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Titre : Le Panthéon populaire illustré. 4e série, livraison 70, Héraclius : tragédie en cinq actes / Corneille ; illustré par Pauquet ; [notice par Émile de La Bédollière]

Auteur : Corneille, Pierre (1606-1684). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1851

Contributeur : Pauquet, Hippolyte (1797-1871). Illustrateur

Contributeur : La Bédollière, Émile de (1812-1883). Préfacier

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb302716273

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 16 p. : ill. ; in-fol.

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Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6180019r

Source : Bibliothèque nationale de France, Z-9669

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 11/04/2011

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HERACLIUS.

ait de grandes beautés dans cette pièce, puisqu'on la joue toujours avec applaudissements quand il se trouve des acteurs convenables aux rôles. » La Harpe réserve son admiration pour les deux derniers actes en condamnant les premiers. « En général, cette tragédie, pendant les trois premiers actes, n'excite guère que de la curiosité, mais dans les deux derniers la situation de Phocas entre les deux princes, dont aucun ne veut être son fils, est belle et théâtrale. Ce qui n'est pas moins beau, c'est le péril où ils sont ensuite ; c'est le combat de générosité qui s'élève entre eux, à qui portera un nom qui n'est qu'un arrêt de mort; c'est aussi le moment où Héraclius voit le. glaive

levé sur le prince son ami, et consent, pour le sauver, à passerpour Martian. )>

L'histoire est entrée pour peu de chose dans les combinaisons dramatiques de Corneille; elle dit seulement qu'en l'an 602, Phocas simple centurion, fut proclamé empereur d'Orient à Constantinoplè à la place de Maurice. Le premier soin du soldat parvenu fut de faire égorger la famille entière de son prédécesseur. 11 se soutint quelque temps par la tgrreur; mais Héraclius, exarque d'Afrique, se mita la tête des mécontents, le renversa., et lui fit trancher la tète le 8 octobre GIO.

EMILE DE LA BÉDOLLJBRE.

HÉRACLIUS.

PERSONNAGES.

PLjOC^S, empereur d'Orient.

HÉRAGLipS, fils de l'empereur Maurice, cru Martian fils de Phocas,

amant (TEudoxe. MARTJAN, fils de Phocas, cru Léonce fils de Léontine, amant de

Pulchérie. PULCHÉRIE, fille de l'empereur Maurice, maîtresse de Martian.

LÉONTINE, dame de Constantinoplè, autrefois gouvernante d'Héraclius

et de Martian. EUDOXE , fille de Léontine et maîtresse d'Héraclius. CRISPE, gendre de phocas. EXDPÈRE, patricien de Constantinoplè. AMINTAS, ami d'Exupère. UN PAGE DE LÉONTINE.

La scène est à Constantinoplè.

ACTE PREMIER.

SCÈNE T.

PHOCAS, CRISPE.

PHOCAS. Crispe, il n'est que trop vrai; la plus belle couronne JN"a que de faux brillants dont l'éclat l'environne; Et celui dont le ciel pour un sceptre fait choix, Jusqu'à ce qu'il le porte, en ignore le poids. Mjlfe et mille douceurs y semblent attachées, Quîfsasont qu'un amas d'amertumes cachées : Qui'croit les posséder les sent s'évanouir ; Et la peur de les perdre empêche d'en jouir. Surtout qui, comme moi, d'une obscure naissance Monte par la révolte à la toute-puissance, Qui de simple soldat à l'empire élevé Ne l'a que par le crime acquis et conservé, Autant que sa fureur s'est immolé de têtes, Autant dessus la sienne il croit voir de tempêtes; Et comme il n'a semé qu'épouvante et qu'horreur, Il n'en recueille enfin que trouble et que terreur. J'en ai semé beaucoup; et depuis quatre lustres Mon trône n'est fondé que sur des morts illustres ; Et j'ai mis au tombeau, pour régner sans effroi, Tout ce que j'en ai vu de plus digne que moi. Mais le sang répandu de l'empereur Maurice, Ses cinq fils à ses yeux envoyés au supplice, En vain en ont été les premiers fondements, Si pour m'ôter ce trône ils servent d'instruments. On en fait revivre un au bout de vingt années. Byzance ouvre, dis-tu, l'oreille à ses menées; Et le peuple, amoureux de tout ce qui me nuit, D'une croyance avide embrasse ce faux bruit, Impatient déjà de se laisser séduire Au premier imposteur armé pour me détruire, Qui, s'osant revêtir de ce fantôme aimé, Voudra servir d'idole à son zèle charmé. Mais sais-tu sous quel nom ce fâcheux bruit s'excite?

