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Titre : Précis sur les eaux thermales... de Royat (Puy-de-Dôme), par le Dr C. Allard,...

Auteur : Allard, Camille (1832-1864). Auteur du texte

Éditeur : A. Delahaye (Paris)

Date d'édition : 1861

Sujet : Hydrothérapie

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30011072p

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : In-8°

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Description : Collection numérique : Fonds régional : Auvergne

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6138102x

Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-TE163-1431 (A)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 21/09/2010

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PRECIS

: SUR

LES EAUX THERMALES

(Chloro-bicarbonatées mixtes, ferrugineuses,.arsenicales)

DR

ROYAT

(PUY-DE-DOME)

SUIVI DU

3TÏIDEIMEICÀTEUR.

PAR

LE J»T C. ALÎiARJ»

Médecin inspecteur des Eaux de Royat et de Saint-Mart, Professeur suppléant

à l'École de Médecine de Clermont,

ex-Médecin sanitaire attaché à la Mission dans la région danubieune

en 1835,

Membre titulaire de la Société d'Hydrologie médicale de Paris

et de la Société de Médecine de Clermont,

Membre correspondant de la Société médicale d'Émulation,

des Sociétés de Médecine de Constantinople, de Marseille et de Gannat,

et des Académies de Clermont et de Metz.

PRIX : 1 FRANC.

PARIS

,1. nBLAWAYE, &M&RAËRE ÉOITEUMl PLACE DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE

1861



PRECIS

SUR LES EAUX THERMALES

DE ROYAT.


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PRÉCIS

SUR

LES EAUX THERMALES

(Chloro - bicarbonatées mixtes, ferrugineuses, arsenicales)

DE

ROYAT

(PUY-DE-DOME)

SUIVI DU

«ÎPEINDICATEUR

*■■«»£— PAR

ME »T C. AL&AJU»

Médecin inspecteur des Eanx de Royat et de Saint-Mart, Professeur suppléait

à l'École de Médecine de Clermont,

ex-Médecin sanitaire attaché à la Mission dans la région danubienne

en 1855,

Membre titulaire de la Société d'Hydrologie médicale de Paris

et de la Société de Médecine de Clermont,

Membre correspondant de la Société médicale d'Émulation,

des Sociétés de Médecine de Constaiilinople, de Marseille et de Gannat,

et des Académies de Clermont et de Metz.

PARIS

A. OELAIIAYE , JLIBRAMRE ÉDITEUR

PLACE DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE

1861



PRÉCIS

SUR LES EAUX THERMALES DE ROYAT.

i.

Bibliographie.

« Quand ce ne serait que pour ses eaux minérales, disait, il y a quelques années, un des écrivains les plus distingués du corps médical français, un médecin doit s'arrêter à Clermont. La ville est bâtie sur un monticule volcanique, au pied duquel jaillissent de nombreuses sources acidulés, alcalines, ferrugineuses et calcaires, qui sont utilisées. La fontaine froide de Jaude est fréquentée par les chlorotiques. L'une des sources de Saint-Alyre alimente des bains minéraux, -tandis que les autres servent à fabriquer des incrustations qui rivalisent avec celles de Gimeaux et de Saint-Nectaire.. Mais le bijou hydrominéral du lieu est Royat, situé à deux


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kilomètres de'Clermont, dans le joli vallon de Saint-Mart. L'histoire de cet établissements aujourd'hui l'un des mieux aménagés de France,' rie ' manque pas d'intérêt. » M. le docteur Dechambre entre ici dans des détails que l'on trouvera plus loin exposés très7complètement. 11 ajoute plus bas A ■;..•.'■■-.-.' !■■<'■'..,

« Rétablissement (qui par le style et la distribution fait le plus grand honneur à M. Ledru, de Clermont ), est richement pourvu.*-L'abondance de la source permet, en fait de bains, un luxe 1 assez rare dans nos stations thermales, et qui consiste dans le renouvellement continu de l'eau pendant toute la durée de l'immersion. Ajoutez que la composition de l'eau de Royat est foncièrement identique avec celle du Mont-Dore (1), que les éléments minéralisateurs les plus importants sont en plus grande proportion dans la première que dans la seconde, notamment le bicarbonate de soude, le bicarbonate de chaux, le chlorure de sodium, les sels de fer ; ajoutez encore qu'une source froide, acidulé et ferrugineuse (les Roches ), se trouve sur le che(1)

che(1) exacte en elle-même, cette proposition souffre des réserves qui sont d'ailleurs dans la pensée de l'auteur. Quoipe rapprochées, les indications de stations thermales voisines et analogues sont loin d'être identiques. Avec ce génie pratique qui le caractérisait a un si hant degré, M. Michel Bertrand, loin de se plaindre de- la restauration des thermes delà Bourboule et de Saint-Nectaire, s'en félicitait hautement pour la fortune du MonUDore. Les nombreux établissements des Pyrénées, dont,quelques-uns sont à peine séparés les uns des autres par quelques kilomètres, ne se nuisent pas réciproquement. Royat a grandi rapidement, et en quelques années est flevena une station thermale de premier ordre; les stations voisines du Mont-Dore, dpla'Bourb'oule; de. Gbàtelguyon, etc., ont-elles depuis diminué d'importance? C'est. le contraire qui est arrivé, conformément à la loi économique suivant laquelle l'offre provoque toujours la demande, quand il s'agit d'un besoin social légitime non encore pleinement satisfait. Les eaux minérales tendent chaque jour à entrer dans la pratique de Hygiène publique. Leurs indications répondent trop bien à certaines conséquences morbides de la vie civilisée actuelle, pour que leur fortune ne .grandisse pas avec cette 'même civilisation. Les grandes maladies constitutionnelles qui forment le fond des .affections; chroniqpes changent avec les temps et. avec les hommes. Des douleurs aou> velles demandent des traitements nouveaux. Nous croyons que les eaux minérales constituent le meilleur remède des maux de notre époque. Privilégiée à l'endroit de ses sources minérales, l'Auvergne méconnaîtrait ses intérêts en laissant sans emploi les. richesses naturelles immenses dont elle a été dotée par la nature.


min deClermont^Ferrandà-Royat, et vous jugerez s'il n'y a pas là de précieuses ressources contre l'anémie, lé rhuV matisme chronique et la plupart des affections gastro-intestinales. Aussi l'établissement me paraît-il être entré dans une ère de prospérité croissante. »: ( Gazette hebdomadaire, lettre mé'dicale, 12 février 1858.)

« Les eaux de Royat, disait aussi quelques années auparavant M. Chevalier, sont à mes yeux les plus importantes des eaux du département, et nous sommes convaincu qu'elles attireront à Clermont et à Royat un grand nombre de malades, qui y trouveront du soulagement; déjà beaucoup de guérisons ont démontré toute l'effi-: cacité de ces eaux. » [Journal de chimie médicale * 1855.)

Parmi les auteurs qui ont consacré aux eaux de Royat de' sérieuses études, il faut citer en première ligne M. le pro-> fesseur Nivet, le créateur de leur fortune médicale, lé conseil éclairé et infatigable de la commune, de l'architecte et des concessionnaires. Nous aurons ' souvent l'occasion d'avoir recours aux travaux de M. Nivet dans cette notice^ que nous enrichirons ié plus possible de glanes médicales empruntées aux auteurs qui ont écrit avant nous sur les eaux de Royat. MM. Chevallier père et fils ont étudié ces eaux sur les lieux, et l'un d'eux a publié sur Royat une notice estimée que nous avons déjà citée. MM. Dechambre (!), Homolle (2), Rotureau (3), Constantin James (4), sont venus successivement visiter l'établissement thermal dé Royat, et ont publié à ce sujet des travaux, très-importants.; On trouve encore des articles précieux à consulter sur cette station thermale dans les ouvrages de MM. Durand-Far(1)

Durand-Far(1) médicales snr les eaux minérales. [Gazelle hepdoniadaire, 18 février 1858.),

(2) Union médicale, 29 mai 1858.

l(3) Des principales eaux minérales de l'Europe. Masson', 1859." (4) Guide aux eaux minérales^


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del (1), Lebret (2), Lepileur (3), Félix Roubaud (4), Pétrequin et Socquet (5), Pidoux (6), etc. M. Lefort, le savant auteur du Traité de chimie hydrologique, est venu spontanément étudier les diverses sources de Royat. Ses analyses font autorité dans la science.

J'ai signalé l'an dernier, dans une note-sur les eaux de Royat, l'analogie des eaux minérales de l'Auvergne avec certaines eaux étrangères qui attirent tous les baigneurs de l'Europe, et j'ai montré les liens de parenté hydrominérale qin rapprochent les eaux de Royat des eaux d'Ems. M. le docteur Rotureau, dans son grand ouvrage sur les principales eaux minérales de l'Europe, s'exprime ainsi : « Je dois signaler l'analogie de température et de composition des eaux de Royat avec les eaux d'Ems, qui ont la même fhermalité, contiennent les mêmes principes fixes et gazeux dans des proportions à peu près identiques. Tous ceux, en effet, qui voudront comparer les résultats obtenus avec les eaux d'Ems par M. Frésénius, avec les eaux de Royat par M. Lefort, seront frappés des rapports étroits qui existent entre les sources de ces deux stations.

... «H est certain que les eaux de ces stations seraient à peine reconnaissables par un chimiste qui ferait en même temps leur analyse quantitative et qualitative.» (ROTUREAU, France, p. 494).

On peut dire plus encore : Non-seulement les eaux de Royat sont analogues aux eaux d'Ems, mais il faut appeler l'attention publique sur ce fait que la France n'a rien

(1) Traité thérapeutique des eaux minérales.

(2) Dictionnaire des eaux minérales, par Durand-Fardel, Lebret, Lefort et François.

(3) Les bains d'Europe. Paris, Hachette, 1860.

(4) Les eaux minérales de la France.

(5) Traité des eaux minérales.

(6) Discussion sur le traitement thennaV/du rhumatisme. [Annales de la Société d'ivadrologie, 1861.)


à envier à l'Allemagne au point de vue des richesses hydrominérales.

« Quel besoin, disions-nous dans un travail publié dans le tome vi des Annales de la Société d'hydrologie, avonsnous d'aller chercher au loin les eaux de l'Allemagne, quand au centre de la France nous possédons cette admirable série des eaux alcalines de l'Auvergne, qui, par leurs minéralisations, leurs températures variées, peuvent fournir aux praticiens une véritable gamme thérapeutique, comme disait Astrié en parlant des eaux d'Ax? Quelle plus grande faveur la Providence pouvait-elle faire aux malades de notre pays, que de leur donner ces magnifiques groupes thermaux du midi et du centre, qui dans leurs indications embrassent presque toutes les maladies chroniques? Sources de santé et de richesse à la fois, les eaux minérales méritent toute l'attention et toute la sollicitude du malade, du médecin et de l'économiste. Les eaux des Pyrénées ont été jusqu'à ce jour privilégiées ; elles ont leurs indications spéciales qui ne sont pas celles des eaux de l'Auvergne; elles méritent à tous les titres leur heureuse fortune; mais leurs soeurs du centre ont-elles bien toute la réputation qui leur est due? Nous croyons fermement que non. Elles n'ont pas reçu jusqu'à ce jour tous les malades qu'elles réclament; nous nous estimerions heureux si nos travaux pouvaient contribuer à le démontrer.

» Il appartient à notre science hydrologique de faire pour le groupe thermal du centre de la France ce que la mode a fait pour d'autres eaux. Pourquoi les malades ne préfèreraienl-ils pas l'Auvergne à l'Allemagne ? Sa situation centrale , la splendeur de ses sites, le nombre, la variété et l'importance thérapeutique des sources, la magnificence de quelques-uns de ses établissements, assurent au département du Puy-de-Dôme un grand avenir au point de vue thermal. Où trouverait-on une réunion plus remarquable


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de sources médicinales diverses qu'à Clermont même, dont l'un des faubourgs en quelque sorte, Royat, est-destiné à devenir un Ems français, il appartient à Une haute impulsion , qui, si nous eh croyons d'heureux présagés, ne doit pas leur manquer, d'ouvrir une ère nouvelle à ces stations 1 thermales trop peu connues. »

A l'appui de notre proposition, nous pouvons invoquer encore le témoignage des savants auteurs du Dictionnaire général 'des Eaux minérales. « Les eaux d'Ems, disent-ils' à la page 533, qui se rapprochent beaucoup, quant à la Composition, des eaux minérales de l'Auvergne, donnent aussi lieu à des dépôts ou incrustations qui ont la plus grande analogie avec les premières. » 'V « Le ^département du Puy-de-Dôme est sans contredit 1 l'un dès plus riches en eaux minérales et thermales. D'après le.dôcteur Nivet, on n'y compte pas moins de 229 sources,. dispersées dans 52 communes différentes. Ces sources sortent' des terrains cristallisés pour le plus grand nombre ,.- destraçhytes, des laves, des terrains tertiaires ou d'alluyion. Toutes ces eaux minérales, à l'exception de celles du Puyde-la-Poix, qui est sulfureuse, appartiennent à la classe des eaux ferro-carbpnatées acidulés, et tendent par là à se rapprocher des sources de Vichy, qui, comme on le sait déjà; prennent naissance dans un bassin tertiaire faisant partie de la Limagne d'Auvergne. » (LEFORT , Annales de la Société d'hydrologie, p. 133, t. III.)

La ville de Clermont est aussi bien dotée par la nature que les villes d'eaux les plus célèbres de l'Allemagne, et il ne tient qu'à elle de rivaliser avantageusement avec les grands centres thermaux des duchés de Bade et de Nassau.

'L'affluence chaque année croissante des malades et des visiteurs à Royat est venue sanctionner les heureuses prédictions des savants hydrologistes qui encouragèrent de leurhaute bienveillance la restauration de l'ancienne statioii


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hydro-minérale de Saint-Mart, et qui accueillirent avec tant de faveur l'annonce de l'ouverture des thermes actuels de Royat. Depuis le coup de sonde habile qui donna issue à la grande source thermale cachée depuis l'époque galloromaine sous ses propres incrustations, une révolution complète s'est opérée dans le vallon de Saint-Mart. Les desiderata que signalait M. Dechambre n'existent même plus. « On craint trop, disait-il, le voisinage de Clermont pour construire des hôtels à Royat ; et, de leur côté, les malades ne sont pas trop flattés d'avoir à parcourir plusieurs kilomètres pour boire et prendre un bain. Le service des omnibus n'est qu'un adoucissement et non un remède. Pas de promenades non plus à Royat. On parle d'ouvrir une avenue de la rive gauche de Tiretaine aux grands châtaigniers, mais la commune fait la sourde oreille, à ce qu'on m'a dit. » Depuis cette époque, de beaux hôtels, élevés autour de l'établissement, offrent le confortable nécessaire à des malades. Des jardins entourent aujourd'hui les .thermes, et la route de la vallée, grâce à la haute initiative de M. le comte de Preissac,. préfet du Puy-deDôme, et à l'intelligente administration de M. Maury; maire de Royat, fournira dès cette saison, aux malades et aux touristes, une des plus ravissantes promenades de France. Les merveilles des vallées de Royat et de Fohtanat seront accessibles à tout le monde.

Un décret impérial récent vient de déclarer d'intérêt public l'établissement thermal de Royat. ■ " ■-


IL Topographie.

. Le vallon où sont situés les sources et l'établissement de Royat, et qui dépend de cette commune, a pris son nom d'une petite chapelle aujourd'hui abandonnée et dédiée à saint Mart (sanctus MartiusJ. C'était autrefois le but d'un pèlerinage. La fête du saint est restée, et la foule vient encore fêter le patron du lieu, le 28 avril. Situé au sudouest et à deux kilomètres de Clermont, le vallon de SaintMart est largement ouvert du côté de l'Orient, et protégé contre les vents de l'ouest et du nord-ouest par les monta gnes de Chateix et de Gravenoire. « L'air qu'on y respire est aussi doux et aussi pur que celui de la Limagne d'Auvergne, célébrée par saint Sidoine Apollinaire. » (Dr HOMOLLE. )

On ne saurait trop appeler l'attention sur cette situation de Royat au niveau des plaines de la Limagne et au pied des monts Dômes. Royat jouit ainsi de tous les avantages des montagnes sans en avoir les inconvénients ; la température y reste très-convenable pour les malades durant plus de la moitié de l'année, et les traitements thermaux peuvent y être faits avec avantage depuis le commencement du printemps jusqu'à la fin de l'automne.

Le bassin de Saint-Mart forme l'entrée d'une longue et étroite vallée à laquelle le ruisseau-torrent de Tiretaine a donné son nom. La nature s'est plu à prodiguer toutes ses richesses sur les pentes abruptes de cette gorge bien connue des artistes. Nous ne pouvons résister au plaisir de rappeler la description qu'en faisait Eugène Guinot dans une de ses plus spirituelles revues :


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« Un quart d'heure de marche, par un délicieux chemin, mène de Saint-Mart à. Royat ; resserré entre deux montagnes couvertes d'une puissante végétation, le village est groupé à l'entrée d'une gorge profonde, creusée par un courant de lave. Ses blanches maisons, ses moulins, ses chaumières échelonnées sur une pente douce, apparaissent au milieu des arbres comme un nid de verdure. Au sommet se dresse l'église d'un aspect imposant, munie de tours et de créneaux , semblable à une forteresse. Au bas du village se trouve la célèbre grotte de Royat avec ses sources qui, jaillissant en cascades, vont se répandre dans la Tiretaine.

» Les admirateurs des beautés de l'Allemagne et de là Suisse ne trouveront dans leurs albums rien de plus pittoresque ni de plus suave que le tableau formé par ces rochers, ces bois, ces cascades, ce village qui grimpe et qui sourit à travers les arbres touffus, cette église formidable et cette grotte merveilleuse qui semble le frais et mystérieux asile d'une divinité mythologique, l'agreste boudoir d'une Naïade. » (Journal le Pays, 21 août 1859. )

Toute cette splendide verdure est suspendue sur des terrains volcaniques. Le grand courant de lave qui borne la vallée au nord descend jusqu'à quelques cents mètres de Saint-Mart, après y avoir formé les rochers célèbres qui surplombent le vallon.

Autour de l'Établissement thermal le sol se compose de terrains de transport et de calcaires travertins qui s'appuient sur des arkoses et des argiles. Ces derniers dépôts sont eux-mêmes surmontés, du côté du sud, d'escarpements de laves, hérissés de pointes et d'inégalités au milieu desquelles s'élèvent des bouquets de bois.


III.

Historique.

Plusieurs historiens ont parlé des sourees thermales de .Saint-Mart. Beïïeforest, qui écrivait en 1575, en fait mention ; Jean Banc, en 1605. ; Fléchier, en 1665, dans ses Grands-Jours d'Auvergne ; Chomel, en 1734 ; Audigier ; Delarbre montrent que dans l'antiquité il existait à Saint-Mart et dans les environs des sources d'eaux minérales et des thermes, qui ont été délaissés à la fin de l'époque galloromaine. Jean Banc, cité par M. Nivet, s'exprime ainsi : ;. a Et qui ne voit à Sainct-Marc une infinité dételles sources froides et chaudes, voyre des bains encores adjencez par l'antiquité qui, en ceste vieillesse et caducité, sont altérez de leur force et vertu; la négligence des voysins dà*lieu y ayant laissé mesler des sources froides et douces. » Cet auteur ajoute qu'il serait facile «d'arrêter les infiltrations et de réparer ces bains qui marquent eslre une pièce fort ancienne d'employ et qui n'est pas beaucoup-ruinée... Il n'appartenait qu'aux Romains d'immortaliser leur mémoire par une architecture tant forte et bien cimentée. » , C'est en 1793 que l'établissement de Saint-Mart a été restauré et livré au public.

