deux villages : 56 colonial sur Apremont, 6e sur Loupmont. L'opération est délicate, car la distance à franchir pour arriver à l'objectif est d'environ 2 kilomètres, dans un terrain absolument découvert et marécageux.

Notre artillerie prépare l'attaque par un feu violent sur ces deux positions et, à 16 heures, le 36 bataillon, déployé en tirailleurs à larges intervalles, se porte sur Apremont.


Malgré un feu nourri de l'artillerie ennemie, il s'empare de la partie sud-est du village ; mais l'ennemi résiste énergiquement dans la partie nord-ouest, solidement organisée.

Cependant le courage et le dévouement de quelques groupes d'hommes permettent de réduire encore des îlots de résistance constitués par les maisons et où l'ennemi se défend désespérément. A la nuit, le bataillon occupe la plus grande partie de la position. Malgré la forte fusillade à laquelle il est soumis, il travaille immédiatement à l'organisation défensive du village et à la construction de tranchées.

Le lendemain, à la pointe du jour, l'artillerie ennemie exécute sur Apremont un tir d'une extrême violence. En même temps, de la formidable position du bois du Jurât une fusillade très nourrie est dirigée sur le village. A 6 heures, une grosse colonne allemande, dont la marche d'approche par le ravin de Varneville est facilitée par le brouillard, débouche à l'est d'Apremont. Bientôt le village est débordé ; attaqué de trois côtés à la fois, le 3" bataillon, qui a subi de grosses pertes, se trouve dans l'obligation de se replier sur le bois de Saulcy.

Pertes : OFFICIERS 4 hors de combat, dont 2 tués :

GOLAY (Boleslas), capitaine.

LE BOUCHER D'HÊROUVILLE, lieu- tenant (mort des suites de blessur.).

TROUPE 260 hors de combat, dont 17 tués :

GABY (Félix), sergent.

LORIOU (Léon), sergent fourrier.

• CAILLE Alfred), sergent.

BERNARD (Edouard), caporal.

MAS (Pierre), caporal.

FERLA (Francis), soldat.

MARCHAND (Adrien), soldat.

JONOT. (Maxime), soldat.

PRESTAVOINE (Marcel), soldat.

ÇUEGEN (Jean), soldat.

GENTE (Georges), soldat.

DESPLAN (Romain), soldat.

I.ASSALAS (Antoine), soldat.

RAY (Joanny), soldat.

LAVAL (Jean), soldat.

THÉBAULT (François), soldat.

VELON (Gilbert), soldat.

.1 29 Septembre au 13 Octobre Attaques sur Loupmont et le Mont Le 29 septembre, la brigade doit s'emparer du village de Loupmont : le régiment est à gauche du dispositif d'attaque.

Après une préparation effectuée par notre artillerie, le 26 bataillon, partant des lisières du bois de Saulcy, se porte


sur la partie ouest de Loupmont. Malgré un bombardement terrible qui lui cause de fortes pertes, il parvient jusqu'aux abords du village, dont il occupe les premières maisons.

Mais à ce moment il est accueilli, ainsi que le bataillon du 6e régiment, par des feux de mousqueterie et de mitrailleuses : il doit se replier derrière la route Apremont-BouOPÉRATIONS EN WOEVRE-HAUTS-DE-MEUSE (25 Septembre- 3I Décembre igr4)

conville. Le bataillon du 6e se reporte dans ses tranchées établies à la cote 253.

Le ier octobre, la brigade reçoit l'ordre d'attaquer Le Mont et Loupmont. Cette opération se produit sur le même terrain que dans la journée du 29; les mêmes dispositions sont prises. Après une forte préparation d'artillerie, le 3e bataillon, partant de la lisière nord-ouest du bois de Saulcy, se porte dans la direction Le Mont, sous une vio-


lente canonnade ennemie. Il dépasse la route ApremontBouconville et commence à gravir les pentes du Mont; mais il est presque aussitôt arrêté par une vive fusillade partant à la fois des tranchées établies sur Le Mont et à la lisière est du bois Jurât. Le colonel Marchand, commandant la brigade, est blessé au milieu des hommes qu'il entraîne ; il passe le commandement au colonel Roulet et attend sur le champ de bataille la fin de l'action. Le bataillon du 6e colonial, accueilli de front et de flanc par des feux nourris partant de Loupmont et de la lisière ouest du bois de Gerechamp, doit se replier sur ses tranchées de la cote 253. Cependant notre bataillon se cramponne au sol et creuse des tranchées, qu'il occupe face au Mont.

Les 2 et 3 octobre, les attaques sur Le Mont et Loupmont sont reprises ; mais, en dépit des efforts héroïques de nos soldats, elles n'obtiennent pas plus de succès. Les troupes débouchent des tranchées établies face à Apremont et à Loupmont, mais elles ne peuvent progresser sous le feu violent des batteries allemandes et sous le tir de front et de flanc de l'infanterie ; elles subissent des pertes importantes.

Le 6 octobre, la brigade coloniale a pour mission d'appuyer une attaque du 8e corps d'armée sur le bois Jurât, en s'emparant de la hauteur dite du Haricot, située au nord d'Apremont, entre le bois Jurât et Le Mont. Les dispositions suivantes sont prises : deux bataillons sont chargés de l'opération ; à gauche, lé 2e bataillon du Se colonial, face au Haricot ; à droite, le ier bataillon du 6e, face aux pentes sud-ouest de Le Mont. L'attaque est préparée par notre artillerie et, à 16 heures, nos troupes débouchent à très larges intervalles. Presque immédiatement, une violente canonnade est dirigée sur elles. Elles progressent malgré tout sous les obus ennemis, mais de même que dans les attaques précédentes, elles sont arrêtées dès qu'elles arrivent à portée du feu de front et de flanc de l'infanterie ennemie. Toutefois, les positions conquises sont conservées et des tranchées sont construites sur place, face au Haricot et aux pentes sud de Le Mont.

Le lendemain, le colonel d"infanterie Vandenberg vient prendre le commandement de la 2e brigade coloniale, que lui passe le colonel Roulet.

Le 9 octobre, le régiment doit appuyer une nouvelle attaque du 8e corps sur le bois Jurât. Cette attaque ne se


produisant pas, nos troupes restent sur leurs positions, sans prononcer de mouvement en avant ; mais elles subissent néanmoins le bombardement ennemi.

Le 10 octobre, l'ordre est donné à la brigade coloniale d'appuyer une attaque que la 8ge brigade, à notre droite, exécute sur le bois de La Haute-Charrière. Une assez forte canonnade de l'artillerie ennemie se produit; nos troupes n'ont pas à intervenir. Le surlendemain, la 8ge brigade doit renouveler son attaque; mais le 11, à 21 heures, une forte colonne allemande sort de ce bois et attaque avec succès les tranchées situées à droite du secteur de la brigade coloniale. L'ennemi, s'approchant du bois de Besompois, prend à revers les tranchées du 6e colonial et cherche à se glisser dans la clairière à la lisière nord du bois de Saulcy ; il y est accueilli par les feux de salves des soldats du Se colonial et rejeté sur le 6e régiment qui lui tue quarante hommes et fait treize prisonniers, dont un officier.

Le 12 octobre, le colonel Vandenberg est promu général et passe le commandement de la brigade au colonel Roulet.

A partir de cette date, nos troupes reçoivent mission de progresser par la sape ; elles construisent chaque jour, en avant ou à la lisière même des bois, des tranchées qu'elles protègent par des réseaux de fils de fer.

Pertes du 29 septembre au 13 octobre : OFFICIERS 6 Ijors de combat, dont 1 tué : BOUCIIOUX (Auguste), sous-lieutenant.

TROUPE 431 hors de combat, dont 33 tués :

PETIT (Charles), sergent.

GALLICE (Antoine), caporal.

TAILLANDIER (Hugues), caporal.

LANEURY (Louis), soldat.

ROUDIER (Pierre), soldat.

HERTHOIS (Lucien), soldat.

HEFTY (Paul), soldat.

PRABEL (Marie-Joseph), soldat.

PICARD (Claude), soldat.

COURTADON (Jean), soldat.

BOURELLY (Maurice), soldat.

VEISSIERES ((Joseph), soldat.

DAVID (Claudius), soldat.

ROUDILLON (Jean-Marie), soldat.

DELAYE (André), soldat.

TRICAUT (Jean), soldat.

VILLATTE (Gilbert), soldat.

BREVET (Marie), soldat.

GEOFFROY (Jules), soldat.

BRAIDA (Etienne), soldat.

IIOMETTE (Antoine), soldat.

DROUILLAT (Paul), soldat.

MATRAS (Jean), soldat.

DUMAS (Pierre), soldat.

GAY (Alphonse), soldat.

ROCHE (Michel), soldat.

THEVENET (Jean-Marie), soldat.

METRAS (Auguste), soldat.

GAUDRY' (Pierre), soldat.

PRADEL (Jules), soldat.

MAUSSAN (Gilbert), soldat.

FRAISSE (Michel), soldat.

COTTAVE (Jules), soldat.


13 Octobre au 31 Décembre Pendant cette période, nos troupes, organisant le terrain, occupent les tranchées avancées et celles des lisières des bois. Dans la journée, les batteries allemandes exécutent sur nos positions un bombardement méthodique, sans grand résultat. Aucun mouvement ne se fait de jour, mais toutes les nuits des patrouilles se portent en avant du front pour reconnaître les positions de l'ennemi. En particulier, de fortes reconnaisances sont fréquemment envoyées sur Apremont et Le Mont. En outre, du bois Saulcy, la brigade coloniale reçoit mission d'occuper le bois Besombois et le bois Bas, et d'assurer la jonction avec le ge corps vers Saint-Agnant. Cette extension du front peut se faire en diminuant l'occupation des bois en profondeur et en multipliant les défenses accessoires.

Bien que les efforts du régiment pendant cette période n'aient pas été couronnés par le succès, il a assuré un service pénible et s'est toujours porté bravement en avant, sous le feu meurtrier de l'ennemi, lorsque l'ordre lui en a été donné. Il nza pas été arrêté par le feu de l'artillerie, malgré sa violence; mais il n'a pu progresser quand il a dû subir à la fois le tir de l'artillerie et celui de l'infanterie le prenant de front et de flanc. La position de Le Mont est une véritable courtine fortement flanquée par deux bastions : à droite, le bois de Haute-Charrière et Gerechamp; à gauche le bois Jurât dominant la plaine. Mais par sa présence et la forte occupation du bois de Saulcy, par ses attaques réitérées, ses patrouilles et ses reconnaissances, le régiment a forcé l'ennemi à maintenir sur ces positions de très forts effectifs et à dépenser un approvisionnement considérable de munitions d'artillerie.

Comme dans la première partie de la campagne, les actes d'un courage stoïque pour progresser sans faiblir ont été extrêmement nombreux. Aucun homme du régiment n'a fait un pas en arrière sous le feu de l'ennemi, sans en avoir reçu l'ordre, et beaucoup de soldats ont donné, dans l'exécution des patrouilles et des reconnaissances, les plus beaux exemples de bravoure et d'héroïsme.

Pertes : OFFICIERS 4 hors de combat, dont i tué : COLLOMB (Georges), sous-lieutenant, mort des suites de ses blessures.


TROUPE 33 hors de combat, dont 11 tués :

VELLE (Ernest), caporal.

CHAMBRON (Alexis), soldat.

ROUSSET (Victor), soldat.

FOURNIAT (Jean-Baptiste), soldat.

DUBREUIL (Pierre), soldat.

TIRARD-COLLET (Eugène), soldat.

DUNAUD (Rémy), soldat.

VIAL, (Augustin), soldat.

MOURIER (Alfred), soldat.

VERNADAT (Alphonse), soldat.

MERCIER (Jean), soldat..

En outre, pendant cette période, les soldats dont les noms suivent sont morts dans les hôpitaux des suites" de leurs blessures :

MARTY (René), sergent-major.

MARTIN (Désiré), sergent fourrier.

BAUX (Michel), caporal.

ROYANNETTE (Antoine), caporal.

PERRET (Noël), caporal.

GAIME (Antoine), caporal.

VERT (Louis), caporal.

PLANTIN (Joseph), soldat.

BRIVADY (Alexis), soldat.

PETIT (Louis), soldat.

CHASSIGNOL (Jean), soldat.

SAVIOT (Joseph), soldat.

COLLICHON (Emile), soldat.

OTTAVI (François), soldat.

MERMET (Alphonse), soldat.

BEAUGEARD (Louis), soldat.

DURAY (Louis), soldat.

GENDREAU (Raymond), soldat.

FAYAT (Paul), soldat.

DESSUILLIIŒES (Jean), soldat.

VALETTE (Jean-Marie), soldat.

COULOUT (Léon), soldat.

DAILHOUX (Pierre), soldat.

CHARRETON (Auguste), soldat.

DUVERGER (Louis), soldat.

BOUVARD (Charles), soldat.

EYNARD (Joseph), soldat.

COLLANGE (Henri), soldat.

CHAUMET (Jean), soldat.

CHASSIN (Victor), soldat.

VEUX (Baptiste), soldat.

VALLADON (Antoine), soldat.

COURTOUT (Henri), soldat.

GRATIEN (Joseph), soldat.

PARENT (François), soldat.

RANDOIN (Léon), soldat.

LIOTHIER (Antoine), soldat.

BARTHELEMY (Céleste), soldat.

THOMAS (Dominique), soldat.

RÊVÊRAND (François), soldat.

FERRAND (Pierre), soldat.

LAGRANGE (Henri), soldat.

DEGOUTTE (Louis), soldat.

BELLEVILLE (Raymond), soldat..

RIVAUD (Benoît), soldat.

COLOMB (Henri), soldat.

LÊPINEUX (Ferdinand), soldat.

JUGUET (Jean), soldat.

FOUANT (Henri), soldat.

SUREL (Antoine), soldat.

POTHIER (Philibert), soldat.

BLOT (Jean), soldat.

RAYMOND (Henri), soldat.

BERTHET (Jules), soldat.

FÉAU (Albert), soldat.

FILLET (kégis), soldat.

PIOT (Eugène), soldat.

DALLEMAGNE (François), soldat.

CONCHON (Joseph), soldat.

TOUNISSOUX (François), soldat.

LASNE (Pierre), soldat.

MORIN (Claude), soldat.

BLIN (Pierre), soldat.


Le 31 décembre 1914, le régiment quitte la Woëvre. Sa belle conduite pendant toute la première partie de la campagne lui vaut les félicitations du général commandant la 768 division d'infanterie dans l'ordre du jour suivant : « Au moment du départ de la 2e brigade coloniale, le général commandant la 76e division d'infanterie tient à exprimer toute la satisfaction que, pendant quatre mois, elle a su lui donner par sa bravoure, sa ténacité et son endurance en présence de toutes les difficultés.

(( Conservant avec soin ses traditions, son entrain du début de la campagne, instruite par l'expérience de la guerre et pénétrée du sentiment de la discipline, la 2e brigade coloniale saura s'acquitter avec honneur de toutes les tâches qui lui seront confiées et contribuer largement au succès définitif de nos armes.

> « Signé : Général DE WASSART ».

Récompenses pour faits individuels de bravoure

LÉGION

D'HONNEUR

Croix d'ofifcier : REITZ (Charles- J ean-Pierre-Auguste), chef de bataillon : « Blessé le 26 septembre 1914 et revenu sur le front; fait preuve dans le commandement de son bataillon de beaucoup de dévouement et d'activité. Nombreuses annuités ».

Croix de chevalier: BERNE (G.-L.-J.), lieutenant : « S'est montré plein de bravoure depuis le début de la campagne. A entraîné sa section dans une charge à la baïonnette; l'a conduite avec intelligence dans une reconnaissance offensive.

Le 27 septembre, était à l'aile droite de la colonne d'assaut se portant à l'attaque d'un village. Grièvement blessé le 28 septembre, au moment où violemment attaqué il tenait tête à l'ennemi ».


MIAILLE (Joseph), adjudant de la 6e compagnie : « Sous-officier d'une valeur exceptionnelle. Plein d'allant, a toujours fait preuve d'endurance et a donné à ses hommes, en toutes circonstances, l'exemple de la bravoure et de l'abnégation. Blessé au début d'une attaque le 29 septembre 1914, a gardé le commandement de sa fraction et a été de nouveau atteint de plusieurs blessures graves en entraînant ses tirailleurs en avant, sous un feu violent d'artillerie et d'infanterie.

Plaies multiples ». -- - --

MÉDAILLE

MILITAIRE

MARTINET (Jean-Baptiste), caporal de la ge compagnie : « Gradé d'un courage exemplaire et aussi modeste que brave.

S'est particulièrement signalé aux combats de Lorraine en août et septembre 1914. Grièvement blessé le 27 septembre à l'affaire d'Apremont, a donné le plus bel exemple de fermeté et de résignation ».

MONFALCON (Jules), caporal clairon de la ge compagnie : « Gradé d'un courage exemplaire. S'est brillamment conduit au combat du 28 septembre 1914, au cours duquel il a été grièvement blessé. Perte de l'usage de la jambe droite ».

ANDRUEJOL (Henri), caporal de la 12" compagnie : « Caporal brave et dévoué. A été très grièvement blessé le 28 septembre 1914 à son poste de combat.

BUVAT (Alexis); soldat de la 12E compagnie : « Bon soldat, dévoué et brave. Blessé grièvement le 28 septembre 1914 au cours d'une violente contre-attaque allemande.

Impotence fonctionnelle de la main droite ».

COUSTAURY (Martial), caporal : « Cité à l'ordre pour sa brillante conduite au combat du 20 août 1914. A été grièvement blessé à l'attaque du 29 septembre 1914. Relevé par l'ennemi, a réussi à s'échapper en se traînant et a regagné nos lignes au prix des plus gros efforts.

Raccourcissement important de la jambe gauche ».

BOUZER (Laurent-Pierre), soldat : « Soldat méritant qui s'est bravement conduit au combat du 29 septembre 1914, où il a été grièvement blessé. Amputé du bras droit ».

BERTHON (Jean), soldat de la 7e compagnie : « Bon soldat. A été blessé très grièvement au cours de l'attaque du 29 septembre 1914 ».


DESSAINT (Jean-Pierre), soldat de la 48 compagnie : « Soldat très courageux. A été blessé très grièvement au cours du combat du 29 septembre 1914 '»DAY (Henri), soldat de la 78 compagnie : « Très bon soldat, plein de courage et d'entrain. A été très grièvement blessé le 29 septembre 1914 en se portant à l'attaque des positions allemandes. Impotence fonctionnelle du bras gauche ».

FARJAS (Claude-Marie), soldat de la 68 compagnie : « Soldat dévoué et courageux. A été grièvement blessé le 29 septembre 1914 en s'élançant à l'attaque des positions ennemies. Impotence fonctionnelle du bras droit ».

MERCIER (Jean-Marie) : soldat de la 78 compagnie : « Soldat d'une bravoure à toute épreuve. S'est fait remarquer par son courage et son sang-froid à l'attaque du 29 septembre 1914, au cours de laquelle il a été grièvement blessé. Impotence fonctionnelle du bras gauche ».

QUINSON (Elie-François), soldat de la 6e compagnie : « Excellent soldat, volontaire pour toutes les missions périlleuses. A été grièvement blessé en accomplissant bravement ses fonctions d'agent de liaison le 29 septembre 1914. Impotence fonctionnelle du bras gauche ».

DUPERRAY (Eugène), sergent de la 68 compagnie : « A été très grièvement blessé le 29 septembre 1914 à Loupmont (Meuse), en entraînant vaillamment sa section à l'assaut du village ».

DOMINICI (Louis-Dominique), soldat de la IOe compagnie : « Soldat très courageux et très discipliné. A été très grièvement blessé à Apremont, le 4 octobre 1914, en se rendant à son emplacement de combat ».

VELLUT (Louis-Antoine), soldat : « Soldat ardent au combat et d'un courage à toute épreuve.

Grièvement blessé le 6 octobre 1914. Raccourcissement important de la jambe gauche ».

VASSELON (F.-G.), caporal clairon : « A contribué avec des camarades à dégager son chef de bataillon entouré par une forte patrouille allemande. A été blessé une première fois le 25 août sur la ligne de feu, où il est resté malgré sa blessure. A été blessé une deuxième fois, très grièvement, au cours d'une mission de liaison qui lui avait été confiée le 8 octobre et qu'il a accomplie jusqu'au bout avec une rare énergie ».


A L'ORDRE

DE L'ARMÉE

THÉVENET (Marius-Antonin), sous-lieutenant : « Officier très brave et de la plus grande énergie. Bien que blessé, est resté à son poste, le 28 septembre 1914, jusqu'à la dernière minute et a reçu une seconde blessure amenant par la suite l'impotence fonctionnelle absolue du bras droit ».

LAVADOUX (Louis-Thomas), soldat de la 78 compagnie : « Le 29 septembre 1914, s'est élancé à l'assaut d'un village avec sa section, qui y a pris pied malgré de lourdes pertes et après un combat corps à corps. Le 2 octobre 1914, a été grièvement blessé au cours d'une patrouille, alors qu'ayant découvert et signalé l'ennemi il protégeait le repli de ses camarades en faisant le coup de feu. S'est toujours signalé par son mépris complet du danger ».

FAURE (Pierre-Auguste), soldat : « S'est toujours fait remarquer par sa bravoure, son entrain et sa belle humeur au cours des combats, en particulier le 4 septembre 1914, en portant dans un abri son chef de bataillon mortellement blessé, et le 2 octobre comme volontaire pour une mission périlleuse au cours de laquelle il fut grièvement blessé et dont il tint à rendre compte à ses chefs avant d'être évacué ».

COLLOMB, sous-lieutenant : « D'une remarquable bravoure, a été blessé le 21 septembre et fait prisonnier. Abandonné par l'ennemi, est revenu au front à peine guéri et après avoir reçu une seconde blessure au cours d'une reconnaissance audacieuse, a été mortellement blessé le 27 novembre ».

MISMER (Auguste), soldat : « Le 27 novembre 1914, voyant un fanion aux couleurs ennemies fixé à un arbre en avant d'une tranchée allemande, a quitté la tranchée à la nuit et, malgré le tir violent de l'ennemi, a rapporté le fanion ».

DALLÈRE (Joachim), soldat : « Le 27 novembre 1914, voyant un fanion aux couleurs ennemies fixé à un arbre en avant d'une tranchée allemande, a quitté la tranchée à la nuit et, malgré le tir violent de l'ennemi, a rapporté le fanion ».


MOUTHON (Pierre), caporal : « Le 27 novembre 1914, voyant un fanion aux couleurs ennemies fixé à un arbre en avant d'une tranchée allemande, a quitté la tranchée à la nuit et, malgré le tir violent de l'ennemi, a rapporté le fanion ».

CHEVALLIER (Edouard), soldat : « Le 27 novembre 1914, voyant un fanion aux couleurs ennemies fixé à un arbre en avant d'une tranchée allemande, a quitté la tranchée à la nuit et, malgré le tir violent de l'ennemi, a rapporté le fanion ».

POURTIER (Louis), soldat : « Le 27 novembre 1914, voyant un fanion aux couleurs ennemies fixé à un arbre en avant d'une tranchée allemande, a quitté la tranchée à la nuit et malgré le tir violent de l'ennemi, a rapporté le fanion ».

LE BOUCHER D'HÉROUVILLE, lieutenant : « A montré la plus grande bravoure en lançant sa section à l'assaut d'une barricade. Est tombé mortellement atteint, n'ayant cessé de donner à ses hommes l'exemple des plus belles qualités militaires ».


CHAPITRE III

OPÉRATIONS EN ARGONNE (1er Janvier au 16 Août 1915)

Ayant quitté la région Woëvre - Hauts-de-Meuse, le régiment est dirigé sur l'Argonne. Le 2 janvier 1915, il est aux environs de Vienne-le-Château et doit relever des unités très éprouvées occupant le bois de la Gruerie. Sur ce front, les combats battent leur plein ; l'ennemi, qui a rassemblé là ses meilleures troupes, fait des efforts désespérés pour se frayer un chemin vers le sud et s'emparer des voies conduisant à Verdun. La lutte a pris un caractère d'une extrême violence. Dans la forêt très touffue, les tranchées se sont rapprochées à quelques mètres les unes des autres ; la fusillade est intense, les bombes et les grenades tombent sans cesse, la guerre de mines est commencée. Pour ajouter encore aux difficultés imposées aux troupes, une pluie glaciale tombe sans fin. Dans les tranchées, les hommes sont dans la boue jusqu'à mi-jambe; les blessés qui tombent meurent enlisés, il est impossible de leur porter secours.

5 Janvier - Bois de la Qrurie : Combat de la Fontaine-aux-Charmes C'est à ce moment que le régiment entre en ligne. Le 5 janvier 1915, le 2e bataillon, qui est arrivé la veille à La Harazée, pour relever des unités en secteur, reçoit l'ordre de s'engager immédiatement pour reprendre les positions dont l'ennemi vient de s'emparer au bois de La Gruerie, en avant de La Fontaine-aux-Charmes.

La 6e compagnie est aussitôt lancée à l'ennemi. Par une attaque vigoureuse, elle parvient à le refouler, mais sans pouvoir néanmoins reprendre intégralement le terrain perdu. Soumise à un tir violent de mitrailleuses, elle subit de


lourdes pertes qui arrêtent sa progression ; elle réussit cependant à s'accrocher au terrain.

Renforcée par un peloton de la ge compagnie, elle reprend presque aussitôt sa marche en avant ; mais, après une une légère progression, elle doit s'arrêter de nouveau, décimée par le feu ennemi. La 7e compagnie reçoit alors l'ordre de contre-attaquer sur le flanc droit de notre ligne.

Accueillie par un tir nourri de grenades ennemies, elle ne peut progresser et ses pertes sont sévères. A son tour, la 10e compagnie prononce une contre-attaque sur le flanc gauche de la position, mais également décimée par le feu des mitrailleuses, elle doit s'arrêter et s'accrocher au terrain. Devant l'impossibilité de pousser plus avant, les unités se retranchent sur place et organisent le terrain reconquis au prix de durs efforts et de pertes sensibles.

L'organisation se continue les jours suivants et le régiment reste en ligne jusqu'au 15 janvier dans des conditions extrêmement pénibles.

Pertes : OFFICIERS 6 hors de combat, dont 2 tués : BERLIOZ (Edouard), sous-lieutenant. VERNET (Adrien), sous-lieutenant.

TROUPE 301 hors de combat, dont 52 tués :

DEBON (Abel), adjudant-chef.

VINAY (Marie-Louis), adjudant.

LORCET (Louis), sergent-major.

CONJARD (Joseph), sergent. BERTHOLON (Jean), sergent.

PIERRE (Emile), sergent.

GUË (Henri), sergent.

LARDIER (Léon), sergent.

COFFIN (Abel), caporal.

CONTY (Joseph), caporal.

BROUSSE (Annet), caporal.

DENIEL (Francisque), caporal.

ROCHE (Francisque), caporal.

DAIM (Jean-Baptiste), caporal.

GUICHARD (François), caporal.

FERRET (Jean), caporal.

SALAZARD (Claudius), soldat.

BALMISSE (Jean), soldat.ROUSSEAU (Henri), soldat.

FOURNIER (Joseph), soldat.

RANJARD (Joannès), soldat.

LIMOUSIN (Fernand), soldat.

DELISLE (Gustave), soldat.

LONJEOT (Jean), soldat.

MASPTIOT (Emile), soldat.

DANGLES (Alphonse), soldat.

PICQ (Fleuri), soldat.

LEFÈVRE (Alexandre), soldat.

AUGER (Jean-Louis), soldat.

PRIOUX (Gaston), soldat.

MEUNIER (Gilbert), soldat.

REUSSEAU (Victor), soldat.

DROT (Pierre), soldat.

LAMARTINE (Mayoul), soldat.

ROCHELET (Antoine), soldat.

BOUVET (Philibert), soldat.

RODET (Antoine), soldat.

HAMELIN (Paul), soldat.

VINTEJOUX (Jean), soldat.

MONNET (Claude), soldat.

JACQUEMET (Victor), soldat.

MORIN (Jacques), soldat.

PELLENARD (Claude), soldat.

PERRIN (Jean), soldat.

RENON (Jean), soldat.

BANCON (Jean), soldat.

JODARD (Claude), soldat.

MORGUE (Jean-Marie), soldat.

ORGERET (Jules), soldat.

GIRAUD (Alphonse), soldat.

PEYMAL (Félix), soldat.

MEILLAND-REY (Victorin), soldat.


La belle attitude du régiment et son endurance au cours de cette période lui valent les félicitations du général commandant la division :

Ordre N° 28 du Général commandant la 31 D. I.

en date du 14 Janvier 1915

« Arrivé dans le secteur de la Gruerie au moment d'une attaque allemande, le 5e régiment d'infanterie coloniale a vigoureusement contribué à la repousser. S'est maintenu énergiquement pendant toute une semaine sans être relevé, dans des tranchées envahies par une eau glacée et a réduit les Allemands à prendre une attitude passive.

« Signé : Général CORDONNIER ».

15 Janvier-15 Février 1915 Après quelques jours de repos, le régiment, le 21 janvier, va occuper les tranchées du plateau boisé de Bolante.

Jusqu'au 16 février, il ne subit aucune attaque, mais le service est cependant très pénible. C'est une guerre de mines sans arrêt ; une lutte à coups de bombes, de pétards et d'engins de tranchées de toutes sortes. A ce harcèlement perpétuel, s'ajoute l'activité toujours très violente de l'artillerie ennemie.

Sous ce déluge de fer et malgré une pluie persistante qui rend le séjour aux tranchées des plus fatigants, de nombreux actes d'héroïsme ont lieu journellement, attestant le moral élevé des soldats du 56 colonial.

Pendant toute cette période, les ier et 3e bataillons se relèvent mutuellement à l'extrémité droite du secteur, en liaison avec le 4e régiment d'infanterie. A partir du 20 janvier, une activité anormale est remarquée dans les lignes allemandes. L'ennemi construit en sape russe des boyaux s'approchant de nos lignes et se dirigeant vers nos petitspostes. Nous nous efforçons de le gêner dans son travail en lui lançant des grenades, des pétards, des bombes Célerier et quelques obus de 58. Mais ses travailleurs sont protégés par des tôles blindées très épaisses et par des boucliers ; nos patrouilles en rapportent plusieurs. La nuit, les têtes de sape sont irrégulièrement occupées par un ou deux hommes; mais jamais nos reconnaissances ne peuvent surprendre ces sentinelles : elles s'enfuient au moindre bruit et donnent l'éveil à leur première ligne.


Vers le 5 février, une sape ennemie arrive si près de nos petits-postes qu'un pionnier allemand débouche dans un élément de tranchée non occupé, neutralisé avec du fil de fer barbelé, entre deux de nos postes d'écoute. Le but de l'ennemi devient manifeste : tous ces travaux sont les préparatifs d'une attaque.

16 Février - Attaque allemande du Bois de Bolante Le 16 février, le secteur est tenu par le i" bataillon (capitaine Connen), dont les unités sont ainsi réparties de la droite à la gauche : 2" compagnie, capitaine Desmiers ; 4e compagnie, capitaine Cabaret ; 3e compagnie, lieutenant Cuzin ; ire compagnie, capitaine Bourcelot.

Le 3e bataillon (capitaine Bontemps) est en réserve à un kilomètre environ en arrière, au ravin des Courtes-Chausses.

A la pointe du jour, les Allemands bombardent les lignes avec des obus de tous calibres, en même temps qu'ils exécutent des tirs fusants sur les carrefours et les confluents des ravins par où peuvent être acheminées les réserves. Le 3ebataillon est alerté, ainsi qu'un bataillon du 33e colonial.

Vers 7 h. 30, l'ennemi déclenche son attaque d'infanterie sur le front du Ier bataillon et du bataillon du 4e régiment d'infanterie, en liaison avec nous à notre droite. Les unités du 4e régiment perdent leurs première et deuxième lignes, laissant ainsi à découvert le flanc droit de la compagnie Desmiers. Les compagnies Bourcelot et Gabaret, après une résistance opiniâtre, ne peuvent contenir l'invasion de l'ennemi et doivent se replier sur la deuxième ligne.

Cependant, le capitaine Desmiers, qui résiste héroïquemnte, déclenche une contre-attaque sur les Allemands qui occupent les tranchées du 4e régiment d'infanterie et qui s'efforcent de progresser vers sa compagnie. Ce brave officier est grièvement blessé, mais la contre-attaque maintient l'ennemi.

A ce moment, le général Marchand donne l'ordre au bataillon Fleury, du 33e colonial, qui a été alerté dès la première heure, de contre-attaquer pour reprendre les tranchées perdues par le 4e régiment d'infanterie et boucher le vide qui s'est produit entre les éléments de ce régiment qui


n'ont pas bougé à droite et la brigade coloniale. Le même ordre prescrit au 3e bataillon du 5" colonial de s'installer sur le plateau au nord du ravin des Courtes-Chausses, pour arrêter, le cas échéant, la progression de l'ennemi.

Le commandant Fleury fait immédiatement la reconnaissance du terrain pour la contre-attaque qu'il doit exécuter; il est tué au cours de cette opération -préliminaire. Le capitaine Gateau prend le commandement du bataillon et déclenche la contre-attaque ; mais son bataillon est accueilli par des feux violents de mitrailleuses et ne peut progresser.

Pendant ce temps, notre 3e bataillon s'établit sur le plateau au nord du ravin des Courtes-Chausses, où il commence une tranchée.

Vers 13 heures, les Allemands reprennent leur attaque avec une fureur renouvelée. La 2" compagnie, commandée par le sous-lieutenant Janin, après l'évacuation du capitaine Desmiers, ne peut se maintenir malgré d'héroïques efforts, sa position étant attaquée simultanément à droite et à gauche. Le sous-lieutenant Janin est tué ; les éléments se replient sur la deuxième ligne, sous le commandement du sous-lieutenant Clapot. La section de mitrailleuses du souslieutenant Ersthein, occupant la deuxième ligne au point de liaison avec le 48 régiment d'infanterie, est bientôt complètement entourée. Après une résistance désespérée, qui coûte cher à l'ennemi, elle doit, pour ne pas tomber entre ses mains, abandonner son abri ; elle ne peut en se repliant emporter son matériel.

C'est alors que le capitaine Bontemps (38 bataillon) reçoit l'ordre de relever le 1er bataillon, à l'exception de la Ire compagnie, et de rétablir la liaison avec le régiment de droite.

Pendant que les 98 et 10e compagnies vont relever les 3e et 4e compagnies, les 11e et 12e compagnies, sous le commandement du capitaine Pelud, doivent relever la 2e compagnie et rétablir la liaison avec le 48 régiment d'infanterie.

Deux sections de la 11e compagnie contre-attaquent vivement et reprennent l'abri de la section de mitrailleuses.

Tout le matériel est ramené dans nos lignes. Au même moment, un régiment d'infanterie vient relever le 48 régiment ; il exécute de son côté une contre-attaque et la liaison s'établit aussitôt avec la 128 compagnie. Cette unité arrive à progresser par le boyau conduisant à la première ligne perdue, jusqu'au contact de cette ligne, occupée par


les Allemands. Mais elle ne peut continuer sa progression par cette seule antenne et élève aussitôt un barrage.

Une grande partie du terrain perdu est reconquise et la liaison rétablie. L'ennemi, sur le front du régiment, n'a pu aborder la deuxième ligne et il a subi de lourdes - pertes.

Le séjour aux tranchées et le combat du 16 févrijetont

coûté au régiment : OFFICIERS 5 hors de combat, dont i tué : JANIN (Claudius), sous-lieutenant.

TROUPE 376 hors de combat, dont 45 tués :

CHARDON (Jean), sergent.

REICHENBACH (Charles), sergent.

SAULNIER (Octave), sergent.

LAVENNE (Emmanuel), sergent.

DESCHAMPS (Gaston), sergent.

BOUVARD (Louis), caporal.

GAUDIN (Albert), caporal.

CHEV ARIER (Adrien), soldat.

BARGE (Jean-Marie), soldat.

SOCHAY (Félix), soldat.

GIGNOUX (Henri), soldat.

ROUARD (Urbain), soldat.

THIËRY (Marie-Laurent), soldat.

LOCKMANN (Lucien), soldat.

BARNACHON (Jean-Marie), soldat.

BUET (Louis), soldat. "GENETIER (Philippe), soldat.

LACHENAL (Eugène), soldat.

AYMO (Barthélémy), soldat.

COUTAS (Edmond), soldat.

SCHECH (Germain), soldat.

DRIFFORT (Jean-Marie), soldat.

GREBOT (Marius), soldat.

BREYMAND (Constant), soldat.

FAUQUEUX (Casimir), soldat.

PLANEIX (Théophile), soldat.

GAGNÈRE (Joseph), soldat.

VOISE (Désiré), soldat.

BIOLAY (Georges), soldat.

DOUCET (Gilbert), soldat.

DUTRUEL (Joseph), soldat.

LAVERNE (Bruno), soldat.

GAUTHIER (Michel), soldat.

MÈGE (Marius), soldat.

LAMOUREUX (Eugène), soldat.

LAFAY (Claude), soldat.

MONNET (Rémy), soldat.

MARRET (Baptiste), soldat.

BRIDOT (Antonin), soldat.

DRUNET (Jean-Baptiste), soldat.

MARCELLET (Marie), soldat.

FONTANAY (Jean), soldat.

RONDY (Jean), soldat.

GIRARD (Adrien), soldat.

GRAS (Georges), soldat.

Du 16 février au 9 mars, la guerre de mines continue incessante et plus violente ; en une seule journée, les Allemands font exploser sept mines, qui, heureusement, ne causent qu'à nos tranchées des dégâts insignifiants.

Attaque du 9 Mars Le 9 mars, la 8e compagnie et un peloton de la 76 compapagnie prennent part à une attaque locale exécutée par des unités du 6e colonial. Cette opération, qui a pour but l'enlèvement de la première ligne allemande sur un front de 500 mètres, doit nous procurer de bons observatoires sur les positions ennemies.


Après un violent bombardement de deux heures, le signal de l'attaque est donné : il est 5 h. 30. Avec un entrain admirable, les hommes sortent de leurs tranchées et se précipitent vers la ligne ennemie, dont ils s'emparent. La tranchée est aussitôt retournée et une contre-attaque allemande n'obtient aucun succès.

OPÉRATIONS EN ARGONNE (2 Janvier au I6 Août 1915)

Mais vers 19 heures, l'ennemi revient en force et tente à nouveau de nous déloger de la tranchée conquise. La 8e compagnie, attaquée à la fois de front et sur ses flancs, écrasée par une pluie de pétards et de grenades, est rejetée sur sa tranchée de départ : elle ne compte plus qu'une trentaine d'hommes environ.

Le général Marchand donne l'ordre de la reconstituer par prélèvements sur toutes les unités du régiment. Le


lieutenant Lambert, qui la commande, sollicite l'honneur de recommencer l'attaque.

Le 13 mars, à 19 heures, la 8e compagnie, reconstituée, quitte la Sapinière et va prendre position dans la parallèle de départ.

Attaque du 14 Mars Le 14 mars, à 6 heures, le signal de l'assaut est donné.

Malgré trois mines qui sautent sous leurs pas, causant des pertes sensibles, les hommes atteignent d'un seul élan la deuxième ligne allemande et s'y fortifient. Cinq contreattaques, précédées de violents bombardements, sont repoussées et tout le terrain conquis est conservé au prix de lourdes pertes.

Pendant ce temps, sur un autre point du front, la IOe compagnie participe à cette même attaque et y montre d'égales qualités de bravoure et d'entrain. Prêtant aux unités du 6e colonial un précieux concours et par un combat rapproché qui se poursuit mètre par mètre, elle force l'ennemi à abandonner ses tranchées.

Le 15 mars, après trente-six heures de lutte sous une mitraille incessante, les 8e et IOe compagnies sont relevées et laissent aux unités qui les remplacent les tranchées conquises fortement organisées et en face d'elles un ennemi épuisé et démoralisé par les résultats de nos attaques.

