90 DANS LA CHAMBRE DE NAPOLEON MOURANT
A sa visite de ce matin, le docteur Arnott n'a pas jugé le général Bonaparte plus mal ; il était même un peu mieux; il avait passé une assez bonne nuit.
Le comte de Montholon a envoyé aujourd'hui à Plantation une lettre ouverte pour la comtesse de Montholon, à Paris. Il s'y exprime de la manière suivante sur l'état du général Bonaparte : « La maladie est aujourd'hui au
vingt-troisième jour. La fièvre décline depuis avant-hier, et les médecins sont portés à croire qu'il n'y a plus de danger, et, que sous peu, il entrera en convalescence. Tu ne peux te faire une idée de son changement et de sa faiblesse; il est maigre comme en 1800, et je parais gros et gras près de lui. J'ai été assez heureux pour obtenir de lui d'appeler le docteur Arnott. Et, sans contredit, c'est à ses soins qu'il doit d'être hors d'affaire. Quelque répugnance qu'il ait à prendre les remèdes nécessaires, cependant il en a pris quelques-uns, et tous les jours sa