« L'existence de ces anciennes constructions était oubliée, lorsque la rectification de la route de Royat permit de faire, dans le chemin abandonné, des observations qui mirent sur la voie d'une importante découverte. La neige qui tombait en cet endroit fondait avec une grande rapidité, dés dépôts de carbonate de fer existaient dans les fossés du voisinage. Ces indices firent soupçonner la présence d'une


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source thermale. Les habitants de Royat, encouragés par l'abbé Védrine et par l'ancien maire Thiband, se mirent à l'oeuvre, sous la direction de M, Zani, fontainier à Clermont, et le 22 février 1843,, les pionniers pénétrèrent dans un petit bâtiment carré, dont la voûte était largement ouverte. Le reste de l'édifice était bien conservé; il avait quatre mètres de côté : une piscine occupait son centre; elle.était divisée en deux baignoires par une cloison médiane;,plusieurs tuyaux en terre cuite venaient s'y ouvrir ; l'un d'eux laissait arriver dans l'une des baignoires une source minérale qui faisait monter le thermomètre centigrade à + 34°. Une avance permettait de circuler autour de la piscine. -La porte tournée vers le nord était soutenue par des montants en lave poreuse et feldspathique. S'il est vrai, comme le. prétendent quelques archéologues, que l'emploi de cette dernière pierre de taille remonte seulement au dixième;pu onzième siècle, on doit admettre que l'abandon de ces piscines est postérieure à l'une des époques que nous venons d'indiquer. ' ; ''■'.;;■ "..-". .; . » Le 18 mai, une autre construction fort curieuse fut déblayée; c'était un massif en béton, carré à l'extérieur, ayant quatre mètres cinquante centimètres.de côté.: Dans ce carré était inscrite, une cavité irrégulièrement hexagonale , garnie intérieurement d'un banc peu élevé qui en faif sait letour. La profondeur totale de cette piscine était de cent soixante centimètres. Quelques suintements d'eau acidulé pénétraient avec difficulté dans ce réservoir, lorsqu'un ouvrier, en frappant un coup de pince., donna issue à une nouvelle source thermale(1). ■..','■.

» En détruisant les couches supérieures des travertins placés entre les deux piscines, on- vit sortir des sources

(1) Dans une petite pièce qui existait sous la route, on a trouvé un fût de colonne avec son astragale.


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nombreuses dont la chaleur variait entre+30 et + 33° centigrades , elles s'échappaient au-dessous des coupures faites du côté du sud; leur volume total, en y comprenant celui des sources des piscines, était, en 1844, de 196 litres à la minute. » (NIVET, 1. c.)

Une autre source fut trouvée en 1845.

« De 1845 jusqu'en 1853, dit M. Lefort, le débit général des fontaines minérales récemment captées était de 280 litres par minute. Une piscine, des cabinets de bains, une buvette furent installés, et Royat commença à compter parmi les établissements thermaux de France.

» Dans ses intéressantes Etudes sur les eaux minérales de l'Auvergne et du Bourbonnais, publiées en 1850, M. le docteur Nivet émit l'opinion qu'en pratiquant de nouvelles fouilles, on parviendrait à obtenir une quantité d'eau encore plus considérable. Sur les conseils de ce médecin inspecteur, MM. Buchetti et Lhuer firent enlever, à la fin de l'année 1853, les calcaires travertins déposés par les sources minérales et qui gênaient la sortie de l'eau ; après le premier coup de mine, on vit jaillir à une grande hauteur une gerbe d'acide carbonique et d'eau minérale qui sert maintenant à entretenir l'établissement.

» Au moment de son irruption, la nouvelle source de Royat donnait 712 litres à la minute. Les fouilles ayant été continuées, M. François, ingénieur en chef des mines, trouvait, quelques semaines plus tard, 857 litres, et maintenant ce débit s'élève à 1000 litres à la minute. »

Les sources de Royat ont été concédées par la commune à MM. Buchetti et Lhuer, à la charge par eux de construire un vaste établissement thermal. Grâce à l'intelligente activité des concessionnaires, les thermes actuels, fondés par eux en 1852 d'après les plans de M. Agis Ledru, ont été ouverts au public en 1854.


IV.

Analyse chimique.

« L'eau de Royat (1) a été analysée en 1843, c'està-dire peu de temps après son premier jaillissement, par M. Aubergier, et en 1845 par M. le docteur Nivet. Ces chimistes virent qu'elle appartenait, comme celle du MontDore et la plupart des sources qui existent en si grande abondance. dans les terrains granitiques et basaltiques de l'Auvergne, à la classe des eaux ferro-carbonatées acidulés.

» Les différents travaux de captage et d'aménagement entrepris depuis les recherches de MM. Aubergier et Nivet nous ont fait supposer que ces eaux avaient pu subir quelques modifications, sinon dans la nature, du moins dans la somme de leurs principes constituants, et qu'il serait alors intéressant de refaire cette analyse en y appliquant les nouvelles données de la science.

» Limité dans l'origine à l'examen de la source de Royat, nous avons compris tout de suite, en nous rendant sur les lieux, que notre travail serait incomplet si nous n'y comprenions l'analyse des sources du Bain-de-César, de SaintMart et des Roches , situées à une petite distance de la première.

» Tous les chimistes hydrologues connaissent l'intérêt qui s'attaehe à l'examen comparatif des sources d'eaux minérales situées les unes à côté des autres. Ils savent que le plus

/j«e^chapiie^ëst emp'mn\é aux Reclierches sur les eaux de Royat et de Chamaliéres,


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ordinairement toutes ces sources se relient entre elles par des canaux naturels , et ils supposent, avec raison, qu'elles proviennent d'une même nappe d'eau. Mais, quoique ayant la même origine, il arrive lé plus souvent, pour ne pas dire toujours, que les,eaux voisines ne contiennent pas le même poids de principes fixes, soit qu'elles mettent plus de temps pour arriver sur le sol, soit que celui-ci ne possède pas partout la même constitution, soit enfin qu'elles se mélangent pendant leur ascension avec des sources d'eaux douces. En se modifiant ainsi, les eaux acquièrent des propriétés nouvelles dont la médecine sait habilement tirer parti.

» L'analyse des sources de Royat et de Chamalières vient à l'appui de ce que nous disons ici : elle montre que la source principale de Royat est le centre, ou mieux le foyer de toutes celles qui sont situées dans le voisinage, captées ou non. Outre sa température, qui est plus élevée, elle contient une quantité plus grande de principes minéralisateurs,, ainsi que le montre le tableau suivant :

Résidu pour un litre d'eau.

Eau de Royat.., 4gr,lt>2

•Eau de Saint-Mart.... 1 gr,9S2

Eau des Roches 2gr,760

EauduBain-de-César,. 2gr,344 (1)

t> Les eaux de ces quatre sources ont été analysées en 1844 et 1845 par M. Nivet. Comme elles possèdent à peu prés les mêmes propriétés physiques et chimiques, nous nous bornerons à signaler ici leurs caractères généraux.

» Elles sont toutes très-limpides, incolores, inodores,.

(1) Un fait important vient corroborer cette opinion : en 1844, M. Nivet, en évaporant 1 litre d'eau du Bain-de-César, obtint 3gr,600 de résidu; la température était alors de J^. 320 centigrades. En .1856, nous avons trouvé seulement 2,3% mais M. Nivet a constaté avec le -même thermomètre^- 29o centigrades seulement.


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d'une saveur acidulé, légèrement alcaline et ferrugineuse, très agréable. Elles marquent leur passage sur le sol par un abondant dépôt de sesquioxyde de fer hydraté, mélangé de sulfate, de carbonate et de phosphate de chaux , d'arséniate de fer, de silice et d'alumine. Elles rougissent (1) le papier de tournesol d'une manière sensible. Leur température varie depuis-}-19°,5 jusqu'à + 35°,5 centigrades. »

» La présence de l'iode a été signalée dans l'eau de Royat et des Roches par M. Gonod fils, pharmacien à ClermontFerrand. Toutes mes expériences confirment celles de ce jeune chimiste.

» La présence de l'arsenic a été signalée pour la première fois dans ces eaux par M. Chevalier. Ce résultat a été confirmé depuis par M. Thénard, qui a trouvé que la source de Royat contenait 35 centièmes de milligramme d'arsenic par litre d'eau. Nons avons également obtenu, en opérant avec le résidu salin de six litres d'eau, quelques taches arsenicales. Mais si l'on agit avec le dépôt ferrugineux laissé sur le sol, on obtient des taches très-nombreuses de ce métal.

Source de Royat.

» La source qui fournit l'eau minérale et thermale de Royat est sans contredit la plus abondante et la plus importante de toutes celles que l'on trouve dans le département du Puy-de-Dôme.

(1) Plongé dans les baignoires, dans les piscines et même dans un verre plein.d'eau de Royat dès que le gaz en excès s'est dégagé, le papier de tournesol, rougi par nn acide, revient rapidement au bleu. La réaction alcaline subsiste seule. Relativement à l'alcalisation des urines, notre expérience n'est pas d'accord avec celle de M. le docteur Homolle. Comme le bain d'Ems, le bain de Royat d'une heure ne modifie pas sensiblement l'acidité normale de l'urine. M. Rotureau s'étonnait donc avec raison que l'expérience ne fût pas la même à Royat et à Ems. Dans quelques cas exceptionnels, nous avons pourtant vu se produire une alcalisalion légère. ( Docteur Allard. )


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» Elle sort des calcaires travertins qui bordent à droite la rivière de Tiretaine, et s'élève (1) avec force d'un réservoir entièrement fermé, duquel part un large tube qui conduit l'eau dans un autre réservoir voûté. Elle sort ensuite de ce récipient pour s'engager dans des canaux enveloppés de charbon pilé et qui servent à alimenter les buvettes, les baignoires, les douches et les piscines. La disposition de ces canaux permet à l'eau de conserver toute sa chaleur native. Ainsi, d'après M. le docteur Nivet, la température de l'eau, prise à la buvette, est de 35°,5; au robinet des baignoires, 35°, et dans les baignoires 34° et 34°,5 centigrades.

Source du Bain-de-César.

» La source de César est située sur la rive gauche de Tiretaine, en face de l'établissement thermal de Royat et au-dessous du lieu désigné sous le nom de Grenier-deCésar.

» Les anciennes constructions, mises à jour en 1822, montrèrent que celte source, restée enfouie pendant de longues années, avait été utilisée par les Romaine, et avait alimenté un établissement thermal qui dut subir le même sort que les piscines découvertes auprès de la source de Royat.

» A l'époque indiquée plus haut, on trouva, à 15 pieds de profondeur, un puits carré, ayant un mètre de côté, et, dans l'un de ses angles, une source minérale traversée par un courant d'acide carbonique. Les murs de ce puits ont

(1) Il n'est pas un visiteur de la vallée de Royat qui n'aille admirer la source thermale, dont nous avons entendu M. le docteur Constantin James comparer le flot

jaillissant au Spruddcl de Karlsbad. (C. A.)■ •■


— 21 —

servi de fondement à un nouveau réservoir arrondi qui s'élève à plus d'un mètre au-dessus du sol, et dont l'ouverture offre un diamètre de cinquante centimètres. Un robinet, placé à la partie inférieure de ce puits, sert de buvette.

» L'établissement actuel consiste en une seule pièce, renfermant la fontaine, et huit cabinets munis chacun d'une baignoire de bois.

» L'eau du Bain-de-César possède la plupart des propriétés que nous avons déjà indiquées ; elle marque 29° centigrades , et son débit est de 24 à 25 litres à la minute.

Tableau synoptique de la densité, de la température et des substances contenues dans un litre d'eau de chacune des sources minéralisées de Royat et de Chamalières (Puy-de-Dôme).

NOMS DES SODRCES :

Royat. César. St-Mart. Les Roches.

Densité 1,0025 1,0016 1,0020 1,0022

Température.... 35°,5 29» 31» 19°,5

Azote 5V.,2 3V..8 " 4'-'.,2 2'.'.,8

Oxygène IV.,1 OV.,9 Ov-,8 Ov.,4

Chlore 1,050 0,466 1,022 0,708

Brome et iode indices indices indices indices

Acide carbonique 2,974 2,294 2,491 • 2,920

— sulfurique 0,107 0,065 0,092 0,069

— pbosphorique... 0,010 0,008 0,004 0,003

Potasse 0,225 0,148- 0,161 0,189

Soude 1,185 0,572 0,689' 0,909

Chaux 0,392 0,267 0,320 0,372

Magnésie 0,204 0,127 0,164 0,195

Alumine traces traces traces traces

Silice 0,156 0,167 0,089 0,102Protoxyde

0,102Protoxyde fer 0,020 0,009 0,018 0,018.

Oxyde de manganèse traces traces traces traces

Arsenic indices indices indices ■ indices

Matière organique indices indices indices indices

Totaux 6,323 4,123 5,050 5,485.


— ;22 —

tableau synoptique des diverses combinaisons salines anhydres ■attribuées hypothétiquement à 'un litre d'eau de chacune des sources de Royat et de Chanuilieres.

NOMS DES SODRCES :

Royat. César. St-Mart. Les Roches.

Acide carbonique libre 0lh-,377 0li'-,620 Oii',532 0U'-,831

ou Osr-,748 ou lC',229 ou ler-,050 ou ls'-,646

Bicarbonate de soude 1,349 0,392 0,42f- 0,428

— dépotasse 0,435 0,286 0,365 0,312

— de chaux 1,000 0,686 0,953 0,822

— de magnésie... 0,677 0,397 0,611 0,514

— de fer.. 0,040 0,025 0,042 0,042

— - de -manganèse. traces traces traces traces

Sulfate de soude 0,185 0,115 0,163 0,123

Phosphate de soude, 0,018 0,014 0,007 0,005

Arséniate de soude,. traces traces traces traces

Chlorure de sodium ... 1,728 0,766 1,682 1,165

Iodureet bromure de sodium indices indices indices indices

Silice 0,156 0,167 0,102 0,089

Alumine traces traces traces traces

Matière organique indices indices indices indices

Poids des combinaisons salines anhydres, les sels

étant à l'état de bicar- . ,

lionates 5c-,724 4s'-,067 5B'-,396 5C- ,146

Poids des combinaisons anhydres trouvées par expérience, les sels étant à

l'état de carbonates neu- ■ ____ . . , _

très. 4s*.,152 2c-,344 3B'-,952 2(f'-,760

» Si maintenant nous comparons nos résultats avec ceux Obtenus par M. le docteur Nivet, nous trouvons des différences si peu sensibles, que nous sommes amené à conclure que toutes ces sources, et surtout celles de Royat, n'ont pas subi depuis douze ans de modifications importantes , soit dans leur nature, soit dans la proportion des principes minéralisateurs qu'elles tiennent en dissolution.» { LEFORT, Etudes chimiques sur les eaux minérales et thermales de Royat et de Cbamalières. Annales de la Société d'hydrologie, t. 3.)


V.

Établissement thermal.

» L'établissement, que nous n'hésitons pas à Classer parmi les plus beaux et les plus complets de France, renferme soixante-dix baignoires, vingt^deux appareils de douches, quatre piscines, deux salles d'aspiration, etc.

» La température de la source de Royat, qui est exactement celle des bains tempérés, permet de conduire directement l'eau de la source aux baignoires, sans déperdition aucune du gaz acide carbonique, et son volume considérable donne la faculté de laisser couler un jet d'eau minérale dans la baignoire, pendant toute la durée de l'immersion , en maintenant au bain l'uniformité de température , une proportion constante d'acide carbonique et tous les avantages des bains de piscine. » (Dr HOMOLLE , Union médicale, 29 mai 1858.)

L'établissement thermal présente sur la petite route du Mont-Dore, une façade avec frontispice, de quatre-vingthuit mètres de longueur, décorée de statues et percée de trois grandes ouvertures en plein eintre, supportées par quatre colonnes isolées d'ordre ionique. Les ailes du bâtiment sont divisées en sept travées, au milieu desquelles s'ouvrent deux fenêtres pour éclairer et ventiler les salles de bains. La porte principale conduit au vestibule, sur les côtés duquel s'étendent deux galeries contenant cinquante cabinets de bains, dont deux avec doubles baignoires de marbre: Hautes, larges, bien aérées et très-bien éclairées, les galeries ont chacune cinq mètres de largeur, sept mètres de hauteur et trente-quatre de longueur, tes baignoires &e pierre de Volvic sont encaissées de trente centimètres dans


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le sol. Dallés de pierre, les cabinets de bains mesurent cinq mètres de hauteur, deux mètres de longueur et un mètre quatre-vingt-dix centimètres de largeur. L'eau minérale arrive dans les baignoires (1) par deux robinets à clé donnant, l'un de l'eau à la' température de la source, et l'autre de l'eau minérale chauffée à 60° centigrades. Chaque galerie s'ouvre du côté opposé au vestibule, dans une belle salle parquetée qui sert de salle d'attente et de salon de lecture. Un gymnase Pichery sera installé cette année dans chacune de ces salles d'attente.

L'aile droite de l'établissement est affectée aux dames, l'aile gauche aux hommes.

De chaque côté du vestibule central un élégant escalier double en pierre conduit au sous-sol et au premier étage, occupé par les salles d'aspiration. Deux grands chauffoirs carrés précédent les salles d'aspiration. Un serpentin de vapeur, placé au milieu de ces salles d'attente, en réchauffe l'air de façon à fournir une transition graduée de température aux malades qui sortent de la salle d'aspiration, et qui, enveloppés de peignoirs secs, doivent attendre dans ce vestiaire la fin de la transpiration provoquée par l'aspiration avant de s'exposer à l'air extérieur.

Les salles d'aspiration, de trois mètres cinquante centimètres de hauteur, de huit mètres de longueur, et de cinq mètres de largeur, reçoivent la vapeur d'eau minérale par un jet ou tuyau recouvert d'un capuchon en cuivre placé au milieu de la pièce. Cinq gradins superposés permettent aux malades de choisir le degré de chaleur qui leur a été indiqué par le médecin. Ces salles ne sont que de grands cabinets de vapeur, comme celles qui fonctionnent depuis longtemps

(1) Chaque baignoire est munie d'appareils de douches locales : gutturales, vaginales , articulaires, etc., alimentées par l'eau arrivant directement de la source et disposées de façon à permettre aux malades de se doucher eux-mêmes et sans le secours souvent gênant d'un aide.


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au Mont-Dore. De chaque côté des salles d'aspiration sont placés trois cabinets, avec vestiaires, de bains et de douches vapeur forcée et un cabinet de douche ascendante.

Le sous-sol de l'établissement, ou plutôt le premier étage sur le ravin (car le niveau de la route sur laquelle est placée la façade est de plusieurs mètres plus élevé que le fond du ruisseau de Tiretaine qui longe les murs de l'établissement), contient deux grandes piscines, une pour chaque sexe, en lave de Volvic, de cinq mètres de longueur, de trois mètres de largeur et de un mètre vingt centimètres de profondeur. Encaissées dans le sol et présentant une saillie de vingt-cinq centimètres au-dessus des dalles, ces piscines reçoivent un courant continu d'eau minérale qui passe par-dessus les bords et gagne par une rigole extérieure l'aqueduc de dégorgement. Limpide dans les moments où la densité de l'atmosphère s'oppose au dégagement trop prompt de l'acide carbonique, l'eau des piscines blanchit dès que le temps devient orageux. Les bicarbonates passent à l'état de carbonates insolubles, qui se précipitent et forment sur les parois des piscines un sédiment ocracé. Autour des piscines ont été disposés onze vestiaires, séparés par des rideaux de toile, et deux baignoires munies de douches verticales.

De chaque côté du corps central de l'établissement, parallèlement aux ailes ci-dessus décrites, et derrière elles s'élèvent deux annexes importantes. A droite se trouvent douze cabinets de bains précédés chacun d'un petit vestiaire, et munis, outre la baignoire, d'appareils de douchés verticales et latérales. Une hachette placée sous la voûte même du cabinet, et alimentée par deux robinets d'eau minérale à 34° et à 60°, sert à préparer la douche séance tenante à la température précise indiquée par l'ordonnance. Un tuyau de caoutchouc permet au doucheur ou à la doucheuse placés dans le vestiaire derrière une porte brisée, de diriger la douche méthodiquement, sur le malade couché


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sur un lit élastique imperméable. Il est ainsi possible de doucher les malades dans l'état de résolution complète des muscles, condition essentielle d'un traitement bien entendu. Des chaises à porteurs complètent le service, des -douches.