La ténacité et l'héroïsme de la 8e compagnie lui valent la citation suivante à l'ordre du corps d'armée : Est citée à l'ordre du corps d'armée la 8e COMPAGNIE DU Se RÉGIMENT D'INFANTERIE COLONIALE : « Le 9 mars 1915, a donné l'assaut à une tranchée allemande très solidement fortifiée, s'en est emparée du premier élan et s'y est maintenue en repoussant plusieurs contre-attaques. A attaqué une seconde fois le 14 mars, faisant des prisonniers à l'ennemi et lui prenant un nombreux matériel ».

15 Mars au 24 Juin

Du 15 mars au 24 juin 1915, le régiment occupe les tranchées du secteur de Bolante. La guerre de mines continue de part et d'autre, mais sans attaque d'infanterie.

Cependant, les tirs des engins de tranchée et de l'artillerie ennemie, d'intensité variable, mais presque continus, nous causent des pertes sensibles.


Les attaques des 9 et 14 mars, et la période du 15 mars au 24 juin ont coûté au régiment : OFFICIERS 11 hors de combat, dont 4 tués : MONDESCOURT (Homère), sous-lieu- LEGENDRE (Jean-Marie), sous-lieutetenant. nant.

ERSTHEIN (Eugène), sous-lieutenant. SACHET (Stanislas), sous-lieutenant.

TROUPE 853 hors de combat, dont 133 tués :

FARISSIER (J .-B.), sergent-fourrier.

VALENTIN (Marins), sergent.

GOVAERE (Georges), sergent.

GUILLOT (Emile), sergent.

CHAPUIS (Pierre), sergent.

FAVEYRIAL (J ean-Pierre), sergent.

COMPAS (Paul), sergent.

PAPET 1 Pierre), sergent.

CARRA (Léon), sergent.

SANTOS-COTTIN (Honoré), caporal.

JEGOU (Georges), caporal.

DEGAND (Jean-Baptiste), caporal.

DUPUY (Claude), caporal.

BERTHIER (Adolphe), caporal.

ALEXANDRE (Pierre), caporal.

CEVOZ-MAMI (Joseph), caporal.

DOCHE (Joseph), caporal.

HÉBERT (Marius), caporal.

TARDY (Jean-Louis), caporal.

CHICOIX (Henri), soldat.

JACQUIER (Basile), soldat.

TRANCHAND (Jean-Franc1), soldat.

CLIER (Julien.), soldat.

LEROUX (Albert), soldat.

DECUGIS (Charles), soldat.

CARREAU (Raymond), soldat.

RE VOL (Louis), soldat.

REGEASSE (Barthélémy), soldat.

FEYEUX (Ernest), soldat.

BERNARD (Abel-Antonin), soldat.

NIVOT (Jean), soldat.

DUBOIS (Ernest-Albert).

BICARD (Marcel), soldat.

GOZARD (Louis), soldat.

AUDIBERT (Justin), soldat.

MOLHERAT (Henri), soldat.

BORDAT (Jean-Marie), soldat.

BONJOUR (Antoine), soldat.

LARTIGAUD (Félix), soldat.

DENIS (Maximin), soldat.

DUPUIS (Claude-Jean), soldat.

SENOTIER (Antoine), soldat.

LAURIANT (Jean-Marie), soldat.

VINCENT (Martin-Léon), soldat.

CEBELIEU (Vincent), soldat.

BRIAND (Auguste), soldat.

TABARAN (Lucien), soldat.

THOMAS (Pierre), soldat.

SEMIOND (Pierre), soldat.

LAMBERT (Pierre), soldat.

VOLLAND (François), soldat.

CHAUMETTON (Joannès), soldat.

CHATARD (Simon), soldat.

DUMAS (Camille-Cyprien), soldat.

GUÉRIN (Léon), soldat.

FOY (Marcel), soldat.

BEAUVILLARD (André), soldat.

LE DREFF (Firmin), soldat.

DEVERNOIX (Alphonse), soldat.

LANGLOIS (Eugène), soldat.

MORDIER (Pierre), soldat.

BERGES (Louis), soldat.

APERGE (Henri), soldat.

FAUX (Pierre), soldat.

LECOSSOIS (Louis), soldat.

GUILLEMARD (Albert), soldat.

MICHEL (Louis-Denis), soldat.

BEAULIEU (Alexandre), soldat.

BRUN (Victor-Henri), soldat.

MOREAU (Gilbert-Henri), soldat.

RAYMOND-LARMINA (J.), soldat.

ROUX (Joseph-Eugène), soldat.

AGERON (Jules), soldat.

FILATRE (Eugène), soldat.

LE GALL (Marc), soldat.

ROLAND (Jean-Marie), soldat.

OBLETTE (Claude), soldat.

BOTTON (Henri), soldat.

BOUZINAC (Joseph), soldat.

RAVEL (Jean), soldat.

MENOU (Yves-Marie), soldat.

REUILH (Auguste), soldat.

RION (Jean), soldat.

BURELIER (Jean), soldat.

MONEYRON (Claudius), soldat.

MICHAUD (Michel), soldat.

DEMAISON (Joseph), soldat.

AIMOZ (Constant), soldat.

TOURNADE (Alfred), soldat.

RIVOIRE (Joseph), soldat.

VIGIER (Genès), soldat.

MARANDET (Auguste), soldat.


MON CI AUX (Jean), soldat.

MINOT (Léon), soldat.

DELAIGUES (Jean), soldat.

METENIER (François), soldat.

DANDIGNE (Yves), soldat.

BERTHILLOD (Marie), soldat.

CHARRIÈRE (Gustave), soldat.

AUBERT (Edmond-Charles), soldat.

BERTHOLLET (Auguste), soldat.

PASSINGE (Pierre), soldat.

DUPONT (François), soldat.

DELVAILLE (Gaston), soldat. GOUTTARD (Antoine), soldat.

CHALUMEAU (François-M.), soldat.

BOUREL (François-Marie), soldat.

CAMP (Marcel), soldat.

CHARPY (Charles), soldat.

LAGARDE (Louis), soldat.

DEVINCENZI (Victor), soldat.

GUERIN (Amédée), soldat.

PHARABET (Simon), soldat.

GICQUEL (Francisque), soldat.

CHAMPEIX (Louis-Antoine), soldat.

PIGNET (Jean-Baptiste), soldat.

DUC (Jean), soldat.

DECREY (Joseph), soldat.

ARTHUR (Joseph-Marie), soldat.

DUROY (Antoine), soldat.

MAZELLIER (Bonnet), soldat.

MULLET (Francisque), soldat.

GENEVOIS (Antoine), soldat.

MONTEIL (Léon), soldat.

GUILLIN (Jean-Marie), soldat.

DAVID (François), soldat.

TROUSSEL (Jean), soldat.

DEGOUD (Yves), soldat.

PAULY (Baptiste), soldat.

BOUAZIZ (Ahmed), soldat.

ASTIER (Philippe), soldat.

CHinE (Anet), soldat.

BEURRIER (Jean), soldat.

Le 24 juin, le régiment, relevé, va cantonner à La Chalade. Avant de quitter l'Argonne, il reçoit les félicitations du général commandant le 5e corps d'armée : Ordre N° 122 du 10 Août 1915, du 5' C. A.

« Au moment du départ de la 2e brigade coloniale, le général commandant le 58 corps d'armée tient à adresser à cette belle troupe et à son chef tous ses remerciements pour le concours dévoué qu'ils n'ont cessé de lui prêter en toutes circonstances.

« La 2e brigade coloniale, arrivée dans la vallée de la Biesme à un moment où le Se corps d'armée venait de subir de dures attaques, a eu dès le début une lourde tâche. Elle a tout d'abord réorganisé et renforcé un front où la lutte était particulièrement chaude. Le 16 février, elle infligeait un sanglant échec à l'ennemi qui avait osé l'attaquer.

« Passant à l'offensive, elle enlevait une première fois le 9 mars, puis définitivemient le 14 mars, une importante position et la conservait entièrement malgré une série de contre-attaques furieuses. En menant sans répit le combat, en ne laissant à l'ennemi aucun moment de repos, en travaillant sans relâche à la construction d'organisations solides, elle a largement contribué à la conservation d'un front âprement disputé et à l'usure de l'ennemi.

« Le général commandant le 5e corps d'armée ne doute pas que la 28 brigade coloniale ne contribue, pour une large part, à la victoire définitive. Il est heureux de penser que les succès passés et les services rendus au 5e corps d'armée autorisent toutes les espérances pour l'avenir.

« Signé : Général MICHELER ».


De son côté, le général commandant la ge division d'infanterie adresse l'ordre du jour suivant : « Le général commandant la ge D. I. éprouve un regret profond de voir la ze brigade coloniale quitter son secteur. Les beaux Sè et 6e régiments auront laissé beaucoup des leurs à la défense de l'Argonne, mais l'ennemi a appris, au « Fer à Cheval » et à « La Corniche », ce que coûtait leur offensive et combien était puissante leur résistance. Notre belle armée coloniale reste digne de son passé glorieux.

« Signé : Général ARLABOSSE ».

Le 25 juin 1915, le régiment quitte La Chalade. Il gagne par étapes l'arrière du front de Champagne et arrive le 30 juin à Bussy-le-Château, où il cantonne.

Mais bientôt des événements imprévus le rappellent en Argonne, où l'ennemi, lançant une forte attaque, vient de gagner du terrain. Dans la nuit du 5 au 6 juillet, il est transporté en camions-autos à Sainte-Menehould (quartier Valmy).

Le 7 juillet, le régiment cantonne à Moiremont et le lendemain, occupant les abris du ravin de La Houyette et du Rondinage, il commence des préparatifs d'attaque.

Le 13 juillet, les unités prennent leurs emplacements de départ, les trois bataillons en ligne ayant chacun une compagnie en réserve.

Attaque du 14 Juillet A 9 h. 30, l'attaque se déclenche à cheval sur la route Binarville - Vienne-le-Château. La préparation d'artillerie ayant été insuffisante, l'ennemi est au coude à coude dans ses tranchées, flanquées de nombreuses mitrailleuses.

Avant même le départ de nos vagues d'assaut, celles-ci ouvrent le feu sur notre parallèle de départ.

Le signal de l'attaque est cependant donné. Mais le tir nourri des mitrailleuses arrête net notre progression, fauchant par centaines nos hommes que leur courage pousse toujours plus avant. Plusieurs officiers sont tués bravement, en tête de leurs unités.

La ge compagnie parvient, malgré tout, à s'emparer d'une partie de la deuxième ligne ennemie, où elle s'établit et se maintient en dépit de violentes contre-attaques. Malheureusement, elle est bientôt débordée à droite et à gauche ; elle préfère pourtant se faire décimer sur place plutôt que d'abandonner le terrain conquis.


Le soir, toutes les unités, très éprouvées, occupent de nouveau les tranchées de départ. L'héroïsme de la ge compagnie lui vaut la citation suivante à l'ordre de l'armée : Extrait de l'Ordre général N° 156 du 5 Août 1915, du Général commandant la IIP Armée Est citée à l'ordre de l'armée la ge COMPAGNIE du 5e Régiment d'infanterie coloniale, sous les ordres du capitaine Fugier et des sous-lieutenants Beck (Charles) et Leroy (Edouard-Louis) : « Le 14 juillet 1915, a donné l'exemple du plus bel héroïsme en traversant d'un seul bond, sous un feu intense de mitrailleuses et d'infanterie, un terrain couvert d'obstacles, pour s'élancer à l'assaut d'un ouvrage ennemi qu'elle savait fortement occupé. Malgré ses pertes, est parvenue à s'emparer de la première, puis de la deuxième ligne, et s'est maintenue au centre de l'ouvrage. S'est fait anéantir plutôt que de reculer d'un seul pas >>.

Le 16 juillet, le régiment est relevé et va cantonner à La Neuveville-au-Pont.

Après quelques jours de repos, il remonte dans le secteur de Vienne-le-Château et commence une période de tranchées extrêmement pénible. Sous un bombardement continuel, les unités travaillent à l'organisation des positions.

La pluie, qui ne cesse de tomber, rend ces travaux difficiles. Les hommes n'ont presque pas d'abris : ils couchent sur un sol détrempé, n'ayant pour se protéger des intempéries que leur toile de tente ; leur fatigue est très grande.

Attaque allemande du 11 Août Le 11 août, à 2 heures du matin, l'ennemi exécute un violent bombardement sur nos positions et fait sauter quelques mines, dont l'une ensevelit une section entière de la g8 compagnie et une mitrailleuse ; un deuxième pièce est écrasée par un minen.

Vers 6 heures, l'attaque allemande se déclenche en vagues profondes et denses. Par suite des lourdes pertes subies et de la destruction presque complète des mitrailleuses, la droite du 2e bataillon se replie sur la troisième ligne; le ier bataillon se maintient par îlots. Mais, vers 11 heures, le 2e bataillon, renforcé par une compagnie de réserve, contre-attaque résolument par le flanc et parvient


à rejeter l'ennemi de presque, toutes les positions qu'il avait momentanément occupées.

Les combats du* 14 juillet et du 11 août ont coûté au régiment : OFFICIERS 22 hors de combat, dont 10 tués : LANUGUE (Raoul), lieutenant. ARRIGHI (Dom-Grâce), sous-lieuteMAURIANGE (Antoine), lieutenant. nant.

CHARLOT (François), sous-lieute- CRISTIN (Benoît), sous-lieutenant.

nant. GREMILLET (Marie), sous-lieuteDUCROISET (Pierre), sous-lieute-- nant.

nant. LEROY (Edouard), sous-lieutenant.

MARTIN (Elie), sous-lieutenant. FRANCK (Alexis), médècin aidemajor de 1" classe.-

TROUPE 738 hommes hors de combat, dont 164 tués :

ALBAREL (Achille), adjudant.

DAUTRY (Fernand), adjudant.

MONESTTER (Joseph), adjudant.

FLORI (Antoine), sergent fourrier.

REY (Camille), sergent fourrier.

CHEVALLIER (Pierre), sergent.

CAZALI (Louis), sergent.

BONNET (Antoine), sergent.

RICARD (Charles), sergent.

BARDIN (Jules), sergent.

CAVELAN (Yves), sergent.

DUPONT (Emile), sergent.

CHARMASSAN (François), sergent.

l'EURIÈRE (Claude), cap. fourrier.

GIROT (Eugène), caporal.

GUILLAUME (Célestin), caporal.

EMERY (Auguste), caporal, BURNIER (Arthur), caporal.

MOREAU (Marcel), caporal.

ARBET (Jean), caporal.

DELORME (Claude), caporal.

BOCLE (Guillaume), caporal.

RELAVE (François-Marius), caporal.

PLOMBY (Pierre) , caporal, GAVAND (Louis-Victor), caporal.

GANDON (François), caporal.

SAUREL (Barthélémy), soldat.

LAGRIFFOUL (Jean), soldat.

RENAUD (Henri), soldat.

PÊROUSE (Emile), soldat.

DAJOUX (Pierre), soldat.

GIDOUIN (Auguste), soldat.

DUFRAISSE (Maurice), soldat.

COZ (François-Marie), soldat.

LOMET (Jules), soldat.

RICHAUD (Numa), soldat.

SERRE (Joseph), soldat.

DUMAS (Emile), soldat.

CARRON (Claude), soldat.

POUBEAU (Edmond), soldat. 1 SÉON (Jean-Louis), soldat.

NUE (Jean-Baptiste), soldat.

POUX (François), soldat.

MICHEL (Léonce-Joseph), soldat.

POMPIER (Antoine), soldat.

DOYEN (François), soldat, CHAUPLANNAZ (François), soldat.

GERLIER (Joseph), soldat.

BERTI (Jean), soldat.

PARIS (Jean-Marie), soldat.

ROCHE (Pierre), soldat.

FOUSSERIE (Hippolyte), soldat.

MARTIN (Antoine), soldat.

VIALLEFONT (Jules), soldat.

MENOU (François), soldat.

TRIMOUILLE (Paul), soldat.

DIARD (Jean), soldat.

JUILLARD (Philibert), soldat.

COMMARMOND (Jean-M.), soldat.

BARS (Hervé-Marie), soldat.

ROUGIER (Michel), soldat.

BERNARD-BARRET (C.), soldat.

CARTON (Henri), soldat.

BRETON (Laurent), soldat.

DANGOISNE (Louis), soldat.

FARABET (Etienne), soldat.

LE MEE (Pierre), soldat.

BOISSIftRE (Jean), soldat.

PERRIER (Basile), soldat.

PELLIER (Gustave), soldat.

PELLOUX (Joseph), soldat.

BERNARD (Alexandre), soldat.

CHAIX (Auguste), soldat.

COLOMBET (Louis), soldat.

VIOLET (Marius), soldat.

RODET (Pierre), soldat.

PARROT (Jean), soldat.

LÉARD (Jean), soldat.


PAFABOST (Antoine), soldat.

FAURE (Michel-Marius), soldat.

DESVIGNE (Etienne), soldat.

DEVERQ (Joseph), soldat.

DUBOIS (Eugène), soldat.

BONNET (Fouis), soldat.

TOURRET (Antoine), soldat.

LAMOINE (Gilbert), soldat.

l\1)1RE (Gilbert), soldat.

fEGARD-PELLAGRU (Eug.),_ soldat.

GIRAUD (Louis), soldat.

DEMANGE (Clément), soldat.

SAISON (Henri), soldat.

POUZIER (Gabriel), soldat.

RUFFIN (Jean), soldat.

LAGEISTE (Louis), soldat.

CHANUSSOT (Louis), soldat.

DUBOIS (Louis), soldat.

RAMBAUD (Léon), soldat.

MICHEL (Léon-Adelin), soldat.

SANVOISIN (Pierre), soldat.

DURE (Julien), soldat.

DELBAST (Antoine), soldat.

PERRAUD (Camille), soldat.

DECAYEUX (Charles), soldat.

PRARON (Claude), soldat.

GAUDRIAULT (César), soldat.

CHERRET (Auguste), soldat.

LE POGAN (François-M.), soldat.

SCHURRER (Georges), soldat.

BERNARD (Joseph-Ernest), soldat.

SERRAILLE (Marius), soldat.

GAVIN (Emile), soldat.

MUZELLE (Etienne), soldat.

TAFABARD (Louis), soldat.

PONTET (Charles), soldat.

CHAZALLET (Claude), soldat.

MANRY (Joseph), soldat.

BERNARD (Guillaume), soldat.

CORMARËCHE (Marie), soldat.

DOM (Arsène), soldat.

DELOR (Jean), soldat.

PICHAUD (Joseph), soldat.

BRESSET (Jean-Marie), soldat.

BARRA (Joseph), soldat.

MEYRET (Edouard), soldat.

CLAVEL (Abel), soldat.

MARCON (Antoine), soldat.

CHABRIER (Antoine), soldat.

CONSTANT (Antoine), soldat.

FAFAYETTE (François), soldat.

TISSEUR (Joanny), soldat.

MARFAING (Edouard), soldat.

ROY (Paul-Camille), soldat.

DESROCHES (Jean), soldat.

RICHARD (Léon-J.-R), soldat.

DESARMENIEN (Georges), soldat.

MALOCHET (Pierre), soldat.

PEGUIN (Jacques), soldat.

GRAIL (Jean-Marie), soldat.

MOIRIAT (Pierre), soldat.

REYNAUD (Jean), soldat.

CUSIN (Edmond), soldat.

GABERT (Maurice), soldat.

LAURENT (Jean-Louis), soldat.

MICHEL (Jules-Marie), soldat.

SERRET (Claudien), soldat.

CHOSSEGROS (Charles), soldat.

COTE (Joseph), soldat.

MARTIN (André), soldat.

JOURDREM (Yves), soldat.

VALLET (Marius), soldat.

CANTE (Joseph), soldat.

SCHMIDT (Edmond), soldat.

DEMOLIS (Joseph), soldat.

CHARRETIER (Claude), soldat.

PELLETIER (Louis), soldat.

CHAMPONNIER (Félicien), soldat!

MALPOTE (Jean), soldat.

GALIPOT (François), soldat.

CHAUCHON (Charles), soldat.

DOUBLE (Henri), soldat.

NIVET (Pierre-Marie), soldat.

PERRIN (Victor), soldat.

PROVENCHÈRE (Claude), soldat.

MOREAU (Victor), soldat.

En outre, pendant cette dure période de la guerre, 176 soldats sont morts dans les hôpitaux des suites de leurs blessures :

MATHAIS (Auguste), sergent four RENAULT (Auguste), sergent.

CARTIER (Antoine), sergent.

VIVIEN (Fouis), sergent.

COUSIN (Edouard), sergent.

BLETTERY (Jacques), sergent.

MONNIOT (Camille), sergent.

VEDRINE (Amable), sergent.

CHAFFOIN (Vital), sergent.

GABET (Alexandre), sergent.

NEBOUX (Ferdinand), sergent.

GERMAIN (Sébastien), caporal.

ROG UET (Jean-Marie), caporal.

LOUIS (Alexis),. caporal.

MELINON (Claude), caporal.

RIGAUD (Henri), caporal.

VISIER (Pierre), caporal.

MERME (Marc), caporal.

LONGET (Jean-Baptiste), caporal.

MARCHAND (Antonin), caporal.

BERTHON (Alphonse), soldat.

SANTE (Jean), soldat.

RONDET (Louis), soldat.

RAVIER (Jean), soldat.


REYMOND (Claude), soldat.

PERREARD (Auguste), soldat.

DAMIENS (Antoine), soldat.

JOUANNET (Ernest), soldat.

LAPIERRE (Rémy), soldat.

GENDRE (Honoré), soldat.

GUÉRIN (Edouard), soldat.

CHEZEAU (Auguste), soldat.

RAYON (Henri), soldat.

FONCEL (Antoine), soldat.

DELAHAYE (Armand), soldat.

YVRON (Marius), soldat.

FAYET (Pierre), soldat.

BUVAT (Jean), soldat.

CALLON (Albert), soldat.

RICHEMOND (Alfred), soldat.

CARTE (Alphonse), soldat.

RAVOUX (Jean), soldat.

PERRICARD (Jean), soldat.

GALETTO (Ange), soldat.

PETIT (Clément), soldat.

POPY (Jean), soldat.

ROUGIER (Jean-Arthur), soldat.

PEYRONNET (François), soldat.

BRUN (Alexis), soldat.

DELAIRE (Jean-Marie), soldat.

JACQUIN (Clément), soldat.

BIGAY (Antoine), soldat.

DEMEUSY (Adolphe), soldat.

REVEL (Gaston), soldat.

DOUARRE (Joseph), soldat.

LAFAVERGES (Armand), soldat.

MARRET (Georges), soldat.

MAGNÊRE (Marcel), soldat.

LAFAY (Pierre-Marie), soldat.

GIRARDON (Henri), soldat.

PERRIN (Jacques), soldat.

JUGNIER (Jean-Marie), soldat.

MEUNIER (Emile), soldat.

BRUYÈRE (Elie), soldat.

MAZELIER (Jacques), soldat.

LANGOURIEUX (Antoine), soldat.

CORDEIL (Paulin), soldat.

PERRIN (Michel), soldat.

CHAMBERT (Jean), soldat.

LILLAZ (Irénée), soldat.

PITTET (Jules), soldat.

CADOUX (Louis-Marie), soldat.

MARTY (Jean-Marie), soldat.

BONNES (Jean), soldat.

DELERCE (Louis), soldat.

GERVY (Félix), soldat.

DUTEIL (Louis), soldat.

RIOCRUX (Jean-Baptiste), soldat.

EYNARD (Elin), soldat.

GOULU (Adolphe), soldat.

BOULAIRE (François), soldat.

LE MORVAN (Edouard), soldat.

LAFARGE (Pierre), soldat.

MATHIAS (Barthélémy), soldat.

PAIN (Gilbert), soldat.

BESACIER (Pierre), soldat.

LUCIANI (Ange), soldat.

BRUN (Jean-Baptiste), soldat.

BERTHELET (Claude), soldat.

GUILLERMIER (Antoine), soldat.

HÉBRARD (Alexis), soldat.

MAISONNAS (Jean), soldat.

CHANTEGRET (Charles), soldat.

PIERRY (Pierre), soldat.

PERROT (Gabriel), soldat.

TERRIER (François), soldat.

MORDANT (Jean), soldat.

RAFFIN (Armand), soldat.

MATHIVET (Olivier), soldat.

GERBES (Jules), soldat.

GOUILLOUX (Annet), soldat.

FARGEAT (Eugène), soldat.

DUCRUET (Edouard), soldat.

HERROU (Jean), soldat.

PEYSSON (Jean), soldat.

BONINO (Albert), soldat.

CHASSANG (Adrien), soldat.

LOBIETTI (Joseph), soldat.

MICHELET (Elie-Jean), soldat.

LE BROUDIC (Joseph), soldat.

ROBIN (Jean-Marie), soldat.

THOMAS (Alexandre), soldat.

THUILLIER (Louis), soldat.

DURAND (Claude), soldat.

DESNOS (René), soldat.

VESSELY (Georges), soldat.

SEYVE (Antoine), soldat.

PIGOT (Jean), soldat.

MAIRE (Georges), soldat.

CHION (Elie), soldat.

CERUTI (Alphonse), soldat.

CULOT (Emile), soldat.

DEVAUD (Armand), soldat.

PAPET (Jean), soldat.

RELAVE (Marie-François), soldat.

MICHEL (J.-B.-Ernest), soldat.

HEURTIER (Antonin), soldat.

MOLY (Benoit), soldat.

REBEY (Pierre), soldat.

DUPONT (Ernest), soldat.

BERTHOUX (Albert), soldat.

JOANNIQUE (Claude), soldat.

MOUJOL (François), soldat.

REVILLON (Hubert), soldat.

CHADRIN (Roger), soldat.

GAREL (Alexis), soldat.

POPOT (Jean), soldat.

ORLHAC (Louis), soldat.

JAILLY (Joseph), soldat.

CONDEMINE (Jean-Marie), soldat.

AUDRAN (Jules), soldat.

LEJOUX (François), soldat.

FREYCHET (Maxime), soldat.

PAPON (Georges), soldat.

BELLOT (Louis), soldat.

LAROBE (Jacques), soldat.

DESBORDES (Jean-Bapt.), soldat.

AUBERTIN (Louis), soldat.


BERTHEEARD (Jean), soldat.

JOLL y (François), soldat.

EEMAITRE (Marie), soldat.

BILLION (Edmond), soldat.

IyHOSTE (Jean-Marie), soldat. 1 LADET (Edouard), soldat.

RONDEPIERRE (I,ouis), soldat.

BOUTIN (François), soldat.

DUFOUX (Antoine), soldat.

MÈDE (Joanny), soldat.

CHARLES (Claudius), soldat.

CHIFFOT (Claude), soldat.

ROBEZ (Louis), soldat.

CHARREE (Ernest), soldat.

ROYON (Claude), soldat.

MILLES (François), soldat.

BENIEIyAN (Pierre), soldat.

DODEY (François), soldat.

ROUGET (Eugène), soldat.

DUTHEIL (Jean), soldat.

TRINQUET (Eugène), soldat.

GAUTHIER (Albert), soldat.

DEMARCHE (François), soldat.

DONIO (Francis-Marie), soldat.

MARTIN (Mathieu), soldat.

GENTON (Marie-Eucien), soldat.

TAUVERON (Francis), soldat.

AIvGOUD (raul-Eucien), soldat.

Récompenses pour faits individuels de bravoure

LÉGION

D'HONNEUR

Croix* de chevalier :

MAIGNAN (Gustave), capitaine : « Au combat du 5 janvier 1915, a commandé sa compagnie placée en première ligne avec une bravoure et une énergie audessus de tout éloge; a repoussé une violente attaque allemande et bien qu'ayant perdu la moitié de son effectif, a su maintenir avec opiniâtreté sa compagnie sur le terrain conquis. Blessé, n'a quitté le commandement de sa compagnie que sur l'ordre de son chef de bataillon. Déjà.glorieusement blessé le 24 août en entraînant sa compagnie à l'assaut ».

AMOUROUX (J.-A.,) sous-lieutenant: « Brillante conduite au combat du 5 janvier, au cours duquel il a été blessé. Déjà blessé le 2 novembre 1914 au cours d'une reconnaissance qu'il commandait ».

PELUD (L.-E.), capitaine : « Blessé le 23 août, revenu rapidement; toujours prêt à marcher, notamment le 16 février où, par une vigoureuse contreattaque, il a refoulé l'ennemi qui menaçait de tourner la position occupée ».


DESMIERS (G.-A.-M.), capitaine : « Blessé le 30 août (poumon traversé), revenu peu après en ligne, a reçu le 16 février deux graves blessures dans le combat corps à corps soutenu par sa compagnie ».

PÉLISSIER DE FELIGONDE (Charles), sous-lieutenant de la ire compagnie : « Soldat au début de la campagne, a conquis rapidement tous ses grades par sa brillante conduite au cours des nombreux combats auxquels il a pris part. A toujours fait preuve de brillantes qualités militaires. A été très grièvement blessé le 16 février 1915 dans l'accomplissement de son devoir ».

LAMBERT (E.-S.), lieutenant, commandant la 8e compagnie : « Le 9 mars, a brillamment enlevé avec sa compagnie une tranchée ennemie, s'y est maintenu pendant neuf heures et ne s'est replié devant une contre-attaque que lorsque sa compagnie eut été fortement éprouvée. A demandé à reprendre cette tranchée le 14 mars avec sa compagnie reconstituée. A montré une héroïque bravoure en s'élançant avec ses hommes jusqu'à la deuxième ligne. S'y est organisé et a conservé la position. A eu la main droite enlevée ».

PANNETIER (G.-G.), capitaine : « Vingt ans de services, dix campagnes de guerre aux colonies, a été grièvement blessé le 9 mars 1915 à la tête de sa compagnie ».

BARNAULT (Edmond), lieutenant : « Officier aussi modeste que brave, qui a fait preuve des plus belles qualités au cours de l'attaque du 10 avril 1915. Donne à tous le plus bel exemple de zèle et de dévouement. A déjà été cité ».

JANTZEN (J acques-Victor), lieutenant : « Officier extrêmement méritant, actif, énergique et brave, donnant l'exemple dans toutes les circonstances. Parti au début de la campagne comme officier de réserve, a montré de belles qualités de bravoure au feu, le 26 août 1914, où il a été blessé grièvement à la tête d'une balle. Revenu au front, a été blessé légèrement à la main le 6 mai 1915 et a refusé de se laisser évacuer ».


MÉDAILLE

MILITAIRE

CHAVANNE (Jean-Louis), soldat de la 7e compagnie : « Soldat d'un courage et d'un sang-froid remarquables, toujours volontaire pour les missions périlleuses. A été blessé grièvement le 5 janvier 1915, en se portant résolument à l'assaut sous un feu intense. Perte de l'usage du bras gauche ».

MAUTE (Jean-Louis), caporal : « Brave soldat qui s'est toujours bien comporté au feu. Blessé grièvement le 5 janvier 1915. Paralysie de la jambe droite ».

FAURE (Marius), sergent de la 66 compagnie : « Excellent sous-officier qui s'est fait remarquer par son courage au cours de tous les combats auxquels il a pris part. A été blessé très grièvement le 5 janvier 1915, en se portant à la tête de ses hommes à l'attaque des positions ennemies ».

HÉBRARD (François), soldat territorial de la 6" compagnie : « Excellent soldat, très brave, très dévoué et animé du plus grand sang-froid. Le 5 janvier 1915, au bois de la Gruerie, sa compagnie ayant été attaquée et l'action ennemie ayant été repoussée, réussit à s'emparer d'un sac de grenades et de pétards qu'il jeta dans les lignes allemandes. Blessé au cours de l'opération, continua à jeter ses engins jusqu'à ce qu'il reçut une nouvelle blessure très grave, le mettant hors de combat ».

LESCURE (Jean-Marie), soldat territorial de la Ire compagnie : « Excellent soldat, dévoué et courageux. A été blessé très grièvement le 8 janvier 1915 à La Harazée, au cours d'une attaque ».

BROYER (Jean-Claude), caporal de la ï6 compagnie : « Gradé d'un grand courage. A eu les pieds gelés à son poste dans la tranchée, le 10 janvier 1915; amputé des dix orteils ».

BENEZECH (François-Joseph), adjudant de la 88 compagnie : « Excellent sous-officier, énergique. A rendu d'excellents services au front, où il a été blessé le Il janvier 1915. Compte de nombreuses annuités auxquelles s'ajoutent les titres qu'il s'est acquis depuis le début des opérations ».

LABES (Simon-Adrien), soldat de la II8 compagnie: « Bon et brave soldat, animé du meilleur esprit, a toujours eu une très belle conduite au feu. A été gravement atteint le 12 janvier 1915, étant à son poste de combat ».


CLUZET (Gilbert), soldat de la 7e compagnie : « Bon et brave soldat, ayant toujours servi à l'entière satisfaction de ses chefs. A été grièvement blessé le 12 janvier 1915 à son poste de combat. Perte de la vision de l'œil droit ».

DOYEUX (Jean-Joachim), soldat de la IIc compagnie : « Très brave soldat. Bien qu'ayant les pieds gelés, est resté dans la tranchée jusqu'à ce que sa compagnie ait été relevée, le 27 janvier 1915. Amputation partielle du pied gauche et de deux orteils du pied droit ».

DURANTHON (Georges), soldat de la Se compagnie : « Très bon soldat, qui a toujours fait bravement son devoir.

A été grièvement blessé à son poste de combat le 28 janvier 1915 ».

DUVAL (Alexandre), soldat : « Brave soldat qui a eu les pieds gelés à la suite d'un long séjour dans les tranchées en janvier 1915. Amputation des orteils droits et de la première phalange des orteils gauches ».

PIGOT (Marcel), soldat de la Ire compagnie : « Soldat plein de courage et d'entrain. A eu les pieds gelés en janvier 1915 à la suite d'un séjour particulièrement pénible dans les tranchées. Amputation partielle du pied gauche ».

PERTHUIS (Constant-Théophane), sergent : « Le 16 février, étant chargé d'occuper avec une demi-section un élément de tranchée isolé pendant une violente attaque ennemie, a maintenu ses hommes dans un calme parfait, n'a ouvert un feu violent qu'à quelques mètres sur l'ennemi marchant groupé, l'a arrêté net à deux reprises et a laissé plus de cinquante cadavres ennemis devant sa demi-section ».

RAVIER (M.-L.), caporal : « Revenant de transmettre un ordre, a rencontré un sergent gravement blessé, l'a pris sur son dos et porté, sous les balles, à cent mètres en arrière, à l'abri. En rejoignant son poste, a surpris une patrouille de trois Allemands, en a tué deux à coups de baïonnette, le troisième d'une balle. A lui-même eu la jambe traversée d'un coup de fusil ».

WOUTERS (P.-A.-B.), adjudant-chef : « Au front depuis le début, s'est toujours montré d'une bravoure parfois téméraire et a énergiquement entraîné sa section dans les circonstances les plus périlleuses. Le 16 février 1915, a montré une bravoure sans égale et a contribué, pour une large part, à repousser l'ennemi ».

.CHAUSSINAUD (Auguste), soldat:

« Bon et brave soldat, d'une belle attitude au feu. Grièvement blessé le 16 février 1915. Amputé de la cuisse droite ».


GARNIAUX (Jules), soldat : « A montré les plus brillantes qualités de courage et d'énergie au cours du combat du 16 février. A eu la main droite emportée en lançant des grenades ».

LAFOND (Louis-Albert), soldat : « Soldat plein d'entrain et d'énergie. Blessé grièvement le 16 février 1915 en faisant bravement son devoir. Enucléation de l'œil gauche ».

BOMÉA (Gabriel-Louis), soldat : « A fait preuve d'énergie et d'entrain à l'attaque du 16 février 1915. Grièvement blessé, a été amputé de l'avant-bras droit ».

PILLARD (Pierre-Paul-Antoine), soldat : « S'est montré très dévoué à ses devoirs et s'est vaillamment comporté au feu en toutes circonstances. Grièvement blessé le 16 février 1915; amputé de la cuisse gauche ».

MAGNERON (Julien), sergent-major de la 2e compagnie : « Très bon sous-officier qui a été blessé grièvement le 16 février 1915, en faisant bravement son devoir. Mutilation de la face ».

LABRE (Gilbert), soldat de la 4e compagnie : « Soldat d'un courage remarquable. A été blessé très grièvement le 16 février 1915 à son poste dans la tranchée. Perte de l'œil gauche ».

DELAHAYE (Jean), adjudant de la 46 compagnie : « Très bon sous-officier. Blessé au cours de l'attaque ennemie du 16 février 1915, est revenu à son poste après un pansement sommaire et a continué à combattre jusqu'à ce qu'il eut été atteint d'une seconde blessure très grave. Impotence fonctionnelle des deux jambes ».

TOURNUS (Denis-Louis), sergent de la 2e compagnie : « Excellent sous-officier, courageux et dévoué, volontaire pour toutes les missions dangereuses. A été grièvement blessé le 16 février 1915 dans une tranchée de première ligne soumise à un bombardement violent. Perte de l'usage du bras droit ».

GAVARD (Lucien-Albert), soldat de la 46 compagnie : « Bon et brave soldat. Blessé grièvement le 3 mars 1915.

Amputé du bras droit ».

FOURNIER (Joseph-Achille), adjudant : « Excellent sous-officier, d'un courage et d'un sang-froid remarquables. A été grièvement blessé le 9 mars 1915 à Bolante, en entraînant, sous un violent bombardement, sa section à l'assaut des positions ennemies ».


RICHELET (Louis), soldat : (c Déjà blessé le 5 janvier, est revenu sur le front à peine guéri; à fait preuve pendant les opérations du 9 mars 1915 de bravoure et de courage. Blessé d'une balle à la cuisse et d'une balle au flanc droit, n'a cessé de combattre jusqu'au moment où une troisième balle, l'atteignant à l'épaule, le mit hors de combat ».

THOMAS (Paul), soldat « Blessé le 24 août d'un éclat d'obus et revenu sur le front, y a pris part à toutes les opérations. A l'attaque du 9 mars 1915, s'est tout particulièrement distingué dans un combat corps à corps dans les tranchées ennemies. Blessé une première fois, n'a consenti à se laisser évacuer qu'après une deuxième blessure grave ».

MILHAU (C.-J.), soldat : « Soldat territorial qui, à l'attaque des tranchées allemandes, le 14 mars, a fait l'admiration de ses camarades par sa bravoure héroïque. Assailli par une colonne ennemie à coups de fusils et de bombes dont l'une tue un de ses camarades, reste seul à découvert entre deux tranchées, ajuste les Allemands, en tue deux, décharge son magasin sur le reste de la colonne ennemie et la force à s'enfuir. A ainsi contribué à la conservation des positions conquises ».

GAUDEAU (G.-L.), adjudant : (( Le 14 mars 1915, a brillamment maintenu sa section dans une tranchée conquise, malgré le feu et les grenades envoyées par l'ennemi. Blessé par un éclat de bombe, est allé se faire panser sous le feu et a rejoint son poste, qu'il n'a quitté que le lendemain ».

BOUDOT (J.-J.), sergent : « S'est précipité à la tête de sa demi-section à l'assaut d'une tranchée ennemie, et pendant un combat corps à corps dans la tranchée conquise, a eu les deux yeux arrachés par l'explosion d'une grenade ». GAMET (E.-A.-C.), chef de fanfare : « Depuis le début de la campagne, a rendu les plus précieux services en organisant la relève des blessés, qu'il n'a pas hésité à diriger lui-même sur le champ de bataille, parfois pendant des nuits entières, sous le feu de l'ennemi ».

CROIZAT (François), soldat de la 7e compagnie : « Blessé le 14 mars 1915 en se portant avec le plus grand courage à l'assaut des tranchées ennemies qui ont été conquises.

Amputé du bras droit ».


FONTENILLE (Joannès), soldat de la 8e compagnie : « Soldat courageux. A été blessé très grièvement le 14 mars 1915 en entraînant bravement ses camarades à l'assaut des lignes allemandes. Perte de l'oeil droit ».

FINAND (Ernest-Amédée), soldat de la 8e compagnie : « Excellent soldat. Blessé grièvement le 14 mars 1915 en se portant bravement à l'assaut. Hémiplégie droite ».

