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TANAISIE.
Barboline, Herbe aux vers, Erbo dés béi's (Gascogne).
La Tanaisie est une fort belle plante au feuiRage sombre, très élégamment découpé, aux larges et conipiacts bouquets de fleurs du plus beau jaune brillant. L'odeur en est vive et pénétrante, la saveur aromatique et amère.
Cettebelle Composée doit être retirée du nombre des plantes dont les propriétés médicales sont peu marquées. La Tanai- sie est, en effet, douée de propriétés actives, dues à son essence, et qui peuvent amener de la paralysie, de la péritonite ou même la mort. L'usage prolongé en doit donc être proscrit. A la campagne on la regarde comme tonique et fébrifuge ; l'hystérie, la chlorée, l'ôpilepsie y ont recours, mais sans .résultat bien manifeste. EUe est vermifuge, à n'en pas douter, et ses semences peuvent remplacer le Semen-conlra. Pour les besoins de. la médecine, on se sert de l'infusion des sommités fleuries à la dose de 4 à 15 grammes pour un litre d'eau. Le calaplasme des feuiRes, appliqué sur le basventre, passait pour vermifuge, et Geoffroy rapporte qu'un malade, ainsi-traité, rendit trente-deux vers intestinaux. On prétend que les feuilles, mises:entre les matelas, chassent infailliblement les punaises et les puces.
L'essence, qui jouit des propriétés abortives de l'essence d'Absinthe et de celle de Rue, est toxique et ses effets sont mortels à la dose de 4 à 6 grammes. Préconisée contre la rage, comme •\msccin&tioii, elle produit, en injection intraveineuse. des phénemônes très curieux, auxquels on a donné le nom de rage lanacélique, qui rappellent ceux de la rage et du tétanos. La Tanaisie fait partie des espèces anthelminthiques, avec l'Absinthe, la Camomille romaine et le Semen-contra. Autrefois, son suc était usité contre les engelures. On accommodait avec les feuilles des gâteaux qu'on mangeait au temps de Pâques, car « ils fortifient l'estomac et dissipent les vents que les aliments de carême engendrent ». Enfin la plante entrait dans le fameux -Orviétan.
La Tanaisie croit au bord des rivières, des chemins, le long des voies ferrées.
Thé, voir partie II. N° 352.