d'année en année. Les endroits marécageux, que je voyois couverts dé Bambousacées, se cultivent et se dessèchent. La civilisation avance, et l'on assure qu'aujourd'hui la terre, plus dénuée de végétaux, oSre sTpëinequëlques traces de sa sauvage abondance. De la Punta à San Lazaro de la Cabana à Regla et de Regla à Atarès tout est couvert de maisons celles qui entourent la baie sont d'une construction légère et élégante. On en trace le plan, et on les commande aux Etats-Unis, comme on commande un meuble. Tandis que la fièvre jaune règne à la Havane, on se retire dans ces maisons de campagne et sur les collines entre Regla et Guanavacoa, où l'on jouit d'un air plus pur. A la fraîcheur de la nuit, lorsque les bateaux traversent la baie et laissent derrière eux, par la phosphorescence de l'eau, de longues tramées de lumière, ces sites agrestes offrent aux habitans qui fuient le tumulte d'une ville populeuse, de charmantes et paisibles retraites. Pour bien juger les progrès de la culture, les voyageurs doivent visiter les petites chacaras de maïs et d'autres plantes alimentaires, les ananas alignés dans les champs de la Cruz de Piedra, et le jardin de l'éveque (Quinta del Obispo) qui est devenu, dans ces derniers temps, un endroit délicieux.
La ville de la Havane proprement dite, entourée de murailles, n'a que goo toises delong et 5oo toises de large, et cependant plus de 44)000 ames, dont 26,000 nègres et mulâtres, se trouvent entassés dans une enceinte si étroite. Une population presque également considérable s'est réfugiée dans les deux grands faubourgs de Jésus Maria et de la Salud. Ce dernier ne mérite pas tout-à-fait le beau nom qu'il porte la température de l'air y est sans doute moins élevée que dans la cité, mais les rues auroient pu être plus larges et mieux tracées. Les ingénieurs espagnols, depuis 3o ans, font la guerre aux habitans des faubourgs ou ar~N~a~e~ ils prouvent au gouvernement que les maisons sont trop rapprochées des fortifications, et que l'ennemi pourroit s'y loger impunément. On n'a pas le courage de démolir les faubourgs et de chasser une population de 28,000 habitans réunis dans la ~aZ<~ seule. Depuis le grand incendie de 1802, ce dernier quartier a été considérablement agrandi on construisit d'abord des baraques, et peu à peu ces baraques devinrent des maisons. Les habitans des arrabales ont présenté plusieurs projets au Roi, d'après lesquels on pourroit les comprendre dans la ligne des fortifications de la Havane, et légaliser leur possession qui n'est fondée jusqu'ici que sur un consentement tacite. On voudroit conduire un large fossé de la Puente de Chaves~près du Matadero, à San Lazare, et faire de la Havane une île. La distance est )