CURIOZ (François), caporal de la Id compagnie : « Bon gradé qui a toujours servi à l'entière satisfaction de ses chefs. A été grièvement blessé le 14 mars 1915 en défendant l'accès d'un boyau de communication après la prise d'une tranchée allemande. Impotence fonctionnelle de la jambe droite ».

JULES (Anatole), soldat de la 26 compagnie : « Agent de liaison qui a fait preuve de sang-froid et de bravoure dans l'accomplissement de son service spécial. Blessé le 17 mars 1915; est atteint de cécité complète ».

TANNEUR (Georges-J.), soldat de la 68 compagnie : « Soldat d'un courage et d'un dévouement à toute épreuve, très crâne au feu. A été blessé grièvement le 20 mars 1915 au bois de Bolante, en exécutant des travaux de défense sous le feu de l'ennemi. Une blessure antérieure. Une citation ».

BARRET (Pierre-Emile), sergent de la 12" compagnie : « Très bon sous-officier qui s'est fait remarquer en maintes circonstances par sa bravoure et son entrain. A été blessé très grièvement à son poste de combat le 21 mars 1915. Enucléation de l'œil gauche ».

POUYET-POULET (Joseph), soldat de la Ir8 compagnie : « Soldat courageux et discipliné qui a toujours donné toute satisfaction à ses chefs. Blessé grièvement le 29 mars 1915 à son poste de sentinelle, en avant des lignes. Perte de l'usage de la jambe gauche ».

MILLET (Joseph-Antoine), soldat de la 3e compagnie : <( Très bon soldat. Grièvement blessé le 15 avril 1915, dans l'accomplissement de ses devoirs. Perte de la vision de l'œil droit ».

SOCQUET (Louis), sergent : « Sous-officier modèle. A reçu deux blessures en s'avançant seul, comme chef de patrouille, laissant ses hommes abrités, pour recueillir lui-même un renseignement important. Blessé de nouveau grièvement le 18 avril ».

VAUDELIN (Claudius), soldat de la 96 compagnie : « Soldat consciencieux et dévoué. A été blessé très grièvement à son poste de combat le 8 mai 1915. Cécité complète ».


LECLUZE (Joseph), soldat : « Au front depuis le ier septembre 1914, a fait preuve de courage et de sang-froid au cours des différents combats du début de la campagne. Blessé grièvement dans l'accomplissement de ses devoirs, le 6 mai 1915. Enucléation de l'œil gauche ».

LEBLANC (Jean-Marie), soldat de la 3e compagnie : « Grièvement blessé le 11 mai 1915 à son poste de guetteur. A perdu l'œil droit et a été amputé de trois orteils. Soldat énergique et brave au feu ».

MALIOT (Henri-J.-B.), soldat de la Ire compagnie : « Très bon soldat, grièvement blessé le 11 mai 1915, en faisant bravement son devoir. Amputé des trois premiers doigts de la main gauche ».

PIERREFEU (Antonin), soldat de la 2e compagnie : « Excellent soldat, a montré beaucoup de courage et de sangfroid dans des circonstances critiques, notamment le 11 mai 1915 en Argonne, où il a été très grièvement blessé ».

LADOUZE (J.-B.), soldat de la 56 compagnie : « Soldat très estimé de tous, toujours volontaire pour les missions périlleuses. A été grièvement blessé le 20 mai 1915, au bois de Bolante, en procédant à des travaux de défense ».

GIRE (Eugène-Adrien), sergent de la Ire compagnie de mitrailleuses : « Excellent gradé, d'un courage et d'un sang-froid remarquables. A été grièvement blessé le 11 mai 1915, au plateau de Bolante, à son poste de combat, au cours de la préparation d'une attaque ennemie ».

DETROYAT (Charles), soldat de la Ire compagnie : « Grièvement blessé le 22 mai 1915 en faisant courageusement son devoir. A perdu l'œil gauche ».

POUGHÉON (Jean), soldat de la 4e compagnie : « Sujet méritant, très attaché à ses devoirs. A eu les pieds gelés à son poste dans les tranchées. Désarticulation de cinq orteils du pied gauche et d'un orteil du pied droit ».

DREVAUX (Fernand), sergent de la 120 compagnie : « Excellent sous-officier plein d'entrain et de courage. A été blessé grièvement le 27 mai 1915 en faisant bravement son devoir. Perte de l'œil droit ».

MARCELLI (Dominique), soldat : « S'est conduit en toutes circonstances en brave et dévoué soldat. Grièvement blessé le 2 juin 1915. Amputé de la cuisse gauche »,


QUINCIEU (François), soldat de la 7e compagnie : - (( Bon et brave soldat, a été atteint de plusieurs blessures très graves le '27 mai 1915, dans l'accomplissement de son devoir ».

- SEVESTRE (Georges), soldat : « A fait preuve d'entrain et de bravoure dans tous les combats auxquels il a pris part. Grièvement blessé le 6 juin 1915. Paralysie de l'avant-bras droit ».

PATRAS (Emile), soldat de la ge compagnie : « Soldat qui s'est bravement comporté au feu en toutes circonstances. Blessé le 6 juin 1915 à son poste, dans les tranchées.

Amputation de la cuisse gauche ». -.

MOUILLOT (Louis-Henri), adjudant : « Le 14 juillet 1915, a fait preuve de la plus grande bravoure en entraînant sa section jusqu'à la tranchée ennemie ».

FOURNEL (Jean-François), soldat de la 10e compagnie : « Blessé le 14 juillet 1915 en se portant courageusement à l'assaut des tranchées ennemies. A perdu l'œil gauche ».

NOEL (Urbain-Auguste), caporal de la Id compagnie : « Soldat plein d'entrain et d'une bravoure réputée. Blessé à l'assaut le 14 juillet 1915. Amputé du bras droit ».

MEJASSON (Marcel), caporal : « S'est distingué à l'assaut du 14 juillet 1915 par son ardeur et sa bravoure. Blessé grièvement; a été amputé du bras droit ».

HERMET (Maurice), soldat : « A fait preuve au cours de l'attaque du 14 juillet 1915 d'une rare énergie et d'un courage exceptionnels. Grièvement blessé, continuait à passer des pétards à ses camarades. Amputé de la cuisse droite ».

LAUZET (Gilbert), soldat : « Brave et courageux soldat. A subi l'amputation de tous les orteils à la suite de son séjour dans les tranchées ».

PERRIN (Jean-Baptiste), soldat : « Brave soldat qui a toujours fait son devoir. A subi l'amputation de tous les orteils par suite de pieds gelés à son poste dans les tranchées ».

SALOMON (Joseph), caporal de la 6e compagnie : « Très bon gradé qui a été blessé grièvement le 14 juillet 1915 en se portant courageusement à l'attaque. Amputé du bras droit ».

QUAY (Guillaume), soldat de la ge compagnie : « Très bon soldat. Très grièvement blessé le 14 juillet 1915 en faisant bravement son devoir. Amputé de la cuisse gauche ».


BUNOZ (Léon), caporal de la I2e compagnie : « Très bon gradé, s'est courageusement conduit à l'attaque du 14 juillet 1915, au cours de laquelle il a été blessé très grièvement. Amputé de la jambe droite ».

MARTELLY (Sébastien), soldat de la 6e compagnie : « Très bon soldat, toujours volontaire pour les missions dangereuses. Blessé grièvement le 14 juillet 1915, au cours d'une charge à la baïonnette. Amputé de l'avant-bras droit ».

ANDRIEU (Georges), soldat de la 12e compagnie : « Soldat très brave, toujours volontaire pour les missions périlleuses. A été blessé grièvement le 14 juillet 1915 en se portant résolument à l'assaut des tranchées ennemies. Perte de l'œil droit ».

FOULON (William), soldat de la 3e compagnie : « Soldat d'une bravoure et d'une énergie exemplaires. S'est particulièrement distingué au cours de l'attaque du 14 juillet 1915. Parti l'un des premiers à l'assaut et atteint de cinq blessures en arrivant dans la tranchée ennemie, a continué à combattre vaillamment jusqu'à épuisement de ses munitions et ne s'est retiré que sur l'ordre de son chef de section. Impotence fonctionnelle de la main gauche ».

GADIOU (René), sergent de la Se compagnie : « Sous-officier très courageux. Blessé le 5 novembre 1914, est revenu volontairement au front et a été atteint d'une seconde et grave blessure le 14 juillet 1915 en se portant bravement à l'attaque des positions allemandes. Impotence fonctionnelle du bras gauche ».

VEILLIT (Jules), caporal de la 6e compagnie : « Gradé très brave. A été grièvement blessé au cours de l'attaque du 14 juillet 1915, alors qu'il maintenait ses hommes sous le feu des mitrailleuses ennemies. Impotence fonctionnelle de la jambe gauche ».

GROSSIEUX (Alphonse), soldat de la 4e compagnie : « Très boh soldat. A été grièvement blessé au cours de l'attaque du 14 juillet 1915. Amputé du pied droit ».

PROVENCHÈRES (Jacques), soldat de la 9" compagnie : <( Soldat plein d'entrain. A été blessé très grièvement le 14 juillet 1915 au cours d'une attaque à la baïonnette. Amputé de la jambe gauche ».

GALLIN (Joseph), soldat de la 8e compagnie : « Bon et brave soldat, d'une belle conduite au cours de la campagne. A été grièvement blessé le 14 juillet 1915 à la Gruerie en se portant à l'assaut de la tranchée ennemie ».


POU PET (Camille), sergent-major de la 12e compagnie : « Sous-officier vigoureux et plein d'entrain. Blessé une première fois le 26 août 1914, est revenu au front aussitôt guéri.

Atteint à nouveau d'une grave blessure, le 14 juillet 1915, en entraînant sa section à l'assaut d'une tranchée allemande; ne s'est laissé évacuer qu'après avoir remis la comptabilité de la compagnie à son capitaine ».

HERBERT (Georges-Henri), soldat de la 9" compagnie : « Très bon et brave soldat, toujours volontaire pour les missions périlleuses. A été blessé très grièvement en se portant à l'assaut des tranchées ennemies le 14 juillet 1915, à Vienne-leChâteau. Amputé de là jambe droite. Une blessure antérieure ».

BONHOMME (Pierre), soldat de la 98 compagnie : « Soldat courageux et dévoué. Le 14 juillet 1915, a été grièvement blessé dans la tranchée allemande en luttant énergiquement pour la conservation du terrain conquis. Enucléation de l'œil droit ».

COTTA (Vulcain-Barthélémy), soldat de la 38 compagnie : « Brave soldat. Grièvement blessé le 14 juillet 1915 en se portant à l'assaut de la tranchée allemande. Perte de la vision de l'œil gauche ».

ROCHE (Joseph), soldat de la 6e compagnie : « Brave et bon soldat. Blessé grièvement en se portant avec entrain à l'assaut des tranchées allemandes le 14 juillet 1915.

Perte de l'usage du bras droit ».

GUÉRIN (François), soldat de la 12e compagnie : « Soldat courageux et énergique, animé d'un haut sentiment du devoir. Grièvement blessé le 14 juillet 1915, a refusé l'aide des brancardiers pour gagner le poste de secours, sous prétexte qu'il y avait d'autres blessés plus gravement atteints que lui à transporter. Mutilation de la face ».

MARTIN (Michel-Auguste), soldat de la 9" compagnie : « Bon et brave soldat. Blessé une première fois au début de la campagne, est revenu au front dès guérison. A été atteint d'une nouvelle blessure grave le 14 juillet 1915 en allant à l'attaque des tranchées allemandes. Impotence fonctionnelle du bras droit ».

LOURADOUR (Pierre), soldat.

DASQUE (Ferdinand), sergent-major.

GIROD (Louis-Adolphe), soldat de la Se compagnie : « Soldat courageux, toujours volontaire pour les missions périlleuses. A été grièvement blessé le 14 juillet 1915 en se portant avec sa bravoure habituelle à l'assaut des positions ennemies énergiquement défendues ».


VIONNET (Francisque-Benoît), soldat : « Soldat courageux et discipliné. A été grièvement blessé le 14 juillet 1915 au bois de la Gruerie, en s'élançant à l'assaut des positions ennemies ».

JEAMBRUN (Lucien), soldat : « Soldat plein de sang-froid, qui a toujours fait vaillamment son devoir. Blessé le 15 juillet 1915. Amputé du bras gauche ».

ORGEOLLET (Emile), adjudant : « Le 15 juillet 1915, chargé de conduire une section à l'assaut, l'a entraînée jusqu'à la tranchée ennemie, malgré les nombreuses pertes et avec un courage admirable ».

GRENOU (Pierre-Albert), soldat : « Soldat dévoué à ses devoirs et d'une belle tenue au feu.

Grièvement blessé le 23 juillet 1915. Amputé de la jambe droite ».

FINAZ (François), soldat de la 12e compagnie : « Soldat dévoué et brave. Blessé une première fois le 10 décembre 1914, a été atteint à nouveau d'une très grave blessure le 29 juillet 1915, à son poste en première ligne ».

CLAUDE (Lucien-Joseph), soldat de la compagnie hors rang : « Soldat d'une bravoure remarquable. A été très grièvement blessé à son poste de téléphoniste en première ligne, le 30 juillet 1915. Cécité complète ».

FARIGOULE (Joseph), soldat de la 8e compagnie : « Bon et brave soldat. A été blessé très grièvement le 2 août 1915, en défendant énergiquement son petit poste contre une attaque ennemie. Amputé du bras gauche ».

THIBAUD (Joseph), soldat de la compagnie de mitrailleuses : « Soldat plein de bravoure et d'entrain. A été blessé très grièvement le 11 août 1915, au cours d'un violent bombardement. Amputé de la cuisse droite ».

A L'ORDRE

DE L'ARMÉE

BERTHOLET (Eugène), soldat : « Déjà blessé le 29 août 1914 et revenu au front, a donné, le 5 janvier 1915, l'exemple de la plus brillante bravoure en se portant résolument à l'assaut des tranchées allemandes, sous un feu violent. A été grièvement blessé ».


MARMET (Pierre), capitaine : (( A montré une énergie et une ténacité admirables au combat des 5 et 6 janvier; sous un feu violent et malgré les pertes subies s'est maintenu sur le terrain conquis et a repoussé deux attaques allemandes. Déjà blessés deux fois aux combats des 19 et 24 août 1914 ».

SINEAU, adjudant : « A donné l'exemple du courage au combat du 5 janvier en se portant en avant de sa section pour repousser l'ennemi.

Quoique gravement blessé, a énergiquement maintenu ses hommes sur leurs positions ».

GUILLEMARD, adjudant : « A montré une bravoure et un héroïsme au-dessus de tout éloge en exécutant des reconnaissances jusqu'aux tranchées allemandes, qu'il a ensuite criblées de pétards et d'explosifs pendant toute la journée du 9 janvier. A montré un mépris du danger qui a fait l'admiration de tous ».

DANIS, sergent : te Voyant un ennemi s'avancer dans une sape, est sorti de la tranchée, l'a tué à bout portant; a lancé ensuite de nombreux explosifs dans une tranchée allemande et n'a dû s'arrêter que lorsqu'il a été blessé ».

JÉRÔME, caporal : cc Chef de pièce d'une section de mitrailleuses, a fait preuve de bravoure et de crânerie en continuant, malgré une blessure, à assurer le pointage et le tir de sa pièce sous un feu très violent de plusieurs mitrailleuses ennemies ».

PENNETIER, soldat : « A fait preuve du plus grand courage en sortant de la tranchée pour s'avancer vers des ennemis travaillant à une sape. En a tué successivement quatre et en a blessé un cinquième LAFAYE, soldat : (( A accompli sur sa demande et dans des conditions très périlleuses une reconnaissance très délicate au cours de laquelle il a été blessé. A pu néanmoins rapporter les renseignements recueillis. A déjà été blessé au début de septembre 1914 et a rejoint le front sur sa demande, à peine guéri ».

CHAVANAT, sergent : « Blessé le 24 janvier par un éclat de bombe au-dessus du sein gauche, est revenu prendre sa place après un pansement sommaire et ne s'est laissé évacuer le lendemain que sur l'ordre formel du médecin. Avant son départ, est retourné dans la tranchée pour s'assurer que les soldats qui lui étaient adjoints étaient bien au courant de leurs fonctions, et a envoyé encore plusieurs bombes sur les tranchées ennemies ».


CONTY, caporal : « Déjà blessé et rejoignant le poste de secours, s'est arrêté sous le feu pour panser un sergent gravement atteint. A été tué d'une balle au front au moment où il achevait le pansement ».

TANNEUR, soldat : « Au moment où sa section se portait en avant sous le feu d'une mitrailleuse ennemie, s'est toujours maintenu en avant de ses camarades, leur donnant le plus bel exemple de courage.

A été blessé pendant l'action ».

VINAY (Marie), adjudant : « Engagé pour la durée de la guerre, quoique délié de toute obligation militaire, est tombé glorieusement le 11 janvier au moment où il assurait son service dans la première ligne des tranchées »..

PICHON, capitaine : « A montré un bel exemple de courage en entraînant sa compagnie à l'assaut des tranchées ennemies fortement défendues.

A été blessé au cours de cette attaque ».

STIQUEL, sous-lieutenant : « Envoyé avec sa section à l'aide d'une compagnie violemment attaquée et privée de son chef, a refoulé l'ennemi qui tournait déjà la position ».

ATTANE, adjudant : « Superbe attitude le 16 février ».

GOVAERE, sergent : « Le 9 mars, a entraîné sa demi-section d'une façon superbe à l'assaut d'une tranchée ennemie dans laquelle, après un long combat corps à corps, il tomba mortellement frappé de six blessures ».

GUILLOT (Emile), sergent : « Au combat du 9 mars, a entraîné sa demi-section à l'assaut d'une tranchée ennemie, et, malgré une première blessure reçue dans un combat corps à corps, a continué à combattre jusqu'à ce qu'une deuxième balle, lui traversant la poitrine, l'étendit mortellement blessé ».

LEGENDRE (J.-M.), sous-lieutenant : « Au combat du 14 mars, s'est porté brillamment en tête de son peloton à l'assaut des tranchées allemandes. A été tué ».

MONDESCOURT (Homère), sous-lieutenant : « Avec un courage superbe, a entraîné sa section à l'assaut d'une tranchée ennemie dont il s'est emparé. Malgré deux blessures, s'y est maintenu sous une pluie de bombes et de grenades.

A été tué ».


MONNIOT (Camille), sergent : « Chargé du jalonnement d'une tranchée de deuxième ligne au milieu d'arbres abattus, a été blessé le 15 mars et tué le lendemain en achevant son travail ».

FRANCK (Alexis- Jean-Marie), médecin aide-ma jor de IRE classe : « Au front depuis le début de la guerre, fait prisonnier, revenu au régiment, n'a cessé de faire preuve de bravoure, de dévouement et d'endurance. Mort glorieusement dans l'exercice de ses fonctions au poste de secours ».

BONNAFOUX (Henri), sous-lieutenant : « Commandant le peloton de tête d'une colonne d'attaque battue par les feux d'infanterie et de mitrailleuses, a enlevé ses hommes avec une vigueur admirable..Grièvement blessé, a refusé de se laisser emporter avant d'avoir donné au commandant de l'attaque les renseignements recueillis sur la position ennemie ».

PASQUIER (Fernand), sous-lieutenant : « Déjà antérieurement cité à l'ordre du régiment pour sa bravoure, puis à l'ordre de la brigade, s'est fait de nouveau remarquer le 14 juillet en attaquant un petit poste ennemi à coups de grenades, malgré la perte de tous ses hommes. Blessé, a conservé le commandement de sa troupe et n'a été évacué que le lendemain ».

VERRIER (Camille), sous-lieutenant : « S'est lancé à l'assaut d'une tranchée ennemie avec un entrain remarquable et, quoique blessé, a continué à encourager ses hommes. Déjà blessé deux fois, est revenu au front à peine guéri ».

FLORI (Antoine), sergent-fourrier : « Blessé le 14 juillet en s'élançant à l'assaut, s'est relevé, emporté par son élan, jusqu'au moment où il a été mortellement frappé ».

LÉGER (Louis-Edmond), soldat de la 9" compagnie : « Soldat brave et plein d'entrain. Blessé une première fois le 23 août 1914 à Montigny, a été atteint de nouveau le 14 juillet 1915 au bois de la Gruerie, en se portant résolument à l'attaque des positions ennemies ».

BONNES (Antonin-Louis), sergent : « Sous-officier d'un grand courage, d'un mépris absolu du danger, payant toujours de sa personne. Blessé grièvement le 22 juillet 1915, au moment où, dans un poste particulièrement dangereux, il donnait à ses hommes, soumis à un violent bombardement de minenwerfer, le réconfort de son entrain et de sa gaîté n.


VASSAL (Pierre-Jean-François), médecin-major de Ire classe : « A donné le plus bel exemple d'un courage stoïque en n'hésitant pas, le 2 août 1915, pendant un violent bombardement, à sortir de son abri pour se porter au-devant des blessés et leur donner ses soins. A été grièvement blessé ».

LAURENT (Charles-Joseph), capitaine : « Le 11 août, son chef de bataillon ayant été blessé, a pris le commandement du sous-secteur, et par l'énergie et l'intelligence des dispositions prises, a arrêté et repoussé une forte attaque allemande, regagnant sur l'ennemi plus de cent mètres de tranchées ».

ROLLET (Claude), serg-ent : « Plein de bravoure et d'entrain, le 2 août a chassé à coups de pétards un groupe ennemi qui venait d'occuper un entonnoir.

Le 11 août a vigoureusement tenu sa demi-section à un barrage et infligé des pertes sérieuses à l'ennemi. A été grièvement blessé; avait déjà été blessé le 20 août 1914 ».

LORGEOUX (Joseph), soldat : « Blessé très grièvement en première ligne, au moment où il faisait très bravement son devoir ».


CHAPITRE IV

OPÉRATIONS EN CHAMPAGNE 1 (16 Août au 30 Septembre 1915)

Le 16 août, le régiment quitte l'Argonne. Il embarque en camions-autos, vers 18 heures, à La Neuveville-auPont et arrive dans la nuit à Sarry (Marne). Il reste au repos dans cette localité jusqu'au 21 août, puis il gagne en deux étapes le bois « 3,5 » (4 kilomètres au nord de Suippes), où il bivouaque jusqu'au 25 août.

Le 28 août, les 2e et 3e bataillons montent en ligne : ils occupent le secteur au nord de Souain, à l'ouest de la route de Somme-Py.

Alors commence la période des travaux et préparatifs d'attaque. Le secteur, relativement calme, permet de les effectuer sans beaucoup de pertes. Le temps est superbe.

Le séjour aux tranchées est suivi d'un repos de quelques jours au bivouac de la ferme de Piémont (4 kilomètres de Suippes). C'est là que, le 12 septembre, le colonel Roulet quitte le régiment et passe le commandement au. colonel Dhers.

Le 24 septembre au soir, toutes les unités du régiment sont en place pour la grande offensive qui doit se déclencher le lendemain matin.

Offensive du 25 Septembre Dès l'aube, la préparation d'artillerie, qui dure depuis deux ou trois jours, se fait de plus en plus intense. Des batteries de 58 participent activement à là destruction de la première ligne ennemie et des défenses accessoires.

A 9 h. 15, les premières vagues franchissent le parapet et s'élancent, la baïonnette haute. Les Allemands déclenchent alors un bombardement d'une extrême violence sur les tranchées et sur la Ain (rivière au nord de Souain).


OPÉRATIONS EN CHAMPAGNE (2J au 30 Septembre IÇ/JJ)


Malgré les pertes sensibles, la progression est très rapide.

Nos soldats franchissent les tranchées sans s'y arrêter; des fractions spéciales désignées d'avance parcourent rapidement les positions conquises et y font de nombreux prisonniers.

Les ouvrages de Magdebourg et du Palatinat sont enlevés, ainsi que la tranchée Hindenburg, avec le concours d'éléments de la 10e division d'infanterie coloniale, qui ont occupé sur la droite le boyau Von-Bulow. A partir de ce moment, nos troupes ne rencontrent que peu d'obstacles.

L'ennemi, démoralisé, abandonne ses positions presque sans combat. An heures, après avoir franchi successivement les tranchées du Sérail et des Viennoises, le Ier bataillon occupe, avec le 6e régiment colonial, la tranchée des Vandales. Le tir de l'artillerie ennemie est presque complètement arrêté et la plaine à l'ouest de la route de Souain à Somme-Py est couverte de troupes françaises progressant à découvert.

Malheureusement, à n h. 1 5, notre artillerie, mal renseignée, tire sur la tranchée des Vandales. La liaison est impossible à établir par signaux à cause du brouillard, il faut envoyer un coureur. Mais le tir continue et nos troupes, éprouvant des pertes sérieuses, doivent se reporter en arrière, ce qui permet aux Allemands de réoccuper en forces la tranchée des Vandales.

A 17 h. 30, les premiers éléments du 6e corps d'armée arrivent sur la ligne de feu. Notre Ier bataillon, soutenu par un bataillon du 6e colonial et un bataillon du 54e régiment d'infanterie, reçoit l'ordre de s'emparer de la tranchée des Vandales, en liaison sur la route de Souain à Somme-Py avec les éléments de gauche de la 10e division coloniale, qui attaquent la ferme de Navarin.

Les dispositions à prendre ne permettent de commencer l'opération qu'à la nuit tombante. Le terrain n'a pu être reconnu suffisamment pour que les troupes puissent y manœuvrer dans l'obscurité. La préparation d'artillerie est presque nulle. Accueillie par un feu violent de mitrailleuses et d'infanterie, l'attaque ne réussit pas. Le régiment bivouaque sur place, dans le bois « 21 » et à la lisière sud du bois « 14 » ; le 2e bataillon, qui a combattu avec la colonne de gauche, rejoint dans la soirée et dans la nuit.

A 20 heures, le colonel Dhers prend le commandement de la brigade, en remplacement du général Colonna d' Istria,


appelé au commandement de la 10e D. I. C., après la mise hors de combat de son chef, le général Marchand. Le commandant Rouyer prend le commandement du régiment.

Le 26 septembre, à 14 heures, le régiment reçoit l'ordre de se replier sur les bois « 23 » et « 25 », pendant que des unités du 6e corps attaquent les tranchées de Lubeck et des Vandales. A 15 heures, un nouvel ordre prescrit de porter le régiment en réserve de division ; ce mouvement, effectué sous un bombardement particulièrement intense, qui occasionne des pertes élevées, est terminé à 17 h. 30.

Le 29 septembre, le général commandant la 15e division coloniale donne l'ordre au régiment de se tenir prêt à se porter sur la tranchée des Tantes, par la cote 174, franchir cette tranchée et marcher- résolument vers le nord-est, couvrant et appuyant le mouvement de la Ire brigade. Le bombardement, toujours violent, cause de fortes pertes.

A 18 heures, le régiment reprend ses emplacements dans les tranchées, entre le bois du Crabe et le bois du Sultan.

Le commandant Rouyer est tué ; le commandant Benquey prend le commandement du régiment.

Le 30 au matin, le 5e colonial est relevé par un régiment de chasseurs. Il se porte sur Suippes et, le soir, reçoit l'ordre d'aller cantonner à La Cheppe.

Pendant ces quelques jours d'offensive, le régiment a subi des pertes énormes : OFFICIERS 46 hors de combat, dont 19 tués :

ROUYER (Eugène), commandant.

RAYMOND (Louis), capitaine.

LAURENT (Charles), capitaine.

FAVARD (Adolphe), capitaine.

GABARET (Edmond), capitaine.

VIDAL (Irénée), capitaine.

EVIN (Edmond), lieutenant.

GROBEL (Bruno), lieutenant.

FARGUES (Louis), lieutenant.

NICOLET (Pierre), sous-lieutenant.

GAUTHIER (Simon), sous-lieutenant.

BLOIS (Georges), sous-lieutenant.

DELYE (Fernand), sous-lieutenant.

LE VET (Antonin), sous-lieutenant.

CAMUS (Julien), sous-lieutenant.

CLAIR (René), sous-lieutenant.

DE V ALLItE (Gabriel), sous-lieuten'.

LE PENNEC, sous-lieutenant.

SINE AU (Emile), sous-lieutenant, mort des suites de ses blessures.

TROUPE 1.296 hommes hors de combat, dont 171 tués :

PAYERNE (Hippolyte) adjud'-chef.

HUE (Louis), adjudant.

BELAIN (Paul), sergent-major.

VINCENT (Antoine), sergent fourr.

GUIGNARD (Auguste), sergent.

COURTE (Louis), sergent.

BLANCHON (Adrien), sergent.

CLERC (Simon), sergent.

LASFORGUE (Gaston), sergent.

GUICHERD (Alexandre), sergent.

VIOLAS (Paul), sergent.

CHYSCLIN (Jean), sergent.

PERICHON (Antoine), sergent.

PRALET (Philippe), caporal fourr.


MILHAVET (Joseph), caporal.

HÉRISSON-GARIN (Victor), caporal.

LAMBERT (Joseph-J.-B.), caporal.

ROUGIER (Eugène), caporal.

BONHOUR (Eugène), caporal.

MAGNARD (Pierre), caporal.

LEFRANC (François), caporal.

GALLAND (Jean-Marie), caporal.

DAMAS (Pierre), caporal.

JACOB (Antoine), caporal.

DUGUE (Adolphe), caporal.

AUFAURE (Paul), caporal.

GOUT AILLER (Philippe), caporal.

DANTAN (Georges), caporal.

CAIRE (Louis), caporal.

DEMOLIS (François), caporal.

DETURMENY (Auguste), caporal.

ANGST (Louis), caporal.

PIENNE (Paul), caporal.

CHANDELIER (Louis), caporal.

DORNAND (Georges), caporal.

MARCHENAY (Emile), soldat.

AUTËRNOT (Henri), soldat.

GALANO (Antoine), soldat.

BAL (Jean-Eugène), soldat.

DUPERDU (Frédéric), soldat.

MARINIER (Denis), soldat.

THIBAUT (Joseph), soldat.

LABRE (Pierre), soldat.

TISSIER (Jean), soldat.

DESCOMBES (Léon), soldat.

PEURISRE (Claude), soldat.

JONARD (Pierre), soldat.

BUET (Francis), soldat.

PARIS (Jean-Marie), spldat.

MESNIER (Baptiste), soldat.

BLOCH-CLET (Marie), soldat.

AMBLARD (Bonnet), soldat.

KARTAT (Alfred), soldat.

DUFFAUX (Marcellin), soldat.

PAUTARD (François), soldat.

CLÉMENT (Joseph), soldat.

VENET (Pierre), soldat.

RAYMOND (Joachim), soldat.

MOUTON (Jean-Louis), soldat.

BARBIER (Jean-Marie), soldat.

LABONNE (Jean-Elie), soldat.

PERRÊARD (Fernand), soldat.

DURAND (Pierre), soldat.

MILLON (Louis), soldat.

RAVIER (Jean-Pierre), soldat.

DUSSET (Alphonse), soldat.

OURLIAC (Eugène), soldat.

ROSIER (Jean), soldat.

LABONNE (Gilbert), soldat.

GENESTE (Eugène), soldat.

PEYRARD (Joanny), soldat.

DAVIET (François-Louis), soldat.

ACHAUME (Léon), soldat.

FAURIE (Louis), soldat.

PARISOT (Henri), soldat.

DEROUZIER (Camille), soldat.

TIRABY (Géraud), soldat.

GOYARD (Claude), soldat.

MOMMESSIN (Claude), soldat.

VERNAY (Marius), soldat.

SARRY (Claude), soldat.

FAURE (Régis), soldat.

PONCET (Auguste), soldat.

BONNET (Joseph-Paul), soldat.

REDON (Auguste), soldat.

GAYON (Biaise), soldat.

AUDIBERT (Baptiste), soldat.

MEIGNOTTE (Louis), soldat.

LE BRUN (Jean-Marie), soldat.

CAUSSE (Auguste), soldat.

CHACATON (Edouard), soldat.

LE GALLIOT (Pierre), soldat.

GUFROY (Léon), soldat.

MICHEL (Léon-Marius), soldat.

CHAMBON (Marius), soldat.

GONTHIER (Alphonse), soldat.

CULOT (Auguste), soldat.

GRANGER (Jean), soldat.

GIRAUDON (Jean-Baptiste), soldat.

GINDRB (Louis), soldat.

VALLET (Gabriel), soldat.

LANTUEJOUL (Justin), soldat.

DUMAS (Antoine), soldat.

VIGNON (Jean-Marie), soldat.

OMNES (Denis), soldat.

PERRET (Louis), soldat.

CHRISTOPHE (René), soldat.

DURY (Eugène), soldat.

PËTRE (Florent), soldat.

DESBROSSES (François), soldat.

LE BRETON (Joseph), soldat.

FRIOL (Joseph), soldat.

MONNET (Claude), soldat.

GAUMET (Jacques), soldat.

MARTIN (Anatole), soldat.

CONSTANT-PRAT (Auguste), soldat.

MOREAU (Pétrus), soldat.

CHEVALEYRE (Etienne), soldat.

BRUN (Joseph-Emile), soldat.

MEYNIER (Jean), soldat.

BAUER (Albert), soldat.

ASSALE (Marcel), soldat.

MENGUY (Charles), soldat.

PERRIER (Claudius), soldat.

GAILLARD (Constant), soldat.

MARSOLLAT (Henri), soldat.

ELDIN (Henri), soldat.

BIHEN (Basile), soldat.

COCOLOMB (François), soldat.

COMMUNAL (Emile), soldat.

LE QUE MENT (Charles), soldat.

NONY (Jean), soldat.

NESSON (Gervais), soldat.

AUBERT (Georges-François), soldat.

MONCORGER (François), soldat.

MAGNIN (Pierre), soldat.

SALLES (François), soldat.

BAUD (Jean-Auguste), soldat.


DUNAND (Hubert), soldat.

GUIGNEMENT (Baptiste), soldat.

GIRINON (Jean-Piérre), soldat.

POMEROL (Ernest), soldat.

WALTHER (François), soldat.

GOUTTEFANJAT (Joseph), soldat.

GRILLET-AUBERT (Aug.), soldat.

RIVET (Jean), soldat.

SOULANDRE (Paulin), slodat.

TIXIER (Antoine), soldat.

MoNDANEL (Antoine), soldat.

DARLOT (Gilbert), soldat.

GERENTES (Jean-Pierre), soldat.

NICOL (Jean-Marie), soldat.

DAMERY (Lucien), soldat.

MONTAGNE (Claude), soldat.

ASTIER (Jean-Baptiste), soldat.

DARAIGNEZ (François), soldat.

MATHIEU (Gabriel), soldat.

CHATELAIN (Clobert), soldat.

GILBERT (François), soldat.

QUET, (Francis), soldat.

L'HOSTIS (Yves), soldat.

ROUSSEL (Annet), soldat.

DISCHAMPS (Benoît), soldat. YARD (Lucien), soldat.

PALAIS (Antonin), soldat.

LABORIE (Jean), soldat.

CRIONNET (Joseph), soldat.

DESAUTELS (Antoine), soldat.

PRANAL (Gilbert), soldat.

DEVILLARD (Jean), soldat.

MAYET (Antonin), soldat.

En outre, 71 soldats du régiment sont morts dans les hôpitaux des suites de leurs blessures.

HELIE (Emmanuel, sergent-major.

MAILLOT (Alphonse), serg.-major.

COLIN (Jules-Marie), serg. fourrier.

MATHIEU (Louis), sergent.

COPIN (Paul), sergent.

GAILLARD (François), sergent.

NOMBALLAIS (Gaston), sergent.

LABONNE (Michel), sergent.

ALCIBIADE (Antoine), sergent.

VALADE (Léon), caporal.

LACOMBE (Jean), caporal.

SIMON (Julien), caporal.

MAMY (Emile), caporal.

CARLUER (Gustave), soldat.

DIARD (Henri), soldat.

ANDRË (Jean-François), soldat.

LÉVÉQUE (Georges), soldat.

SATRE (Claude), soldat.

RENON (Louis), soldat.

DELORT (Pierre), soldat.

LIEUTAUD (Achille), soldat.

COLOMBET (Jean), soldat.

DUFAUD (Antoine), soldat.

HAUTEVILLE (Eugène), soldat.

SCHWEITZER (Jules), soldat.

GOUIN (François), soldat.

DÉLÉGUÉ (Aimé), soldat.

DAVID (Charles), soldat.

SIMON (Philibert), soldat.

HELARY (Magloire), soldat.

GOURBEYRE (Jean-Marie), soldat.

LE MEUR (Alain), soldat.

BONNET (Jean-Pierre), soldat.

SABATON (Joannès), soldat.

GIVET (Joseph); soldat.

RABOIS (Léon), soldat.

ITOURNEL (Jean-Jacques), soldat.

SOUYRIS (Joseph), soldat.

MORANGE (Gilbert), soldat.

BEDIN (Emile), soldat.

THÉVENIN (Frédéric), soldat.

CHEMINADE (Louis), soldat.

REYNAUD (André), soldat.

BLANC (Thimothée), soldat.

CHAMORET (Jean), soldat.

CHAFFOIS (Louis), soldat.

GRAMBAT (Albert), soldat.GREVAZ (Bernard), soldat.

MELON (Maxime), soldat.

PAULET (Edgard), soldat.

MIARRE (Paul), soldat.

COILLARD (Valentin), soldat.

FOUGERAY (Alexis), soldat.

FARRAT (Marius), soldat.

CUGNIER (Emile),, soldat.

DEMICHEL (Etienne), soldat.

DORSEUIL (Maurice), soldat.

DUPEYRON (Antoine), soldat.

GARDET (Alexis), soldat.

KERAMBRUN (Tugdual), soldat.

GRIS (Benoît), soldat.

MERILHOU (Noël), soldat.

ARISTIDE (Albert), soldat.

DAUBAT (Annet), soldat.

BACIIELLERIE (Léonard), soldat.

LORGEOUX (Joseph), soldat.

OZIL (Urbain), soldat.

DISSARD (Jean-Marie), soldat; FONTEIX (Jean), soldat.

FALCONNET (Jean), soldat.

PIERRE (François), soldat.


Pendant ces cinq terribles journées, de magnifiques résultats ont été obtenus : des observatoires et des positions importantes conquis, de lourdes pertes infligées à l'ennemi, qui, pour la première fois depuis la bataille de la Marne, fléchit sur un large front. Il est difficile de préciser la part exacte qui, dans la victoire commune, revient au Se régiment d'infanterie coloniale, mais le général de Castelnau, commandant le groupe des Armées du Centre, en citant le 2e corps d'armée colonial tout entier à l'ordre des armées, donne les chiffres suivants : 4.000 prisonniers, 25 canons, 60 mitrailleuses et un butin considérable.

C'est pour ces beaux résultats que le général Gouraud, commandant la IVe Armée, accorde au Se colonial la magnifique citation suivante : Extrait de l'Ordre général N° 477 en date du 28 Janvier 1915, du Général Gouraud, commandant la IVe Armée Est cité à l'ordre de l'Armée, le Se RÉGIMENT D'INFANTERIE COLONIALE :

« Le 25 septembre 1915, s'est porté à l'assaut avec une vigueur remarquable et dans un élan superbe a enlevé successivement cinq lignes de tranchées, sur une profondeur de trois kilomètres.

A poursuivi, pendant quatre jours de lutte violente, ses tentatives contre la position ennemie, donnant ainsi une preuve éclatante de l'esprit de sacrifice et des plus belles vertus militaires qui animaient le corps des officiers et les soldats du régiment.

Signé : Général GOURAUD ».

Récompenses pour faits individuels de bravoure

LÉGION

D'HONNEUR

Croix d'officier: BENQUEY (Jean), chef de bataillon : « Officier supérieur d'une haute valeur morale, a conduit brillamment son bataillon à l'assaut du 25 septembre 1915 et a fait preuve dans le commandement du régiment, pendant les jours suivants, d'une exacte compréhension de son rôle et d'une rare énergie qui s'est particulièrement affirmée le 29 septembre, en élevant le moral de la troupe à la hauteur des circonstances ».