A gauche du corps central de l'établissement, se trouve une annexe symétrique à celle que nous venons de décrire. Dans ce corps de bâtiment sont réunis la machine à vapeur et l'établissement hydrothérapique. Au-dessus de la machine ont été placés cinq réservoirs affectés à l'alimentation des douches. Deux grandes cuves reçoivent chacune directement un jet d'eau minérale à la température de la source (35° centigrades). Dans l'une d'elles un serpentin de vapeur élève l'eau minérale de 35° à 60° centigrades. Deux tuyaux parallèles conduisent l'eau à 35° et l'eau à 60° dans les bachettes que nous avons décrites, et là se fait le mélange. Un autre tuyau fait circuler l'eau à 60° autour de toutes les baignoires de l'établissement, et permet ainsi de donner des bains à une température supérieure à celle de la source, selon les indications.

Une abondante source d'eau froide à température constante de 12°, coule dans la petite cour placée entre le corps central et l'annexe de gauche. Cette source alimente un réservoir placé à neuf mètres au-dessus du sol et d'où partent les douches hydrolhérapiques. Deux autres petits réservoirs placés immédiatement au-dessous de ce dernier, et alimentés l'un par un jet à 35° et un jet à 12°, l'autre par un jet à 35° et un jet à 60° venant des grandes cuves, permettent de varier à l'infini la température et le degré de minéralisation des douches simples, jumelles ou écossaises placées immédiatement au-dessous, et que l'on administre dans les piscines hydrothérapiques.

Au-dessous de ces réservoirs et dans le même bâtiment annexe se trouve l'établissement hydrothérapique.


.— 27 —

Deux sections symétriques sont établies pour les hommes et pour les femmes. Chacune d'elles est composée d'une vaste piscine à douche, d'une étuve, d'une petite salle de bains de pieds et de siège, et d'un vestiaire. Outre l'hydrothérapie froide, les douches écossaises -, tivoli et minérales, froides et graduées, peuvent être administrées à l'aide d'appareils appropriés, réunis dans le même établissement annexe ; le bain russe y a été aussi placé.

La combinaison, très-efficace dans certains cas, de l'hydrothérapie froide et du traitement thermal est de date récente. La douche à deux températures, dite écossaise, a été le premier pas dans cette voie ; il arrivera un temps, prochain d'ailleurs, où tous les thermes seront munis de douches froides, douces ou minérales. Pourquoi se borner à l'action limitée de la douche froide d'eau douce, et ne pas joindre à l'action dé la température celle des principes minéraux, qui sont précisément d'autant mieux absorbés qu'ils sont appliqués sur la peau à une température moins élevée ?

Tout concourait à engager les fermiers de Royai à construire un établissement hydrothérapique, et la Yoix publique en avait marqué depuis longtemps la place sur les rives du ruisseau de Tiretaine, aux eaux si fraîches et si pures. Nous doutons qu'il y ait au monde un établissement hydrothérapique alimenté par de plus belles sources froides que celles qui font la célébrité de la vallée de Royat.

De jolis jardins ont été tracés autour de l'établissement; un gymnase, un cabinet de lecture, des jeux divers et des bancs placés à l'ombre permettent aux malades de se reposer, ou de se livrer aux exercices du corps exigés par le traitement. Il reste à établir des bains et des douches d'acide carbonique. On connaît la puissance curative des bains d'acide carbonique dans le traitement des plaies. L'ancienne piscine gallo-romaine, où les Visiteurs voient


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chaque année se renouveler les expériences célèbres de la grotte du Chien, pourra dès cette saison être arrangée de façon à recevoir des malades. Ces anciennes piscines, par suite des travaux de captage, sont placées au-dessus du niveau de l'eau, et ne sont accessibles qu'au gaz qui les remplit jusqu'au bord.

La cure thermale peut être combinée à Royat avec la cure de petit-lait ou de raisin, ainsi que cela se pratique à peu près dans tous les grands établissements de l'Allemagne. On connaît la supériorité des pâturages du Puy-de-Dôme et l'excellence des vignobles placés sur les coteaux volcaniques de Clermont. De tous les établissements de l'Auvergne, celui de Royat est le mieux situé pour l'introduction en France de ces méthodes allemandes, si précieuses, à l'étude desquelles un médecin distingué (1) vient de consacrer un livre remarquable qui ne manquera pas de propager les bienfaits des cures de petit-lait et de raisin, jusqu'à ce jour très-peu connues en France. Les thermes de l'Auvergne peuvent facilement offrir aux malades du petit-lait et des •raisins excellents ; ils acquerront ainsi une ressemblance de plus avec les stations minérales, alcalines ou salines, de l'Allemagne, qui déjà ont tant d'analogie avec les eaux du centre de la France.

(1) Dr CARRIÈRE, Des Cures de raisin et de petit-lait.


VI.

Action thérapeutique.

Toutes les eaux appartenant à un même groupe hydrominéral ont une communauté d'action remarquable contre un grand nombre d'affections, diverses par le siège, mais provenant d'une cause morbide générale identique. Outre cette action dite spéciale, les eaux de même nature, et parmi celles-ci une source déterminée, peuvent avoir une action élective sur tel ou tel organe ou groupe d'organes. On exagère souvent ce second mode d'action jusqu'à vouloir attribuer à chaque source une spécialité ou propriété exclusive; légitime dans une certaine mesure, cette recherche de la spécialité, dans le sens vulgaire du mot, devient pratiquement erronée, si elle ne reste pas secondaire dans la généralité des cas. L'action vraiment spéciale des eaux ne s'adresse pas exclusivement aux maladies de tel ou tel organe, mais à un état morbide général pouvant affecter des fonctions ou des organes divers.

On ne doit donc pas être étonné de voir figurer au nombre des maladies guéries par les mêmes eaux des affections qui, au premier abord, semblent très-différentes entre elles, et qui le sont en effet par le siège, mais non par la nature (1).

M. le docteur Nivet ( à qui on nous saura d'autant meilleur gré d'avoir emprunté une partie de ce chapitre, que ses Nouvelles recherches sur les eaux de Royat sont à peu

(1) J'ai longuement développé cette thèse dans mon travail sur la Thérapeutique hydrominirale des maladies constitutionnelles.


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près épuisées), a observé comme nous cette communauté d'action de certaines sources de même nature sur des maladies analogues.

« Voici, dit-il, la liste des maladies traitées avec succès à Royat, au Mont-Dore, à Saint-Nectaire et à Château-Neuf. Cette liste comprend toutes les affections morbides invétérées qui sont entretenues par un état d'affaiblissement général, par l'anémie, par une prédominance marquée du tempérament lympathique ou lymphatico-nerveux ; toutes les affections chroniques qui sont liées aux vices racbitiquej, scrofuleux ou tuberculeux, au vice rhumatismal ou goutteux. On y voit figurer les catarrhes pulmonaires chroniques, les dyspepsies, les gastralgies et les entéralgies subaiguës, les atonies du tube digestif, les maladies anciennes de la muqueuse génito-urinaire, les leucorrhées et les engorgements indolents de l'utérus, la chlorose et l'anémie, les engorgements simples qui suivent les fractures et les luxations, les gonflements scrofuleux des jointures, les ankyloses, les hémiplégies incomplètes,, les rhumatismes nerveux et musculaires internes et externes, les rhumatismes articulaires simples et goutteux.

». Royat et le Mont-Dore ont à leur disposition des salles d'aspiration où l'on traite avec succès le catarrhe pulmonaire chronique, l'asthme humide , l'asthme sec, la pneumonie chronique, la laryngite subaiguë et l'extinction de voix. Enfin, dès hydropisies atoniques ont été guéries par l'usage des eaux de Royat et par celles de SaintNectaire.

» Du moment que des eaux thermales contenant des quantités variables des mêmes sels ont agi d'une manière efficace dans des affections si nombreuses, il faut bien admettre que ces liquides ont une actipn commune, et que les maladies dont nous avons fait l'énumération ont de l'analogie entre elles.


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» Le lien de parenté qui rapproche ces états morbides est pour le plus grand nombre l'atonie ou l'anémie ; pour les autres, le vice rhumatismal. Les premiers exigent l'usage des toniques, des ferrugineux et des stimulants; les seconds, l'emploi des dérivatifs cutanés ou des sudorifiques.

» Après, avoir parcouru la longue liste de maladies que nous avons rapportée plus haut, les médecins doivent naturellement se demander quelle règle doit suivre le praticien qui est appelé à prescrire l'une des sources principales de la Basse-Auvergne. Donnons à cet égard quelques indications générales.

» Ces eaux minérales, composées des mêmes éléments, diffèrent seulement par la proportion des substances qui entrent dans leur composition. Mettons ce résultat en évidence, en plaçant, dans le même, tableau les analyses des sources thermales du Mont-Dore, de Royat et de SaintNectaire.

("Voir le Tableau ci-après.)


32 —

MONT-D'OR. ROYAT. S'-NECTAIRE. NOMS DES SELS.

Bainde César. Granie Source. SourceMandon

Bicarbonate de soude 0,6330 1,1830 2,8330

Sulfate de soude -0,0650 0,2250 0,1560

Chlorure de sodium 0,3800 1,7421 -2,4200

— de magnésium....; » traces. »

Bicarbonate de magnésie 0,0910 0,4237 0,3640

— de chaux 0,2250 1,0203 0,6023

— . de fer 0,0220 0,0485 0,0317

Apocrénate de fer traces 0,0100

Silice 0,2100 0,0860 0,1000

Matière organique traces. traces. traces.

Perte » 0,2463 »

TOTAL des sels par litre 1,6260 4,9849 6,5068

Auteurs des analyses M. Bertrand. M. Nivet(l). M. Berthier.

» Avant d'abandonner la question chimique, nous devons rappeler que l'arsenic a été trouvé dans les eaux des trois fontaines citées dans le tableau précédent ; seulement les doses ne sont pas les mêmes.

» Le baron Thénard a obtenu, par litre d'eau minérale à Saint-Nectaire, 0mm,61 d'arsenic; au Mont-Dore, 0mm,53 à Royat, 0mm,35.

» L'analogie de composition étant bien établie, le choix du médecin doit être déterminé par le tempérament du malade et par sa sensibilité à l'action des stimulants. En général, les personnes très-nerveuses se trouvent mieux de l'emploi des eaux minérales peu salines ; les autres, de

(1) Pour que les analyses soient comparahles, il faut que les procédés de décomposition adoptés par leurs auteurs soient analogues. C'est pour ce motif que nous n'avons pas fait figurer dans ce tableau l'analyse de M. Lefort, qui a été faite d'après les méthodes nouvelles.


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l'usage des sources qui contiennent une notable quantité de sels minéraux.

» L'expérimentation est' bien souvent le seul moyen que possède le praticien d'apprécier le degré de stimulation que peut supporter son malade. Mais lorsqu'un individu s'est bien trouvé de l'usage d'une eau thermale, il doit éviter des essais nouveaux.

» Après avoir indiqué les effets généraux des eaux de Royat, nous allons étudier d'une manière spéciale les divers éléments thérapeutiques associés à ces liquides. Nous nous occuperons principalement, dans les lignes qui vont suivre, du degré de chaleur des eaux, de l'acide carbonique et des diverses substances minérales qu'elles tiennent en dissolution.

» La quantité de calorique, unie aux eaux médicinales, modifie considérablement leurs qualités thérapeutiques.

» Les eaux thermales possèdent seules les qualités béchiques et pectorales qui les rendent propres à guérir lès affections chroniques des poumons. Nous devons ajouter que les maladies de poitrine ne sont pas les seules qui réclament l'emploi des eaux chaudes. Beaucoup de gastralgies de cause rhumatismale et certaines gastralgies chlorotiques exigent aussi qu'on ait recours à ce genre de remède. La température de trente-cinq degrés centigrades, qui est celle des buvettes de Royat et de la Grille-de-1'Hôpital, à Vichy, convient parfaitement au plus grand nombre des personnes affectées dé ces maladies.

» Voici un fait qui vient à l'appui de cette proposition.

» Une malade atteinte depuis plusieurs années d'une gastralgie, souvent compliquée de. régurgitations d'eaux chaudes, a fait alternativement; usage des eaux de Vichy (Grille de l'Hôpital) et de Royat; elle s'est toujours bien trouvée de leur emploi; elle n'a jamais pu supporter les eaux de la Grande-Grille de Vichy, qui sont plus chaudes :

3


-— 34 -r

etcependant-les eaux de-cette fontaine et celles de la Grille de l'Hôpital offrent une composition identique, tandis que pelles, de Royat sont moins alcalines. D'autres chlorotiques, ai; contraire, se trouvent mieux de l'usage des eaux minérales-froides , ferrugineuses et acidulés ; nous les envoyons alors à la source, des Roches, qui est à un kilomètre seulement de notre Établissement thermal (1). Elles peuvent prendre les eaux des Roches le matin et les bains de Royat dans le courant de la journée. Les eaux froides doivent être également ordonnées aux individus affectés de maladies chroniques de la muqueuse génito-urinaire.

» Pour bien comprendre le rôle que joue le calorique uni à l'eau des. bains chauds, il faut se souvenir que c'est ce fluide qui donne aux bains d'air chaud et de vapeurs humides la propriété de déterminer, du côté du tégument externe, une réaction qui quelquefois est assez puissante pour opérer la guérison des rhumatismes. A cette action excitante, énergique, mais trop passagère, qui laisse la peau humide, gonflée et très-sensible aux courants d'air, les sels minéraux et l'acide carbonique ajoutent une action tonique ou stimulante spéciale, plus efficace, plus constante ,; et dont les effets sont plus durables.

» Plusieurs des phénomènes qui sont déterminés par les bains d'eau minérale sont semblables à ceux qu'on observe pendant l'immersion dans l'eau douce à la même température. Nous" nous bornerons à signaler ici les différences. peu nombreuses que nous avons observées.

» Les eaux minérales tempérées qui contiennent, comme celles de Royat, une notable quantité de matière organique et de bicarbonate de soude, sont onctueuses et douces au. toucher ; elles sont toniques et fortifiantes; quelques per(1)

per(1) eaux des Roches, sont- très-acidules ; elles contiennent 2 grammes 56 centigrammes de substances minérales en dissolution. Elles renferment les mêmes sels que' les eaux de Royat, mais en quantité moindre.


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sonnes, dont là peau est très-irritable, éprouvent, lorsqùelles se frictionnent, pendant la durée du bain, des picotements ou une légère sensation de chaleur acre qui durent peu de temps. Si cette action irritante est trop forte, on la modère en ajoutant au bain une certaine quantité d?eau douce réchauffée.

» Au bout de quelques jours de l'usage dé ces bains, l'appétit se réveille, les fonctions organiques se font avec plus d'activité, le baigneur se sent plus dispos et plus fort.

» Les bains chauds, qui varient, suivant les individus, entre -f 36 et + 40° centigrades, provoquent presque toujours des sueurs abondantes ; il n'est pas rare de les voir occasionner pendant les premiers temps, une aggravation des douleurs rhumatismales. Ces derniers accidents sont d'Un bon augure, quand ils ne dépassent pas^ certaines limites.

» Les sueurs sont un phénomène critique indispensable dans cette circonstance.

» Des éruptions érythémateuses ou vésiculeuses, des furoncles plus ou moins nombreux peuvent encore se mon^ trer à la suite du bain chaud, et leur apparition est presque toujours une cause d'amélioration notable de la maladie que l'on veut combattre.

» Les bains frais du Bain-de-César produisent des effets analogues à ceux que recherchent les médecins hydropathes. Au moment où le malade entre dans le bain, sensation de froid qui peut aller jusqu'au frisson ; puis réaction et rougeur du côté de la peau, qui devient le siège de picotements prononcés.

» L'acide carbonique, dissous dans les eaux minéralesou mêlé aux vapeurs qui se dégagent de ces liquides, agit tantôt à la manière des excitants, tantôt à la manière des anesthésiques. Tout le monde sait que les eaux acidulés facilitent la digestion en stimulant l'estomac ; mais tout le


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monde n'attribue pas à l'application extérieure de ce gaz les mêmes effets physiologiques. Voici le résultat des expériences que nous avons faites avec le gaz qui se dégage de la source de Royat.

» Quand on approche les narines trop près de l'ouverture du réservoir par laquelle s'échappe l'excédant de l'acide carbonique, la muqueuse pituitaire devient le siège d'une titillation désagréable qui peut être suivie d'étèrnument.

» La- main et l'avant-bras plongés dans la cuve ne tardent pas à rougir et à ressentir des picotements peu intenses; même après une demi-heure d'expérience, aucun effet anesthésique ne se produit ; l'action excitante seule se manifeste. Si l'on veut obtenir un effet anesthésique on doit continuer l'expérience pendant un temps beaucoup plus long(l).

, » Un commencement d'ivresse se montre chez un petit nombre de personnes à la suite de l'ingestion des eaux de Royat; il suffit, pour éviter cet inconvénient, de provoquer le dégagement de l'acide carbonique en agitant l'eau avec uue petite cuillère de métal, ou bien encore d'ajouter au liquide minéral une certaine quantité de lait où d'infusion de plantes pectorales.

i> Le bicarbonate de soude n'est pas en assez grande quantité dans l'eau de Royat pour permettre de classer ces liquides parmi les médicamens qui conviennent aux personnes atteintes de goutte ou de gravelle ; mais il concourt, avec le chlorure (de sodium, le sulfate de soude et les bicarbonates de fer et de magnésie, qui l'accompagnent, à exercer une action tonique locale et générale qui favorise

(1) De même que d'autres stimulants (alcool, éther, chloroforme, etc.), l'acide carbonique peut produire des effets anesthésiques ; celte action, qui nous avait paru douteuse il y a deux ans, a été mise hors de doute par des expériences récentes.


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la résolution des engorgements chroniques, la guérison des affections nerveuses et celle des inflammations subaiguës des membranes muqueuses des bronches , de l'estomac et des intestins.

» Pour obtenir cet effet altérant, il faut donner l'eau de Royat à dose fractionnée, afin que l'absorption de ce liquide soit complète. Si ce médicament, pris en grande quantité, pèse ; si sa digestion est pénible, s'il provoque la diarrhée, l'action chimico-vitale est nulle ou presque nulle, et l'on obtient un effet purgatif que l'on peut utiliser danscertaines maladies. La quantité d'eau minérale capable de déterminer la diarrhée varie beaucoup chez les différents individus.

» L'action purgative des eaux de Royat, même lorsqu'on les prend à haute dose, n'est pas très-énergique, et l'on est souvent obligé, quand on veut obtenir des selles nombreuses et abondantes, d'ajouter dans les deux premiers verres un peu dé carbonate ou de sulfate de magnésie (1).

» Les bicarbonates et apocrénates de fer sont absorbés, passent dans le torrent de la circulation et agissent directement sur le sang, dont ils modifient la couleur et la tonicité.

» L'anémie, et la chlorose surtout, sont combattues avec succès par l'élément ferrugineux qui, étant à l'état de bicarbonate soluble, agit plus efficacement que le carbonate neutre.

» L'arsenic est sans doute la cause principale de la guérison des fièvres intermittentes et des maladies de peau , qu'on obtient en administrant les bains ou les eaux de Châtelguyon, de Royat et. de St-Neetaire (2).

(1) Nous devons cependant constater qne certains individus ne peuvent boire des doses minimes d'eau de Royat sans éprouver des évacuations alvines répétées. Ces faits sont exceptionnels.

(2) Ce médicament n'est probablement pas étranger aussi à la guérison des: asthmes et de certaines phlegmasies chroniques des muqueuses pulmonaires et. gastro-intesti-r nales.


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» Le bicarbonate calcaire est-il un antituberculeux, comme le pensaient les anciens? Entre-l-il pour quelque chose dans la guérison des phthisies qui ont été traitées dans les établissements thermaux du département du Puyde-Dôme? C'est cequ'il est impossible dedémontrer à l'aide de faits positifs et concluants.

