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LAURIER.
Laoùré (Gascogne).
.': C'est à la cuisine que le Laurier se réfugie, d'où son nom caractéristique de Laurier sauce. C'est là qu'il termine son existence après avoir servi à confectionner les couronnes des triomphateurs, après avoir été le Laurier d'Apollon. Dans le niidi de la France, il a sa place dans tous les jardins, où le font rechercher ses rameaux toujours verts qui trouvent leur emploi dans les cérémonies religieuses.
Il se recommande à la médecine par ses fruits, baies noires, ovales, assez volumineuses, qui renferment une amande charnue gorgée d'huiïe, et par ses feuilles. Toutes les parties de la plante, sont aromatiques, aussi sont-elles à juste titre considérées comme stimulantes, toniques, hémostatiques.
La tisane de feuilles de Laurier (4 à 8 grammes par litre d'eau) est sudorifique, carminative et pectorale. Elle est cependant peu employée, on se défie de sa saveur. A l'extérieur, les baies entrent dans la composition de deux remèdes anciens, longtemps populaires, le Baume de Fioraventi et Y Esprit de Sylvius. L'huile retirée des baies et la pommade, fabriquée avec les feuHles et les fruits frais, sont employées en frictions stimulantes et servent, surtout dans la médecine vétérinaire..
Le Laurier a joui d'une haute réputation jadis; c'était une panacée universelle. « Les baies digèrent les humeurs crues, elles divisent et résolvent les sucs épaissis et visqueux; elles réveillent l'appétit, eUes chassent le dégoût, elles lèvent les obstructions du foie et de la rate. »
Au Laurier s'attachait une superstition curieuse, qui voulait que la foudre ne tombât jamais sur lui. Aussi l'empereur Tibère portait-H toujours une couronne de Laurier quand il tonnait. Le pétillement du Laurier en brûlant était religieusement observé ; plus H était grand, plus H y avait de succès et de bons présages à en attendre.
Le Laurier est naturalisé en France dans tout le midi.
Laurier cerise, voir partie IL N° 262. — rose, — — H. N» 263. Lavande, — planche 76.
Lentille, — partie IL N° 264.