Croix de chevalier : WURMSER (Joseph-Henri-Léon), capitaine : « En campagne depuis le début de la guerre. Blessé le 5 septembre 1914, est revenu .sur le front à peine guéri; s'est bravement conduit dans toutes les affaires auxquelles le régiment a pris part. Le 25 septembre 1915, commandant une fraction de la compagnie de mitrailleuses, a Contribué par son sang-froid et ses dispositions habiles à repousser une contre-attaque ennemie à laquelle il a fait 25 prisonniers. Dans les combats des journées suivantes, n'a pas hésité à porter sous le feu sa compagnie, partout où elle pouvait être utilement employée ».

KOHLER (Henri-Maurice), sous-lieutenant : « En campagne depuis le début de la guerre. Blessé le 25 août 1914, est revenu sur le front après guérison; s'est bravement conduit dans tous les combats livrés par le régiment et a été cité à l'ordre du régiment le 13 juin 1915. Le 25 septembre 1915, a réussi, par son exemple et par son énergie, à pousser sa fraction à l'assaut des tranchées dont l'ennemi a été chassé. Appelé le 29 septembre 1915 à prendre le commandement d'un bataillon, a maintenu sa troupe sous un bombardement des plus violents, jusqu'au moment où elle a été relevée ».

GALLIER (Léon-Georges), médecin major de 2° classe : « Pendant la période du 25 au 30 septembre 1915, a assuré son service au poste de secours avec un dévouement digne d'éloges et exploré le terrain à la recherche des blessés, sous un violent bombardement. Avait déjà, le 11 août 1915, assuré son service dans les conditions les plus périlleuses, ayant dû remplacer son chef de service grièvement blessé à ses côtés ».

CHARRIER (Victor), sous-lieutenant de la 12e compagnie : « Très bon officier, ayant conquis tous ses grades pendant la première partie de la campagne. Courageux et plein d'entrain, s'est fait remarquer aux affaires de septembre 1915 par son sang-froid et son mépris du danger. Grièvement blessé le 28 septembre 1915, alors qu'il conduisait sa section à l'attaque des tranchées ennemies. Perte de l'œil gauche ».

MÉDAILLE

MILITAIRE

BOURGEAT (L.-J.), sergent de la 3e compagnie : « A été blessé le 2 septembre au moment où, à la tête de ses au moment où, à la tête de ses hommes, il contre-attaquait une troupe ennemie s'avançant sur nos tranchées. A perdu l'œil gauche ».


ANDRÉ (Jean-François), soldat : « Au front depuis le 6 août 1914. A pris part à toutes les actions où sa compagnie a été engagée et, en dernier lieu, les 9 et 14 mars, 14 juillet et 11 août 1915. A constamment fait preuve du plus grand courage. Atteint de blessures multiples le 4 septembre 1915, dans la tranchée ».

RÉVEILLE (Jean), soldat : « Très bon soldat qui a toujours fait preuve d'un dévouement absolu à ses devoirs. Brave au feu. Très grièvement blessé le 10 septembre 1915 ».

BASMAISON (Antoine), soldat de la 3e compagnie : « Très bon soldat, dévoué et courageux. A été grièvement blessé le 12 septembre 1915 au cours d'un violent bombardement ».

VEAUGEOIS (Gaston), caporal : « A toujours montré à ses hommes le plus bel exemple de courage et de sang-froid. A été grièvement blessé le 25 septembre 1915, à l'attaque des tranchées allemandes ».

SANDRIN (Eugène), soldat de la 3e compagnie : « Très bon soldat. Blessé une première fois le 14 juillet, a été atteint d'une seconde blessure très grave le 25 septembre 1915, en se portant à l'attaque. Amputé de la cuisse gauche ».

DUBOIS (Joseph), soldat de la 3e compagnie : « Soldat très méritant. Au front depuis le début de la campagne, a été blessé très grièvement le 25 septembre 1915, en se portant à l'attaque des tranchées ennemies. Enucléation de l'œil droit ».

BEFFY (Pierre), soldat de la Ire compagnie : « Soldat brave et dévoué, qui a toujours servi d'une façon parfaite. Blessé grièvement le 25 septembre 1915, en se portant à l'attaque des tranchées ennemies. Perte de l'œil gauche ».

LEROY (Maurice), adjudant de la 6e compagnie : «.Sous-officier modèle, a fait preuve des plus belles qualités d'énergie et de bravoure en entraînant sa section à l'attaque, le 25 septembre 1915. Grièvement blessé le 25 septembre 1915, au cours d'un violent bombardement, a su par son calme et son exemple conserver intact le moral de ses hommes. Impotence fonctionnelle du bras droit ».

CLAIRET (Etienne), sergent de la 3e compagnie : « Excellent sous-officier, très dévoué, exemple de courage pour ses camarades. A été blessé très grièvement, le 25 septembre 1915, à Souain, en dirigeant une équipe de nettoyeurs de tranchées. S'est parfaitement acquitté de sa mission. Une blessure antérieure. Une citation ».


DULAUROY (Eugène-Alcide), caporal de la Ire compagnie : « Brave gradé. A été grièvement blessé le 25 septembre 1915 en se portant à l'assaut des tranchées allemandes ».

DUMONT (Claude), soldat de la 66 compagnie : « Très bon soldat, actif et dévoué, volontaire pour toutes les missions dangereuses. A été très grièvement blessé le 26 septembre 1915, au cours d'un bombardement. Amputé de la cuisse gauche ».

RONDEPIERRE (Sébastien), sergent de la 7e compagnie : « Excellent sous-officier, plein d'entrain et de courage. A été très grièvement blessé le 27 septembre 1915. Amputé du bras gauche ».

CHAMBON (Jean-Baptiste), soldat de la 76 compagnie : « Soldat courageux. Grièvement blessé à son poste de combat, le -27 septembre 1915. Perte de l'oeil droit ».

ROUSSET (Charles-Henri), soldat de la 9" compagnie : « Bon et brave soldat. A été grièvement blessé à Souain, le 27 septembre 1915, à l'assaut des positions ennemies ».

LECORNU (Charles), caporal : « Gradé très brave et très dévoué, sollicitant toujours les missions les plus dangereuses, dont il s'acquitte toujours avec zèle et intelligence. A été blessé le 28 septembre 1915 en soignant un blessé ».

AUBERIC (François-André), caporal de la 108 compagnie : « Bon et brave gradé. Blessé très grièvement le 28 septembre 1915, en se portant à l'assaut des tranchées allemandes. Amputé du bras droit ».

VENDRY (Jean-Aimé), soldat de la 126 compagnie : « Bon soldat. A été blessé très grièvement le 28 septembre 1915, au cours d'un violent bombardement. Enucléation de l'œil gauche ».

DUMAILLE (Lucien), soldat de la ge compagnie : « Très bon soldat. Blessé grièvement à son poste de combat le 28 septembre 1915. Perte de l'œil gauche ».

CHAPUIS (Jean), soldat de la 106 compagnie : « Très bon soldat. Blessé très grièvement au cours de l'attaque du 28 septembre 1915. Perte de l'œil gauche ».

BOUILLET (Louis), soldat : « Au cours des affaires de Champagne, a fait preuve du plus grand courage, en particulier à l'attaque du 29'septembre 1915; a montré un dévouement au-dessus de tout éloge en transportant sous un feu des plus meurtriers un officier grièvement blessé dans les premières lignes ».


TREMOULEA (Victor), soldat de la 3e compagnie : « Excellent soldat, qui a fait bravement son devoir en toutes circonstances. Blessé une première fois le 25 août 1914, a été atteint d'une seconde blessure très grave le 29 septembre 1915, à son poste de combat. Enucléation de l'œil gauche ».

BRIÈRE (Eugène), soldat de la 5e compagnie : « Brave soldat. A été blessé très grièvement au cours de l'attaque du 29 septembre 1915. Perte de l'œil gauche ».

CAFASSO (André-Jean), adjudant : « Sous-officier plein de bravoure et d'entrain. Blessé une première fois le 7 septembre 1914, a été atteint d'une seconde blessure le 29 septembre 1915, en faisant courageusement son devoir ».

GRISET (André), sergent de la 12e compagnie : « Engagé volontaire pour la durée de la guerre. Après s'être très vaillamment conduit au cours du combat du 29 septembre 1915, a fait preuve, dans des circonstances particulièrement difficiles, d'une énergie, d'un sang-froid et d'un courage au-dessus de tout éloge ».

TRISTANY (Clément), soldat de la 4e compagnie : « Soldat courageux. A été grièvement blessé le 29 septembre 1915, en se portant bravement à l'assaut des positions ennemies.

Amputé de la jambe gauche ».

DESLOIRES (Jean), soldat de la 11E compagnie : (c Brave soldat. Blessé grièvement le 29 septembre 1915, en se portant résolument à l'assaut des positions ennemies. Raccourcissement important de la jambe droite ».

DUFFET (Elisée-Marie), sergent de la 12E compagnie : « Excellent gradé, courageux et plein d'entrain, montrant le plus grand mépris du danger. Grièvement blessé le 29 septembre 1915, en se portant à l'attaque des positions allemandes. Amputé du bras gauche ».

SIAUX (Emile-Pierre-Vincent), soldat de la 11E compagnie : « Soldat courageux et dévoué, animé du plus bel esprit militaire. Réformé avant la guerre, a obtenu, à la suite d'instances énergiques, d'être admis dans le service actif. Grièvement blessé de cinq balles, le 29 septembre 1915, en se portant à l'assaut des tranchées allemandes. Raccourcissement de la jambe droite et ankylose du genou ».

MOLHERAT (Emile), soldat de la 3e compagnie : « Bon et brave soldat. A été grièvement blessé le 29 septembre 1915 à Souain, en se portant à l'assaut des tranchées ennemies ».


MEYDIEU (Elie-Michel), caporal de la 9Y compagnie : « Gradé dévoué, énergique, ayant montré en toutes circonstances les plus grandes qualités militaires. Grièvement blessé le 29 septembre 1915 à son poste de combat, dans la tranchée conquise sur l'ennemi ».

MARTIN (Jean-Baptiste-Louis), adjudant-chef : « Sous-officier d'une bravoure et d'une intrépidité remarquables; s'est distingué en toutes circonstances par son sang-froid, son audace et son mépris du danger, notamment en Argonne et en Champagne. Deux blessures, une citation ».

BERLIOZ (Jean-Louis), sergent : « Sous-officier énergique. A montré au cours des combats du 25 au 29 septembre 1915 inclus les plus belles qualités de sang-froid et de courage. Jouit d'un grand ascendant sur ses hommes, qu'il a ramenés en avant et, malgré des pertes sensibles, a réussi par sa ténacité à déloger l'ennemi fortement retranché dans un bois ».

ALCIBIADE, sergent : « Sous-officier plein d'entrain et de courage. S'est toujours fait remarquer par son ardeur et son sang-froid au cours des combats livrés par sa compagnie. A été très grièvement blessé le 25 septembre, en entraînant ses hommes à l'assaut des tranchées ennemies ».

DERIVAZ (Eugène), adjudant : « Blessé au début de la campagne à la main gauche et aux jambes, est revenu volontairement au front et à peine guéri.

A été de nouveau blessé le 25 septembre 1915 en entraînant sa section à l'assaut des tranchées ennemies. Excellent sous-officier, énergique et courageux ».

DIGNAC (François), adjudant : « Au front depuis le début. Sous-officier excellent, brave et énergique, s'est fait remarquer dans les différents combats par son calme et son courage, particulièrement dans les combats du 25 au 30 septembre, où il a assuré dans des conditions très périlleuses la transmission des ordres ».

MAMY (Victor-Emile), caporal infirmier : « A montré en toutes circonstances de belles qualités de dévouement et de courage, tout particulièrement le 25 juillet 1915 et le 28 septembre suivant, où il a été grièvement blessé ».

LE CAM (Yves-Marie), soldat de la 128 compagnie : « Soldat d'un grand courage et d'un dévouement absolu. A été grièvement blessé le 30 septembre 1915, en Champagne, en se portant résolument à l'assaut des tranchées ennemies.

Cécité ».


CUVELLIEZ (Albert), soldat : « N'a cessé de faire preuve au cours de la campagne d'entrain et d'énergie, notamment le 27 septembre 1915 à l'attaque des tranchées ennemies. Blessé, a été amputé du pied gauche ».

A L'ORDRE

DE L'ARMÉE

DUPEYRON (Antoine), clairon : « A fait preuve de la plus grande bravoure à l'attaque des tranchées ennemies, le 25 septembre 1915. Blessé grièvement le 29 septembre 1915. Est décédé des suites de ses blessures n.

KERBORIOU, soldat : « A donné un bel exemple de courage et d'énergie, le 25 septembre 1915, en mettant sa mitrailleuse en batterie à découvert et à moins de deux cents mètres de l'ennemi. A ensuite ouvert le feu à bout portant après un enrayage et a arrêté l'élan des assaillants; a été blessé de deux balles ».

LAURENT (Charles), capitaine : « A déployé en vue de l'attaque une activité et des qualités militaires remarquables. A été tué le 25 septembre 1915 à la tête de la compagnie, en repoussant brillamment une contreattaque ennemie. Venait d'être cité à l'ordre de l'armée pour sa brillante conduite au combat du 11 août ».

OGET (Marius), adjudant : « A bravement entraîné sa section à l'assaut d'une tranchée occupée par l'ennemi et y a fait 80 prisonniers. S'était déjà distingué au cours de la campagne, en plusieurs circonstances ».

CHENAL (Alfred), sergent fourrier : « Blessé au début de la campagne, est revenu sur le front sur sa demande. S'est distingué particulièrement le 25 septembre 1915, en portant à l'attaque une section dont il avait pris le commandement sous le feu ».

EYDAN, adjudant : <( Blessé le 5 janvier 1915, revenu au front volontairement et à peine guéri, s'est toujours montré d'un courage au-dessus de tout éloge et, dernièrement, à l'attaque du 25 septembre, a mené sa section d'une façon parfaite à l'assaut des tranchées ennemies qu'il a enlevées et dépassées ».

FUFFAUX (Marçellin), soldat : « Le 25 septembre 1915, pendant une contre-attaque, a donné un bel exemple de courage et de sang-froid en mettant sa mitrailleuse en batterie à découvert et sous un feu violent. A été tué sur sa pièce au moment où il arrêtait l'élan des assaillants ».


GUIGOU (Emile), soldat : « A fait preuve de beaucoup de courage et d'énergie le 25 septembre 1915, en remplaçant immédiatement comme tireur son camarade tué; a continué le' tir avec beaucoup de sang-froid et a permis l'arrêt définitif d'une contre-attaque. A été légèrement blessé à la tête »..

FLORENTIN (Jules-Aristide), sous-lieutenant : « Chef de section d'une bravoure et d'un sang-froid remarquables, déjà titulaire de deux citations à l'ordre. Le 25 septembre 1915, malgré une blessure à la jambe; a entraîné brillamment sa section à l'assaut des ouvrages ennemis et ne s'est laissé évacuer que lorsque ses forces l'ont abandonné ».

DUPRÉ (Charles-Marius), soldat : « Bon et brave soldat, toujours volontaire pour les missions périlleuses. A été grièvement blessé le 25 septembre 1915 au cours d'une contre-attaque allemande. A subi l'opération du trépan ».

FARGUE (Louis), lieutenant : « Officier de valeur et d'un beau courage. A l'attaque du 25 septembre 1915, a enlevé brillamment les tranchées ennemies, dont il a tué plusieurs défenseurs. A été tué le 28 septembre ».

GRAMBAT (Albert), soldat : « Belle attitude au feu. Blessé grièvement à l'attaque des tranchées allemandes, le 29 septembre 1915. Est décédé des suites de ses blessures ». "'CHEVALIER (Jean), soldat : « A fait preuve d'un courage et d'un sang-froid remarquables en remplaçant immédiatement comme tireur son camarade blessé; a continué son tir à bout portant et permis l'arrêt définitif d'une contre-attaque, faisant subir à l'ennemi de très grosses pertes et permettant de faire les survivants prisonniers ».

LARRANDABURU (Jean), sergent-major : « A l'attaque du 29 septembre 1915, a vaillamment enlevé sa section à l'assaut d'une tranchée ennemie, y a pris pied et a refoulé énergiquement l'adversaire. S'est trouvé durant quarantehuit heures le chef de la fraction de tête dans la tranchée allemande et y a arrêté une contre-attaque ennemie ».

ROUYER (Eug-ène-Charles), chef de bataillon : « A, le 25 septembre 1915, à la tête du bataillon, contribué à arrêter, puis à repousser énergiquement une violente contreattaque ennemie. Ayant pris, le 26, le commandement du régiment, a été tué le 29 au moment où il donnait, sous un feu violent d'artillerie, des ordres pour l'attaque des tranchées ennemies. Une citation ».


DE VALLÉE (Gabriel-Joseph), sous-lieuténant : « Au combat du 29 septembre 1915, s'est porté brillamment à la tête de sa compagnie à l'assaut d'une tranchée allemande fortement défendue. A été tué ».

DODOZ (Marie), médecin auxiliaire : « A fait preuve d'une bravoure exceptionnelle, d'un dévouement absolu et d'un complet mépris du danger en prodiguant ses soins aux blessés au cours des attaques du 25 au 29 septembre, sous un bombardement des plus violents ».

MARCHAND (Marcel), lieutenant : « A l'attaque du 25 septembre 1915, a conduit sa section, puis sa compagnie à l'assaut avec une rare énergie et une bravoure exceptionnelle. A l'attaque du 29 septembre, a continué à affirmer les qualités les plus .remarquables de bravoure et d'énergie montrées précédemment ».


CHAPITRE V

OPÉRATIONS DANS L'OISE (Ier Octobre 1915 au 16 Août 1916)

Après sa relève, le régiment est transporté dans l'Oise, où il opère sa réorganisation et se consatre à l'instruction jusqu'au 20 février 1916.

Le 3 octobre 1915, le lieutênant-colonel Lofler a pris le commandement du régiment.

21 Février au 30 Juillet 1916 Secteur de Canny-sur-Matz Le 21 février 1916, le régiment relève, dans le secteur de Canny-sur-Matz, le 139e régiment d'infanterie et occupe les tranchées jusqu'au 29 avril, sans interruption. A partir de cette date, et jusqu'au 30 juillet, il alterne dans le secteur avec le 6e colonial, passant douze jours en ligne et douze jours au repos.

Le secteur de Canny étant très calme, aucun événement important n'est à signaler, en dehors de quelques rencontres de patrouilles et d'une opération d'artillerie effectuée sur tout le secteur, du ier au 4 juillet, pendant que se déroule plus au nord notre offensive de la Somme. Le 2 juillet, un coup de main, exécuté sur le bois Verlot, nous 1 permet de faire un prisonnier.

Le 30 juillet, le régiment est relevé par le 8e régiment de zouaves.

Pertes : OFFICIERS 3 hors de combat, dont 2 tués :

GRESSARD (Emile), capitaine.

DEIVANEF (Louis-Pierre), sous-lieut'.


TROUPE 98 hors de combat, dont 24 tués :

POUPY (Joseph-Edmond), adjudant.

DACLON (Pierre), sergent.

BOUJOT (Alexandre), sergent.

GINOLIN (Jean-Marie), caporal.

SERRE (Gilbert), caporal.

DEPOISIER (Désiré), caporal.

CARRET (Charles), soldat.

WOLFF (Albert), soldat.

BAUD (Elie), soldat.

MOURGUES (Albert), soldat.

GROLLET (Claude), soldat.

KABAR (Désiré), soldat.

ATGER (Jean), soldat.

DUBOIS (Lucien), soldat.

FAVADON (Annet), soldat.

MARGUERON (Paul), soldat.

POULET (Claude), soldat.

PERONNET (Ennemond), soldat.

ROCHARD (Jérôme), soldat.

BRIAND (François), soldat.

DESGILBERT (Jean), soldat.

DURAND (Charles), soldat.

CAMPREDON (Lucien), soldat.

GERAY (Marie), soldat.

En outre, 9 soldats du régiment sont morts dans les hôpitaux des suites de leurs blessures :

POULY (Joseph), caporal.

CIVET (Jean-Baptiste), caporal.

SAUVAGEON (Louis), caporal.

MAUDET (Louis), soldat.

RONDOT (Claude), soldat.

COLIN (Félix), soldat.

GERPHANION (Jean), soldat.

CHAPUIS (Louis-Charles), soldat.

EIGER (Jean), soldat.

Récompenses pour faits individuels de bravoure

MÉDAILLE

MILITAIRE

PILLET (François), sergent de la 106 compagnie : « Excellent sous-officier, volontaire pour toutes les missions périlleuses. A été blessé grièvement, le 11 mars 1916, au cours d'une rencontre avec une patrouille ennemie, très supérieure en nombre. Grâce à son énergie et à son sang-froid, est parvenu à ramener tous ses hommes dans nos lignes ».

MARTIN (Lucien-Marius), soldat de la 3e compagnie : « Très bon soldat, dévoué et brave. Blessé une première fois le 2 octobre 1914, a été atteint d'une seconde blessure très grave le 26 avril 1916, au cours d'un bombardement. Amputé de la cuisse gauche ».

BOULY (Joseph), caporal de la ge compagnie : « Gradé discipliné et très dévoué qui s'est courageusement conduit en toutes circonstances. A été blessé très grièvement dans l'accomplissement de ses devoirs. Perte des deux mains ».


JEANSON (Léon-Albert), sergent de la 12e compagnie : « Sous-officier courageux et énergique, ayant beaucoup d'ascendant sur ses hommes, volontaire pour toutes les missions périlleuses. A été très grièvement blessé le 14 mai 1915, au cours d'un bombardement ».

GERPHANION (Jean), soldat : « Soldat très méritant, affecté au service auxiliaire, est passé sur sa demande dans le service armé; a fait preuve, depuis son arrivée au front, d'un courage et d'un dévouement exemplaires.

Blessé très grièvement à son poste de combat le 25 mai 1916.

Perte des deux yeux ».

BLOCHER (Benjamin-Sylvain-Marcel), soldat de la 4e compagnie : (( Brave soldat qui s'est toujours fait remarquer par son énergie et son mépris du danger. A été blessé grièvement le 10 juin 1916, alors qu'il se portait résolument, sous un violent bombardement, à son poste de ralliement, en vue d'une sortie à la poursuite d'une patrouille ennemie. Perte de l'œil gauche ».

A L'ORDRE

DE L'ARMÉE

PAUL (Gaston), soldat de la 38 compagnie : « Est allé seul et en plein jour arracher un drapeau turc hissé par les Allemands à 60 mètres de leurs lignes, faisant ainsi preuve d'une audace et d'un courage remarquables ».

SOULILOU (Roger), 'sous-lieutenant : « A fait preuve des plus belles qualités de sang-froid, d'audace, de décision et d'énergie dans la conduite d'un coup de main sur le saillant d'une position ennemie; a réusi à purger le saillant de quelques ennemis qui le gardaient et a ramené dans nos lignes un prisonnier, malgré un violent barrage d'artillerie ennemie ».


CHAPITRE VI

OPÉRATIONS DANS LA SOMME (16 Août au 17 Décembre 1916)

Après avoir cantonné du 31 juillet au 15 août dans l'Oise, le régiment est embarqué en camions-autos et transporté dans la Somme. Le 16 août, il s'installe au camp de Marly, dans la région de Chuignolles et le lendemain il se porte en réserve de division dans la région nord-ouest de Dompierre (camp 51).

Le 22 août, il relève en ligne le 68 colonial dans le secteur entre Belloy-en-Santerre et Barleux. Il y reste cinq jours au cours desquels le bombardement ennemi, assez violent, lui cause quelques pertes : OFFICIERS : 3 blessés.

TROUPE 40 hors de combat, dont 9 tués :

DUHOUX (Georges), caporal.

GEORGET (Jean), caporal.

DEFFRADAS (Martin), soldat.

PEDRON (Joseph), soldat.

CARIAT (Jean), soldat.

LE BERRE (Jean), soldat.

COI, (Auguste-Alexandre), soldat.

DEPAUN (Claude), soldat.

FERRANDO (Laurent), soldat.

Relevées dans la nuit du 26 au 27 août, les unités du régiment reviennent au camp de Marly.

Le 2 septembre, elles vont bivouaquer entre la corne sud-ouest du bois Olympe et la route Fay-Cappy, et dans la nuit du 3 au 4, elles prennent leur place dans le dispositif d'attaque.

4 et 5 Septembre Attaque des positions allemandes au S.-O. de Barleux Le 4 septembre, à 14 heures, l'attaque se déclenche : le ier bataillon (commandant Benquey) se porte à l'assaut des tranchées ennemies. Il s'empare rapidement de la première ligne, puis la dépassant aussitôt, atteint la route Berny-Barleux.


A ce moment, l'ennemi, qui se repliait en désordre, paraît se ressaisir. A 14 h. 18, le deuxième bond est cependant exécuté et l'objectif atteint. Pendant que des éléments sont poussés jusqu'à la route Horgny-Barleux, le bataillon organise la position conquise.

Mais le régiment de gauche n'ayant pu progresser, les unités du ier bataillon se trouvent en flèche et par conséquent dans une position favorable aux contre-attaques enne-

OPÉRATIONS DANS LA SOMME (4 et 5 septembre 1916)

mies. Pour couvrir le flanc gauche du bataillon, le commandant Benquey envoie immédiatement une section qui se déploie face à Barleux, en liaison avec des éléments de gauche du bataillon. De plus, le peloton de renfort et une section de mitrailleuses sont orientés dans cette direction.

Plusieurs agents de liaison sont envoyés au lieutenantcolonel pour lui faire connaître la situation : tous sont tués en cours de route, avant d'avoir pu accomplir leur mission.


A 14 h. 35, l'ennemi lance ses contre-attaques, à 1;1 fois de front et de flanc, de plus en plus fortes et menaçantes.

Le tir des mitrailleuses allemandes, qui prennent nos troupes d'écharpe et de flanc, cause des pertes énormes.

A 15 h. 07, l'ordre est donné aux fractions les plus avancées de se replier sur la ligne principale. Malgré un tir violent de mitrailleuses, ces éléments rejoignent en ordre. Le chef de bataillon Benquey est mis hors de combat ; le capitaine Desmiers prend le commandement du bataillon et pousse rapidement l'organisation de la tranchée. Quelques tentatives ennemies sont à ce moment repoussées.

De nouveaux agents de liaison sont alors envoyés au -lieutenant-colonel : un seul d'entre eux arrive et lui expose la situation. L'ordre est aussitôt donné au 28 bataillon de

se porter en avant pour soutenir le bataillon Desmiers.

Mais le tir dé barrage ennemi, d'une intensité exceptionnelle, empêche son débouché et ne permet pas de creuser les boyaux d'accès à la ligne conquise pour faciliter le mouvement des réserves.

Au moment où, néanmoins, le 2" bataillon essaie de se porter en avant, il est accueilli par un feu violent de mousqueterie et de mitrailleuses qui, le prenant de flanc, lui inflige de lourdes pertes et l'arrête complètement.

Le lieutenant-colonel Lofler, debout sur le parapet, tombe mortellement frappé par une balle.

Le commandant Changeux prend le commandement du régiment. A ce moment, les débris du ier bataillon, se repliant en ordre, sont recueillis par le 2e bataillon, occupant la parallèle de départ. La défense est réorganisée ee la tentative de contre-attaque esquissée par l'ennemi est complètement repoussée. Le feu d'infanterie se calme; malgré le tir d'artillerie qui continue, l'ordre est rétabli.

Dans le courant de la nuit, le xer bataillon est relevé par des unités du 3e bataillon. Cette opération s'effectue en bon ordre, malgré la difficulté des communications dans les boyaux bouleversés et encombrés. La nuit se passe à relever les blessés, à réorganiser les positions et à maintenir une surveillance rigoureuse.

Le lendemain 5 septembre, une nouvelle attaque est ordonnée pour rétablir la liaison à droite avec le 6e régiment colonial. La 1 ie compagnie et deux sections de la Je compagnie de mitrailleuses sont désignées pour cette opération.


A *13 heures, ces unités s'élancent à l'assaut. Malgré la vive fusillade qui l'accueille et une vigoureuse résistance, la 1 18 compagnie atteint et conquiert la première ligne ennemie. Alors commence avec les grenadiers allemands une lutte opiniâtre.

A 13 h. 40, la 118 compagnie est renforcée péniblement par un peloton de la 68 compagnie. Un violent tir de bar* rage paralyse l'action des renforts. Avec un entrain admirable, les travailleurs s'efforcent de relier notre parallèle de départ à la tranchée conquise : ils sont tous mis hors de combat.

D'autre part, le tir nourri des mitrailleuses ennemies rend le ravitaillement en grenades excessivement difficile: A 14 h. 30, la liaison avec la droite est rompue. Après une terrible lutte à la grenade, qui dure plus de trois heures, la 1'18 compagnie, débordée à droite, ne pouvant être ni renforcée, ni approvisionnée, reçoit l'ordre de se replier. Elle effectue ce mouvement aussitôt et regagne en ordre la parallèle de départ.

Le tir de l'artillerie ennemie continue violent jusque vers 19 heures. La nuit est mise à profit pour remettre de l'ordre dans les unités, relever les blessés et réorganiser les positions. Dans la journée du 6 septembre, le régiment, relevé par le 57° colonial, se porte au camp de Marly pour se reconstituer. Les journées des 4 et 5 septembre lui ont coûté : OFFICIERS 29 hors de combat, dont 8 tués : T.oFLEK, lieutenant-colonel, comman- CHEVAT/MER (Vincent), sous-lieutertant le régiment. nant.

I/ACOME (llrancoÍI), capitaine. IOI,A (Alfred), capitaine, mort des l'ASQUIKH (Fernand), lieutenant. suites de ses blessures.

GIMEI, (Jean), sous-lieutenant. RARDET (Jean), sous-lieutenant, mort JAHOULET-VEKCHfîRE, sous-lieute- des suites de ses blessures.

liant.

TROUPE 895 hommes hors de combat, dont 115 tués :

HOUTKT (Ilenri), adjudant.

BRUMMRUKOT, (J.-H.), sergent.

DEFAIRE (Maurice), servent.

BOUCIIAKTÎI, (Joseph), sergent.

COSTE (François), sergent.

nONJON (Sahin), sergent.

IDKLoN (Riton-Adrien), sergent.

COTTATIE (Pierre), sergent.

ROtTVIftRE (Marceau), sergent.

ARVISET (Marie-Louis), sergent.

GURnERUIIX (Edouard), sergent.

REVIRE (Albert), sergent.

COULON (Jules), caporal fourrier.

DERONZIER (Antoine), caporal.

RAQUIN (Jean-Marie), caporal.

CHEVALIER (Louis), caporal.

SftVE (Marius), caporal.

PARDON (Joannès), caporal.

HOMINAL (Jules), caporal.

SALEN (Marcel), caporal.

DUCLOS (Charles), caporal.

FRIARD (François), caporal.


ROLLIER (Théodore), caporal.

DURE (Emile), caporal.

LE MEUR (Pierre-Marie), soldat.

SAULNIER (Pierre), soldat.

MEURISSE (Xavier), soldat.

COHADON (Albert), soldat.

BELLEMONT (Louis), soldat.

PHILIP (Alfred), soldat.

CLEMENSAC (Maurice), soldat.

MARGALON (Paul), soldat.

SAUREL (Emile), soldat.

ANTONINI (Pierre), soldat.

DUFOUR (François), soldat.

HOURLIAC (Jean-Marie), soldat.

MARTIAL (Léon), soldat.

ROSSIGNEUX (Etienne), soldat.

PERRIER (Francisque), soldat.

COISSARD (Léon), soldat.

MAGNIEN (Antoine), soldat.

ESCANDE (Jean-Paul), soldat.

CHAMBE (Louis), soldat.

PAYON (Albert), soldat.

HERBEL (Jean-Marie), soldat.

SUBRIN (Louis), soldat.

GOZARD (Paul), soldat.

PAILLARET (César), soldat.

CROCOMBETTE (François), soldat.

COUDERC (Mathieu), soldat.

DUSAUTOIS (Auguste), soldat.

SALIC (Ferdinand), soldat.

PROPHÈTE (Laurent), soldat.

LECHEL (Antoine), soldat.

COUCHOUD (Georges), soldat.

LETENDU (Jean), soldat.

DRESIN (Ernest), soldat.

PLAY (Jean-Marie), soldat.

FREMIOT (Léon), soldat.

BENAYON (Jean-Baptiste), soldat.

ETOURNEAU (Hippolyte), soldat.

CHAMBON (Philibert), soldat.

AUTISSIER (Antoine), soldat.

SEUX (Régis), soldat.

CHALMETTE (Jean), soldat.

CAMUS (Alexandre), soldat.

GIRAUD (Jules), soldat.

ANTHELME (Lucien), soldat.

MATHIEU (Léon), soldat.

DENIS (Yves), soldat.

LE BERRE (Jean-Marie), soldat.

ALLAIN (Joseph), soldat.

LEONARD (Constant), soldat.

CHAUSSIN (Guillaume), soldat.

POTEL (Georges), soldat.

LE BER (Alexandre), soldat.

GARO (André), soldat.

MONNET (Jules), soldat.

GARNIER (Paul), soldat.

CHARBON (Pierre), soldat.

MOUVAND (Paul), soldat.

GARET (Léon), soldat.

BORNE (Léon), soldat.

RAULT (Florian), soldat.

DORIER (Jean-Pierre), soldat.

CHATAGNER (Arthur), soldat.

FOURNIER (Marius), soldat.

MAURICE (Louis), soldat.

CLASTRES (Joseph), soldat.

LE JUEZ (Georges), soldat.

LARGETEAU (Gaston), soldat.

BENNEGENT (Henri), soldat.

THOMAS (Gilbert), soldat.

JURY (Marius), soldat.

BLACHE (Elie-Victor), soldat.

PLAGNARD (François), soldat.

AUTRET (Vincent), soldat.

GAUTIER (Maurice), soldat.

CHALMET (Georges), soldat.

JOUNIN (Antoine), soldat.

RAOUL (Jean), soldat.

MON AT (Henri), soldat.

HUGONNET (Gustave), soldat.

AUBERGER (Louis-Marc), soldat.

BERTHO (Pierre), soldat.

ARDITO (Marius), soldat.

MARCHAND (Léon-Paul), soldat.

LACROIX (Francis), soldat.

CHATRE (Claudius), soldat.

JOURDAIN (Joseph), soldat.

CHINAULT (Augustin), soldat.

PASCAL (Pierre-Félix), soldat.

RADTKE (Henri), soldat.

HERVIO (Marcel), soldat.

LEMARIE (Louis), soldat.

Ces pertes élevées suffisent à prouver l'héroïsme avec lequel officiers et soldats se sont acharnés à poursuivre un succès que l'absence de moyens d'artillerie rendait difficile.

La belle conduite des troupes pendant ces attaques leur vaut l'ordre du jour suivant du général commandant la ISe division d'infanterie coloniale : « Le Général commandant la division tient à adresser ses félicitations aux troupes de la 28 brigade d'infanterie coloniale pour leur conduite durant les journées des 4 et 5 septembre.


« Elles ont eu à surmonter de nombreuses difficultés, ont subi de très lourdes pertes et ont fait preuve d'une ténacité digne d'éloges dans les tentatives répétées pour atteindre les objectifs qui leur avaient été fixés. Si les circonstances et la réaction particulièrement violente de l'artillerie ennemie ne leur ont pas permis de voir leurs efforts couronnés de succès, leurs fatigues et leurs sacrifices n'auront pas été vains. Elles ont fixé l'ennemi, l'ont obligé à une grosse consommation d'hommes et de munitions, et ont ainsi facilité la progression d'autres unités. Elles auront donc contribué au succès que l'offensive générale prise sur notre front ne peut manquer d'obtenir.

« Signé : Général BRO ».

6 Septembre au 16 Décembre 1916 Du 6 au 19 septembre, le régiment est au bois de Marly (camp 51) pour se réorganiser. Mais il ne reçoit que quatre cents hommes au lieu de sept cents qui lui sont nécessaires, et quatre officiers, dont le lieutenant-colonel Maroix, qui prend le commandement du régiment.

Le général de brigade rend compte au général de division que la 2e brigade d'infanterie coloniale, un peu fatiguée par les dures pertes qu'elle vient d'éprouver, peut être encore utilisée, mais ailleurs que sur le terrain où elle vient de subir un échec que son héroïsme a rendu encore plus sanglant.

Le 9 septembre, le général Bro, commandant la division, vient demander de vive voix au nouveau chef de corps si le 5e colonial pourrait, le cas échéant, combattre à nouveau sur la position qu'il a dû récemment quitter; le lieutenantcolonel lui demande une dizaine de jours au cours desquels l'instruction et l'amalgame avec les renforts sont activement poussés.

Le drapeau du régiment, déjà décoré de la Croix de guerre, est présenté aux nouveaux venus dans une prise d'armes générale, au cours de laquelle des décorations sont remises.

Avec un effectif et un matériel très incomplet, le régiment repart bientôt pour la position où il a été si durement éprouvé et sur laquelle le 2e colonial vient de progresser légèrement. Malgré les circonstances défavorables dans lesquelles il se trouve, un front plus large lui échoit et, dans


la nuit du 19 au 20 septembre, il relève les 2" et 57" régiments coloniaux, entre Belloy-en-Santerre et Barleux.

La première position est à peine ébauchée, car elle est occupée seulement depuis trente-six heures. Officiers et soldats, qui ont la dure et pénible mission de relever et d'inhumer les chefs et camarades tués quelques jours plus tôt à leurs côtés, sont dans des tranchées découvertes, exposés à un bombardement intense presque ininterrompu, infligeant dès le premier jour des pertes sensibles aux unités en ligne.

- Le lieutenant-colonel vient dans la première ligne remettre la Croix de guerre à des sous-officiers et soldats qui vont jusque dans les tranchées ennemies effectuer des reconnaissances. Tous souhaitent le combat qui ne se réalise pas.

Le moral est superbe.

Dans la nuit du 30 septembre au ier octobre, nous sommes relevés par le 52e colonial. Il manque encore une dizaine d'officiers et plus de sept cents hommes. Aussi le régiment est-il envoyé immédiatement en arrière du front, au camp du Canard (sud de Demuin), puis à Bayonvillers (camp 62), pour se reconstituer.

Le ier novembre, deux compagnies se portent en ligne à Belloy, pour participer aux travaux du secteur. Le 4, le régiment se porte en réserve à Chuignes, camp 66, Fontaine-les-Cappy. Le lendemain, deux autres compagnies rejoignent celles qui ont été déjà envoyées à Belloy. Enfin, dans la nuit du 9 au 10 novembre, le régiment tout entier relève le 2e colonial dans le secteur de Belloy-en-Santerre.

Il y séjourne jusqu'au 22 novembre et pendant cette période exécute des travaux et préparatifs d'attaque. La fatigue des unités est extrême : outre les alertes constantes et les bombardements intensifs journaliers, la boue gluante qui, en certains endroits dépasse un mètre dans les tranchées et boyaux, rend la situation très dure en première ligne. Une parallèle est construite sous un feu meurtrier.

Le régiment est exténué lorsqu'il est relevé dans la nuit du 22 au 23 novembre. Il est transporté au camp I02 (sud de Wiencourt-Somme), où il séjourne au repos jusqu'au 17 décembre 1916.

Pertes du 6 septembre au I7 décembre : OFFICIER : i blessé.


TROUPE 182 hors de combat, dont 36 tués :

CHANOT (Charles), sergent GAUTIER (Lucien), sergent.

VIVIER (Jean), caporal.

BASTHARD-BOGAIN (Jean), caporal.

MOREL (Joseph), caporal.

BEDEL (Jean-Marie), soldat.

FILLE (Henri), soldat.

BENEY (Peirière), soldat.

SASSO (Emile), soldat.

HERAUD (François), soldat.

CITERNE (Auguste), soldat.

PERONNET (Jean-Marie), soldat.

DUPUY (Alphonse), soldat.

CRIMINEC (Yves), soldat.

HUGEAUD (Léon), soldat.

SAUMON (Antoine),soldat.

CAMBIES (Jacques), soldat.

HUYARD (Henri), soldat.