» La matière organique rend l'eau onctueuse au toucher, elle modère l'action irritante des sels minéraux ; nous ne lui avons reconnu jusqu'à présent aucune autre propriété thérapeutique.

» Pendant le règne des doctrines physiologiques, on supposait que les eaux minérales agissaient uniquement sur les surf aces qui étaient mises en contact avec elles; leur action arrivait par les sympathies jusqu'aux viscères placés dans les grandes cavités splanchniques. Cette théorie est incomplète : non-seulement le liquide minéral agit sur la peau et les muqueuses, mais , ainsi que le pensait Jean Banc, ainsi que l'on démontré les expérimentateurs modernes , les substances dissoutes dans les eaux médicinales sont absorbées, se mêlent au sang, circulent avec ce liquide, et arrivent directement dans les tissus affaiblis dont elles réveillent l'action, dans les organes sécréteurs dont elles augmentent l'activité.

: » Après avoir séjourné pendant un temps variable dans l'économie, ces substances sont éliminées et se retrouvent d'ans les sécrétions et les excrétions.

» Cette élimination étant journalière, l'effet de chaque dose de liquide minéral est passager : c'est pour ce motif qu'il est nécessaire d'en continuer longtemps l'usage, si l'on veut obtenir des modifications permanentes du sang et des organes engorgés ou affaiblis.

» L'élimination des eaux minérales a lieu par différentes voies : si l'air extérieur est froid ou frais, si l'eau minérale peu saline et fortement chargée d'acide carbonique n'at-


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teint pas -f- 20° centigrades, l'effet diurétique prédomine; si l'eau minérale est chaude et méaiocremént chargée dé sels, elle produit des sueurs d'autant plus abondantes, que la température de l'atmosphère est plus élevée (1) ; enfin^ si l'eau minérale contient une notable proportion de sels, si les doses sont fortes et répétées, elle occasionne deseva^ cuations alvines plus ou moins nombreuses, suivant que le malade est plus ou moins facile à purger.

» Ces effets différents nous expliquent pourquoi lès anciens auteurs disaient, de la plupart de nos sources miné^ raies, qu'elles étaient sudorifiques, diurétiques et purgatives, ■ -'■'■''.'■ - ' v'

Salles d'aspiration.

« Les salles d'aspiration de là Basse-Auvergne sont;4e. puissants moyens thérapeutiques, qui agissent en.mêjne temps sur le tégument externe et sur .les muqueuses ,huç-, cale et pulmonaire ; ce sont de véritables sudatoria qui diffèrent très-peu des étuyeshumides des anciens. Il résuite» en effet, des expériences que nous avons faites à Rpjat^ que les sels de l'eau minérale restent dans le générateur^ et quel'éau vaporisée et les gaz dissous, sont à peu près, les seuls éléments qui viennent s'ajouter à l'air.renfermé dans les salles d'aspiration , qu'on pourrait tout aussi bien dési-r gner sous les noms de salles de transpiration et de fwiuW gation.

» Lorsque la salle est remplie de vapeur, on éprouve,, en entrant, un peu de gêne de la respiration, qui disparait quand on se baisse, ou lorsqu'on se place à côté de la mu> raille et aussi loin que possible du tuyau par lequel arrivç l'eau vaporisée.

(1) Lorsque les bronches sont le siège d'une phlegmasle chronique, les sécrétions qu'elles fournissent peuvent être augmentées ou modifiées pendant les premiers temps. Il eu est de même des muqueuses, génito-urinaires:


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» Si l'on passe la langue sur les lèvres après;un séjour d'une demi-heure dans l'atmosphère de cette salle, on perçoit une saveur légèrement acidulé qui rappelle le goût du bicarbonate de soude.

» En étudiant avec soin : 1° la composition des vapeurs qui alimentent les salles d'aspiration; 2° la composition de l'air de ces mêmes salles, on arrive aux résultats suivants : l'air respirable forme à peu près les 14/15 de l'atmosphère renfermée dans le sudatorium de Royat; la proportion de l'acide carbonique provenant de l'eau minérale et des bicarbonates qu'elle tient en dissolution est très-minime ; mais comme l'air expiré par les malades ajoute aussi un peu d'air méphitique, il est indispensable d'ouvrir la croisée de la salle toutes les deux heures. Enfin, nous avons constaté la présence d'une petite proportion de matière organique qui reste unie à la vapeur de l'eau minérale.

» Au moment où l'eau minérale vaporisée pénètre dans le sudatorium, l'air est trop frais pour que les malades puissent s'exposer à son action; mais bientôt il s'échauffe en s'emparant du calorique de la vapeur d'eau qui se liquéfie et tombe sur le sol. Au bout de quelques instants, les températures des diverses couches de l'atmosphère deviennent constantes.

» La vapeur de l'eau minérale, au moment où elle se dégage du tuyau qui la conduit dans la salle d'aspiration, marque ordinairement -}- 75° à-f 80° centigrades (1). A sa sortie du conduit dont l'ouverture est au niveau du sol, elle est reçue dans un chapiteau métallique dont les parois latérales sont percées de trous. La vapeur, arrêtée dans sa marche ascensionnelle, s'échappe en divergeant et se mêle à ràir ; mais elle tend toujours à monter vers la voûte. Il en résulte que les couches les plus élevées sont plus chaudes

(l) La vapeur dans la chaudière est soumise a une pression de 2 a 3 atmosphères.


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et contiennent plus de vapeur d'eau que les couches inférieures. Ce fait est démontré par. les expériences suivantes :

» .Si l'on place un thermomètre centigrade au niveau de la tête des personnes qui sont assises sur les chaises infé^ rieures, il marque... .... -f 30° à + 31°

Au deuxième étage. -f- 35° à -f- 36°

Au troisième étage + 38° à + 40°

» Cette température plus élevée des couches supérieures,. doit engager les malades à entrer dans là salle d'aspiration avec de bonnes chaussures et des bas de laine, afin d'éviter le refroidissement des pieds et le refoulement du sang vers -la tête.

» Tous les bons observateurs savent parfaitement que le même degré de chaleur et d'humidité affecte d'une manière différente la peau et les muqueuses des divers individus. En permettant de varier les degrés de chaleur dans la même salle, on donne à tous les malades la possibilité de trouver la température qui convient le mieux à leur idiosyncrasie.

» L'air chaud des salles d'aspiration, mêlé à une proportion minime d'acide carbonique et de matière organique, à une certaine quantité de vapeur d'eau et à des doses homoeopathiques de sels, pénètre dans les cavités nasales et buccales, et arrive dans le pharynx, le larynx et les bronches; il agit sur la muqueuse qui les tapisse à la manière des stimulants. Mais indépendamment de cette action intérieure, il en est une autre qui est tout aussi puissante et qui s'exerce sur la peau. Cette membrane, fortement chauffée, devient le siège d'une congestion sanguine qui est.suivie d'une sueur plus ou moins abondante, dont l'effet .dérivatif est incontestable. Un peu de faiblesse générale et de soif accompagne ou suit presque toujours les transpirations provoquées par la salle d'aspiration.

» Une boisson adoucissante doit être administrée aux


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malades que la soif tourmente et qui ont fait d'abondantes déperditions.

» Un vestiaire chauffé précède la salle d'aspiration ; les malades ' doivent y laisser leurs vêtements. Après s'être enveloppés dans un peignoir de molleton ou de flanelle forte, - ils vont respirer la vapeur de l'eau minérale dans laquelle ils peuvent séjourner une demi-heure à une heure. Ils montent d'étage en étage, jusqu'à ce qu'ils aient atteint le degré de chaleur qui leur convient le mieux; ils doivent descendre d'un ou de deux étages, s'il survient de l'oppression ou de la céphalalgie. Des lotions d'eaU froide, faites sur le front et le reste du visage, suffisent quelque-: fois pour faire cesser le mal de tête.

» S'il survient dès menaces de syncope , il faut sortir immédiatement de la salle. Au bout d'une demi-heure à une heure, les malades échangent leur peignoir humide contre un peignoir en laine chauffé, et ils rentrent dans lé vestiaire, où ils transpirent pendant deux ou trois quarts d'heure ; puis ils se sèchent avec des serviettes chaudes, s'habillent et vont se coucher dans un lit préalablement bassiné.

: » Les salles d'aspiration prescrites en même temps que les eaux prises en boisson, à dose modérée , agissent d'une manière puissante dans les phlegmasies chroniques des muqueuses nasale, pharyngienne et pulmonaire; elles guérissent ou améliorent, d'une manière rapide et presque constante, les maux de gorge, les coryzas, les catarrhes pulmonaires et lés asthmes humides ; nous les avons également prescrites avec succès dans les rhumatismes invétérés. Elles ont, en outre, l'avantage de rendre les personnes faibles de complexion, qui lés prennent avec persévérance, moins sensibles à l'action des causes qui déterminent les rhumes de toute espèce. » (NIVET, l. c.) ■

Nous avons plus haut appelé l'attention sur l'analogie


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remarquable des eaux de Royat et des eaux d'Ems.'II.est important dé développer, au point de vue thérapeutique, cette proposition. , '. .1

, Nous n'avons parlé que. d'analogie et non dé ressemblance identique. Les sources les plus rapprochées ne sont jamais parfaitement semblables. Les eaux d'Ems, minéralisées par les mêmes sels que les eaux de Royat, le sont à des doses Un peu moindres. La thermalité des deux sources les plus importantes de ces stations n'est pas la même.

La Kesselbrunnen, celle des sources d'Ems qui se rap^ proche le plus de la grande source de Royat, a une tent përaturé plus élevée (46°,2), et peut être employée avec plus d'économie sous forme de douches que les eaux: de Royat, dont la.température, plus que suffisante pour les bains,' doit être légèrement élevée pour les douches; mais cet inconvénient pour Royat devient un grand avantagé quant aux bains et à la boisson, qui exigent une température moyenne. * : : :..'.: . L'action de la douche chaude est purement locale, pérW phérique. Les belles recherches de M. Kùhnn ont démontré que l'eau minérale n'est absorbée par la peau que si le bain ou la douGhe sont administrés à la température du corps, et mieux encore à une température inférieure. En d'autres termes, le corps humain n'augmente de poids dans un bain que si l'eau est tempérée ou froide. Au-dessus de la chaleur humaine, l'eau douce ou minérale, loin d'être absorbée , ne provoque: plus que l'exagération des fonctions d'exhalation cutanée, et par suite, la transpiration avec une diminution d'autant plus sensible du poids du corps que l'eau est plus chaude. La douche chaude n'a donc d'autre propriété thérapeutique que celle que lui. donne sa température élevée. Or, les physiciens considèrent là chaleur dés eaux minérales comme identique avec la chaleur développée artificiellement. L'éau de'Royat, élevée d'une


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température de 35° centigrades à une température de 45° ou 50°, ne perd donc aucune de ses propriétés médicales; loin de présenter un désavantage, sa thermàlité moyenne la rend, au contraire, préférable à l'eau' de Kesselbrunnen, qu'il faut laisser refroidir pour les bains, et qui par cela même éprouve une légère altération chimique, outre qu'il est impossible de la laisser couler constamment dans les baignoires comme à Royat. La source de Kurstenbrunnen à Ems a d'ailleurs la même température que la source de Royat, la'Bubenquelle a 31°; mais ces sources ne peuvent être administrées qu'en boisson.

Cette analogie des eaux d'Ems et de Royat est si grande aux yeux de M. Rotureau, que cet auteur en confond les indications thérapeutiques, à ce point que, voulant établir des indications différentielles entre Royat et Vichy, ou entre les eaux alcalines mixtes et les eaux alcalines franches, il renvoie à l'article consacré à Ems, où il a traité d'une manière très-complète cette intéressante question; il appelle l'attention sur leurs propriétés différentes, qui ne doivent pas être confondues, au moins dans un grand nombre de cas. ,

« Les eaux thermales de Royat, dit cet auteur, ayant une certaine analogie d'action avec les eaux de Vichy, sont op^ posées avec le même succès que ces dernières à plusieurs états pathologiques, mais il serait inutile de préciser ici les indications des sources de ces deux postes thermaux. Ce serait répéter les détails déjà donnés, en traitant des rapports nombreux et frappants qui existent entre les eaux de Vichy et celles d'Ems, dans le volume des principales eaux de l'Allemagne. » (P. 241 et suivantes. )

Voici les judicieuses considérations que rappelle le savant hydrologiste, et dont le.lecteur pourra faire l'application à Royat, en substituant, comme l'indique l'auteur, le nom de cette station thermale'à celui d'Ems, sa soeur d'Allemagne.


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« Les eaux d'Ems sont, comme les eaux de Vichy, bicarbonatées sodiques ; mais si l'on établit un parallèle entre la composition chimique des unes et des autres, on est amené à faire les observations suivantes. Les eaux de Vichy sont franchement bicarbonatées sodiques, et contiennent une quantité double à peu près de bicarbonate de soude; mais elles renferment moins d'acide carbonique, et les eaux d'Ems, dont le bicarbonate de soude est cependant l'élément minéralisateur dominant, possèdent une quantité notable de chlorure de sodium que l'on ne trouve pas dans les eaux de Vichy. »

M. Rotureau entre ensuite dans des considérations trèsimportantes sur les vertus des eaux franchement bicarbonatées sodiques dont la source de Vichy est le type, pour mieux faire ressortir les propriétés particulières des sources qui sont, comme celles de Royat ou d'Ems, bicarbonatées sodiques chlorurées.

« Ces sources, dit-il; page 244, doivent réunir dans une certaine mesure les vertus des eaux chlorurées à celles des eaux franchement bicarbonatées sodiques. C'est là pour moi leur caractère essentiel, et j'attache une importance d'autant plus grande aux résultats qui peuvent être attendus de cette combinaison de deux actions diverses, que les effets sensiblement toniques du chlorure de sodium permettent de combattre heureusement l'action débilitante et dangereuse, chez les personnes d'un tempérament lymphatique , des eaux bicarbonatées sodiques franches.

» Ma conviction à cet égard est fondée, non pas seulement sur une donnée théorique, mais aussi sur l'étude de faits nombreux, et j'ai la certitude qu'elle sera partagée par tous ceux qui, évitant de considérer les eaux d'Ems (et de Royat) comme des eaux bicarbonatées sodiques plus faibles de moitié que celles de Vichy, voudront leur reconnaître et leur conserver au contraire leur double caractère de sources.


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bicarbonatées sodiques et de sources chlorurées. Il est quelquefois permis d'hésiter sur le choix à faire entre'Vichy et Royat, lorsque les malades dont les affections réclament les eaux bicarbonatées sodiques présentent un tempéra-', ment qui est sur la limite des constitutions sanguines ou lymphatiques. Bien des convenances peuvent alors être consultées, tout en tenant compte delà quantité beaucoup plus. Considérable de bicarbonate de soude contenue dans les eaux de Vicby.

;: a Mais il n'en est plus ainsi, lorsque les malades accusent nettement soit un tempérament sanguin, soit au contraire un tempérament anémique. Vichy convient au premier, Ems (et Royat) au second.

s Pour me résumer, en indiquant les différentes: màlar; dies principales qui sont traitées avec succès aux sources bicarbonatées sodiques, je dis : >

» Tous les malades qui sont atteints d'affections du foie,: ou qui présentent au moins un trouble sensible dans la sécrétion de cette glande abdomin aie ; >

» Tous ceux qui éprouvent, du côté des reins ou des organes urinaires, des accidents révélant évidemment l'existence de graviers;

» Tous ceux qui sont attaqués d'une goutte commençante,: tousceux quiont des dyspepsiesflatulentes, et surtout acides ;i tous ceux qui sont affectés de diabète sucré, doivent êtreenvoyés aux sources de Vichy, dont les eaux sont si favorablement actives dans ces cas, lorsque d'ailleurs les malades offrent en même temps les attributs d'un tempérament pléthorique.

» Mais les personnes qui sont atteintes des diverses affections que je viens d'indiquer, etqui sont lymphatiques, ou qui sont tombées dans une anémie ou dans une cachexie consécutives dues soit au progrès, soit au traitement de leur maladie, suivront une cure incomparablement préférable


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aux thermes d'Ems (et.deRoyat).La quantité de bicarbonate de soude, que les eaux de cette station renferment, suffit pour guérir, ou améliorer du moins, les affections qui exi-r gent l'emploi de ce médicam entfluidifiant, et le chlorure de sodium qu'elles contiennent en même temps prévient les inconvénients d'une débilité plus grande, que la quantité d'eau bicarbonatée sodique nécessaire au traitement eût ln~ failliblement amenée, et redonne même quelquefois une vitalité et une énergie physiques auxquelles on n'aurait pas crû qu'il fût possible de s'attendre. » (ROTUREAU, Allemagne.)

« L'action physiologique des eaux de Royat, dit le même auteur, prises à l'intérieur, consiste à augmenter l'appétit, à faciliter la digestion et à stimuler l'estomac. Leur efficacité 1 dans les dyspepsies est donc toute naturelle et se comprend 1 aisément. Mais en thérapeutique il ne suffit pas d'inductions, il faut que l'expérience sanctionne les vues de l'esprit' les plus ingénieuses et lés conséquences les plus rationnelles.- Les effets curalifs de ces eaux sont donc venus confirmer sur l'homme malade les espérances que leurs propriétés physiologiques avaient fait concevoir. La pratique a montré de plus qu'elles combattent heureusement les digestions difficiles, produites par une anémie, suite de maladie aiguë,' grave et longue, d'alimentation incomplète, de privation d'air entièrement respirable^ de diminution ou de privation absolue'de lalumière solaire (anémie des mineurs), etev ou: par un état chlorotique confirmé, grâce au fer et au chlorure de sodium qu'elles contiennent; par un état nerveux de l'estomac ou de l'intestin, par une congestion, une hypertrophie du foie ou un autre état pathologique des voies biliaires sur lesquelles agissent utilement les eaux thermales*" bicarbonatées moyennes. Il en est dé même de leurs.vertus: contre les affections des voies urinaires. ......

Si, dans ces deux dernières circonstances, le médecin:


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sait que l'énergie des eaux de Royat ne peut rivaliser avec eelle des eaux de Vichy, il ne doit pas non plus perdre de vue qu'il se trouve des malades trop affaiblis pour supporter une cure fluidifiante et dépressive à cette dernière station. Il faut alors les adressera des postes thermaux qui, comme Royat et Ems, offrent des eaux bicarbonatées moyennes, moins énergiques, mais qui sont toniques et reconstituantes par le chlorure de sodium et la proportion notable de fer et de manganèse qu'elles renferment.

» Dans tous ces cas, l'action des eaux de Royat à l'intérieur est presque toujours secondée par l'usage de ces eaux en bains tempérés ou en douches d'eau à la thermalité de la source. Mais on prescrit rarement alors les bains et les douches de vapeur minérale, et le séjour dans les salles d'aspiration.

» 11 n'en est pas de même lorsque les malades souffrent de douleurs rhumatismales, soit intérieures, soit extérieures. Les eaux thermales de Royat sont non-seulement employées en boisson, mais les bains et les douches d'eau très-chaude, les bains et les douches de vapeur forcée, les séances au vaporium, font aussi toujours partie du traitement hydro-minéral, qui n'agit jamais mieux que lorsqu'il aggrave les douleurs pendant la première semaine. : » Dans les affections des organes de la respi ration, comme le catarrhe pulmonaire chronique, l'asthme ne reconnaissant point pour cause une lésion organique, là pneumonie, la bronchite, la laryngite et la pharyngite chroniques et même subaiguës, l'action curative des eaux de Royat administrées à l'intérieur, en même temps que les malades fréquentent chaque jour les salles d'inhalation et y font un séjour assez prolongé, se rapproche de celle des eaux d'Ems, et à cet égard je mettrai en première ligne la station- française, dont l'eau en boisson a tout autant d'efficacité que ces dernières dans les élats pathologiques susfndiqués.


