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Titre : Les âneries de monsieur Z...

Éditeur : impr. de Huzard-Courcier (Paris)

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb33241693p

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 8 p. ; in-8

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Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k62118127

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-O3L-6

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 09/04/2012

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LES ÀNERIES

DE

MONSIEUR Z.

LE Journal des Débats du 6 mars, contient une diatribe en style de paillasse, et signée Z., dans laquelle on parle des compensations, de Figaro, du budget, de Pousillac, de la légitimité, des cuisinières et des 5 pour ioo, pour en venir à traiter de folie la proposition de coloniser à Bambouc; et cela, parce que monsieur Z. a cru que l'auteur du Mémoire sur Bambouc était jésuite !.

On a envoyé chez monsieur Z. , et après lui avoir prouvé qu'il se trompait en tout point, on l'a prié d'insérer dans le Journal un mot de rétractation. Il n'écoute rien.

Je n'aime pas les Jésuites, moi, je ne me

i y


rétracte jamais. (Il est infaillible monsieur Z ) D'ailleurs vos cartes se contredisent. - Les cartes ont été négligées, mais le mémoire n'en a pas besoin. — Tout ce que je puis faire, c'est de garder le silence.

Très obligé, monsieur Z , en ce cas l'on prendra la liberté grande de démontrer qu'il n'y a pas une de vos assertions qui ne soit une ânerie.

Ainsi donc, selon vous, M. Z , le directeur Brue, qui est resté 20 ans au Sénégal, et a envoyé en France de l'or de Bambouc ; le chevalier de Bouillers, qui a commandé au Sénégal, et voulait aller à Galam et à Bambouc; et le voyageur Compagnon, qui a levé la carte des mines, et Buonaparte, qui voulait les exploiter, et les voyageurs Rubault et Picard, qui ont été à Bambouc (ce dernier ne demandait que 5oo hommes pour s'emparer des mines), tous ces gens-là étaient des fous. Eh quoi! monsieur Z , vous avez vanté avec raison les vastes connaissances et la philantropie d'un de vos collabo-


rateurs, M. Malte-Brun, qui a proposé en avril 1814, dans ses Annales des Voyages, de s'établir à Galam et à Bambouc, d'en exploiter les mines et d'envoyer des caravanes de marchandises à Tumbouctou ; et vous traitez de rêveries ces mêmes propositions reproduites par un prétendu Jésuite !. Si Jocko rédigeait un journal, ses gambades littéraires pourraient bien ressembler aux vôtres; mais Jocko ne serait pas si bête que de blâmer aujourd'hui ce qu'il approuvait hier; c'est une ânerie, monsieur Z.; mais votre article en contient bien d'autres, ma foi !

Vous affirmez qu'il n'y a pas de fer en Afrique : lisez l'extrait des Voyages en Afrique du major Hougton et de Mungo-Park, publié par le géographe anglais Rennel, traduit en l'an 6, vous y lirez, page 18, que le major Hougton, qui a traversé le Bambouc, affirme que les progrès des arts des nègres de Bambouc sont assez avancés pour leur permettre d'exploiter leurs mines de fer. Voyez


la page 40 du tome 2 du premier Voyage de Mungo-Parck, traduction de Castéra, vous y lirez qu'à Kamalia, entre le Sénégal et le Niger, Mungo-Parck a vu les nègres fondre du minerai de fer avec du charbon de bois. Lisez dans le Choix des Voyages en Afrique, de Mac-Carthy, l'extrait du second Voyage de Mungo-Parck, vous y verrez, page 333 , que le canton de Dantilla, près de Bambouc, est célèbre par son fer, et qu'on se sert, pour le mettre en fusion, des cendres de l'écorce de kino : et selon vous il n'y a pas de fer en Afrique ! C'est une ânerie, monsieur Z.

