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Titre : Le Panthéon populaire illustré. 4e série, livraison 73, Sertorius : tragédie en cinq actes / Corneille ; illustré par Pauquet ; [notice par Émile de La Bédollière]

Auteur : Corneille, Pierre (1606-1684). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1851

Contributeur : Pauquet, Hippolyte (1797-1871). Illustrateur

Contributeur : La Bédollière, Émile de (1812-1883). Préfacier

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30271947j

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 16 p. : ill. ; in-fol.

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Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k61800227

Source : Bibliothèque nationale de France, Z-9669

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 11/04/2011

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SERTORIUS.

PERSONNAGES.

SERTORIUS, général du parti de Marius en Espagne. PERPENNA, lieutenant de Sertorius. AUFIDE, tribun de l'armée de Sertorius. POMPÉE, général du parti de Sylla. AR1ST1E, femme de Pompée.

V1RIATE, reine de Lusitanie (à présent Portugal). THAMIRE, dame d'honneur de Viriate. CELSUS, tribun du parti de Pompée. ARGAS, affranchi d'Aristius frère d'Aristie.

La scène est à Nertobrige (à présent Catalayud) ville d'Aragon conquise par Sertorius.

ACTE PREMIER.

SCÈNE I.

PERPENNA, AUFIDE.

ÏIKPKBSA. D'où me vient ce désordre, Aufide? et que veut dire

Que mon coeur sur mes voeux garde si peu d'empire ?

L'horreur que malgré moi me fait la trahison

Contre tout mon espoir révolte ma raison;

Et de celte grandeur sur le crime fondée,

Dont jusqu'à ce moment m'a trop (latte l'idée ,

L'image tout affreuse au point d'exécuter

Ne trouve plus en moi de bras a lui prêter.

En vain l'ambition qui presse mon courage

D'un faux brillant d'honneur pare son noir ouvrage;

En vain , pour me soumettre à ses lâches efforts,

Mon âme a secoué le joug de cent remords:

Cette âme, d'avec soi tout à coup divisée,

Reprend de ses remords la chaîne mal brisée;

Et de Sertorius le surprenant bonheur

Arrête une main prête à lui percer le coeur. AUHBB. Quel honteux contre-temps de vertu délicate

S'oppose au beau succès de l'espoir qui vous flatte?

Et depuis quand, seigneur, la soif du premier rang

Craint-elle de répandre un peu de mauvais sang?

Avez-vous oublié cette grande maxime,

Que la guerre civile est le règne du crime ;

Et qu'aux lieux où le crime a plein droit de régner

L'innocence timide est seule à dédaigner?

L'honneur et la vertu sont des noms ridicules :

Marius ni Carbon n'eurent point de scrupules;

Jamais Sylla, jamais... renrsHKA. Sylla ni Marius

N'ont jamais épargné le sang de leurs vaincus;

Tour à tour la victoire, autour d'eux en furie,

A poussé leur courroux jusqu'à la barbarie;

Tour à tour le carnage et les proscriptions

Ont sacrifié Rome à leurs dissensions:

Mais leurs sanglants discords, qui nous donnent des maîtres,

Ont fait des meurtriers, et n'ont point fait de traîtres;

Leurs plus vastes fureurs jamais n'ont consenti

Qu'aucun versât le sang de son propre parti;

Et dans l'un ni dans l'autre aucun n'a pris l'audace

D'assassiner son chef pour monter en sa place. AUFIDE. Yous y renoncez donc, et n'êtes plus jaloux

De suivre les drapeaux d'un chef moindre que vous?

Ah ! s'il faut obéir, ne faisons plus la guerre ;

Prenons le même joug qu'a pris toute la terre.

Pourquoi tant de périls? pourquoi tant de combats?

Si nous voulons servir, Sylla nous tend les bras.

C'est mal vivre en Romain, que prendre loi d'un homme;

Mais, tyran pour tyran, il vaut mieux vivre à Rome. P!RPES!SA< Yois mieux ce que tu dis quand tu parles ainsi.