Elle possède de plus* d'ailleurs, les salles d'aspiration, qui font surtout alors la partie la plus active et la base d'un traitement inconnu à ïétafeïisBémêht du duché de Nassau.

» L'emploi intérieur des eaux dé Rdyât donne de trèsbons résultats dans les suites de fièvres intermittentes paludéennes existant quelquefois depuis longtemps, et rebelles aux traitements les mieux conduits. Faut-il attribuer leur efficacité alors aux bicarbonates, dont l'action sur le foie et sur la rate a été plusieurs fois constatée, lorsque cet agent de la matière médicale est contenu dans une eau minérale? Faut-il penser, au contraire, que ces eaux tirent ieur action .thérapeutique, dans les accidents consécutifs aux fièvres 'des marais,, du peu d'arsenic qu'elles contiennent? C'est ce qu'il serait difficile d'expliquer, mais le fait dès guérisons *n'eh reste pas moins acquis.

» Les eaux thermales de Royat en bains généraux, mais •surtout en douches, rendent de très-Utiles services encore dans les pertes de 1 mouvement survenues aprèsles fractures, les luxations, les plaies et les blessures.;

» Enfin, les injections vaginales faites avec ces eaux à la température de la source amènent souvent la guérison d'engorgements simples de l'utérus.- Les douches ascendantes procurent encore de très-utiles résultats dans les cas d'aménorrhée , de dysménorrhée et de leucorrhée dépendant d'un état anémique ou ehlorotique ; mais l'eau en boisson, en bains et en douches tempérées, devra faire nécessairement alors partie du traitement hydro-minéraL

» Les médecins ayant exercé 1 à Royat et ayant fàitcon* naître le résultat de leur pratique, mentionnent à peine lès gravêlles hépatique et rénale, les catarrhes vésicamjt; la goutte à son début,; le diabète, comme rentrant dans là .sphère d'action des' eaux thermales dé cette staiteon;: et pourtant il semble au premier abord que, si ces eaux ïie

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doivent pas être choisies avant plusieurs autres de la même classe dans ces affections, il est probable qu'elles peuvent cependant rendre quelquefois des services. J'avoue que j'attacherais, dans ces circonstances, au moins autant de confiance à leur vertu curative que s'il s'agissait d'une hydropisie ; et pourtant il est dit que les hydropisies atoniques ont été guéries par l'usage des eaux de Royat.

» Il est à croire que ces hydropisies étaient tout simplement l'oedème des anémiques ou des chlorotiques, qui, la cause disparaissant, voyaient bien cesser l'effet.

» L'eau de César en boisson et en bains hypo-thermaux ou à la température de la source, est très-sensiblement tonique , et elle sera prescrite de préférence aux jeunes gens atteints de pertes séminales involontaires, dit M. Nivet, aux enfants qui ont des incontinences d'urine, aux rachitiques et aux scrofuleux ayant des poumons sains et une certaine force de réaction. » (ROTTJREAU.)

M. Rotureau, après avoir contesté l'efficacité des eaux d'Ems contre la phthisie pulmonaire, ajoute : « Les eaux de Royat, qui avaient, par suite de l'installation plus complète de l'établissement, quelques droits à proclamer leur efficacité mieux assurée dans les accidents occasionnés par les tubercules des voies respiratoires, sont cependant plus modestes. » Et il cite un passage des Nouvelles recherches sur les eaux de Royat, rapporté plus haut, dans lequel M. le docteur Nivet se demande si la guérison des phthisies traitées dans les établissements du Puy-de-Dôme doit être attribuée au bicarbonate calcaire, que les anciens croyaient être un antituberculeux. Nous pensons avec notre savant prédécesseur qu'il est impossible de le démontrer à l'aide de faits concluants ; mais nous pourrions affirmer que certaines phthisies réclament l'usage des alcalins, comme il en est d'autres qui exigent l'emploi des sulfureux. Nous avons


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essayé dans différentes publications (1) de montrer que les véritables indications différentielles des eaux sulfureuses et des eaux alcalines contre la phtbisie, découlent de la notion des natures diverses de cette affection. Il faut d'abord écarter de la phthisie les congestions chroniques des poumons, que l'on a si souvent l'occasion d'observer dans le cours de l'arthritis (autrement dit du rhumatisme et de la goutte), maladie constitutionnelle qui embrasse dans sa durée toute la vie d'un malade, et qui constitue le genre du plus grand nombre des affections observées sur le même sujet. La maladie constitutionnelle est dans ce cas une manière d'être défectueuse de la vie elle-même, cause prédisposante sinon occasionnelle des affections locales. Dans un travail lu à la Société d'hydrologie médicale de Paris, et publié dans le tome VII de ses Annales, à propos de la discussion sur le traitement du rhumatisme par les eaux minérales, j'ai appelé l'attention sur les congestions viscérales chroniques, si fréquentes dans le cours de cette maladie constitutionnelle. De remarquables travaux ont été lus par MM. Collin et Verjon, dans le sens des idées que j'expose. Les congestions pulmonaires chroniques de nature rhumatismale ou goutteuse ont été prises souvent pour des phthisies tuberculeuses. Ces sortes de phthisies guérissent ordinairement aux eaux sulfureuses par l'action élective directe résolutive de celles-ci sur le parenchyme pulmonaire , aux eaux alcalines par une action altérante spéciale sur la maladie constitutionnelle, et aussi par l'action des moyens dérivatifs et révulsifs énergiques en usage auprès de ces sources. Les Eaux-Bonnes et Saint-Honoré d'une part, Royat et le Mont-Dore peuvent donc réclamer également la guérison de ces prétendues phthisies. Mais il

(1) Du traitement de la scrofule par les eaux minérales. — De la thérapeutique hydrominérale des maladies constitutionnelles. — Essai sur l'arthritis des viscères.


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ne- s'agit pas eficôre ici de tubercules* M. Bertrand a signalé dans son- Ivre, p. 438, ce fait qu'à la différence de bien d'autres 1 causes morbide$,\le rhumatisme n'altère que râré'- ment ië tissu- des- parties qu'il affecte.' J'ai dit que je 1 croyais la proposition' de l'illustre inspecteur du Mont-Dore un peu. tïop-absolue^ Les congestions viscérales chroniques rhumatismales né 1 revêtent que bien plus rarement qu'on ne crôify iï est vrai, là forme' inflammatoire ; mais lorsque celle-ci a existé, il y à toujours quelque trace d'altération dans les tissus-. Sans admettre, même dans la généralité des cas, l'inflammation chronique, croifr-ou qu'une congestion puisse persister longtemps ou se reproduire très-fréquemment dans le poUmdn saris inconvénient pour ce viscère? L'infiltration tuberculeuse flous paraÉ être dans certains cas la conséquence.d'une congestion de longue durée, une sorte de 1 dépôt de certains principes morbides du sang dans les tissus engorgés ou quelque chose d'analogue aux concrétions que l'on observe chez les rhumatisants et les goutteux. De là l'indication essentielle de déplacer à tout prix là congestion rhumatismale,- et l'emploi des moyens ré^ vulsifs énergiques dont Oh use au Mont-Dore et à Royat. Le dépoli tuberculeux une fois opéré, l'inflammation n'est plus qu'Un acte dlintolérâhce de l'organisme', un effort d7élimination'; lasuppUrâition dû tissu pulmonaire n'est point alors une dégénérescence proprement dite, comme dans là phfhisie tuberculeuse' essentielle ou dans là phthïsie serofuieuse^ niais Utt état transitoire et curable, lorsque'le dépôt tuberculèuî â été éliminé et que la cbn-' gestion du) parenchyme' s'est dissipée sous l'influence: dès moyens appropriés. Les 1 cicatrisations de cavernes pulmonaires-se rencontrent surtout cbefc les arthritiques. J'ai eu l'occasion d'observer un malade dont la poitrine avait été, selon MM. Louis et Bertrand /atteinte des plus graves lésions de ce genre, et qui, grâce au traitement du Mont-Dore,


jouit actuellement d'une très-bonne santé, tout en conservant les attributs généraux du rhumatisme, bien diminués d'ailleurs chez lui sous l'influence de l'hygiène et du traitement. Est-ce à dire que les cas de ce genre soient cornnrans? Loin de là ; mais quelle que soit leur rareté, les faits existent, et la science doit les prendre en considération. M. Bertrand a répondu affirmativement suria curabilité delà phthisie par les eaux du Mont-Dore, et il insiste dans ses .observations sur les antécédents rhumatismaux dé tous ceux de ses phtisiques qui ont retiré quelque profit de leur séjour au MontDore. N'y aurait-il pas une phthisie arthritique qui pourrait .être traitée avec succès, au début, au Mont-D,ore, à,Royat pu à Ems, contrairement à la .phthisie sçrofuleus.e, qui réclame les eaux sulfureuses ? >

Je sais que des savants de premier ordre rejettent la phthisie de cause rhumatismale ou goutteuse. Mais mon expérience personnelle me force à me ranger de l'avis du vieux Morton, du moins en ce qui concerne les phthisies arthritique, scrofuleuse,, syphilitique et .tuberculeuse esseni$Re, sinon pour les nombreuses .formes .qu'il mentionne et qui peuvent être rattachées à ces quatre grands,groupesr Ce n'est pas sans une vive satisfaction .qu'au point de vue hydrologique je puis encore invoquer l'autorité du grand observateur anglais, qui le premier a signalé l'heureuse action des eaux ferrugineuses alcalines comme celles de Royat sur la phthisie arthritique. Dans son chapitre ix, in.titulé : De PMhisi ab arthritide et rhumatismo ortâ^ il s'exprime ainsi;: « In hujus ;morbi prinçipiOj ad wducias p saltem obtinendas, sinon ad curationem perfiçiendam,, » plurimum conducere obseryavi preesestim «quas mine» raies clialybeatas, modo non nimissero propinentur,, et » satis copiose per vias urinarias fluant. » 11 recommande ensuite les bains thermaux au début de la maladie. L'usage des eaux peut encore être ordonné avec succès, suivant lui,


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à la seconde période de la phthisie, pourvu qu'on se conforme aux sages conseils qu'il donne dans son chapitre ix. à l'endroit de l'administration de ces eaux qu'il recommande. Ce chapitre de Morton est digne de toute la méditation des hydrologistes.

Action physiologique élective.

Après avoir étudié les propriétés générales des eaux de. Royat, il faudrait en exposer à leur tour les propriétés électives, ou, selon le langage vulgaire, les spécialités. Celles-ci ne sont autre chose que l'action physiologique s'exerçant à l'état morbide. L'étude simultanée ou parallèle de l'action médicamenteuse sur l'homme à l'état sain et à l'état de maladie, indispensable pour arriver à la notion exacte des propriétés électives, exige de longues et patientes observations. Il ne nous est pas possible de traiter encore complètement cette grave question; mais il nous est permis déjà de prévoir le résultat de recherches déjà commencées et persévérantes. Trois modes d'action des eaux de Royat sont surtout remarquables : 1° sur la peau, 2° sur le tégument interne et particulièrement sur la muqueuse gastrointestinale , et 3° enfin sur le système nerveux.

Plongé dans l'eau de Royat, le corps se couvre de petites bulles de gaz, rougit, devient le siège de picotements qui disparaissent au bout d'un certain temps pour faire place à une sorte de sédation, à une sorte d'anesthésie.

J'ai montré l'an dernier dans un travail spécial (1) que non-seulement les eaux bicarbonatées alcalines et arsenicales de l'Auvergne et de Royat en particulier sont indiquées contre les affections cutanées de nature arthritique ou dartreuse, mais que ces affections y sont guéries depuis long(1)

long(1) la thérapeutique hydrominérale des maladies constitutionnelles et en particulier dos affections têgumentaires externes.


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temps. L'attention médicale n'a pas été suffisamment encore appelée sur ce fait, que les eaux alcalines conviennent beaucoup mieux aux affections cutanées que je viens 4e citer que les eaux sulfureuses, où on les envoie trop exclusivement. J'ai observé à Royat des cures et des améliorations d'eczéma, de lichen, de prurigo, qui avaient été vainement demandées aux eaux des Pyrénées.

L'action sur les sécrétions intestinales n'est pas moins remarquable. Constipantes à faibles doses, elles dévoient au contraire à doses élevées. Dans le catarrhe des voies digestives, dans cette affection que les Allemands appellent la pléthore abdominale, leur efficacité est très-grande, et ce n'est pas un rapprochement de mince importance qu'elles présentent même à cet égard avec les eaux d'Ems. Mon savant et regretté collègue, M. le docteur Joseph Pourcher, professeur de clinique médicale à l'École de médecine de Clermont , avait obtenu des succès si remarquables, en opposant les bains de Royat aux gastro-entérites et aux gastro-entéralgies chroniques, qu'il rangeait ces agents thérapeutiques parmi les spécifiques de ces dernières maladies. Mais n'oublions encore pas notre point de vue plus général. Parmi les malades atteints d'affections gastro-entériques, ceux qui guériront le mieux sont les sujets, rhumatisants et nerveux ou lymphatico-nerveux, si surtout ils sont affaiblis par une maladie longue, par des pertes de sang, ou par l'action dépressive d'influences morales tristes.

Quant à leur action sur le système nerveux, les auteurs du Dictionnaire d'hydrologie médicale ont parfaitement saisi cette indication des eaux de Royat contre le rhumatisme nerveux et l'état névro-pathique, « auquel, disentils, ses bains tempérés et à courant continu conviennent parfaitement. » Les eaux de Royat ont, en effet, une action élective remarquable sur le système nerveux, qu'elles doivent soit à la nature de leurs combinaisons salines, soit à


l'acide carbonique qu'elles dégagent en volume son.sidé^ rable. Tour àvtour excitantes et calmantes, selon le mode d'administration employé, elles peuvent produire les effets les plus .varjés, suivanties doses auxquelles elles sont bues, suivanlila durée du bain. Le système vaseuiaire est celui qui reçoit la première influence de cette surexcitation ou de cette sédation produite par le bain de Royat. Il y a là tout un champ d'études nouvelles pleines du plus haut intérêt. Lé bain de Royat très-court est excitant; prolongé, il calme; et dans la durée du traitement lui-même on peut observer ces deux périodes bien tranchées : excitation au début, sédation ensuite. L'action physiologique des çomr posésde carbone, si remarquablement étudiée par M. ledocr teur Gh. G-zanam, dans son beau Mémoire sur les Anesthêsies, se,retrouve ici tout entière, et, chose remarquable, la cure thermale dans sa durée, l'action graduelle ou consécutive prend les allures de l'action immédiate.

M. Nivet a observé comme moi cette spécialité des eaux de Royat; contre les maladies nerveuses. « Parmi les affee-r -tions, dit-il, qui figurent dans les paragraphes précédents, il en est qjielques-omes qu'il est indispensable d'étudier dfune manière spéciale : nous voulons parier des maladies nerveuses, 9

,9 Indépendamment des.influences morales, qui agissent puissamment' et dont les effets sont parfois suspendus.,. pendant le séjour aux,,eaux minérales, parles distractions et les cireonstapçes nouvelles au milieu desquelles vivent les baigneurs? nous ayons h. signaler plusieurs causes dené>rajgies qui .agissent d'une manière matérielle. Nous-pla^ gérons au premier rang ;

ït i°iLes peptes desarig trop répétées ou trop abondantes ; 2? Ja di^te prolongée qui amène l'anémie, parce que le sang ne recpit plus .les éléments réparateurs qui lui sont nécessaires; 3°- |e;s. troubles fonctionnels de l'estomac, qui ren-


m

dent les digestions incomplètes et le chyle moins abondant.

»iToutes-ces-causes.d'anémie et d'affaiblissement déterminent bien souvent des surexcitations partielles ou générales du système nerveux, qui exigent, pour disparaître, quel'ûn

pjenne lg m^A sa ra4n?v

*»,Cette surexcitation du système nerveux.peyt nécessiter 4eg,traitements divers : si elle est aiguë et récente., les çaLmants çtlgs. antispasmodiques, sont indiqués; sjle çjegré d'excitation est moins prononcé, des bains pe\i salins # fort^nient chargés de matières organiqupsspnt,préférables; enfin, si les surexcitations dépendent d'up ^ajt anémique pu 4'un affaiblissement général, les bains de Royat sont d'une incontestable utilité; Us combattent indirectement l'irritabilité nerveuse en fortifiant tops les tissus, en activant les fonctions de la peau et du tube digestif, en rendant l'ajimentation et l'hématose plus complètes, et en rétablis.sant en un mpt, entre les systèmes sanguin et nerveux, l'équilibre qui avait été rompu au profit de ce dernier. »

Eaux transportées.

Les eaux de Royat sont embouteillées avec soin et de deux façons différentes, suivant l'usage qui doit en être fait. Chargées d'un excès de gaz, elles peuvent être bues froides à table coupées avec moitié d'eau ordinaire. Les eaux de César et des Roches peuvent être bues pures. C'est surtout pour les affections de restomac qu'elles doivent être administrées de celte façon. Quand au contraire on demande à l'eau de Royat une action thérapeutique altérante, pour une affection pulmonaire ou autre, il est bon de la prendre le matin à jeun et le soir une heure avant le repas, coupée avec du lait ou une infusion, et réchauffée au bain-marie jusqu'à la température de la source, trente-cinq degrés.


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l>our ce second mode d'administration, l'Administration des eaux expédie des bouteilles d'eau de Royat rie contenant <me son volume naturel de gaz. Voici ce qu'on lit à l'article Eaux transportées, dans les Nouvelles recherches de M. le docteur Nivet :

« Pendant que nous étions chargé du service de clinique médicale de l'école préparatoire de médecine et de pharmacie de Clermont, nous avons employé, avec le plus grand succès, l'eau minérale de Royat transportée, chez des personnes atteintes de bronchites chroniques.

» Les eaux de Royat, bien bouchées et placées dans un lieu frais , conservent leurs propriétés médicinales pendant plusieurs mois. Au moment de s'en servir, on débouche la bouteille, on la plonge dans de l'eau très-chaude; et on boit le liquide minéral quand il fait monter le thermomètre centigrade à + 35 ou + 36° centigrades.

» Voici un autre procédé qui est plus expéditif : on ajoute à un demi-verre d'eau minérale de Royat, un quart de verre d'eau de gomme bouillante ou de lait très-chaud, et on obtient ainsi la température nécessaire pour que le mélange puisse être bu immédiatement. »


VII.

Contre - indications.

Les malades atteints d'affections aiguës ne doivent pas faire usage des eaux de Royat.

Ces eaux ne conviennent pas non plus aux malades atteints de cancer, d'anévrisme avancé du coeur, de ramollissements du cerveau ou de la moelle épinière, de prédisposition aux hémorragies actives ou de phthisie aiguë. La fièvre, quelle que soit sa cause, contre-indique l'usage des eaux. Une simple accélération du pouls ne contre-indique pas, loin de là, le traitement par les eaux de Royat.

L'aggravation des douleurs rhumatismales au début n'est jamais une contre-indication. Il n'en est pas toujours de même de l'excitation thermale qui se prolonge. Le médecin du malade aux eaux peut, dans ce cas, seul apprécier s'il y a lieu de cesser ou de continuer le traitement. Une routine regrettable veut que la durée du traitement thermal soit de vingt et un jours. Rien n'est plus faux dans la pratique. La durée du traitement varie pour chaque individu et pour chaque maladie.


VIII.

Soins hygiéniques.

