les révolutionnaires soutenaient qu'ils peuplaientles tribunaux d'hommes que l'opinion réprouve; qu'ils comprimaient l'esprit public, qu'ils introduisaient le mécontentement dans l'armée , et luttaient ouvertement contre la volonté du peuple. Ces accusations étaient non-seulement dirigées contre le Roi, mais contre le conseil d'Etat, contre la députation permanente, contre les Cortès extraordinaires ; ce n'était partout que prétextes pour saper les derniers fondemens du trône.
En effet, la confédération jacobine était bien moins dirigée contre les ministres, que contre le gouvernement monarchique. Après avoir renverséle ministère, elle comptait proposer l'épuration du conseil d'Etat, puis l'élimination de tous les députés que la faction désignerait comme serviles. Ne se bornant point à des pétitions , à des représentations insolentes, elle donnait le signal à Cadix, à Séville, à la Corogne, pour ne plus reconnaître le gouvernement, et commencer là guerre civile. Le chef politique Juregui s'érige à Cadix en commandant général indépendant de la couronne ; l'officier général baron d'Andilla, envoyé pour prendre le gouvernement de la province, n'est ni