GAROU.
Sain bois, Bois d'oreille, Frinlaneïïe.
Dans le midi de la France, ainsi que dans le sud-ouest, croît abondamment un petit arbrisseau aux feuilles étroites et pointues, aux grappes de fleurs blanches extrêmement parfumées, aux petites baies rouges. Les baigneurs deRoyan . en font des bouquets, sans penser que c'est une plante vénéneuse qu'ils recueillent. C'est du Garou qu'il est question.
L'écorce seule est actuellement employée. Elle est remarquable par sa ténacité, la difficulté qu'on éprouve à la rompre, ce qui tient à sa structure dans laquelle entrent des éléments de nature textile. Elle doit à un principe vénéneux qu'elle renferme les propriétés révulsives qui, depuis long-, temps, l'ont fait rechercher.
La médication primitive et populaire se bornait à appliquer sur la peau, en guise de vésicatpire, de l'écorce de Garou trempée dans du vinaigre. Il apparaissait d'abord de la rougeur et, au bout de 36 à 48 heures, une vésication avec formation de cloques. L'action du Garou était douloureuse, mais n'amenait pas les inconvénients que'présente' la cantharide.
Aujourd'hui, l'écorce du Garou sert à préparer les pommades vésicatoires et les papiers ôpispastiques, dont la fabrication, assez compliquée, est du domaine de l'art pharmaceutique. Mais les gens de la campagne peuvent, pour leur usage, préparer uneJruiïe de.Garou de la façon suivante :
Ecorcè fraîche de Garou. ... 1 partie Huile d'olives 10 —
On hache l'écorce ou bien on la coupe au couteau et on la .pile avec un peu d'alcool, jusqu'à ce qu'elle soit réduite en une pâte homogène. L'action de l'alcool est nécessaire pour empêcher la production des poussières très acres qui. pourraient être dangereuses. On fait ensuite macérer l'écorce dans l'huile pendant deux heures, puis on passe.
L'écorce de Garou a été préconisée jadis, à l'intérieur, comme vomitive et drastique, à la dose de 23 centigrammes.
Plante dangereuse. Le Garou croît dans les bois du Midi, surtout du littoral.
■ ' Gattilier, voir partie II. K° 239.