L ART ITALIEN DU XVIII SIECLE
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ingéniosité, avec aisance. Il peut piquer une fois de plus notre curiosité, il ne nous révélera rien de nouveau sur sa sensibilité. Il en est un peu de même pour Canaletto. «Sa manière, écrivait de Brosses en 1739, est claire, gaie, vive, perspective et d'un détail admirable ». « Son métier, disait-il encore, est de peindre les vues de Venise ; en ce genre il dépasse tout ce qu'il y a jamais eu ». Aujourd'hui, plus d'un lui préfère Guardi qui, en 1739, était très jeune et vécut
F^ig. 12. — G.-P. Pannini. La place Navone inondée. (Musée de Hanovre.)
longtemps ignoré. La tentation était grande d'instituer, à l'Exposition, une comparaison. Guardi, par safuria, cet art qu'il a d'animer toute chose, par le prestige de son coloris, l'emportait au premier moment. Canaletto, d'abord, semblait trop préoccupé d'exactitude géométrique, minutieux, froid. Mais, si l'on poursuivait l'examen davantage, il fallait bien reconnaître que les visions brillantes de Guardi ne donnaient presque jamais l'atmosphère de Venise. Transpositions séduisantes, elles ont un éclat heurté, une outrance où ne se retrouve pas le charme enveloppant de la lagune. Avec son apparente indifféIII.
indifféIII. 6e PÉRIODE. 6