,M. le docteur Nivet a signalé dans ses recherches tous lesinçonvénienls que présentait pour les baigneurs ,de,Rpyat là'(Séjour de Clermont. M. le-docteur Dechambre, nous l'iavons yu, regrettait lui aussi la nécessité dans laquelle se trpùy^ientles malades logés à Clermont de venir chaque matin prendre leur bain à Royat. .11 y a quelques années} on ne pouvait qu'émettre des regrets ; mais grâce à la fortune croissante de Royat, il n'en est plus de même aujourd'hui _; l'on peut trouver dans les hôtels, encore.augmentés de nombre cette année, tout le confortable que la ville seule fournissait autrefois. Les hôteliers de Royat rivalisent d'efforts pour engager les malades à"'se fixer auprès des .thermes, C'.est une condition essentielle d'un traitement .bjgnfait; car il. est très-important à la sortie du bain, des , d,?s .douches ou des salles.d'aspiration,d'aller se coucher pendant une heure, et surtout de ne franchir l'espace qui sépare l'établissement de l'hôtel qu'en chaise à porteurs. Ce n'est que dans les plus beaux jours de juillet ou d'août, et après huit heures du matin seulement, que l'on peut rentrer chez soi à pied. 11 est essentiel en sortant du bain, de la douche ou de l'aspiration, de ne rien faire qui puisse entraver la transpiration provoquée. Je ne dis pas que les traitements faits sans les précautions que j'indique soient toujours sans résultats heureux ; mais ils peuvent être dan-


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geféux-, et M. Nivet a observé Comme mot que,' sans! ces conditions, les guérisons et améliorations sont beaucoup moins constantes"1.'

Il faut que le malade qui vient aux,eaux: consacre fôut son temps au traitement thermal. Il ne doit pas seulement quitter: ses affaires, mais ne pas rechercher avec trop' d'ardeur les: plaisirs du monde. Les veillées ne'- sont pas plus compatibles avec un traitement bien fait que les longues promenades. M. Bertrand disait que les étés plu* vieux, au Mont-Dore, n'étaient pas les moins favorables aux malades, qui, ne pouvant pas se promener, ne-' se fatiguent pas et se soignent mieux, Dés"; promenades eu plein air, mesurées 1 aux forces du malade, doivent suffire, et Royat présente, à cet égard, les ressources'lès plus vâ^ riées. Dans un guide indicateur spécial:,, nous avons désigné tous les charmants sites de promenade sinombrcoxiaux environs des thermes,

thr régime doux et réparateur, composé dé viandes dé boucherie et de volailles bouillies et rôties, de légumes verts cuits, de fruits cuits, d'oeufs frais-, dé soupes,- de potages, est celui qui convient le mieux aux malades en traitement-, qui ne doivent pas obéir exclusivement aux exigences d'un appétit surexcité d'abord plutôt qu'augmenté. Les viandes grasses, les pâtisseries, les salades, les mets de haut goût doivent être proscrits durant le traitement.

Il est important d'être chaudement vêtu. Les vêtements de toile ou de coton ne conviennent pas aux personnes qui suivent un traitement thermal. Il faut que la peau, dont les fonctions sont stimulées, soit à l'abri du plus léger refroidissement. Les étoffes de laine et de demi-laine seules peuvent remplir ce but. Il est bon de ne pas sortir le soir sans un vêtement additionnel sur son bras dans le cas d'un abaissement de température, comme cela arrive sou-


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vent, à l'entrée de la nuit, dans les vallées profondes et ombragées.

Nous recommandons enfin aux personnes qui vont aux salles d'aspiration, de faire usage, dans la salle, d'un vêtement complet de laifle, et de gros bas de laine surtout. 11 y a pour le service des aspirations des peignoirs en laine qui servent à tout le monde. C'est une mauvaise économie pour un malade de ne pas avoir son propre vêtement. Nous ne saurions conseiller assez à chacun de se munir d'un costume complet.

Nous conseillons aux malades qui logent à Clermont et qui s'en retournent après le traitement, d'éviter de monter dans des voitures découvertes ou dans les omnibus dont les glaces du fond sont mobiles. Le courant d'air, que recherchent eh été les gens bien portants, peut être très-nuisible à un malade au moment surtout où l'action du bain, de la douche ou de l'aspiration le rend plus susceptible d'impression morbide. Le logement à Clermont constituant une condition défavorable pendant le traitement, il est au moins indispensable de n'en pas augmenter les inconvénients par des imprudences faciles à éviter.


.ÉTABLISSEMENT THERMAL DE ROYAT.

ET PIÈGES OFFICIELLES.

NAPOLÉON, par la grâce de Dieu et la volonté nationale, EMPEREUR DES FRANÇAIS ,

A tous présents et à venir, salut ;

Sur le rapport de notre Ministre Secrétaire d'État au département de l'Agriculture, du. Commerce et des Travaux publics;

Vu la demande formée par le Maire de la commune de Royat, département du Puy-de-Dôme, et ayant pour objet de faire déclarer d'intérêt public la source d'eaux minérales qui alimente l'établissement thermal de Royat, appartenant à ladite commune;

Les plans à l'appui ;

Les certificats d'affiches et de publications, les exemplaires des journaux d'arrondissement dans lesquels cette demande a été insérée, et les registres destinés à recueillir les observations du public ;


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Les oppositions des sieurs Maillery, Tourraud et Magnin ;

Les rapports des Ingénieurs des mines du département-,, du 2& février 18 S8 ;

La d'éïiÊéràtîon"de là Commission départementale, du i&mars*suivant;

L'avis du Comité consultatif d'hygiène publique, du 7 mai 1860;

L'avis du Conseil général des mines, du 6 juin ;

Vu la loi du 14 juillet «56 ;

Le décret réglementaire du 8 septembre de la même année ;

Notre Conseil d'État entendu ;

Avons décrété et décrétons ce qui suit :

ARTICLE PREMIER. .— La source d'eaux minérales appartenant à la communs de Royat, arrondissement de Clermont, département du Pùy^dVD6Ée,. ■et qui arimàife rètablisse'niëttf thermal dit dé Royat, est déclarée 1 d'intérêt public.

ARTICLE 2. — Le présent décret sera publié et affiché, aux frais du propriétaire et à la diligence du Préfet, dans la commune de Royat et dans les ■chefs-lieux de canton de l'arrondissement.

ARTICLE 3. — Notre Ministre Secrétaire d'État au département de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics est chargé de l'exécution du présent décret, qui sera inséré par extrait au Bulletin des Lois.

Fait au Palais des Tuileries, le 8 décembre 1860.

Signé : NAPOLÉON.

Par l'Empereur :

Le Ministre Secrétaire d'État au département de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics,

Signé : ROUHER.

Pour ampliatibn :

Le Conseiller d'État, Secrétaire général,

DE BOOREUILLE.

Pour copie conforme ; Le Conseiller de Préfecture, Secrétaire général,

Ï)E GRENIER.



ETABLISSEMENT THERMAL DE ROYAT


Plan des Piscines

Légende

A Entrées.

B Bureau

C Galeries des cabinets de tains

D Salles d'attente et ce jjymnasliqiie.

E Vestiaires des salles daspiration.

F Salles daspiration

& Cabinets de louches de vapeur

H Douches ascendantes .

I Piscines

Légende.

J Douches des piscines

K Cabinets de douches

L Vestiaires de l'hydrothérapie

M Etuves sèches

N Bains Eusses

0 Piscines et douches variées

P Générateur étmachine

Q Pompes élevatoires

R Réservoirs.

S Portique gymnastique-



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RÈGLEMENT.

Nous Préfet du département du Puy-de-Dôme, Commandeur de la Légion d'honneur,

Yu l'arrêté ministériel du 18 décembre 1843, qui autorise l'exploitation des eaux minérales de Royat; l'ordonnance du 18 juin 1833, et l'instruction ministérielle du-8 juillet suivant; la vente faite parles hospices de Clermont à la commune de Royat, le 1er avril 1846, avec réserve de l'usage gratuit des eaux et des bains en faveur d'un certain nombre de malades envoyés par la commission administrative des hospices ; le bail à ferme consenti par la commune de Royat, le 22 décembre 1880, en faveur de MM. Buchetti-Zani et Lhuer, complété le 29 juin 1882 et approuvé par le Préfet, le 1er juillet de la même -année ;

Vu les propositions et avis du médecin-inspecteur des eaux, du conseil municipal de Royat, de la commission administrative des hospices de Clermont et des concessionnaires de l'établissement;

Vu le décret du 28 mars 1882, et le décret impérial du 28 janvier 1860;

Vu l'arrêté préfectoral du 9 juin 1860;

Considérant qu'il importe que les nombreux malades qui se rendent aux eaux de Royat, y trouvent les soins, l'ordre, la tranquillité et la .sécurité qu'exige leur position,

ARRÊTONS :

ART. 1er.

Le médecin inspecteur exerce la surveillance sur toutes les parties de l'établissement affectées à l'administration des eaux et au traitement des malades, ainsi que sur les dispositions qui s'y-rapportent.

ART. 2. Il surveille la distribution des eaux et des bains, sans néanmoins pouvoir mettre obstacle à la liberté qu'ont les malades de suivre les prescriptions de leurs propres médecins, qui ont le droit de les accompagner dans l'intérieur de rétablissement thermal.


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ART. 3. Le médecin inspecteur soigne gratuitement les militaires, soldats et sous-officiers, ainsi que les indigents.

ART. 4.

La durée des bains est d'une heure, et celle des douches de quinzeminutes

quinzeminutes au-delà de ce temps le bain ou la douche devront être payés

double, toutes les fois que le médecin ne fait pas mention de cette

circonstance.

ART. S.

Il est accordé une heure et quart à toute personne qui prend un bain- 1 seul, trente minutes [à toute personne qui prend une douche seule, etune heure et demie aux personnes qui prennent le bain et la doucheréunis.

Au-delà de ces limites de durée une seconde carte est exigée.

ART. 6.

Les bains et les douches sont distribués- en séries réglées ainsi qu'iïî

suit :

SÉRIES DE BAINS.

MATIN.

\Tf série, de S heures à 6 heures 18 minutes.

2e — de 6 heures 1S minutes à 7 heures 30 minutes.

3e — de 7 heures 30 minutes à 8 heures 48 minutes,

4e — de 8 heures 48 minutes à 10 heures.

S8 — de 10 heures à 11 heures 48 minutes.

SOIR.

lre série, de midi à 1 heure 18 minutes.

2e .— de 1 heure 18 minutes à 2 heures 30 minutes.

3e — de 2 heures 30 minutes à 3 heures 48 minutes.

4e — de 3 heures 48 minutes à 8 heures.

8e — de 8 heures à 6 heures 18 minutes.

6e — de 6 heures 18 minutes à 7 heures 30 minutes.-

7e — de 7 heures 30 minutes à 8 heures 48 minutes.-

SÉRIES DE BAINS ET DOUCHES.

MATIN.

lre série, de 8 heures à 6 heures 30 minutes. 2e — de 6 heures 30 minutes à 8 heures. 3e — de 8 heures à 9 heures 30 minutes. 4« — de 9 heures 30 minutes à 11 heures.


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SOIR.

lre série, de midi à midi 30 minutes. 2e — de 1 heure 30 minutes à 3 heures. 3e — de 3 heures à 4 heures 30 minutes 4e — de 4 heures 30 minutes à 6 heures. 8e — de 6 heures à 7 heures 30 minutes. 6e — de 7 heures 30 minutes à 9 heures.

SERVICE DES DOUCHES SIMPLES.

MATIN.

1re série, de 8 heures à.8 heures 30 minutes.

2e — de 8 heures 30 miuutes à 6 heures.

3e — de 6 heures à 6 heures 30 minutes.

4e — de 6 heures 30 minutes à 7 heures.

Interruption d'une heure pour le service hydrothérapique, qu a lieu tous les matins de 7 à 8 heures.

8e — de 8 heures à 8 heures 30 minutes.

6e — de 8 heures 30 minutes à 9 heures.

7e — de 9 heures à 9 heures 30 minutes.

8e — de 9 heures 30 minutes à 10 heures.

9e — de 10 heures à 10 heures 30 minutes.

10e — de 10 heures 30 minutes à il heures.

11e — de 11 heures à 11 heures 30 minutes.

12e — de 11 heures 30 minutes à midi.

SOIR.

lre série, de midi à midi 30 minutes.

2e — de midi 30 minutes à 1 heure.

3e — de 1 heure à 1 heure 30 minutes.

4e — de 1 heure 30 minutes à 2 heures.

8e — de 2 heures à 2 heures 30 minutes.

6e — de 2 heures 30 minutes à 3 heures.

7e — de 3 heures à 3 heures 30 minutes.

8e — de 3 heures 30 minutes à 4 heures.

Interruption pour le service hydrothérapique, qui a lieu le soir de 4 à 8 heures.

9e — de 8 heures à 8 heures 30 minutes.

■10e —• de 8 heures 30 minutes à 6 heures.

11e — de 6 heures à 6 heures 30 minutes.

12e — de 6 heures 30 minutes à 7 heures.


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ART. 7.

Il n'y aura pas de séries pour lespiscines.

ART. 8.

Les personnes qui voudront faire usage des eaux devront, se faire inscrire au bureau de l'Établissement.

ART. 9.

Le registre général tenu par le caissier, portera cinq colonnes . la première indiquera le numéro d'ordre, la seconde les noms et prénoms, la troisième le domicile, la quatrième la date de l'inscription, et la cinquième la date delà sortie ou fin de saison de chaque personne inscrite.

ART. 10.

Un double du registre général, complété tous les trois jours, sera affiché dans la grande salle de l'Établissement.

ART. 11.

Trois tableaux, indiquant l'un les séries de bains, l'autre les séries de bains et douches, le troisième de douches simples, sera également affiché dans la grande salle. Chaquemalade sera inscrit avec son numéro d'ordre, en regard de sa série. Les modifications exigées par le service seront faites chaque soir après la clôture de l'établissement, et soumises à l'approbation de l'inspecteur, le matin, au moment de son arrivée.

ART. 12.

Le droit de changer la série à laquelle on appartient résultera de la date de l'inscription.

ART. 13. Toute personne qui laissera passer trois jours de suite son lour dans la série sans avoir prévenu le régisseur ou le surveillant, perdra son droit d'inscription dans cette série. Ce droit sera dévolu à la personne que son rang d'inscription sur le registre spécial autorisera à le réclamer.

ART. 14.

Les échanges des séries ne pourront s'opérer sans avoir prévenu le régisseur, et qu'entre les personnes dont les saisons d'eaux respectives ne seraient séparées que par un intervalle de trois jours au plus. '


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ART. 1È>.

Hors les.cas où le service serait accidentellement retardé, chacun doit se baigner à son heure, à l'exclusion de toute préférence. Toute personne qui aura manqué l'heure de sa série ne pourra prendre son bain ou sa douche que si l'une des séries suivantes est vacante.

ART. 10.

Il ne pourra être donné de bains isolés que dans les séries vacantes. La durée du bain ou de la douche ne devra jamais d'ailleurs dépasser la limite de la série.

ART. 17.

Les malades doivent être pourvus de peignoirs en grosse toile ou en flanelle. Il est défendu d'entrer sans peignoirs dans les piscines ou dans les salles d'aspiration ; il est également expressément défendu de laisser deux personnes se baigner en même temps dans une baignoire. Cette défense ne s'applique pas aux enfants.

ART. 18.

Les personnes qui voudront être transportées àleurshôtels en chaises à porteurs après le bain, devront en faire la demande au surveillant de l'Etablissement.

ART. 19.

Les habitants de Royat qui ont droit à l'usage gratuit des eaux, devront être porteurs d'un certificat du Maire, énonçant qu'ils appartiennent à cette commune. Ils présenteront ce certificat au médecin inspecteur ou aux concessionnaires. Les malades des hospices de Clermont, devront être munis d'un certificat de maladie, signé par l'un des. médecins de ces établissements et contre-signe par l'un des administrateurs.

L'heure des bains dus aux habitants de Royat, fixée par le médecin inspecteur, pendant la saison des eaux, est midi; pendant le reste.de l'année, elle sera déterminée par le maire de Royat, de concert avec les concessionnaires. L'heure des bains réservés aux malades des hospices fixée par lemédecin inspecteur, de concert avec la commission administrative des hospices dans sa séance du 30 juillet 1-883, est deux heures et demie du soir.


—. 70 —.

ART.. 20.

Les malades qui auront des cartes de reste ne pourront exiger qu'elles soient reprises par les concessionnaires.

ART. 21.

Les cartes de bains de baignoires, de douches, de bains de piscine seront de couleurs différentes, et porteront des numéros différents.

ART. 22.

Lersque le service le permettra, et sur la demande de l'inspecteur, les concessionnaires donneront gratuitement des bains de piscine aux indigents. Ces derniers devront remettre préalablement à l'inspecteur un certificat de maladie, signé par un docteur-médecin, et un certificat d'indigence délivré par le Maire de la commune qu'ils habitent, et seront tenus de faire signer leur ordre de départ à la fin de la saison par le médecin inspecteur. Les bains leur seraient refusés l'année suivante dans le cas d'infraction à cet article.

ART. 23.

Les-employés et gens de service sont placés sous la surveillance immédiate du médecin inspecteur, qui devra être consulté pour leur choix et qui peut les suspendre s'ils donnent lieu à des plaintes fondées.

ART. 24.

Une amende ne pouvant pas dépasser cinq francs, pourra être infligée par le médecin inspecteur aux employés trouvés en faute dans le service.

ART. 28.

Toutes les amendes seront réunies dans un fonds commun, qui sera partagé à la fin de la saison entre tous les employés par parties égales. L'inspecteur à le droit de requérir, sauf recours à nous, le renvoi des employés qui refuseraient de se conformer aux règlements.,

ART. 26.

Il n'est permis aux personnes étrangères d'entrer sans autorisation que dans la salle centrale de l'Établissement thermal, et il est défendu d'y fumer.


— 71 —

ART. 27.

Le tarif pour l'exploitation des eaux de RoyaÇ est et demeure

approuvé ainsi qu'il suit :

BAINS.

De 5 h. à midi. De midi à S h.

SATIN. SOIR.

1° Bain en baignoire 1 . » 0 78

Par abonnement de dix 9 » 7 »

2° Bain et douche locale 1 28

3° Bain et grande douche simple 1 80

4° Bain et grande douche avec doucheur et lit.. 2 »

.8° Bain de piscine » 78

■43° Bain et douche simple 1 28

7° Bain de pied ou de main » 28

8° Bain de "siège » SO

9° Bain de vapeur 1 »

10° Bain russe -1 8G

11° Demi-bain 1 »

DOUCHES.

■1° Douche générale avec doucheur et lit 1 »

2° Douche locale • » 80

3° Douche en pluie... • » 80

4° Douche à l'Écossaise avec doucheur et lit.. 1 »

.8° Douche à la Tivoli avec doucheur et lit.... 1 »

6° Douche ascendante » 78

'7° Douche de vapeur générale avec doucheur.. 1 »

-8° De vapeur locale avec doucheur » 80

Aspiration, une séance » 78

TARIF DU LINGE.

Un peignoir. » 18

Une serviette » 08

Peignoir en laine » 28 t'

Un fond de bain ". » 28

.Eau prise en boisson, pour chaque buveur et

par jour » OS


— 7.2 —

Un bouteille d'eau, emballage compris pour

caisse de 12 à 20 bouteilles. » 60

Un verre de petit-lait , » 08

PORTEURS.

Un course en chaise, de l'hôtel à l'établissement » 28

Aller et retour » 80

Ce tarif des porteurs n'est applicable qu'aux hôtels situés autourde l'établissement, dans un rayon de 280 mètres.

ART. 28.

Il ne sera, sous aucun prétexte, exigé ni perçu des prix supérieurs àceux portés dans le tarif qui précède.

ART. 29.

Dans le cas où il s'élèverait des contestations à l'occasion de l'exécution du présent règlement, elles seront jugées, savoir •

1° Parle Maire, sauf recours à l'autorité supérieure, si elles se rapportent à la police de l'Établissement;

2° Par le juge de paix, si elles concernent le payement des rétributions selon le tarif ci-dessus.

ART. 30.

Aucune des dispositions précédentes ne s'applique à l'établissementhydrothérapique de Royat, placé sous la direction exclusive du médecin inspecteur des eaux, et qui, quoique faisant partie de l'Établissement thermal, n'appartient pas par sa nature au service des eaux minérales.

ART. 31.

Les arrêtés préfectoraux antérieurs sont et demeurent rapportés,, mais seulement en ce qu'ils ont de contraire aux dispositions du présent , qui sera imprimé en placard aux frais des concessionnaires , et restera affiché dans les lieux les plus apparents de l'intérieur de l'Établissement.

