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Titre : L'Œuvre d'art : revue bi-mensuelle illustrée / directeur Léon Castagnet ; rédacteur en chef Paul Lafage

Auteur : Société artistique des amateurs (Paris). Auteur du texte

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Éditeur : Société française d'édition d'artSociété française d'édition d'art (Paris)

Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1896-10-20

Contributeur : Castagnet, Léon. Directeur de publication

Contributeur : Lafage, Paul. Éditeur scientifique

Contributeur : Müntz, Eugène (1845-1902). Directeur de publication

Contributeur : Boyer d'Agen, Auguste-Jean (1857-1945). Éditeur scientifique

Contributeur : Jugo, Léon. Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32828169m

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32828169m/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 2544

Description : 20 octobre 1896

Description : 1896/10/20 (A4,N85).

Description : Collection numérique : Originaux conservés à l'INHA

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6142083f

Source : Bibliothèque de l'INHA / coll. J. Doucet, 2010-94039

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 07/02/2011

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L'OEUVRE D'ART

REVUE BI-MENSUELLE ILLUSTRÉE

QUATRIEME ANNÉE — N° 8 5

LÉON CASTAGNET, Directeur

20 Octobre 189 6

ABONNEMENTS

PARIS j UN AN 24 francs

ET ] Six MOIS , . . . 12 —

Départements | TROIS MOIS 6 fr. 50

RTIUNGRR : Union Postale : Un An, 30 fr. Sis Mois, 15 fr. Trois Mois, 8 fr.

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i, boulevard des Italiens, i

PARIS

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H. LOUIS-NOEL

Avez-vous jamais songé à la genèse d'une renommée ? L'oeuvre d'un artiste se résume dans le nom du maître. Il suffit de rappeler ce nom pour évoquer une foule de souvenirs. Toutes les toiles, tous les marbres jadis admirés reparaissent ensemble devant le regard de la pensée lorsqu'on parle de l'homme supérieur qui les a signés* Mais le nom des maîtres n'a revêtu l'éclat qui nous impose à tous que par l'applaudissement répété devant les oeuvres dispersées de l'artiste. C'est l'éloge prononcé successivement au Nord et au Midi qui produit peu à peu le renom glorieux du maître. Tels les joyaux perdus puis retrouvés constituent la richesse de l'amateur et forment un trésor dont il tire une fierté légitime. Mais la gloire ne s'attache au nom qu'avec les siècles. Du vivant des maîtres, ce n'est pas leur personnalité qui domine, ce sont leurs ouvrages. Or, plus un homme produit avec honneur, avec talent, plus ses ouvrages se trouvent placés sur des points éloignés, plus aussi l'appréciation juste, éloquente du mérite de l'artiste, acquiert un caractère d'universalité qui aide au renom durable, à la gloire peut-être, laurier posthume des plus puissants, des mieux doués.

Les marbres de Louis-Noël, ses bronzes robustes sont en Autriche, en Angleterre, en Corse, à Dunkerque, à Arras, à Saint-Omer, à Cambrai, à Bapaume, à Tours, ^ Angers, à Paris. Et, en quelque lieu qu'on se trouve en face de ses ouvrages, ils frappent le regard par l'énergie contenue, la grâce, le caractère, la conscience, vertus ordinaires du sculpteur dont je parle.

L'homme est jeune encore. De taille bien prise, il a cette force physique

nécessaire à celui qui veut pétrir la glaise et tailler le marbre ou la pierre. La parole est brève et toujours sensée. Louis-Noël est Artésien. Il n'a pas de ces saillies si familières aux Méridionaux et aux enfants de Paris. Il est sérieux sans tristesse, penseur sans affectation, d'une rectitude de goût et de jugement qui rendent ses conseils toujours précieux pour ses confrères ou ses élèves. J'ai dit ses élèves. Ils sont nombreux. Encore que notre artiste ne soit professeur en titre nulle part, son atelier demeure toujours ouvert au jeune homme qui vient se réclamer de son expérience. Le bon sculpteur est un guide pour tous, à toute heure, prodigue de ses journées, de ses pas, de ses efforts à l'égard d'autrui. Nombre de jeunes peintres, chose digne de remarque, lui auront dû de persévérer dans le sentier sévère et étroit qui mène à la Villa Médicis. J'ai sous les yeux une lettre collective, datée de 1890 et signée de trois lauréats du Prix de Rome. Les signataires de cette lettre, empreinte de gratitude, se proclament spontanément les disciples de Louis-Noël. Naguère encore le lauréat du Prix de Rome, élève de l'École des Beaux-Arts, était avant tout un familier de l'atelier de notre sculpteur. Ce qu'il est pour les jeunes gens qui viennent vers lui ne lui a pas fait oublier ses camarades d'autrefois. Demandez à MM. Maximilien Bourgeois, Barrias, Chaplain, Deloye, Levillain, si l'amitié n'est pas la vertu maîtresse de l'artiste éminent dont nous esquissons ici le rapide portrait. Homme d'enseignement, homme de coeur, il sut être patriote dans la plus large mesure aux heures sombres de 1870. Et cependant le siège de Paris aurait dû, ce semble, avoir raison de son courage.

C'est pendant cette rude épreuve de la patrie française que la mort vint s'asseoir au foyer de l'artiste. Il se vit atteint dans ses affections les plus chères. Sa femme succomba, vaincue par les privations, et le vaillant artiste pendant les rares instants de répit que lui laissaient les bataillons de marche se sentait également attiré par une tombe et un berceau. Son enfant, une grande jeune fille aujourd'hui, le consola du deuil dont il souffrait.

Sculpteur, Louis-Noël a signé des oeuvres d'imagination, Rebecca, Baigneuse, la Muse d'André Chénier. Nombreuses sont ses compositions inspirées par une pensée chrétienne : Saint Hugh, Notre-Dame-des-Ardents, Saint Thomas d'Aquin, Saint Antoine de Padoue, Sainte Philomène. Plus nombreuses encore sont ses pages historiques : David d'Angers, Faidherbe, le cardinal Régnier, Mer Lequette, évêque d'Arras, Msr Colet, archevêque de Tours, XAbbé Subileau, supérieur du Petit-Séminaire Mongazon, à Angers, le cardinal Gaibert, archevêque de Paris, pour la basilique de Montmartre.

Rébecca est la première en date des oeuvres justement appréciées de LouisNoël. Son maître, Jouffroy, se déclara satisfait de la pose et de l'accent. Le plâtre parut au Salon de 1873 ; le marbre fut exposé en 1876. Il décore aujourd'hui le palais de l'ambassade de France à Vienne.

Beaucoup de caractère, de la souplesse, du goût distinguent la statue de Rébecca. La fille de Bathuel est debout; sa cruche, posée sur la margelle du puits, forme un fût naturel sur lequel porte le bras de la jeune fille. La main gauche, relevée jusqu'à la hanche, effleure avec