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Titre : Anges et démons. Riche à tout prix / par Jules Boulabert...

Auteur : Boulabert, Jules (1830-1887). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1884

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30141505q

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 5 parties en 1 vol. ; gr. in-8

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Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6184101n

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Y2-843

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 05/02/2012

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RICHE A TOUT PRIX

PRQLOGTJE L'ARRIVÉE AU CHATEAU

Au mois d'octobre de Tannée 1820, à la tombée ti de la nuit, une chaise de poste venant de Rlois s' traversa Vendôme au grand trot, s'arrêta devant la poste aux chevaux, où elle relaya, puis repartit v comme elle était venue, c'est-à-dire à une allure n rapide. Elle eut bientôt disparu.

Les portières de la voiture étaient hermétique- £ ment fermées, le maître de poste et son personnel n'avaient pas vu les voyageurs. On avait allumé ^ les lanternes sans qu'ils donnassent signe de vie. i Le valet de chambre, hissé sur la banquette de derrière, avait payé sans prononcer une parole.

On eût pu croire que la voiture était vide. Elle ne l'était pas, cependant. <

Elle était occupée par un homme et une femme, ] le père et la fille, M. et Mlle Berton. i

Nos deux voyageurs ne se parlaient pas. Le père < paraissait préoccupé et la jeune fille soucieuse ou malade, s'il fallait en juger à son extrême pâleur. Ils firent cinq lieues en silence. Le père, tout à coup, sortit le bras de son manteau, de sa main gantée essuya la buée de la glace et regarda la roule.

- Sommes-nous encore Lien loin du château de Blagy? demanda Aglaé à son père.

- Je ne sais pas où nous sommes, répondit M. Berton, il y a si longtemps que je suis venu voir ce cher du Lac... mais, si j'ai bonne mémoire, je crois qu'il faut deux heures à une chaise de poste pour franchir la distance qui sépare Vendôme de Blagy.

M. Berton consulta sa montre.

En ce moment on passait dans un petit village.

- Nous voilà arrivés. Je me reconnais, nous sommes à Montoir, le château du comte touche à ce hameau.

En effet, cinq minutes plus tard, après avoir traversé

traversé place et la rivière, la chaise de poste grar vit au trot une côte à pic, piiis elle s'arrêta devant une grande grille à flèches dorées, dont la porte principale était surmontée d'un écusson héraldique qui, doré comme les flèches, supportait une couronne de comte.

Cette porte s'ouvrit devant la voiture; deux ou trois domestiques, qui tenaient des lanternes, s'empressèrent autour des portières.

Pendant que M. Berton et sa fille descendaient de voiture, le comte du Lac accourait avec empressement pour recevoir les visiteurs,

Les deux hommes s'embrassèrent, puis le comte baisa la main d'Aglaé.

M. du Lac conduisit alors avec empressement Mlle Berton et son père dans le grand salon d'honneur.

II

Le château de Blagy était une demeure prin» cière. Il avait été constrait au temps où nos plus grands artistes édifiaient Versailles, pour Un roi, et Veaux-Praslin, pour un ministre. Le parc était immense, giboyeux, bien disposé; le bûcheron ne faisait jamais retentir du bruit de sa cognée l'écho de ces grands bois séculaires.

Des eaux vives et abondantes jaillissaient en sources nombreuses, s'épandaient en nappes gigantesques, serpentaient en ruisseaux brillants et s'éparpillaient en caseades étincelantes gardées par des armées silencieuses de faunes, de sylvains, de nymphes et de dryades en marbre, en bronze ou en terre cuite.

Le château, élevé sur une terrasse et surplombé d'un dôme immense, s'élevait majestueusement au-dessus de futaies magnifiques, dignes de figurer parmi les jardins enchanteurs de la belle Armide.

Le comte, propriétaire de ce château, avait plus de cinquante ans, quoiqu'on ne lui en donnât que quarante. Il n'était point beau, mais sa physionomie était belle, mais son esprit se citait. Il excellait à raconter; il empoignait son auditoire, il le captivait. Ajoutez à ces qualités celle d'une galanterie do cour, et vous devinerez qui il charmait.