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Titre : L'Œuvre d'art : revue bi-mensuelle illustrée / directeur Léon Castagnet ; rédacteur en chef Paul Lafage

Auteur : Société artistique des amateurs (Paris). Auteur du texte

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Éditeur : Société française d'édition d'artSociété française d'édition d'art (Paris)

Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1896-11-05

Contributeur : Castagnet, Léon. Directeur de publication

Contributeur : Lafage, Paul. Éditeur scientifique

Contributeur : Müntz, Eugène (1845-1902). Directeur de publication

Contributeur : Boyer d'Agen, Auguste-Jean (1857-1945). Éditeur scientifique

Contributeur : Jugo, Léon. Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32828169m

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32828169m/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 2544

Description : 05 novembre 1896

Description : 1896/11/05 (A4,N86).

Description : Collection numérique : Originaux conservés à l'INHA

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6142086p

Source : Bibliothèque de l'INHA / coll. J. Doucet, 2010-94039

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 07/02/2011

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L'OEUVRE D'ART

REVUE BI-MENSUELLE ILLUSTRÉE

QUATRIEME ANNEE — N° 86

LEON CASTAGNET, Directeur

5 Noyembre 189 6

ABONNEMENTS

PARIS ( UN AN 24 francs

ET Six MOIS , . . . 12 —

Départements ( TROIS MOIS 6 fr. 50

ÉTRANGER : Union Postale : Un An, 30 fr. Six Mois, 15 fr. Trois Mois, 8 fr.

DIRECTION & ADMINISTRATION

i, boulevard des Italiens, i

PARIS

Toute demande d'abonnement non accompagnée d'un bon sur Paris ou sur la poste, toute demande de numéro à laquelle ne sera pas joint le montant en timbres ou mandat-poste, seront considérées comme non avenues. — On ne répond pas des manuscrits et des dessins envoyés.

L'ART ÉTRUSQUE

Il en faut prendre son parti : la parfaite équité n'est pas de ce monde. On se montre enthousiaste à l'égard des explorateurs, tandis que les historiens du passé ne comptent qu'un petit nombre d'admirateurs. Soyons de ceux-là, tenons à honneur de faire plus sonore, plus consolante, l'acclamation discrète qui s'élève sur le passage des érudits, des chercheurs, des amants de la Beauté, dont les investigations patientes et parfois dangereuses accroissent notre patrimoine intellectuel, nos jouissances les plus délicates et les plus nobles. Eux aussi sont des explorateurs. S'ils ne s'exposent pas à la rencontre de quelque tribu sauvage, ils ont à lutter souvent contre le climat des régions insalubres dont ils ambitionnent de raconter la splendeur disparue ; ils s'épuisent dans l'étude désintéressée comme le soldat s'épuise dans le rang au cours des marches sans trêve d'une campagne difficile et longue.

Au premier plan de ces hommes courageux, dignes de tout respect, nous apparaît M. Jules Martha, maître de conférences à la Faculté des lettres de Paris, le vaillant annaliste de l'Art étrusque. Homme de savoir et de foi, M. Martha est parvenu à convaincre le premier éditeur de Paris, M. Didot, de l'honneur qui rejaillirait sur son antique Maison, s'il apportait à la publication d'un maître-livre sur l'Art étrusque la richesse, l'opulence, les séductions traditionnelles dont il s'est montré prodigue, lui ou ses ancêtres, à l'endroit de chefsd'oeuvre de toute nature. Et les deux artistes — je parle de l'auteur et de l'éditeur — ont parachevé de concert un ouvrage qui porte toute lumière sur des questions obscures et complexes, un

livre de bonne sève auxquel notre génération se sent fière de recourir pour son enseignement de chaque jour.

Tout d'abord, sachons de l'explorateur quel est son champ d'études. Où veut-il nous conduire ? Quelles frontières s'est-il assignées ? Où commence l'Étrurie ? Quelles sont ses • limites ? Comment expliquer ses déserts fertiles ? Pourquoi l'homme n'est-il pas dans cette région de l'Italie l'hôte joyeux et constant d'un sol productif que, sans cesse, recouvre une végétation surprenante?

« Les anciens appelaient Etrurie le pays compris entre la mer Tyrrhénienne, l'Apennin et le Tibre, la partie de l'Italie centrale qui correspond à peu près à la Toscane moderne. C'est une contrée accidentée et pittoresque, découpée en mille vallées, arrosée d'abondantes rivières, riche d'une terre grasse, propre à nourrir une nombreuse population. La fièvre, malheureusement, y a fait, en main endroit, la solitude. En dehors de quelques plaines privilégiées, comme celle de Florence par exemple, où l'on peut vivre sans danger en toute saison, les hauteurs seules sont habitables. Soit que des révolutions volcaniques aient modifié le relief du sol, soit que la constitution géologique du terrain se prête mal à l'infiltration des eaux, celles-ci ne trouvent souvent ni où s'épancher ni où se perdre, et demeurent dans les bas-fonds, formant des marécages, dont les miasmes ont, à la longue, dépeuplé les alentours. Les villages sont rares, misérables, et, pour la . plupart, abandonnés pendant six mois de l'année. A mesure que l'on descend vers la mer, l'air est plus malsain et la solitude plus grande. Là s'étendent ce qu'on appelle les Maremmes, magnifiques déserts de

bois et de verdure, dont la fécondité s'épanouit à l'aventure en une végétation folle et luxuriante. Ce serait un jardin, si la vie et la culture y étaient possibles. « Dans les Maremmes, disent les Italiens, on s'enrichit en un an et l'on meurt en six mois. »

Avais-je tort, dites-moi, d'avancer que l'historien s'expose au même titre que le pionnier d'Afrique ou d'Asie, aux miasmes, aux épidémies qui se dégagent du sol ? Lui aussi sent ses forces atteintes, sa vigueur menacée par les contrées où l'emportent l'amour du Vrai, le culte du Beau.

Je ne suivrai point notre guide dans ses reconstitutions savantes sur la civilisation des Etrusques. J'ai hâte d'aborder avec lui les monuments. M. Martha s'occupe en premier lieu de l'architecture. 11 en dit les matériaux, les combinaisons, les formes, le style, la décoration, sans omettre de marquer d'un doigt appuyé la part d'influence orientale ou d'influence hellénique, distincte de la part d'originalité qui appartient en propre aux Etrusques.

L'architecture est invariable chez tous les peuples au point de vue de la nature des édifices. Des temples, des fortifications, des aqueducs, des ponts et des tombeaux, tel est le cadre dans lequel se meut l'architecture publique de chaque nation. Sans doute ces groupes d'édifices ou de constructions ne laissent pas d'offrir des ressources sans nombre à l'architecte suivant son tempérament personnel ou le génie de sa race. Mais les besoins des foules, les nécessités d'une ville sont partout les mêmes et l'architecte ne peut se soustraire à certaines dispositions générales qui enlèvent à sa composition l'imprévu, la nouveauté