CBISPE. Il nomme Héraclius celui qu'il ressuscite.

PUOCAS. Quiconque en est l'auteur devait mieux l'inventer. Le nom d'Héraclius doit peu m'épouvanter : Sa mort est trop certaine, et fut trop remarquable, Pour craindre un grand effet d'une si vaine fable. Il n'avait que six mois; et, lui perçant le flanc, On en fit dégoutter plus de lait que de sang; Et ce prodige affreux, dont je tremblai dans l'âme, Fut aussitôt suivi de la mort de ma femme. Il me souvient encor qu'il fut deux jours caché, Et que sans Léontine on l'eût longtemps cherché : Il fut livré par elle, à qui pour récompense Je donnai de mon fils à gouverner l'enfance, Du jeune Martian, qui, d'âge presque égal, Etait resté sans mère en ce moment fatal. Juge par là combien ce conte est ridicule.

CBISPE. Tout ridicule il plaît; et le peuple est crédule. Mais avant qu'à ce conte il se laisse emporter, H vous est trop aisé de le faire avorter.

Quand vous fîtes périr Maurice et sa famille , Il vous en plut, seigneur, réserver une fille, Et résoudre dès lors qu'elle aurait pour époux Ce prince destiné pour régner après vous. Le peuple en sa personne aime encore et révère Et son père Maurice et son aïeul Tibère, Et vous verra sans trouble en occuper le rang, S'il voit tomber leur sceptre au reste de leur sang. Non, il ne eourra plus après l'ombre du frère, S'il voit monter la soeur dans le trône du père. Mais pressez cet hymen : le prince aux champs de Mars, Chaque jour, chaque instant, s'offre à mille hasards; Et, n'eût été Léonce , en la dernière guerre Ce dessein avec lui serait tombé par terre, Puisque sans la valeur de ce jeune guerrier, Martian demeurait ou mort ou prisonnier. Avant que d'y périr, s'il faut qu'il y périsse, Qu'il vous laisse un neveu qui le soit de Maurice, Et qui, réunissant l'une et l'autre maison , Tire chez vous l'amour qu'on garde pour son nom.

PHOCAS. Hélas! de quoi me sert ce dessein salutaire,

Si pour en voir l'effet tout me devient contraire? Pulchérie et mon fils ne se trouvent d'accord Qu'à fuir cet hyménée à l'égard de la mort; Et les aversions entre eux deux mutuelles, Les font d'intelligence à se montrer rebelles. La princesse surtout frémit à mon aspect; Et, quoiqu'elle étudie un peu de faux respect, Le souvenir des siens, l'orgueil de sa naissance, L'emporte à tous moments à braver ma puissance. Sa mère, que longtemps je voulus épargner, Et qu'en vain par douceur j'espérai de gagner, L'a de la sorte instruite; et ce que je vois suivre Me punit bien du trop que je la laissai vivre.

CRISPE. H faut agir de force avec de tels esprits,

Seigneur; et qui les flatte endurcit leurs mépris. La violence est juste où la douceur est vaine.

PHOCAS. C'est par là qu'aujourd'hui je veux dompter sa haine : Je l'ai mandée exprès, non plus pour la flatter, Mais pour prendre mon ordre, et pour l'exécuter.

CRISPE. Elle entre.

SCÈNE II.

PHOCAS, PULCHÉRIE, CRISPE. PHOCAS. Enfin, madame , il est temps de vous rendre :

Le besoin de l'Etat défend de plus attendre ; H lui faut des Césajs; et je me suis promis D'en voir naître bientôt de vous et de mon fils. Ce n'est pas exiger grande reconnaissance Des soins que mes bontés ont pris de votre enfance, De vouloir qu'aujourd'hui, pour prix de mes bienfaits,