LE CHAPELAIN (Alexis), soldat BEDEL (Elie), soldat.

CHARRETON (Pierre), soldat.

DIAGNE (Valla), soldat.

SECK (Momar), soldat.

LE LEZZEC (Pierre), soldat.

POIZAT (Albert), soldat.

QUERIC (Ange), soldat.

CHASSANG (Guillaume), soldat.

TARGE (Pierre), soldat.

DIOP (Aly), soldat.

VACHON (Marius), soldat.

LEMAITRE (Hippolyte), soldat.

KANE (Maka), soldat.

MONTAGGIONI (Philippe), soldat.

TREGUIER (Eugène), soldat.

N'DIAYE (Sidy), soldat.

HAMONIAU (Jean-Marie), soldat.

En outre, pendant cette période des combats de la Somme, 49 soldats sont morts dans les hôpitaux des suites de leurs blessures :

RATNER (Michel), médecin auxil.

RANNOU (Jean), sergent.

FOUILLOUX (Louis), caporal.

MAVEL (Louis), caporal.

LACROSAZ (Joseph), caporal.

DOMON (François), caporal.

PIN (Camille), soldat.

PERROUD (François), soldat.

MALIGNON (Marie), soldat.

LERAY (Prosper), soldat.

DAUGE (Lazare), soldat.

FAURE (Louis-Jean), soldat.

MONTILLER (Michel), soldat.

POUYET (Alphonse), soldat.

HÊBRARD (Gilbert), soldat.

DUMONT (Claude-Antoine), soldat.

DREVILLON (Louis), soldat.

GRISARD (Pierre), soldat.

CHEVALIER (Jean-Louis), soldat.

DEBARBAT (Antoine), soldat.

BONNAN (Joseph), soldat.

DUFOUR (Paul-Louis), soldat.

PERRIN (Victor-Alexandre), soldat.

PAUTY (Louis), soldat.

RENAUD (Vincent), soldat.

JANON (Fernand), soldat.

MEURET (Léopold), soldat.

LOUAIL (Joseph), soldat.

POUZADOUX (Jean-Baptiste), soldat.

SAURY (Pierre-Félix), soldat.

CANILLOT (Claude), soldat.

GRENOUILLAT (Jean), soldat.

GROZEMARY (Antoine), soldat.

BRUNIER (Pierre), soldat.

SECK (Alassane-Gueye), soldat.

SAUTTET (Claude), soldat.

REY (Claude-Henri), soldat.

VANET (Joseph), soldat.

BEYE (Babakar), soldat.

PERRAULT (Marius), soldat.

FONGY (Jean-Marie), soldat.

SECK (Mamadon), soldat.

TOUZAIN (Jean-Baptiste), soldat.

SAMSON (Célestin), soldat.

LOERSCH (Joseph), soldat.

JACQUETIN (Ernest), soldat.

ALBERTINI (Jean), soldat.

SPAHR (Wilhelm), soldat.

AGNELLET (François), soldat.


Récompenses pour faits individuels de bravoure

LÉGION

D'HONNEUR

Croix d'officier : MAROIX (Jean-Eugène-Pierre), lieutenant-colonel commandant le régiment : « Officier supérieur ayant une belle carrière coloniale, s'est particulièrement distingué en dirigeant les opérations de conquête du Togo allemand, en coopération avec les troupes anglaises, puis s'est affirmé, à la tête de son régiment, sur la Somme, comme chef de corps énergique, brave et avisé, obtenant beaucoup de son régiment ».

Croix de chevalier : IOLA (Alfred-Eugène), capitaine : « A fait preuve, au cours du combat du 4 septembre 1916, d'une grande bravoure et d'un remarquable esprit de sacrifice.

Les boyaux de communication étant complètement bouleversés et encombrés, s'est porté bravement sur le parapet de la première ligne et s'est avancé jusqu'à la parallèle de départ, à découvert, en enlevant sa compagnie, dont l'intervention a puissamment contribué à arrêter une attaque allemande. A été blessé très grièvement ».

MARMET (Pierre-Constant), capitaine : « Officier intrépide. Blessé le 4 septembre 1916 par le même projectile qui mit son colonel hors de combat, est allé immédiatement, sous un bombardement d'une extrême violence, mettre le général de brigade au courant de la situation; est revenu en première ligne, après un pansement sommaire, continuer à assurer son service auprès du chef de bataillon commandant le régiment. Déjà deux fois blessé et cité à l'ordre de l'armée ».

FLORENTIN (Jules-Aristide), lieutenant : « Excellent officier. A commandé sa compagnie avec une énergie, un sang-froid et un courage remarquables au cours des violents combats du 4 septembre 1916; blessé pendant l'action, est resté à son poste. Déjà trois fois cité à l'ordre ».

GARROT (Jean—Marie), médecin-major de 26 classe : « Excellent praticien qui a fait preuve depuis le début des hostilités, comme médecin-chef d'un régiment, de belles qualités de bravoure, de sang-froid et de dévouement. A déjà été cité ».


ROSSE (Louis), sous-lieutenant : « Officier énergique et plein d'allant. Evacué en février 1915 pour gelure des pieds et envoyé aux colonies, a pris une part brillante à de nombreux combats. Revenu sur le front français, continue à faire preuve des plus belles qualités de bravoure et d'entrain ».

MÉDAILLE

MILITAIRE

LE Coz (François), soldat de la compagnie hors rang- : « Très bon soldat, brave et courageux. A été grièvement blessé le 4 septembre 1916 en installant une ligne téléphonique sous un violent bombardement ».

LE STRAT (Joseph-Marie,) sergent : « Excellent sous-officier, déjà cité à l'ordre pour sa belle conduite en septembre 1915. Le 4 septembre 1916, a refusé de se laisser évacuer et a continué à seconder brillamment son chef de section pendant les deux journées suivantes ». DONZEL (Lucien), caporal de la compagnie hors rang : « A fait preuve en toutes circonstances de bravoure et de dévouement. Très grièvement blessé le 4 septembre 1916 en réparant les lignes sous un bombardement d'une extrême violence.

Désarticulation de l'épaule gauche ».

DESCHIZEAU (Emile), soldat de la 5e compagnie : « Excellent soldat, d'une très grande bravoure et d'un sangfroid remarquable. Très grièvement blessé le 4 septembre 1916, au moment où il se portait en avant sous un violent bombardement. Amputation de la cuisse droite.

DUMONT (Claude-Antoine), soldat : « Très bon soldat. A fait preuve d'un mépris absolu du danger pendant l'attaque du 4 septembre 1916, au cours de laquelle il a été très grièvement blessé. Amputation d'une cuisse ».

PAUGAM (Jean), soldat,: « Modèle de bravoure et de crânerie au feu. Le 4 septembre 1916, s'est porté à 50 mètres en avant de la première vague d'assaut et a servi un fusil-mitrailleur contre une attaque ennemie jusqu'à ce que son arme ait été broyée par un obus. Deux fois blessé et deux fois cité à l'ordre au cours de la campagne ».

MARMIER (Joseph), chef de fanfare : « Longs services actifs. Venu au front sur sa demande, rend d'excellents services dans son emploi. Blessé, le 4 septembre 1916, en assurant dans les meilleures conditions possibles l'évacuation des blessés ».


VIARD (Paul), sergent fourrier : « Excellent sous-officier, d'un courage à toute épreuve. Le 4 septembre 1916, a pris, en plein combat, le commandement de sa section et l'a maintenue sous un bombardement d'une extrême violence, jusqu'au moment où il est tombé grièvement blessé ».

GATTIN (Louis), sous-chef de fanfare : « Sous-officier remarquable. Au front depuis le début de la campagne, s'est distingué en toutes circonstances par sa bravoure, son sang-froid et son dévouement. A toujours su obtenir de son personnel le rendement maximum. A déjà été cité ».

RAJEOT (Pierre), soldat : « Agent de liaison très dévoué, qui s'est fait remarquer à plusieurs reprises par son complet mépris du danger. A été très grièvement blessé le 4 septembre 1916 en portant un ordre urgent sous un bombardement intense.

LOUCHERON (Camille), sergent : « Sous-officier courageux et zélé. Grièvement blessé aux jambes au cours du combat du 4 septembre 1916, est resté dans une tranchée ennemie; a fait preuve d'une grande énergie en revenant le lendemain dans nos lignes ».

GUILTAT (Kléber-Jules), soldat : « Excellent soldat qui a toujours donné à ses camarades l'exemple du devoir. A été grièvement blessé le 4 septembre 1916, en résistant bravement avec sa mitrailleuse, sous un bombardement intense, à une violente contre-attaque ennemie. Enucléation de l'œll 'gauche ».

BOUDHOL (Louis-Marius), soldat de la ire compagnie : « Très bon soldat. Le 4 septembre 1916, à Barleux, s'est porté avec entrain et courage à l'attaque des positions ennemies énergiquement défendues; a été grièvement blessé en luttant pour la conservation du terrain conquis. Enucléation de l'œil droit ».

CLÉMENT (Jean-Baptiste), soldat de la 3e compagnie : « Très bon soldat qui s'est toujours fait remarquer par sa bravoure et son énergie au feu. A été grièvement blessé le 4 septmebre 1916 à Barleux, en faisant vaillamment son devoir au cours d'une violente attaque ennemie ».

LARRANDABURU (Jean), adjudant : « Excellent chef de section, brave et calme au feu. A été très grièvement blessé le 4 septembre 1916 en entraînant brillamment sa section à l'attaque des positions ennemies. Déjà blessé et cité à l'ordre ».


DILLENSEGER (Paul-Adrien), caporal de la l le compagnie: « Bon gradé, plein d'entrain et de bravoure. A été grièvement blessé en se portant à l'assaut d'une tranchée allemande, le 5 septembre I9I6 ».

GRENOULLAT (Jean), soldat : « Bon soldat. A été très grièvement blessé le 5 septembre 1916 à son poste de combat. Amputé de la cuisse gauche ».

FAURENS (Pierre), adjudant : « Sous-officier modèle. A été très grièvement blessé le 5 septmebre 1916 à la tête de sa section ».

BOUDIÉ (Edmond), soldat de la 3e compagnie de mitrailleuses : « Très bon soldat, qui s'est toujours fait remarquer par sa bravoure. A été blessé grièvement le 5 septembre 1916 à Barleux, à son poste de sentinelle ».

GUY (Arsène), caporal de la compagnie hors rang- : « Gradé d'un courage et d'un dévouement à toute épreuve.

Les 4 et 5 septembre 1916, s'est constamment porté, sans attendre les ordres, sur les lignes téléphoniques fréquemment coupées par un bombardement d'une extrême violence. Grièvement blessé au cours d'un combat. Amputé de la jambe droite ».

BANNOU (Jean), sergent : « Sous-officier d'une énergie et d'un sang-froid remarquables.

Blessé grièvement aux deux jambes par une torpille ennemie le 14 novembre 1916, au moment où il plaçait sa demi-section à son poste de combat; a donné un bel exemple d'énergie et d'abnégation ».

JAMET (Auguste), sergent : « A fait preuve de sang-froid et de courage en restant à son poste de guetteur sous un violent bombardement. A. été grièvement blessé aux deux jambes, le 17 novembre 1916, au moment où il observait l'ennemi de la tranchée de première ligne ».

GRISON (Aimé-Octave), caporal : « Gradé très courageux et d'un dévouement à toute épreuve.

Donne le meilleur exemple depuis le début de la guerre. Deux blessures, a déjà été cité ». # ANDRÉ (Henri-Pierre-Charles), caporal de la IOe compagnie.

PARET (Auguste-Adolphe), soldat de la 7e compagnie.

MITJAVILLE (François-Raymond-Victor), caporal de la 28 compagnie.

BELLOT (Gilbert), soldat de la Ire compagnie.


A L'ORDRE

DE L'ARMÉE

CONSTANT (Victor-Adolphe), caporal de la 2e compagnie : « Gradé dévoué et brave, animé du meilleur esprit. A été blessé grièvement le I6 août 1916, à Barleux, en réparant une ligne téléphonique sous un violent bombardement. Deux blessures antérieures ».

DE KERGOS DE KERNOFFEN, médecin aide-major de 2e classe : « Au front depuis le début des hostilités, a fait preuve en toutes circonstances d'une activité inlassable et du dévouement le plus absolu. S'est toujours refusé à bénéficier des dispositions relatives à la relève des médecins de réserve du front, voulant à tout prix servir en première ligne. A été blessé grièvement le 27 août 1916, au cours d'un bombardement, au moment où il pansait des blessés, et n'a consenti à se laisser évacuer qu'après le départ des autres blessés et la remise du service à son médecin auxiliaire. Pendant son séjour au front, n'a cessé d'être un vivant exemple du devoir, de la conscience professionnelle et de la bravoure ».

LOFLER (Charles), lieutenant-colonel commandant le régiment : « Au combat du 4 septembre 1916, se tenant dans la parallèle de départ, sous un feu violent d'artillerie et d'infanterie, n'a pas hésité à se porter en avant pour soutenir son premier bataillon d'attaque et repousser une forte contre-attaque dirigée par l'ennemi sur le flanc. Est tombé mortellement frappé par une balle, en donnant à son régiment le magnifique exemple de son brillant courage et de son bel esprit de décision. Beaux antécédents militaires aux colonies ».

DESMIERS (Georges), capitaine : « Déjà décoré de la Légion d'honneur pour faits de guerre antérieurs. Blessé deux fois au cours de la campagne. A, le 4 septembre 1916, pris le commandement de son bataillon en pleine position allemande et sous un feu d'une violence extrême.

A montré une fois de plus des qualités exceptionnelles de sangfroid, de bravoure et d'habileté ».

SARRAT (Jean), caporal : « Engagé volontaire au début de la guerre, n'a cessé de donner l'exemple du courage et de l'entrain, et, bien que malade, a refusé plusieurs fois de se laisser évacuer. Blessé grièvement à la poitrine et au bras au cours de la bataille du 4 septembre 1916, a eu l'énergie de se traîner jusque dans nos lignes pour ne pas tomber aux mains de l'ennemi ».


COULON (Jules), caporal fourrier : « A fait preuve, en toutes circonstances,, de la plus belle bravoure, de la plus grande énergie et d'un dévouement absolu. A la bataille du 4 septembre 1916, accompagnant un officier qu'il avait demandé à suivre comme agent de liaison, a voulu, sous un feu violent de mitrailleuses, lui faire un rempart de son corps et atteint de deux balles est tombé glorieusement, victime de son héroïsme. Reste, aux yeux de ses camarades et de ses chefs, comme le plus bel exemple de la valeur militaire ».

KUBLER (Charles), soldat : « Engagé volontaire pour la duréet de la guerre, a constamment donné l'exemple du courage, de l'entrain et de l'énergie.

Volontaire pour toutes les missions périlleuses. A été blessé grièvement au cours de la bataille du 4 septembre 1916 et a fait preuve d'une volonté extraordinaire pour ne pas rester prisonnier aux mains de l'ennemi et regagner nos lignes, où il est tombé à bout de forces ».

SOCKEL (Maurice), capitaine : « Officier d'une conscience militaire et d'une bravoure remarquables. A su faire de l'unité sénégalaise qu'il commandait une troupe de premier ordre. Au cours de la bataille du 4 septembre 1916, l'a entraînée à l'assaut des lignes allemandes et est tombé glorieusement pour la France dans la troisième ligne de tranchées ennemies ».

GIMEL (Jean), sous-lieutenant : « A la bataille du 4 septembre 1916, a entraîné sa section à l'assaut des lignes allemandes. Ayant reçu l'ordre de protéger le flanc gauche du bataillon, a accompli sa mission avec la plus grande bravoure et la plus belle énergie; est tombé mortellement frappé ».

BERTOYE (Marc-Louis), sous-lieutenant) : « Officier très méritant. A fait preuve au cours de la bataille du 4 septembre d'un courage et d'un sang-froid remarquables.

Blessé très -grièvement au cours de ce combat, a tenu à garder la direction de sa section jusqu'au moment où il est tombé épuisé ».

JABOULET (Henri), sous-lieutenant : « Tombé glorieusement pour la France, le 4 septembre 1916, à la tête de sa section de mitrailleuses, après avoir donné à ses hommes le plus bel exemple de courage et de sang-froid ».

LACOME (Jean), capitaine : « Le 4 septembre 1916, a entraîné sa compagnie à l'assaut des lignes ennemies et est tombé mortellement blessé à l'intérieur de la position allemande ».


PASQUIER (Fernand), lieutenant : « Officier merveilleux de sang-froid et de bravoure. S'est distingué dans les nombreux combats auxquels il a pris part depuis le début des opérations. Blessé au début de l'action du 4 septembre 1916, s'est fait panser, a repris immédiatement le commandement de sa compagnie. A été tué sur le parapet de la tranchée de départ, en entraînant sa compagnie à l'attaque ».

ENGLER (Numa), soldat : « Dégagé par son âge et par sa situation de toute obligation militaire, s'est engagé pour la guerre et s'est toujours conduit de la façon la plus brillante. Ayant acquis - par son intelligence, sa haute valeur morale, son calme et son énergie une grande influence sur ses camarades, a été le 4 septembre 1916, au cours d'un combat difficile, un modèle de bravoure et un auxiliaire précieux pour son officier blessé. A été blessé lui-même très grièvement au cours du combat ».

SART (René), sous-lieutenant : « Depuis dix-sept mois au front, où il rend les meilleurs services. A été, le 5 septembre 1916, légèrement blessé en allant reconnaître la tranchée ennemie; est allé rapidement se faire panser, puis est revenu prendre le commandement de son peloton, qu'il a entraîné jusqu'à la position ennemie. A été de nouveau blessé légèrement et n'a quitté la tranchée ennemie que lorsque l'ordre lui en a été donné ».

LE THIEIS, sous-lieutenant : « A fait preuve d'un dévouement remarquable et d'un esprit de sacrifice au-dessus de tout éloge. Au cours de la bataille du 5 septembre 1916, conduisant son peloton avec son énergie habituelle, donnant à tous l'exemple d'un complet mépris du danger, a pénétré dans la tranchée ennemie et s'y est maintenu pendant trois heures, malgré la violence du bombardement. Grièvement blessé, a néanmoins pu rejoindre nos lignes, en déployant une force de volonté exceptionnelle pour ne pas tomber aux mains de l'ennemi ».

GARROT (Jean-Marie), médecin-major de 26 classe : <( Chef de service du régiment. S'est déjà signalé au cours de la bataille de Champagne. Les 4, 5 et 6 septembre 1916, a assuré et dirigé son service avec un dévouement admirable et un complet mépris de la mort, parcourant les lignes sous un bombardement d'une intensité exceptionnelle pour faire relever les blessés, chaque fois qu'un répit dans son service de pansement le lui permettait. Officier de la plus haute valeur morale ».

SAUÉE (Paul-Lucien-Emile), soldat : « Le 5 septembre 1916, est monté bravement, sous un violent bombardement, à l'assaut d'une tranchée ennemie fortement organisée et a contribué au maintien de la position pendant trois heures à coups de grenades, malgré la supériorité numérique de l'ennemi ».


BLANC (Jean-Pierre-Vincent), soldat : « Le 5 septembre 1916, est monté bravement, sous un violent bombardement, à l'assaut d'une tranchée ennemie fortement organisée et a contribué au maintien de la position pendant,trois heures à coups de grenades, malgré la supériorité numérique de l'ennemi ».

MARSAN (Pierre-Bertrand), médecin aide-major de 2e classe : « Excellent médecin. Au front depuis le 30 décembre 1914.

Assure très consciencieusement son service de médecin de bataillon. A fait preuve du plus grand dévouement pendant les combats du 3 au 6 septembre 1916, soignant et pansant les blessés nuit et jour sous un bombardement des plus violents ».

MARCHAND (Paul), soldat : « Pendant les combats du 4 au 6 septembre 1916, a fait preuve de la plus grande bravoure et de la plus noble initiative. S'est offert spontanément pour porter des renseignements sous un feu violent de mitrailleuses. A réussi dans sa mission et est revenu prendre sa place ».

DAGROD (Maurice), caporal : « Chargé, pendant les journées des 4, 5 et 6 septembre 1916, du service des liaisons par coureurs, a fait preuve d'un courage, d'un sang-froid et d'un dévouement admirables en assurant ce service sous un bombardement d'une violence exceptionnelle; n'a pas pris un moment de repos pendant toute cette période ».

GAILLOT (Louis), soldat : « Pendant les combats du 4 au 6 septembre 1916, s'est offert spontanément pour assurer d'une façon constante la liaison avec le premier bataillon d'attaque sur un terrain battu par les banes et l'artillerie. A eu son camarade tué à ses côtés. A rapporté des renseignements importants ».

CHARRIER (Léon), sous-lieutenant : « Officier qui s'est signalé par son courage et son sang-froid.

A enlevé brillamment son peloton à l'attaque d'une tranchée ennemie et s'y est maintenu malgré un bombardement violent et de nombreuses contre-attaques. Ne s'est replié que sur l'ordre qui lui a été doirné et en ramenant ses hommes et son matériel ».

ARNAUD (Antoine), adjudant : « Aux combats des 4, 5 et 6 septembre 1916, sous un bombardement d'une extrême violence, a donné à tous un remarquable exemple de courage et de sang-froid, maintenant par son attitude énergique l'ordre et la cohésion dans une troupe très éprouvée par le feu. A commandé sa section de mitrailleuses avec un coup d'œil et un esprit de décision digne de tous éloges ».


CHAPITRE VII

OPÉRATIONS DANS L'AISNE (17 Décembre 1916 au 9 Mai 1917)

Le 17 décembre 1916, le régiment est transporté en camions à Bonneuil-les-Eaux, où il cantonne jusqu'au 22 décembre ; puis il gagne par étapes la région de Cocherel, près de Lizy-sur-Ourcq, où il arrive le I3 janvier.

Des instructions parviennent au régiment pour un long repos dans la zone de l'arrière ; mais le lendemain, il reçoit l'ordre de se tenir prêt à partir et, le 1 5, il est transporté en camions-autos à Fismes et au camp de la route Baslieux-les-Fismes. Le 17 janvier, il relève le 3Ie régiment d'infanterie dans le sous-secteur de Paissy, au sud du Chemin-des-Dames, entre Cerny et le Poteau-d'Ailles.

17 Janvier au 16 Avril 1917

Dans la nuit du 19 au 20 janvier, l'ennemi tente un coup de main sur l'un de nos petits postes : il est repoussé avec pertes.

Le sous-secteur de Paissy est calme et l'artillerie ennemie généralement peu active. Le régiment ne subit au cours de cette première période que de faibles pertes ; mais la température extrêmement rigoureuse qui sévit, rend le service très pénible et les travaux difficiles. La neige couvre toute la région et le froid est intense.

Relevé dans la nuit du 9 au 10 février par le 52e colonial, le régiment se rend au camp de Dravegny, où il commence une période d'instruction en vue du combat offensif attendu par tous avec impatience.

Dans la nuit du 3 au 4 mars, nous reprenons les lignes dans le sous-secteur de Paissy.


L'allure du secteur a changé : l'ennemi est devenu agressif, les bombardements intenses sont fréquents. La température, qui s' élève parfois brusquement, amène des dégels qui inondent les tranchées et boyaux, les transformant en mares de boue gruante. On se résoud à ne ravitailler que la nuit et en dehors des boyaux, malgré la proximité de l'enmi, sa vigilance et son allure nettement agressives.

Dans l'après-midi du 4, les Allemands bombardent "nos positions au nord de Troyon avec une intensité croissante.

Le lendemain matin, à 5 h. 10, ils déclenchent un violent tir d'artillerie et de minen, formant barrage dans Troyon et sur le chemin de terre longeant la lisière nord-ouest de ce village. Peu après, quelques obus tdtnbent sur Moulins et un barrage d'obus de lOS s'établit sur la tranchée Basse, augmentant d'intensité jusqu'à 5 h. 40. A ce moment, une attaque se déclenche sur le front occupé par la Se compagnie et compris entre les sapes 3 et 10, à cheval sur la route de Cerny ; le commandant du centre de résistance, pressentant la gravité de l'attaque, a fait déclencher le tir de barrage dès 5 h. 1 5.

La troupe d'attaque, comprenant 2 officiers, 120 hommes et 18 pionniers, attaque en trois groupes : l'un à gauche, entre la sape 3 et la barricade ; le deuxième au centre, sur la barricade; le troisième sur la sape 10.

Grâce à la vigoureuse action des sections du sous-lieutenant Giacomini et de l'adjudant Roux, grâce à une contreattaque de flanc effectuée par le caporal Potet et trois hommes (Augier, Guillot et Marinier) qui se portent à la sape 3, l'ennemi doit se replier, laissant entre nos mains trois prisonniers, dont deux grièvement blessés.

Le 12 mars, vers 5 h. 20, après un violent bombardement, l'ennemi fait une nouvelle tentative sur le front de la lIe compagnie. Depuis plusieurs jours, nos guetteurs avaient signalé des coupures dans le réseau ennemi et des -tirs de minen paraissant être un réglage avaient été dirigés sur le point d'attaque. Les 10 et 11 mars, l'activité de l'artillerie ennemie avait été plus grande que de coutume et ses coups semblaient nettement encager la tranchée Chanéac. Enfin, la nuit même de l'attaque, vers 22 heures, deux patrouilles avaient été accueillies par notre feu.

A 5 heures, l'ennemi bombarde violemment la tranchée Chanéac avec des minen et des obus de tous calibres; un barrage s'établit dans le ravin de Moulins, au nord de


Paissy, et des tirs sont dirigés sur la batterie du village de Paissy et sur Moulins.

L'attaque se produit à 5 h. 20. Effectuée par un détachement comprenant un officier, un feldwebel, deux sous-officiers et cinquante hommes volontaires, elle porte sur la section de l'aspirant Mavel, entre la sape 38 et la sape 40.

Deux groupes attaquent nos lignes : Le premier, longeant la sape 39, tente d'aborder notre tranchée; mais en y arrivant, l'un des Allemands est blessé et capturé, trois sont tués à coups de crosse ou de baïonnette après un rude corps à corps ou se distingue brillamment le sergent Forey; les autres prennent la fuite en criant, poursuivis par nos rafales de fusil-mitrailleur et nos grenades. -, Cependant un Allemand a réussi à pénétrer dans la tranchée Godfrin, en longeant probablement l'arrière de notre première ligne. Aperçu par l'aspirant Mavel, qui lui tire un coup de revolver presque à bout portant, il est blessé et fait prisonnier. Un deuxième, qui s'est réfugié dans la sape 39, se tue au moment où il va être pris.

Le deuxième groupe, arrêté par notre réseau barbelé du voisinage de la sape 40, est décimé par le tir d'un de nos fusils-mitrailleurs et reflue. en désordre sur ses tranchées de départ.

Le calme se rétablit vers 5 h. 30 : quatre cadavres ennemis sont ramenés dans nos lignes.

A la suite de ce coup de main, les récompenses suivantes ont été accordées : une citation au corps d'armée, quatre citations à l'ordre de la division, dix à l'ordre du régiment.

La section Mavel a eu, en effet, un rôle particulièrement difficile et glorieux. Isolée de tout secours par l'inondation créée par le dégel, elle n'a même pas pu être appuyée par les sections voisines et a victorieusement repoussé à elle seule la forte attaque ennemie.

Relevé par le 2e colonial, dans la nuit du 31 mars au Ier avril, le régiment se porte à nouveau au camp de Dravegny, où il répète les exercices d'attaque.

Le 10 avril, le lieutenant-colonel Maroix prend le commandement du sous-secteur de la cote 177; le Ier bataillon relève dans le C. R. Calais.

Les 11 et 12, les 2e et 3e bataillons se portent respectivement au ravin de Troyon et à la cote 177, qui sont soumis à des bombardement ennemis d'une extrême violence.


Du 12 au 16 avril, notre artillerie bombarde violemment l'ensemble de la position ennemie sans qu'en raison du très mauvais temps et du vent violent nos avions puissent régler les tirs. L'artillerie ennemie réagit par tous ses moyens.

Dans ces quatre journées, nous perdons un capitaine tué, deux lieutenants blessés, quinze hommes tués et quarante blessés.

Dans la nuit du 12 au 13 avril, le sous-lieutenant Dailler exécute une reconnaissance jusqu'à la troisième ligne allemande, d'où il reçoit des rafales de mitrailleuses : il constate que la deuxième ligne est à peu près intacte. Dans la nuit du 13 au 14, le sous-lieutenant Duret exécute une reconnaissance du même genre et ne reçoit également des coups qu'à la troisième ligne allemande. Cet officier recommence sa reconnaissance le 14 au matin, avec le plus grand mépris du danger et un rare sang-froid ; il est accompagné seulement d'un caporal.

Le 15 avril, toutes les unités du régiment prennent le dispositif d'attaque; le matin du même jour, le lieutenantcolonel transporte son poste de commandement dans le boyau de Charleroi.

Depuis son arrivée dans le secteur de Paissy, le régiment a subi les pertes suivantes : OFFICIERS 4 hors de combat, dont i tué : NONIN, capitaine.

TROUPE 179 hors de combat, dont 42 tués :

LHÊRITIER (Jean), sergent.

GENTIL Claudius), sergent.

REOCREUX (Pierre), sergent.

FOREY (Ernest), sergent.

PETIT-MARTENON (Pierre), capor'.

LARMET (Yves-Marie), soldat.

COLONA (César-Xavier), soldat.

GOILE (Michel), soldat.

MESPLES (Gilbert), soldat.

LAFAY (Jean-Claude), soldat.

BOYER (Antonin), soldat.

LACHASSAGNE (Gilbert), soldat.

POIPHÏLE (Pierre), soldat.

ROUSSEAU (Raymond), soldat.

GUILLOT (Marien), soldat.

NERTERRE (Pierre), soldat.

DELORME (Alphonse), soldat.

VAURS (Pierre), soldat.

MICOLIER (Jean-Marie), soldat.

FAURY (Auguste), soldat.

I,ACROIX (Jean), soldat.

BIDAULT (Joanny), soldat.

DUPEREY (Pierre), soldat.

JUBIN (Léon), soldat.

AGENON (François), soldat.

BIN (Jean-Joseph), soldat.

ROUX (Patrice), soldat.

GABRIAGUES (Vincent), soldat.

DROUARD (Marcel), soldat.

GAINCHE (Jean), soldat.

CERELOZ (Jean), soldat.

MAGAT (Michel), soldat.

SALTEL (Ferdinand), soldat.

MASSOL (Achille), soldat.

DUSAU (Pierre), soldat.

GUILLEMOTONIA (Jean), soldat.

GAILLARD (Charles-Joseph), soldat.

MARTELLS (Narcisse-Et.), soldat.

PEYCHET (Gabriel), soldat.

FAGES (Louis), soldat.

DUVERGER (Jean), soldat.

CLAVERIE (François), soldat.


Attaque du 16 Avril 1917 En exécution de l'ordre d'engagement, le S8 régiment colonial doit attaquer en trois lignes successives de bataillon, dans l'ordre suivant : 2" bataillon (commandant Charvet), 3e bataillon (commandant Bertin), ier bataillon (commandant Braud).

Le secteur de la division comporte en avant de la parallèle de départ une position intermédiaire depuis longtemps abandonnée par les troupes françaises et se composant de la « Tranchée Anglaise » et d'un amoncellement considérable de fils de fer barbelés. Des brèches sont pratiquées dans ces défenses accessoires pour le passage des troupes d'assaut. Mais en raison de ces obstacles, le départ ne peut se faire en vagues successives, la formation en petites colonnes par un doit être adoptée.

A 6 heures du matin, le 2e bataillon, avec un allant et un enthousiasme incomparables, s'élance à l'attaque des positions ennemies. Malgré la difficulté du débouché, les unités suivent le tir de barrage avec une crânerie et un entrain admirables, jusqu'au delà de la tranchée de Brams, s'emparent rapidement des première et deuxième lignes allemandes. A ce moment, le centre et la droite (6e et 5e compagnies) sont accueillis par le feu violent d'une douzaine de mitrailleuses qui se trouvent dans la troisième ligne ennemie presque intacte. En un instant, dix officiers, dont le chef de bataillon et le capitaine adjudant-major, et de nombreux soldats sont mis hors de combat. Malgré ces pertes énormes, dans un élan irrésistible, les premières vagues de gauche franchissent la deuxième ligne ennemie et prennent position dans des trous d'obus, à quinze mètres de la troisième ligne, constituée par la tranchée de Dresde.

A l'aile droite, la Se compagnie ne peut plus progresser.

Tout homme montrant sa tête est aussitôt mortellement touché. Bravant la mort, les chefs de section de cette unité enlèvent leurs hommes à l'assaut de la troisième ligne allemande ; mais les rafales violentes de mitrailleuses les obligent à se replier dans la deuxième ligpe récemment conquise.

La 6e compagnie, qui occupe le centre de la ligne, ne peut avancer que quelque peu sur sa gauche, en liaison avec la 78 compagnie. Le peloton de droite de notre unité, pris de flanc par des mitrailleuses en batterie dans un blockhaus


de la tranchée de Dresde, à gauche du boyau de la Rhur, doit, comme la 5e compagnie, se replier dans la deuxième ligne allemande. C'est là que trouvent glorieusement la

OIÉRATION DU CHEMIN DES DAMES (16 Avril 1917)

mort le sous-lieutenant Chauvineau et l'aspirant Dounon, plusieurs sous-officiers ainsi que de nombreux et vaillants soldats du 2e bataillon.


A l'extrême droite, la 30 section de la 28 compagnie de mitrailleuses a l'ordre de couvrir la progression du bataillon et de se maintenir en liaison avec le 57e colonial. Hardiment portée en avant par l'adjudant Stephan, elle est, presque au départ, en butte à une violente contre-attaque locale.

L'adjudant chef de section et plusieurs hommes sont tués.

Le détachement du sous-lieutenant Piétri, composé d'une section de la 2e compagnie du 638 bataillon sénégalais, chargé d'assurer la liaison avec le 57e colonial à la ferme Brunin, et qui s'est mis en marche pour accomplir sa mission, se jette résolument en avant pour dégager la section de mitrailleuses. Le sous-lieutenant Piétri est blessé, la moitié de sa section est mise hors de combat, mais les mitrailleuses sont dégagées et l'ennemi repoussé.

A 7 h. 30 du matin, une compagnie de tirailleurs du 4e régiment mixte (38e division) arrive en formation de combat sur la droite du bataillon, s'engage sans ordre et essaie de progresser dans notre secteur. Une section bondit hors des trous d'obus, elle est de suite décimée par les feux de mitrailleuses partant de la tranchée de Dresde et laisse de nombreux morts sur le terrain. A 8 h. 30, cette compagnie reçoit l'ordre de rallier Cussy-Gény et n'intervient plus dans le combat. A gauche, la 7e compagnie (compagnie Marchand) se heurte presque aussitôt engagée à des îlots de mitrailleuses dans les tranchées de Brahms et de Dresde. Ces îlots, puissamment organisés, opposent une énergique résistance.

Aidé par le sous-lieutenant Henrion, commandant un détachement de la 2e compagnie de mitrailleuses, le capitaine Marchand rétablit la situation un instant critique. Le sousr lieutenant Fouet, avec le peloton de droite, parvient à progresser dans un boyau. Le lieutenant Dubost, quoique blessé, progresse de son côté avec un peloton : une section à découvert malgré le feu infernal, l'autre dans un boyau.

Les mitrailleuses du sous-lieutenant Henrion battent les îlots de résistance et de nombreuses grenades V. -B. y sont lancées. Sous cette pression, pris de front et de flanc, l'ennemi évacue la tranchée de Brahms, laissant entre nos mains une mitrailleuse et un fusil-mitrailleur, dont les servants sont tués ou blessés.

A 6 h. 50, la compagnie Marchand se trouve dans la tranchée de Brahms. C'est à ce moment qu'un vide se produit entre cette unité et le 68 colonial (régiment de gauche).


Le lieutenant Dubost, ayant rallié quelques Sénégalais qui remplacent les Européens mis hors de combat, continue à progresser à gauche, tandis que le peloton de droite rencontre une vive résistance devant l'ouvrage du Triangle.

A ce moment, la gauche de la 6e compagnie (section Rachelly), fléchit par suite des pertes; l'adjudant Gaumé, de la 76 compagnie, se porte rapidement vers ce point avec sa section et les deux unités réussissent à se maintenir.

Pendant ce temps, le lieutenant Dubost est arrivé jusqu'à la tranchée Cornélius, appuyant sa droite au boyau de la Strypa. Après une dernière salve d'obus V.-B., l'ouvrage du Triangle est abordé par le sud et le sud-est; l'ennemi l'abandonne, laissant une vingtaine de cadavres sur le terrain et entre nos mains douze prisonniers et une mitrailleuse. Les sections Gaumé et Rachelli prennent alors pied dans la tranchée de Dresde et s'y organisent rapidement, pendant que la 7e compagnie dépasse franchement l'ouvrage. Mais cette dernière unité est de nouveau arrêtée par des tirs de mitrailleuses à hauteur de la tranchée de l'Iglau. Il est alors près de 9 heures; le lieutenant Dubost, laissant la garde de la tranchée de Cornélius à une trentaine de Sénégalais encadrés par des Européens, rétablit avec le reste de sa section la liaison avec le régiment de gauche.

De ce côté, la progression s'arrête donc à hauteur de la tranchée de l'Iglau.

Dès le début de l'attaque, les unités du bataillon Bertin, entraînées par un bel élan, serrent sur le bataillon d'attaque et, la deuxième ligne allemande atteinte, leurs éléments de tête se joignent aux deux ailes de ce bataillon pour essayer de tourner la partie de la position ennemie qui tient toujours.

A gauche, avec un entrain admirable, un peloton de la IOe compagnie, commandé par l'intrépide lieutenant Rault, s'élance à la baïonnette et enlève un élément de tranchée; une vingtaine d'Allemands s'enfuient, laissant quelques prisonniers entre nos mains.

Au centre, la l le compagnie, commandée par le capitaine Pinet, se porte par bonds jusqu'à la Tranchée Anglaise; un feu violent de mitrailleuses lui cause des pertes sensibles : le sous-lieutenant Charrier, blessé, conserve néanmoins le commandement de sa section. Continuant malgré tout sa progression, cette compagnie dépasse la première ligne


allemande et atteint bientôt la deuxième. Le capitaine Pinet, blessé pendant ce mouvement, mais conservant cependant le commandement de sa compagnie pour l'entraîner en avant, reçoit une balle en pleine poitrine au moment où il arrive sur cet objectif. Sa blessure est mortelle : il passe le commandement de sa compagnie au souslieutenant Charrier. La 6e compagnie étant complètement décimée, la l le compagnie se trouve alors en première ligne, sous le feu d'une mitrailleuse ennemie placée à une centaine de mètres en avant. Pendant que des obus V.-B.

sont lancés sur cette mitrailleuse, deux groupes de grenadiers manœuvrent pour faire tomber le point d'appui. Ils y réussissent et la position est bientôt enlevée par des éléments des IOe et lIe compagnies. A 15 heures, la IOe compagnie restant sur place, la 11e compagnie reçoit l'ordre de se replier sur la deuxième ligne et de travailler à son organisation. Pendant qu'elle effectue ce travail, le bombardement ennemi lui cause des pertes sérieuses.

A droite, la ge compagnie envoie une section renforcer la 5e compagnie ; elle laisse les trois autres en deuxième ligne.

Les sections de la 3e compagnie de mitrailleuses, dont tous les officiers sont hors de combat, appuient néanmoins le mouvement des unités voisines.

Parti des Grottes Marocaines, cote 177, à l'heure prescrite, le bataillon Braud franchit le ravin de Troyon sous un léger barrage, dans un ordre parfait et comme à la manœuvre.

Pour éviter l'entassement sur la ligne d'attaque, le lieutenant-colonel, qui connaît la situation et sait que les 2e,.et 3e bataillons ne peuvent plus progresser, lui donne l'ordre de s'arrêter dans les tranchées de la première ligne française, où il prend position.

A 10 heures, le chef de corps est avisé que le 6e colonial, à gauche, est arrêté devant Cerny. A droite, la liaison avec le 57" colonial ne s'obtient que sur la tranchée de Brahms.

