t4 RAMA.
Si rude fut le choc et l'ennemi si brave
Que, vainqueur, tu reçus une blessure grave.
Revois le palais où, moribond triomphant,
Tu fus porté couvert de sang! j'étais enfant,
Mais, mon coeur les guidant, mes petites mains surent
Laver et refermer ta béante blessure.
Toi, touché, tu juras sur ton âme et ta chair
D'accomplir sans retard mes deux voeux les plus chers.
LE ROI
Et tu t'es refusée à me les faire entendre.
KESSÉYL
Mais ton serment, tu ne voulus pas le reprendre : — « Garde-le pour l'instant différent d'aujourd'hui Où tu pourras avoir besoin de mon appui! » M'as-tu dit.
LE ROI
Prétends-tu, m'infligeant un vain blâme, Que sur la lèvre j'ai d'autres mots que dans l'âme?
KESSÉYL
Peut-être! car mes voeux...
LE ROI
De grâce! quels sont-ils?