Fait à Clermont-Ferrand, le 16 mai 1861.


r- 73 —■•

INSPECTION MÉDICALE.

M. le Médecin inspecteur donne tous les jours, excepté les dimancheset fêtes, ses consultations le matin, de 9 heures à 10 heures ; le soir, de 1 heure à 4 heures.

Pour éviter une attente inutile, les personnes qui désirent consulter le Médecin inspecteur peuvent se munir d'un numéro d'ordre la veille* pour la consultation du lendemain matin ; le matin, pour la consultation du soir.

Les personnes qui désirent recevoir chez elles la visite du Médecin inspecteur doivent, la veille ou le matin du même jour, se faire inscrire, sur un registre spécial à l'Établissement thermal.

Les ordonnances du Médecin inspecteur ou de tout autre Médecin doivent être présentées aux employés placés à l'entrée de chaque galerie,, et chargés de donner le numéro de la série et de transcrire ces ordonnances sur des bulletins spéciaux destinés à servir de mémorandum aux doucheurs ou baigneurs. Ces bulletins .sont de quatre genres, soit que l'ordonnance médicale porte des bains seuls, des bains et douches, des douches seules ou des aspirations. Ces divers traitements étant administrés dans quatre parties, différentes de l'Établissement, et par des. employés différents, les malades doivent avoir soin de remettre chacun des bulletins à l'employé qu'il concerne, et de consulter chaque jour leur ordonnance, qu'ils gardent entre leurs mains, pour s'assurer eux-mêmes de sa complète et parfaite exécution. Dans le cas contraire, ils doivent se plaindre à l'Inspecteur, à qui doivent être adressées toutes les réclamations relatives au service thermal.


— 74 —

ÉTABLISSEMENT HYDROTHÉRAPIQUE.

Le Médecin inspecteur de l'Établissement thermal dirige lui-même exclusivement tous les traitements hydrothérapiques, administrés sous 5a surveillance par un doucheur pour les hommes et une doucheuse sage-femme pour les dames.

Le prix du traitement hydrothérapique est fixé à quinze francs par semaine pour le traitement complet et à huit francs par semaine pour le demi-traitement (exercices hydrothérapiques le matin et le soir seulement). Le traitement doit être payé d'avance et par semaine.

Les soins médicaux ne sont pas compris dans le prix ci-dessus.

Tout le linge (trois peignoirs et trois serviettes par semaine et par 3>ersonne) est à la charge de l'Établissement.

Chaque malade doit se munir d'avance d'un serre-tête en caoutchouc, d'une éponge, d'une paire de pantoufles, et de deux couvertures de laine ijue ne fournit pas l'administration. On peut se procurer tous ces objets à l'Établissement thermal.

Une case numérotée est donnée à chaque personne au moment de son arrivée ; le numéro de la case est apposé sur tous les objets appartenant au même malade.

Les séances hydrothérapiques ont lieu tous les jours : le matin, de 7 heures à 8 heures, et le soir, de 4 heures à 8 heures. Les exercices hydrothérapiques ne pourront avoir lieu à d'autres heures que par la permission expresse de l'Inspecteur. Le dimanche matin il n'y a pas d'exercices.

GYMNASTIQUE.

M. Pichery a fondé à Royat une succursale de son établissement de Paris. Tout le monde connaît maintenant les ingénieux appareils au moyen desquels M. Pichery est parvenu à soumettre l'éducation du corps à des règles fixes. La gymnastique est devenue entre ses mains un moyen hygiénique et médical d'une grande puissance. L'établissement hydrothérapique appelait un gymnase à Royat. Ces deux méthodes de traitement ne peuvent guère rester isolées.

Les appareils gymnastiques ont été disposés dans les salles d'attente


— 75 —

des galeries de l'établissement thermal. L'une des salles est affectée aux Dames, l'autre aux Messieurs. Les exercices, dirigés par un professeur élève de M. Pichery, ont lieu en commun tous les jours : pour les Dames, le matin de 9 à 10 heures, et le soir de 2 à 3 heures ; pour les Messieurs, le matin de 8 à 9 heures, et le soir de 4 à S heures. Les exercices particuliers ont lieu aux heures choisies par les élèves.

PRODUITS MÉDICINAUX & D'AGRÉMENT

DE L'ÉTABLISSEMENT THERMAL DE ROYAT.

MM. Lecoq et Bargoin, pharmaciens de première classe, ont été spécialement chargés de préparer avec les eaux de Royat des produits divers qui ont déjà acquis une grande réputation.

Il faut éviter de confondre ces produits avec ceux dits de Royat, qui ne portent ni les mots Établissement thermal ni le timbre qui constate leur authenticité.

PASTILLES DIG-ESTIVES. Elles conviennent dans les digestions pénibles ; elles neutralisent les aigreurs d'estomac, donnent du ton à cet organe en facilitant ses fonctions. Par leur usage habituel on digère mieux et plus vite. Le flacon, 1 fr.

PASTILLES PECTORALES contre les affections delà poitrine, les rhumes, les catarrhes, les toux nerveuses ou d'irritation, les extinctions de voix. La boîte, 1 fr. 80 c.

DRAGÉES MARTIALES préparées avec les eaux minérales. Elles sont employées avec succès dans les chloroses (pâles couleurs), dans la perte de l'appétit. Elles combattent les restes de fièvres intermittentes, la plupart des maladies de langueur, et conviennent dans tous les cas où les ferrugineux sont indiqués. Le flacon, 1 fr. 80 c. . SUCRE D'ORGE DE L'ÉTABLISSEMENT THERMAL DE ROYAT, bonbon pectoral et rafraîchissant à divers parfums. La boîte, 1 et 2 fr..

DÉPÔTS : A Royat, à l'Établissement thermal. — A Clermont, à la pharmacie Lecoq et Bargoin, rue Ballainvilliers ,28.


76 —

CURES DE PETIT-LAIT ET DE RAISIN.

Les personnes qui désirent boire du petit-lait doivent en prévenir d'avance la servante de l'Établissement préposée à la buvette, et lui annoncer aussi d'avance la fin de leur cure de petit-lait. Il est indispensable pour la préparation du petit-lait, qui se fait le matin avant l'ouverture, de la buvette, de connaître le-nombre des-personnes qui en font usage.

. Pour le raisin, il faut s'adresser au bureau de l'Établissement, à moins que les hôteliers ne se chargent eux-mêmes du soin de procurer le raisin aux personnes qu'ils logent. Il peut en être de même pour 1er petit-lait.

HOTELS ET LOGEMENTS.

De nombreux hôtels entourent l'établissement. Le prix des chambres est de 1 à 3 francs. Le prix de la pension et du logement réunis yarie dans les principaux hôtels entre 8 et 8 francs, suivant la nature du logement.

Voici la liste des maîtres d'hôtels ou logeurs, rangés par ordre alphabétique, avec les noms d'hôtels en regard : MM. BLANC-ROCIIETTE Hôtel des Thermes.

BRASSÀC Grenier de César.

COUSTEIX Hôtel Saini-Mart.

CORDEMOY — A la vue du Puy-de-Dôme.

GANNE Hôtel des Bains.

GANDEBOEUF. ...... Hôtel du Grenier de César.

GUIBERT.... Hôtel Guibert.

LAFONT-GUIBERT Hôtel de la Grotte.

MAZET Hôtel Mazet.

SERVANT Hôtel Servant.


— 77 —

Le restaurant MIGNOT , dit A ma Campagne, n'a pas de logement. On trouve encore des chambres et de petits appartements particuliers chez M. le curé de Royat ; chez M. Mailléry ; chez les fermiers de la propriété de Saint-Victor, MM. Dionnet (Henri) et Dionnet (Annet); chez Mme Limet, propriétaire à Saint-Victor; chez Mme Favier-Chelles, au quartier de Sausses. A Chamalières, chez M. Porte, restaurateur ; chez Mme Barrier, limonadière; chez M. Michel, chez Mme Constant, propriétaires. M. Gerest tient à la disposition des étrangers un grand appartement meublé avec luxe, situé près de sa minoterie.

RÈGLEMENT DE POLICE

CONCERNANT

LES VOITURES DE PLAGE.

Nous PRÉFET du Puy-de-Dôme, - Sur-le rapport de M. le commissaire central de police de Clermont ;

Vu les lois des 14-22 décembre 1789; 16-24 août 1790; 19-22 juillet 1791, 18 juillet 1837, et le décret du 10 août 1882;

Vu notre arrêté en date du 20 juin 1887 ;

ARRÊTONS :

ART. 1er.

Le prix des courses des voitures de place, à l'extérieur de la ville de Clermont, n'excédant pas trois kilomètres des barrières de cette ville, est fixé à 1 fr. 80 c.

ART. 2.

Les voitures de place ne sont pas tenues de marcher à l'heure et aux prix fixés par notre arrêté du 20 juin 1887, pour des destinations éloignées de plus de quinze kilomètres des barrières de la ville ; lé prix de la course, au-delà de cette distance, sera réglé de gré à gré. *


— 78 —

ART. 3.

Lorsque des voitures de place auront été emmenées à une distance supérieure à trois kilomètres des barrières de la ville, mais n'excédant pas quinze kilomètres, et que les voyageurs ne voudront pas revenir par les mêmes voitures, un temps égal à celui employé pour l'aller sera payé pour le retour ; il sera compté, en outre, une heure en sus, lorsque les voitures auront atteint la limite, extrême de 18 kilomètres, mais seulement dans ce cas.

ART. 4.

Le présent arrêté sera affiché dans l'intérieur des voitures ; le prix de la course à trois kilomètres sera peint sur les panneaux.

Art. 8.

Sont rapportées les dispositions des règlements antérieurs contraires aux présentes. Clermont-Ferrand, le 1er juillet 1887.

Le Préfet du Puy-de-Dôme, Cte DE PREISSAC.

RÈGLEMENT DE POLICE

Concernant particulièrement les voilures de place pour l'intérieur de la ville de Clermont, celles pour l'extérieur et les voitures qui font le service de Clermont à Chamalières, aux Thermes et au bourg de Royat.

Nous PRÉFET du Puy-de-Dôme,

Vu les pétitions et rapports de la police qui nous sont parvenus, concernant les voitures publiques qui font un service eutre Royat et Clermont et les voitures de place de cette dernière ville ;

Vu l'avis de M. le Commissaire central de police de Clermont ;

Vu notre arrêté du 18 juillet 1888 ;

Vu les lois des 14-22 décembre 1789; 16-24 août 1790; 19-22 juillet 1791 ; 18 juillet 1837 et le décret du 10 août 1882 ;

Considérant qu'il y a lieu, dans l'intérêt de l'ordre et de la sûreté publique, et dans celui des entrepreneurs desdites voitures, de rnodi-


— 79 —

fier quelques dispositions de notre arrêté précité, et d'en prendre de

nouvelles ;

ARRÊTONS :

ARTICLE 1er.

Sont rapportées les dispositions de l'article 3 de notre arrêté du

18 juillet 1888; en conséquence, les voitures publiques faisant un

service entre Clermont et Royat, sont autorisées à passer pour le

retour, comme pour l'aller, par Chamalières et la route impériale

n°141.

ART. 2.

Toute voiture de roulage, toute voiture publique ou bourgeoise, parcourant la grande rué de Chamalières, qui joint la route impériale n° 141, au chemin vicinal de Royat, ne peut aller qu'au pas jusqu'à ce qu'elle soit entièrement sortie de cette traverse. ART. 3.

Il est également enjoint aux conducteurs de voitures de toute sorte, de marcher au pas à tous les tournants des rues et chemins qui conduisent à Royat et de ne faire galoper leurs chevaux sur aucun point

du parcours.

ART. 4.

Le prix des courses à l'heure des voitures de place de Clermont,.

pour quelque destination que ce soit, est fixé ainsi qu'il suit :

VOITURES . VOITURES

à à

„ . , 2 chevaux. 1 cheval. De b heures du matin a 10 heures du soir.

Pour la première heure 2 » 1 80

. Pour les heures suivantes 180 1 »

Pour chaque demi-heure » 78 » 80

De 10 heures dit soir à 8 heures du matin.

Pour la première heure 2 80 2 »

Pour les heures suivantes 2 » 1 80

Pour chaque heure suivante 1 » 1 »


— «0 —

Toute demi-heure commencée est comptée complète. :

ART. 8. Le prix des courses dans l'intérieur de la ville de Clermont, est fixé à 1 franc.

ART: 6.

Tout cocher de voiture de place, pris sur place ou ailleurs, est tenu de marcher à la course ou à l'heure, à toute réquisition du public , pour l'intérieur de la ville de Clermont, ou l'extérieur, aux prix fixés par le présent tarif.

ART. 7.

Ce tarif, ainsi que le nombre des places, seront affichés dans l'intérieur des voitures de place, et peints à l'extérieur sur les panneaux, aux endroits les plus apparents.-

ART. 8.

Les entrepreneurs de voitures omnibus et ceux des voitures de place, faisant un service entre Clermont et Royat, sont également tenus d'afficher à l'intérieur de ces voitures le tarif du 18 juillet 1888 , ainsi que le nombre des places et de les faire inscrire à l'extérieur sur les panneaux.

ART. 9.

Les entrepreneurs de voitures de place et ceux de voitures omnibus, ■qui voudront faire marcher leurs voitures à un prix inférieur aux tarifs réglés par le présent règlement et celui du 18-juillet 1888, devront en faire la déclaration au bureau du Commissaire central de police de Clermont, 18 jours, au moins, avant l'époque qu'ils auront fixée pour cette réduction, et faire inscrire ce prix, à leurs frais, sur les jianneaux de leurs voitures.

ART. 10.

Les entrepreneurs qui font marcher leurs voitures à un prix inférieur à celui des tarifs et qui veulent les remettre sur le pied de ces tarifs, sont tenus d'en faire la déclaration au bureau du Commissariat central ■de police, un an, au moins, avant l'époque qu'ils auront fixée pommette augmentation, et de faire effacer l'inscription dont il est fait mention dans l'article précédent.


Si

ART. 11.

Tout Mihèt d'oiit là vôitufe poT'te l'inscription d'un prix réduit est tenu de marcher, à toute réquisition dû public, au prix réduit, indiqué par cette inscription.

ART. 12.

Il est interdit aux cochers des voitures de place, à ceux des omnibus et des autres voitures publiques faisant le service de Chamalières, des thermeset du bourg de'Royat, de proclamer, pourappelerlapréférence des voyageurs, 'd'autres prix que ceux fixés par les règlements ou les autorisations spéciales délivrées en exécution des articles précédents.

ART. 13.

Il est défendu aux cochers des voitures de place ainsi qu'aux voitures omnibus' dé -faire galoper leurs chenaux dans l'intérieur de la ville de Clermont; ils sont tenus de les conduire toujours au trot à l'intérieur et à l'extérieur, excepté, dans ce dernier cas, aux rampes de cinq centimètres au moins. Toutefois, il leur est permis de marcher au pas, s'ils en sont formellement requis, avec offres de paiement à l'heure.

ART. 14.

jfce Commissaire central de police pourra, à la charge-de nous en référer dans les 24'héùfes, interdire immédiatement'la circulation de toute voituï* dont 4e cocher ne se conformerait pas exactement aux dispoàitioBsvdu'pTé'sent'règlemënt ét;rëtirer;à'' ce cocher son permis de conduire.

ART.'IS.

Lé'présent arrêté sera immédiatement publiéét affiché dans les-commuées de Clermont, Chamalières et Royat,

Fait à Clermont-Ferrand, le 20 juin 1887.

Le Préfet dit Piitf-de-Dômè,

C'te DE PREISSAC.


— 82 —

OMNIBUS DE L'ÉTABLISSEMENT THERMAL

(ANDRIEUX FRÈRES.)

Heures des départs. De 8 heures 1/2 du matin à 10 heures, toutes les demi-heures. De 10 heures du matin à 2 heures du soir, toutes les heures. De 2 heures à 7 heures du soir, toutes les demi-heures.

Prix des places. 20 centimes, et 18 centimes par abonnement de dix ou vingt cartes.

MOYENS PARTICULIERS DE LOCOMOTION.

Pour les ânes et ânesses avec selles de dames, s'adresser en face de l'Établissement thermal.

On trouve des chevaux de selle et des voitures à Clermont chez les loueurs dont les noms suivent :

Andrieux, Bal, Domas, Monestier, Régimbaud, Cenèze (place de Jaude), Mallet (rue de Fontgiève), Vigeolat (rue Joly).

MM. Andrieux ont bien voulu nous donner le tarif approximatif suivant du prix des courses aux environs de Clermont pour une voiture à deux chevaux :

A l'heure . 2 f.

La journée, à quinze kilomètres environ 18

— lorsque la voiture ne.rentre pas le soir -. 20

Au puy de Dôme 18 .

Aux mines de Pontgibaud 20

A Fontanat 18

Au Mont-Dore, trois personnes 30

— quatre personnes 40

Au lac d'Aydat -20

A Montrognon 10

A Bourdon. : 6


83 —

VOITURES PUBLIQUES.

ANDRIEUX FRÈRES,

Place de Jaude, 9, à Clermont.

Départs pour : Thiers, à 3 heures du soir.

Ambert (par Billom), à 7 heures 30 minutes du matin. Courpière, à 8 heures du soir. Cunihat, à 7 heures 30 minutes du matin. Billom, à 7 heures 30 minutes du matin, 1 heure et 8 heures du soir. Champeix, à 4 heures du soir. Mont-Dore, pendant juillet et août seulement, à 9 heures du matin.

GORSSE cte CIE,

Rue de l'Écu.

Départs pour : Saint-Gervais, à 8 heures du matin. Brives (par Ussel), à 8 heures du matin. Tulle, à 8 heures du matin. Limoges (par Aubusson), à 8 heures du matin. Ambert (par Billom), à 8 heures du matin. Laqueuille, à 10 heures du matin. Aurillac (par Bort), à 10 heures du matin. Mauriac, à 10 heures du matin. Ambert (par Courpière), à 7 heures du soir. Montluçon, à 8 heures du soir. Thiers, à 9 heures du soir. Service pour le Mont-Dore.

Omnibus desservant tous les trains du chemin de fer et donnant la correspondance directe pour Royat.


— 84 —

B.OXER-RARDY,

Place Delille.

Départs pour :

Billom, à 6:heuréS'dù matin.

Billom, Lezoux et.Maringuès,,-à 4 heures du soir.

Pont-du-Château, à 6 heures et 11 heures du matin et 6 heures du soir.

Riom, de 6.heures du.matin à 6 heures du soir, toutes les demiheures.

GLTJZEL,

Rue Saint-Louis.

Départs pour : Crocq, Auzances, -Pontautari à 10'heures du matin.

RSTAIL,

Au Poids-de-Ville.

Départs pour :

Ambert (dépêches), à 8 heures du matin. Herment, à 10 heures du matin. (Cette voiture part, un.jour .chez Retail et un jour chez Bréchard. )


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Chemin de fer de Sl-Ger*din-fe-F.'â 'MM«> Éliemitd«?ftr,(îélSMotldié,i St-Geniiain^def-P;

SÉAviVË 0'ÊT'É, mai «661.

mat. mat. SQÎI*. :soif. soir. Il . , matV Jmat. sofrt '■ » soir.