Le lieutenant-colonel donne l'ordre d'organiser les positions conquises, de manière à repousser toute contre-attaque et de continuer la progression à la grenade en débordant à droite et à gauche l'îlot de résistance de la tranchée de Dresde.

A gauche, l'avance à la grenade est alors continuée par les 7e et 10e compagnies, qui bientôt se trouvent en flèche aux tranchées Cornélius et de Dresde; elles doivent s'arrêter.


A droite, aucune nouvelle avance ne peut être réalisée.

Dans la nuit, sous un bombardement violent et des tirs de mitrailleuses fréquents, le Ier bataillon relève les deux autres en ligne.

La journée du 17 est employée à l'organisation du terrain conquis; le bombardement ennemi, d'une extrême violence, cause des pertes sérieuses. Une petite opération, tentée par un détachement de grenadiers de la 3e compagnie sur la tranchée de Dresde, permet de réaliser dans cet ouvrage une avance de 120 mètres.

Dans la nuit du I8 au I9 avril, le régiment est relevé par le 93e régiment d'infanterie.

Après relève, il se porte au bivouac de Cuissy-Gény, d'où à partir du 20 avril il fait mouvement vers l'Aube, où il reste au repos jusqu'au 9 mai, dans la région de Chaudrey.

Les journées du 16 au 18 avril ont coûté au régiment des pertes élevées : OFFICIERS 23 hors de combat, dont 9 tués : JANSON, capitaine. FOUET (Mathieu), sous-lieutenant.

PINET (Charles), capitaine. GUILLEMIN (Joseph), sous-lieutenant.

CHAUVINEAU (Emile), sous-lieute- DI; DAVID DE BEAUREGARD, sousnant. lieutenant.

PINTENET (Raphaël), sous-lieute- CHARRIER, sous-lieutenant.

nant. MARON (Vincent), sous-lieutenant.

TROUPE 545 hommes hors de combat, dont 141 tués :

STEPHANT (Louis), adjudant.

TAOC (Louis), adjudant.

JEANDRE (Jean), adjudant.

DOUNON (André), aspirant.

DASSIN (Justin), sergent-fourrier.

RONZIfCRE (Etienne), sergent.

BAULAT (Lucien), sergent.

DUHAUT (Robert), sergent.

TOUT AIN (Désiré), sergent.

ROSSET (Marius-René), sergent.

LABOURE (Claude), sergent.

BASSO (Eugène), sergent.

GUILLOUX (Jean), sergent.

SAULNIER (Gilbert), sergent.

MELEARD (Jean), sergent.

BESSE (Paul), sergent.

RIQUE (Antonin), sergent.

MASSON (Paul), sergent.

COMBES (François), sergent.

DEBROUX (Joseph), caporal.

MARTINEZ (Paul), caporal.

DUREAULT (Pierre), caporal.

CACHOUX (Jean-Baptiste), caporal.

LE STUM (Guillaume), caporal.

DEBRET (Jean-François), caporal.

ROUSSET (Léon-Jules), caporal.

DOUSSOT (André), caporal.

GASANCON (Joseph), caporal.

DUCERF (Joseph), caporal.

BRUN (Adrien), caporal.

GUILLARD (Louis), caporal.

FOULFOIN (Félix, soldat. AUMAITRE (Jean-Baptiste), soldat.

TESNIÈRES (Georges), soldat.

BLOT (Auguste), soldat.

ROZET (Louis), soldat.

ANGLARES (Frédéric), soldat.

LAMARQUE (Jean), soldat.

LAFON (Firmin), soldat.

FAUX (Bertrand), soldat.

BERNARD (Auguste), soldat.

CAMBONNET (Francisque), soldat.

DERAY (Ange-Marie), soldat.

PARDON (Michel), soldat.

MAURÊLE (Jean), soldat.

GOURRAT (Joannès), soldat.

DERAIN (Jules), soldat.

MEVITE (Jean-Baptiste), soldat.


DETRAZ (Joseph), soldat.

CHOMETTE (Justin), soldat.

MALHIAIRE (André), soldat.

DURAND (Baptiste), soldat.

BONNET (Antoine-Jules), soldat.

ANDRIET (Joseph), soldat.

ALISSE (Henri), soldat.

MASSARD (Gaston), soldat.

CLOATRE (Jean-Marie), soldat.

LE BOURHIS (Auguste), soldat.

HEYBERGER (Emile-G.), soldat.

CASTAING (Pierre), soldat.

BENEZET (Jacques), soldat.

FOURNIER (Fernand), soldat.

LACOSTE (Barthélémy), soldat.

LACOSTE (Gérard), soldat.

RENOULT (Pierre), soldat.

RAILLËRE (Louis), soldat.

MARTIN (Arthur), soldat.

AGUILLAUME (Pierre), soldat.

PHALIPPON (Augustin), soldat.

CHOFFEL (Emile), soldat.

PERRIN (Joanny-Petrus), soldat.

FOREST (François), soldat.

POSSOMPES (Jean), soldat.

CORLET (Paul), soldat.

FAURE (Régis), soldat.

DURAND (Claude), soldat.

TRIGORY (Olivier), soldat. hn; LELOUARN (Alexis), soldat.

DUFAITRE (Jean), soldat.

GALLAND (Emile), soldat.

DUVAL (Paul), soldat.

CHAUFFEREAU (Louis), soldat.

FABRE (Désiré), soldat.

DELAITRE (Michel), soldat.

BERTRAND (Eugène), soldat.

ARTONNE (Pierre), soldat.

DESFORGES (Pierre), soldat.

NISSOU (Jean), soldat.

GARDIES (Clovis), soldat.

GAUTHIER (Auguste-Arthur), solda GINISTY (Jean), soldat.

ANDRIEUX (André), soldat.

SESQUIFRE (Gaston), soldat.

BERTHIER (Clodius), soldat.

RIOU (Yves), soldat.

SERVANT (Marius), soldat.

RENARD (Claudius), soldat.

LAGAYE (Laurent), soldat.

HILAIRE (Marius), soldat.

GRATTON (Maximin), soldat.

LE VANIC (Louis), soldat.

MEAILLE (Barthélémy), soldat.

FOURNIER (Barthélémy), soldat.

BOURGANEL (Jean-Marie), soldat.

GENIEZ (Jules), soldat.

MALIE (Louis), soldat.

GIRAUDET (Louis), soldat.

SAHUT (Antoine), soldat.

TALABARD (Jean), soldat.

SAU (Joseph), soldat.

GRIZARD (Jean), soldat.

DUPUY (Joanny), soldat.

MONTAGNE (Antoine), soldat.

LATARD (Alexandre), soldat.

MALOT (Jean-Marie), soldat.

GAGNEUX (François), soldat.

ENCRENAZ (Joseph), soldat.

LAGOUTTE (Gaston), soldat.

JAMIN (Paulin), soldat.

DELARUÈ (Paulin), soldat.

BERTAUD (Auguste), soldat.

SALVA (Honoré), soldat.

CHAUMONT (Jules), soldat.

ARCHAMBAUD (Stanislas), soldat.

DROUET (Jean), soldat.

MATHIEU (Louis-Auguste), soldat.

WEBER (Jean-Nicolas), soldat.

DREVET (Auguste), soldat.

LHERMITTE (Fernand), soldat.

DOYAT (Antoine), soldat.

TEYSSIER (Jean-Pierre), soldat.

BATONDOR (Jean-Marie), soldat.

BARRAIS (Auguste), soldat.

DONIOT (Joseph), soldat.

THIMONIER (Félix), soldat.

CLERC (Pierre), soldat.

t.BRACOT (Jean-Baptiste), soldat.

CHEVALLET (Claudius), soldat.

GUILLOIS (Marie), soldat.

BOISSY (Auguste), soldat.

BRUN (Auguste-Louis), soldat.

En outre, 54 soldats sont morts dans les hôpitaux des suites de blessures reçues dans le secteur de Paissy ou à l'attaque du Chemin-des-Dames.

BRUNEL (Antoine), sergent.

LOUDES (Gaston), caporal fourrier.

BRUNOD (Antoine), caporal.

HEAS (Louis), caporal.

PREBAT Armand), caporal.

DUPONT (Paul), caporal.

GELIN (Georges), soldat.

DAVIN (Louis), soldat.

HÉRITIER (Lucien), soldat.

DUGUE (Georges), soldat.

COSQUER (Jean), soldat.

PERONIN (Etienne), soldat.

ROL (Jean-Marie), soldat.

MICHEL (Pierre-Mathieu), soldat.

AUCOUTURIKR (Antonin), soldat.

ROSSIGNOL (Pierre), soldat.

DURAND (Gétaud), soldat.

PERTIËRE (Jean-Baptiste), soldat.


LAFARGE (Claude), soldat.

BONNET (Henri), soldat.

VILCOT (Léon), soldat.

BARRE (Aimé), soldat.

CHALUS (Jean-Baptiste), soldat.

GAVALDA (Victor), soldat.

POTTIER (Léopold), soldat.

SOULET (Pierre), soldat.

RATARD (Danton), soldat.

RICHAUD (Victor), soldat.

HARDOIN (Hubert), soldat.

LIEUS-VERON (Véran), soldat.

SIMON (Léon-Roger), soldat.

DESGUIN (Fernand), soldat.

CATTIN (Antoine), soldat.

LE GARSMEUR (Marie), soldat.

BARD (Gustave), soldat.

DESCORCIER (Pierre), soldat.

MICHEL (Louis-Honoré), soldat.

MOUREAU (Marcel), soldat.

NIOBEY (Pierre), soldat.

PICARD (Emile-Alexandre), soldat.

CASTAGNER (Léopold), soldat.

FROBERT (Gilbert), soldat.

GELARD (François), soldat.

LE DORTZ (Joachim), soldat.

MARTIN (Jean), soldat.

GAUSSE (Jean), soldat.

AUDRY (René), soldat.

DUBOIS (Alexandre-Marie), soldat.

MASSÉ (Marius), soldat.

RUDE (Joseph), soldat.

LAFFAYX (Alphonse), soldat.

PERRET (Jean-Pierre), soldat.

PONCETY (Jules), soldat.

BIZEBARD, caporal infirmier.

Récompenses pour faits individuels de bravoure

LÉGION

D'HONNEUR

MARCHAND (Marcel-Auguste-Octave), capitaine : « Officier d'une énergie et d'un courage remarquables. Au cours de l'attaque du 16 avril 1917 a, sous un violent tir de matrailleuses, entraîné sa compagnie à l'assaut d'un ouvrage allemand fortement occupé, qu'elle a enlevé sans soup férir, y faisant 22 prisonniers, dont 1 officier, et y prenant une mitrailleuse et un fusil-mitrailleur ».

RAULT (Jean-Emile), lieutenant : « A entraîné sa compagnie à l'assaut d'une tranchée ennemie qu'il a emportée, faisant des prisonniers. A poussé une vigoureuse pointe sur la tranchée suivante, dont il a occupé les éléments avancés ».

NONIN (Auguste), capitaine.

PICHON (Jean-Baptiste), capitaine.

DUBOST (Anselme), lieutenant.

CHEZEL (Gaston), sous-lieutenant.


La compagnie de première ligne de droite du bataillon Pêlud gagne directement l'objectif assigné (corne est du bois de Bellois), qui est atteint à 8 h. 25, en longeant la lisière sud de ce bois. Pendant qu'elle s'y organise et que les unités de soutien garnissent la crête au sud du bois,

OPÉRATIONS DU 12 JUILLET

les deux sections de nettoyeurs redescendent vers l'ArrièreCour, à travers le bois de Bellois, cueillant dans ce mouvement la majorité des prisonniers faits par le régiment.

La progression du bataillon Pêlud est gênée dès le débouché par des feux de mitrailleuses partant de la région de


Mailly-Raineval - cote 103, feux qui balaient toute la crête au sud du bois et qui ne cessent de toute la journée. Après avoir atteint leurs objectifs, au prix d'héroïques efforts, les unités de ce bataillon sont forcées de s'abriter dans les entonnoirs, restant jusqu'à la nuit en contact étroit avec un ennemi mordant et agressif.

La manœuvre prévue par le plan d'engagement (débordement, par le sud, du bois de Bellois, qui constituait le point d'appui le plus important du front d'attaque) a pleinement réussi, grâce aux habiles dispositions prises par le commandant Pêlud et à la vigueur avec laquelle son bataillon a été conduit à l'attaque.

Les bataillons Grossard et Lucas, opérant en plaine, avaient devant eux des effectifs moins importants et des points d'appui moins fortement organisés. Par contre, ils étaient très exposés aux tirs de l'artillerie et des mitrailleuses ennemies. Leur cohésion, leur discipline et la rapidité de leur marche font le plus grand honneur tant aux troupes qu'aux cadres.

Le colonel tient à signaler la belle conduite des unités sénégalaises du 70e bataillon (6e colonial), mises à sa disposition. Les deux sections de nettoyeurs ont pris au combat une part égale à celle des unités du régiment. Les deux compagnies employées au ravitaillement en munitions et en matériel se sont acquittées de leur tâche avec un dévouement et une rapidité dignes d'éloges.

En résumé, les troupes d'attaques ont été admirables en tous points. Elles ont combattu avec ardeur et ténacité, sans souci des pertes assez sérieuses, et ont atteint, sensiblement à l'heure prévue les objectifs fixés par le commandement, faisant 300 prisonniers et s'emparant de 24 mitrailleuses, 10 minenwerfer ou grenatenwerfer.

Dans cette journée, les actes individuels d'héroïsme ont été nombreux et il serait trop long de les citer tous. Le capitaine Rault, commandant la IOe compagnie, blessé d'un éclat de grenade, refuse de se laisser évacuer et, après un pansement sommaire, reprend le commandement de ion unité, qu'il conserve pendant quarante-huit heures. Dans la matinée du 13, le capitaine Auch (11e compagnie), officier d'une intrépidité et d'une énergie sans égales, est grièvement blessé, à quelques mètres de l'ennemi, en assurant luimême la liaison avec la compagnie voisine et donnant au passage des ordres à ses unités pour l'organisation du ter-


rain conquis. La proximité de l'adversaire et le terrain absolument découvert, balayé par les mitrailleuses, ne permettent pas de l'évacuer immédiatement ; plusieurs de ses braves soldats sont mis hors de combat en se portant à son secours : il prescrit qu'on le laisse dans le trou d'obus où il est tombé. Il est immédiatement pansé par l'héroïque docteur Frontgous, médecin chef du régiment, que l'on trouve toujours aux points les plus exposés, parcourant le champ de bataille avec le plus grand mépris du danger, donnant sur place aux blessés les soins nécessaires et à tous les hommes du régiment qui le connaissent et l'admirent un puissant réconfort moral et un superbe exemple de bravoure. Mais la blessure du capitaine Auch est mortelle : évacué à la nuit, il meurt le lendemain des suites de sa blessure. Cependant avant de quitter le terrain conquis, il a vu briller sur sa poitrine la croix de la Légion d'honneur qui lui a été envoyée en hâte en récompense de son suprême sacrifice, et des larmes de joie ont perlé dans ses yeux.

Belle figure de chef et de soldat, qui emporte dans une mort glorieuse l'admiration et les regrets unanimes de tous ses supérieurs, camarades et subordonnés.

Pertes : OFFICIERS 8 hors de combat, dont i tué : AUCH (Emile), capitaine.

TROUPE 439 hors de combat, dont 70 tués :

ESPAGANC (Oswald), aspirant.

CROZAT (Claude), sergent.

TISSIER (Ulysse), sergent.

COUGET (Henri), sergent.

BRET (Frédéric), sergent.

PICORN (Adrien), sergent.

THIALIER (Sylvain), caporal fourr.

LEMARCHAND (Marcel), caporal.

CALLET (Benoit), caporal.

BORDA-BOSSONA (Jean-Marie), cap.

LUBERT (Jean), caporal.

ACHILLE (Julien, caporal.

VIGNEAU (Jean), caporal.

CONDAMINE (Armand), caporal.

CASANOVA (François), caporal.

MIALON (Gustave), caporal.

MARECHAL (Désiré), caporal.

DEPAILLE (Jean), caporal.

HEUZE (René), soldat.

MAYET (Jean), soldat.

MOIZARD (Lucien), soldat.

DUCLOUD (François), soldat.

DUINAT (Pierre), soldat.

GAVILLON (Paul), soldat.

LAMAND (Pierre), soldat.

GRANDJON (Raymond), soldat.

CASTANG (Léon), soldat.

RIEU (Paul), soldat.

CHABROL (Jean-Marie), soldat.

GITENAY (Paul), soldat.

BUISSON (Georges), soldat.

GIRARD (Marie), soldat.

FILLON (Antoine), soldat.

PIERROT (Louis), soldat.

HIONKERS (Jean), soldat.

RAPHALEN (Noël), soldat.

BERRY (Joseph), soldat.

FLAIRE (Clément), soldat.

THOMAS (Pierre), soldat.

HERRENG (Jules), soldat.

HONTANG (Eloi), soldat.

MORTESSAGNE (Jean), soldat.


MlLRIT (Joseph), soldat.

LOMBARD (Claude), soldat.

POUPOT (André), soldat.

LE LOUARN (Pierre), soldat.

MAZET (Roger), soldat.

NOIROT (Maurice), soldat, GODREUL (Augustin), soldat.

LAFAYE (François), soldat.

LE MENU (Louis), soldat.

LIHER (Georges), soldat.

BOULANGER (Albertin), soldat.

MILLERET (Charles), soldat.

MOUTE (Paul), soldat.

CHARLES (Jean-Louis), soldat.

HELAIS (Alphonse), soldat.

BARNOUIN (Léon), soldat.

GERNET (Henri), soldat.

GENOUD (Félix), soldat.

MÊDART (Albert), soldat.

IÎETHUYS (Louis), soldat.

BPS (Gustave), soldat.

LYOUR (Louis), soldat.

BALLION (Jean), soldat.

DUTEN (Gaston), soldat.

l'IETTRE (Achille), soldat.

BOYER (François), soldat.

13 au 23 Juillet

Les journées qui suivent l'attaque sont consacrées à l'organisation du terrain conquis, Aucune contre-attaque ennemie ne se produit, l'artillerie seule réagit.

Le 14 juillet, le 3e bataillon est relevé sur ses positions par le Ier bataillon et, le 17, le 2e bataillon et le bataillon sénégalais sont relevés par des unités du 6e colonial.

Le I8 juillet, le Ier bataillon opère un léger glissement vers le sud et, le lendemain, le colonel Cluzeau prend le commandement du nouveau sous-secteur (ferme Sébastopol). A cette date, les unités du régiment sont réparties comme suit : le Ier bataillon occupe le quartier ArrièreCour (première ligne) ; le 2e bataillon occupe le C. R.

cote 110 (deuxième position); le 3e bataillon est en réserve de corps d'armée au village d'Oremaux; le 71e bataillon sénégalais est en réserve de brigade au bois d'Ailly.

Dans la nuit du 20 au 21 juillet, après un violent bombardement, commencé à 21 h. 50, l'ennemi prononce une attaque locale sur le front de la 3e compagnie, commandée par le sous-lieutenant Tezenas du Montcel, pour nous chasser du bois de Bellois, conquis le 12 juillet. Notre tir de barrage et nos feux d'infanterie, aussitôt déclenchés, ne permettent pas à l'ennemi d'aborder nos lignes. L'action prend fin à 22 h. 30.

De notre côté, une nouvelle attaque est en préparation pour le 23 juillet. Dans la nuit qui précède, les unités d'assaut prennent position dans la parallèle de départ.

Du 13 au 23 juillet, les pertes ont été les suivantes : OFFICIERS : 3 blessés.


TROUPE 51 hors de combat, dont 14 tués :

MORILLON (Charles), sergent.

BOTELLI (Natal), sergent.

VIDAL (Paul), caporal.

FABRE (François), soldat.

FERRAN (Victor), soldat.

GROS (Alexis), soldat.

BATAILLE (Julien), soldat.

LÊOCADIE (Jean), soldat.

SAVALLE (André), soldat.

JOSSET (Jean), soldat.

GRES (Théophile), soldat.

EUMÎÎNE (Félix), soldat.

BRUN (Arthur), soldat.

CIIATON (Raoul), soldat.

23 et 24 Juillet. - Attaque de Mailly-Raineval En exécution de l'ordre général n° 55 du colonel commandant l'I. D. 15, le régiment doit participer à l'opération du 23 juillet : 1 0 en portant son front à environ 3 kilomètres à l'est; 20 en assurant l'occupation et le nettoyage de Mailly-Raineval.

A l'heure fixée (6 h. 45), la compagnie de droite de première ligne du bataillon Bernard (compagnie Muller) sort de la parallèle de départ constituée par la lisière est du bois de l'Arrière-Cour et s'avance sans difficulté en longeant la lisière nord de Mailly-Raineval, jusqu'à hauteur du cimetière. Elle est suivie, en arrière et à gauche, de la compagnie de soutien (compagnie Tezenas) et accompagnée d'une section sénégalaise de nettoyeurs, commandée par le sous-lieutenant Boyer.

La compagnie de première ligne (compagnie Langlet), qui a pour parallèle de départ la tranchée des Chasseurs, débouche aussitôt que la compagnie Muller et parvient à sa hauteur.

A partir de 7 h. 1 5, la progression est lente et difficile, à cause des tirs de mitrailleuses venant d'une part de la croupe prolongeant vers le nord-est le bois de Bellois, d'autre part des pentes de la cote 103. Ces tirs, qui nous causent des pertes sensibles, arrêtent l'élan de nos hommes.

Le sous--lieutenant Fieschi, de la Ire compagnie, est tué en tête de sa section ; le lieutenant Duret, de la 2e compagnie, d'une bravoure légendaire, tombe glorieusement criblé de balles en entraînant ses hommes à l'assaut. Un arrêt prolongé a lieu à 50 mètres au nord-est du cimetière et, à midi, le bataillon Bernard occupe des emplacements légèrement en retrait par rapport à l'objectif fixé.

La compagnie sénégalaise Magendie, accompagnée de la section Schilf, débouche à 6 h. 45 du saillant sud-est du bois de l'Arrière-Cour, en direction de Mailly-Raineval. A


OPÉRATIONS DES 23 ET 24 JUILLET ET 5 AOUT 1918


7 h. 30, ce village est brillamment enlevé et après nettoyage des abris la compagnie Magendie occupe les lisières est et nord-est. Dans l'après-midi, elle est mise à la disposition du bataillon Bernard, et la section Schilt, sa mission terminée, revient à l'arrière.

Un ordre général n° 57 du colonel commandant PI. D. 15 prescrivait de se tenir prêt à exécuter, dans la soirée et en liaison à gauche avec la 66e division d'infanterie, une nouvelle opération ayant pour but de porter notre front sur la ligne générale tranchée des Bavarois - cote 103. Cet ordre ne peut être exécuté, le bataillon Bernard n'ayant pas atteint l'objectif assigné et toute progression nouvelle vers l'est étant rendue impossible par les mitrailleuses signalées ci-dessus.

Cependant un nouvel ordre arrive de la 15" D. I. C., et il est aussitôt transmis au bataillon Bernard. Il prescrit à ce bataillon de reprendre l'attaque à 19 heures, pour se porter sur son objectif du matin et pousser ensuite vers l'est. Un nouvel appui de l'artillerie est prévu; malheureusement, cet appui est très insuffisant et ne réussit pas à neutraliser les mitrailleuses ennemies qui, depuis midi, arrêtent la progression. Le bataillon Bernard est de nouveau arrêté dès son débouché et forcé de regagner ses emplacements. Le capitaine Bernard, en rendant compte de cet insuccès, propose de ne pas abandonner la partie et, même sans nouvel appui de l'artillerie, de s'efforcer, au cours de la nuit ou dans la matinée du lendemain, de gagner par infiltration le deuxième objectif qui lui est assigné. L'autorisation qu'il sollicite à cet effet de son chef de corps lui est aussitôt accordée.

Cette opération, conduite avec habileté, prudence et ténacité, commence le lendemain matin 24 juillet, dès le lever du jour. Elle réussit complètement, presque sans pertes ; à 11 heures, le bataillon Bernard occupe tous les objectifs qui lui ont été fixés.

En résumé, l'opération du 23 juillet, complétée dans la matinée du 24, a obtenu un succès complet grâce à l'entrain des troupes et à l'habileté du capitaine Bernard. Sur le front du régiment, elle a présenté le caractère d'un gros coup de main d'infanterie. La force de résistance des hommes et des cadres a été admirable. Après avoir progressé en combattant, le 23, de 6 h. 45 à midi, ils ont travaillé toute la soirée à s'organiser sur le terrain, sous les tirs de


harcèlement de l'artillerie et des mitrailleuses. Le 24 au matin, ils ont repris leur progression pied à pied, sans artillerie, et l'ont continuée jusqu'à 11 heures, pour recommencer aussitôt après leur travail d'organisation sur le nouveau front occupé.

Cette constance dans l'effort fait d'autant plus honneur aux troupes engagées qu'elles n'ont pas eu de repos réel avant le jour de l'attaque. Le bataillon Bernard est en première ligne depuis huit jours ; l'une de ses compagnies, la 3e, commandée par le sous-lieutenant Tezenas, a passé ce temps à la corne est du bois de Bellois, sous un bombardement incessant qui lui a infligé des pertes quotidiennes, et elle n'est redescendue à l'Arriere-Cotir que la veille de l'attaque. La compagnie sénégalaise Magendie et la section Bôyer ont déjà fait l'attaque du 12 juillet, gardé le terrain conquis pendant cinq jours et pris seulement deux jours de repos aux carrières d'Ailly.

Pertes : OFFICIERS 3 hors de combat, dont 2 tués : DURET (Claudhie), lieutenant. FIESCHI, bouë-Heuteaant.

TROUPE t SS hors de combat, dont 27 tués :

BANNIER (François), adjudant-chef.

CHEVALIER (Marcel), sergent.

DEMARE (Guillaume), sergent.

LACOURTOISlE (Joseph), caporal.

CONSTANT (Louis), caporal.

POUDOU (André), caporal.

GONET (René), caporal.

MAR l'y (Joseph), caporal.

LECONTE (Alexandre), soldat.

DUCHAMP (Jean-Baptiste), soldat.

CORTET (Pierre), soldat.

DUMONT (Pierre) -t. soldat.

RAZES (Jacques), soldat.

GAIDE (Louis), Soldat.

REBOURG (François), soldat.

DOMINIQUE (Eugène), soldat.

HOUÊE (Jean-Baptiste), soldat.

HARISTOY (Jean-Baptiste), soldat.

BOSSII.LON (Mette), soldat.

POINTEREAU (Maurice), soldat.

BOISSEAU (Joseph), soldat.

AMAND (Pierre), soldat.

CHATIN (Albin), soldat.

LACOU (Jean), soldat.

TlIAZÀRD (Léonce), soldat.

KÀMES (Germain), soldat.

MANENT (Henri), soldat.

25 Juillet au 8 Août Après ces deux journées de combat, l'ennemi ne tente pas de reprendre le terrain perdu ; il se borne à bombarder Mailly-Raineval et nos nouvelles positions. Dans la nuit du 25 au 26 juillet, le bataillon Bernard est relevé par le bataillon Pêlud, qui organise le terrain conquis.

Mais le 3 août, un ordre particulier de la ISe D. I. C.

prescrit de pousser des reconnaissances en avant. A 20 h. 30, des éléments de là ge compagnie, qui occupent une partie


des bois du Harpon et du Requin, se portent en avant pour enlever la lisière nord de ces bois. Les patrouilles qui les précèdent sont bientôt arrêtées par des réseaux épais de fil de fer et accueillies par des rafales de mitrailleuses.

L'ordre est donné à ces éléments de se replier. A gauche, les patrouilles des sous-lieutenants Salaun et Sidler se heurtent également à l'ennemi.

Le 5 août à 3 heures, une forte patrouille ennemie attaque un de nos groupes de combat, commandé par le sous-lieutenant Salaun, Ce détachement, combattant avec vigueur, repousse l'adversaire, qui rentre immédiatement dans ses lignes. A 3 h. 30, en exécution de l'ordre général n° 61, la ge compagnie, sous le commandement du capitaine Grange, se porte à nouveau à l'attaque des bois du Harpon et du Requin. L'opération, appuyée par l'artillerie, réussit parfaitement et à 3 h. 45 l'objectif est atteint. Des patrouilles, envoyées aussitôt dans la direction de l'Avre, reconnaissent les abords de la voie ferrée et de la ferme Saint-Ribert, qu'elles trouvent inoccupés. Mais l'ennemi tient toujours les passages de l'Avre par des postes solide, ment établis sur la rive droite. En se retirant derrière la rivière, il a fait sauter tous les ponts et détruit toutes les passerelles.

Cependant une grande offensive est en préparation. Nos attaques des 12 et 23 juillet en ont été le prélude : il s'agit maintenant de bousculer l'ennemi sur un large front. Une mission particulièrement dure et délicate est confiée au régiment : le franchissement de l'Avre grossie et dont les eaux ont envahi les terrains marécageux de la vallée. Il n'existe plus aucune passerelle sur la rivière : la tâche sera rude.

Pertes du 23 juillet au 3 août : OFFICIER, I tué : CODACCIONI, lieutenant.

TROUPE 14 hors de combat, dont 2 tués : BRINDELLE (Marie), soldat. GAY (Clément), caporal.

Attaque du 8 Août. — Passage de l'Avre En exécution de l'ordre général n° 63 de l'I. D. 15, le régiment a pour mission de franchir l'Avre au bois de La Neuville, de s'emparer de la cote 95 et de pousser jusqu'aux lisières de Plessier-Rozainvilliers, où il doit


On'u.vnoNS ni' 8 Ainrr iS1S


rechercher le contact avec les éléments du 31e corps d'armée venant du nord-ouest. Le mouvement doit s'opérer en liaison à gauche avec le 6e colonial, à droite avec le 2e colonial.

Dans la nuit du 6 au 7, une compagnie du bataillon sénégalais Chauvin occupe le bois de La Neuville jusqu'alors dans le secteur du 2e colonial, et en fait une reconnaissance détaillée au point de vue de la praticabilité et de la possibilité d'établir des passerelles sur l'A vre. Le bois n'est qu'un vaste marécage entre la voie ferrée et la rivière, il est absolument impraticable en dehors de deux pistes étroites ; cependant, à la corne nord du bois, une bonne et large piste aboutit à l'Avre et se prolonge à tra- vers les marécages de la rive droite, sur 500 mètres environ, par une piste en fascines, jusqu'à la grande route Montdidier-Moreuil. Mais le pont est complètement détruit et un poste ennemi, établi sur la rive droite du cours d'eau, garde le point de passage : tout travail de construction de passerelle est impossible sous le feu de l'ennemi.

Le 8 au matin, toutes les unités sont en place. Conformément aux ordres du commandement, un tir de ratissage doit être effectué sur l'A vre même, de 4 h. 20 à 6 h. 20.

A 6 h. 20, les troupes doivent se saisir des points de passage et jeter des passerelles au moyen de matériaux assemblés pendant la nuit, de manière à pouvoir déboucher exactement à l'heure H : 8 h. 20. En fait, ce tir de ratissage est mal ajusté et peu efficace. L'officier du génie chargé, avec une section de sa compagnie et les pionniers du régiment, de l'établissement des passerelles n'en peut jeter que deux, à la corne nord du bois de La Neuville.

A 8 h. 20, le bataillon Chauvin s'élance à l'attaque en deux petites colonnes par I. Une des passerelles est submergée dès le début; les hommes se jettent à l'eau et avec un bel élan se portent en avant, mais ils sont obligés de suivre la digue en fascinages le marais étant absolument impraticable. Alors se déclenche un feu de mitrailleuses d'une violence extrême ; des mitraillettes sont dans les têtards de saules, très bien camounées ; à leur tir se joint celui de mitrailleuses lourdes qui garnissent la route de Montdidier à Moreuil, la lisière sud-ouest du bois de Genonville, les cotes 95 et 102. Les tirailleurs essaient de manœuvrer les mitrailleuses rapprochées, mais toute manœuvre est impossible dans le marais où les hommes s'enlisent complè-


tement. Les pertes sont instantanément très importantes. La compagnie Bouquenne et deux sections de mitrailleuses tentent de s'accrocher au terrain : les hommes sont dans la vase jusqu'au cou, une des sections est bientôt sans servants, l'autre engage la lutte avec deux mitraillettes ennemies qu'elle parvient à réduire au silence. La compagnie Guérin ne peut déboucher du marais, son chef est tué.

La compagnie Magendie, en soutien, essuie des pertes même avant de franchir l'Avre; elle passe néanmoins et est suivie par la moitié environ du bataillon Charbonnier (ier). Ce bataillon, devant l'impossibilité d'établir des passerelles à l'intérieur du bois de La Neuville, avait décalé à gauche et devait marcher dans les traces du bataillon Chauvin.

La compagnie de tête du bataillon Charbonnier (compagnie Muller), après avoir passé l'Avre au prix d'héroïques efforts, déborde à droite et parvient à gagner, avec trois sections et à travers le marais, le cimetière de La Neuville-Sire-Bernard, qui vient d'être occupé par le 2e colonial.

Avec une ténacité admirable, elle s'y cramponne et y attend jusqu'à 14 heures le débouché du reste de son bataillon, formant ainsi tête de pont éloignée devant le bois de La Neuville.

Tout le reste, Européens et Sénégalais, doit refluer vers l'Avre et repasser sur la rive gauche sous le feu des 77; un détachement du bataillon Charbonnier, sous le commandement du sous-lieutenant Dadour, de la Ire compagnie, reste cependant sur la rive droite pour garder le passage formant tête de pont rapprochée, en vue d'un débouché ultérieur.

A 10 h. 30, les débris du bataillon Chauvin et les deux compagnies du bataillon Charbonnier réoccupent la tranchée du Chemin-de-Fer, parallèle de départ.

Pendant cette première partie de l'attaque, les actes individuels d'héroïsme ont été véritablement prodigués, surtout au passage difficile de la rivière. Une des passerelles fut vingt-trois fois rompue; vingt-trois fois elle fut rétablie.

Avec un entrain incomparable, nos hommes, dont la plupart appartiennent à la 2e compagnie, se jettent à l'eau spontanément pour secourir leurs camarades blessés, aider les autres à* traverser la rivière ou rétablir le passage. Le sous-lieutenant Noellat, de la 2e compagnie, après avoir franchi l'Avre à la nage èn tête de son unité, entraîne hardiment un groupe de volontaires à l'assaut d'un nid de mitrailleuses ; grièvement blessé, il ne quitte le commande-


ment de sa section qu'à bout de forces et sur l'ordre formel de son commandant de compagnie. Le sous-lieutenant Dagron, commandant le peloton du canon de 37 et des mortiers d'accompagnement, conduit ses pièces de l'autre côté de la rivière, avec une magnifique bravoure ; mais il est grièvement blessé au moment où il va les mettre en batterie pour essayer de réduire les mitrailleuses ennemies.

Malgré la douleur que lui cause sa blessure, il continue à encourager ses hommes, dont la conduite est superbe, Mis au courant de la situation, le colonel commandant l'I. D. établit à 11 h. 30 son ordre particulier n° 56, en vue de reprendre l'attaque dans la soirée, après une nouvelle préparation d'artillerie de trente minutes; le bataillon Bernard, du 6e colonial, est mis à la disposition du colonel Cluzeau, commandant le régiment.

Mais sur ces entrefaites, on aperçoit directement du poste de commandement du colonel la progression des éléments du 31e corps d'armée, vers le bois de Genonville et sur les pentes descendant vers la ferme du même nom. Les bataillons de première ligne signalent en même temps le repli de quelques fractions ennemies, notamment du côté du cimetière de La Neuville-Sire-Bernard.

L'occasion paraissant favorable, l'ordre est donné au bataillon Charbonnier de se porter en avant et de marcher sur l'objectif par le vallon qui sépare les cotes 95 et 102.

Le bataillon réserve de régiment (commandant Pêlud) suivra le mouvement et, en arrivant à la grande route, décalera à gauche et abordera la cote 95, ancien objectif du bataillon Chauvin, mis hors de cause.

Le mouvement du bataillon Charbonnier est facilité par la compagnie Muller, qui occupe depuis le matin le cimetière de La Neuville-Sire-Bernard, Vers I4 h. 30, tout le bataillon borde la grande route, au nord du cimetière; le bataillon Pêlud s'établit à sa gauche, malgré les feux de mitrailleuses partant de la cote 95.

Sur la nouvelle base de départ constituée par la grande route, les unités, forcément désunies par la traversée du marais, sont remises en ordre et prennent leur formation d'attaque. Dans chaque bataillon, deux compagnies sont en première ligne, formant deux vagues ; une compagnie est en soutien.

Le bataillon Pêlud gagne rapidement la cote 95 et la corne sud du bois de Genonville; après avoir réduit les


quelques nids de mitrailleuses qui gênaient encore sa marche, il atteint l'objectif à I9 h. 30 et prend contact avec les zouaves du 3Ie corps d'armée vers le bois de La Botte et au nord-ouest de Plessier-Rozainvilliers.

Le bataillon Charbonnier est longtemps retardé par de violentes rafales de mitrailleuses partant du bois Circulaire et de la cote 102. Malgré l'appui de l'artillerie, il ne progresse que très lentement jusqu'à 17 heures. A 17 h. 15, le bataillon Bernard, du 6e colonial, reçoit l'ordre de se porter dans la tranchée du Chemin-de-Fer, comme réserve de régiment, en vue de soutenir le bataillon Charbonnier qui doit, de concert avec un bataillon du 2e colonial, réduire le bois Circulaire après une courte et violente préparation d'artillerie. Mais à ce moment on signale que les Boches évacuent la cote 102, sous les feux nourris de mitrailleuses que le bataillon Pêlud dirige sur le bois Circulaire du haut de la cote 95 et sous la menace d'enveloppement que constitue pour eux la progression de nos troupes au nord de la cote 102. Le bataillon Charbonnier reprend aussitôt sa marche en avant, en liaison à droite avec le 2e colonial, et atteint son objectif à 20 h. 40; il est en contact avec le 3Ie corps d'armée devant Plessis-Rozainvilliers.

Pendant ce temps, le génie établit sur l'Avre, au point de passage utilisé par le régiment, deux ponts, l'un de - bateaux, l'autre de pilots. Toute la 'soirée et toute la nuit, les troupes chargées de l'exploitation du succès défilent sur ces ponts.

Le 9 au soir, les bataillons Pêlud et Charbonnier sont ramenés sur la rive gauche de l'Avre; le rôle du régiment est terminé.

Le nombre des prisonniers capturés atteint une centaine.

En outre, six pièces de 210, quatre pièces de 105, une batterie mixte de 77 et de 88, douze mitrailleuses lourdes et quinze mitraillettes légères sont restées entre nos mains.

En cette dure journée, plus encore si c'est possible que le 12 et le 23 juillet, nos hommes, Européens et Sénégalais, ont été admirables de bravoure, de ténacité et de discipline.

Les cadres, en particulier ceux du bataillon sénégalais, ont payé un large tribut au feu et ont été comme toujours à la hauteur de la situation. Si le régiment, épuisé par ses efforts et par ses pertes, a dû s'arrêter sur les hauteurs de la rive droite de l'Avre, pendant que des troupes fraîches poursuivaient l'ennemi sur une profondeur de plus de vingt


kilomètres, il ne faut pas oublier que c'est lui qui, avec les régiments voisins de la 15e division coloniale, a ouvert la porte en brisant le front ennemi dans un secteur où ce front occupait une excellente position, tandis que notre base de départ était aussi défavorable que possible.

Pertes : OFFICIERS : 6 blessés.

TROUPE 265 hors de combat (y compris ceux qu bataillon sénégalais), dont 15 tués du régiment proprement dit :

GAUMÉ (Eugène), adjudant-chef.

FLORY (Jean), adjudant.

FONTAINE (Petrus), sergent.

HERMET (Hippolyte), sergent.

DESVIGNES (Victor), caporal.

COLLONGE (Jean), caporal.

DENIS (Jean-Yves), soldat.

ROBERT (Louis), soldat.

LAUGIER (Alphonse), soldat.

FERRACCI (Joseph), soldat.

