L'ANCIENNE ÉCOLE DE MOSAIQUE SOUS NAPOLÉON Ier On s'entretient beaucoup en ce moment de ]acre.afo'on d'une école de mosaïque, à la maactufe de Sèvres. Le succès qu'a obtenu la rin cation de la voûte de l'avant-foyer, au nouvel Opéra, a eu ce résultat de faire remarier à M. le Directeur des beaux-arts que, dans ce monument essentiellement français, une, des idées les plus originales de l'architecte avait été miso en œuvre par des artistes itaUn sns. M. Charles Garnier avait déjà élevé la * en faveur de cette fondation, et dans un îcle inséré il y a quelques années dans le al le Temps, il demandait qu'on tentât en France ce qui était déjà si prospère en liai S étranger. Il ne faudrait pas croire que l'idée de l'habile architecte n'ait jamais germé da un cerveau français avant de naitre dans j Sl. en î le mot tenter était impropre, l'essai yantdéjà eu lieu; il ne s'agissait pas de mettre ell pratique une idée nouvelle, mais bien de ire revivre une ancienne institution, en un existé ressusciter une école qui avait déjà existé.
Napoléon Ier avait eu l'idée et l'avait mise à ^«ufaon. Son but était non seulement d'imnanter, de naturaliser en France un art brill,llit et utile, mais dans sa pensée l'art s'était u 1 à la bienfaisance, et l'école de mosaïque gevait offrir une ressource à des hommes malireux : les ouvriers étaient sourds-muets.
p pî1 1807, le ministre de l'intérieur, M. de JûamPagny, plaça sous la haute surveillance e Denon, alors directeur général des musées, ne organisation provisoire de cette école. Le 6t de l'année accordait la somme de 10,000 francs pour les dépenses de cet établissent, y compris 1,200 francs pour un graveur sur pierres fines. Il ne restait donc effectivement que la somme de 8,800 francs, dont
la distribution était réglée de la manière suivante : Prix de la pension et de l'instruction de quatre élèves sourds-muets. 4,000 f.
Traitement du directeur. 3,500 Frais de l'établissement 1,300 Le ministère espérait pouvoir, dans la suite.
placer dans l'école de mosaïque un plus grand nombre de sourds-muets, en raison des encouragements que l'empereur accorderait à l'établissement ou de la prospérité qu'il obtiendrait par le succès de ses propres ouvrages.
En 1810, on voulut donner à l'école impériale de mosaïque une -organisation définitive: elle n'avait produit que peu de résultats, et le sculpteur romain, François Belloni, qui en était directeur, se plaignit très-vivement à
M. de Montalivet de l'inaction dans laquelle elle languissait : l'école était sans ouvrage et les élèves sans occupation. Il demanda au ministre de la transformer en une manufacture de mosaïques « qui serait chargée d'exécuter « des panneaux d'ornements, des pavés, des « tables, des cheminées et tout autre objet de « décor pour les palais impériaux et monu« ments publics. La manufacture qui existe « déjà à Rome, ajoutait-il, a un but plus no« ble, car elle s'occupe principalement de co« pier des tableaux, mais celle-ci en aura un « bien plus utile. »
« L'organisation de cette manufacture de « mosaïque ne pourrait se faire plus à pro-
« pos; le Louvre que l'on achève, Versailles « que l'on restaure, le temple de la Victoire « que l'on élève, seront une source inépuisa« ble de travaux. etc. ), Belloni soumettait en même temps au ministre un grand projet d'après lequel la manufacture, dont il aurait eu la direction, devait être installée très-somptueusement et à grands frais. Denon fut chargé de donner son avis sur la question, mais l'affaire n'eut pas de suite immédiate, car, en 1811, Belloni se plaint de nouveau et demande encore des fonds pour terminer le portrait de l'empe-