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Titre : Les jeunes France : romans goguenards / Théophile Gautier

Auteur : Gautier, Théophile (1811-1872). Auteur du texte

Éditeur : G. Charpentier (Paris)

Date d'édition : 1880

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb339924672

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : XVIII-369 p. ; in-12

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Format : application/epub+zip

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k61498448

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Y2-3767

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 25/10/2010

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16 LES JEUNES-FRANCE.

lente méthode d'éprouver les caractères par le vin ; c'est une coupelle qui ne trompe guère : je n'y manque jamais. Je ne voudrais pas prendre pour maîtresse une femme que je n'aurais pas vu soûle : avec une bouteille ou deux, on entre plus avant dans une âme que par dix ans de fréquentation. La brute apparaît alors dans toute sa candeur, le fard tombe au vice ; on oublie de cacher l'ulcère sous le manteau, on jette le manteau, on ôte le corset, on ôte tout. Je ne conçois pas comment les scélérats osent boire une goutte de vin. Moi, qui suis ingrisable — notez que c'était sous la table que notre digne narrateur Roderick avançait cette audacieuse assertion — j'observe, j'anatomise, je fais de la psychologie, je promène mon scalpel à droite et à gauche, et c'est ainsi que j'ai acquis cette profonde connaissance du coeur humain que chacun admire en moi, et qui me rend supérieur à toi et à un tas d'animaux de ton espèce.

La petite s'en vint s'asseoir tout bellement sur mon genou, et becqueter dans mon verre ; elle était tout à fait apprivoisée. C'était charmant! Je me souviens que nous prîmes un massepain chacun par un bout, nos bouches avançaient l'une vers l'autre à mesure que le massepain diminuait, enfin elles se touchèrent. Ce fut un beau baiser, je te jure, un beau baiser sonore et éclatant comme les prudes n'osent pas les donner, car cela fait du bruit et l'on peut l'entendre, un bon et franc baiser français avec ce mignard clapotement de lèvres comme au temps