MOULIN (Jean-Baptiste), soldat.

CHARETON (Léon), soldat.

JACQUEMET (Camille), soldat.

GOURLIN (André), soldat.

LE HO (Jean-Baptiste), soldat.

Pendant cette période d'opérations en Picardie, 25 soldats sont morts dans les hôpitaux des suites de leurs blessures :

DUMOULIN (Joseph), caporal.

MANSEAU (Paul), soldat.

CHÊNE-CARRIÈRE (Henri), soldat.

PERNIER (Henri), soldat.

TONNEAU (Henri), soldat.

CABIRO (Jean), soldat..

COULON (Louis-Ernest), soldat.

GIRARDIN (Marcel), soldat.

BLANC (Marie-Maurice), soldat.

LEDIG (Maurice), soldat.

ADOUE (Guillaume), soldat.

CLÉMENT (Pierre-Kléber), soldat.

BAUBIL (Joseph), soldat.

FERRY (René), soldat.

GANDEHARD (Jean), soldat.

I,AVANDIER (Jean), soldat.

AVRIL (Léon), sotdat.

RODALLEC (Louis), soldat.

ROUCHE (René), soldat.

CHAGNY (Louis), soldat.

BULOT (Athanase), soldat.

DOLO (Jean-Marie), soldat.

GAZEL (Antoine), soldat.

GUgRIN (André), soldat.

I,ABITTE (Antoine), soldat.

A partir du 10 août, le régiment, retiré de la bataille, exécute par voie de terre plusieurs étapes qui le portent, par Merville, Epagny et Hallivillers, dans la zone de Granvillers, où il arrive dans la matinée du 16.


Le 18, le colonel Cluzeau reçoit notification de l'ordre général n° 86, du général Debeney, commandant la Ire Armée, citant à l'ordre de l'armée le Se RÉGIMENT D'INFANTERIE COLONIALE « Régiment d'élite, qui a continué à montrer ses brillantes qualités offensives et défensives sur la Somme, sur l'Aisne, à Verdun et en Picardie. Sur la Somme, en septembre 1916 et sur l'Aisne en avril 1917, s'est porté à l'attaque des lignes ennemies avec une ardeur magnifique. A Verdun, en octobre 1917, malgré le terrain bouleversé et les intempéries, sous des bombardements d'une violence continue, malgré les tirs d'obus toxiques et les difficultés du ravitaillement, a enrayé plusieurs attaques ennemies. En dernier lieu, sous l'impulsion éclairée et énergique de son chef, le colonel Cluzeau, s'est porté avec son entrain et son ardeur traditionnels A l'attaque de fortes positions ennemies qu'il a enlevées dans un élan superbe. A atteint tous ses objectifs, capturant plus de 400 prisonniers, de nombreuses mitrailleuses, des engins de tranchée et un très abondant matériel.

Signé : DEBENEY ».

Avec cette deuxième citation à l'ordre de l'armée, la Fourragère aux couleurs de la Croix de guerre est conférée au régiment.

Récompenses pour faits individuels de bravoure

LÉGION

D'HONNEUR

BÉRANGER (Joseph), sous-lieutenant : « Officier d'une bravoure remarquable, véritable entraîneur d'hommes. S'est récemment distingué en menant une opération offensive avec un entrain et une énergie exceptionnels; a mis hors de combat de sa main un Allemand et a été grièvement blessé au cours de l'action. Trois blessures antérieures; deux citations ».

GRANGE (Claude), capitaine, commandant la 9" compagnie : « Admirable officier qui, depuis le début de la campagne, a donné à tous l'exemple du courage et des plus belles vertus militaires. A su obtenir de ses hommes le plus grand dévouement, faisant de sa compagnie une unité de premier ordre.


Exécutant avec son groupe un mouvement difficile, s'est maintenu avec ténacité sur une position très exposée, montrant en cette circonstance les plus belles qualités d'un chef. Trois citations ».

AUCH (Emile), capitaine, commandant la lIe compagnie : « Officier animé des plus beaux sentiments, véritable entraîneur d'hommes. Lors d'une récente attaque, commandant une compagnie d'assaut, dans un élan magnique a enlevé sa troupe sur la position assignée, où il a combattu toute la journée. A été grièvement blessé en poussant une reconnaissance hardie en vue de l'organisation de la défense du terrrain conquis. Une citation ».

TEYSSIER (Louis-André), lieutenant, commandant la 68 compagnie : « Officier d'une vaillante ardeur. Au cours d'un combat, a conduit sa compagnie à l'assaut des positions ennemies énergiquement défendues. Par son exemple personnel, l'habileté des dispositions prises, a enlevé son objectif d'un seul élan et a installé sa compagnie à plusieurs centaines de mètres en avant de la limite assignée. A été grièvement blessé, cinq jours après l'attaque, après avoir assuré l'organisation du terrain conquis.

Une citation ».

NOELLAT (Jean), sous-lieutenant : « Brillant officier, d'une bravoure magnifique et d'une énergie admirable. Le 8 août IgIS, après avoir franchi une rivière à la.

nage en tête de sa compagnie, a entraîné hardiment un groupe de volontaires à l'assaut d'un nid de mitrailleuses ennemies.

Grièvement blessé pendant l'action, n'a quitté son commandement qu'à bout de forces et sur l'ordre formel de son commandant de compagnie. Après avoir été évacué sur le poste de secours, est allé à plusieurs reprises solliciter du commandement le ravitaillement en munitions de lâ compagnie et de la section de mitrailleuses. Une citation x.

DAGRON (Maurice), sous-lieutenant : « Officier de premier ordre qui a obtenu le maximum de ses hommes gtâce à son exemple, et fait l'admiration du régiment par son courage infatigable et sa haute valeur morale. Commandant le peloton du canon de 37 et des mortiers d'acçompagnement, a fait preuve d'une magnifique bravoure au cours de l'offensive du 8 août 1918, en conduisant ses pièces sur la rive opposée d'une rivière, malgré le feu violent de mitrailleuses, immédiatement derrière les compagnies d'assaut. A été grièvement blessé en traversant les marais qui bordent la rivière. Une blessure antérieure; une citation ».

MULLER (Pierre), capitaine (Croix décernée sur le champ de bataille).


MÉDAILLE

MILITAIRE

CABIRO (Henri), soldat.

CHÊNE (Henri), soldat.

LESBARRÈRE (Alexis), soldat. 1 MANTOUX (Jean), soldat : « Brave et excellent soldat, toujours au poste le plus dangereux. Au cours d'une patrouille en avant des lignes, a été grièvement blessé ».

ALLIES (Vincent-François), soldat : « Excellent soldat mitrailleur. Très calme et très brave au feu. A été grièvement blessé dans l'accomplissement de son devoir ».

CLÉMENT (Pierre), soldat de la 5e compagnie : « Bon soldat, brave et dévoué. S'est porté à l'attaque des positions ennemies avec un entrain admirable et a été grièvement blessé au cours de la progression ».

LACROIX (Antoine), adjudant : « Sous-officier de haute valeur qui, depuis le début de la campagne, a montré les plus belles qualités de courage et d'énergie. Lors d'une récente attaque, a été superbe d'allant et a entraîné sa section à l'assaut dans un mouvement irrésistible.

S'est maintenu ensuite dans une position difficile avec une grande ténacité. Trois citations ».

FAVRIER (Marcel), soldat : « Excellent soldat, plein de courage et d'énergie. A été grièvement blessé alors que, sous un violent bombardement, il assurait son service de guetteur dans un poste avancé ».

DUVAL (Félicien), caporal : « Très brave gradé. Toujours volontaire pour les missions périlleuses. A été grièvement blessé en se portant à l'attaque des positions ennemies ».

CHOPIN (Louis), soldat : « Excellent soldat, d'une bravoure remarquable. S'est porté courageusement à son poste de combat et a été blessé grièvement au cours de la progression de son unité ».

BOCQUIER (Jacques), soldat : « Excellent soldat, très courageux. S'est élancé bravement à l'assaut des positions ennemies et a été grièyement blessé au cours de l'action. Une blessure antérieure ».


VILLARD (Joseph), sergent de la l le compagnie : « Sous-officier d'un courage exceptionnel et d'une énergie admirable. Déjà deux fois cité à l'ordre pour sa belle conduite au feu.. S'est fait remarquer à nouveau au cours des récentes opérations par sa vaillance et son sang-froid. A été grièvement blessé en donnant le plus bel exemple à ses hommes ».

GUIRAL (Charles), soldat : « Soldat d'élite. Au cours des récentes attaques, son groupe étant arrêté par une mitrailleuse allemande, s'est porté spontanément en avant pour ajuster son tir et a mis hors de combat plusieurs ennemis et permis ainsi à son unité de reprendre la progression. Une citation ».

RACHELLI (Charles), adjudant-chef : « Sous-officier qui a fait preuve, au cours de nombreux combats, d'exceptionnelles qualités de bravoure, d'énergie et de sang-froid. Dernièrement, a enlevé sa section à l'assaut avec un entrain superbe; s'est porté au delà de ses objectifs et a organisé les positions conquises. Deux blessures. Une citation ».

CHAMBE (Louis), soldat : « Soldat très brave, ayant toujours fait preuve *de sang-froid et d'esprit de sacrifice dans les engagements auxquels il a pris part. A été grièvement blessé à son poste de combat ».

BONNOTTE (Charles), adjudant-chef : « Excellent sous-officier et chef de section de premier ordre; modèle de courage et d'énergie, exerçant une très grande influence sur ses soldats. Au cours d'une attaque récente, s'est particulièrement distingué par son héroïque exemple et son complet mépris du danger en entraînant sa section à l'assaut d'une position ennemie très solidement organisée. A été très grièvement blessé. Deux citations. Une blessure antérieure ».

DUMOULIN (Joseph), caporal : « Excellent gradé, très dévoué et très brave. A été blessé grièvement à son poste de combat ),.

ECHALLIER (Jean-Baptiste), sergent : « Brillant sous-officier, superbe de calme et de sang-froid. A été blessé grièvement à son poste de combat. Une citation ».

CEDAT (Paul-Régis), adjudant : « Sous officier héroïque, d'une bravoure légendaire. A été blessé grièvement le 8 août 1918. Une citation ».

LABITTE (Antoine), soldat : « Excellent soldat, très brave. A été grièvement blessé le 8 août 1918, à son poste de combat. Une blessure antérieure, Une citation ».


GIOVAMANGELI (Etienne), soldat : « Très bon soldat, dévoué et courageux. A été blessé grièvement le 8 août I9I8 ». ,

DOLO (Jean-Marie), soldat de la 98 compagnie : « Brave soldat. A été grièvement blessé le 8 août 1918 en se portant à l'assaut des positions ennemies ».

MARTINET (Jean-Baptiste-Henri), caporal de la I08 compagnie : « Excellent gradé, brave et plein d'allant, s'est toujours très bien conduit dans toutes les affaires auxquelles il a pris part.

A été grièvement blessé le 8 août 1918, en faisant son devoir.

Une citation ».

GIROT (Albert), soldat de la Ire compagnie : « Excellent soldat, brave et calme au feu, très dévoué. A été grièvement blessé le 8 août 1918. Une blessure antérieure ».

COREA (Jean), soldat : « Soldat diun courage magnifique et d'une énergie farouche, ayant le plus profond mépris du danger. Le 8 août 1918, sous de violentes rafales de mitrailleuses et un bombardement intense de l'artillerie ennemie, s'est jeté à la nage dans une rivière pour lancer une passerelle afin d'assurer le passage de sa compagnie. Après des efforts inouïs, a aidé des camarades à établir la passerelle, vingt-trois fois rompue; a porté secours à des hommes blessés tombés dans la rivière et emportés par le courant.

D'une abnégation absolue, s'est dévoué jusqu'au moment où, épuisé par la fatigue, il a coulé lui-même au fond de la rivière.

Sorti de l'eau, a dû être évacué sur le poste de secours ».

BOULIC (Joseph), soldat : « Soldat d'élite, d'une bravoure légendaire. Volontaire pour toutes les missions périlleuses. Le 8 août 1918, sous de violentes rafales de mitrailleuses et un bombardement intense de l'artillerie ennemie, s'est jeté à la nage dans une rivière, entraînant avec lui toute la liaison du commandant de compagnie, pour lancer une passerelle afin de permettre à l'unité de franchir le cours d'eau. A facilité ensuite le passage des hommes en les soutenant et a retiré de l'eau des camarades blessés. D'une abnégation absolue, s'est dévoué jusqu'au moment où il a été lui-même gravement atteint. Une citation ».


A L'ORDRE

DE L'ARMÉE

DE BOISSONNEAUX DE CHEVIGNY, capitaine, commandant le Ier bataillon : « Capitaine commandant un bataillon, a donné un bel exemple de courage en se portant, sous un bombardement violent d'obus de gros calibre, au secours d'un groupe enseveli sous un abri effondré. Par son sang-froid, a rétabli le calme dans sa troupe jusqu'au moment où il a été abattu par l'éclatement d'un projectile qui l'a blessé très grièvement ».

TONNEAU (Henri,) caporal de la N8 compagnie : « Caporal d'un moral très élevé et d'un courage au-dessus de tout éloge, exemple de bravoure pour toute sa compagnie.

Blessé mortellement à son poste de combat le 13 juin 1918, s'est écrié au moment où son capitaine s'approchait de lui : « Dites à ma mère que mon regret est de ne pas avoir vengé mon frère! ».

COCHETEAU (Albert), caporal de la 66 compagnie : « Excellent soldat, d'un moral élevé, ayant un grand ascendant sur ses camarades. S'est élancé avec un grand courage à l'attaque des positions ennemies au combat du 12 juillet 1918, au cours duquel il a été grièvement blessé »..

PELUD (Léon), chef de bataillon, commandant le 3e bataillon : « Officier supérieur d'une haute valeur militaire et doué des plus belles qualités morales. Entraîneur d'hommes, a fait de son bataillon une unité de premier ordre. A conduit avec science et bravoure son bataillon à l'attaque du 12 juillet IgIS. Chargé d'une manœuvre délicate sur un point important, a atteint ses objectifs d'un seul élan, malgré des pertes sensibles; s'est accroché à la position avec une ténacité admirable et n'a rien cédé du terrain conquis ».

MARMET (Pierre-Constant), capitaine adjudant-major : « Officier du plus grand mérite. Au front depuis le début de la guerre, A eu maintes fois l'occasion de faire preuve des plus brillantes qualités militaires. Au cours de l'attaque du 12 juillet 1918, s'est tenu constamment et de sa propre initiative aux endroits les plus exposés, pour surveiller et assurer les liaisons des unités et tenir le commandant du bataillon au courant de la progression de l'attaque. S'est dépensé jusqu'au moment où la position conquise a été solidement organisée. Trois blessures; déjà cité à l'ordre de l'armée ».


RAULT (Emile), capitaine, commandant la IO. compagnie ; « Le 12 juillet 1918, commandant une compagnie d'assaut, a entraîné dans un élan superbe sa troupe, qui dépassa son objectif. A-combattu toute une journée contre un ennemi entreprenant. Blessé d'un éclat de grenade, a conservé pendant quarantehuit heures son commandement après avoir été pansé, ne consentant à se laisser évacuer qu'après la relève normale de sa compagnie ».

DOLLINGER (Michel), sous-lieutenant de la 69 compagnie « A été blessé très grièvement le 12 juillet 1918, au moment où à la tête des vagues d'assaut il donnait à tous le plus bel exemple du plus grand sang-froid et du plus beau courage ».

HUBERT (Louis), sous-lieutenant de la 79 compagnie : « Au combat du 12 juillet 1918, chargé de l'enlèvement d'un point d'appui le plus fortement organisé et auquel le commandemeht attachait la plus grande importance, a enlevé le groupe de 'liaison dont il avait le commandement à l'assaut de ce point d'appui, avec une décision et un allant qui lui ont permis de le réduire rapidement et sans trop de pertes. Par sa manœuvre habile, a permis la capture de nombreux prisonniers et mitrailleuses. Déjà cité ».

LENFANT (Léopold), sous-lieutenant de la 3e compagnie de mitrailleuses : « Le 12 juillet 1918, commandant une section de mitrailleuses, est arrivé sur la position conquise avec un personnel très réduit, a mis aussitôt ses pièces en batterie sous un violent bombardement, servant lui-même une pièce. A ouvert le feu sur des groupes ennemis en fuite, auxquels il a infligé de lourdes pertes, et a continué pendant deux jours à harceler l'ennemi, donnant ainsi à la troupe un exemple moral remarquable. Officier d'une bravoure peu commune, d'un dévouement et d'une conscience à toute épreuve ».

DUFY (Joannès), sergent de la Se compagnie : « Sous-officier d'une bravoure exceptionnelle. Au front depuis le début de la campagne. Au combat du 12 juillet 1918, a conduit un groupe de nettoyeurs avec une audace et un entrain remarquables, et a capturé de nombreux prisonniers. S'est ensuite, porté sur l'objectif pour coopérer à son organisation. A poussé en avant des lignes une reconnaissance et s'est emparé d'une mitrailleuse ennemie. Une blessure, trois citations ».

DUMONT (François), caporal de la "ge compagnie : « Gradé d'un dévouement inlassable et d'une intrépidité exceptionnelle. A plusieurs reprises, et même en plein jour, a traversé un glacis battu par les tirs de mitrailleuses pour aller, entre les lignes et dans les trous d'obus, panser et relever les blessés, entraînant les brancardiers par sa bravoure ».


GUILLEBASTRE (Noël), sergent de la 7e compagnie : cc Sous-officier d'élite. Au cours du combat du 12 juillet 19x8, a brillamment enlevé sa section à l'assaut des positions ennemies et l'a conduite sur son objectif malgré de vives résistances.

A organisé rapidement le terrain conquis. A été gravement blessé à la face le 13 juillet, alors qu'il observait l'ennemi au cours d'un violent bombardement des lignes. Une blessure, trois citations antérieures ».

LAMABLE (Jean-Louis), caporal de la 3e compagnie de mitrailleuses : « A entraîné sa pièce dans un élan superbe avec la première vague d'assaut, qu'il a dépassée, et a mis en batterie en terrain découvert. A beaucoup aidé la progression du bataillon en contrebattant les mitrailleuses ennemies. N'ayant plus de cartouches, s'est défendu à la grenade et au mousqueton sur la position conquise. S'est emparé d'une mitrailleuse allemande qu'il a retournée contre l'ennemi. A ramené avec peine, sous un tir de barrage une de ses pièces détérioriée pour l'échanger contre une autre mitrailleuse allemande et a repris position sur la nouvelle ligne ».

VANÇON (Edouard), caporal de la 3e compagnie de mitrailleuses : « Caporal mitrailleur, chef de pièce modèle, d'un courage et d'une bravoure légendaires. Au cours de l'attaque du 12 juillet 1918, faisant partie d'une vague d'assaut, a mis lui-même sa pièce en batterie, seul pour réduire un groupe ennemi, permettant ainsi à l'infanterie de progresser. A ensuite rejoint son unité, atteignant en même temps qu'elle l'objectif assigné. Une blessure, une citation antérieure i).

BRUN (Arthur), soldat de la compagnie hors rang : « Soldat radiotélégraphiste d'un courage remarquable. Au cours du combat du 12 juillet 1918, a assuré son service d'une manière digne d'éloges. Tombé glorieusement pour la France le 13 juillet 1918, en portant secours à des camarades blessés ».

CHANTELOUVE (Joannès), soldat de la lIe compagnie : « Fusilier-mitrailleur d'un entrain remarquable. Au cours de l'attaque du 12 juillet 1918, s'est porté en avant du groupe auquel il appartenait pour réduire un îlot ennemi, dont il a mis en fuite les occupants ».

HOUTTE (Paul), soldat de la 6e compagnie : « Soldat d'élite, modèle de courage et de dévouement. Au cours du combat du 12 juillet 1918, a fait l'admiration de ses chefs et de ses camarades, les entraînant par son exemple à l'assaut des positions ennemies. Blessé mortellement au cours de l'action. Une citation antérieure ».


DANIEL (Robert), soldat de la IOe compagnie : « Agent de liaison d'un dévouement absolu, souvent mis à l'épreuve. Le 12 juillet 1918, chargé d'apporter au chef de bataillon un renseignement important sur la situation de sa compagnie, a été très grièvement blessé au cours de sa mission.

A deux camarades accourus pour le relever, a remis le pli dont il était porteur, en disant : « Allez d'abord porter le papier au commandant, c'est plus pressé! vous viendrez me chercher après! n.

MÉDARD (Albert), soldat de la 28 compagnie de mitrailleuses : « Modèle de courage. Au combat du 12 juillet 1918, a fait l'admiration de ses chefs et de ses camarades. Armurier d'une pièce en batterie, tirait sur l'ennemi à coups de mousqueton.

Glorieusement tombé pour la France au cours de l'action ».

BLANGIER (Robert), sous-lieutenant de la 66 compagnie : « Au cours du combat du 12 juillet 1918, a vaillamment entraîné sa section à l'assaut des positions ennemies, sous un feu violent de mitrailleuses. Par une lutte opiniâtre, a fait tomber de nombreux nids de résistance, permettant la progression de l'attaque, la capture de nombreux prisonniers et l'enlèvement de trois mitrailleuses. A été gravement blessé le 17 juillet, après avoir assuré pendant cinq jours après l'attaque le commandement de sa section sur le terrain conquis et terminé l'organisation de la position. Une citation antérieure ».

BERNARD (Ambroise), capitaine, commandant le IER bataillon : « Commandant un bataillon d'attaque, le 23 juillet 1918, a montré autant d'habileté dans la préparation du mouvement que de vigueur dans l'exécution. Un feu violent de mitrailleuses l'ayant empêché d'atteindre l'objectif assigné le jour même de l'attaque, a montré la plus heureuse initiative en préparant dans la nuit la reprise du mouvement avec ses seuls moyens. A recommencé l'attaque le lendemain à la pointe du jour, sans artillerie, sans renforts. A atteint et dépassé l'objectif sur tout le front d'engagement. Officier de la plus haute valeur, doué de toutes les qualités du chef. Deux citations antérieures ».

DURET (Claudius), lieutenant de la 2e compagnie : « Officier d'une bravoure légendaire, d'une haute valeur morale et professionnelle. Le 23 juillet 1918, au cours d'une attaque, a exalté le courage de ses hommes par un héroïque exemple et son admirable mépris du danger. A été mortellement blessé en entraînant magnifiquement sa section à l'assaut d'un nid de résistance ennemi solidement organisé et défendu par deux mitrailleuses. Deux citations antérieures ».


TEZENAS DU MONTCEL, sous-lieutenant, commandant la 36 compagnie : A brillamment commandé sa compagnie au cours des attaques des 23, 24 et 25 juillet, à Mailly-Raineval. A fait preuve d'un grand courage et d'un magnifique allant en l'entraînant vigoureusement à l'assaut des positions ennemies, d'intelligence manœuvrière et d'initiative heureuse en la portant au point où sa présence était le plus nécessaire ».

TEILLAT. (René), soldat de la 2" compagnie : « Soldat d'élite, d'une bravoure légendaire. Le 8 août 1918, sa compagnie ayant franchi un cours d'eau sous de violentes rafales de mitrailleuses et un feu intensif de l'ennemi, n'a pas hésité à se jeter à la nage, entraînant avec lui toute la liaison du commandant de compagnie, pour établir une passerelle, malgré un feu meurtrier qui a mis la plupart de ses camarades hors de combat ».

CHALUMEAU (François), adjudant de la Ire compagnie de mitrailleuses : « Chef de section mitrailleur de haute valeur. Le 8 août 1918, a puissamment aidé par ses feux le passage d'une rivière. A réussi, après de pénibles et héroïques efforts, à traverser la rivière sur une passerelle plusieurs fois détruite et balayée par les mitrailleuses ennemies ».

GAY (Jules), adjudant de la Ire compagnie : « Chef de section d'une grande valeur. Le 8 août 1918, au cours d'une reconnaissance, a capturé trois prisonniers et une mitrailleuse. S'était déjà distingué le 23 juillet, en prenant vingtcinq Allemands et deux mitrailleuses ».

HERMET (Hippolyte), sergent de la ze compagnie : « Excellent sous-officier, d'un courage héroïque. Le 8 août 1918, s'est jeté à la nage dans une rivière pour réparer une passerelle détruite; a renouvelé cet acte plusieurs fois, a porté secours et a sauvé des hommes tombés dans la rivière. A été blessé, puis tué en entraînant ses hommes à l'assaut des positions ennemies ».

DANIEL (Théodore), soldat de la Ire compagnie : « Exemple de bravoure. Le 8 août 1918, tenant une tête de pont sur la rive Est d'une rivière, a assuré une liaison constante avec son commandant de compagnie. A traversé plusieurs fois la rivière sous un feu violent et meurtrier de mitrailleuses ».

GENTON (Gabriel), soldat de la 2e compagnie : « Le 8 août 1918, sous de violentes rafales de mitrailleuses et un bombardement intense de l'artillerie ennemie, s'est jeté à la nage dans une rivière pour rétablir une passerelle détruite. A été très grièvement blessé après avoir accompli sa mission ».


LURIE (Cerf), caporal fourrier de la 2" compagnie : « Le 8 août 1918, sous de violentes rafales de mitrailleuses et un bombardement intensif d'artillerie, s'est jeté à la nage dans une rivière, entraînant un groupe de volontaires pour le lancement d'une passerelle. A sauvé des camarades blessés, emportés par le courant. Très grièvement blessé au cours de l'action ».

TOSTIVINT (Joseph), soldat de la 26 compagnie : « Soldat d'élite. Le 8 août 1918, sous de violentes rafales de mitrailleuses et un bombardement intensif d'artillerie, s'est jeté à la nage dans une rivière pour rétablir une passerelle disjointe.

A réussi à accomplir sa mission et à porter secours à des camarades grièvement blessés, tombés dans le cours d'eau et emportés par le courant ».

KEITA DUMBA, soldat de la 2e compagnie : « Le 8 août 1918, sous de violentes rafales de mitrailleuses et un bombardement intensif d'artillerie, s'est jeté à la nage dans une rivière, entraînant un groupe de volontaires pour le lancement d'une passerelle. A sauvé des camarades blessés, emportés par le courant. Très grièvement blessé au cours de l'action ».


CHAPITRE XII

ATTAQUE DES ÉPARGES OPÉRATIONS sur les HAUTS=de=MEUSE (22 Août au 19 Octobre 1918)

Le 22 août, le régiment quitte définitivement la Somme et est transporté par voie ferrée dans la région nord de Joinville (Haute-Marne).

Après une période de repos de quinze jours, il est enlevé en camions-autos et il débarque le 6 septembre à Sommedieue (Meuse). Jusqu'au n septembre, il stationne dans les camps de la région boisée située au nord-est du village.

Depuis quelque temps déjà, l'armée américaine, qui occupe le secteur de la Meuse, prépare une forte action offensive de part et d'autre de Saint-Mihiel pour s'emparer de la ville et réduire la fameuse « hernie ».

La 15e division d'infanterie coloniale est appelée à participer à cette action qui doit se déclencher le 12 septembre.

Placée à l'extrême gauche du front d'attaque, elle a pour mission de s'emparer des crêtes célèbres des Eparges et de rejeter l'ennemi dans la plaine de la Woëvre. Les hauteurs importantes qu'elle doit arracher aux Allemands ont été le théâtre, pendant une partie de l'année 1915, de luttes épiques et d'efforts sanglants sans cesse renouvelés. Cette terre a été arrosée du sang de milliers de braves Français et elle a vu fleurir une moisson d'héroïsme ; le Se colonial, comme les autres régiments de la division, est fier d'être choisi pour conquérir ce sol sacré et venger les braves qui sont tombés glorieusement pour sa défense.

Dans la journée du 10 septembre, les reconnaissances préalables sont effectuées et, dans la nuit du 11 au 12, les unités prennent leur place dans le dispositif d'attaque.

La préparation d'artillerie commence le 1 1, à 23 heures.


En l'absence du colonel Cluzeau, le régiment est mm, mandé par le chef de bataillon Louis Braive, adjoint au

OPÉRATIONS DES 12 ET IJ SEPTEMBRE 1918

chef de corps. Rassemblé dans les bois à l'est de la tran- chée de Calonne, il a pour mission, le 12 : j 1° De se porter par la vallée du Long-eau, en suivant le : mouvement du 26 colonial, sur la base de départ constituée JI par la lisière sud de Saint-Rémy, la partie sud de la tranchée de Brême et le boyau de la Sardine;


2° Partant de cette base de départ, d'attaquer et d'enlever le bois Bouchot, Belhaiebois et s'arrêter sur les pentes orientales des Hauts-de-Meuse.

L'heure H étant 8 h. 30, le régiment doit attaquer en partant de sa base de départ à 11 h. 30.

Conformément au plan d'engagement, les bataillons s'ébranlent à 9 heures dans l'ordre suivant, pour commencer la marche d'approche qui doit les conduire à leur base de départ : bataillon Grossard, bataillon Pêlud, bataillon Chauvin (réserve de régiment).

Les bataillons gagnent, en formations diluées, le village des Eparges, où s'arrête le bataillon Chauvin. Les deux autres franchissent le Longeau et progressent le long des pentes ouest de la croupe des Eparges, en angle mort par rapport aux positions allemandes de cette croupe. Arrivés au ravin des Chenottes, ils sont forcés de stopper, le 26 colonial n'ayant pu franchir le ravin de la Gentille-Femme, à cause des mitrailleuses allemandes placées à la naissance de ce ravin et tirant vers le sud-ouest. L'arrêt se prolonge jusqu'à ce que la progression des unités voisines ait permis la reprise du mouvement en avant par le 2e R. I. C., qui s'empare de Saint-Remy et, conversant vers l'est, attaque les tranchées de Breslau et de Brème.

Les bataillons Grossard et Pêlud suivent le mouvement et gravissent à leur tour les pentes de la côte Amaranthe.

A la tombée de la nuit, ils sont à leur base de départ, la compagnie de gauche du bataillon Grossard faisant crochet vers le nord, pour faire face au bois que le 2e colonial n'a pu encore nettoyer et qui est tenu par l'ennemi. Après un petit combat à la grenade à la lisière de ce bois, tout s'apaise, la nuit interrompant le combat.

Au soir, le poste de commandement du chef de corps est poussé à Saint-Remy. Le détachement de liaison avec la 26e division d'infanterie américaine à notre droite, commandé par le sous-lieutenant Sidler, est à l'ouvrage de la Pieuvre.

Le 13, à la pointe du jour, les bataillons poussent de fortes patrouilles vers le sud-est et les compagnies s'ébranlent en petites colonnes par un. Le 2e colonial, en pénétrant dans le bois à l'est du boyau de la Sardine, libère la gauche du bataillon Grossard. Toutefois, les mitrailleuses ennemies, placées à la lisière du bois, contrarient l'avance de ce bataillon. L'appui de l'artillerie est demandé et


cent cinquante coups de 75 sont tirés vers l'emplacement présumé. Les mitrailleuses disparaissent et la progression reprend. Le bataillon Pêlud, qui a marché sans incident pendant ce temps-là, se trouve en échelon en avant et à droite; ces unités de droite sont elles-mêmes les plus avancées parce qu'elles cheminent en terrain découvert, à la lisière sud-est des bois. Enfin, le détachement Sidler est encore plus avant, la marche rapide de la 26e D. I. U. S.

facilitant son mouvement par le fond même de la vallée, il gagne rapidement Dommartin-la-Montagne, puis la ferme Longeau.

A 10 h. 30, sans avoir rencontré de résistance sérieuse, le bataillon Pêlud atteint la ligne fixée comme ligne de résistance en fin de combat; le bataillon Grossard atteint cette ligne à 10 h. 45. Mais entre temps arrive l'ordre de porter la ligne de résistance au bas des côtes de Meuse, en appuyant la gauche à Herbéville et en occupant Hannonville-sous-les-Côtes.

Cet ordre est exécuté par le bataillon Grossard, qui est accueilli à Hannonville par les cris de joie de trois cents habitants (femmes et enfants) que l'ennemi, en évacuant le village le matin même, n'a pas eu le temps d'emmener.

Dans l'après-midi, le poste de commandement du chef de corps est transféré sur la crête orientale des Hauts-deMeuse.

Conformément aux ordres reçus du commandement, le bataillon Grossard envoie un fort détachement en reconnaissance vers l'est ; ce détachement occupe sans coup férir Doncourt-aux-Templiers, inoccupé et vide d'habitants, et pousse des patrouilles jusqu'au bois des Hautes-Epines, où le contact est repris avec l'ennemi. Le bataillon Pêlud envoie également un fort détachement par Avillers jusqu'à Woel, inoccupé, et Joinville, occupé par une compagnie allemande, deux compagnies hongroises et des mitrailleuses qui se retirent à l'approche des nôtres. Ce détachement revient se fixer à Avillers. En outre, une reconnaissance d'officier (sous-lieutenant Sidler) est envoyée vers Thillot et Saint-Maurice-sous-les-Côtes pour rétablir la liaison avec la 26e D. I. U. S. ; elle établit, à Thillot-sous-les-Côtes, là liaison, non avec cette division, mais avec des cuirassiers à pied qui viennent d'arriver dans le village.

En résumé, l'opération menée par le régiment a consisté surtout en une marche d'approche des plus délicates qui a


OPÉRATIONS DES 12 ET 13 SBPTFMBRE 1918


duré toute la journée du 12. Le 13, l'ennemi ayant évacué ses positions, la manœuvre n'a été qu'une marche sous bois, exécutée comme à l'exercice. Le 14 au matin, le régiment était prêt, si l'ordre en avait été donné, à entamer la poursuite dans la Woëvre. Sa formation était la suivante : un bataillon en première ligne à Hannonville, avec avant-garde à Doncourt-aux-Peupliers, deux bataillons en deuxième ligne rassemblés sur la crête des Côtes de Meuse, avec flanc-garde à droite d'Avillers.

Les hommes ont marché avec leur entrain habituel, malgré deux nuits au bivouac et un mauvais temps persistant pendant toute la première journée de l'opération. Celle-ci fait le plus grand honneur aux cadres, si l'on songe que cette marche d'approche si dangereuse, suivie d'une longue progression sous bois, a été exécutée avec une perte de vingt-deux blessés.

Le régiment n'a fait qu'une quinzaine de prisonniers, il n'a pas été pris de canons lourds ou de campagne, mais seulement un canon de 57 rn/m et quelques mitrailleuses. Par contre, un butin important a été trouvé dans les nombreux abris abandonnés, à Saint-Remy, Hannonville-sous-lesCôtes et Doncourt-aux-Templiers.

15 au 16 Septembre Le 15 septembre, le régiment est relevé sur les positions conquises par des éléments de la 26e D. I. U. S. et, à son tour, il va remplacer dans le sous-secteur au nord le 59e régiment américain.

A 15 heures, la relève est terminée et les unités du régiment sont réparties de la façon suivante : le bataillon Bernard (ier) est échelonné en profondeur sur le front Watronville-Haudiomont; le bataillon Chauvin (71e B. T. S.) occupe, dans la même formation, la partie du secteur comprise entre Haudiomont et le ravin au nord de Mont-sousles-Côtes; le bataillon Pêlud (3e), en réserve de régiment, stationne au bivouac dans la région Bernamant - bois des Chanoines (tranchée de Calonne) ; le bataillon Grossard (2e), en réserve de division, est au camp d'Hinvaux, au nord-est de Sommedieue.

Le secteur est relativement calme. Nos premières lignes courent au pied des Côtes de Meuse, où les villages sont organisés en solides points d'appui. Le bataillon Chauvin occupe avec une compagnie le village de Manheulles, où


cette unité est complètement isolée à deux kilomètres dans la plaine de Woëvre.

L'ennemi bombarde fréquemment tous ces villages, mais la faible densité d'occupation rend les pertes peu sensibles.

Le 21 septembre, le sous-secteur occupé par le régiment est légèrement décalé vers le nord. Dans la nuit, une rencontre de patrouilles, au cours de laquelle l'attitude de nos hommes a été admirable, nous permet de capturer un prisonnier.

Pour tromper l'ennemi, le tenir en éveil sur le front de la Woëvre, pendant qu'une grande offensive se déroulera à l'ouest de la Meuse, et aussi pour obtenir des renseignements précis sur son ordre de bataille, le commandement décide que, le 26 septembre, des démonstrations d'artillerie, accompagnées de coups de main, auront lieu sur tout le front de Verdun à Pont-à-Mousson.

Le régiment est chargé de préparer une opération de ce genre sur le front occupé par la division.

26 Septembre Coup de main du Bois de Manheulles Conformément à l'ordre général n° 343 ST de l'I. D. 15, le régiment doit exécuter, le 26 septembre, à 6 heures du matin, un gros coup de main sur le bois de Manheulles, avec mission de s'emparer en premier lieu de la tranchée des Embusqués et, en second lieu, si possible, de l'ouvrage des Clairs-Chênes et de la tranchée des Anges.

Ultérieurement, il est décidé que l'objectif éventuel (ouvrage des Clairs-Chênes) ne sera attaqué que si la prise du premier objectif (tranchée des Embusqués) ne procure pas de prisonniers.

L'opération doit être appuyée par l'artillerie organique de la division et par un groupement de quatre compagnies de mitrailleuses. Elle doit être exécutée par deux compagnies du 71e B. T. S. et une compagnie du 3e bataillon.

Les troupes d'attaque sont placées sous les odrres du chef de bataillon Pêlud, commandant le bataillon réserve de régiment. D'après le plan établi par le colonel Cluzeau, commandant le régiment et approuvé par l'autorité supérieure, les deux compagnies sénégalaises, commandées par les capitaines Jean-Baptiste et Larre, doivent attaquer la tranchée des Embusqués de front, en partant de la base « Voie


ferrée - tranchée du Ravin » ; la Id compagnie, commandée par le capitaine Rault, doit partir de Manheulles, poste avancé tenu par le 6e colonial, et prendre la tranchée des Embusqués à revers. -

COUP DE MAIN DU 26 SEPTEMBRE 1918

Les deux nuits qui précèdent l'attaque sont consacrées à pratiquer des brèches dans le fouillis de fils de fer qui il encombre le « no man's land », entre nos premières lignes et la lisière ouest du bois de Manheulles.


Un ordre ayant fait connaître que la préparation d'artillerie doit commencer à minuit, tout le dispositif est mis en place avant cette heure, pour éviter les pertes qu'une contrepréparation possible de l'ennemi pourrait nous faire subir.

En fait, un tir violent d'artillerie commence bien à minuit, mais c'est la préparation de la grande offensive à l'ouest de la Meuse, dans le secteur de la division, on n'entend de minuit à 6 heures qu'un tir lent exécuté par les douze pièces de l'A. L. C., tir qui prend les allures d'un harcèlement plutôt que d'une préparation. Les troupes d'attaque ne commencent à sentir l'appui de l'artillerie que vers l'heure H, quand l'A. C. D. entre en action.

Les tirs de neutralisation et d'aveuglement s'exécutent conformément aux prévisions, le tir du groupement de mitrailleuses est particulièrement efficace et contribue grandement à la réussite du coup de main, en formant encagement autour de la tranchée attaquée.

A 5 h. 30, la compagnie Rault s'élance à l'attaque, en partant de sa base de départ (lisière nord-ouest de Manheulles - tranchée de la Vase). Elle franchit environ six cents mètres sans difficultés et sans arrêt, mais elle est alors arrêtée par des mitrailleuses disséminées dans les boqueteaux de la Croizille et tirant à courte distance; elle doit interrompre sa progression pour manœuvrer ces îlots, puis traverser à la cisaille deux réseaux de fils de fer intacts à une centaine de mètres de la lisière du bois. Vers 8 heures, dès qu'elle a dépassé la ligne de faîte qui longe cette lisière un peu en dehors du bois, elle avance sans difficulté et pénètre à temps dans le bois pour opérer le coup de filet prévu.