St-Gérniaiit-d-F. 5 45 H 20 H » > 7 --S ' 8<5S ; -. Il ,!Rrioùdë........ ,«l 5 » 9 10 2 28 » 7 »

Gaimat.... 6 24 11 B7 ' ï 39 7 « ' 9 31 » Arvant .» 5 18 - 9 28 2 4'6 ' » ' 7'18;

soir. ! Brassac » 5 31 ' 9- 42 ' 3 1 * ' 71 32,

AjgBéDerse 6 43 12 15 >-S 58 ; 8: *" S 50- » Sattt-du-Lonp... » 5 43 ; 9 54 3 13' »' ■ 7'44

mat. Le Brenil...... » 5 53 10 5 3 21 * 7'54

Riom. 7 11 12 40 4 28 8'28 10'18 10 30 îssoire .»'.. 6 9 10 21 3 35 » 8'iOj

r.U-mnnf.Mr. 7 38 1 5 • 4l 55 8 48 10'45 10 55 Coudes » 6 3110 43 3 56 » 832,

uermonn Dèp 7 bl { lb g.j.j 8 54 ,: „ vic-ie-Comte,... » . 6 44 10 56 4 9 »■ s- 4B|

Sarliève 8 5 1 28 5 25 9 8 » « Les Martres.... » 6 a il 4 4 17 » 853,

LeCendre 8 11 134-5 31 9 15 » » Le Cendre » 7 2 1114 4 27 » 9 3

Les-Martres.... 8 21 144-541 9 25. * » I Sarlieve. » 7 8 H 20 4 33 »' 9 9

Vic-le-Comte... 8 29.151.549 933 » » - mat. soir.

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Le Brcuil.., •.. 9 20 2 41 6 4110 24 »' » I '- soir.

Sant-dU-Lonp. .. 9'30-249 6 5110 34 * « Il Riom 7 1 7 85 12 9 5 22 7 4 10-20

Brassac 9 41 3 » 7 2 10 45 » » Il Aigueperse 7 28 8 25 12 41 5 46 7 35 »

Arvant 9 56 3 14 7 17 10 59 » » Gannat 7 45 8 42 12 59 6 2 7 53 »

Brioude 10 18 3 35 7 40 H 20 • » St-Germain-d-F . 8 20 9 23 f 45 6 40 8 35 i

TRAINS SPÉCIAUX POUR CLERMONT ET BJTOM.

DÉPART DE CLERMONT : 9 heures 30 minutes du matin et 2 heures du soir. DÉPART: DE RIOM : 10 heures 30 minutes du matin et 3 heures du soir.


I

oo I

DIRECTION DES POSTES DE CLERMONT-FERRAND.

A dater du 13 mai 1861, les dernières levées des boîtes auront lieu aux heures indiquées ci-après.

HEURES • DÉPART DES COURRIERS.^ DERNIÈRES LEVÉES

des DÉSIGNATION DES ROUTES. CLÔTURE DERNIÈRES LEVÉES es

- des affranchissements de la boite au bureau boites supplémentaires

DISTRIBUTIONS. en numéraire avant ,v,_, ri,anui, dénart

et des chargements chaque départ avant ciiaque aepari

9 h. du matin. 1» ROUTE de Paris, Riom, Aiguepersc et route 3 h. » m. du m. 3 h. 45 m. du s. 2 h. 30 m. du s.

7 h. du m. 2» — Paris, Riom, Aiguepersc, Ennezat, Manzat, Randan

et route 7 h. » m. du s. 9 h. « m. du s. 8 h. » m. du s.

5 h. 45 m. du s. 1er Envoi.—Brioude, Aurillac (l*r envoi), Mende, le Puy, Rodez ,

et route 7 h. » m. du s. 6 h. 30 m. du m. 5 h. 30 m. du m.

9 h. du m. 2e — Brioude, Aurillac, (2e envoi), Issoire, St-Germ.-Lemb.,

Veyre, Vic-le-Comte midi. midi 20 m. b h. 30 m. du m.

7 h. du m. — Ambert, Pont-du-Châleau , Billom et ronte 7 h. » m. du s. 7 h. 45 m. du m. 5 h. 30 m. du ni.

5 h. 45 m. du s. — Aubusson, Pontgibaud, Pontaumur et Saint-Avit.... 7 h. » m. du s. 8 h. » m. du m. 5 h. 30 m. du m.

5 h. 45 m. du s. — Lyon, le Midi, Roanne et Saint-Etienne 5 h. ■ m. du s. 5 h. 50 m. du s. 2 h; 30 m. du s.

7 h. du m. — Montluçon, Riom, Monlaigut, Pionsat et Saint-Gervais. 7 h. » m. du s. 7 h. 30 m. du s. 2 h. 30 m. du s.

7 h. du m. ' — Mauriac, Bains du Mont-Dore, Tanves, Latour et route 8 h. 30 m. du m. 9 h. 30 m. du m. 5 h. 30 m. du m.

7 h. du m. — Tulle, Périgùeux, Rochefort et Bonrg-Lastic 7 h. » m. du s. 8 h. » m. du m. 5 h. 30 m. du m.

5 h. 45 m. dus. — Riom 10 h. 30 m. du m. 11 h. » m. du m. 5 h. 30 m. du m.

5h.45m.dus. — Thiers et route 7 h. » m. du s. 9 h. » m. du s. 8 h. » m. du s.

5 h. 45 m. du s. — Bains du Mont-Dore (2e envoi), du 1er juin au 30 sep- ,

tembre 7 h. » m. du s. 9 h. » m. du s. 8 h. • m. du s.

Boites «le IHontferrand. f '" levée ! * henre 3? m- -da soir* Boîte de la Gare pour Paris i * heures 45 m. du soir.

uoiies «e inonuerrana. j 2. _ 7 neures 4a so;r- M0M ET ROUTE- (

La levée de la boîte à l'Établissement de Royat a lieu à 3 heures du soir. La distribution des lettres a lieu tous les jours, à 10 heures du matin, à Saint-Mart.


87

PROMENADES ET COURSES

EN VOITURE OU A CHEVAL AUX ENVIRONS DE ROYAT & DE CLERMONT.

1°. ROUTE DE ROYAT à CLERMONT :

Au-dessous des bains de Royat, sur la rive gauche du ruisseau de Tiretaine, ruines d'un ancien monastère arverne fondé par Martius, au sixième siècle.

Avant la révolution de 1793, la propriété jqui renferme ces ruines appartenait aux Bénédictins de Saint-Alyre. Ces moines possédaient également la chapelle et l'établissement thermal de Saint-Mart. Ce dernier édifice a été en grande partie détruit par l'inondation de 183B. L'ancienne propriété de Saint-Mart porte aujourd'hui le nom de SaintVictor.

Le château de Montjoli est à l'entrée de Chamalières ; ses belles avenues, ses rochers, ses jets-d'eau et ses caves remplies d'acide carbonique méritent de fixer l'attention des touristes et des savants.

A Chamalières aboutit une voie romaine qui traverse la vallée de Villars ; à son entrée, voir les sources de Fontmort.

Sur la place de Chamalières, visiter l'église, dont une partie a été construite au onzième ou au douzième siècle.

En suivant la petite route, — visiter la source minérale, acidulé et ferrugineuse froide des Roches. — L'ancienne église du douzième ou du treizième siècle qui a été transformée en poudrière. — La source minérale de Jaude. — La muraille dite des Sarrasins, située dans le jardin des Salles.

2°. CURIOSITÉS DE CLERMONT :

La place de Jaude. — La statue de Désaix. — La chapelle de l'Hôpital-Général. — Les sources minérales de Sainte-Claire et de Saint-


— 88 —

Âlyre. — Le Pont de pierre. — La Cathédrale fondée en 1248. — — L'Hôtel-de-Ville, monument moderne. — La place Poterne. — Notre-Dame-du-Port, église romane du neuvième siècle.—LaGaredu chemin de fer et ses avenues.—La belle fontaine du cours Sablon. — Le Collège. — L'église dès Carmes et ses magnifiques vitraux. — Les collections d'histoire naturelle de M- Lecoq, -^Le Jardin des plantes. — La Bibliothèque de la ville. — Le Musée. — L'Hôtel-Dieu (visiter la pharmacie, les cuisines, le lavoir, la lingerie, la salle Saint-Vincent et sa galerie). — Le palais des Facultés. — L'école préparatoire de médecine.

3°. ROUTE DES THERMES DE ROYAT AU VILLAGE.

Source minérale des bainsde César. —Grenier de César. —>- Rochers de Saint-Mart. — Vue de Clermont, près de l'hôtel du Beauregard. — Grotte des fontaines de Clermont. — Grotte de Royat. —Cascade.de Royat. — Croix des apôtres. — L'église et sa souterraine. ~ Les.vieux maronniers. — Monter par le chemin de la carrière au sommet du puy de Chateix (vues de la Limagne et de la vallée de Royat)..

4° CHEMIN DE ROYAT A FONTANAT ET AU PUY DE DÔME :

Vallée du bois de Royat. — Cascade du moulin de Fontanat, aqueduc romain. — Sources du village, sources de la prairie. — Source de laj Font-de-1'Arbre.

5°. MONTS DÔMES :

Puy de Dôme (domite), petit puy de Dômo et son cratère, nommé Nid-de-la-Poule (volcan moderne). — Pariou et; son cïatère de tQO mètres de profondeur. — Çlierzou et sa carrière de sarcophages (domite). — Sarcoui et sa grQtte. — Le puy Ghopine. et le. puy des Gouttes. — Louchadière, la Nugère (volcans modernes). -*■ Volvic, ses carrières et son école d'arçhiteotune.

Blanzat : papeterie et fabrique de. caoutchouc. — Les sources et la cascade de Sainte-Vincent. •*- La. vallée de S.ayat. — Les sources, de Noh.anent. —? Le bois dep.urtoL

6° ROUTE DE ROYAT AU MONT-DORE :

Château de Belle-Vue. — Puy de Montaudou (basalte). — Puy de Gravenoire (volcan moderne), -r- Puy de la Vache et de Lassolas. — fiandanne.


7°. ROUTE DE CHAMALIÈRES A PONTGIBAUD :

Puy: (Je Côrae, ses: cheires., ses longues coulées qui se prolongent jusqu'à Mazaye et Pontgibaud. —Trous à glace dans laCheire-. -r Le camp des Chazalous. — Le bois des Roches. — Pontgibaud r sa- fonderie,, ses.: mines; de plomb sulfuré argentifère. (BarbeGofc, Pranal, Roure et Rosier)-. — Les gr_ottes.de Pranal. — Le volcan de Ghalusset. — Le bois et les ruines de la Chartreuse. —Le hois- d'Anchal (vu&de la vallée de la Sioule et des monts Dores)..

8° NOUVELLE ROUTE DE CLERMONT AU MONT-DORE ET A ROCHERORT.

Beaumont. — Ceyrat. — Ruines du, château de Mont-Rognon., — Romagnat. —Château de Bezance. — Étang et château de Theixv— Tunnel creusé près de Fontfireide, dans, une montagne de granit. —- Lac d.'Aydat..

9° ROUTE d'IssoiRE :

Aubières. — Les cultures de laitue de M. Aubergier — Menhir (pierre druidique près du pont d'Aubière). — Gergovia et son plateau. — Lieu de la défaite de César par Vercingétorix. — Jus.sat (grotte de César). — Le Grest, lieu dn campement de César? — Ancienne fortification. — Vallée de Chaumont et de Saint-Amant. — La Roche-Blanche et sa tour. — Monton. — Plauzat. — Chajnpeix. — La Couze, etc.

10° VOIE FERRÉE DE CLERMONT AISSOIRE :

L'Usine; de SarAiève, — L'ancien lac; desséché; au dix-septième siècle, par M. de Strada. — Fours à chaux de Cournon. — Camp romain de Gondole. — Vic-le-Comte. — Sainte-Chapelle. — Ancienne abbaye de Manglieu. — Tour de Montpeyroux. — Coudes. — Tour de Sainte-Yvoine. — Issoire. — Église, romaine de Saint-Austremoine, une des plus belles de France. — Pont suspendu de Parentignat. — Ruines des châteaux d'Usson, de Nonette et d'Ybois, habités par la reine Margot.

11° ROUTE DE THIERS :

»

Sucrerie de Bourdon. — Puy-de-Crouë'l, Puy-de-la-Poix. — Pontdu-Château sur l'Allier. — Château de Chignat, -r LezouTf. —■ Maringues (ses tanneries). — Thiers. — La,Dore (ses coutelleries; et ses papeteries). — Le cordon de Thiers.


— 90 —

12° ROUTE DE RIOM :

Montferrand et son église. — Ses anciennes maisons. — Châteaugay. —? Château de Toumoèl. — Gorge d'Enval. — Château deCrouzol. —Filature de Saint-Martin. — Mozac et son église. — Rïom. — Église Saint-Amable. — Le Marthuret, son portail et sa statue de la Vierge — La tour de l'horloge. — Anciennes maisons. — Palais de Justice. — Sainte-Chapelle. —Maison Centrale.

Pour plus amples renseignements historiques et topographiques, consulter :

1° Le guide du voyageur à Clermont, par M. Bouillet;

-2° L'indicateur d'Auvergne, par MM. Lecoq et Bouillet ;

3° Géographie du Puy-de-Dôme, par M. Gonod ;

4° La topographie miner alogique du Puy-de-Dôme, par M. Bouillet;

S° Le voyage en Auvergne, par Legrand d'Aussy ;

6° Voyage pittoresque dans l'ancienne Auvergne, par Charles Nodier ;

7° L'ancienne Auvergne et le Velay, par MM. Michel etDoniol;

8° Le Mont-Dore et ses environs, par M. Lecoq;

9° Les vacances en Auvergne, itinéraire du Puy-de-Dôme, par l'abbé Chomette.

Etc., etc.

S'adresser, pour les courses à pied, au sieur BRASSAC , guide à SaintMart.

ÉGLISES.

ROYAT.

. M. VÉDRINE, curé; M. CHOUVET, vicaire.

Messe basse à 6 heures.

Le dimanche, grand'messe à 9 heures


— 91 —

CHAMALIÈRES.

M. CHOUVET, curé.

Messe basse à 6 heures. Grand'messe à 9 heures.

SAINT-PIERRE-LES-MIMMES ( Clermont-Ferrand ).

M. FAUGIÈRE , curé.

MM. PHELUT, BELLAIGUE DE BUGHAS, ROUX, vicaires.

1° Messe basse à 8 heures. 2° — à 7 heures.

3° Grand'messe à 9 heures. 4° Messe basse à 11 heures.

FACULTÉ DES LETTRES ET DES SCIENCES.

FACULTÉ DES LETTRES.

Jours et heures des cours. PHILOSOPHIE.

Mardi, à 4 heures du soir ; jeudi, à 9 heures du matin. M. Rondelet, professeur.

LITTÉRATURE ANCIENNE.

Mardi, à 2 heures 1/4 du soir; samedi, à 8 heures 3/4 du matin. M. Thurot, professeur.

LITTÉRATURE FRANÇAISE.

Lundi, à 9 heures du matin; jeudi, à 4 heures du soir.

M. Grenier, professeur. '


HISTOIRE. Lundi, à 4 heures du soir ; vendredi, à 4 heures du soir, M. Olleris, doyen et professeur.

LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE.

Mercredi, à 4 heures d-j soir; samedi, à 4 heures du soir. M. Barret, professeur.

FACULTE DES SCIENCES.

Jours et heures des cours.

MÉCANIQUE.

Lundi, à 8 heures 1/2 du matin ; jeudi, à 8 heures-1/2 du matin; jeudi, à7 heures 1/2 du soir.

M. Bourget, professeur.

PHYSIQUE.

Mardi, à 2 heures 1 /4 du soir ; vendredi, à 8 heures 3/4 du matin ; samedi, à 7 heures 1 /2 du soir.

M. Bernard, professeur.

CHIMIE. Mardi, à midi; jeudi, à midi.

M. Aubergier, doyen et professeur.. HISTOIRE NATURELLE. Mercredi, à 8 heures du soir ; vendredi, à 8 heures du soir. M. Leooq, professeur,.

Les cours ont lieu dans les bâtiments de la Bibliothèque.


— 93 —

MUSÉES & BIBLIOTHÈQUES.

Le .Musée de la ville de Clermont est ouvert tous les dimanches et tous les jeudis, de iriidi 'à trois heures.

Les 'étrangers., en montrant leur passeport ou une permission du Maire oU du Directeur du Musée, peuvent obtenir du Concierge l'entrée tous les jours, de 10 heures à 3 heures.

Il y a en ;outrë a Clermont deux autres collections d'une grande importance : une d'histoire naturelle appartenant à M. le professeur Lecoq (rue de l'Éclache), l'autre de numismatique à M. Bouillet (rue du <Port% Ces Messieurs laissent visiter leur collection aux personnes qïfi leur eh font la demande.

La Bibliothèque de la ville de Clermont est ouverte tous les jours, excepté le jeudi et le dimanche, de 10 heures à 3 heures.

La Bibliothèque catholique, rue du-Port, près l'église de ce nom, distribue des livres moyennant un abonnement de S fr. par an. Ouverture tous les jours "de 1 heure à 4 heures, excepté le samedi et le dimanche.

CERCLES & CABINETS DE LECTURE.

ÏJés Cercles 'de Clermont sont au nombre de quatre. Pour y être admis il faut être présenté par l'un des membres. Cercle Catholique, rue Savaron. Cercle Agricole, rue Pascal. Cercle du Barreau, place Royale. Cercle du Commerce, au Poids-de-Ville.


— 94 —

Les principaux cabinets de lecture sont ceux de MM. Beauvert (rue Thomas, 10), Montel (rue Savaron, 11), Poiret (rue du Port, 11), Francard (boulevard du Séminaire, 73), Jaubert (rue Royale, 10).

M. PARIS-BEAULIEU, libraire à Clermont, a établi aux Thermes un dépôt de livres modernes. On recommande particulièrement à l'attention des étrangers les ouvrages suivants :

Nouvelles recherches sur les eaux de Royat, par le Dr Nivet.

Précis sur les eaux thermales de Royal, par le Dr Allard.

Essai sur l'arthritis des viscères, par le même.

De la thérapeutique hydrominérale des maladies constitutionnelles, par le même.

Souvenirs d'Orient, par le même.

Poésies de Paul Reynier, publiées après la mort du poète par le Dr Allard.

Hymnes pieux, extraits du livre précédent.

Les Sioniennes, poésies religieuses, par Maury, maire de Royat.

Désaix dans la Thébaïde, poème en trois chants, couronné par l'Académie de Clermont, par le même. 1 vol..

Essai sur la réforme des éludes, par le même. 1 vol.

La journée des malades, par l'abbé Pereyre.

Le livre des malades, par Ch. Ozanam.

Du spiritualisme en économie politique, par A. Rondelet, professeur à la Faculté des lettres de Clermont.

Les mémoires d'Antoine, par le même.

Conseils aux parents sur l'éducation de leurs enfants, par le même.

Les mémoires d'un homme du monde, id. (Revue d'économie chrétienne).

La vie des Fleurs, par H. Lecoq, professeur à la Faculté des sciences.

On trouvera à l'établissement la collection des paysages et costumes de l'Auvergne. Ces magnifiques lithographies se vendent séparément ou réunies en albums.


TABLE.

Pages

I. — Bibliographie S

IL —Topographie , 12

III. — Historique 14

IV. — Analyse chimique 17

V. — Établissement thermal 23

VI. — Action thérapeutique 29

VII. — Contre-indications S9

VIII. — Soins hygiéniques 60

CiUIDE - INDICATEUR

ET PIÈCES OFFICIELLES. -

Cercles et cabinets de lecture 93

Chemin de fer (départs et arrivées des trains) 88

Cures de petit-lait et de raisin 76

Décret 63

Églises de Royat, Chamalières et Clermont (heures des offices)... 88

Établissement hydrothérapique 74

Faculté des Lettres et des Sciences (heures des cours) 91

Hôtels et logements 76

Inspection médicale 73

Moyens particuliers de locomotion 82

Musées et Bibliothèques 93


— 96 —

Omnibus de l'Établissement de Royat.... .............. 82

Poste aux lettres (levées des boîtes et départs des courriers)..... 86

Promenades et courses aux environs de Royat et de Clermont..... 87

Produits médicinaux et d'agrémerîtcde .l'établissement thermal... 78

Règlement - 68

Règlement de police concernant les voitures de place 77

Règlement de police concernant particulièrement les voitures qui font le service de Clermont à Chamalières, aux Thermes et au

bourg de Royat 78

Voitures publiques (heures des départs de Clermont).^*m^. 83

Clermont-Ferrand, imprimerie de Paul HUBLER, rue Barbançon.