Vous vous moquez de l'assertion que des bateaux à vapeur peuvent parcourir 10 pieds par seconde; il est vrai que les bateaux français n'ont pas cette vitesse, et consomment trop de charbon; mais lisez l'ouvrage approuvé par l'Académie, de l'ingénieur Marestier, vous y verrez qu'il a monté des bateaux à vapeur américains, lesquels prennent une vitesse équivalente à plus de 6000 toises à l'heure, en eau calme; ce qui fait


10 pieds par seconde, et pour 24 heures, 72 lieues (de 2000 toises), un peu plus de 5o lieues marines. On sait que sur les grands fleuves il est assez rare que la vitesse du courant soit de plus de 5 pieds par seconde, et souvent elle est moindre ; donc un bateau américain remonterait le Sénégal avec une vitesse de 7 pieds par seconde; ce qui fait, en 24 heures, plus de 52 lieues (de 2000 toises), et ce bateau, par conséquent, pourrait parcourir en 6 jours la distance de 5oo lieues, de l'embouchure du Sénégal à Galam, et en 14 jours la distance du Havre à l'embouchure du Sénégal. Il n'y a pas là de quoi rire, monsieur Z., si ce n'est de votre ignorance.

Vous auriez pu voir aussi dans Marestier, la démonstration géométrique que des Iuachines à haute pression (exécutées en Amérique), sans être plus dangereuses que d'autres, peuvent produire trois à quatre fois plus d'effet que les machines à pression simple, avec la même quantité de combustible. Ces calculs, il est vrai, sont au-dessus'de votre intelligence; mais pourquoi parler avec le


tondu sarcasme, de choses que vous n'entendez pas? C'est une ânerie, monsieur Z.

Vous riez de la crédulité de l'auteur du mémoire, qui se figure follement que l'on peut naviguer sur le Niger, et commercer dans le pays des lions et des tigres !. Mais les plans de colonisation de votre ami, M. Malte-Brun, excellens, du moins pour le fond , vous les connaissez sans doute ; prenez les Annales des Voyages, du mois d'octobre 1815, vous y lirez (pages 145 et 146): « A mesure que l'établissement de Tum)) bouctou sera consolidé (car il veut que » l'on s'empare de Tunlbouctou), on aura » envoyé des ambassadeurs à tous les princes » et peuples demeurant le long du Niger.j » on prendra des mesures pour y envoyer » des constructeurs et des fondeurs de ca» nons, afin de créer une petite force navale » sur le Niger. On pourrait parcourir en vain» queur toutes les contrées qu'arrose le Ni» ger : cette expédition brillante satisferait


» plus promptement la curiosité ; peut-être t) même conviendrait-elle aux vues d'une » grande puissance coloniale.etc. M - L'auteur du mémoire ne propose pas autre chose ; vous avez -approuvé et loué dans le temps les projets et les vues de M. MalteBrun; comment ne voyez-vous pas qu'en chantant aujourd'hui la Palinodie, vousfaites le procès à votre ami, à votre journal et à vousmême? C'est une ânerie , monsieur Z

Vous avez cru que l'auteur du mémoire était jésuite, il ne l'est pas ; mais fut-il jésuite, deviez-vous pour l'appât de quelques écus, salaire de votre article et de vos gambades, lui donner un si beau champ pour faire rire à vos dépens ? Quelle ânerie, monsieur Z. !

Vous affirmez que le projet pour Bambouc ne s'exécutera jamais. Qui vous l'a dit, monsieur Z.? Croyez-vous les hommes en place aussi partiaux que vous, et, qu'ils ne


jugent d'un projet que sur l'étiquette du sac..?

Au surplus, il est bon prince monsieur Z.

Allons, dit-il, piller les mines de Bambouc; il y a bien un peu d'ironie dans ces paroles; on aurait pu dire : allons exploiter ces mines de l'aveu des naturels. Mais enfin, monsieur Z. nous le permet , il faut l'en remercier Voltaire disait que Pompignan avait de la vanité; comme il aurait ri du ton didactique de M. Z., en débitant ses âneries :

César n'a point d'asile où sa tête repose, Et ce bon monsieur Z. pense être quelque chose.

Le Mémoire sur les Mines de Bambouc, ainsi que le Mémoire sur un nouveau système de guerre maritime du même auteur, se trouvent chez Bachelier ,

libraire, quai des Àugu^l

Imprimerie de RUZARD-COURCIER, rue du Jardinet, no 13.