A 6 heures, les deux compagnies sénégalaises se portent en avant en utilisant les brèches pratiquées par elles-mêmes dans les deux nuits précédentes et celles ouvertes par l'artillerie de 75, entre le Four-à-Chaux et l'échancrure du bois de Massenoue. Mais, une fois arrivées à la lisière du bois, elles trouvent les fils de fer intacts et leur progression sous bois vers la tranchée des Embusqués doit s'exécuter à la cisaille, très lentement. Au moment où elles viennent de s'engager dans le bois, l'artillerie allemande déclenche derrière elles un violent tir de barrage qui ne fait presque aucun mal.

Les occupants de la tranchée des Embusqués résistent énergiquement aux attaques convergentes de nos trois com-


pagnies tant que l'officier qui les commande reste debout; dès que celui-ci est blessé, les Boches se rendent avec une remarquable facilité. A 8 h. 30, toute la tranchée des Embusqués est en notre pouvoir ; le butin est important et les pertes minimes. Conformément aux ordres du commandement, la marche sur l'objectif éventuel n'est pas entreprise et les unités s'organisent sur la position conquise pour y passer la journée et se replier dans la soirée.

Cette stagnation de quelques heures ne laisse pas d'être assez coûteuse. L'ennemi, sans risquer aucune contreattaque, réagit violemment à plusieurs reprises avec son artillerie ; la majeure partie de nos pertes est due à ce tir.

Dans le courant de l'après-midi, les unités ayant pris part à l'attaque se replient progressivement par petits groupes, vers nos positions du C. R. Massenoue, après avoir détruit le butin qu'elles ne peuvent emporter.

En résumé, le coup de main, minutieusement préparé par le commandant Pêlud et très vigoureusement exécuté, réussit au delà de toute espérance, malgré la faiblesse des moyens d'artillerie mis en œuvre. Le nombre des prisonniers capturés atteint 118; en outre, 15 mitrailleuses sont ramenées dans nos lignes.

Pertes du 15 au 26 septembre : OFFICIER : 1 blessé.

TROUPE 39 hors de combat, dont 11 tués :

HUMBERT (Paul), sergent.

FORT (Jean), soldat.

MARC (Joseph), soldat.

BONNIOT (Léon), soldat.

MOSNIER (Louis), soldat.

BERGEY (Jules), soldat.

MATTEI (Joseph), soldat.

GENDRON (François), soldat.

DOR (Louis), soldat.

CANCE (Eugène), soldat.

BOUSQUET (Louis), soldat.

27 Septembre au 19 Octobre 1918 Le 27 septembre, à 2 h. 15, un de nos petits postes est attaqué par surprise par une douzaine d'Allemands commandés par un sous-officier. Le caporal Priest, de la 5e compagnie, sommé de se rendre par le sous-officier ennemi bondit sur lui et parvient à le désarmer; mais au cours de la lutte corps à corps, il se blesse lui-même avec son arme et est en outre atteint de deux balles tirées à bout portant. Ses blessures permettent à son adversaire de s'échapper, pendant que le feu, immédiatement ouvert par


la garnison et le fusil-mitrailleur du petit poste, met en fuite les autres assaillants.

Les journées qui suivent sont calmes ; des relèves entre les bataillons s'effectuent sans incidents dans le sous-secteur.

Le 13 octobre, à 5 h. 10, deux compagnies du 2e bataillon exécutent sur le bois de la Chabotte un coup de main très réussi, au cours duquel treize prisonniers et une mitrailleuse sont ramenés dans nos lignes. Cette opération est effectuée sans aucune perte.

Dans la nuit du 14 au 15 octobre, le régiment est relevé par le 138e R. I. U. S. et va cantonner dans la zone de Sommedieue.

Pertes du 27 septembre au 15 octobre : 8 hommes de troupe blessés.

Sont morts dans les hôpitaux des suites de leurs blessures :

FONLUPT (Victor), adjudant.

FRINGANT (Eugène), caporal. 1

Récompenses pour faits individuels de bravoure

LÉGION

D'HONNEUF

FOURÉ (Robert-Paul), capitaine : « Officier de grande valeur, qui a rendu des services distingués tant sur le front français qu'à l'Armée d'Orient. Au cours du combat du 12 septembre 1918, étant adjoint au chef de corps, a secondé celui-ci avec un zèle, un dévouement et une initiative remarquables, sans souci de la fatigue ni du danger, et a ainsi contribué pour une large part à l'exercice du commandement pendant une opération couronnée d'un plein succès. Trois blessures, deux citations ».

HENRION (Henri-Louis), capitaine : « Officier remarquable de courage et d'énergie. Au front sans interruption depuis le mois de juin 1915. A donné la mesure de ses brillantes qualités militaires en Champagne en 1915, sur la Somme en 1916, sur l'Aisne et à Verdun en 1917, et, en dernier lieu, sur la Somme et aux Eparges (juillet, août et septembre 1918). S'est vaillamment comporté au cours des derniers engagements de son bataillon. Deux blessures, trois citations ».


MÉDAILLE

MILITAIRE

NARRAN (Gaston), soldat de la 66 compagnie : « Excellent soldat, d'une belle attitude au feu. A été blessé grièvement à l'attaque du 12 septembre 1918 ».

POUZAT (Antoine), sergent de la 6e compagnie : « Brillant sous-officier. Blessé quatre fois au cours de la campagne, a su conserver un moral remarquable. A fait l'admiration de tous par sa bravoure, par son calme au feu et son énergie pendant l'attaque du 12 septembre 1918. Trois citations ».

Roy (Pierre), sergent : « Sous-officier d'une bravoure exemplaire, au front depuis le début de la guerre. S'est particulièrement distingué par son courage et son initiative pendant les opérations de juillet, août et septembre 1918. Deux citations ».

PoRRi (Antoine), sergent : « Sous-officier d'une très grande valeur, d'un courage poussé souvent jusqu'à la témérité; véritable entraîneur d'hommes, possédant un grand ascendant sur ses surbordonnés. A pris part à toutes les grandes affaires de la campagne et a constamment fait l'admiration de tous. Le 12 septembre 1918, a su maintenir par son exemple le plus grand ordre dans sa section, soumise à un bombardement violent. Deux blessures, quatre citations ».

RESSOT (Jean), soldat : « Soldat d'un courage et d'un dévouement au-dessus de tout éloge. Au front depuis le début de la campagne sans interruption, a assisté à toutes les affaires auxquelles a pris part le régiment. Volontaire pour toutes les missions périlleuses et agent de liaison d'une bravoure légendaire au bataillon. S'est particulièrement fait remarquer au cours des opérations sur la Somme en juillet et août 1918, et au combat des Eparges en septembre 1918. Deux citations ».

BLEIN (Pierre), sergent : « Sous-officier dévoué, intelligent, plein de courage et de sangfroid au combat. A pris part aux affaires de Lorraine en 1914, d'Argonne en 1915, de Lorraine et de Verdun en 1917, de la Somme en 1918. Blessé grièvement au combat du 12 juillet 1918,'a rejoint son unité à peine rétabli de sa blessure. A participé aux affaires des Eparges, en septembre 1918, avec sa bravoure habituelle. Deux citations ».


FONLUPT (Victor), adjudant de la IOe compagnie : « Excellent sous-officier. A été blessé grièvement en tête de sa section, le 26 septembre 1918, en marchant résolument sur un ennemi posté à la lisière d'un bois et retranché derrière un véritable réseau de défenses accessoires. Trois blessures antérieures. Une citation ».

BERTRAND (Jean), caporal de la 10e compagnie : « Très bon gradé, brave au feu et plein d'entrain. A été blessé grièvement, le 26 septembre 1918, en se portant résolument en avant contre un ennemi fortement retranché derrière un réseau de défenses accessoires ».

FRINGANT (Eugène), caporal de la 106 compagnie : « Excellent gradé, brave et énergique. A été blessé grièvement, le 26 septembre 1918, en se portant résolument en avant contre un ennemi fortement retranché derrière un redoutable réseau de défenses accessoires ».

PRIEST (Louis-Adrien), caporal de la 5e compagnie : « Vaillant gradé qui s'est distingué dans la nuit du 26 au 27 septembre 1918, au cours d'une attaque de son poste par une patrouille ennemie. Engageant une lutte corps à corps avec le chef du détachement, a réussi à désarmer son adversaire. A été blessé de deux balles de revolver pendant le combat. Une citation ».

A L'ORDRE

DE L'ARMÉE

GROSSARD (Jacques), chef de bataillon.

MAVEL (Pierre), sous-lieutenant.

DARSON (Jean), adjudant.

TURPIN (Jean), sergent.

GILET (Pierre), sergent de la IOe compagnie : « Sous-officier intrépide. Le 26 septembre 1918, a entraîné sa section à l'assaut des tranchées ennemies malgré un tir de mitrailleuses des plus violents. Personnellement, a engagé le combat avec un groupe qui refusait de se rendre et mis le commandant de la compagnie ennemie hors de combat, le capturant ainsi qu'une vingtaine d'hommes et deux mitrailleuses ».


CHAPITRE XIII

OPÉRATIONS sur la RIVE GAUCHE de la MEUSE et dans le Secteur de VERDUN-NORD (19 Octobre au Il Novembre 191,8)

Le 19 octobre, le régiment, qui a reçu l'ordre de se porter sur la rive gauche de la Meuse pour relever une unité américaine, se met en mouvement. Après une marche pénible de 25 kilomètres, tous les bataillons sont groupés aux bois Bourrus (ouest de Verdun), où ils arrivent vers 14 heures. Mais ils ne prennent que trois ou quatre heures de repos : à 18 heures, il faut repartir pour relever, dans la nuit même, un régiment américain au bois des Forges.

Cette nouvelle marche de 20 kilomètres est effectuée par une nuit noire et sous une pluie battante, dans le terrain à peine reconquis et désertique de la côte de l'Oie et du Mort-Homme, par des chemins affreusement défoncés et presque impraticables.

Les bataillons n'arrivent sur leurs emplacements que le 20, vers 4 heures du matin. Dans la journée, les reconnaissances du secteur sont effectuées et le soir même le régiment relève, en première ligne, le 132e R. I. U. S., sur la rive gauche de la Meuse, devant Vilosnes et Sivry.

Au cours de cette relève, qui a été l'une des plus pénibles de toute la guerre, nos soldats ont fait preuve d'un bon esprit et d'une endurance admirables. A l'énorme fatigue causée par une marche de 45 kilomètres exécutée en moins de vingt-quatre heures, s'ajoutait la souffrance morale due à la pluie continuelle et à l'impraticabilité des chemins dans lesquels nos hommes, enfonçant dans la boue jusqu'à mijambes, pouvaient à peine marcher. Il n'y eut pas un traînard.


Le secteur dans lequel se trouve le régiment est relativement calme. La Meuse et le canal, qui séparent nos premières lignes des positions allemandes, constituent deux fossés difficilement franchissables, les ponts ayant été détruits par l'ennemi lors de sa dernière retraite.

L'artillerie adverse exécute de temps à autre des tirs de harcèlement, dont plusieurs à obus toxiques ; dans la nuit du 26 au 27 octobre, un de ces tirs nous met trente hommes hors de combat. Depuis l'entrée en secteur, les pertes sont de : 1 officier blessé; 38 hommes hors de combat, dont 1 tué : CHAPEAU (Jules), soldat.

Opérations du 1er au 11 Novembre Passage de la Meuse Le Ier novembre, l'armée américaine exécute immédiatement à notre gauche une grande offensive entre Argonne et Meuse, offensive combinée avec l'attaque de l'armée Gouraud.

Le 3 novembre au soir, tout le régiment est alerté sur l'ordre du commandement, au reçu des renseignements tendant à faire croire que l'ennemi bat en retraite sur tout le front. Le rôle du Se colonial est de franchir la Meuse le plus tôt possible, de prendre Vilosnes et de rétablir le pont détruit.

La situation est à ce moment la suivante : le bataillon Grossard, renforcé d'une compagnie du bataillon Bernard (3e compagnie, commandée par le capitaine Sart), occupe la première position devant Vilosnes, avec trois compagnies en ligne et une compagnie en soutien. Le bataillon Bernard, en deuxième ligne, a une compagnie au bois Rond et une compagnie au bois d'En-Delà. Le bataillon Pêlud, réserve de division, est stationné au bois de Forges.

Le 4 novembre, des tentatives d'attaque sont exécutées par les Américains à gauche, les 6e et 2e régiments coloniaux à droite : elles échouent. Le régiment, établi devant la Meuse dont les ponts de Sivry et de Vilosnes sont détruits, est dans l'impossibilité d'agir tant qu'on n'a pas progressé à ses ailes.

Le 5 novembre, les Américains réussissent à passer la Meuse devant Brieulles et jettent un pont sur la rivière et le canal, à la lisière sud-ouest du bois de Châtillon. A droite, l'attaque des 6e et 2e R. I. C. échoue. Le bataillon Grossard


OPÉRATIONS DU 5 AU 7 NOVEMBRE 1918


a poussé le matin une reconnaissance sur Vilosnes, qui est fortement tenu par l'ennemi; la reconnaissance est arrêtée à la brèche du pont par des mitrailleuses boches : elle y passe la journée.

Le soir, vers 17 heures, la compagnie Sart, renforcée d'une section de la 6e compagnie mise à sa disposition, franchit la Meuse sur le pont américain de Brieulles ; elle se rabat vers l'est à travers le bois de Châtillon et s'avance dans la tranchée de Châtillon jusqu'à la route nationale n° 64; là, elle est arrêtée par le feu des mitrailleuses ennemies.

En même temps, la compagnie du bataillon Bernard qui occupe le bois Rond est poussée à la gauche du bataillon Grossard pour tenir la place de la compagnie Sart ; la compagnie qui est au bois d'En-Delà va au bois Rond.

Dans la nuit du 5 au 6 novembre, un détachement du génie, aidé par les pionniers du régiment, jette une passerelle sur la Meuse et le canal, à 700 mètres à l'ouest de Vilosnes.

Dans la journée du 6 novembre, le capitaine Sart reprend la progression, la section de la 6e compagnie poussée en avant-garde. Après une marche difficile et rendue délicate par le tir des mitrailleuses ennemies, cette section, vers 15 heures, pénètre dans Vilosnes. Elle y fait quatre-vingts prisonniers, pendant qu'au sud du village le lieutenant Richard, commandant la 68 compagnie, est tué glorieusement en tête de son unité, alors qu'il tente de ce côté le franchissement de la Meuse. A la nuit, la 5e compagnie, commandée par le sous-lieutenant Larrandaburu, va relever dans la tranchée de Châtillon la compagnie Sart assez éprouvée.

Le lendemain matin, la 7e compagnie, commandée par le lieutenant Dutheil, passe à son tour la Meuse et marche sur Haraumont, suivie des autres unités du 2e bataillon.

Vers 11 heures, elle arrive devant le village, qui est occupé sans coup férir.

Le bataillon Bernard, qui a traversé la rivière sur la passerelle du génie, marche dans les traces du bataillon Grossard. Le bataillon Pêlud, remis à la disposition du régiment, reçoit également l'ordre de se porter sur Haraumont, par Consenvoye et Sivry.

Arrivé à Haraumont, le bataillon Bernard prend la tête et est poussé sur Bréhéville ; mais il est bientôt arrêté vers


OPÉRATIONS DU 5 AU II NOVEMBRE 1918


la cote 314 par des feux de mitrailleuses partant de la cote 388 et par la présence de l'ennemi dans le Fond-deReculon. Il stationne en halte gardée, le bataillon Grossard derrière lui. Le bataillon Pêlud est à Haraumont, près du colonel Cluzeau, commandant le régiment. Au reçu d'un renseignement faisant connaître que le 66 colonial est arrêté devant l'ouvrage de la ferme Solférino, une compagnie de ce bataillon est poussée sur la route d'Ecurey, à 1.500 mètres à l'est d' Haraumont. Elle prend la liaison avec le 2e colonial, qui a des éléments avancés sur cette route.

Le 8 novembre, le bataillon Bernard est arrêté une partie de la journée devant la voie ferrée de 0,60 ; mais une habile manœuvre lui permet de surmonter la résistance ennemie. Le soir, il rentre dans Bréhéville, abandonné par les Allemands, et il continue sa marche sur Jametz. A la tombée de la nuit, il est arrêté par des mitrailleuses qui tiennent la lisière sud-ouest du bois de Jametz et il stationne dans la plaine, son gros vers la station du chemin de fer, ses éléments avancés à 50 mètres de la lisière du bois. Le bataillon Grossard, qui le suit, s'installe à Bréhéville et sur les pentes à l'ouest et au sud du village. Enfin, le bataillon Pêlud, qui a pris et maintenu la liaison avec le 6e colonial (lequel remplace le 2e comme régiment de première ligne), stationne au camp de la ferme d'Alger (corne sud-est du bois de Sarts-le-Puits).

Dans la nuit du 8 au 9 novembre, arrive l'ordre qui fait connaître le changement d'orientation de la division, qui doit maintenant marcher vers l'est, au sud de la route Haraumont-Ecurey-Peuvillers.

En exécution de cet ordre, le 9 novembre, le bataillon Pêlud, devenant avant-garde, se porte de la ferme d'Alger sur Peuvillers, par Ecurey. Le bataillon Grossard est mis en route de Bréhéville sur Ecurey, par la Croix-du-Moulinà-Vent, et suit le bataillon Pêlud. Pendant ce temps, le bataillon Bernard flanc-garde ce mouvement dans la direction du nord-est puis, se porte par Lissey et Ecurey au camp allemand des Champs-Montants, où il stationne en réserve de régiment.

Un bataillon du 6e colonial couvre notre gauche au nord de Peuvillers ; mais le village lui-même est vide : le bataillon Pêlud y est accueilli par un feu nourri de mitrailleuses partant des abords de la route nationale Verdun-Montmédy et par un violent bombardement qui dure toute la journée.


Péniblement, il réussit à gagner la crête de la rive ouest de la Thinte. Le bataillon Grossard tient la voie ferrée entre Ecurey et Peuvillers. A la tombée de la nuit, une compagnie américaine vient occuper Peuvillers, relevant la ge compagnie commandée par le capitaine de Pinsun, et le bataillon Pêlud s'établit en bordure de la route nationale, entre Peuvillers et Damvillers.

Le 10 novembre, le 128e régiment attaque à notre gauche le bois Demange, le bataillon Pêlud doit attaquer le bois des Montruts et le bois de Damvillers, dont il doit nettoyer la lisière sud-ouest pour faciliter la progression du bataillon Marmet, du 6e colonial. Accueilli par un feu violent de mitrailleuses partant du nord, de l'est et surtout du sud, et par un tir de barrage parfaitement réglé sur la Thinte, le bataillon Pêlud ne peut déboucher. A notre gauche, les Américains ne peuvent s'emparer du bois Demange. Le soir, le 128e R. I. U. S. est établi en bordure de la route nationale, exactement sur notre alignement; il a subi de fortes pertes.

L'ordre pour le 11 novembre dispose qu'après l'enlèvement du bois Demange par les Américains, le régiment attaquera le bois des Montruts et progressera jusqu'au pont des Quatre-Communes. Toutes les mesures sont prises ,pour réaliser cette avance : le bataillon Pêlud, aux avantpostes, ne doit pas bouger; le bataillon Bernard, chargé de l'attaque, vient avant le jour prendre son dispositif au sud de Peuvillers ; le bataillon Grossard, établi sur la voie ferrée, soutiendra le bataillon Bernard. Pour la première fois depuis le début de cette semaine d'opérations, un appui sérieux d'artillerie est espéré. Tout va se déclencher, lorsque, à 6 h. 3°, la nouvelle de la conclusion de l'armistice et le contre-ordre pour l'attaque (sauf pour l'artillerie) parviennent. L'infanterie reste donc l'arme au pied pendant que les deux artilleries entament une violente discussion jusque vers 10 h. 30. Malheureusement, nous avons des pertes : l'héroïque capitaine Muller, commandant la 2e compagnie, a un bras emporté et il meurt trois jours après.

A 11 heures, tout est terminé : la Grande Guerre a pris fin par la soumission complète de l'ennemi.

Une musique américaine, rassemblée à Ecurey devant le poste de commandement du colonel commandant le régiment, joue la « Marseillaise » et l'hymne national des Etats-Unis. Pendant ce temps, le général commandant la


brigade américaine voisine vient trouver le colonel Cluzeau et féliciter laT^rance, au nom de son pays, d'avoir « remporté la Victoire ».

Cette dernière période de la guerre a été pour le régiment particulièrement dure : le froid, la pluie, les marches incessantes dans la' boue, les difficultés et le retard dans le ravitaillement, tout se réunissait pour abattre rapidement la force de résistance des hommes. Aux évacuations de blessés s'ajoutaient les évacuations de malades pour cause de grippe, d'épuisement et, les derniers jours, pour gelure des pieds. Les hommes et les cadres ont courageusement supporté ces rudes épreuves, aiguillonnés par la certitude du succès imminent et la perspective d'un armistice victorieux imposé à' l'Allemagne.

Le régiment a fait environ quatre-vingts prisonniers ; le butin est impossible à définir, car dans cette série de combats-poursuite les unités marchaient constamment et ne pouvaient pas s'occuper de récupération.

Pertes du Ier au n novembre : OFFICIERS, 2 tués : MULLER, capitaine. RICHARD, lieutenant.

TROUPE 183 hors de combat, dont 9 tués :

GERMAIN (Félix), adjudant.

SAUZEDDE (Clément), caporal.

VIVIAND (Gabriel), soldat.

DURET (Joannès), soldat.

DUMAY (Jules), soldat.

LETOURNEAU (Charles), soldat.

NIEL (Louis), soldat.

VANBREMERCK (Octavre), soldat.

GAZAIX (François), soldat.

De plus, cinq sont morts des suites de leurs blessures :

ANDRÉ (Aristide), sergent.

POUZAT (Antoine), sergent.

SAUZAY (Grégoire), caporal.

MARION (Pierre), soldat.

ENJALBERT (Hippolyte), soldat.

La belle conduite du régiment pendant cette dernière partie de la guerre lui vaut une troisième citation à l'ordre de l'armée, conçue dans les termes les plus élogieux.

Extrait de l'Ordre général N° 38290 du 0. Q. O. du 25 Décembre 1918 Le Général commandant la IIE Armée cite à l'ordre de l'armée le 50 RÉGIMENT D'INFANTERIE COLONIALE : « Régiment d'élite, animé d'un allant admirable, qui a donné déjà, en maintes circonstances, la mesure de sa valeur et vient d'en fournir une nouvelle preuve pendant les opérations du 3 au 11 novembre 1918, dans le secteur de Verdun-Nord.


« Sous l'impulsion énergique de son chef le colonel Cluzeau, a exécuté dans des conditions extrêmement pénibles une manœuvre audacieuse qui a brisé la résistance de l'adversaire. Après avoir, le 6 novembre 1918, franchi la Meuse sous un bombardement violent et sous un feu intense de mitrailleuses allemandes, a poursuivi ses attaques pendant cinq jours consécutifs, a refoulé l'ennemi sur une profondeur de 10 kilomètres et l'a rejeté de positions fortement organisées, lui infligeant de lourdes pertes et lui capturant des prisonniers et un important matériel ».

Récompenses pour faits individuels de bravoure

LÉGION

D'HONNEUR

SART (René-Edmond), capitaine, commandant la 36 compagnie : « Officier superbe d'entrain et de mordant. Au cours de la nuit du 5 au 6 novembre 1918, a progressé dans les lignes ennemies, refoulant sur une profondeur de plus d'un kilomètre un ennemi tenace qui avait reçu l'ordre de tenir coûte que coûte.

Le 5 au petit jour, a commencé l'attaque du village de Vilosnes, âprement défendu. Par d'habiles dispositions et une opiniâtreté dans la lutte au-dessus de tout éloge, a réussi à pénétrer dans le village, dont il s'est emparé après un combat de rues très rude, faisant plus de 80 prisonniers. Coutumier des actions d'éclat, au front depuis le début de la guerre. Deux blessures, deux citations ».

LARRANDABURU (Jean), sous—lieutenant, commandant la 5e compagnie : « Officier d'élite, modèle de bravoure. Au cours des opérations du 3 au 11 novembre 1918, s'est distingué au passage de la Meuse, à Vilosnes et à Peuvillers, où, dans un élan magnifique, il a entraîné sa compagnie à l'attaque, sous un feu violent de canons et de mitrailleuses. Deux blessures. Médaillé militaire pour faits de guerre. Cinq citations ».


MÉDAILLE

MILITAIRE

DUFY (Joannès), sergent de la 58 compagnie : « Sous-officier d'élite, très méritant. Chef de section énergique et plein d'allant, aimé et admiré de ses hommes pour son extraordinaire bravoure, légendaire au régiment. Au front depuis le début de la campagne, a pris part à toutes les affaires dans lesquelles a été engagé le régiment. Une blessure. Quatre citations ».

AUGY (Pierre-Ernest), sergent : « Sous-officier d'une énergie et d'un allant au-dessus de tout éloge. Le 6 novembre 1918, chargé d'aborder à la tête d'une patrouille le village de Vilosnes âprement défendu par l'ennemi, a progressé sans hésiter sous le feu intense des mitrailleuses jusqu'à ce que plusieurs blessures l'aient empêché de continuer sa mission. A été un superbe exemple de bravoure pour les hommes qu'il commandait. Deux blessures antérieures. Une citation ».

BOUDIN (Albert), sergent : « Sous-officier d'une intrépidité, d'un courage et d'un sangfroid admirables, volontaire pour toutes les missions périlleuses.

Au cours de l'expédition sur Vilosnes, le 6 novembre 1918, a fait preuve d'un entrain remarquable en se portant constamment en avant à la recherche de l'ennemi. A fait des prisonniers.

Pendant les opérations du 5 au 11 novembre, a continué à faire preuve du même allant. Trois blessures. Une citation ».

GILET (Pierre-Denis), sergent : « Sous-officier d'un courage et d'une énergie au-dessus de tout éloge. Dans la poursuite de l'ennemi, du 5 au 11 novembre 1918, comme chef de section, a fait preuve des plus belles qualités de commandement et de bravoure. Blessé par un obus qui avait mis hors de combat la moitié de son groupe, surmontant sa douleur, a rallié ses hommes, maintenu l'ordre et n'a consenti à se faire évacuer que sur l'insistance de son capitaine. Deux citations ».

BOUFFIER (Elie), soldat : « Soldat d'une bravoure exemplaire. A fait la guerre avec une intrépidité qui ne s'est jamais démentie. Dans la poursuite de l'ennemi, du 5 au 11 novembre 1918, a continué à faire preuve du même état d'esprit. Quoique blessé par un obus qui a fait de nombreuses victimes, s'est rallié un des premiers au commandement du capitaine, donnant à tous ses camarades le plus bel exemple d'énergie, de courage et d'abnégation. Trois blessures antérieures. Trois citations ».


SAUZAY (Grégoire), caporal de la compagnie hors rang : « Gradé merveilleux de courage et d'entrain. A été blessé grièvement à son poste de combat en faisant bravement son devoir, le 8 novembre 1918. Une citation ».

LATOURNERIE (Alexis),, soldat : « Soldat ayant toujours eu une belle attitude au feu. A été' blessé grièvement à son poste de combat en première ligne, le 9 novembre 1918 ».

BOSCHAT (Jean-Baptiste), soldat : « Soldat d'une bravoure remarquable, modèle du devoir et de l'esprit de sacrifice. Agent de liaison, a pris part à toutes les attaques du régiment depuis le 2 février 1916, et y a fait preuve du plus absolu mépris du danger. Au cours des dernières opérations, le 9 novembre 1918, à Peuvillers, a été volontaire pour aller chercher une mitrailleuse française violemment battue par l'artillerie allemande et dont tous les servants avaient été mis hors de combat. A réussi à accomplir cette mission, après avoir vu un de ses camarades frappé à mort dans la même entreprise.

Une blessure. Trois citations ».

A L'ORDRE

DE L'ARMÉE

POUZAT (Antoine), sergent de la 3e compagnie :

« Gradé énergique, d'un entrain et d'un courage remarquables. Au cours de l'opération sur Vilosnes, le 6 novembre 1918, est rentré le premier dans le village avec une patrouille qu'il a commandée avec une initiative et un esprit de décision admirables; a fait plus de 60 prisonniers. Coutumier des actions d'éclat.

Quatre blessures ».

GERMAIN (Félix) adjudant : « Sous-officier d'élite, d'un dévouement et d'une conscience à toute épreuve. Tué le 9 novembre 1918 à Peuvillers, au cours d'un violent bombardement. On peut dire de lui : « Il a été tué en voulant sauver ses hommes ».

FfeoNTGOus (Raymond), médecin major de Ire classe : « Le 9 novembre 1918, à Peuvillers, alors que le bataillon d'avant-garde était engagé dans des circonstances pénibles et qu'il supportait des pertes sensibles, le médecin major Frontgous n'a pas hésité à se porter dans le village et là, sous un bombardement extrêmement violent, risquant sa vie à tout instant dans la rue, il a fait ramasser les blessés, les a pansés et les a fait évacuer ».


BRAIVE (Paul-Louis), ïieutenant-oolonel adjoint au chef de corps : « A commandé le régiment au moment des attaques des 12 et 13 septembre 1918 dans la région des Eparges. En cette occasion, a affirmé une maîtrise complète dans son commandement.

Le 9 novembre, en face d'une situation difficile et mal éclaircie, a pénétré avec le bataillon d'avant-garde dans le village de Peuvillers, en contact immédiat avec l'ennemi; au cours du combat qui s'est engagé et sous un bombardement pénible par obus de gros calibre, dans une situation critique, a su, par sa belle attitude et sa froide bravoure, imposer la confiance aux

unités qui l'entouraient ».

RAULT (Emile), capitaine, commandant la 108 compagnie : « Officier d'une intrépidité rare qui, lors des attaques des 9 et 10 novembre 1918, a su communiquer à ses troupes un allant digne d'éloges. Malgré un séjour prolongé sous un bombardement sévère par obus de gros calibre, a cherché, pendant toute une journée, à manœuvrer un ennemi fortement retranché qui arrêtait la progression ».

GERBOT (Hippolyte), soldat de la II8 compagnie : « Le 10 novembre 1918, faisant partie d'une patrouille sous des feux terribles de mitrailleuses, a fait preuve du plus grand sang-froid. Enlisé dans des marais, s'est défendu jusqu'à épuisement complet de ses munitions, puis, fait prisonnier, s'est évadé ».

ANDRÉ (Aristide), sergent : « Sous-officier d'élite, aussi calme et consciencieux que brave, aimé de ses hommes et estimé de ses chefs. Blessé mortellement le 11 novembre 1918, devant Peuvillers, alors qu'avec le plus grand mépris du danger, il se portait en avant de sa section pour reconnaître un passage possible dans le barrage d'artillerie adverse. Au front depuis le début de la campagne ».

MULLER (Pierre), capitaine, commandant la 2" compagnie : « Officier d'une bravoure légendaire, d'une crânerie superbe, faisant l'admiration de ses hommes et de ses chefs par sa conduite et sa manière de servir au-dessus de tout éloge. A été grièvement blessé le 11 novembre 1918 au moment où il portait sa compagnie sur sa base de départ pour l'attaque prévue au sud de Peuvillers, en liaison avec une brigade américaine.

Amputé du bras gauche. Chevalier de la Légion d'honneur pour faits de guerre. Une citation ».


ÉPILOGUE

Marche vers-le Rhin Le 13 novembre, le régiment quitte l'armée américaine et, avec les autres unités du 2e corps colonial, il est affecté à la Xe Armée, commandée par le général Mangin.

S'il ne lui est pas donné de faire dans les villes des provinces retrouvées ou des pays rhénans des entrées triomphales, il accomplit consciencieusement, dans l'ombre, la tâche parfois rude qui lui est assignée, et les efforts qu'il fournit n'en sont que plus méritoires.

Alors que les fatigues causées par les derniers combats sont encore vivement ressenties, le régiment, marchant presque sans arrêt, franchit en vingt et un jours la distance de près de soo kilomètres qui le sépare des villes de la vallée de la Nahe : Sobernheim, Kirn et Oberstein, où il est appelé à monter la garde.

Au cours de ces marches longues et pénibles, l'attitude des cadres et des hommes, qui ont fait preuve d'une endurance et d'une bonne volonté au-dessus de tout éloge, a été admirable.

Le 18 décembre, une délégation est envoyée dans la jolie petite ville de Bingen, sur les bords du Rhin, où le maréchal Pétain remet solennellement au Drapeau du régiment la Fourragère aux couleurs de la Croix de guerre, si vaillamment méritée par les nombreux exploits accomplis sur les champs de bataille.

Cette émouvante cérémonie est le glorieux couronnement de l'histoire du 5" Régiment d'infanterie coloniale pendant la Grande Guerre.

Occupation Le 28 janvier, le régiment est poussé en entier sur les bords du Rhin, à Bingenet dans les villages environnants.

Le surlendemain, le colonel Querette prend le commandement, en remplacement du colonel Cluzeau, mis à la disposition du Ministre de la Guerre pour recevoir une nouvelle affectation, et dont le départ est très regretté.


Le g mars, lérégiment quitte la xe Armée et est transporté par voie ferrée sur le territoire de la VIIIe Armée, commandée par le général Gérard. Il cantonne dans la région de Frekenfeld-Winden, au sud-est de Landau, et - trois jours plus tard un léger déplacement le porte dans les villages de Rulzheim, Hoerdt, Leimersheim et Jockgrim.

C'est là que, le 29 mars, le colonel Querette, affecté à l'Armée d'Orient, passe le commandement du régiment au colonel Viard.

Enfin, le 10 avril, un déplacement partiel conduit le Se colonial plus au sud. Les unités sont échelonnées le long du Rhin, dont elles ont la surveillance, la rive droite du fleuve n'étant pas occupée par nos troupes; le centre se trouve au pont de Maxau, sur la route de Landau à Karlsruhe, tout près de cette dernière ville.

Le 19 avril, le colonel Viard, appelé à servir dans l'Armée polonaise, passe le commandement au lieutenant-colonel Gremillet.

Pendant toute cette première partie de l'occupation, les conditions de la paix à imposer à l'ennemi sont établies avec le plus grand soin par le Conseil suprême des Alliés et communiquées à l'Allemagne, qui répond par des contre-propositions. Mais celles-ci ne sont pas acceptées.

Quelques détails seulement sont pris en considération et M. Clemenceau, président du Conseil suprême, envoie à l'Allemagne le texte légèrement modifié du Traité de Paix qu'elle doit accepter dans son intégralité avant le 23 juin, 19 heures.

Pendant ce temps, dans toute l'armée d'occupation, des dispositions sontjprises en vue de parer à toutes les éventualités et agir promptement en cas de refus possible de l'ennemi. De nombreux mouvements de troupes sont effectués, les unités sont réorganisées et les effectifs renforcés.

Le 17 mai, le régiment est relevé sur le Rhin par le SIe régiment d'infanterie italienne et la 46e division française. Par étapes successives, il se porte dans la région d'Edenkoben, où il cantonne trois jours, puis dans la zone de Weisenheim-Amberg, entre Bad-Durckheim et Grunstadt.

L'instruction est immédiatement reprise et le régiment réorganisé en vue de la marche en avant ; deux bataillons de marche sont constitués.


Le 18 juin, les unités sont transportées en camions-autos sur la rive droite du Rhin, à la limite d'occupation de la tête de pont de Mayence ; elles cantonnent à Griesheim et Wolfskehlen, près de Darmstadt.

Les jours suivants sont consacrés à la préparation de la reprise éventuelle de la marche en avant. Le 23 juin, à 19 heures, en cas de refus de l'ennemi, la 3e brigade coloniale, composée des Se et 6e régiments, doit se saisir de Darmstadt, mouvement qui sera le prélude d'opérations ultérieures.

Dans la journée du 23 juin, les dernières dispositions sont prises et, à 18 h. 30, toutes les unités sont exactement à la place qui leur est fixée par l'ordre d'opérations du lieutenant-colonel Gremillet, commandant le régiment. Le peloton de cavalerie et la section de tanks mis à la disposition du régiment sont également en position.

A 19 h. 1 5, lé colonel reçoit le message notifiant l'acceptation complète du Traité de Paix par l'Allemagne. Les unités sont aussitôt désalertées et reçoivent l'ordre de rejoindre leurs cantonnements. A 20 h. 15, le régiment rentre à Griesheim, musique en tête.

Le 28 juin, au château de Versailles, les plénipotentiaires allemands signent le Traité de Paix qui consacre la défaite de leur pays.

Rentrée à Lyon Le 6 juillet, le régiment va cantonner dans la région de Goddelau et se prépare à rentrer en France, mouvement qui doit s'effectuer incessamment, d'après les ordres reçus.

Pendant que la délégation du régiment, composée du lieutenant-colonel Gremillet, du Drapeau et de sa garde, va prendre part aux Fêtes de la Victoire à Paris, le 14 juillet, et défiler sous l'Arc de Triomphe, nos bataillons et l'étatmajor embarquent à Griesheim, les 9, 10, 11 et 13 juillet, et arrivent deux jours plus tard à Lyon, garnison d'avantguerre du régiment.

Le 16 juillet, à 7 heures, une compagnie du 28 bataillon est envoyée à la gare de Perrache pour recevoir la délégation du régiment à son retour de Paris. Elle arrive à 9 heures : les honneurs sont rendus au Drapeau et la compagnie se met en marche vers la caserne Serin.

Pendant toute la traversée de la ville, les acclamations ne sont pas ménagées à nos « Poilus » et au glorieux


emblème de la Patrie, qui recueille au passage les applaudissements nourris de la population lyonnaise.

Enfin, le 29 juillet, a lieu la réception officielle des régiments récemment rentrés d'Allemagne. Elle comporte une revue des troupes sur la place Bellecour, par le général Marjoulet, gouverneur, et un défilé. La foule, massée sur le passage de nos glorieux soldats, les acclame et les couvre littéralement de fleurs, voulant montrer ainsi combien sont grandes l'admiration et la reconnaissance de la France pour ceux qui ont vaillamment combattu et qui ont été les meilleurs artisans de la Victoire.

iRÉCAPITULATION DES PERTES subies par le Régiment pendant la guerre Officiers : 238 hors de combat, dont 84 tués ou morts des suites de leurs blessures.

Troupe : 10.354 hors de combat, dont 1.960 tués ou morts des suites de leurs blessures.

En outre, 8 officiers et 777 soldats sont encore disparus à l'heure actuelle.

RÉCAPITULATION DES RÉCOMPENSES I. — Récompenses collectives i Il Félicitations du Général commandant la 768 D. I.

20 Félicitations du Général commandant la 3e D. I.

30 Citations de la 8e Compagnie à l'ordre du Se C. A.

40 Félicitations du Général commandant le Se C. A.

5° Félicitations du Général commandant la ge D. I.

6° Citation de la ge Compagnie à l'ordre de la IIIe Armée.

7° Citation du Régiment à l'ordre de la IVe Armée. 80 Citation du ier Bataillon à l'ordre du 2" C. A. C.

9° Citation du Régiment à l'ordre de la I1* Armée. -.

10° Citation du Régiment à l'ordre de la IIe Armée.

Il. — Récompenses individuelles 3 Croix d'officier de la Légion d'honneur.

41 Croix de chevalier de la Légion d'honneur.

317 Médailles militaires.

170 Citations à l'ordre de l'Armée.


STABLE DES MATIÈRES

Pages INTRODUCTION 3 CHAPITRE 1 Opérations en Lorraine 7 CHAPITRE Il Opérations en Woëvre - Hauts-de-Meuse. 25 CHAPITRE III Opérations en Argonne. 34 CHAPITRE IV Opérations en Champagne 6o CHAPITRE V Opérations dans l'Oise. 73 CHAPITRE VI

Opérations dans la Somme. 76 CHAPITRE VII Opérations dans l'Aisne. go CHAPITRE VIII Opérations dans le secteur de la forêt de Parroy. 105 CHAPITRE IX Opérations au nord de Verdun. 107 CHAPITRE X Opérations de part et d'autre de Saint-Mihiel n 5 CHAPITRE XI Opérations en Picardie., 118 CHAPITRE XII Attaque des Eparges; Opérations sur les Hauts-de-Meuse. 138 CHAPITRE XIIIOpérations dans le Secteur de Verdun-Nord; Passage de la Meuse. 146 > * EPILOGUE 196



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