Du moins la liberté respire encore ici :

De notre république à Rome anéantie

On y voit refleurir la plus noble partie ;

Et cet asile ouvert aux illustres proscrits

Réunit du Bénat le précieux débris.

Par lui Sertorius gouverne ces provinces,

Leur impose tribut, fait des lois à leurs princes,

Maintient de nos Romains le reste indépendant.

Mais comme tout parti demande un commandant,

Ce bonheur imprévu qui partout l'accompagne,

Ce nom qu'il s'est acquis chez les peuples d'Espagne... AUFIDE. Ah ! c'est ce nom acquis avec trop de bonheur

Qui rompt votre fortune, et vous ravit l'honneur : Vous n'en sauriez douter, pour peu qu'il vous souvienne

Du jour que votre armée alla joindre la sienne. Lors...

PERPENNA. N'envenime point le cuisant souvenir

Que le commandement devait m'appartenir. Je le passais en nombre aussi bien qu'en noblesse ; Il succombait sans moi sous sa propre faiblesse : Mais sitôt qu'il parut je vis en moins de rien Tout mon camp déserté pour repeupler le sien; Je vis par mes soldats mes aigles arrachées Pour se ranger sous lui voler vers ses tranchées; Et, pour en colorer l'emportement honteux, Je les suivis de rage, et m'y rangeai comme eux.

L'impérieuse aigreur de l'âpre jalousie Dont en secret dès lors mon âme fut saisie, Grossit de jour en jour sous une passion Qui tyrannise encor plus que l'ambition: J'adore Yiriate; et cette grande reine, Des Lusitaniens l'illustre souveraine, Pourrait par son hymen me rendre sur les siens Ce pouvoir absolu qu'il m'ôte sur les miens. Mais elle-même, hélas! de ce grand nom charmée, S'attache au bruit heureux que fait sa renommée; Cependant qu'insensible à ce qu'elle a d'appas Il me dérobe un coeur qu'il ne demande pas. De son astre opposé telle est la violence, Qu'il me vole partout, même sans qu'il y pense, Et que, toutes les fois qu'il m'enlève mon bien, Son nom fait tout pour lui sans qu'il en sache rien. Je sais qu'il peut aimer et nous cacher sa flamme : Mais je veux sur ce point lui découvrir mon âme; Et, s'il peut me céder ce trône où je prétends, J'immolerai ma haine à mes désirs contents; Et je n'envierai plus le rang dont il s'empare, S'il m'en assure autant chtz ce peuple barbare, Qui, formé par nos soins, instruit de notre main,. Sous notre discipline est devenu romain.

AUFIDE. Lorsqu'on fait des projets d'une telle importance, Les intérêts d'amour entrent-ils en balance ? Et si ces intérêts vous sont enfin si doux, Yiriate, lui mort, n'est-elle pas à vous?

PERPENNA. Oui; mais de cette mort la suite m'embarrasse. Aurai-je sa fortune aussi bien que sa place? Ceux dont il a gagné la croyance et l'appui Prendront-ils même joie à m'obéir qu'à lui? Et, pour venger sa trame indignement coupée, N'arboreront-ils point l'étendard de Pompée?

AUFIDE. C'est trop craindre, et trop tard : c'est dans votre festin Que ce soir par votre ordre on tranche son destin. La trêve a dispersé l'armée à la campagne, Et vous en commandez ce qui nous accompagne. L'occasion nous rit dans un si grand dessein; Mais tel bras n'est à nous que jusques à demain. Si vous rompez le coup, prévenez les indices; Perdez Sertorius, ou perdez vos complices. Craignez ce qu'il faut craindre : il en est parmi nous Qui pourraient bien avoir même remords que vous ; Et si vous différez... Mais le tyran arrive. Tâchez d'en obtenir l'objet qui vous captive; Et je prierai les dieux que dans cet entrelien Yous ayez assez d'heur pour n'en obtenir rien.

SCÈNE II.

SERTORIUS, PERPENNA.

SERTORIUS. Apprenez un dessein qui vient de me surprendre. Dans deux heures Pompée en ce lieu se doit rendrai Il veut sur nos débats conférer avec moi,

il.